…en refusant trois referendums lancés sur base de malentendus.
« Le Conseil fédéral sort trois fois victorieux de cette journée de votations. Désormais, tout le monde sera considéré comme donneur d’organes présumé en Suisse. Le peuple a accepté dimanche à 60,2% ce changement de paradigme. Frontex disposera à l’avenir d’un soutien renforcé de Berne après le large oui (71,48%) de la population suisse à l’agence controversée de gardes-frontières. Quant à Netflix et les plateformes de streaming, elles devront soutenir le cinéma suisse »
On ne peut que se réjouir du résultat de ces trois referendums repoussés par le peuple, qui confirme ainsi les propositions du Conseil fédéral et les décisions du parlement. C’est le fonctionnement idéal de la démocratie directe. Les votations n’ont pas pour but de contredire Berne mais de vérifier – s’il y a doute – que le pouvoir fédéral n’a pas négligé un avis minoritaire au législatif, qui se révélerait majoritaire dans le peuple. C’est un ultime scrupule, propre à la Suisse. C’est l’équivalent d’un pantalon tenu à la fois par une ceinture et des bretelles. Au terme de ce processus quand il conforte le parlement, il n’y a plus de doute : une loi bien élaborée rencontre l’adhésion du peuple.
Bien entendu les opposants, les initiateurs des referendums restent sur leur faim. Mais ils doivent en bon démocrates se rallier à l’avis de la majorité et accepter la loi. Ce n’est pas toujours le cas comme ce commentaire glané sur le blog :
« Voilà, pas de débat en Suisse romande. Résultat : on va nous prélever nos organes sans notre consentement ! Je hais la RTS, et nos politiciens nous ont vendus ! C’est un dimanche noir ! Il n’y a pas de démocratie sans débat, et sans respect des avis minoritaires. Jusqu’à aujourd’hui, ils nous disaient ; on accorde des droits, on ne vous enlève rien. Aujourd’hui, ils nous retirent notre droit à l’autodétermination et nous enlèvent nos organes ! Aujourd’hui, la démocratie suisse est morte. Je n’oublierez (sic) jamais ce dimanche 15 mai !! »
En résumé, cette personne, détentrice du droit de vote, n’a rien compris à l’enjeu de la votation sur le prélèvement d’organes. Elle croit qu’on enlèvera des organes sur son cadavre sans qu’elle puisse s’y opposer. Or, la loi prévoit la possibilité à chacun de s’y opposer avant son décès ou même de confier cette mission à des proches. Il n’a jamais été question de retirer le droit à l’autodétermination.
Ensuite elle « hait » les politiciens et la TSR qi « nous ont vendus ». C’est ignorer que cette décision vient d’être rendue par le peuple qui confirme la position des « politiciens ». Ceux-ci n’ont aucun pouvoir de « vendre » les citoyens. Pas plus que la TSR. Si la volonté du peuple insupporte cette personne, elle avoue ne pas accepter la règle de la démocratie et pencher pour une dictature des bien-pensants, c’est-à-dire de ceux qui pensent comme elle.
On pourrait recommencer cette analyse sur les deux autres objets de votation et trouver des voix discordantes, même après la décision du peuple. Conclusion : un certain nombre d’électeurs sont bien incapables de comprendre l’objet du vote. On aura beau multiplier les sources d’information, ils n’entendent pas des exposés et des raisonnements qui dépassent leur entendement Ils ne sont pas capables à la lecture d’un texte d’en comprendre le sens. Ils sont de fait politiquement illettrés. Ils témoignent d’un déficit de formation civique, qui n’est pas de leur faute mais de celle de la famille et de l’école.