De son séjour dans La Zone interdite en 2013, la journaliste et romancière Bernadette Richard a ramené les photos des lieux qu’elle décrit dans son roman Dernier Concert à Pripyat. “Mes photographies sont nulles. Photographe c’est un métier or je ne suis pas de ce métier. En revanche, elles reflètent parfaitement les couleurs du lieu et les ambiances du roman”. C’est pourquoi j’ai trouvé intéressant de donner, exceptionnellement, une suite à ma publication d’hier. Beaucoup d’entre elles ont été prises d’une voiture. La radioactivité trop élevée ne permettait pas d’en sortir, d’où les flous. Elle sont légendées par Bernadette Richard. Mais auparavant elle nous invite à un à boire un thé ou un café un peu particuliers dans des tasses ramenées de son séjour dans La Zone.
“Alors, un petit goûter gore avec les souvenirs de Tchernobyl ? J’attends mes lecteurs avec impatience !” Euh, non merci Bernadette je passe mon tour. Surtout lorsque l’on sait ce qui suit.
Tchernobyl : la Centrale Nucléaire
Bernadette Richard : “Construit en urgence de mai à octobre 1986, afin de recouvrir les ruines du réacteur no 4 de Tchernobyl, le sarcophage avait été garanti 25 à 30 ans de bons et loyaux services. Il avait été réalisé, dans des conditions de travail abominables, en 206 jours, requérant 400 000 m. carré de béton et 600 000 ouvriers, tous très exposés aux radiations mortelles. Les pilotes d’hélicoptères qui transportaient le matériel eux aussi furent violemment contaminés.
Le vieux sarcophage a tenu ses promesses, vaille que vaille. Mais peu à peu, au début du millénaire, des fissures apparurent et bien que des travaux de stabilisation furent menés en 2004 et 2008, des brèches de plus en plus étendues (sur la photo, on distingue une large faille de 6 mètres de long dans la façade) firent craindre le pire, à savoir la dispersion d’une nouvelle pollution radioactive.
Alors que la nouvelle arche était déjà en cours de réalisation, le toit de la vieille structure s’effondra au cours de l’hiver 2013, particulièrement rigoureux. Bouygues travaux publics et Vinci Construction Grands Projets, qui participaient largement au chantier, rappela ses 80 employés français le 13 février. Le chantier prit un retard considérable avant que l’arche soit « glissée » au-dessus des ruines du 4ème réacteur et hermétiquement fermée en 2019. Et enregistrera un dépassement du budget de plus d’un milliard d’euros.
Cette réalisation pharaonique « composée de deux structures métalliques, pour un poids total de 25 000 tonnes, est longue de 162 mètres, haute de 108 mètres et elle affiche une portée de 257 mètres. A elle seule, elle pourrait recouvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté. Cette enceinte a été conçue pour résister à des températures comprises entre -43°C et +45°C, ainsi qu’à une tornade de classe 3 et à un séisme d’une intensité de 6 sur l’échelle de Mercalli. Sa durée de vie est estimée à une centaine d’années. » Parmi la population ukrainienne et biélorusse, le doute subsiste: un siècle, vraiment?”
Dunia Miralles est l'auteure de SWISS TRASH, roman culte sur les milieux de la drogue à la fin des années 1980, et d'INERTIE qui a été nominé pour le Prix de l'Académie Romande, le Prix du Roman des Romands et qui a reçu le Prix Bibliomedia 2015.
Autres livres: MICH-EL-LE une femme d'un autre genre, et FILLE FACILE.
FOLMAGORIES est un recueil de nouvelles fantastiques en hommage à Edgar Allan Poe, Andersen, Baudelaire ou Stephen King.
ALICANTE, qui surprend par sa poésie en prose mise en musique par Monojoseph, est paru en librairie en avril 2018.
LE BAISER D'ANUBIA est une suite de fragments et d'aphorismes. Des mots qui emmènent le lecteur dans l'esprit d'une personne atteinte du trouble de la personnalité limite (borderline).