Les ONG, des proies de choix pour les hackers.

Retenez bien ces chiffres : Plus de 50 % des ONG ont déjà été la cible de cyberattaques, selon des statistiques diffusées en janvier de cette année par l’organisation CyberPeace Institute. Or 80 % d’entre elles présentaient des systèmes de protection défaillants. Saviez-vous que 18 minutes en moyenne suffisent à un hacker pour infiltrer un système informatique ? 18 minutes. En clair, à peine l’attaque a été repérée qu’il est peut-être déjà trop tard.

Ces chiffres sont assez alarmants, car l’on parle d’organisations qui viennent en aide à des populations fragilisées, à des réfugiés, des victimes de catastrophes naturelles, de guerres, de maladies ou de violations des droits humains. Alarmants aussi, car ces ONG détiennent de grandes quantités de données personnelles dont la confidentialité est souvent une question de vie ou de mort.

La stratégie de sécurité numérique des ONG est donc vitale, raison pour laquelle la société ELCA a organisé ce printemps un colloque sur la question, à Genève. La ville du bout du lac abrite 39 institutions et organismes internationaux et plus de 750 ONG. Elle est aussi l’un des hubs mondiaux de la régulation des technologies liées à internet.

 

Des données hautement sensibles

On l’a dit, si les ONG sont des cibles de choix pour les pirates du net, c’est qu’elles détiennent des informations hautement sensibles, tant au sujet de leurs donateurs que de leurs bénéficiaires ou de leurs employés. Ces dernières années ont vu les attaques se multiplier, même contre les plus grandes d’entre elles. En mai 2021, c’était le principal organisme d’aide au développement de Nouvelle-Zélande, le « Volunteer Service Abroad » qui était visé. Autre exemple, l’organisation « Save the Children », qui avait été rançonnée à hauteur d’un million de dollars.

Les problèmes de cybersécurité se sont également fortement accrus pour les plus petites ONG, avec le développement du télétravail et le stockage de données sensibles dans des endroits non sécurisés. Nombre d’entre elles travaillent par ailleurs dans des régions dont les infrastructures limitées peuvent les exposer, ainsi que leurs employés, à des risques cyber importants. Les ONG peuvent aussi être la cible de cyberattaques à caractère politique, comme le défaçage de sites web.

L’identité des ONG comme leurs sites web peuvent être utilisés pour propager de fausses informations, des « fake news », voire dans les cas les plus graves, pour détourner des financements participatifs.

 

Les bonnes questions à se poser

Les ONG ont pris conscience de la cybermenace mais elles n’ont souvent pas les ressources internes pour se protéger. Elles consacrent la priorité de leurs dons à l’aide aux victimes dont elles ont la charge. D’où l’importance pour elles, dans un premier temps, de dresser un état des lieux des menaces et de leur vulnérabilité, puis d’établir un processus interne de gestion de crise, en cas de cyberattaque.

Les ONG peuvent se faire accompagner dans ces démarches de protection des données par des partenariats avec le privé, de la mise en œuvre des exigences à l’évaluation et à l’audit, en passant par les outils d’authentification et de cryptage. Il est aussi primordial qu’elles soient en lien avec un SOC, soit un centre opérationnel de sécurité, qui possède une système d’alerte et de contrôle qui fonctionne en permanence. Une ONG peut être basée à Genève et avoir des équipes à Haïti par exemple, ce qui nécessite une permanence qu’elles ne peuvent bien souvent pas mettre sur pied. En cas d’attaque, il est primordial de pouvoir réagir très rapidement. On sait par ailleurs que les hackers agissent souvent la nuit, lorsqu’il n’y a personne derrière les bureaux. D’où l’importance d’une collaboration avec des partenaires extérieurs.

Lors du colloque de ce printemps, ELCASecurity et Senthorus, deux entités d’ELCA basées à Genève et spécialisées en cybersécurité, ont pu échanger avec les ONG. Senthorus a mis sur pied un service dédié, avec une équipe de professionnels de la sécurité qui opèrent en permanence, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, plaçant la ville du bout du lac comme un centre de lutte contre la cybercriminalité. L’une des idées-forces qui est ressortie des échanges est l’importance pour les ONG de se regrouper, de mettre en commun leur moyen pour assurer une défense efficace contre les cyberattaques, en lien avec un SOC. Les PME ou les petites communes ont exactement les mêmes défis à relever. Elles contiennent suffisamment de données pour intéresser les hackers, elles sont trop petites pour se défendre toutes seules. Il y a là tout un champ stratégique à développer, car plus personne n’est épargné par la cybercriminalité et les ONG représentent des cibles de choix.

2024 : le paiement instantané va débarquer en Suisse

Les pays de l’Union européenne ont introduit, il y a 6 ans déjà, le règlement intégral et instantané des paiements de la clientèle. En clair, avec le paiement instantané, plus besoin d’attendre un, deux ou plusieurs jours, avant qu’une transaction ne se fasse, les fonds étant disponibles presque immédiatement.

Et en Suisse ?  Le succès d’une application comme Twint montre clairement qu’il existe un besoin important de solutions de paiements rapides, dit la BNS, qui estime que les entreprises pourront recevoir des paiements instantanés dès août 2024. Mais comme pour l’UE, où le système n’est pas encore obligatoire pour les banques, il y a des défis à relever, avant de pouvoir généraliser ce mode de paiement.

 

Comment fonctionne le paiement instantané ?

Le paiement instantané, également appelé virement instantané ou “Instant Payment” permet aux particuliers et aux entreprises de réaliser une transaction en 20 secondes entre deux comptes bancaires (10 secondes pour le paiement et 10 secondes pour la confirmation), à tout moment de la journée. Avec cette technologie, il est possible de transférer des fonds en temps réel, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en utilisant simplement un téléphone portable, alors que les transferts bancaires traditionnels peuvent prendre jusqu’à plusieurs jours pour être traités. Pour faire un paiement instantané, l’émetteur peut utiliser d’autres informations que le numéro de compte bancaire du bénéficiaire, comme un numéro de téléphone ou une adresse électronique notamment. Le bénéficiaire reçoit ensuite une notification du paiement et peut accepter ou refuser la transaction. Si le bénéficiaire accepte le paiement, les fonds sont transférés immédiatement sur son compte bancaire.

 

Opportunités et défis.

Les paiements instantanés sont particulièrement utiles pour les paiements urgents ou les transactions commerciales des particuliers et des entreprises. Ils permettent de simplifier les transactions financières, d’en réduire les coûts et sont accessibles à tous.

Il existe cependant des défis à surmonter, avant une introduction généralisée des paiements instantanés. Le premier d’entre eux est celui des investissements de départ que les banques et les entreprises devront opérer dans leur système informatique et leur infrastructure. Les coûts de mise en place peuvent constituer un obstacle pour les institutions financières moins développées.

Par ailleurs, les paiements instantanés ne peuvent fonctionner que si toutes les parties impliquées dans la transaction peuvent communiquer entre elles de manière efficace et sécurisée. La technologie utilisée, comme pour tous types de paiement, doit bénéficier d’un haut niveau de sécurité pour réduire les risques de fraude, de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme. Les banques et les institutions financières devront ainsi investir dans des systèmes de sécurité avancés pour garantir la protection des transactions et être également soumises à une réglementation stricte en matière de protection des consommateurs et de protection des données privées.

 

Le rôle du secteur privé

Les solutions de paiement en temps réel vont s’imposer rapidement. À partir d’août 2024, les plus grandes banques suisses seront en mesure de traiter des paiements instantanés, les autres établissements devant suivre d’ici 2026. Mais comme l’indique la BNS, « pour que les clients finaux des banques commerciales puissent effectivement disposer de cette fonction, le secteur privé doit développer des solutions ».

Les experts d’ELCA Advisory se tiennent prêts à relever ce défi et à partager leur expérience pratique dans l’élaboration d’une stratégie de paiements instantanés, en associant le sens des affaires au savoir-faire et aux solutions informatiques. L’approche collaborative d’ELCA avec ses clients permet à ces derniers d’anticiper l’évolution du paysage des paiements et rester en avance sur la concurrence.

Les jeunes diplômés ont un grand avenir dans le numérique

La transformation numérique menace-t-elle l’emploi ? La crainte est là et l’arrivée sur le marché d’outil d’intelligence artificielle à portée de tous accroît encore les interrogations dans le secteur des services. En fait, deux mécanismes dominants caractérisent l’impact de la numérisation sur le marché du travail : les technologies numériques augmentent la demande en spécialistes bien formés. Et elles permettent d’automatiser les activités de routine. Pour l’heure, la Suisse s’adapte. En septembre 2022, le Centre de recherches conjoncturelles KOF, indiquait que « les employés suisses se montrent tout à fait résilients face au changement structurel fondamental entraîné par la numérisation ». Il est certain cependant que la quatrième révolution industrielle nécessitera de remodeler le marché du travail et d’adapter les formations.

 

Miser sur les compétences numériques

Le premier constat, confirmés par les études, est qu’il y a un gros effort à fournir pour miser sur les compétences numériques. Aujourd’hui, 30% environ des jeunes diplômés ne peuvent postuler à des emplois liés à la technologie, faute de formation adéquate. Et pourtant, on le sait, la demande est très forte dans le secteur en Suisse. D’ici 2030, l’économie aura besoin d’environ 119 600 professionnels supplémentaires dans le domaine informatique, selon Adecco Groupe. Depuis plusieurs années déjà, le secteur souffre d’une pénurie de développeurs, d’analystes de logiciels et d’applications informatiques.

La pénurie d’ailleurs touche d’autres secteurs, santé, tourisme, finance et environnement. Fin 2022, il y avait plus de 120 000 postes vacants en Suisse, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique et l’Indice de la pénurie de main-d’œuvre en Suisse, ce que montre bien l’indice, realisé par Adecco Group.

 

Source : The Adecco Group

Intelligence artificielle, Internet des objets, marketing numérique, le monde numérique ouvre de nouvelles possibilités et de nouveaux parcours professionnels et le système éducatif a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité dans la préparation des jeunes professionnels. Même les futurs travailleurs sans diplôme de fin d’études secondaires auront besoin de compétences qui leur permettront de s’imposer sur un marché du travail qui continuera de se numériser. Le constat représente un défi majeur pour le système de formation. 20 à 25 % des emplois risquent de disparaître en Suisse, estimait une étude de McKinsey & Company intitulée “The future of work : Switzerland’s digital opportunity” publié en 2018. Mais dans le même temps, l’Institut de recherche économique de Bâle, dans une étude de 2022 pour le compte de l’association ICT-Formation professionnelle Suisse, faisait savoir que d’ici 2030, il y aura un déficit de 38,700 informaticiens dans le pays.

Reconversion professionnelle et formation

Le deuxième constat concerne la nécessité d’envisager des reconversions professionnelles. Si le numérique crée de nouvelles possibilités d’emploi, il exige de nouvelles compétences spécialisées, dans des domaines telles que l’analyse de données, la programmation et la cybersécurité. Il sera crucial pour les futures générations de faire preuve d’adaptabilité et d’acquérir en permanence de nouvelles compétences. D’ici à 2030, les recherches de profils ayant de solides connaissances en mathématiques et en technologie augmenteront. Les compétences qui prendront de l’importance sur le marché du travail à l’avenir peuvent être classées en comme suit : connaissances numériques générales ; compétences transversales, cognitives, sociales et situationnelles, appelées également « soft skills»; connaissances technologiques avancées, comme les spécialistes en TIC et connaissances techniques non-numériques spécifiques.

L’étude thématique Prospectif publié en janvier 2021, précise que s’il existe une incertitude sur le nombre d’emplois qui apparaîtront ou disparaîtront sous l’influence du numérique, il ne fait aucun doute que le contenu des emplois changera de manière significative et que d’autres emplois apparaîtront. Le rapport maintient que les compétences requises sur le marché du travail tendront à évoluer au profit de tâches analytiques et interactives.

Afin de répondre aux demandes d’un marché du travail en constante évolution, les futures générations devront avoir accès à une formation pertinente et de qualité élaborée en collaboration avec le secteur privé.

Comment surveiller au mieux sa consommation d’énergie

La Suisse a échappé pour l’instant aux pénuries d’électricité, mais attention à ne pas baisser la garde, viennent d’avertir les deux Conseillers fédéraux Guy Parmelin et Albert Rösti, car la menace est toujours là pour l’hiver prochain. La bonne nouvelle est que la consommation a déjà baissé : pour le gaz, la réduction a dépassé de 15% l’objectif que la Suisse s’était fixé, pour l’électricité, les économies sont de 1,9%, soit un peu moins qu’espérées. Un effort supplémentaire est demandé, aux entreprises, aux gros consommateurs comme à tout un chacun.

Alors comment mieux gérer et comprendre son mode de consommation quotidien, mensuel, annuel et pluriannuel. ELCA veut contribuer à l’effort collectif d’économie d’énergie, en travaillant à l’élaboration de tableaux de bord, qui permettent de visualiser précisément les courbes de charges.

 

La menace de pénurie est toujours présente

On sait que le plan présenté par le Conseil fédéral en novembre 2022 prévoit des contingentements pour les gros consommateurs, pour faire face à une pénurie énergétique grave en cas de crise majeure. Cela concernerait 34’000 consommateurs de plus de 100 mégawattheures par an, soit environ la moitié de la quantité totale d’électricité consommée en Suisse, ce qui n’est pas rien.

Un des enjeux clés de cette politique d’économie, voulue par Berne, en raison du contexte international, est la mise sur pied de véritables instruments de contrôle, qui permettent aux entreprises de suivre et de comprendre leur consommation.

Aujourd’hui chacune d’entre elles est gérée directement par un des distributeurs d’énergie, qui opèrent sur un marché suisse très fragmenté. Elles disposent de compteurs électriques pouvant mesurer la consommation en temps réel et transmettre automatiquement les données aux gestionnaires de réseau de distribution, c’est-à-dire la courbe de charge, qui permet de connaitre quart d’heure par quart d’heure la consommation

Ce qui manque cependant, ce sont des outils qui permettent aux gros consommateurs de comprendre, de se projeter, de comparer, de prédire pour optimiser la consommation et de l’aligner avec les impératifs d’économies du moment. Ces derniers doivent pouvoir, d’une manière simple, comparer leur courbe de charge, identifier à quel moment il y a des pics, monitorer leur comportement de consommation, pour pouvoir l’influencer. Les entreprises, doivent donc s’équiper de processus décisionnels et opérationnels adaptés à cette nouvelle donne.

 

Des tableaux de bords pour piloter sa consommation

ELCA a développé à cette fin une solution destinée aux gros consommateurs, aux distributeurs d’électricité et aux cabinets d’ingénierie qui font des études énergétiques. Elle s’articule autour de tableaux de bord permettant de comprendre, de prédire et de comparer les consommations futures afin de pouvoir ainsi les influencer.

Le montant de la consommation sur différentes périodes de l’année peut ainsi être affiché, permettant ainsi de comprendre et de remédier aux raisons d’une augmentation ponctuelle.

Ces tableaux de bord permettent également aux gros consommateurs de se fixer des objectifs de réduction de la consommation d’énergie, en comparant l’état de consommation actuel à un prévisionnel projeté sur une moyenne des trois derniers mois.

La Suisse a pour l’instant échappé au pire, malgré les prévisions alarmistes de l’automne 2022. Mais elle a bénéficié d’un hiver relativement clément. Seul l’effort collectif permettra de gérer au mieux, à l’avenir, les menaces qui pèsent sur l’approvisionnement en énergie.

Les mégadonnées (big data), un facteur de succès exponentiel pour les entreprises

Depuis le début de l’informatique, le volume de données générées et stockées augmente de manière exponentielle. Cette profusion de données aujourd’hui disponibles constitue pour beaucoup d’entreprises et d’organisations une source très importante de valeur, qui peut être utilisée pour acquérir un avantage concurrentiel et améliorer les performances de l’entreprise. McKinsey rapportait il y a 10 ans déjà que les organisations axées sur les données (« data-driven ») étaient 23 fois plus susceptibles d’acquérir des clients, 6 fois plus susceptibles de fidéliser leurs clients et 19 fois plus susceptibles d’être rentables que les autres.

Ainsi, selon Fortune Business Insights, le marché mondial de l’analyse des big data devrait passer de 272 milliards de dollars en 2022 à 655 milliards de dollars en 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 13,4 % au cours de la période de prévision.

Auparavant, les entreprises ne pouvaient exploiter qu’une infime partie de leurs informations pour des applications opérationnelles et analytiques. Le rapide développement et déploiement des architectures Cloud cette dernière décennie a fortement favorisé l’émergence des applications utilisant ces données, en particulier l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique.

 

Les mégadonnées améliorent de multiples fonctions de l’entreprise

Toutes les fonctions dans les entreprises peuvent en tirer parti. Par exemple, la vente et le marketing pour mieux comprendre les consommateurs et mieux servir leurs besoins ; la finance pour mieux analyser les flux, lutter contre la fraude et estimer les risques ou prendre des meilleures décisions d’investissement, la logistique pour optimiser la gestion des stocks et leurs flux, ainsi que les ressources humaines pour soutenir le recrutement ou identifier les compétences disponibles. Grâce aux big data, les entreprises peuvent générer de la valeur, accroître significativement leur performance, voire créer de nouveaux services et produits totalement inédits.

 

L’application des mégadonnées dans différents secteurs

Certains secteurs d’activités sont plus avancés que d’autres, notamment :

  • Le secteur du commerce électronique, avec l’analyse des données sur le comportement des consommateurs en temps réel permet de proposer les produits les plus susceptibles d’être achetés. Puisque la capacité à offrir une expérience client exceptionnelle est la clé de l’augmentation des marges bénéficiaires, les technologies des données deviennent des partenaires indispensables.
  • Le secteur bancaire qui a rapidement adopté ces technologies pour mieux identifier et lutter contre la fraude, ou pour surveiller les marchés et par exemple, implémenter des solutions de « trading » automatique haute fréquence.
  • Le secteur de la santé qui a connu des progrès extraordinaires pour le séquençage ADN, le diagnostic de maladies, le développement de médicaments et la médecine personnalisée.
  • Le domaine de la défense avec la surveillance des réseaux sociaux, des communications et les développements de systèmes embarqués de plus en plus sophistiqués et automatiques grâce à l’utilisation de multiples capteurs.

Néanmoins, si certains précurseurs ont déjà su tirer parti du big data et montrer des avancées importantes, d’autres secteurs peuvent également en profiter. Dans l’industrie manufacturière par exemple, une grande partie des données collectées reste souvent inutilisée. Une gestion plus efficace des big data permettrait aux entreprises dans ce secteur d’identifier de nouvelles méthodes pour économiser de l’argent et augmenter la qualité des produits. Par ailleurs, la maintenance prédictive – qui s’appuie sur des mesures plutôt que des règles – permet d’anticiper les pannes et d’optimiser la planification des travaux de maintenance nécessaires.

Un autre secteur qui pourrait mieux bénéficier du big data est le secteur public. Bien qu’il existe quelques exceptions notables, comme les villes « intelligentes » et les applications de sécurité publique, de nombreuses organisations du secteur public n’ont pas encore pleinement exploité le potentiel des mégadonnées pour améliorer la prestation de services et l’élaboration de politiques.

 

L’utilisation des mégadonnées en Suisse

Selon un rapport de l’Office fédéral de la statistique, le marché du big data et de l’analytique en Suisse devrait croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7,6% entre 2020 et 2025, pour atteindre une valeur de 3,6 milliards de francs d’ici 2025. La croissance prévue reste toutefois légèrement plus faible qu’au niveau mondial. Par ailleurs, le rapport souligne l’adoption croissante de technologies émergentes telles que l’IA et l’apprentissage automatique en tant que moteurs importants du marché.

La présence de fournisseurs de données volumineuses et d’entreprises technologiques de premier plan en Suisse devrait également contribuer à la croissance du marché dans les années à venir. Pour sa part, ELCA a cumulé une forte expérience avec plusieurs dizaines de projets réalisés chaque année tirant parti du big data et dans tous les secteurs d’activité. Cela nous permet d’apporter beaucoup de valeur à nos clients de toutes tailles dans cette transformation vers une organisation dite « data-driven ».

Le Plan ₿ de Lugano : Pionnier d’une économie de la blockchain   

Alors que le directeur technique de NVIDIA affirme que la cryptomonnaie n’apporte aucune valeur à la société, la ville de Lugano s’illustre en faux vis-à-vis de cette déclaration avec son Plan  ( pour Bitcoin), symbole d’une nouvelle ère de l’économie numérique reposant sur une communauté d’actifs numériques étroitement liée, qui inclut le Bitcoin, le Tether et son propre stablecoin, le LVGA.

J’avais écrit un article sur Medium au sujet de cette initiative lors de son lancement l’année dernière, qui semblait faire écho à la citation de William Gibson : “Le futur est déjà là, il est simplement réparti de manière inégale. Il m’était difficile de résister à l’envie de me rendre sur place pour voir si cela fonctionnait réellement. Pouvait-on effectivement obtenir des LVGA et les utiliser auprès de centaines d’entreprises pour passer quelques jours agréables en tant que touriste ? Je fus agréablement surpris de constater que l’expérience fonctionnait réellement !

Qu’est-ce que le Plan  de Lugano ?

Le programme Plan ₿ a pour objectif de promouvoir l’utilisation de la cryptomonnaie et de la blockchain dans la ville de Lugano, afin de servir de modèle en Suisse et à l’étranger en faveur d’une approche plus holistique intégrant la blockchain et les paiements de cryptomonnaie dans la stratégie de développement économique.

Le LVGA est le propre stablecoin de la ville, où 100 LVGA équivalent à 1 CHF, fournissant un mode de paiement numérique pair-à-pair entre le gouvernement, les entreprises, les citoyens et les touristes.

D’autres programmes de cryptomonnaie soutenus par les villes en Suisse – comme ceux de Zug ou de Zermatt – ont été critiqués par certains comme étant limités à l’acceptation du bitcoin pour les paiements d’impôts cantonaux. Contrairement à ce type de programmes, le Plan de Lugano encourage l’éducation, la recherche et le développement commercial autour de la technologie de la blockchain, ainsi que la promotion de l’utilisation de la cryptomonnaie (Bitcoin, Tether et LVGA) comme mode de paiement.

Ce programme soutient également l’utilisation d’actifs numériques au sein des communautés, créant différents écosystèmes autonomes qui fonctionnent de manière plus efficace. Tout résident ou touriste de Lugano qui achète du LVGA via l’application peut désormais le transférer ou le dépenser dans l’un des commerces participants de la ville, sans frais intermédiaires. Le modèle de construction communautaire de Lugano est basé sur les principes de la technologie de la blockchain, offrant une manière transparente et sécurisée de gérer les transactions.

 

Quels sont les enjeux

Le Plan  de Lugano vise à promouvoir l’utilisation des cryptomonnaies dans les transactions quotidiennes – par exemple, en offrant 10% de cashback en LVGA – soit une alternative rapide, pratique et sécurisée aux paiements traditionnels. Ce plan permet de créer une communauté indépendante qui contrôle elle-même ses transactions financières. Cela signifie que l’argent circule à l’intérieur de la communauté sans avoir besoin d’intermédiaires financiers externes qui prennent un pourcentage sur chaque transaction.

Le plan de Lugano pourrait bien ainsi mettre en évidence l’efficacité du commerce utilisant la blockchain (également appelé « b-commerce »), rendant possible des transactions financières numériques sans frais, ce qui pourrait bouleverser le commerce électronique traditionnel en place depuis des décennies.

 

Récemment, le Salvador a signé un accord de coopération économique avec Lugano pour établir une « ambassade bitcoin ». Cette présence physique permettra de favoriser la coopération avec les institutions éducatives et de recherche. Cela montre l’importance croissante du programme Plan ₿ de Lugano dans la communauté financière mondiale.

 

Un avenir prometteur

Le Plan  de Lugano continue de croître depuis son lancement en mars 2022. De nouvelles entreprises et entrepreneurs du monde entier s’installent dans la ville. En adoptant la technologie blockchain et en acceptant les paiements en cryptomonnaies, les entreprises suisses peuvent se différencier de leurs concurrents non seulement à court terme en proposant une option de paiement plus rapide et efficace, mais aussi sur le long terme en offrant de nouveaux services et modèles d’affaires basés sur le b-commerce (par exemple, le « money-streaming » – la capacité de diffuser un paiement en minuscules parties d’un CHF chaque seconde).

En conclusion, le Plan  de Lugano a le potentiel de révolutionner la façon dont les transactions financières sont effectuées, non seulement en Suisse mais dans le monde entier, grâce à un système financier plus sûr, plus efficace, plus rentable et plus transparent.

À mesure que ce programme s’étend et gagne en popularité, il sera intéressant d’observer la réaction d’autres villes – voir d’autres pays – si ce modèle de construction communautaire fait la preuve de sa capacité à se reproduire à plus grande échelle.

ChatGPT : l’aube d’un nouveau monde pour les médias ?

Et si la radio que vous écoutez le matin, était entièrement produite par des robots ? Sans journalistes. Cette radio existe déjà aux Etats-Unis et s’appelle RadioGPT, générée de bout en bout par des réseaux de neurones artificiels.

L’émergence de l’intelligence artificielle (AI) à la portée de tous, ChatGPT, Bard ou Sydney, inaugure des électrochocs en série dans toutes les professions et tout particulièrement au sein des médias. Il y a eu un premier grand coup de semonce avec l’annonce par le groupe Axel Springer du remplacement éventuel d’une partie de ses 3’400 journalistes par ChatGPT. Puis le licenciement, aux États-Unis, de rédacteurs du site d’information CNET au bénéfice du générateur de texte. Et le mouvement n’est pas près de s’arrêter, y compris au sein des maisons de presse suisses. L’IA ne doit cependant pas être vue comme une menace pour le travail du journaliste, qui reste essentiel. Car si ChatGPT est capable de livrer des informations souvent cohérentes, cela ne signifie pas qu’elles soient toujours forcément fiables. Ses algorithmes ont été sélectionnés pour imiter la manière dont les humains interagissent et non pas pour générer un texte factuellement correct. Faites le test vous-même.

 

Un essor prodigieux

Cent millions d’utilisateurs ont déjà testé ce nouveau modèle de langage, capable de générer des textes et les bouleversements qui s’annoncent toucheront la plupart des professions : avocats, poètes, romanciers, musiciens, dessinateurs, ingénieurs…  Le monde des médias s’y préparait de longue date, sans que le grand public n’y prenne garde. En 2020 déjà, « the Guardian » ouvrait ses colonnes à GPT-3, développé par la société californienne OpenAI, qui compte Elon Musk parmi ses co-fondateurs. Le journal demandait alors à son« rédacteur » d’un nouveau type, d’écrire un texte court de 500 mots sur la thématique suivante : « Pourquoi les humains n’ont rien à craindre des machines ». Plus avant encore, aux JO 2016 de Rio, le « Washington Post » embarquait un robot-reporter baptisé Heliograf, pour couvrir la compétition et faire le recensement des scores, classements et statistiques diverses.

Les algorithmes d’écriture automatique se multiplient aujourd’hui et l’Internet est inondé d’informations financières ou de résultats sportifs, écrits sans l’intervention de journalises. En Suisse même, le groupe Tamedia a automatisé la rédaction de brèves sur les résultats d’élections dans les communes. L’intérêt de ces robots est clair : Ils permettent des économies d’emplois, pour toute une série d’articles qui recensent des datas existants.

 

Faut-il s’alarmer ?

L’agent conversationnel développé par OpenAI va-t-il remplacer l’humain ? Faut-il s’en inquiéter ? Si on le lui demande, ChatGPt lui-même répond à la question de la manière suivante : « En tant qu’AI qui fournit des informations, je ne suis pas conçue pour remplacer les journalistes ou tout autre profession…les compétences et l’expérience humaine sont toujours nécessaire pour produire un journalisme de qualité, éthique et impartial. »

On le voit chaque jour plus clairement, les Chatbots offrent aux journalistes – comme aux très nombreuses autres professions concernées – un formidable support. Leur puissance de calcul phénoménale ne remplacera pas l’humain, qui lui est capable d’expliquer et de réguler. « L’intelligence humaine ne se contente pas de définir ce qui est ou ce qui pourrait être. Elle cherche à établir ce qui doit être », résume subtilement le linguiste américain Noam Chomsky.

Pour les journalistes, l’AI permet de gagner un temps précieux dans la collecte de data. Elle ne peut en aucun cas se substituer à leur travail de fond, fait de recherches, d’intuition, d’analyses et de vérifications des faits. Certes, les algorithmes génératifs bouleversent le monde professionnel. Mais ils peuvent aussi être vus comme une chance. Les rédactions ne s’y trompent pas, elles qui commencent d’ailleurs à s’adapter au nouveau paysage, à l’image du site en ligne Heidi.news, basé à Genève, qui apublié la première Charte déontologique d’utilisation de l’AI.

Décliner son identité pour entrer dans les stades ? Cela se fait déjà couramment !

Dès 2024, les supporters suisses devront peut-être décliner leur identité pour entrer au stade. L’introduction de billets personnalisés, envisagée pour faire reculer les violences et les déprédations, est très controversée. Pourtant, plusieurs grands clubs comme Leipzig, Ajax et de très grandes compétitions sportives internationales ont adopté les billets personnalisés, sans grandes difficultés, grâce à la solution développée par notre filiale Secutix, basée à Lausanne.

 

« La violence ne peut plus durer »

Plus d’un match de football sur deux est le théâtre de violence, de jets d’engins pyrotechniques et de déprédations et les fameux « matchs rouges » mettent la police sur les dents. Lors du prochain derby entre Sion et Servette à Tourbillon, les fans valaisans seront privés de la tribune nord, suite aux incidents du match aller. La Conférence des directeurs de justice et police souhaite y mettre un terme. Un groupe de travail a été créé, avec des représentants des autorités, de la police, de l’Université de Berne et de clubs, qui vient de publier un rapport évoquant la possibilité d’introduire des billets nominatifs. Ces derniers présentent deux avantages. Ils permettent de s’assurer que les personnes figurant dans la base de données des hooligans ne puissent plus entrer dans le stade et ils aident, en cas de débordements, à retrouver les fauteurs de trouble.

Cette mesure se heurte cependant à beaucoup de réticences. En 2021, le FC Sion l’avait envisagée avant de reculer devant la levée de bouclier de la Swiss Football League et des supporters du club. Pourquoi faudrait-il décliner son identité pour aller voir un match de football ? Qu’en est-il de la protection des données ? Veut-on véritablement de la société du tout contrôle, y compris dans les loisirs ? Certains clubs sont par ailleurs convaincus que cette mesure rate sa cible, les violences ayant plutôt lieu hors des stades, dans les gares ou sur des aires d’autoroute.

Tout cela est connu de la Conférence des directeurs de justice et police, qui souhaite l’introduction des billets personnalisés « en dernier recours, comme une épée de Damoclès », si les violences devaient perdurer.

 

Ed Sheeran et les billets personnalisés

La solution des billets personnalisés suscite beaucoup de réserves et pourtant elle est utilisée, avec succès et sans accroc, lors de compétitions sportives majeures ou d’évènements culturels. En juillet 2022, Ed Sheeran, s’est produit au stade de France et a fait appel à la solution TIXNGO, de Secutix pour éviter tout incident. Seuls les fans qui avaient auparavant téléchargé l’application et s’étaient enregistrés avec leur nom, ont pu accéder au concert. La veille de l’évènement, ceux-ci ont pu retrouver leur billet sur leur smartphone, à présenter à l’entrée du stade. Il était donc pratiquement impossible d’alimenter le marché noir et tout s’est déroulé à la perfection.

 

Qu’apporte la blockchain ?

La numérisation peut être un atout pour mieux assurer le bon déroulement des manifestations sportives et culturelles, avec des tickets uniques, cryptés et traçables à l’aide de la technologie blockchain. Elle permet d’identifier chaque fan à l’aide de ses coordonnées. Des millions de billets mobiles ont été distribués, via Secutix, lors des récentes grandes compétitions internationales de football. Le système est simple : les tickets sont accessibles dans l’application, une fois faite l’identification de l’utilisateur, avec son nom, prénom et email. Le code-barre permettant de passer le portique d’entrée n’apparaissent que quelques minutes avant la manifestation. Outre le contrôle de l’utilisateur, cela limite les transactions frauduleuses et le marché noir. La solution TIXNGO a déjà été adoptée par de grands clubs comme Leipzig ou Ajax ou encore de nombreux acteurs internationaux du monde du golf, du cricket, du tennis. Sur ce marché, la Suisse a donc un réel savoir-faire, reconnu à l’internationale.

 

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L’UE durcit l’application du RGPD pour accélérer les décisions

Les autorités chargées de la protection des données en Europe vont faire l’objet d’un examen plus approfondi quant à la manière dont elles appliquent le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). L’objectif de l’Union européenne (UE) est d’accélérer les décisions relatives aux cas présumés d’infractions.

 

RGPD : un nouveau processus de surveillance implémenté

L’UE met en place un nouveau processus de surveillance des grandes enquêtes sur la protection des données, à la suite de critiques sur le rythme traitant de l’application de la loi, en particulier contre les Big Tech.

À la suite d’une plainte par le Conseil irlandais des libertés civiles (ICCL) au sujet de ces lenteurs, la Commission européenne a décidé que les régulateurs ayant ouvert des enquêtes à grande échelle touchant des personnes dans plus d’un pays de l’UE devront lui rendre compte de leurs progrès détaillés tous les deux mois. Depuis 2018, le régulateur irlandais a reçu des milliers de plaintes, dont 3’419 rien qu’en 2021.

 

Plaintes RGPD : prendre des mesures rapides

Si dans le passé, les grandes affaires restaient en sommeil pendant des années, le nouvel engagement de la Commission européenne devrait transformer l’application des lois et réduire les délais, car les entreprises sont libres de poursuivre leurs pratiques commerciales pendant que les enquêtes se déroulent.

La façon dont le RGPD est appliqué à travers l’Europe suscite le mécontentement depuis des années. Entrée en vigueur en mai 2018, il s’agit de la loi sur la confidentialité et la sécurité la plus stricte au monde. Il impose des obligations aux organisations où qu’elles soient, tant qu’elles ciblent ou collectent des données liées à des personnes dans l’UE. Cette législation inflige des amendes sévères à ceux qui enfreignent ses normes de confidentialité et de sécurité, les sanctions pouvant atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires d’un groupe d’entreprises.

 

Le RGPD est-il applicable en Suisse ?

Non, le RGPD n’est pas systématiquement applicable à toutes les entreprises suisses, puisque le RGPD est une loi en vigueur dans l’UE – dont la Suisse n’est pas membre. La principale loi suisse sur la protection des données est la loi fédérale sur la protection des données (LPD). Adoptée pour la première fois en 1992, la LPD a fait récemment l’objet d’une révision visant à la rapprocher des normes énoncées dans le RGPD.

Néanmoins, toute entreprise suisse proposant des produits ou des services à des clients résidant dans l’UE doit respecter le RGPD pour pouvoir traiter leurs données. Pour ELCA, sa filiale SecuTix offrant un service cloud SaaS de billetterie événementielle dans plusieurs pays de l’UE, y compris pour des événements se situant en dehors de l’UE, est naturellement sujette à l’extra-territorialité du RGPD ainsi qu’à d’autres législations similaires.

Lors de sa session d’automne 2020, le Parlement suisse a adopté la nouvelle loi fédérale sur la protection des données (nLPD). Celle-ci améliore le traitement des données personnelles et accorde de nouveaux droits aux citoyens suisses. Cette importante modification législative s’accompagne également d’un certain nombre d’obligations pour les entreprises suisses. L’ordonnance d’application entrera en vigueur en septembre de cette année.

 

L’avis d’ELCA sur l’application du RGPD

ELCA s’engage fortement dans la sécurité et la protection des données personnelles, de par son large champ d’activités projet dans les domaines publics, bancaires, et santé entre autres, mais également son produit TrustID certifié pour les accès au dossier patient électronique, sa filiale SecuTix internationale, ou encore NEOSIS iPension, sa plateforme unifiée de gestion couvrant les trois piliers de la prévoyance suisse.

Conscient de la difficulté de jongler avec plusieurs législations sur la protection des données, ELCA a choisi de prendre la plus stricte, le RGPD, comme base principale de tous ses processus de traitement de données. Pour preuve, ELCA est dans les premières entreprises suisses ayant obtenu la certification ISO 27701 (extension de ISO 27001) à l’échelle du Groupe entier incluant des sites au sein de l’UE et en dehors, démontrant sa capacité à gérer efficacement les données personnelles dans tous les contextes.

Dans le futur, ELCA étendra la validation de son expertise dans ce domaine, en particulier avec la certification VDSZ/DPCO, dès que celle-ci aura été révisée d’après la nLPD, et se penchera ensuite à l’horizon 2024-2025 sur l’implémentation des Binding Corporate Rules (BCR). Supportées par la Commission européenne en marge du RGPD, les BCR doivent être approuvées par deux autorités de surveillance (régulateurs) de l’UE. Une fois approuvées, les BCR permettent aux entités participantes de transférer légalement des données personnelles en dehors de l’Espace économique européen (EEE).

 

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Les femmes, grandes absentes du monde numérique

La bascule numérique du monde du travail est-elle condamnée à se faire sans les femmes ? Celles-ci sont les grandes absentes d’un domaine en forte croissance, qui façonne l’économie suisse et qui connait une pénurie inquiétante en spécialistes qualifiés. « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », tel est le thème de la Journée internationale des femmes, célébrée chaque année le 8 mars. Dans la réalité cependant, celles-ci occupent moins de 30% des emplois du secteur.

 

Et en Suisse ?

Les chiffres publiés par l’office fédéral de la statistique sont sans appel : la proportion de femmes spécialistes IT n’a que très peu progressé en Suisse au cours des dix dernières années, passant de 15,9% en 2010 à 18,2% en 2019. Les femmes se retrouvent majoritairement dans les métiers de support, des ressources humaines, du marketing ou de l’administration. Elles sont aussi très représentées – voire parfois majoritaires – dans des organisations se consacrant à l’éthique, organisations qui seront également amenées à façonner le numérique de demain. Elles restent cependant minoritaires dans les fonctions techniques ou dans les directions des sociétés de la high tech.

La chercheuse en sciences de l’éducation de l’Université de Genève, Isabelle Collet – elle-même ancienne informaticienne – s’est penchée sur le phénomène dans un ouvrage intitulé « Les oubliés du numérique ». On y découvre avec surprise qu’à l’orée des années 70, les femmes étaient plus nombreuses dans l’informatique qu’aujourd’hui !

Une étude de Rütter Soceco, datant de 2019, relève que la proportion d’étudiantes en sciences de l’ingénieur, n’atteint que 27,5% dans les universités suisses et 20,1%, dans les hautes écoles spécialisées.

Pour Isabelle Collet, cette sous-représentation n’est cependant pas une fatalité : cet écart peut être comblé en encourageant des initiatives telles que les camps de codage, les programmes de mentorat et des bourses ciblées.

Réduire la fracture numérique entre hommes et femmes est un défi, tant pour le secteur privé que pour le secteur public. Les deux doivent s’organiser pour agir main dans la main, afin de bâtir un environnement plus inclusif. La formation, dès le plus jeune âge, joue un rôle central en la matière. L’industrie technologique doit pouvoir refléter la diversité sociale. Il y a un avenir prometteur pour les femmes dans le monde numérique.

 

Les femmes au sein d’ELCA

Chez ELCA, la promotion de l’égalité et de la diversité sur le lieu de travail sont primordiales. La parité salariale que nous appliquons au sein du groupe contribue – entre autres – à rendre la filière informatique attractive pour les femmes.

Fidéliser les talents féminins évoluant au sein d’un environnement à forte dominance masculine n’est pas forcément une gageure. Nous prenons garde à maintenir une culture de travail inclusive, favorisant une communication ouverte et respectueuse par des initiatives de sensibilisation auprès de l’ensemble de nos collaborateurs, mais aussi de nos cadres. Les opportunités de développement de carrière et d’avancement sont minutieusement évaluées afin que leur attribution ne tienne pas compte du genre.

Nous soutenons par ailleurs des initiatives telles que le « Coding club des filles ». Ce projet initié en 2018 par l’EPFL avec le financement du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, offre la possibilité à des jeunes filles de 11 à 16 ans de participer à des ateliers de codage gratuits et rencontrer des femmes actives dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, travaillant par exemple chez ELCA.

Notre engagement à réduire certains préjugés pour encourager les vocations à l’égard de la filière informatique implique un effort sur le long cours. Cet effort sera récompensé par la prise de conscience grandissante – tant à l’interne qu’à l’externe – de la valeur et du talent de nos collaboratrice et des débouchés réels que l’informatique leur offre pour les années à venir.

 

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