“Je ne suis pas féministe, je suis humaniste”

Ainsi commence un post que je découvre ce matin sur Linkedin. Forcément, ça m’interpelle. Quand je fais face à ce type de déclaration, je n’arrive jamais à trouver les  mots pour expliquer pourquoi non, humaniste et féministe, ce n’est pas la même chose.

C’est là qu’intervient l’auteure du post Léa Niang [1] : en quelques lignes bien efficaces, elle fournit 3 arguments à retenir pour celles et ceux qui comme moi se retrouve face à ce genre de situation. Les voici:

 

1️⃣  La nature même de l’humanisme
L’humanisme place l’homme et son épanouissement au centre de tout.

Dans cette logique, les valeurs de tolérance, d’égalité et de liberté doivent lui permettre de devenir ✨ la meilleure version de lui-même ✨.

Et le féminisme, c’est pas tout à fait une théorie de développement personnel.

2️⃣ L’humanisme, c’est une affaire d’hommes
L’humanisme, c’est un mouvement créé à la Renaissance par les hommes (blancs, bourgeois) pour les hommes.

Parmi l’élite intellectuelle qui fait vivre le mouvement, il n’y a pas de femmes.
D’ailleurs, celles-ci sont plutôt mal loties au 18e siècle.

3️⃣ Le mot humanisme invisibilise les oppressions liées au genre
Souvent, le mot ‘féminisme’ fait peur.
Alors on lui préfère le mot ‘humaniste’, plus socialement acceptable.

Le problème, c’est justement qu’il fait disparaître le mot ‘femmes’.
Et qu’il invisibilise par la même occasion la spécificité des oppressions qu’elles subissent.
Et si on ne nomme pas, on ne peut pas agir.

 

 

 

En savoir plus

La grande histoire de l’humanisme, Dossier coordonné par Nicolas Journet, Les Grands Dossiers des Sciences Humaines 2020/12 (N° 61)

La place des femmes à la Renaissance, Article écrit par Maria Barbero, La Compagnie Littéraire, publié le 17 octobre 2016

Riot-Sarcey, M. (2015). Histoire du féminisme. Paris : Éditions de La Découverte.

 

[1] Léa Niang est consultante en communication inclusive.

En 2022, l’humanité s’est une nouvelle fois surpassée

Parmi les vœux que j’ai reçus aujourd’hui, ceux de mon ami Armando Rocha ont tellement détonné que je lui ai proposé de les partager sur mon blog. Voici donc son bilan de l’année écoulée: empreint de cynisme, mais somme toute assez réaliste…

Ce fut une année formidable! Nous pensions avoir vu beaucoup, mais nous arrivons toujours à nous sur-dépasser et à être surpris!

En 2022, nous avons vu…

… les élans d’irréversibles envie et besoin de solidarité, de justice sociale et d’écologie pendant la période Covid disparaître soudainement (un peu comme la dernière première ministre britannique).

…des températures extrêmes ponctuées de sécheresse et d’incendies monstres un peu partout autour du globe, mais c’est déjà du business as usual.

… encore une conférence de la dernière chance sur le climat qui n’aboutit à rien, si ce n’est à des œuvres d’art aspergées de soupe.

… une coupe du monde FIFA en plein milieu du désert (mais si, je vous assure!)

… un président envahir une partie d’un pays aux portes de l’Europe, mais ce n’est pas très original parce qu’il l’avait déjà fait en 2014, quatre avant la… coupe du monde FIFA chez lui!

… un drôle d’oiseau qui s’offre à coup de milliards de dollars un des plus grands réseaux sociaux en virant du jour au lendemain la moitié du personnel, comme ça, plouf.

… les iraniennes qui se soulèvent courageusement contre le patriarcat qui insiste pour se maintenir au pouvoir au nom d’un Dieu tout puissant.

… un peuple suisse voter pour augmenter l’âge de la retraite des femmes (sûrement les mêmes qui avaient refusé plus de vacances).

Nous espérons que toute cette fantastique créativité débordante soit bientôt canalisée au service de la lutte contre le réchauffement climatique et l’extinction des espèces pour éviter que nous passions d’immortels à espèce menacée. Mais là encore, au pire, on serait heureux de se dire que nous sommes la seule capable de s’autodétruire, dans la plus grande des originalités!

Chouette Youpiiiii Tralala Pouet Pouet!

Alors… Bonne Année et Santé à toutes et à tous, à la vie, à toi, à moi, à nous, à elles , à eux, à 2023!