2024 : le paiement instantané va débarquer en Suisse

Les pays de l’Union européenne ont introduit, il y a 6 ans déjà, le règlement intégral et instantané des paiements de la clientèle. En clair, avec le paiement instantané, plus besoin d’attendre un, deux ou plusieurs jours, avant qu’une transaction ne se fasse, les fonds étant disponibles presque immédiatement.

Et en Suisse ?  Le succès d’une application comme Twint montre clairement qu’il existe un besoin important de solutions de paiements rapides, dit la BNS, qui estime que les entreprises pourront recevoir des paiements instantanés dès août 2024. Mais comme pour l’UE, où le système n’est pas encore obligatoire pour les banques, il y a des défis à relever, avant de pouvoir généraliser ce mode de paiement.

 

Comment fonctionne le paiement instantané ?

Le paiement instantané, également appelé virement instantané ou “Instant Payment” permet aux particuliers et aux entreprises de réaliser une transaction en 20 secondes entre deux comptes bancaires (10 secondes pour le paiement et 10 secondes pour la confirmation), à tout moment de la journée. Avec cette technologie, il est possible de transférer des fonds en temps réel, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en utilisant simplement un téléphone portable, alors que les transferts bancaires traditionnels peuvent prendre jusqu’à plusieurs jours pour être traités. Pour faire un paiement instantané, l’émetteur peut utiliser d’autres informations que le numéro de compte bancaire du bénéficiaire, comme un numéro de téléphone ou une adresse électronique notamment. Le bénéficiaire reçoit ensuite une notification du paiement et peut accepter ou refuser la transaction. Si le bénéficiaire accepte le paiement, les fonds sont transférés immédiatement sur son compte bancaire.

 

Opportunités et défis.

Les paiements instantanés sont particulièrement utiles pour les paiements urgents ou les transactions commerciales des particuliers et des entreprises. Ils permettent de simplifier les transactions financières, d’en réduire les coûts et sont accessibles à tous.

Il existe cependant des défis à surmonter, avant une introduction généralisée des paiements instantanés. Le premier d’entre eux est celui des investissements de départ que les banques et les entreprises devront opérer dans leur système informatique et leur infrastructure. Les coûts de mise en place peuvent constituer un obstacle pour les institutions financières moins développées.

Par ailleurs, les paiements instantanés ne peuvent fonctionner que si toutes les parties impliquées dans la transaction peuvent communiquer entre elles de manière efficace et sécurisée. La technologie utilisée, comme pour tous types de paiement, doit bénéficier d’un haut niveau de sécurité pour réduire les risques de fraude, de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme. Les banques et les institutions financières devront ainsi investir dans des systèmes de sécurité avancés pour garantir la protection des transactions et être également soumises à une réglementation stricte en matière de protection des consommateurs et de protection des données privées.

 

Le rôle du secteur privé

Les solutions de paiement en temps réel vont s’imposer rapidement. À partir d’août 2024, les plus grandes banques suisses seront en mesure de traiter des paiements instantanés, les autres établissements devant suivre d’ici 2026. Mais comme l’indique la BNS, « pour que les clients finaux des banques commerciales puissent effectivement disposer de cette fonction, le secteur privé doit développer des solutions ».

Les experts d’ELCA Advisory se tiennent prêts à relever ce défi et à partager leur expérience pratique dans l’élaboration d’une stratégie de paiements instantanés, en associant le sens des affaires au savoir-faire et aux solutions informatiques. L’approche collaborative d’ELCA avec ses clients permet à ces derniers d’anticiper l’évolution du paysage des paiements et rester en avance sur la concurrence.

Abilis, une plateforme de santé avec de grandes ambitions

Vous avez sans doute vu cet hiver dans les gares et les villes de Suisse, ces grandes photos d’une jeune femme vantant les mérites d’Abilis. « Avec Abilis, ça va bien mieux ».

La plateforme de santé digitale a été lancée par Ofac, la coopérative professionnelle des pharmaciens suisses, qui regroupe 947 officines sociétaires à travers toute la Suisse. A sa création, en 1963 à Genève, la coopérative avait comme activité principale la facturation des ordonnances délivrées par les pharmacies aux caisses maladie ou aux assurés. De quoi soulager les pharmacies des tâches administratives et permettre aux équipes de consacrer plus de temps au conseil et au service aux patients. Aujourd’hui elle se veut pionnière en matière de santé numérique.

Les patients inscrits sur la plateforme Abilis peuvent non seulement acheter des articles en ligne, renouveler leurs commandes de médicaments, accéder à l’historique de leurs vaccinations effectuées en pharmacie, avoir accès aux copies de factures de leur pharmacie, mais également ouvrir un dossier électronique du patient, DEP.

Il reste cependant encore des défis à relever, pour que la santé numérique en Suisse trouve son rythme de croisière.

 

La naissance d’un projet

L’aventure de la plateforme Abilis eHealth, dont la réalisation a été confiée au groupe Elca, vaut d’être contée. En 2018, Ofac cherche un partenaire pour créer un fournisseur d’identité numérique. Ce sera Elca et sa solution TrustID qui a obtenu la certification de l’Office fédéral de la santé publique pour l’accès sécurisé au DEP. Une centaine de spécialistes d’Elca, TrustID et Ofac vont travailler à créer la plateforme de santé. Ils se réuniront durant neuf mois, de mars à novembre 2019, parfois logés dans la grande salle du premier étage de la gare de Lausanne. La première version sortira, peu avant la grande crise sanitaire. Par la suite, des nouvelles fonctionnalités, notamment en lien avec les vaccins ou les tests Covid seront ajoutées.

Le résultat ? Chacun peut aujourd’hui s’inscrire sur la plateforme Abilis, via une simple application sur son portable.

 

Comment ça marche ?

Abilis est d’abord un outil précieux pour la pharmacie qui peut assurer un traitement plus efficace et plus sécurisé de ses patients grâce à une vue complète de son dossier. Les patients qui décident d’ouvrir un compte personnel Abilis peuvent télécharger une app mobile gratuite qui leur permettra d’avoir accès à son dossier médicamenteux et d’interagir avec sa pharmacie. L’avantage ? Les patients qui souffrent de maladie chroniques peuvent procéder facilement à de nouvelles commandes de leurs médicaments renouvelables et, le cas échéant, se les faire livrer. Les clients peuvent consulter leur médication actuelle, leurs factures médicales, voir l’évolution de leur santé, d’un simple clic,

Ils peuvent également  ouvrir un DEP (Dossier électronique du patient) qui utilisera le même identifiant électronique TrustID.

Le pharmacien de son côté connaîtra le passé médical de son client et pourra vérifier la compatibilité des différents médicaments prescrits.

 

Et les défis ?

L’idée d’Ofac est, à terme de devenir un acteur clé du dossier électronique du patient. Elle est déjà la seule communauté de référence indépendante disponible dans toute la Suisse. Mais pour l’heure, il n’y a pas d’interopérabilité entre les 7 communautés de référence, dont Cara, la plateforme électronique des cantons de Genève, Vaud, Valais, Fribourg et Jura. En d’autres termes, si vous consultez aujourd’hui aux HUG, votre médecin mettra votre dossier sur la plateforme Cara, mais votre pharmacien affilié à Abilis ne pourra pas le consulter !

Par ailleurs, il y a encore du travail de conviction, tant auprès des médecins que des patients pour prouver que les plateformes de santé digitale peuvent être totalement sécurisées, à l’image de ce qui se fait dans l’e-banking. Les Suisses sont encore très frileux en la matière, à juste titre, car les enjeux personnels énormes. Qui a envie que la liste de ses médicaments soit dévoilée sur le darknet ?

Les données de santé sont particulièrement sensibles, ce pourquoi l’application Abilis a été sécurisé grâce à la solution TrustID d’Elca, le niveau le plus élevé de sécurité. Il suffit d’ailleurs de se souvenir que les pirates informatiques ne s’attaquent qu’aux cibles faciles. Le danger vient plutôt de la conservation de données sur des serveurs non sécurisés. Cela se fait encore beaucoup trop fréquemment aujourd’hui.

Il reste donc des défis à relever mais la bascule vers la santé numérique est inéluctable et apportera, à terme, une réelle valeur ajoutée pour le patient.