L’Europe cet été? Il pourrait faire plus chaud que jamais!

La chaîne météo Accuweather a publié ses prévisions pour cet été. Des vagues de chaleur  pourraient déferler sur l’Europe à partir de juin. L’Espagne et le Portugal seront touchés en premier, en juin, par des températures allant jusqu’à 43°C.

Cet été, les épisodes de canicule dureront longtemps,  reviendront après des brèves accalmies, il fera chaud même la nuit et peut-être plus que jamais auparavant. La vague de chaleur se déplacera progressivement de l’Ouest à l’Est de l’Europe.

Des températures de plus de 38 degrés pourraient atteindre le Nord de la France, la Belgique, la Hollande,  la Pologne et la Hongrie.  Des températures de 40°C pourraient frapper l’Est et le Sud de la France. Cette canicule atteindra le maximum fin juillet/ début août.  Les vagues de chaleur dureront longtemps et se succéderont. La Suisse subira probablement les mêmes phénomènes que l’Est de la France.

Les régions touchées par les vagues de chaleur pourraient vivre des sécheresses vers la fin de l’été même si elles sont actuellement gorgées d’eau.

Ces prévisions météorologiques sont incertaines, comme toujours, un  courant atmosphérique imprévu pourrait les modifier.  Ces dernières semaines ont été très froides en Suisse, et il est bien sûr normal que l’été arrive avec des jours chauds. Mais il pourrait apporter des chaleurs exceptionnelles, sans précédent,  dangereuses et porteuses de sécheresse.

Envisagez que la chaleur puisse dépasser tout ce que nous avons connu, prévoyez d’éviter de sortir, de boire beaucoup, d’adapter votre jardin,  ou un endroit plus frais, ou climatisé pour s’abriter en cas de besoin. Lors des vagues de chaleur, il vaut mieux réduire beaucoup l’alcool, et manger léger, par exemple des salades, des pastèques, des concombres.  Et je dois dire que personnellement, je n’ai plus envie de partir en vacances d’été dans un pays où la température pourrait dépasser 40°C ou 45°C.  Vérifiez avant de partir!

https://www.accuweather.com/en/weather-news/accuweather-2019-europe-summer-forecast/70008315

L’urgence climatique: réduisons les émissions de CO2 immédiatement!

L’Etat d’Urgence

L’Etat de Vaud et de Genève ont décrété l’état d’urgence climatique. Ils ont compris le danger auquel nous faisons face. Pour la sécurité de la population, nous devons prendre des mesures immédiates pour arrêter le réchauffement climatique. Elles éviteront la destruction de nos villes par les intempéries et la transformation des champs et des forêts en désert. Nous avons perdu assez de temps, maintenant tout va très vite.

J’ai vécu l’Etat d’urgence en Pologne décrété en 1981 par le gouvernement communiste à la suite de manifestations populaires  démocratiques.  La télévision et le téléphone ont été coupés du jour au lendemain, la circulation automobile interdite, et nous avons marché dans la neige pour chercher mon petit frère chez mes grands-parents. Dans la rue déserte, il y avait un tank et ma mère avait peur qu’il ne tire. Mon père n’a pas été emprisonné parce qu’il avait quitté le pays deux mois auparavant.

Nous n’aimons pas l’état d’urgence ni les tanks, mais il s’agit d’une situation tout à fait différente où le danger vient des vagues de chaleur et des inondations. Les nombreuses catastrophes de cette année sur la Planète exigent des évacuations organisées, nous avons besoin d’un Etat qui agit pour assurer la sécurité des personnes.  Personnellement je passerais sur les amendes pour les mégots de cigarettes pour assurer l’essentiel.

 

Diminuer les émissions de CO2 demain

L’Etat d’urgence permet probablement d’arrêter tout trafic, de couper l’électricité et de réquisitionner des biens nécessaires pour les redistribuer. OK? Nos gouvernements modérés et vivant dans l’abondance s’en abstiendront certainement. Mais j’espère qu’ils seront à la hauteur de l’urgence.
Nous pouvons immédiatement limiter le trafic automobile en ville. Il peut être agréablement remplacé par des transports publics augmentés et si possible gratuits. Nous devons geler les développements industriels et les nouvelles constructions pour la période d’urgence avec un système d’autorisation exceptionnelle pour les vrais besoins, limiter le chauffage et l’éclairage des lieux non habités, qui pourraient facilement mieux organiser la consommation d’énergie s’ils y étaient obligés. Là, je vous laisse encore le chauffage confortable dans les habitations.

Préparer l’urgence

Que pouvons-nous faire tout de suite? Il faut prévoir des mesures d’urgence en cas d’intempérie grave (inondation ou vent destructeur), et de vague de chaleur dangereuse par la vie humaine, avec des hôpitaux et abris généreux équipés de climatisation robuste. Les pluies intenses augmentent très vite, les inondations augmentent d’année en année et 2019 en a vu plusieurs  très graves. Selon les modèles, les vagues de chaleur pourraient parfois atteindre 50°C dans la région vers la fin du siècle, ou en 2060, ou bien plus vite si l’accélération du réchauffement se confirme.
Selon moi nous avons peut-être le temps de construire ces infrastructures d’urgence mais serait vraiment bien qu’elles soient là dans trois ou cinq ans.

Une société écologique et durable

Selon le Club de Rome, une réduction du temps de travail est une des meilleures solutions pour réduire les émissions de carbone européennes. L’Etat d’urgence climatique pourrait inclure un, puis deux jours par semaine où les entreprises sont fermés. Ce temps pourrait par exemple  être consacré au recyclage, à la réparation et à la redistribution, ce qui se fait assez naturellement  dans une société moins prise par le travail.
Alternativement, il pourrait aussi inclure une mesure qui permet  à chaque employé d’obtenir une réduction du temps de travail s’il le demande dans un délai de 6 mois. L’entreprise pourrait remplacer le travail manquant par un poste à 20% ou 30% si elle le désire, ou le supprimer. L’Etat tout d’abord devrait permettre et généraliser des réductions du temps de travail.
Un travail à un petit pourcentage pourrait être très utile pour certains. Il pourrait faire une grande différence psychologique.  Il pourrait valoriser une personne en fin de droits de chômage, qui a fait des centaines de recherches d’emploi et qui s’est vu répondre des centaines de fois pendant des années que d’autres sont plus compétents, et créer un tissu social décroissant, cassant l’énorme différence de perception des personnes avec travail et sans travail.

Des emplois décroissants, à temps partiel, devraient être crées dans des domaines écologiques, plantation d’arbres, recyclage et redistribution des biens usagés, isolation des bâtiments, installation des panneaux solaires. Il est peut-être plus facile légalement de réquisitionner les employés des entreprises pour planter des arbres et faire des tâches exigées par l’urgence climatique 2 demi-journées par semaine sans changer le taux d’engagement.

Pouvons-nous aussi interdire immédiatement les publicités qui nous conditionnent à acheter des objets dont nous ne voulons pas vraiment?

Pouvons-nous faire planter des arbres dans les jardins particuliers, publics, et sur chaque mètre carré de terrain libre?

Alimentation

Des mesures en faveur de l’alimentation végane doivent aussi être prises immédiatement. Les médecins devraient établir des recommandations à ce sujet,  les régimes conseillés selon l’âge et la santé, les suppléments nécessaires à différentes catégories de végans. Mais il ne s’agit pas de rendre la population végane. Il s’agit de ne pas manger de viande ou fromage plusieurs fois par jour, de ne pas mettre de formage sur sa viande, ni de crème ni de beurre. Nous devons arrêter les excès,  et inclure aussi des repas végétaux pour une alimentation variée. Cela aurait des bénéfices contre le cholestérol et l’obésité.  Une production efficace d’aliments végans à grande échelle suffirait peut-être à leur assurer un prix modéré.  Dès qu’il est disponible, tous les lieux publics devraient offrir un plat végétal moins cher que le plat de viande.  Celle-ci nous coûte vraiment très cher, en matière de production, d’écologie et de santé publique.

Autres idées d’urgence climatique:

Le plan d’urgence climatique du Club de Rome

https://wp.me/paotXg-5Z

https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2019/03/24/une-veritable-urgence/

https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2019/03/13/un-plan-pour-lurgence-climatique-the-climate-mobilization/

 

Plus chaud, plus vite? Que signifie l’état du climat en 2018?

Le rapport ‘L’Etat du Climat en 2018’ de l’Organisation Météorologique Mondiale fait le point sur les changements climatiques en 2018. Il relève des nombreuses catastrophes, et une accélération des conséquences du réchauffement.

Les 4 dernières années, 2015 à 2018, ont été les années les plus chaudes sur Terre depuis le début des mesures.

L’année dernière était une année La Nina. Ce phénomène cyclique amène de l’eau froide à la surface du Pacifique. Il se produit tous les 4 à 5 ans. Les années La Nina sont généralement froides et sèches. Cependant, en 2018 les températures n’ont que peu baissé. Ce fut l’année la plus chaude pour la France , la Suisse et l’Allemagne, et des nombreuses inondations se sont produites en Californie, en Afghanistan,  en Afrique, sur la péninsule arabique, en Asie centrale et du Sud-Est, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, au Sud de l’Europe, et en Amérique du Sud (OMM).

La légère baisse de températures qui s’est produite en 2018 s’explique probablement par la Nina qui amène de l’eau froide à la surface des océans.
Cependant, les températures n’ont pas baissé autant qu’elles le font habituellement lors de ce courant froid. James Hansen, un des grands experts mondiaux du climat, considère que les températures lors de la Nina sont très prévisibles, et que les valeurs de 2018 prouvent que le réchauffement climatique s’est accéléré.

Dans ce cas, les températures pourraient monter plus vite que les prévisions du GIEC (qui supposent 1,5°C de réchauffement dès 2030). L’Organisation Météorologique Mondiale parle actuellement d’une accélération des conséquences.

Depuis, la surface des océans s’est très vite réchauffée, sa température monte très vite, dépasse tous les records. Je crois que cela présage des catastrophes météorologiques sans précédent en 2019. Par exemple, la moitié des Etats-Unis est menacée d’inondation (NOAA), ce qui causera certainement la catastrophe la plus coûteuse jusqu’à présent. Et le déluge déferle bien actuellement sur les Etats-Unis.

Une accélération du réchauffement signifierait que cette année ne sera pas une exception. Le climat changera quasiment chaque année, et apportera des catastrophes toujours plus graves. Nos vies sont en danger, et nous avons besoin d’une réponse mondiale sans précédent.

Cliquer pour accéder à Climate_Statement_2018.pdf

Une véritable urgence alors que la moitié des Etats-Unis risque l’inondation bientôt

Le Temps des catastrophes

Le cyclone Idaï vient de semer la dévastation au Mozambique, des milliers d’Autraliens ont été évacués car les cyclones Trevor et Veronica frappent  l’Australie ce weekend, porteurs d’importantes inondations et la moitié des Etats -Unis pourrait se retrouver sous les eaux ces prochaines semaines.
Chaque dixième de degré de réchauffement rend les catastrophes plus importantes et plus destructrices.
Les inondations détruisent les routes, les infrastructures, les stocks, et limitent fortement la consommation. L’effet sur l’économie pourrait être important, et des faillites pourraient de toute façon survenir.

A mon avis, l’urgence climatique, rendue nécessaire, par le dérèglement par l’Homme du climat terrestre, sera mise en place dans ce contexte et doit l’anticiper.

Nous ne devons pas nous demander, comme le fait le Club de Rome (voir blog précédent) à quelle vitesse les entreprises peuvent s’adapter. Elles ont des forts risques de faillite ou de destruction physique. Demandons nous plutôt de quoi nous avons vraiment besoin: d’aliments, d’hôpitaux, d’un corps d’aide lors des évacuations ou l’approvisionnement dans les situations d’urgence. Ces services doivent être assurés à la population autant que possible, alors qu’ils seront de plus en plus perturbés, et que l’approvisionnement deviendra aléatoire. On devrait prévoir deux solutions de remplacement pour l’approvisionnement pour remplacer les personnes blessées ou bloquées sans possibilité de déplacement.

L’urgence des catastrophes

Les personnes qui ne sont pas impliquées dans ces services essentiels pourraient rester à la maison, et leurs entreprises pourraient fermer pour la plupart ou être mises au ralenti, fonctionner une fois par semaine ou une semaine par mois. Cela implique bien sûr d’un ralentissement considérable de l’économie, mais plus elle ralentira vite, moins nous essuierons de tempêtes meurtrières, ce qui justifie ce type de mesures exceptionnelles.

Les objets existants dans le pays seraient redistribués dans des circuits de deuxième-main, les vendeuses pourraient aider à les rendre attractifs.

Pour sauver les vies de nos enfants, ces décisions deviennent évidentes.

Un des plans d’urgence climatique, de THE Climate Mobilization (voir blog à ce sujet), s’inspire de l’organisation mise en place par l’Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale.
A ce moment-là, on ne parlait pas de crise économique, il y avait des problèmes plus graves, et certains pays tels que l’Angleterre ou les Etats-Unis ont pu maintenir un fonctionnement organisé du pays. Il faudrait assurer l’alimentation, le logement, ajourner ou subventionner le paiement des loyers et des crédits immobiliers, le fonctionnement des services médicaux, l’agriculture. Dans cette situation, Les transports et la production d’énergie pourraient en fait être immédiatement réduits plusieurs fois par rapport à la situation actuelle.

Nous devons nous atteler à un revenu minimum ou à des distributions de nourriture, et à des solutions pour assurer le logement pour les périodes d’urgence climatique, nous ne voulons pas d’hordes de sans-abris dans les villes ni de boat-poeple intérieurs dérivant dans les inondations.
Pour la période de l’état d’urgence, on pourrait peut-être suspendre le paiement des loyers et des prêts immobiliers, ou assurer un chômage technique/ revenu minimum suffisant à le payer (Image par Leroy_Skalstad de Pixabay).

Le prix de l’immobilier pourrait aussi subir des variations importantes à mesure que les inondations se répanderont sur la Planète, les compagnies d’assurance n’arriveront peut-être pas à couvrir tous les dégâts, un rapport de l’ONU estimait que le compagnies d’assurance anglaises ne sont déjà plus solvables face aux catastrophes annoncées.

Après il faudrait surtout assurer une production agricole suffisante et la quantité d’énergie nécessaire à un fonctionnement réduit du pays, semblable au dimanche.

Nous n’avons pas besoin de construire de nouveaux bâtiments. Si nous construisons encore, les nouvelles constructions devraient alors être à l’épreuve du climat, et aujourd’hui quasiment rien ne remplit ces critères.
Nous pouvons nous satisfaire d’habits et de meubles d’occasion pendant quelques années, les organisations humanitaires se plaignent de quantités astronomiques d’habits qui s’amoncellent sur la planète. Après, comme vous serez de toute façon à la maison, invitez vos voisins à un souper végan.

C’est une journée magnifique aujourd’hui, et rien de ce que j’écris ne me semble réel en cette belle journée de printemps.
Pourtant, aujourd’hui, les Etats-Unis sont déjà  perturbés par les inondations.
La Suisse est un peu moins exposée, mais rien n’est vraiment à l’abri du climat, et nous devons nous préparer à l’avance.
Rappelons-nous que le vrai visage du réchauffement climatique, c’est celui de la ville de Beira, détruite à 80% la semaine passée.
Essayons d’éviter ça chez nous. C’est le combat de notre siècle.

http:://edition.cnn.com/2019/03/21/us/us-flooding-spring-noaa-outlook-wxc/index.html

L’arrosage et de drainage pour que nos forêts supportent le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique atteint des nouveaux records et s’accélère. Il s’aggravera probablement pendant des dizaines d’années, le geoengeneering et la fin du monde sont moins probables. Nous aurons à supporter des vagues de chaleur de plus en plus importantes et anarchiques.

Nos forêts stockent une quantité importante de carbone, elles pourraient en contenir plus.  Elles stabilisent aussi les pentes de montagne mais le réchauffement comporte un risque de feux de forêts ou de méga-feux de forêts, immenses, qui sont  apparus ces dernières années.

Pourrions-nous sécuriser nos forêts en créant un réseau hydraulique forestier, qui permettrait de les arroser en cas de sécheresse dangereuse et d’éteindre rapidement les incendies?

On pourrait aussi prévoir un système de canaux de drainage pour évacuer un mètre de pluie intense, ou des réservoirs. L’eau des pluies ou de la fonte des neiges pourrait être conservée, et mobilisée lors d’une sécheresse ou d’un incendie.

Les forêts seront toujours exposées à des chaleurs intenses, des vents forts et à des nouvelles maladies, mais un système d’arrosage d’urgence / anti-incendie leur permettrait peut-être  résister aux changements proches. Un tel système devrait être mis en place rapidement, avant qu’il ne soit trop tard pour nos forêts.  Lisez mon blog précédent, où j’explique que le CO2 atmosphérique et l’effet de serre résultant augmente rapidement.

 

 

Créons des réserves alimentaires planétaires!

Les dernières années de chaleur record ont apporté des sécheresses, des inondations, et des vagues de chaleur partout sur la Terre.

L’année la plus chaude, 2016, a causé une immense famine dans le Sud de l’Afrique, et les sécheresses ont détruit les récoltes du Brésil, de la Bolivie, et du Paraguay. La production de toute l’Amérique du Sud a diminué.

Ces catastrophes vont s’intensifier, et le cycle des saisons changera. Des vagues de chaleur inhabituelles, de plus en plus fortes, apparaîtront au printemps, en été ou en automne. Elles pourraient perturber gravement les cultures alimentaires.

L’agriculture dépend du cycle des saisons. De nombreuses conditions doivent être réunies pour que les plantes arrivent à maturité.

Les récoltes de blé sont compromises si les températures dépassent 30°C au printemps. Les arbres fruitiers ne donnent pas de fruits s’ils fleurissent en automne ou en hiver, et qu’une gelée survient après. De nombreuses autres perturbations peuvent interrompre le cycle vital des végétaux.

En 2018, le rendement de blé russe et canadien était réduit par la chaleur et la sécheresse dans ces pays habituellement froids (Bloomberg), l’Australie frappée par la sécheresse a perdu 15% de ses récoltes (FAO).

Les catastrophes climatiques vont s’amplifier, et pourraient faire échouer les cultures alimentaires dans des vastes territoires. La mer monte et s’infiltre dans  les terres fertiles du delta du Nil et du Mékong, si bien que l’agriculture pourrait bientôt devenir difficile dans ces régions.

Le Futur pourrait apporter des pénuries alimentaires qui ont des conséquences très graves. Elles causent la malnutrition, des migrations, la spéculation, des émeutes, des guerres.
Elles iront en s’aggravant, et des populations de plus en plus importantes, des pays entiers, pourraient être exposées à des famines.

La production alimentaire mondiale est assez proche de la consommation annuelle. L’année prochaine, l’Humanité disposera probablement de trois mois de réserves alimentaires. C’est très insuffisant.  Si la moitié de cultures sur la Planète avorte cette année, si en été 2025 il n’y a pas de récolte de blé dans l’hémisphère Nord, il y aura moins de nourriture que l’année passée.

Nous vivons dans une précarité alimentaire étonnante, alors que les réserves planétaires de T-shirts bleus suffiraient probablement pour plusieurs années, et que nous pouvons facilement porter une autre couleur. Cette insécurité engendre la spéculation alimentaire, les prix des denrées de base augmentent lors des mauvaises récoltes, et provoquent des émeutes de la faim.

Nous devons nous préparer à l’aggravation du réchauffement en augmentant les réserves alimentaires.

Nous pourrions augmenter progressivement les stocks. Pour être le plus cohérent possible, nos dirigeants pourraient commander aux paysans locaux une quantité suffisante d’aliments de base, des céréales, des lentilles, du soja, de noix à la condition qu’ils soient produits de façon écologique, qu’ils entraînent peu d’émissions de CO2, ou en agriculture CO2-, ie en captant du carbone.

J’ignore sciemment le fait que les cultures alimentaires émettent actuellement du CO2, essentiellement à cause de l’usage d’engrais de synthèse et du transport. Elles ne devraient pas émettre du CO2, mais en capter.

Les céréales et les lentilles contiennent beaucoup de carbone, nous pourrions idéalement capter le carbone atmosphérique et l’entreposer en réserves alimentaires. Des stocks d’aliments pour dix ans capteraient en fait une proportion du carbone atmosphérique, de l’ordre d’un centième peut-être, et contribueraient aussi à stabiliser le climat. On pourrait multiplier cet effet en sauvegardant les autres parties des plantes cultivées. Surtout, nous éviterions des graves pénuries et des famines.

Si le changement climatique s’accélère, nous pourrons sûrement cultiver ici des aliments exotiques, comme les pêches, les bananes ou les ananas, et nos aliments actuels appartiendront au passé.  L’avenir sera hasardeux, difficile à planifier. Nous pouvons nous y préparer au moins partiellement.

Nos dirigeants pourraient commander aux agriculteurs l’équivalent des besoins annuels de céréales et de lentilles si bien qu’en dix ans, si tout va bien, les réserves représenteront dix ans de nourriture. Si nous économisons 50% de la consommation annuelle, alors nous atteindrons dix ans de réserves alimentaires en vingt ans.  Une partie de ces récoltes est peut-être déjà produite et gaspillée, la surproduction d’années exceptionnelles, comme les tomates de l’été passée, pourrait être rachetée, séchée, et entreposée. Ainsi, en cas d’aggravation soudaine du climat, nous pourrons réagir et nourrir la population.

En cas de problèmes d’approvisionnement local ou de catastrophe planétaire, ces réserves pourraient être écoulées sous forme de nuggets ou saucisses végétariennes, shakes de protéines, cordon-bleu, ou autres préparations populaires.

En cas de famine lointaine, elles pourraient peut-être être données aux populations qui en ont besoin. A tout le moins, elles limiteraient la spéculation qui fait flamber les prix des aliments, avec des conséquences dramatiques et éviteraient des nombreux drames humains, tels des enfants handicapés de malnutrition.

Il faudrait bien sûr veiller à ce que ces cultures ne provoquent pas d’émissions de carbone, et à ne pas déboiser, et à continuer à reforester et à récreer le sol fertile qui constitue la plus grande réserve terrestre de carbone.

Nous entrons dans une période de turbulences, à plusieurs inconnues. Nous devons nous y préparer et prévoir l’essentiel pour cette période troublée. Si nous faisons preuve d’ouverture, nous trouverons de nombreuses solutions.

Le climat pourrait changer très vite

Le GIEC prévoit qu’à 1,5°C de réchauffement, la Terre subira plus de vagues de chaleur, d’ouragans et d’inondations. Les températures en Suisse seront alors d’à peu près 3°C plus élevées qu’au 19ème siècle, mais les vagues de chaleur pourraient être plus importantes. D’après le GIEC, cela pourrait se produire aux alentours de 2030. Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour annoncer que le changement s’accélère, et que ce seuil pourrait être franchi plus tôt, ces prochaines années déjà.

Nous avons vraiment intérêt à prévoir la vitesse du réchauffement climatique. Cela nous dira quel climat régnera dans cent ans, et probablement même dans dix ans dans nos régions et sur toute la Planète.  Nous pourrons ainsi prévoir quelles cultures alimentaires seront possibles, ou devront être adaptées. Il est très utile aussi de prévoir les vagues de chaleur et les pluies dangereuses qui atteindront des niveaux de catastrophe naturelle, et lors desquelles nous devrons probablement éviter les déplacements, ou serons amenés à évacuer les habitants de villages ou de villes.

Les températures varient naturellement d’année en année. Les années El Nino, quand un courant chaud baigne l’Ouest de l’Amérique du Sud, sont généralement plus chaudes, et le courant froid la Nina entraîne des années plus froides.

La dernière estimation de la température terrestre par le GIEC portait sur les années 2006-2015. Elle n’incluait pas l’année 2016,  la plus chaude jusqu’à présent, dans le calcul du réchauffement. Cette année a peut-être été considérée comme une anomalie, et non pas comme un signe d’un changement sur la Planète. Je crois que c’était une mauvaise décision, et que le GIEC sous-estime ainsi le réchauffement climatique.

James Hansen, un des experts mondiaux du climat, considère que les années La Nina sont moins variables, et constituent un moyen fiable de mesurer le réchauffement terrestre. Ainsi, l’année 2017, aurait dû être plus fraîche. En réalité, les températures ont peu baissé, cette année La Nina était beaucoup plus chaude que la précédente. Pour cette raison, James Hansen estime que le réchauffement a accéléré. Le seuil d’1,5°C pourrait être atteint plus vite.

D’autres scientifiques s’attendent à une accélération du réchauffement pour des raisons différentes. La Planète subit des graves sécheresses. De nombreuses plantes et d’autres organismes meurent alors, ou grandissent beaucoup moins, et le carbone qui les constitue est perdu dans l’atmosphère. Le sol qui se dessèche perd aussi beaucoup de carbone et d’organismes vivants. Alors, l’effet de serre augmente et le réchauffement aussi. Dans un rapport à l’ONU au début de cette année, le Climate Institute prévoit un réchauffement rapide ces prochains dix ans et par la suite.

Si l’accélération du réchauffement se confirme, nous pourrions être exposés à des vagues de chaleur de plusieurs degrés plus élevées, dangereuses, des inondations plus importantes, des tempêtes très fortes, des sécheresses, des avalanches de grêle, au cours des dix prochaines années déjà. Les jours de catastrophe naturelle, de couvre-feu ou d’évacuation, et les ruptures d’approvisionnement deviendront plus fréquents.

Si cela allait plus vite, chaque année pourrait apporter un climat nouveau, des nouveaux événements météorologiques, et nous devrions, nous devrons je crois, corriger en continu les pratiques agricoles en fonction du changement climatique.

Le réchauffement pourrait atteindre 1,5°C en 2030 ou même avant. Nous sommes par contre certains qu’il fera de plus en plus chaud sur la Planète, et que les tempêtes et catastrophes se produiront de plus en plus souvent, et seront de plus en plus graves. D’importantes mesures pour le climat doivent être prises pour éviter des morts de chaleur, de catastrophes, de sous-alimentation, et la destruction progressive de notre civilisation.  Les bouleversements climatiques ne s’arrêteront que lorsque nous aurons maîtrisé le CO2 dans l’atmosphère.