Une expérience du système de santé.

 

Ce blog fut interrompu pendant un mois pour raison médicale. L’intervention chirurgicale, obligée, bien que lourde et hasardeuse, fut une réussite ainsi que la convalescence. Au-delà de l’anecdote personnelle, cette expérience concrète induit une réflexion de fond sur la qualité du système de santé suisse.

Il coûte 83 milliards CHF, dont 21,8% à charge de l’Etat, c’est-à-dire de la masse des contribuables, et le reste pour les ménages dont 37,9% par l’assurance maladie obligatoire. En pourcents du PIB, la santé coûte 11.8% en Suisse, du même ordre qu’en Allemagne,  soit bien moins qu’aux Etats-Unis (17% !) avec un résultat nettement meilleur. En espérance de vie, la Suisse est dans le peloton de tête avec Hong-Kong ( !) et le Japon, soit quatre années de plus que les Etats-Unis : il ne suffit donc pas de dépenser beaucoup, encore faut-il le faire à bon escient.

C’est le cas en Suisse, statistiquement et personnellement. L’expérience vécue m’a montré qu’à chaque étape le système performait : diagnostic précoce, court délai avant l’opération impérieuse, intervention réussie, anesthésie parfaite, soins infirmiers compétents et disponibles, prise en charge ultérieure dans la durée.  Il n’a jamais manqué un geste, un médicament, un équipement avec une excellente coordination.

Cela signifie-t-il que ce système serait parfait, qu’il n’y aurait jamais d’accident, de retard, d’erreur, de duplication, de gaspillage ? Certainement pas, car il s’agit d’une entreprise humaine faillible par définition. Mais elle est au maximum de ce que l’on peut faire si le financement est toujours disponible par définition. C’est cher mais c’est efficace et bien géré.

Ce satisfecit doit être nuancé par deux remarques : la charge de la dépense est mal répartie ; la Suisse profite des dépenses des pays avoisinants.

L’assurance maladie obligatoire couvre presque la moitié de la facture totale mais elle frappe les individus en tant que tels. Comme elle est obligatoire, elle est identique à un impôt qui n’est pas prélevé au prorata du revenu et de la fortune, mais par tête d’habitants. C’est ce que l’on appelle un impôt de capitation, injuste dans son principe et inapplicable pour les ménages défavorisés, qui doivent tout  de même être subsidiés dans la proportion d’un ménage sur trois. Autant dire que le système est aussi compliqué qu’inefficace, avec la circonstance aggravante que la gestion de ce pactole est mise entre les mains d’entreprises privées dans l’idée que la concurrence en réduirait la charge administrative. En un mot si les citoyens doivent payer pour un service public, il ‘y a pas de raison de collecter les fonds par un autre système que pour la formation ou les transports, par l’impôt.

La seconde réserve porte sur le recrutement du personnel médical, paramédical, infirmier. La Suisse prélève les ressources formées à l’étranger. Soit 40% de son personnel infirmier et 34% des médecins. Par exemple, le nombre de personnes formées en Suisse a diminué entre 2002 et 2008 tandis que l’immigration a augmenté. Autant dire que la Suisse pratique un système injuste. Elle décourage les jeunes Suisses disposés à s’engager dans de longues études par un numerus clausus dans les facultés de médecine,, avec un impact sur leur carrière et leur vie non négligeable. Elle ne fait quasiment rien pour freiner l’installation en Suisse de médecins, dentistes et vétérinaires en provenance des pays voisins. De ce fait, elle encourage l’exode de ces derniers, motivés à venir pratiquer dans un pays où les rémunérations sont plus élevées que chez eux.  En 2017, 999 titres fédéraux de médecine humaine ont été délivrés,par nos différentes universités. Mais 2949 diplômes étrangers ont été reconnus en 2017!  Plus de 1000 avaient été obtenus en Allemagne, environ 400 en Italie et plus de 350 en France. La Suisse engage plus de médecins allemands que suisses ! Elle économise un budget énorme qui va jusqu’à pirater des pays pauvres. Rien que dans mon expérience, j’ai été soigné surtout par des Français mais aussi un Brésilien, un Libanais et un Algérien.

En résumé le système de santé suisse est au-dessus de tout éloge parce que le pays est riche et qu’il exploite sans vergogne les ressources de ses voisins. Comme ce sont les meilleurs qui émigrent, cela produit un système international de fait, très performant.

Face à cette situation, les tentatives politiques de réduire le coût de la santé sont à la fois inappropriées et contreproductives. La loi ne peut discriminer entre des prestations indispensables ou superflues : en supprimant des gaspillages, elle supprimera des soins nécessaires. Après un diagnostic de cancer ou d’insuffisance cardiaque, cela fait une grande différence entre attendre deux semaines en Suisse ou sept mois comme en Grande Bretagne. Dans ce dernier pays on dépense près de la moitié de ce que nous dépensons. On y meurt plus tôt ce qui est une gigantesque source d’économie. C’est un choix de société.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

56 réponses à “Une expérience du système de santé.

  1. «La Suisse prélève les ressources …»

    «exploite sans vergogne les ressources de ses voisins ..

    « … pirater des pays pauvres.»

    Paraphrasez-vous le terme colonialisme, néocolonialisme ou soft colonialisme ?

    Ingénieur (EPFL), je pourrais tirer les même constations pour les TIC.

  2. Cher Monsieur,
    J’avais donc bien raison de me “faire du souci” ! Maintes fois, je me suis demandé à quoi était due votre absence. Merci pour vos informations.
    Et surtout un grand merci pour vos articles toujours rafraichissants et factuels.
    Au plaisir de vous lire et avec mes meilleurs voeux de convalescence.
    Philippe

  3. Bon retour parmi nous, et meilleurs voeux pour un total rétablissement.

    Cela dit, en ce qui concerne les pénuries, nous sommes le pays où on emploie des fonctionnaires à faire des listes plutôt qu’à chercher à se réapprovisionner…

    https://www.bwl.admin.ch/bwl/fr/home/themen/heilmittel/meldestelle/aktuelle_versorgungsstoerungen.html

    Et nos hôpitaux vont manquer de tout, bientôt…

    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/13578884-la-flambee-du-prix-de-l-helium-met-les-hopitaux-et-la-recherche-sous-tension.html

    1. Le but de ce blog est de maintenir les ressources du système de santé et de recruter davantage en Suisse qu’à l’étranger. Le discours dominant sur la croissance de l’assurance maladie dissimule les véritables enjeux.

      1. “recruter davantage en Suisse qu’à l’étranger.”

        Vous êtes pour former plus d’enfants nés en Suisse dans le domaine médical, et moins importer des citoyens européens déjà formés. C’est bien.

        Et, en même temps, vous êtes pour un accueil (illimité?) de jeunes hommes analphabetes parce que nous manquons de bras dans la construction, le nettoyage, … ?

        Je suis pour des règles identiques, de la femme de ménage au neurochirurgien.

        Sur Youtube, ce médecin dit des choses justes sur les actes médicaux inutiles et la trop grande bureaucratie de personnes qui ne donnent pas des soins, sans doute transposable en Suisse.

        https://m.youtube.com/watch?v=kYnNwyNkXx8

        1. Je n’ai jamais prôné l’accueil illimité de requérant d’asile. Vous m’attribuez une thèse absurde. Mais il est exact que nous manquons de main d’œuvre pour des emplois que les résidents suisses ne veulent pas remplir. Dès lors il faut bien recourir à l’immigration pour ceux-là.
          La différence avec les emplois médicaux, c’est que l’on empêche de jeunes Suisse de devenir médecins par le numerus clausus des facultés de médecine. On le fait sciemment pour réduire les frais de formation.
          Le blog dit bien qu’il existe forcément des actes médicaux inutiles et du gaspillage mais qu’il est impossible de les réduire par des mesure juridiques ou administratives.

          1. Ben voyons…

            “Tout un écosystème s’est ainsi constitué autour des étrangers qui tentent leur chance dans notre pays. Au-delà de leur idéologie, les ONG qui les aident sont mues par des motifs humanitaires qu’il n’est pas, ici, question de contester, mais force est de constater qu’elles ont financièrement intérêt à ce qu’ils soient les plus nombreux possible.”

            https://www.lefigaro.fr/actualite-france/associations-logement-avocats-comment-l-argent-public-finance-l-immigration-clandestine-20221216

          2. Le blog explique que le système de santé suisse ne pourrait fonctionner sans immigrants soit la moitié du corps infirmier et le tiers des médecins.

          3. On ne parle pas des mêmes.

            Il y a l’immigration choisie et celle imposée.

            Le problème est que vous vous servez des infirmières françaises pour nous culpabiliser de l’accueil des Afghans analphabètes et qui nous traitent de mécréants.

  4. Certes la Suisse “pompe” des compétences médicales dans les pays voisins, mais n’oublions pas non plus que beaucoup d’étrangers profitent de nos excellentes infrastructures éducatives, EPFL comprise. Ceci compense-t-il cela ? Vous êtes probablement plus compétent que moi pour y répondre.

    1. C’est le même phénomène. Les meilleurs diplômés étrangers restent en Suisse et constituent une partie importante de notre force de recherche et de développement.

  5. Vous nous avez manqué. Bon rétablissement. On sera gentil avec vous pendant cette période de convalescence, disons 100 jours, mais rien n’est moins sûr pour après (pour rire).

  6. Tout d’abord prompt rétablissement !

    Pour l’impôt obligatoire « assurance-maladie », c’est tellement vrai ! Fin novembre, j’ai utilisé cette association dans ma lettre de résiliation, avec copies tous azimuts, y compris OFSP, même si cela ne sert strictement à rien puisque cette maladie des primes semble incurable.

    C’est tout de même bizarre, mais personne oui personne ne parle ou n’écrit (blogs par exemple) sur les expériences foireuses en milieu médical et/ou hospitalier helvétique et/ou les catastrophes médicamenteuses diverses de routine soigneusement enterrées. Ni de la manière dont certains médecins utilisent leurs supériorité et arrogance pour annihiler toute volonté au sein de la patientèle.
    Avec une insistance presque lassante, on nous rabâche toujours les succès, jamais les insuccès voire les erreurs flagrantes. J’oubliais, c’est tendance au sein de mon cher pays, on minimise et/ou on gomme les gaffes, aussi sûrement que Gaston Lagaffe.

    Petite précision pour les médecins italiens qui passent (en coup de vent) en Helvétie : mon réseau « médical plurinational et multilingue » confirme que venir trop longtemps pour bosser en Helvétie n’est pas viable ou tout juste pour assurer quelques publications avec bon facteur d’impact, mais pas trop. Un retour prématuré et/ou une expatriation plus au Nord et/ou outre-Atlantique semblent préférables à une décompensation certaine dans les CHU de mon pays. Eh oui, les méthodes pour soigner, discuter avec et peut-être convaincre les patient(e)s différent considérablement d’une contrée plus méridionale à l’autre nettement plus “glaciale”.

    Un test ultra simple suffit : comment une tendinite ulno-carpienne est-elle appréhendée à Bellinzona versus à Varese ? Déjà c’est la nuit et le jour déjà du point de vue « accueil », mais surtout du point de vue coûts à charge des patient(e)s sans oublier les propositions thérapeutiques efficaces, durables et très économiques. De mon point de vue, l’association « prise en charge économique » devrait être rayée des expressions courantes chez moi en Helvétie.

    Dernièrement j’étais en virée en Allemagne pour un « melting pot » de style « prise de température des coûts de certains produits choisis issus des Pharmas » : résultats étonnants puisqu’en Italie (plusieurs pharmacies au sein de diverses provinces également testées) nous trouvons partout un produit Bayer réputé alors qu’en Germanie ce produit est …. oui oui oui …. en totale rupture de stock, au grand désespoir des Pharmacies visitées. OK. OK. OK. Les milliards de Bayer servent donc surtout à la cotation en bourse plutôt qu’à assurer un réapprovisionnement efficace de produits basiques Bayer sur son propre territoire.

    Passionnants tous ces petits comparatifs, en plus c’est gratuit.

    Joyeuses Fêtes et Bon début d’année 2023. eab

  7. L’impôt par capitation est relativement injuste (côté enfance), mais dans une certaine mesure nécessaire. Il serait tout aussi injuste de ne faire porter l’effort de santé que par les classes travaillantes (comme le fait la sécurité sociale si je ne me trompe), en exonérant les retraités ou les “non travailleurs par choix” d’y participer!

    1. La thèse du blog est de remplacer l’impôt de capitation par le mécanisme actuel dépendant du revenu et de la fortune, rien d’autre.

  8. Vous mettez le doigt très justement sur le numerus clausus. Très récemment, le CF a décidé de limiter l’installation de nouveaux médecins, par des calculs abscons , alors qu’il est prouvé que nous manquerons partout de médecins, en particulier de médecins de premier recours . L’idée du CF ( Mr Berset en particulier, économiste , qui a déjà prouvé son incompétence dans le domaine de la santé ), est que : moins il y a de médecins, moins il y’aura de dépenses de santé . Comme si la santé et les atteintes de maladies dépendaient du nombre de médecins …sauf que moins de médecins = retards de diagnostic, et donc frais médicaux augmentés .
    Vous n’avez pas parlé non plus de médecine à deux vitesse, ayant en toute probabilité profité d’une assurance privée . Savez vous qu’au chuv , au 21eme siècle , il y a une douche pour 50 patients : sont ce là des traitements de pointe , sachant les risques de maladies contagieuses?
    Oui nous avons la chance d’avoir une excellente médecine, mais il y a nettement des plus égaux que d’autre quant à l’accès à cette excellence . Et un CF qui n’a pas compris du tout comment maintenir ces soins et leur accès .

    1. Effectivement j’ai été soigné dans une clinique privée. Encore une fois il faut payer pour la qualité

      1. «  la qualité se paie «  : Et tant pis pour ceux qui ne peuvent pas payer ? La qualité pour les nantis et zut pour le petit peuple, qui paye des assurances obligatoires exorbitantes? Donc on a la meilleure médecine du monde, mais que pour les riches ? La majorité ne faisant pas partie de ceux là?

        1. La meilleure médecine est pour tout le monde. Il y a encore moyen d’exiger plus, par exemple une chambre individuelle. Cela se paie forcément mais cela ne veut pas dire que les soins médicaux seront les meilleurs.
          L’espérance de vie excellente de la Suisse est une mesure de la qualité de la médecine proprement dite.

          1. Je vous ai cité «  encore une fois, il faut payer pour la qualité « . Donc vous admettez l’évidence : une médecine à deux vitesses , des soins de base acceptables pour le petit peuple, et la qualité pour les plus riches .
            Qu’il n’y ait qu’une douche pour 50 patients , en 2022 au chuv, ne vous interpelle pas . Votre seule réponse est :yaka payer pour avoir une chambre privée . L’inconfort ( chambres a 5 lits ), la promiscuité, les risques d’infection nosocomiales, des difficultés à maintenir une hygiène , etc : des inconvénients normaux pour le petit peuple ?
            Allez dire cela à tous les travailleurs qui rament pour finir le mois, écrasés par des primes maladie exorbitantes. Allez leur dire aussi que « la qualité se paie «  . Et que tant pis pour eux

          2. S’il existe une assurance complémentaire, c’est qu’elle seule peut financer le confort d’une chambre individuelle. S’il fallait l’assurer à toux les assurés le coût augmenterait évidemment. Je n’ai pas d’objection à ce que ce coût soit couvert par les impôts. J’en ai à l’assurance maladie qui est un impôt de capitation.
            En ce qui concerne les soins médicaux proprement dit, ils sont les mêmes pour tous. Le meilleur indice est l’espérance de vie, critère global incorporant toutes les clases sociales.
            Celles-ci existent. Elles se marquent dans la santé comme dans la formation où il existe des écoles privées réservées aux riches.
            Il est donc vrai que la qualité se paie. C’est une réalité, ce n’est pas un choix politique de ma part.

          3. Mifran Bonjour,
            Mais c’est comme cela dans un pays uniquement préoccupé par les bénéfices à engranger.
            Depuis très longtemps. Mes compatriotes vivent vraiment dans un rêve éveillé.

            Raison pour laquelle il faut vraiment prévoir un bas de laine (quel que soit le revenu), ne plus acquérir un seul médicament, ne plus effectuer un seul examen de laboratoire, etc. sur ce sol de méga-profiteurs.

            Anecdote avec permission: au CHUV, on lave les cheveux des patient(e)s à la tête du client. Un sur deux bien qu’il n’y ait aucune contre-indication à ce simple geste d’hygiène. Vous en voulez d’autres de ces anecdotes représentatives du comportement en “zones médicales publiques” ?

            Depuis très longtemps, tout le monde sait ce qui se passe en milieu hospitalier public (expertises ad hoc en nombre). Hélas, la méthode helvétique du consensus systématique & du « faire-semblant de changer » dénaturent tout puisque rien ne peut s’améliorer.

            Les patient(e)s lésé(e)s en zones publiques sont très nombreux(ses), c’est bien pire qu’une invasion virale ….
            Belle fin de semaine, eab

          4. Comme il vous l’a déjà été expliqué: payer une assurance complémentaire n’est pas à la portée de tous : de par son prix évidemment, et aussi parce que les assurances complémentaires excluent à peu près tous les problèmes médicaux, en particulier les maladies chroniques, et ne sont pertinentes que si elles sont conclues dans la jeunesse, avant l’apparition du moindre problème médical. Avoir fait des otites à répétition dans la petite enfance peut vous exclure de la prise en charge future du moindre problème ORL par exemple. Et, croyez moi, les assurances complémentaires sont redoutables à ce jeu là .
            Je me comprends pas votre obstination à ne pas vouloir reconnaître une évidence : il y a , en Suisse , à l’heure actuelle, une médecine à deux vitesses . Ce fait est reconnu de toute la sphère médicale et n’est plus un tabou pour personne . Sauf pour vous ?

          5. Le blog ne nie nullement la réalité d’une médecine à deux vitesses. Il explique que le système fonctionne au point de nous porter en tête de l’espérance de vie. Cela c’est la réalité. Celle-ci n’est pas juste en ce sens qu’elle permet aux plus riches d’être encore mieux couverts. Le but du blog n’est pas de revendiquer la justice sociale mais de constater un résultat globalement satisfaisant avec les inévitables lacunes et gaspillages de toute organisation.

      2. Effectivement.
        Et au sein d’une clinique privée, vous pouvez apporter tous vos documents médicaux très sensibles qui seront respectés à la lettre. Car la réputation de la clinique concernée est en jeu. Bien sûr cela augmentera votre facture, que vous règlerez à 100 % vous-même (je l’ai fait pour 2 interventions, je connais parfaitement la musique), en effectuant un dépôt pré-op prélevé dans mon « bas de laine santé ».

        Pour certaines interventions « à risque », il ne faut JAMAIS passer par la voie publique officielle systématiquement irrespectueuse de vos antécédents, la voie qui opère à la chaîne vite-fait, mal-fait, donc toujours prévoir cet indispensable « bas de laine santé ».

        Bonne suite. eab

        1. Avec l’assurance complémentaire, on ne doit rien régler de la facture d’une clinique privée.

          1. Sauf que pour certain(e)s patient(e)s chroniques, vous savez très bien que les assurances complémentaires sont du domaine de l’impossible, de l’inaccessible …. et dès votre enfance, vous êtes rayé(e) de toute possibilité de “complémentaire”. Bien sûr j’ai conservé ces refus systématiques. Le “bas de laine santé” privé, c’est bien mieux et on s’y habitue très vite car il assure non seulement une indépendance maximale mais une forme de “pouvoir” dans certains cas. Bien à vous, eab

          2. Mais qui peut se payer une assurance complémentaire. Et une assurance qui couvre tout mais pas seulement les « bons » risques. Une assurance complémentaire qui couvre les maladies chroniques, les séquelles d’accident ou de maladies, etc. Vous savez bien que les assurances complémentaires excellent dans les choix des prestations non couvertes .
            Vous êtes bien, aujourd’hui, la seule personne à ne pas admettre que la médecine suisse est à deux vitesses : tous les soignants, et sans tabou, en conviennent . Pourquoi le nier ? Et quelle arrogance de penser qu’il Yaka payer ….

          3. La médecine suisse sera à deux vitesses aussi longtemps qu’elle sera financée par l’assurance maladie en tant qu’impôt de capitation. C’est la thèse centrale du blog qui ne nie nullement la réalité.
            La question est donc de savoir si tout le monde doit avoir droit au confort garanti par l’assurance complémentaire. Dans ce cas il faudra le payer. Il n’y a pas de Yaka, c’est une évidence. Dans sa conception initiale l’assurance maladie visait à fournir à tout le monde les soins nécessaires, voire indispensables. C’et fait. Faut-il aller plus loin? Question ouverte. Premier objectif les soins dentaires pas du tout couvert.

      3. Voilà une remarque bien arrogante et injuste. Vous avez payé pour les choix des médecins, mais surtout pour les prestations hôtelières.
        Être seul dans une chambre ne veut pas dire être mieux soigné. Les soins médicaux et paramédicaux dans les hôpitaux publics sont excellents, mais l’organisation est différente en raison des nombreuses missions assurées, parmi lesquelles il faut citer la formation pré et post graduée de la nouvelle génération ( cela ne devrait pas vous laisser indifférent en tant que Prof. Honoraire de l’EPFL) les urgences, la recherche, la gestion du flux des patients, de tout l’arsenal nécessaire au bon fonctionnement de l’établissement, etc…

        Je vous souhaite un prompt et complet rétablissement.

        1. Il n’y a rien d’arrogant à écrire que l’on préfère être soigné dans une clinique en chambre privée. A chacun de choisir et d’en subir le coût dans l’assurance complémentaire.
          Ce n’est pas injuste car nulle part je n’ai écrit que la qualité des soins est meilleure en privé qu’en public.
          Nous vivons dans une démocratie où chacun peut exercer ses préférences dans la mesure de ses moyens. Pour l’instant il existe un enseignement privé, des restaurants de niveau différent, des trains et des automobiles, Des vêtements de confection et des costumes sur mesure, etc. C’est un fait et il n’est pas immoral de choisir le privé plutôt que le public. Nous ne sommes pas en république soviétique.

  9. A mon tour, je tiens à vous faire part de mes meilleurs voeux pour votre prompt rétablissement.
    Ma question est sans doute naïve: si la nationalité suisse est requise, en plus du diplôme universitaire, pour enseigner à l’instruction publique – mis à part le cas des universités où la nomination des professeurs, qu’ils soient suisses ou étrangers, ne doit pas moins être approuvée par les Conseils d’Etat cantonaux -, pourquoi n’en serait-il pas de même dans le domaine de la santé? Sauf erreur, comme un(e) enseignant(e), une infirmière ou un infirmier doivent avoir la nationalité suisse. Pourquoi pas un médecin?

    1. Pour deux raisons. Le première c’est qu’on se priverait du tiers des médecins pratiquants avec des conséquences catastrophiques. La seconde est que les diplômés universitaires doivent pouvoir se déplacer, y compris les Suisses pour des raisons de formation.

    2. La bonne raison est que l’instruction publique est un domaine privilégié pour les citoyens suisses, (de préférence de gauche) afin de maintenir un niveau de salaire élevé et une instruction homogène. Quand la population augmente de 25% en 20 ans il est logique que les médecins étrangers deviennent indispensables. Mais les avares de Berne ne veulent pas former plus de médecins avec des prétextes fallacieux du style “pas assez de place dans les hôpitaux pour les étudiants” alors que les médecins internes font des horaires impossibles jusqu’à 18 heures par jour.

      1. Au sujet de l’école publique, l’écrivain vaudois Yves Velan, Grand Prix C.F. Ramuz et Prix de littérature du canton de Neuchâtel, n’a-t-il pas été interdit d’enseignement dans son canton? Membre du POP et du Groupe d’écrivains dissidents d’Olten avec Friedrich Dürrenmatt et Max Fritsch, professeur de littérature française à l’université d’Urbana (Illinois), après un séjour d’une quinzaine d’années aux Etats-Unis, dont il s’est inspiré pour écrire une de ses oeuvres majeures, “Soft Goulag”, dénonciation magistrale de la pensée unique ou “homogène”, comme vous la décrivez fort bien, n’avait-il pas tout pour déplaire à une institution dont les cadres sont passés du banc d’élève au pupitre de l’enseignant sans être jamais sortis de l’école, avec pourtant la prétention de former les jeunes pour la vie, eux qui sont passés à côté de la vie? Eux qui affichent de développer l’esprit critique de leurs élèves mais ne supportent pas la moindre remise en question de leurs choix doctrinaires?

        Le parcours de l’auteur de “Je” et de “La statue de Condillac retouchée” ne confirme-t-il pas le constat d’un autre enseignant vaudois, Henri Roorda, sur l’école, où les meilleurs sont éliminés sans pitié et où seuls les médiocres survivent?

  10. Pourra-t-on sauver l’assurance maladie par de la cosmétique?
    Un jour, mon médecin m’a envoyé faire un test d’effort à l’hôpital. La consultation a duré 40 minutes. J’ai pédalé quelques instants. Diagnostique: tout va bien. Probablement qu’un ordinateur aurait pu faire ce diagnostique tout seul. Coût de la séance proche de 600.-. Comment évitera-t-on que tous les médecins ne veuillent facturer leurs prestations à ce niveau? Comment mettre de l’ordre et faire une politique efficace lorsque les lobbies envoient leur représentants au CF?
    Le poids financier du système de santé est considérable, surtout si l’on tient compte du fait que le tiers des pensionnés vivent à l’étranger.

    1. C’est bien la question. Si on rationne les soins, on supprimera des gaspillages mais aussi des soins indispensables. Tout se joue entre le patient et le médecin. L’Etat n’y peut rien

      1. Il ne s’agit pas de rationner les soins, mais de définir un tarif horaire raisonnable correspondant à un niveau de prestation effectif. Le patient ne peut pas s’opposer au tarif pratiqué si l’assurance l’accepte.

          1. A près de 600.- pour une séance de 3/4 d’heure comprenant test d’effort absolument banal.. et vous ne voyez pas le problème? Moi si. Trop de gens veulent être multimillionnaires sur le dos de l’Etat et des assurés sans offrir une prestation remarquable.

        1. Et de faire un tarif horaire uniformisé: certains spécialistes gagnant jusqu’à huit fois ce que gagne un généraliste ….sans lequel et l’expertise duquel, le spécialiste n’aurait plus de travail .
          Le spécialiste est expert dans un petit voire tout petit domaine de la médecine. Le généraliste se doit d’être expert en tout, de connaître les pathologies rares pour les détecter avant de les adresser au spécialiste, d e se tenir au courant des dernières avancées scientifiques et thérapeutiques dans tous les domaines médicaux. Et ils sont les oubliés du tarif horaire, les mal aimés de la politique, mais les indispensables premiers maillons de notre système de santé. , le plus souvent exigés par les caisses maladies.
          Leur formation est aussi longue et aussi exigeante que celle d’un spécialiste, rappelons le (. Du moins pour ceux qui ont un FMH . Certains médecins étrangers sont très loin de ce degré élevé de formation )

          1. Vous avez raison. En fait, le généraliste et le spécialiste maîtrisent chacun la même quantité d’information, à la différence que chez le premier, cette information concerne un spectre très large, et chez le deuxième, elle se concentre sur un spectre très étroit. Comme disait un auteur, l’expert sait presque tout sur presque rien, et le généraliste sait presque rien sur presque tout.
            Mais la différence de traitement salarial vient probablement du fait que le spécialiste est aussi à la base un généraliste, mais qui a ensuite poursuivi sa formation et approfondi un domaine particulier.

          2. C’est vrai de toute profession. Un chercheur en mathématiques, un titulaire de la Médaille Field, est aussi étroitement spécialisé, bien plus qu’un enseignant dans le secondaire et mieux rémunéré.
            Certains joueurs de football sont rémunérés de façon spectaculaire, d’autres beaucoup moins. Tout le monde trouve cela normal.

    2. J’adore. Merci de votre commentaire.
      Un jour, mon professeur de néphrologie pédiatrique (décédé en avril 2022), celui qui m’a suivie post-erreur médicale bien au-delà de ma majorité, m’a envoyée effectuer un test d’effort adapté à mon status auprès de cardiologues réputés, enfin en principe « réputés ». Ces cardiologues avaient reçu une note explicative préalable particulièrement circonstanciée.

      Or d’emblée, ces Messieurs si bouffis de célébrité m’ont demandé si je préférais le vélo ou la course à pied pour le test d’effort …. Alors que le professeur de néphrologie avait indiqué noir sur blanc que j’étais exemptée d’efforts physiques depuis 1970 et qu’il fallait prévoir une logique « adaptation » au dit test.
      Modifier un test d’effort cardiologique en regard d’antécédents complexes et un status néphrologique ? Non mais vous plaisantez, surtout pas en Helvétie !

      Diagnostic cardiologique: intolérance à l’effort physique….. Sauf que nous le savions déjà depuis 1970 puisque j’étais exemptée d’efforts physiques ! Le rapport et ses annexes sont à mourir de rire.

      Les spécialistes italiens qui ont pris la relève depuis n’ont pas fini de rigoler de cette prise charge suisse « archi standardisée, coûteuse et complètement à côté de la plaque ».

      Les coûts inhérents à cette idiotie ont été assurés par mon porte-monnaie à 100 %…. Mon cœur se porte toujours à merveille, mes CRP restent en mode « valeurs très basses stables » et ma vie en mode « pas d’effort physique » avec un BMI tellement constant et bas qu’il provoque automatiquement des jalousies et d’étranges réflexions médicales répertoriées pour la postérité.

      Portez-vous bien …. eab

  11. Je trouve tellement reposant que la plus ordinaire du canton le plus ordinaire puisse devenir conseillère fédérale;

    Que le plus lobbyiste du parti le plus lobbyiste puisse devenir conseiller fédéral

    l’aube d’une crise énergétique, alimentaire et alors que la maladie et la guerre frappent l’Europe.

    Les Verts et les radicaux jouent la carte de l’apocalypse…. ces petits calculs politiques vont faire fureur !

    Vivement que ces deux-là s’occupent de la LAMal, de la pénurie des soignants (et de l’arrivée massive des soignants antivax français) et réforment notre pays.

    1. 😱 La communiste va s’occuper de la politique de l’asile et de la justice.

      Bon, elle ne reste que 4 ans, vu ses déclarations; mais la Suisse pourra-t-elle s’en remettre ??

      Et le lobbyiste de SwissOil et du nucléaire reprend le DETEC; vas y avoir plein de profs d’uni qui vont se coller sur le bitume…

      Votez Vert, votez l’apocalypse !

          1. Entre la santé et l’élection du nouveau conseil fédéral, le lien est pour le moins ténu. D’autant que votre commentaire exagère : il n’y a pas de communiste au gouvernement et ceux qui furent lobbyistes cessent de l’être. Car les décisions sont collégiales et un conseiller ne peut mener une politique personnelle.

Les commentaires sont clos.