Orage sur le Léman le 15 juin – un avant-goût des prochaines décennies

Un grand orage sur la région Lémanique

Un fort orage a touché samedi la région Lémanique, la Suisse Romande et les Alpes françaises. Sur la photo en tête de l’article, le rideau de pluie tombe justement sur Genève (photo Rolf Dubs). Lausanne a essuyé 32.1 mm de pluie, et près de Saint-Gall les précipitations se sont élevées à 56.2 mm (Association suisse des risques naturels).  L’écoulement des flots a provoqué des inondations à plusieurs endroits, entre autres à Genève, à Lausanne et à Nyon. La gare de Lausanne a de nouveau été balayée par un torrent.

Lausanne, le 15 juin 2019. Photo Antoine Wegmüller

 

 

D’immenses orages

Cette semaine, des grandes et violentes tempêtes se sont produites sur l’Europe centrale. Elles ont touché la Suisse, l’Allemagne, la Slovénie, la Pologne, le Nord de l’Italie. Elles ont amené des pluies abondantes, des inondations et des grêlons énormes de près de dix centimètres de diamètre.

Tout le printemps, les Etats-Unis sont martelés de forts orages qui causent des nombreuses inondations et nuisent à l’agriculture. La production mondiale de maïs en sera réduite cette année (Bloomberg).  Le lac de Côme et d’Ontario débordent à la suite de précipitations abondantes. L’Iran a aussi subi des graves inondations, la quasi-totalité du pays a été recouverte par les flots.

L’année passée, au début du mois de juin, des violents orages ont provoqué des pluies tropicales en France et une inondation à Lausanne.

Ces dernières années,  des grands systèmes orageux, s’étendant à plusieurs pays, ont fait leur apparition, des millions d’éclairs explosent dans le ciel, et des pluies diluviennes inondent nos villes, l’une après l’autre.

Lien sur l’inondation à Nyon: vidéo Living in Nyon.com (Facebook):

https://www.facebook.com/livinginnyon/videos/412929716221322/

 

Des pluies plus intenses sont prévues

Le GIEC (groupement international d’experts du climat), qui compile les informations scientifiques sur le climat, a prévu un accroissement de pluies intenses dû au réchauffement climatique.  Elles augmentaient déjà en 2012, et se multiplient depuis (Organisation Météorologique Mondiale, Papalexiou et Montanari, Water Ressources Research, 19 mai 2019).

Dans son dernier rapport, le GIEC prévoit que les inondations vont fortement augmenter à chaque demi-degré de réchauffement, et qu’à +2°C plus de 90% d’européens, donc presque tous, seraient exposés aux inondations.  Elles deviendraient aussi de plus en plus sévères, le niveau d’eau plus élevé et le flux rapide et important les rendraient dangereuses. Et le réchauffement pourrait  se révéler plus rapide que le GIEC ne le prévoyait.

Les données géologiques indiquent que quand il faisait 30-40°C en moyenne sur la Terre, la planète était parcourue d’immenses rivières, et les pluies cataclysmiques avaient érodé, décapé le sol jusqu’à la roche.

Aujourd’hui aussi, le réchauffement apporte des pluies intenses.

De plus, les intempéries s’accompagnent déjà de grosse grêle, tornade, et de vents déracinant les arbres. Elles deviendront certainement plus dangereuses.

Selon toute vraisemblance, les précipitations et les tempêtes augmenteront encore, et changeront nos vies et nos économies. Elles sont très coûteuses,  nuisent à la production agricole, détruisent des stocks alimentaires, interrompent les transports et causeront des graves problèmes économiques.

Il faudrait creuser de nouveaux lits de rivières pour les immenses pluies à venir, mais surtout essayer de limiter les émissions de CO2 et planter un trillion d’arbres (Tom Crowther, ETHZ) pour limiter l’aggravation.

 

Si vous voulez en savoir plus:

Association suisse des risques naturels:

https://scilogs.spektrum.de/klimalounge/warum-die-globale-erwaermung-mehr-extremregen-bringt

https://saskatoon.ctvnews.ca/mobile/global-warming-causing-more-torrential-rains-threatening-agriculture-u-of-s-study-finds-1.4449551

 

 

 

 

 

Les cyclones du Mozambique sont un avertissement

Des ouragans plus dangereux?

Ce printemps, le Mozambique a été frappé par deux forts cyclones tropicaux, Idai et Kenneth. Il sont causé des graves inondations et dommages dans le pays, et près d’un millier de morts.  La formation si rapprochée de deux cyclones est un événement sans précédent pour le Mozambique. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, l’OMM, ces deux tempêtes nous annoncent l’augmentation du nombre de cyclones tropicaux, d’inondations côtières et de pluies intenses à fort impact liés au changement climatique.

Les ouragans se forment lorsque la température de l’eau des océans dépasse 26°C. Les experts ont prévu qu’ils pourraient apparaître plus facilement à cause du réchauffement climatique. Récemment, ils ont pu démontrer que le nombre de tempêtes les plus fortes et les plus destructrices a déjà triplé au 21ème siècle.

L’humidité atmosphérique favorise aussi la formation de grands ouragans. Au cours de ces dernières années, certaines tempêtes se sont formé et ont enflé très vite, parfois en un jour, formant par exemple des ‘bomb cyclones’. L’un de ceux-ci s’est aventuré loin à l’intérieur des terres des Etats-Unis et a provoqué des fortes précipitations et des inondations ce printemps.

Enfin, l’augmentation du niveau de la mer provoquera des inondations des côtes croissantes lors des tempêtes.

 

Le cyclone Idai au Mozambique

Le cyclone Idaï a causé des centaines de morts, et a endommagé des bâtiments, des infrastructures et des zones agricoles.  Il a touché quinze mille maisons. Huit hôpitaux et 938 salles de classe ont été détruits. Les inondations ont emporté des ponts et des routes, puis ont fait sauter les barrages protecteurs.  Les dommages aux centrales hydroélectriques ont privé le Mozambique des trois-quarts de son approvisionnement énergétique. Le cyclone a provoqué un glissement de terrain à Madagascar, puis une onde de tempête de 4,4 m de hauteur a déferlé sur la côte.  Le vents a arraché les toits de habitations sur lesquels les habitants se réfugient en cas d’inondation. Ensuite, les rivières gonflées de pluie ont débordé. Peu de temps après, le Mozambique était frappé par un cyclone plus fort encore, Kenneth.

«La puissance du cyclone, la hauteur de l’onde de tempête et l’ampleur des inondations ont anéanti les efforts déployés pendant des années par les autorités de Sofala pour améliorer la résistance des populations aux inondations» a expliqué M. Lúcio, par ailleurs ancien chef du Service météorologique du Mozambique. «Il s’agit d’un avertissement salutaire sur l’ampleur des défis que constitueront l’urbanisation ainsi que les phénomènes extrêmes et l’élévation du niveau de la mer induits par le changement climatique. Il faudra accorder une place beaucoup plus grande à l’aménagement du territoire et à la planification dans les zones urbaines et les plaines inondables».

Nul n’est à l’abri et il faudrait entreprendre d’immenses travaux pour tout protéger des tempêtes: les habitations, les hôpitaux, l’approvisionnement électriques, les transports.  L’économie doit être essentiellement dirigée vers la sécurité et la survie, et nous devons tout faire pour limiter le réchauffement climatique. Nous devrions investir l’essentiel de nos forces dans la sécurité du bâti, la production alimentaire menacée, et la capture du carbone par la plantation massive d’arbres et la restauration des sols, qui éviteront des catastrophes beaucoup plus graves.

https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/pour-l%E2%80%99omm-les-cyclones-du-mozambique-sont-des-avertissements

L’Europe cet été? Il pourrait faire plus chaud que jamais!

La chaîne météo Accuweather a publié ses prévisions pour cet été. Des vagues de chaleur  pourraient déferler sur l’Europe à partir de juin. L’Espagne et le Portugal seront touchés en premier, en juin, par des températures allant jusqu’à 43°C.

Cet été, les épisodes de canicule dureront longtemps,  reviendront après des brèves accalmies, il fera chaud même la nuit et peut-être plus que jamais auparavant. La vague de chaleur se déplacera progressivement de l’Ouest à l’Est de l’Europe.

Des températures de plus de 38 degrés pourraient atteindre le Nord de la France, la Belgique, la Hollande,  la Pologne et la Hongrie.  Des températures de 40°C pourraient frapper l’Est et le Sud de la France. Cette canicule atteindra le maximum fin juillet/ début août.  Les vagues de chaleur dureront longtemps et se succéderont. La Suisse subira probablement les mêmes phénomènes que l’Est de la France.

Les régions touchées par les vagues de chaleur pourraient vivre des sécheresses vers la fin de l’été même si elles sont actuellement gorgées d’eau.

Ces prévisions météorologiques sont incertaines, comme toujours, un  courant atmosphérique imprévu pourrait les modifier.  Ces dernières semaines ont été très froides en Suisse, et il est bien sûr normal que l’été arrive avec des jours chauds. Mais il pourrait apporter des chaleurs exceptionnelles, sans précédent,  dangereuses et porteuses de sécheresse.

Envisagez que la chaleur puisse dépasser tout ce que nous avons connu, prévoyez d’éviter de sortir, de boire beaucoup, d’adapter votre jardin,  ou un endroit plus frais, ou climatisé pour s’abriter en cas de besoin. Lors des vagues de chaleur, il vaut mieux réduire beaucoup l’alcool, et manger léger, par exemple des salades, des pastèques, des concombres.  Et je dois dire que personnellement, je n’ai plus envie de partir en vacances d’été dans un pays où la température pourrait dépasser 40°C ou 45°C.  Vérifiez avant de partir!

https://www.accuweather.com/en/weather-news/accuweather-2019-europe-summer-forecast/70008315

Orages violents et cinq cent tornades aux Etats-Unis

Les Etats -Unis subissent d’impressionnantes intempéries. Il y a deux mois, l’agence météo américaine NOAA avertissait que plus de la moitié du territoire de ce pays est menacée d’inondations. Depuis, les tempêtes se succèdent.

D’immenses orages frappent l’Amérique. Plusieurs orages super-cellulaires (photo David Mayhew ci-dessus) se sont déversés sur ce continent. Ils sont généralement très violents. Ils proviennent de nuages très épais qui dépassent parfois quinze kilomètres de hauteur. Plus le sommet du nuage est élevé, plus l’orage est grand et les phénomènes météo sont intenses.

Ces tempêtes amènent en général de la grêle et des tornades.

A des nombreux endroits, la grosse grêle, les vents forts, les tornades et les nombreuses inondations provoquent de graves dégâts: destructions de maisons, de routes, de récoltes, de stocks, des morts.


En un mois, du 27 avril au 27 mai, les Etats-Unis ont été frappés par 500 tornades. Les plus fortes ont détruit des pâtés de maisons.

Une telle épidémie de tornades c’est déjà produite, mais seulement au 21ème siècle, au cours de ces derniers quinze ans.

Les tornades sont des tourbillons de vents très violents qui se forment à la base de nuages d’orages. Certaines sont très petites, mais les plus fortes sont très destructrices, et peuvent réduire en miettes des bâtiments en pierre.

Elles surviennent surtout lorsque des masses d’air chaud et humide rencontrent l’air froid.

Le réchauffement climatique rend l’air plus chaud et plus humide, et l’affaiblissement du jet-stream amène des masses d’air arctique au Sud, au contact de cet air chaud et humide, alors que le Sud américain souffre d’une vague de chaleur sans précédent. Cela pourrait favoriser les tornades. Le changement climatique bouleverse les courants atmosphériques et pourrait causer un brassage plus intense et plus dramatique des masses d’air froid et chaud.

De nombreuses tornades se produisent ce mois-ci. J’ai entendu que six ont frappé la Pologne, d’autres la Roumanie, d’autres l’Italie. Elles semblent plus nombreuses que par le passé.

Il est très important d’avoir un compte exact de ces phénomènes météo au niveau mondial: grêles, tornades, pluies intenses et vents violents, et de suivre leur progression.

Les spécialistes doivent essayer d’établir rapidement s’ils vont encore augmenter, et à quel rythme.
Verrons-nous bientôt dix fois plus de tornades et d’inondations? Ou cent fois plus?

Le GIEC a prévu des très nombreuses inondations à 2°C de réchauffement. La quasi-totalité de l’Europe serait à risque d’inondation, et une augmentation d’événements météo extrêmes est prévue par les experts.

Ce printemps américain est-il un début du nouveau monde que nous avons créé sur Terre?

Il neige? C’est la faute du réchauffement climatique!

Nous avons vécu une vague de froid exceptionnelle en mai. Le froid s’est soudainement engouffré en Suisse, créant une différence de température de 15°C . Le weekend prochain sera probablement aussi inhabituellement froid.

Comme tous les phénomènes étranges et effrayants qui se produisent en ce moment, les immenses inondations, les ouragans dévastateurs, les vagues de chaleur, les grêles et les vents,  cette vague de froid est due au réchauffement climatique. Le Vietnam a subi des températures de 15 degrés trop élevées la semaine passée.

Avant, il faisait très froid en Arctique. Cette différence de température maintenait l’air Arctique séparé du climat tempéré.  Actuellement,  le pôle se réchauffe vite et la séparation entre les zones climatiques s’affaiblit.

Le courant-jet (jet-stream) est un courant aérien qui tournait rapidement entre l’Arctique et les latitudes tempérées. Il maintenait une séparation entre les zones climatiques.

Depuis que l’Arctique se réchauffe, le courant-jet faiblit, ralentit, et forme des méandres. Ces vagues amènent de l’air froid au Sud ou de l’air chaud au Nord, jusqu’au Groenland et au pôle Nord. Nous subissons actuellement une de ces vagues du jet-stream qui descend sur la Suisse et amène de l’air froid.  Ce type de méandres stagnants de l’atmosphère pourrait durer d’une semaine à un mois. Dans l’ensemble, le climat devient imprévisible.

Le professeur Jennifer Francis étudie ce phénomène depuis des années, elle y attribue les chutes de neige très abondantes qui ont touché la côté Est des Etats-Unis ces dernières années. Il a aussi amené des chutes de neige au Sahara, et des vagues de chaleur au Groenland et au Pôle Nord.

Cela me fait prendre conscience que la température pourrait tout autant monter de 15°C soudainement, nous exposant à des températures inhabituellement élevées.

Sources: Page Facebook de l’Association Suisse des risques naturels; Prof. Jennifer Francis, Woods Hole Research Center

Puis, une étude publiée le 28 mai 2019 a démontré que les vagues de froid causées par les déformations du jet-stream sont directement dues au réchauffement climatique:

https://phys.org/news/2019-05-arctic-weather-extremes-latitudes.html

 

Plus chaud, plus vite? Que signifie l’état du climat en 2018?

Le rapport ‘L’Etat du Climat en 2018’ de l’Organisation Météorologique Mondiale fait le point sur les changements climatiques en 2018. Il relève des nombreuses catastrophes, et une accélération des conséquences du réchauffement.

Les 4 dernières années, 2015 à 2018, ont été les années les plus chaudes sur Terre depuis le début des mesures.

L’année dernière était une année La Nina. Ce phénomène cyclique amène de l’eau froide à la surface du Pacifique. Il se produit tous les 4 à 5 ans. Les années La Nina sont généralement froides et sèches. Cependant, en 2018 les températures n’ont que peu baissé. Ce fut l’année la plus chaude pour la France , la Suisse et l’Allemagne, et des nombreuses inondations se sont produites en Californie, en Afghanistan,  en Afrique, sur la péninsule arabique, en Asie centrale et du Sud-Est, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, au Sud de l’Europe, et en Amérique du Sud (OMM).

La légère baisse de températures qui s’est produite en 2018 s’explique probablement par la Nina qui amène de l’eau froide à la surface des océans.
Cependant, les températures n’ont pas baissé autant qu’elles le font habituellement lors de ce courant froid. James Hansen, un des grands experts mondiaux du climat, considère que les températures lors de la Nina sont très prévisibles, et que les valeurs de 2018 prouvent que le réchauffement climatique s’est accéléré.

Dans ce cas, les températures pourraient monter plus vite que les prévisions du GIEC (qui supposent 1,5°C de réchauffement dès 2030). L’Organisation Météorologique Mondiale parle actuellement d’une accélération des conséquences.

Depuis, la surface des océans s’est très vite réchauffée, sa température monte très vite, dépasse tous les records. Je crois que cela présage des catastrophes météorologiques sans précédent en 2019. Par exemple, la moitié des Etats-Unis est menacée d’inondation (NOAA), ce qui causera certainement la catastrophe la plus coûteuse jusqu’à présent. Et le déluge déferle bien actuellement sur les Etats-Unis.

Une accélération du réchauffement signifierait que cette année ne sera pas une exception. Le climat changera quasiment chaque année, et apportera des catastrophes toujours plus graves. Nos vies sont en danger, et nous avons besoin d’une réponse mondiale sans précédent.

Cliquer pour accéder à Climate_Statement_2018.pdf

Une véritable urgence alors que la moitié des Etats-Unis risque l’inondation bientôt

Le Temps des catastrophes

Le cyclone Idaï vient de semer la dévastation au Mozambique, des milliers d’Autraliens ont été évacués car les cyclones Trevor et Veronica frappent  l’Australie ce weekend, porteurs d’importantes inondations et la moitié des Etats -Unis pourrait se retrouver sous les eaux ces prochaines semaines.
Chaque dixième de degré de réchauffement rend les catastrophes plus importantes et plus destructrices.
Les inondations détruisent les routes, les infrastructures, les stocks, et limitent fortement la consommation. L’effet sur l’économie pourrait être important, et des faillites pourraient de toute façon survenir.

A mon avis, l’urgence climatique, rendue nécessaire, par le dérèglement par l’Homme du climat terrestre, sera mise en place dans ce contexte et doit l’anticiper.

Nous ne devons pas nous demander, comme le fait le Club de Rome (voir blog précédent) à quelle vitesse les entreprises peuvent s’adapter. Elles ont des forts risques de faillite ou de destruction physique. Demandons nous plutôt de quoi nous avons vraiment besoin: d’aliments, d’hôpitaux, d’un corps d’aide lors des évacuations ou l’approvisionnement dans les situations d’urgence. Ces services doivent être assurés à la population autant que possible, alors qu’ils seront de plus en plus perturbés, et que l’approvisionnement deviendra aléatoire. On devrait prévoir deux solutions de remplacement pour l’approvisionnement pour remplacer les personnes blessées ou bloquées sans possibilité de déplacement.

L’urgence des catastrophes

Les personnes qui ne sont pas impliquées dans ces services essentiels pourraient rester à la maison, et leurs entreprises pourraient fermer pour la plupart ou être mises au ralenti, fonctionner une fois par semaine ou une semaine par mois. Cela implique bien sûr d’un ralentissement considérable de l’économie, mais plus elle ralentira vite, moins nous essuierons de tempêtes meurtrières, ce qui justifie ce type de mesures exceptionnelles.

Les objets existants dans le pays seraient redistribués dans des circuits de deuxième-main, les vendeuses pourraient aider à les rendre attractifs.

Pour sauver les vies de nos enfants, ces décisions deviennent évidentes.

Un des plans d’urgence climatique, de THE Climate Mobilization (voir blog à ce sujet), s’inspire de l’organisation mise en place par l’Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale.
A ce moment-là, on ne parlait pas de crise économique, il y avait des problèmes plus graves, et certains pays tels que l’Angleterre ou les Etats-Unis ont pu maintenir un fonctionnement organisé du pays. Il faudrait assurer l’alimentation, le logement, ajourner ou subventionner le paiement des loyers et des crédits immobiliers, le fonctionnement des services médicaux, l’agriculture. Dans cette situation, Les transports et la production d’énergie pourraient en fait être immédiatement réduits plusieurs fois par rapport à la situation actuelle.

Nous devons nous atteler à un revenu minimum ou à des distributions de nourriture, et à des solutions pour assurer le logement pour les périodes d’urgence climatique, nous ne voulons pas d’hordes de sans-abris dans les villes ni de boat-poeple intérieurs dérivant dans les inondations.
Pour la période de l’état d’urgence, on pourrait peut-être suspendre le paiement des loyers et des prêts immobiliers, ou assurer un chômage technique/ revenu minimum suffisant à le payer (Image par Leroy_Skalstad de Pixabay).

Le prix de l’immobilier pourrait aussi subir des variations importantes à mesure que les inondations se répanderont sur la Planète, les compagnies d’assurance n’arriveront peut-être pas à couvrir tous les dégâts, un rapport de l’ONU estimait que le compagnies d’assurance anglaises ne sont déjà plus solvables face aux catastrophes annoncées.

Après il faudrait surtout assurer une production agricole suffisante et la quantité d’énergie nécessaire à un fonctionnement réduit du pays, semblable au dimanche.

Nous n’avons pas besoin de construire de nouveaux bâtiments. Si nous construisons encore, les nouvelles constructions devraient alors être à l’épreuve du climat, et aujourd’hui quasiment rien ne remplit ces critères.
Nous pouvons nous satisfaire d’habits et de meubles d’occasion pendant quelques années, les organisations humanitaires se plaignent de quantités astronomiques d’habits qui s’amoncellent sur la planète. Après, comme vous serez de toute façon à la maison, invitez vos voisins à un souper végan.

C’est une journée magnifique aujourd’hui, et rien de ce que j’écris ne me semble réel en cette belle journée de printemps.
Pourtant, aujourd’hui, les Etats-Unis sont déjà  perturbés par les inondations.
La Suisse est un peu moins exposée, mais rien n’est vraiment à l’abri du climat, et nous devons nous préparer à l’avance.
Rappelons-nous que le vrai visage du réchauffement climatique, c’est celui de la ville de Beira, détruite à 80% la semaine passée.
Essayons d’éviter ça chez nous. C’est le combat de notre siècle.

http:://edition.cnn.com/2019/03/21/us/us-flooding-spring-noaa-outlook-wxc/index.html

L’arrosage et de drainage pour que nos forêts supportent le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique atteint des nouveaux records et s’accélère. Il s’aggravera probablement pendant des dizaines d’années, le geoengeneering et la fin du monde sont moins probables. Nous aurons à supporter des vagues de chaleur de plus en plus importantes et anarchiques.

Nos forêts stockent une quantité importante de carbone, elles pourraient en contenir plus.  Elles stabilisent aussi les pentes de montagne mais le réchauffement comporte un risque de feux de forêts ou de méga-feux de forêts, immenses, qui sont  apparus ces dernières années.

Pourrions-nous sécuriser nos forêts en créant un réseau hydraulique forestier, qui permettrait de les arroser en cas de sécheresse dangereuse et d’éteindre rapidement les incendies?

On pourrait aussi prévoir un système de canaux de drainage pour évacuer un mètre de pluie intense, ou des réservoirs. L’eau des pluies ou de la fonte des neiges pourrait être conservée, et mobilisée lors d’une sécheresse ou d’un incendie.

Les forêts seront toujours exposées à des chaleurs intenses, des vents forts et à des nouvelles maladies, mais un système d’arrosage d’urgence / anti-incendie leur permettrait peut-être  résister aux changements proches. Un tel système devrait être mis en place rapidement, avant qu’il ne soit trop tard pour nos forêts.  Lisez mon blog précédent, où j’explique que le CO2 atmosphérique et l’effet de serre résultant augmente rapidement.

 

 

Le climat pourrait changer très vite

Le GIEC prévoit qu’à 1,5°C de réchauffement, la Terre subira plus de vagues de chaleur, d’ouragans et d’inondations. Les températures en Suisse seront alors d’à peu près 3°C plus élevées qu’au 19ème siècle, mais les vagues de chaleur pourraient être plus importantes. D’après le GIEC, cela pourrait se produire aux alentours de 2030. Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour annoncer que le changement s’accélère, et que ce seuil pourrait être franchi plus tôt, ces prochaines années déjà.

Nous avons vraiment intérêt à prévoir la vitesse du réchauffement climatique. Cela nous dira quel climat régnera dans cent ans, et probablement même dans dix ans dans nos régions et sur toute la Planète.  Nous pourrons ainsi prévoir quelles cultures alimentaires seront possibles, ou devront être adaptées. Il est très utile aussi de prévoir les vagues de chaleur et les pluies dangereuses qui atteindront des niveaux de catastrophe naturelle, et lors desquelles nous devrons probablement éviter les déplacements, ou serons amenés à évacuer les habitants de villages ou de villes.

Les températures varient naturellement d’année en année. Les années El Nino, quand un courant chaud baigne l’Ouest de l’Amérique du Sud, sont généralement plus chaudes, et le courant froid la Nina entraîne des années plus froides.

La dernière estimation de la température terrestre par le GIEC portait sur les années 2006-2015. Elle n’incluait pas l’année 2016,  la plus chaude jusqu’à présent, dans le calcul du réchauffement. Cette année a peut-être été considérée comme une anomalie, et non pas comme un signe d’un changement sur la Planète. Je crois que c’était une mauvaise décision, et que le GIEC sous-estime ainsi le réchauffement climatique.

James Hansen, un des experts mondiaux du climat, considère que les années La Nina sont moins variables, et constituent un moyen fiable de mesurer le réchauffement terrestre. Ainsi, l’année 2017, aurait dû être plus fraîche. En réalité, les températures ont peu baissé, cette année La Nina était beaucoup plus chaude que la précédente. Pour cette raison, James Hansen estime que le réchauffement a accéléré. Le seuil d’1,5°C pourrait être atteint plus vite.

D’autres scientifiques s’attendent à une accélération du réchauffement pour des raisons différentes. La Planète subit des graves sécheresses. De nombreuses plantes et d’autres organismes meurent alors, ou grandissent beaucoup moins, et le carbone qui les constitue est perdu dans l’atmosphère. Le sol qui se dessèche perd aussi beaucoup de carbone et d’organismes vivants. Alors, l’effet de serre augmente et le réchauffement aussi. Dans un rapport à l’ONU au début de cette année, le Climate Institute prévoit un réchauffement rapide ces prochains dix ans et par la suite.

Si l’accélération du réchauffement se confirme, nous pourrions être exposés à des vagues de chaleur de plusieurs degrés plus élevées, dangereuses, des inondations plus importantes, des tempêtes très fortes, des sécheresses, des avalanches de grêle, au cours des dix prochaines années déjà. Les jours de catastrophe naturelle, de couvre-feu ou d’évacuation, et les ruptures d’approvisionnement deviendront plus fréquents.

Si cela allait plus vite, chaque année pourrait apporter un climat nouveau, des nouveaux événements météorologiques, et nous devrions, nous devrons je crois, corriger en continu les pratiques agricoles en fonction du changement climatique.

Le réchauffement pourrait atteindre 1,5°C en 2030 ou même avant. Nous sommes par contre certains qu’il fera de plus en plus chaud sur la Planète, et que les tempêtes et catastrophes se produiront de plus en plus souvent, et seront de plus en plus graves. D’importantes mesures pour le climat doivent être prises pour éviter des morts de chaleur, de catastrophes, de sous-alimentation, et la destruction progressive de notre civilisation.  Les bouleversements climatiques ne s’arrêteront que lorsque nous aurons maîtrisé le CO2 dans l’atmosphère.

Ne construisons plus rien! Demain, le climat sapera nos villes, nos bâtiments, et nos infrastructures.

Le réchauffement climatique provoque déjà des catastrophes destructrices. Les pluies et neiges de l’hiver passé ont causé des nombreux glissements de terrain en Suisse, et en juin la ville de Lausanne a subi une inondation. Ces intempéries ont provoqué des dégâts coûteux. Tous les jours, des événements semblables ou plus graves frappent la Planète, et les coûts des catastrophes climatiques sont très élevés. Selon le dernier rapport du GIEC, les trois-quarts des Européens seront exposés aux inondations quand le réchauffement atteindra 1,5°C.
Cela pourrait se produire dès 2030, certains experts s’attendent à ce que ce seuil soit même franchi plus tôt.
Les pluies intenses, qui se renforcent très vite ces dernières années, augmenteront encore, et provoqueront des nombreuses inondations et des glissements de terrain, qui toucheront une grande partie de nos constructions.

Je suis saisie d’un sentiment d’irréalité quand je vois des nouveaux bâtiments s’élever partout, et des ouvriers apportant des améliorations cosmétiques aux routes qui n’ont pas encore subi de glissement de terrain, et qui seront probablement détériorées bientôt.

Nous devrions revoir tous les permis de construire à la lumière du rapport du GIEC, et du risque d’inondation généralisé qui nous menace.

Actuellement, celles-ci atteignent environ un mètre, s’infiltrent dans les caves et les métros, et causent des dégâts matériels importants et des interruptions de trafic. Lorsque le volume d’eau augmente, des torrents furieux dévalent les rues, emportent les voitures, deviennent très dangereux et sapent les bâtiments qui parfois s’écroulent.

Les glissements de terrain causent aussi des dégâts matériels importants, et sont difficilement prévisibles. Les plus grands glissements de terrain de l’Histoire de la Terre ont atteint des dizaines de kilomètres. Les changements que nous imposons à la Planète pourraient bien déstabiliser le terrain et favoriser ce type d’événements.

Nous devons adapter les normes de construction en prévision du changement climatique, interdire la construction de bâtiments vulnérables aux aléas climatiques et nous atteler à sécuriser l’énorme part du bâti mise en péril par le réchauffement.

Nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique créée par l’Homme, différente de celle dans laquelle nous avons vécu la majorité de nos vies. Nous sommes quasiment sur une Planète inconnue, et désormais nous nous heurterons à des problèmes totalement différents du passé.

Même si nous définissons des critères de construction compatibles avec le changement climatique, il pourrait s’avérer inutile de planifier des nouveaux centres commerciaux alors que les chaînes de production des marchandises et les transports seront de plus en plus souvent perturbés. L’accumulation des désastres aura des conséquences très sérieuses pour l’économie mondiale.

Je propose plusieurs questions auxquelles il faut s’atteler de toute urgence. Il serait peut-être judicieux de considérer aussi les risques pour 2°C.

  • Quelle part du bâti est à l’abri des catastrophes?
  • Allons-nous naïvement reconstruire les infrastructures touchées ou allons-nous les abandonner sachant que de plus graves inondations viendront?
  • Pouvons-nous creuser de généreux canaux d’évacuation  pour permettre l’écoulement des pluies?
  • Y a-t-il a un moyen de sécuriser les montagnes contre les glissements de terrain?
  • Que pouvons -nous faire immédiatement pour limiter les catastrophes climatiques?