Comment surveiller au mieux sa consommation d’énergie

La Suisse a échappé pour l’instant aux pénuries d’électricité, mais attention à ne pas baisser la garde, viennent d’avertir les deux Conseillers fédéraux Guy Parmelin et Albert Rösti, car la menace est toujours là pour l’hiver prochain. La bonne nouvelle est que la consommation a déjà baissé : pour le gaz, la réduction a dépassé de 15% l’objectif que la Suisse s’était fixé, pour l’électricité, les économies sont de 1,9%, soit un peu moins qu’espérées. Un effort supplémentaire est demandé, aux entreprises, aux gros consommateurs comme à tout un chacun.

Alors comment mieux gérer et comprendre son mode de consommation quotidien, mensuel, annuel et pluriannuel. ELCA veut contribuer à l’effort collectif d’économie d’énergie, en travaillant à l’élaboration de tableaux de bord, qui permettent de visualiser précisément les courbes de charges.

 

La menace de pénurie est toujours présente

On sait que le plan présenté par le Conseil fédéral en novembre 2022 prévoit des contingentements pour les gros consommateurs, pour faire face à une pénurie énergétique grave en cas de crise majeure. Cela concernerait 34’000 consommateurs de plus de 100 mégawattheures par an, soit environ la moitié de la quantité totale d’électricité consommée en Suisse, ce qui n’est pas rien.

Un des enjeux clés de cette politique d’économie, voulue par Berne, en raison du contexte international, est la mise sur pied de véritables instruments de contrôle, qui permettent aux entreprises de suivre et de comprendre leur consommation.

Aujourd’hui chacune d’entre elles est gérée directement par un des distributeurs d’énergie, qui opèrent sur un marché suisse très fragmenté. Elles disposent de compteurs électriques pouvant mesurer la consommation en temps réel et transmettre automatiquement les données aux gestionnaires de réseau de distribution, c’est-à-dire la courbe de charge, qui permet de connaitre quart d’heure par quart d’heure la consommation

Ce qui manque cependant, ce sont des outils qui permettent aux gros consommateurs de comprendre, de se projeter, de comparer, de prédire pour optimiser la consommation et de l’aligner avec les impératifs d’économies du moment. Ces derniers doivent pouvoir, d’une manière simple, comparer leur courbe de charge, identifier à quel moment il y a des pics, monitorer leur comportement de consommation, pour pouvoir l’influencer. Les entreprises, doivent donc s’équiper de processus décisionnels et opérationnels adaptés à cette nouvelle donne.

 

Des tableaux de bords pour piloter sa consommation

ELCA a développé à cette fin une solution destinée aux gros consommateurs, aux distributeurs d’électricité et aux cabinets d’ingénierie qui font des études énergétiques. Elle s’articule autour de tableaux de bord permettant de comprendre, de prédire et de comparer les consommations futures afin de pouvoir ainsi les influencer.

Le montant de la consommation sur différentes périodes de l’année peut ainsi être affiché, permettant ainsi de comprendre et de remédier aux raisons d’une augmentation ponctuelle.

Ces tableaux de bord permettent également aux gros consommateurs de se fixer des objectifs de réduction de la consommation d’énergie, en comparant l’état de consommation actuel à un prévisionnel projeté sur une moyenne des trois derniers mois.

La Suisse a pour l’instant échappé au pire, malgré les prévisions alarmistes de l’automne 2022. Mais elle a bénéficié d’un hiver relativement clément. Seul l’effort collectif permettra de gérer au mieux, à l’avenir, les menaces qui pèsent sur l’approvisionnement en énergie.

La digitalisation peut-elle faire baisser les factures d’électricité?

L’explosion annoncée des prix de l’énergie pour l’an prochain amène, ces jours-ci, tout un chacun à s’interroger sur la meilleure manière de faire baisser ses factures d’électricité. La guerre en Ukraine, la pénurie de gaz, la défaillance des centrales nucléaires françaises ou encore la sécheresse record de cet été, ont fait découvrir aux ménages suisses la complexité du marché de l’électricité, dont peu se souciait. La crise énergétique actuelle a eu raison, pour longtemps peut-être, des volontés de libéralisation de ce marché. Le maître mot désormais, que se répètent distributeurs comme pouvoirs publics, est celui de la sobriété énergétique et de la neutralité carbone.

 

Dans ce contexte, quel peut être le rôle de la digitalisation? Peut-elle aider le consommateur à mieux contrôler sa consommation? Peut-elle améliorer la relation entre les GRD, les gestionnaires de réseaux de distribution, et leurs clients? Peut-elle contribuer à répondre à cet objectif de sobriété énergétique?

Plusieurs sociétés de la High tech, dont ELCA, sont actives dans le domaine de l’énergie et proposent des applications pour rendre ce marché plus transparent.

 

Les prix s’envolent, le particulier réagit

Depuis 2009, les grands clients dont la consommation énergétique est égale ou supérieure à 100’000 kWh par an ont la possibilité de choisir librement leur fournisseur d’électricité. Ce qui ne les a pas protégé de l’explosion actuelle des prix de l’électricité.

Pour tout un chacun en revanche, le libre choix n’existe pas. L’habitant de Moutier, Genève ou Fribourg, ne peut choisir son partenaire, car contrairement à ce qui se fait dans les pays européens voisins, les fournisseurs d’électricité ont encore chez nous un monopole régional pour les clients privés et les PME.

 

Pour faire face à cette croissance vertigineuse des tarifs, le client n’a pas d’autre choix que d’agir lui-même pour diminuer sa facture. Et il s’oriente de plus en plus vers les systèmes de production d’énergie renouvelable autonomes. C’est la ruée vers les panneaux photovoltaïques, les bornes de recharge et autres pompes à chaleur. C’est la seule bonne nouvelle de cette crise de l’énergie que nous traversons.

Les gestionnaires de réseaux de distribution, n’étant pas liées à la délivrance d’électricité, se retrouvent soumis à une forte croissance des demandes du marché. Et la concurrence promet de s’accroître entre les centaines de fournisseurs que compte le pays. L’enjeu majeur est donc de s’adapter aux conditions de ce marché qui s’accélère.

 

Les fournisseurs d’énergie doivent se réinventer

Pour diminuer leur facture et leur empreinte carbone, les clients cherchent des acteurs qui pourront leur proposer des solutions complètes permettant d’optimiser leur consommation et finalement leur coût.

Les installateurs doivent donc se réinventer, pour répondre à la demande et c’est là qu’entrent en jeu des sociétés de la high tech, comme ELCA, qui a lancé l’an dernier, une nouvelle initiative pour permettre aux distributeurs d’améliorer leur gestion clients. La solution a pour but de les aider sur tout le cycle de la relation client: un module service client 360°, où l’opérateur connait son interlocuteur au travers de ses contrats, ses factures, ses demandes, son environnement et ses besoins. Pour prendre un exemple concret, notre société propose au GRD des solutions pour avoir une vision exacte de toutes les demandes des clients en matière photovoltaïque ou de bornes de recharges, ou encore un module marketing qui permet de faciliter le ciblage et initier facilement des campagnes marketing pour proposer aux prospects et clients des offres pertinentes.

 

Du côté des consommateurs, d’ici 2027, 80% d’entre eux devraient posséder un compteur connecté. Actuellement, la Suisse n’en a installé que très peu, mais le mouvement va s’accélérer, les GRD ayant l’obligation de les déployer. L’apport d’ELCA est de permettre aux clients, via un portail, d’accéder non seulement à leur courbe de consommation mais de pouvoir aussi contrôler, au quart d’heure près voire en instantanée (s’ils sont déjà équipés de compteurs connectés), la manière dont ils consomment l’électricité. Ils pourront aussi connaître leurs contrats, factures, catalogue de prestations, le suivi de leurs demandes en cours et récupérer des conseils de leur fournisseur.

 

On le voit, le marché de l’énergie vit lui aussi sa petite révolution numérique et le client, au bout du compte, devrait pouvoir mieux gérer sa consommation d’énergie, sur un marché qui deviendra plus transparent.