Comme rarement auparavant, les jeunes ont été au cœur de la mobilisation depuis plusieurs mois déjà. Les grèves internationales du vendredi pour le climat, cet éveil politique pour des dizaines de milliers d’apprenti.e.s et gymnasien.ne.s, ont rencontré un succès sans précédent, avec ce message simple : « à quoi bon poursuivre mes études, si notre planète ne sera plus viable ? ». La grève féministe a pris le relai avec une envie sans précédent d’en découdre avec les discriminations vertigineuses aux corps des femmes, d’émancipation et de combat contre les assignations de genre au travail, sur son lieu de formation, dans l’espace public et jusque chez soi. Ces deux mouvements ne s’arrêtent pas aux jeunes. Mais la jeunesse en a été à la fois le moteur et un.e acteur.rice incontournable. Rien n’indique que ces mouvements vont s’essouffler. Au contraire, ils génèrent une puissante émulation. Pourtant, les tentatives de le discréditer émergent déjà. En France, un philosophe supposé influent s’est étonné que l’initiatrice des grèves pour le climat, Greta Thunberg lui faisait penser à un robot et qu’elle ne souriait jamais, faisant fi de son autisme et de toutes celles et ceux atteint.e.s de cette maladie. Comme souvent la réaction contre ces deux mouvements d’émancipation pour notre environnement et pour l’égalité femmes-hommes oscilleront entre le mépris et la condescendance. Le rapport de force va se cristalliser de plus en plus autour de ces enjeux : pour ou contre le climat, pour ou contre la cause des femmes.
De l’indignation …
Dans son essai de 2010 « Indignez-vous ! », Stéphane Hessel écrit que l’indignation est le ferrement de l’esprit de résistance. Il est aussi le point de départ de toute prise de conscience et de tout engagement politique. Comment continuer à peser sur le débat d’idées ? Il faudra toute la créativité des animatrices et animateurs de ces mobilisations pour dénoncer le déni trop souvent entendu face à l’urgence climatique ou aux inégalités hommes-femmes, pour identifier les changements à entreprendre et pour conquérir ces nouveaux droits.
… À la participation
Mais nous ne serions pas complets, si nous ignorions la nécessité pour les jeunes de se servir de leurs droits populaires : droit de vote, droit d’élection et d’éligibilité aussi. Naturellement, la démocratie n’est pas l’alpha et l’oméga du champ d’action politique, mais elle en est une des composantes incontournables. En Suisse, aujourd’hui, deux jeunes (moins de 30 ans) sur trois ne participent pas aux élections / votations. Les élu.e.s l’ont parfaitement en-tête. S’adresser aux jeunes ne leur rapporte que peu de voix et ils n’hésitent pas à se détourner de leurs préoccupations. Il n’y a pas pire sourd que celui ou celle qui ne veut pas entendre. Pour peser de tout son poids sur la politique et imposer ses thèmes, environnement et féminisme en-tête, la jeunesse doit prendre toute sa place et cela passe aussi par l’usage de son droit de vote.
À suivre le 13.08.2019 : « Jeunes et politique : un rendez-vous manqué ? » (épisode 2/4)
Pour en savoir plus, consultez mon Appel aux Jeunes sur mon site internet