Le Temps, de la lucidité à la vision

Le Temps fait face à des difficultés financières et à des contestations à l’interne, révélait récemment la RTS, qui est traditionnellement en première ligne pour ausculter la presse écrite quand elle ne va pas bien (https://www.rts.ch/info/economie/14054483-le-temps-fait-face-a-des-difficultes-financieres-et-a-des-contestations-a-linterne.html). Ne fréquentant plus la rédaction du Temps depuis 2016, quand ce dernier et feu L’Hebdo partageaient provisoirement leur destin, je ne suis pas en mesure d’avoir un avis pertinent sur la situation réelle de ce quotidien. Je me souviens seulement qu’à l’époque la question de l’abandon de la formule papier était déjà dans les esprits, comme c’était le cas pour l’ensemble des titres de la presse romande. Si depuis lors le Matin a notamment franchi le pas, rien ne dit que Le Temps ne devra pas s’y résoudre un jour ou l’autre, si c’est une condition sine qua non de sa survie.

Tout devra être entrepris pour que  ce média perdure, quelle que soit sa formule. Sa disparition, qui heureusement ne semble pas d’actualité, serait fort dommageable pour la Suisse et pour la francophonie.  C’est grâce en partie à un tel média qu’au-delà des cantons la Suisse existe bel et bien, contrairement à ce qu’affirmait la célèbre devise inventée en 1992 (La Suisse n’existe pas) par l’artiste Ben à l’occasion de l’Exposition universelle de Séville. Portée par des symboles qui mettent en lumière l’unité dans la diversité, l’entité helvétique est plus fragile qu’il n’y paraît. Le Temps est l’un de ces symboles. Y porter atteinte ne serait pas anodin. Par ailleurs, vu de l’étranger, tout comme la Neue Zürcher Zeitung constitue une référence de la partie alémanique, Le Temps  demeure une référence de la partie francophone. C’est ainsi.

Au-delà des clivages

Cela dit, quid du contenu? Le Temps est-il plutôt de droite, comme certains semblent le regretter?  Je n’arrive toujours pas à m’enliser dans ces notions de droite et de gauche, préférant toute idée de rassemblement derrière un projet de vie qui nous dépasse, qui nous transcende. Est-ce parce que durant ma vie de jeune adulte je fus un militant gaulliste à Orléans où j’ai vécu de nombreuses années? “Quand tout va mal et que vous cherchez votre décision, regardez vers les sommets, il n’y a pas d’encombrement” disait Charles de Gaulle cité par André Malraux.

Que signifierait “regarder vers les sommets” pour Le Temps? Ce serait, et c’est déjà le cas en partie, être lucide et visionnaire. Lucide face aux bouleversements majeurs que vit notre humanité. L’effondrement de la biodiversité et le réchauffement climatique sont d’une telle ampleur qu’il n’est vraiment plus question de querelles de chapelles. Des décisions radicales, au-delà des égocentrismes, doivent être prises pour que la sixième extinction massive des espèces, qui a déjà commencé, ne devienne pas inéluctable. C’est tout notre modèle de société qui doit être revisité. Encore une fois, ce n’est pas une question de gauche ou de droite mais de survie. Ni plus ni moins.

Nouvelle alliance: une vision à développer

Décrire les catastrophes de long en large est totalement contre-productif et démobilisateur si des solutions ne sont pas esquissées. C’est là que Le Temps peut vraiment s’engager, en mettant le projecteur non seulement sur ce que peuvent apporter de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes de production et de consommation (énergies renouvelables, nouveaux matériaux biosourcés, économie circulaire, économie de fonctionnalité, etc.) mais en allant encore beaucoup plus loin.

Ainsi, autrefois séparés, cloisonnés, les sciences, les arts et la spiritualité forment désormais une alliance inédite. Comme si la matière grise de la raison devenait indissociable de la matière blanche de l’émotion. Donner la parole, encore davantage, à ces femmes et à ces hommes qui incarnent cette nouvelle alliance, voilà qui serait une plus-value exaltante pour un média comme Le Temps.

Chaque jour devrait être, pour le lecteur que je suis, l’occasion de sortir du brouillard amplifié par les guerres, les vaines conquêtes de pouvoir, les vains règlements de compte. Chaque jour une idée, un éclairage qui nous ferait grandir, qui nous ferait évoluer, qui nous ferait espérer, vers plus de con-naissance. Voilà qui serait un véritable engagement rédactionnel. Voilà, pour ce probable ultime blog, mon souhait pour Le Temps.

 

La Nature, miroir de la Parole

« Il n’y a que l’indicible pour dire l’indicible » me confiait un jour Mgr Henri Salina. La beauté, au cœur de cet indicible, nous pouvons l’exprimer à merveille notamment par la danse, la musique ou la peinture. Ce dont était intimement convaincu l’ancien Père Abbé de l’Abbaye de Saint-Maurice. Si cette beauté, nourriture de l’âme, est magnifiée par les artistes qui sont reliés à l’essentiel, c’est bien parce qu’elle est omniprésente dans la nature vivante. Comme il est écrit dans la superbe Lettre encyclique Laudato si’, « le Seigneur pouvait inviter les autres à être attentifs à la beauté qu’il y a dans le monde, parce qu’il était lui-même en contact permanent avec la nature et y prêtait une attention pleine d’affection et de stupéfaction. Quand il parcourait chaque coin de sa terre, il s’arrêtait pour contempler la beauté semée par son Père, et il invitait ses disciples à reconnaître dans les choses un message divin ».

Mais qu’avons-nous fait de notre belle planète ? Aggravé par le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité dû aux activités humaines nous interpelle : selon une récente étude du WWF, 69% des populations d’animaux vertébrés ont disparu entre 1970 et 2018. Comment mettre fin à cette hécatombe ? Sans doute en nous reconnectant avec le vivant, physiquement, psychiquement et spirituellement. En relation intime avec la nature vivante, nous apprendrons à connaître donc à respecter, par le mental et par le cœur, les lois de son organisation et de son fonctionnement. Trop longtemps les Églises chrétiennes les ont ignorées, s’écartant de l’enseignement même de Jésus dont les allégories sur la nature foisonnent au fil des Évangiles.

Arrêtons-nous donc un instant, nous aussi, sur cette nature vivante en y décelant les lois les plus subtiles qui l’animent et qui, par leur langage symbolique, éveillent et nourrissent notre foi. Prenons sept vertus essentielles à mes yeux pour éveiller notre conscience et la conduire sur le chemin de Son amour, de Sa sagesse et de Sa vérité. Un chemin qui est tout le contraire d’un fleuve tranquille. Voyons donc comment la nature peut nous enseigner à développer l’attention, le discernement, l’endurance, la résilience, la patience, le sacrifice et la non-violence.

 

L’attention

 Il était considéré comme « le Sage de l’Afrique ». Comme membre du conseil exécutif de l’UNESCO de 1962 à 1970, l’écrivain et ethnologue malien Amadou Hampâté Bâ avait notamment lancé cette formule devenue proverbiale : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». J’ai pu vérifier la pertinence de cette parole quand je rencontrai cet homme exceptionnel en 1984 à Abidjan où il résidait, lors d’un reportage pour Radio Suisse Internationale. Amadou Hampâté Bâ, assis sur un modeste canapé planté au milieu d’une grande pièce quasi vide, était accompagné d’un biographe. Il lui corrigeait l’une de ses citations datant de plusieurs années. Puis il lui conta, en ma présence, une scène vécue avec l’un de ses disciples. « Que vois-tu là à l’embrasure de la porte d’entrée ? » lui demanda le vieux sage.

– Je ne vois rien, répondit le disciple.

–  Vraiment, tu ne vois rien ? enchaîna Amadou Hampâté Bâ.

– Non je ne vois rien.

– Et cela, qu’est-ce que c’est ?

– Un minuscule caillou.

– Et cela ?

– Une minuscule brindille ?

– Et cela ?

– Une fourmi

–Alors il y a là le monde minéral, le monde végétal et le monde animal et toi tu me dis qu’il n’y a rien ?

Depuis cette rencontre, j’ai saisi l’importance donnée à l’attention portée non seulement à la nature mais aussi à tout ce qui constitue l’essence de notre vécu. Et la sagesse d’Amadou Hampâté Bâ me renvoie à un autre événement intensément vécu par le Nazaréen. Au Jardin des Oliviers, sur le lieu-dit Gethsémani, au paroxysme de son angoisse, Jésus revint trois fois près des disciples qui l’accompagnaient et les trois fois il les trouva endormis. « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez pour ne pas entrer en tentation ». Combien de fois dans la journée je crois être éveillé mais en fait je dors, déconnecté du vivant ! Le signal de la connexion, c’est un ineffable sentiment de joie qu’aucune agitation extérieure ne saurait perturber. Quant à l’attention, elle est une qualité nécessaire au discernement.

 

Le discernement

Distinguer le bien du mal et comment agir face au mal : la parabole de l’ivraie et du bon grain nous offre un bel éclairage. Le blé représente ce qui est bon et nutritif tandis que l’ivraie, plante herbacée nuisible aux céréales, représente son contraire, c’est-à-dire le mal. Les serviteurs du maître proposent à ce dernier de l’arracher. « Non, répond le maître, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez-croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, liez-la en gerbe pour la brûler, et amassez le blé dans mon grenier. »

Le message est clair.  S’acharner contre le mal, comme le clament certains responsables politiques, serait vain voire dangereux. Tant que la dualité régentera le monde, les forces obscures seront à l’œuvre. Chercher à les faire disparaître est voué à coup sûr à l’échec. En ne nous occupant que du bien, autrement dit de ce qui nous semble lumineux et chaleureux pour nous-même et pour autrui, nous pouvons aussi puiser dans le mal des énergies qu’il est possible de transformer. A l’image du jardinier qui greffe un arbre sain sur un autre arbre improductif mais vigoureux. Le mal au service du bien, pas mal non ? Toujours est-il que dans la quête du bien, l’endurance est une vertu hautement souhaitable !

 

L’endurance

 « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait », dit le Nazaréen à ses disciples. Dans un autre passage des Évangiles, Jésus déclare que « le Royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand le grain a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. »

Croître ou mourir. Une fois semée, la graine n’a pas d’autre choix. Pour que la croissance s’opère, encore faut-il que le terrain soit prêt à l’accueillir. Si la terre n’est pas bonne, le grain risque de ne jamais germer. Invisible aux yeux des hommes, cette germination prend du temps. Comme le relevait Mgr Salina – un vrai sage, cet homme ! – « ce n’est pas en tirant sur la tige d’une fleur qu’on la fera pousser plus vite ». En nous, c’est le même phénomène. Le Royaume des cieux dont parle Jésus, c’est sans doute le résultat bienheureux et merveilleux d’un long processus de maturation spirituelle.

La foi, qu’elle soit ou non celle du charbonnier, doit être entretenue, comme la graine est arrosée de lumière (symbole de la sagesse) et d’eau (symbole de l’amour). Il ne viendrait jamais à l’idée d’un danseur ou d’un musicien d’arrêter de s’entraîner quotidiennement tout en croyant garder le même niveau de maîtrise sur scène !

Dès lors comment entretenir sa foi, non seulement pour ne pas la perdre mais encore pour qu’elle se développe encore davantage ? Je relis un passage de Dialogues avec l’ange (Aubier), un document recueilli par Gitta Mallasz. Qui reçoit ce message, adressé à elle et à ses amis, le 15 janvier 1944, à Budaliget, en Hongrie : « Il n’y a pas de foi sans acte. Il n’y a pas d’acte sans foi. La foi ne peut pas être plus que l’acte. L’acte ne peut pas être plus que la foi, car ils sont UN. Ce n’est pas que vous ayez peu de foi – mais vous agissez peu, car foi sans acte n’est pas foi. Vous pourriez déjà faire beaucoup plus. »

Répéter encore et encore les mêmes gestes jusqu’à ce qu’ils portent les fruits escomptés, c’est pour un artiste ou un artisan un chemin de transformation, clé de la résilience.

 

La résilience

La résilience. Ce mot résonne toujours plus fort à l’échelle de la planète au fur et à mesure que nous découvrons les bouleversements écologiques et sociaux engendrés par le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. À l’origine, la résilience est un terme de physique qui définit la capacité de résistance d’un corps ou d’un matériau à un choc ou à une déformation. Son champ sémantique s’est ensuite étendu à d’autres domaines comme la biologie, la psychologie, l’économie, la sociologie ou l’écologie. Dans son sens le plus large, la résilience est la capacité, pour un système donné, de surmonter les altérations provoquées par un ou des éléments perturbateurs, pour retrouver son état initial ou un fonctionnement normal. En ce qui nous concerne, il s’agit de faire face aux épreuves les plus redoutables, de transformer autant que faire se peut l’agression dont nous sommes victimes en énergie positive.

A cet égard, l’huître à perles est riche d’enseignement. Une huître fabrique une perle de nacre quand un corps étranger (un grain de sable, une larve de ver, etc.) s’immisce entre sa coquille et son manteau. Au fil des années, l’intrus est recouvert de couches concentriques de carbonate de calcium qui cristallise sous forme d’aragonite, ce qui finit par former une perle. Seules l’huître perlière (ou pintadine) des mers chaudes et la moule perlière d’eau douce peuvent en fabriquer. Quant à nous, nos perles sont nos pensées, nos sentiments et nos actions qui, après avoir été méchamment bousculés par les intrus de l’adversité, sont finalement enrobés de bienveillance et nous font à nouveau croire à la vie. Évidemment, cette transformation ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut de l’entraînement, du temps et de la patience !

 

La patience

 La patience est au centre de la parabole du figuier stérile et du figuier maudit dans les Évangiles. Jésus y conte l’histoire d’un homme qui avait un figuier planté dans sa vigne. « Il vint pour y chercher du fruit, et il n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier et je n’en trouve point. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement » ? Le vigneron lui répondit : « Seigneur, laisse-le encore cette année ; je creuserai tout autour et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit : sinon tu le couperas. »

Quand je considère comment certains d’entre nous saccagent notre planète, par cupidité ou ignorance, je me dis que nos amis les anges font preuve d’une infinie patience. A leur place, je ferais appel à leur patron, l’archange Michaël, pour qu’avec son épée flamboyante il débarrasse la Terre de toutes ces forces négatives qui nous empêchent individuellement et collectivement d’avancer dans la lumière. Mais voilà, au vacarme de notre agitation, les anges préfèrent le silence de leur intercession. Ils continuent à nous transmettre, inlassablement, le Souffle de l’Amour inconditionnel du Tout Autre, probablement convaincus que ce Souffle finira bien par traverser les couches opaques de notre psyché. Quelle patience, quelle persévérance !

Mais patience quand il s’agit des autres ne signifie pas résignation pour nous-mêmes. Dans un autre passage des Évangiles, apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, Jésus qui avait faim s’en approcha. Mais il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Prenant alors la parole il dit à l’arbre : « Que jamais personne ne mange de ton fruit ! » Et à l’instant le figuier se dessécha. Et si, ce figuier, c’était nous ? Comme le souligne le pédagogue et philosophe bulgare Omraam Mikhaël Aïvanhov dans le livre La Bible, miroir de la création (Éditions Prosveta), « si, bien que ce ne soit pas la saison, Jésus s’irrite de ne pas trouver des figues sur le figuier, c’est que l’être humain, lui, ne doit pas attendre telle période ou telle saison pour produire des fruits : des pensées lumineuses, des sentiments chaleureux. Car le Seigneur peut venir à tout moment. Il n’attend pas telle ou telle période, et Il ne s’annonce pas à l’avance. Au moment où Il vient, que ce soit l’été ou l’hiver, le jour ou la nuit, cet arbre qu’est l’homme doit pouvoir donner des fruits, sinon l’esprit l’abandonne, et cet abandon est une malédiction pour lui : il se dessèche et meurt. » En revanche, l’abandon de biens matériels peut conduire à un enrichissement spirituel. C’est le vrai sens du sacrifice.

 

Le sacrifice

Après l’ère du plus, de l’accumulation tous azimuts, voici venue l’ère du moins, de l’inéluctable diminution. Moins d’eau pure, de terres fertiles, de poissons, de matières premières indispensables à la vie et aussi moins de biens de consommation, d’automobiles, de smartphones et autres objets non vitaux :  il faudra s’y faire. Le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité nous obligeront rapidement à bouleverser notre mode de vie dans nos sociétés industrialisées. Est-ce vraiment pour le pire ?

La symbolique de la physique nucléaire nous ouvre une piste intéressante. Rêve des alchimistes depuis l’Antiquité, la transmutation du plomb en or est aujourd’hui techniquement possible mais fort difficile et coûteuse à réaliser. L’atome de plomb comprend 208 nucléons, et celui d’or 197 nucléons. En bombardant l’atome de plomb dans un grand accélérateur de particules, on pourrait arracher à ce dernier 11 nucléons pour en faire de l’or. Mais un tel bombardement pourrait durer des années pour un piteux résultat hors de prix

Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le symbole. Élément toxique, mutagène et potentiellement cancérigène, le plomb est pour les alchimistes le point de départ de tout travail spirituel. Quant à l’or, métal noble et précieux par excellence, il symbolise la pureté, la majesté et le principe divin dans la matière. Si nous admettons que deux natures – pour simplifier – habitent en chacun de nous, l’une inférieure qui nous attire vers de bas instincts égocentriques et l’autre supérieure qui nous élève vers des sentiments d’amour inconditionnel, passer de l’une à l’autre équivaut à transformer, psychiquement et spirituellement, notre plomb en or. Ce faisant, comme le plomb qui perd des éléments (en l’occurrence 11 nucléons) pour devenir de l’or, nous renonçons à de « l’avoir » … pour gagner de « l’être » ! Tout ce chemin ne peut se faire que dans la non-violence.

 

La non-violence

 La non-violence, dont Jésus fut le témoin le plus sublime, je ne saurais mieux l’exprimer que par ce poème de l’Inde ancienne recueilli par Saint-Yves-d’Alveydre, poète, érudit et écrivain français du XIXème siècle, dans son ouvrage intitulé Mission des juifs.

 

« L’arbre assailli d’un noir tourbillon de cailloux

Se venge en répondant par une douce pluie

De belles fleurs, de purs parfums, d’excellents fruits ;

La coquille des mers, quand le plongeur la tue,

Lui répond en mettant des perles dans sa main ;

Le rocher que le pic du mineur frappe et brise,

L’enrichit de rubis et l’orne de saphirs ;

Le minerai que fond le feu de la coupelle

Pleure, et des gouttes d’or restent quand il n’est plus.

L’homme seul, ô Seigneur ! … mais, ô douce Sagesse,

Celui qui t’aime a beau se sentir détesté ;

En vain la haine attaque et déchire sa vie ;

Jusque dans le supplice, il ne cesse d’aimer ;

Il bénit jusqu’au bras sanglant qui le torture,

Et meurt d’amour, pareil à l’arbre de Santal

Qui parfume en tombant le fer de la cognée. »

 

Philippe Le Bé

 

Cet article est un chapitre du livre “Points chauds pour l’avenir de l’Église” – Regards croisés en francophonie – (Les Éditions Saint-Augustin,2023) qui vient tout juste de paraître.

Ce sont des Mélanges offerts pour les 65 ans du professeur abbé François-Xavier Amherdt qui a par ailleurs préfacé mon dernier conte philosophique “Jésus revient…en Suisse” (Cabédita, 2022).

A vous toutes et tous, lectrices et lecteurs de cette ultime publication, mes chaleureux messages!

 

 

La force du pardon

Comment expliquer le succès des séries télévisées Joséphine, ange gardien et Camping Paradis ? Elles sont toujours en diffusion ou rediffusion notamment sur TF1 et la RTS depuis respectivement 26 et 17 ans. Pour les non-initiés, Joséphine Delamarre, interprétée par Mimie Mathy, est un ange gardien envoyé sur Terre pour venir en aide aux âmes en détresse. Après s’être immiscée dans l’entourage de la personne élue, elle aide celle-ci à sortir de son impasse grâce à ses pouvoirs magiques et ses paroles de sagesse. Quant à Camping Paradis, la série met en scène Tom Delormes (Laurent Ournac), patron dudit camping toujours prêt, avec son équipe, à aider ses clients à régler leurs problèmes. Ruptures inconsolables, douloureux secrets de famille, dialogue rompu entre générations, rejet social, maltraitance, tous les maux de notre société sont racontés avec autant de légèreté que de profondeur. Voilà de quoi ravir les esprits simples (comme moi!) lassés des globules rouges qui inondent le petit écran.

Il y a cependant bien plus qu’un banal divertissement. Dans quasi chaque épisode, une sincère demande de pardon à l’être blessé est la condition sine qua non d’un déblocage de situations inextricables. Pour cela, un long temps de réflexion souvent s’impose, qu’une fiction télévisée ne peut évidemment pas rendre. Joséphine et Tom respirent de soulagement quand les protagonistes arrivent enfin à se pardonner. Celui qui demande pardon ouvre une brèche dans sa propre cuirasse, laissant ainsi passer une lumière qui va réchauffer le cœur de la personne qu’il a tourmentée.

Ces images de fiction m’en rappellent d’autres, bien réelles cette fois, comme celle de Willy Brandt s’agenouillant devant le mémorial des morts du ghetto de Varsovie, le 7 décembre 1970. Par ce geste, le chancelier allemand demandait pardon pour les crimes nazis de la Seconde Guerre mondiale. Ou encore l’image du pape François demandant pardon, le 25 juillet 2022, pour la participation de catholiques à la politique dévastatrice envers les autochtones du Canada. Individuels ou collectifs, les gestes de pardon font avancer l’humanité. (Chronique publiée dans Écho Magazine, 19 avril 2023)

 

 

Les maux cachés des mots de l’économie

Miroirs d’un système économique qui détruit l’environnement et ne respecte pas vraiment les êtres humains, certains termes du langage économique ne devraient-ils pas être sérieusement remis en question ?

 Concurrence, économies d’échelle, coûts du travail, PIB : ces mots de l’économie, nous les lisons ou entendons quotidiennement dans les médias. Pour une majorité d’économistes, ils résonnent comme des vérités indiscutables souvent associées à une idée de « progrès ». Pourtant, ils reflètent une réalité bien différente de celle communément admise. Éclairage sur ces quatre maux de l’économie.

 

La concurrence, vraie ou fausse stimulation ?

La concurrence est présentée par grand nombre d’économistes comme un stimulant qui incite les entreprises à se dépasser, favorisant ainsi l’innovation, la diversité de l’offre et des prix attractifs pour les consommateurs. Elle favorise selon eux la croissance en générant des gains substantiels pour la collectivité. Mais quels gains, au juste, et pour qui ? Contrairement à la compétition sportive où l’échec d’une équipe n’entraîne pas sa destruction, une entreprise victime d’une concurrence acharnée court un grand risque de mise en faillite avec sa cohorte de licenciements.

Par ailleurs, le terme de libre-concurrence est trompeur car il est vain de trouver une quelconque liberté dans la concurrence. La Chine est là pour le démontrer : l’un des régimes les plus dictatoriaux et les plus destructeurs des écosystèmes entraîne le monde dans une concurrence impitoyable.

A une telle guerre économique attisée par la concurrence, ne serait-il pas plus sage de choisir la coopération tout aussi stimulante mais non ravageuse ? Nous en sommes encore fort loin mais les mentalités peuvent encore évoluer. Dans son livre Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? (Albin Michel, 2001) l’écrivaine Christiane Singer raconte l’éclairante histoire d’un formateur américain, un sportif, qui débarque dans un village africain, bien décidé à inculquer l’esprit de compétition aux « petits Noirs ». Il organise une course, promettant une récompense au premier arrivé. Au final, tous les enfants se prennent par la main et arrivent ensemble, riant et chantant sous les yeux médusés du fabricant de compétition.

 

Les économies d’échelle, une chute de la biodiversité ?

 Les économies d’échelle sont réalisées quand une entreprise parvient à baisser le coût unitaire d’un produit en accroissant la quantité de sa production. Ladite entreprise est censée enclencher un phénomène de « cercle vertueux » : la baisse de prix liée aux économies d’échelle fait mécaniquement augmenter le pouvoir d’achat des acheteurs puisque ces derniers paient moins cher pour le même produit. Cela leur permet d’acheter en plus grande quantité si bien que l’entreprise peut décupler sa production. Revers de la médaille : une surconsommation attisée par la publicité contribue largement à produire des montagnes de déchets, à réchauffer le climat et à épuiser les sources d’eau potable, autant de graves atteintes à la biodiversité.

L’exemple de la gigantesque pollution engendrée par le plastique à usage unique est éloquent. Contacté récemment par la Radio Télévision Suisse (RTS), Dominic Charles, l’un des responsables de la fondation australienne Minderoo qui étudie la production de déchets plastiques dans le monde (139 millions de tonnes en 2021) , explique pourquoi peu d’entreprises se sont mises au recyclage : «C ’est commercialement plus intéressant de fabriquer des plastiques à partir de combustibles fossiles, du fait des économies d’échelle que les entreprises pétrochimiques peuvent réaliser que de collecter les déchets plastiques, les trier, les nettoyer et les recycler ». En ce qui concerne la protection de l’environnement, les économies d’échelle engendrent plutôt un phénomène de « cercle vicieux » !

 

Le travail, un frein ou un moteur ?

Les coûts du travail du travail, ou de la main-d’œuvre, correspondent aux charges supportées par les entreprises pour l’emploi du personnel salarié. Ce sont notamment les salaires et les cotisations sociales versées par les employeurs. Dans la comptabilité des entreprises, le salarié est ainsi assimilé à un pur coût. Nous finissons par oublier que c’est le travail qui est à l’origine de la production de la valeur ajoutée d’une entreprise. Même s’il y a des robots qu’il faut bien concevoir, fabriquer et entretenir.

Comme le souligne la philosophe et sociologue Dominique Méda dans un article de Philosophie magazine (mars 2016), le travail est exclusivement considéré comme un coût qu’il est nécessaire de réduire, pour délester les entreprises du « poids » qui les entrave dans la compétition internationale. Cette approche daterait des années 1980, « quand l’augmentation des salaires et des dépenses sociales a cessé d’être considérée comme bonne pour toute l’économie ».

 

Le PIB, pauvre indicateur de richesse ?

Pour bon nombre d’économistes, la croissance est considérée comme un indéniable facteur de progrès. Or son principal instrument de mesure, le Produit intérieur brut (PIB) mesure des richesses qui n’en sont vraiment pas. A l’exemple des accidents de la route : comme les garagistes et les médecins sollicités pour réparer dégâts matériels et dégâts humains s’enrichissent monétairement, ce pseudo enrichissement fait grimper le PIB. En revanche, ce dernier ne comptabilise pas des activités non monétisées telles que le bénévolat ou l’éducation des enfants à la maison.

Dans son anti-manuel d’économie (éditions Bréal), le regretté Bernard Maris, économiste, estime que « le PIB ne fournit que de pauvres indications sur le revenu. Il ne tient pas compte de la paix, de la justice sociale, de l’environnement (…) Il impose une vision consumériste et utilitariste du bonheur des nations. » Tous les gouvernants et les économistes savent que cet indicateur est insatisfaisant et qu’il en existe d’autres privilégiant une approche socio-économique, une approche de bien-être ou une approche environnementale. Comme par exemple le Bonheur national brut (BNB) mis en place au Bhoutan. Peu importe, le PIB demeure la seule référence dans la stratégie économique de nos gouvernements.

Reflets de notre société menacée d’effondrements écologiques, les mots de l’économie devraient être sérieusement revisités, à la faveur d’une nouvelle prise de conscience planétaire.

 

Les maux cachés des mots de l’économie

Miroirs d’un système économique qui détruit l’environnement et ne respecte pas vraiment les êtres humains, certains termes du langage économique ne devraient-ils pas être sérieusement remis en question ?

 Concurrence, économies d’échelle, coûts du travail, PIB : ces mots de l’économie, nous les lisons ou entendons quotidiennement dans les médias. Pour une majorité d’économistes, ils résonnent comme des vérités indiscutables souvent associées à une idée de « progrès ». Pourtant, ils reflètent une réalité bien différente de celle communément admise. Éclairage sur ces quatre maux de l’économie.

 

La concurrence, vraie ou fausse stimulation ?

La concurrence est présentée par grand nombre d’économistes comme un stimulant qui incite les entreprises à se dépasser, favorisant ainsi l’innovation, la diversité de l’offre et des prix attractifs pour les consommateurs. Elle favorise selon eux la croissance en générant des gains substantiels pour la collectivité. Mais quels gains, au juste, et pour qui ? Contrairement à la compétition sportive où l’échec d’une équipe n’entraîne pas sa destruction, une entreprise victime d’une concurrence acharnée court un grand risque de mise en faillite avec sa cohorte de licenciements.

Par ailleurs, le terme de libre-concurrence est trompeur car il est vain de trouver une quelconque liberté dans la concurrence. La Chine est là pour le démontrer : l’un des régimes les plus dictatoriaux et les plus destructeurs des écosystèmes entraîne le monde dans une concurrence impitoyable.

A une telle guerre économique attisée par la concurrence, ne serait-il pas plus sage de choisir la coopération tout aussi stimulante mais non ravageuse ? Nous en sommes encore fort loin mais les mentalités peuvent encore évoluer. Dans son livre Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? (Albin Michel, 2001) l’écrivaine Christiane Singer raconte l’éclairante histoire d’un formateur américain, un sportif, qui débarque dans un village africain, bien décidé à inculquer l’esprit de compétition aux « petits Noirs ». Il organise une course, promettant une récompense au premier arrivé. Au final, tous les enfants se prennent par la main et arrivent ensemble, riant et chantant sous les yeux médusés du fabricant de compétition.

 

Les économies d’échelle, une chute de la biodiversité ?

 Les économies d’échelle sont réalisées quand une entreprise parvient à baisser le coût unitaire d’un produit en accroissant la quantité de sa production. Ladite entreprise est censée enclencher un phénomène de « cercle vertueux » : la baisse de prix liée aux économies d’échelle fait mécaniquement augmenter le pouvoir d’achat des acheteurs puisque ces derniers paient moins cher pour le même produit. Cela leur permet d’acheter en plus grande quantité si bien que l’entreprise peut décupler sa production. Revers de la médaille : une surconsommation attisée par la publicité contribue largement à produire des montagnes de déchets, à réchauffer le climat et à épuiser les sources d’eau potable, autant de graves atteintes à la biodiversité.

L’exemple de la gigantesque pollution engendrée par le plastique à usage unique est éloquent. Contacté récemment par la Radio Télévision Suisse (RTS), Dominic Charles, l’un des responsables de la fondation australienne Minderoo qui étudie la production de déchets plastiques dans le monde (139 millions de tonnes en 2021) , explique pourquoi peu d’entreprises se sont mises au recyclage : «C ’est commercialement plus intéressant de fabriquer des plastiques à partir de combustibles fossiles, du fait des économies d’échelle que les entreprises pétrochimiques peuvent réaliser que de collecter les déchets plastiques, les trier, les nettoyer et les recycler ». En ce qui concerne la protection de l’environnement, les économies d’échelle engendrent plutôt un phénomène de « cercle vicieux » !

 

Le travail, un frein ou un moteur ?

Les coûts du travail du travail, ou de la main-d’œuvre, correspondent aux charges supportées par les entreprises pour l’emploi du personnel salarié. Ce sont notamment les salaires et les cotisations sociales versées par les employeurs. Dans la comptabilité des entreprises, le salarié est ainsi assimilé à un pur coût. Nous finissons par oublier que c’est le travail qui est à l’origine de la production de la valeur ajoutée d’une entreprise. Même s’il y a des robots qu’il faut bien concevoir, fabriquer et entretenir.

Comme le souligne la philosophe et sociologue Dominique Méda dans un article de Philosophie magazine (mars 2016), le travail est exclusivement considéré comme un coût qu’il est nécessaire de réduire, pour délester les entreprises du « poids » qui les entrave dans la compétition internationale. Cette approche daterait des années 1980, « quand l’augmentation des salaires et des dépenses sociales a cessé d’être considérée comme bonne pour toute l’économie ».

 

Le PIB, pauvre indicateur de richesse ?

Pour bon nombre d’économistes, la croissance est considérée comme un indéniable facteur de progrès. Or son principal instrument de mesure, le Produit intérieur brut (PIB) mesure des richesses qui n’en sont vraiment pas. A l’exemple des accidents de la route : comme les garagistes et les médecins sollicités pour réparer dégâts matériels et dégâts humains s’enrichissent monétairement, ce pseudo enrichissement fait grimper le PIB. En revanche, ce dernier ne comptabilise pas des activités non monétisées telles que le bénévolat ou l’éducation des enfants à la maison.

Dans son anti-manuel d’économie (éditions Bréal), le regretté Bernard Maris, économiste, estime que « le PIB ne fournit que de pauvres indications sur le revenu. Il ne tient pas compte de la paix, de la justice sociale, de l’environnement (…) Il impose une vision consumériste et utilitariste du bonheur des nations. » Tous les gouvernants et les économistes savent que cet indicateur est insatisfaisant et qu’il en existe d’autres privilégiant une approche socio-économique, une approche de bien-être ou une approche environnementale. Comme par exemple le Bonheur national brut (BNB) mis en place au Bhoutan. Peu importe, le PIB demeure la seule référence dans la stratégie économique de nos gouvernements.

Reflets de notre société menacée d’effondrements écologiques, les mots de l’économie devraient être sérieusement revisités, à la faveur d’une nouvelle prise de conscience planétaire.

 

Jésus au Salon du livre de Genève

“Jésus revient…en Suisse”, récit philosophique,  au Salon du livre de Genève.

Vendredi 24 mars 2023, en présence de l’auteur, de 10h00 à 16h00.

Au plaisir de vous rencontrer au stand des Éditions Cabédita!

 

Résumé et quatrième de couverture

Ce 8 novembre 2024, personne ne l’attend. Pourtant il est revenu. Discrètement. Jésus a choisi la Suisse, à commencer par Lausanne, pour un retour sur notre planète, toujours plus chamboulée par des pandémies qui n’en finissent pas, un climat qui se détraque et une biodiversité qui s’effondre.

Coaché par trois sages de l’Agartha, mystérieux territoire sacré au cœur spirituel de la Terre, l’Envoyé a quelques petites semaines pour dénicher douze nouveaux disciples, de Genève au Jura, à qui il va faire vivre une «grande Expérience», le soir de Noël, sur la mythique prairie du Grütli. Riches de cette initiation, dotés de facultés nouvelles comme le furent les apôtres, ces douze femmes et hommes pourront témoigner qu’un autre monde est possible sur Terre.

Motivation de l’auteur et public ciblé

Inquiet comme beaucoup d’entre nous sur l’avenir des êtres humains, l’auteur fait advenir un Jésus contemporain, venu préparer l’aboutissement réussi de cette humanité perturbée. Jésus qui vient préparer le retour du Christ en gloire: une invitation souriante, inédite… à se renouveler?

Points clés

Un Jésus encore plus humoristique que dans la Bible… mais tout aussi crédible en 2024 – Des personnages et des thèmes en résonance avec les grands courants philosophiques ou religieux, mais avec leur mystère et leur parfum propres – Réalité rêvée – Visite d’un monde secret à faire venir au grand jour – Expérience d’une transformation.

L’auteur

Né à Casablanca en 1954, Philippe Le Bé, de nationalités française et suisse, est journaliste indépendant et chroniqueur à l’Écho Magazine, après avoir été collaborateur de l’ATS, Radio Suisse Internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS et l’Hebdo. Il est l’auteur de deux autres romans: Du vin d’ici à l’au-delà (L’Aire) et 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave (Édilivre). Publié en 2016, ce dernier roman mettait en scène une pandémie provoquée par un virus provenant de Chine dès 2020…

Éditions Cabédita

 

DUO DE PRÉSENTATION DU LIVRE SOUS LA FORME D’UN SKETCH AVEC MARIE-PASCALE LE BÉ

 

INTERVIEW DE PHILIPPE LE BÉ PAR RADIO CHABLAIS

https://www.radiochablais.ch/podcasts/podcast-detail?idPodcast=46317

 

INTERVIEW DE PHILIPPE LE BÉ DANS MÉDIALOGUES DE LA RTS

https://www.rts.ch/audio-podcast/2022/audio/jesus-revient-et-en-plus-il-revient-en-suisse-25816879.html

 

Jésus au Salon du livre de Genève

“Jésus revient…en Suisse”, récit philosophique,  au Salon du livre de Genève

Vendredi 24 mars 2023, en présence de l’auteur, de 10h00 à 16h00.

Au plaisir de vous rencontrer au stand des Éditions Cabédita!

 

Résumé et quatrième de couverture

Ce 8 novembre 2024, personne ne l’attend. Pourtant il est revenu. Discrètement. Jésus a choisi la Suisse, à commencer par Lausanne, pour un retour sur notre planète, toujours plus chamboulée par des pandémies qui n’en finissent pas, un climat qui se détraque et une biodiversité qui s’effondre.

Coaché par trois sages de l’Agartha, mystérieux territoire sacré au cœur spirituel de la Terre, l’Envoyé a quelques petites semaines pour dénicher douze nouveaux disciples, de Genève au Jura, à qui il va faire vivre une «grande Expérience», le soir de Noël, sur la mythique prairie du Grütli. Riches de cette initiation, dotés de facultés nouvelles comme le furent les apôtres, ces douze femmes et hommes pourront témoigner qu’un autre monde est possible sur Terre.

Motivation de l’auteur et public ciblé

Inquiet comme beaucoup d’entre nous sur l’avenir des êtres humains, l’auteur fait advenir un Jésus contemporain, venu préparer l’aboutissement réussi de cette humanité perturbée. Jésus qui vient préparer le retour du Christ en gloire: une invitation souriante, inédite… à se renouveler?

Points clés

Un Jésus encore plus humoristique que dans la Bible… mais tout aussi crédible en 2024 – Des personnages et des thèmes en résonance avec les grands courants philosophiques ou religieux, mais avec leur mystère et leur parfum propres – Réalité rêvée – Visite d’un monde secret à faire venir au grand jour – Expérience d’une transformation.

L’auteur

Né à Casablanca en 1954, Philippe Le Bé, de nationalités française et suisse, est journaliste indépendant et chroniqueur à l’Écho Magazine, après avoir été collaborateur de l’ATS, Radio Suisse Internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS et l’Hebdo. Il est l’auteur de deux autres romans: Du vin d’ici à l’au-delà (L’Aire) et 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave (Édilivre). Publié en 2016, ce dernier roman mettait en scène une pandémie provoquée par un virus provenant de Chine dès 2020…

Éditions Cabédita

 

DUO DE PRÉSENTATION DU LIVRE SOUS LA FORME D’UN SKETCH AVEC MARIE-PASCALE LE BÉ

 

INTERVIEW DE PHILIPPE LE BÉ PAR RADIO CHABLAIS

https://www.radiochablais.ch/podcasts/podcast-detail?idPodcast=46317

 

INTERVIEW DE PHILIPPE LE BÉ DANS MÉDIALOGUES DE LA RTS

https://www.rts.ch/audio-podcast/2022/audio/jesus-revient-et-en-plus-il-revient-en-suisse-25816879.html

 

Une cathédrale intérieure

Le psychodrame qui se joue en France autour la réforme de la retraite, dont l’âge légal de départ devrait passer de 62 à 64 ans, nous interroge sur l’idée que nous nous faisons du travail. Certes, même les plus passionnés par leur métier aspirent, un jour ou l’autre, à lever le pied. Mais bon nombre d’opposants à la réforme battant le pavé des villes françaises voient la retraite comme une vraie délivrance, après des décennies de dur labeur. A les entendre, il s’agirait de vivre enfin, libres, jouissant d’une récompense tant attendue après des années de contrainte.

Comme le relève la philosophe et sociologue Dominique Méda dans son ouvrage «le travail, une valeur en voie de disparition?» (Flammarion,1995), loin d’être épanouissant, le travail est surtout subordonné à une logique capitaliste qui exige de lui le plus d’efficacité, de rentabilité, de productivité. Il ne serait qu’un instrument au service de l’économie. Nous sommes devenus, renchérit la politologue et philosophe Hannah Arendt, une société de travailleurs, ne sachant plus pourquoi nous travaillons, pourquoi nous développons cette activité avec un tel sentiment d’urgence.

C’est précisément contre cet état de fait que maints femmes et hommes aujourd’hui se rebellent. La perspective d’un temps de retraite qui s’éloigne,  d’une pension qui s’étiole, de devoir travailler encore plus pour gagner encore moins, leur devient insoutenable. Dominique Méda dénonce à juste titre la dimension aliénante et dégradante pour la dignité humaine d’un travail qui aurait pris le contrôle de nos vies. Même celles et ceux qui aiment leur activité, comme les infirmières et les aides-soignantes, ne supportent plus leurs conditions de vie trop souvent devenues inhumaines.

Au vrai, le travail n’a aucun sens s’il ne contribue pas à nous construire psychiquement et spirituellement. Au seuil de l’an 2000, journaliste à la RTS, j’avais invité à une émission matinale un charpentier, compagnon du devoir. Lui demandant ce que lui apportait son métier, il répondit : «Il aide à me construire une cathédrale intérieure». Toute profession, quelle qu’elle soit, devrait avoir comme but ultime d’ouvrir notre champ de conscience d’être humain en devenir. (Chronique publiée dans Écho Magazine du 15 février 2023)

 

Une cathédrale intérieure

Le psychodrame qui se joue en France autour la réforme de la retraite, dont l’âge légal de départ devrait passer de 62 à 64 ans, nous interroge sur l’idée que nous nous faisons du travail. Certes, même les plus passionnés par leur métier aspirent, un jour ou l’autre, à lever le pied. Mais bon nombre d’opposants à la réforme battant le pavé des villes françaises voient la retraite comme une vraie délivrance, après des décennies de dur labeur. A les entendre, il s’agirait de vivre enfin, libres, jouissant d’une récompense tant attendue après des années de contrainte.

Comme le relève la philosophe et sociologue Dominique Méda dans son ouvrage «le travail, une valeur en voie de disparition?» (Flammarion,1995), loin d’être épanouissant, le travail est surtout subordonné à une logique capitaliste qui exige de lui le plus d’efficacité, de rentabilité, de productivité. Il ne serait qu’un instrument au service de l’économie. Nous sommes devenus, renchérit la politologue et philosophe Hannah Arendt, une société de travailleurs, ne sachant plus pourquoi nous travaillons, pourquoi nous développons cette activité avec un tel sentiment d’urgence.

C’est précisément contre cet état de fait que maints femmes et hommes aujourd’hui se rebellent. La perspective d’un temps de retraite qui s’éloigne,  d’une pension qui s’étiole, de devoir travailler encore plus pour gagner encore moins, leur devient insoutenable. Dominique Méda dénonce à juste titre la dimension aliénante et dégradante pour la dignité humaine d’un travail qui aurait pris le contrôle de nos vies. Même celles et ceux qui aiment leur activité, comme les infirmières et les aides-soignantes, ne supportent plus leurs conditions de vie trop souvent devenues inhumaines.

Au vrai, le travail n’a aucun sens s’il ne contribue pas à nous construire psychiquement et spirituellement. Au seuil de l’an 2000, journaliste à la RTS, j’avais invité à une émission matinale un charpentier, compagnon du devoir. Lui demandant ce que lui apportait son métier, il répondit : «Il aide à me construire une cathédrale intérieure». Toute profession, quelle qu’elle soit, devrait avoir comme but ultime d’ouvrir notre champ de conscience d’être humain en devenir. (Chronique publiée dans Écho Magazine du 15 février 2023)