Le droit de migrer

 

L’espèce humaine est migrante par nature. Sinon comment expliquer que toutes les terres soient aujourd’hui peuplées par cette espèce, qui a réussi ce qu’aucune autre n’a réussi. La force de l’homme réside dans sa capacité à s’adapter à tous les climats, à toutes les situations, à tous les défis. Cela ne se réalise pas sans efforts, ni sans dégâts. Cela a commencé voici très longtemps.

Par l’analyse génétique de l’ADN ancien, les spécialistes estiment que l’ancêtre commun le plus récent de tous les humains vivant actuellement se situe dans une très large fourchette, entre cinq et un million d’années, soit un Australopithèque, soit un Homo Erectus, mais en toute hypothèse un Africain. Le plus probable se situe à -1 900 000 ans, date d’apparition du gène important pour la parole et le langage.

Depuis son apparition voici 300 000 ans, notre espèce actuelle Homo sapiens a dû cohabiter avec au moins cinq autres espèces humaines. Homo naledi a vécu en Afrique australe jusqu’il y a 225 000 ans ; Homo florensis dans la seule île de Florès en Indonésie jusqu’il y a 50 000 ans ; Homo luzonensis dans l’île de Luçon aux Philippines jusque 50 000 ans ; Homo erectus d’abord en Afrique puis en Asie et en Europe de 1.85 millions à 108 000 ans ; Homo denisovensis en Asie de 200 000 à 50 000 ans ; Homo neandertalis en Europe et Moyen-Orient de 430 000 à 40 000 ans.

Les trois premières espèces s’éteignirent sans laisser apparemment de descendants. En amont de ces espèces, Homo erectus fut sans doute le lointain ancêtre de tous les humains actuels.

La première sortie de l’Afrique vers l’Europe et l’Asie fut celle d’Erectus, voici 1.8 millions d’années. Il évolua vers trois espèces distinctes : Sapiens en Afrique, Neandertal en Europe, Denisovien en Asie.

La seconde sortie d’Afrique fut celle de Sapiens voici 185 000 ans. Comme les trois espèces étaient restées interfécondes, elles se sont effectivement métissées. Avant d’arriver en Europe, Sapiens se croisa avec les premiers arrivants, devenus Neandertal.

De ces métissages sont nés les Européens d’une part, les Asiatiques d’autre part. Ces derniers migrèrent ensuite vers la Polynésie et l’Amérique en profitant de la dernière glaciation (-110 000, -10 000), qui permettait de passer à pied sec de Sibérie en Alaska, par suite de la baisse du niveau des océans (-120 mètres). De même les ancêtres des Aborigènes australiens traversèrent sur des radeaux les bras de mer étroits qui séparaient l’Australie du Sud Est asiatique voici 40 000 ans.

La peau claire des Européens est héritée des gènes portés par Neandertal, adapté depuis longtemps au climat européen. Dans un climat froid, faiblement éclairé par le soleil en hiver, elle constitue un avantage par rapport à une peau foncée. En effet, il faut qu’une proportion suffisante de rayons ultra-violets pénètre le derme pour synthétiser la vitamine D, dont la carence engendre une fragilité osseuse. En revanche dans le climat africain une peau foncée protège de la carence en vitamine B9 indispensable pour le développement correct du fœtus.

À l’inverse de la réaction initiale des paléontologues, qui les considérèrent comme des êtres primitifs, Neandertal fut un humain à part entière. Non seulement ce remarquable chasseur, survivant dans des climats très froids, taillait des armes et des outils perfectionnés, mais il maîtrisait forcément le feu et le tannage des fourrures. Il a laissé des traces d’une capacité artistique et peut-être des sépultures rituelles, indices d’une vie spirituelle et d’une croyance dans une forme de survie. Il a cohabité avec Sapiens pendant au moins 10 000 ans en échangeant des techniques, des descendants communs, une ouverture sur l’expression artistique, symbolique et spirituelle. Sa disparition voici 40 000 ans n’a pas reçu d’explication. Comme on ne trouve pas de charniers, ce ne fut pas un génocide par Sapiens ; peut-être que le petit nombre de Neandertal, quelques milliers, fut encore diminué par des épidémies apportées d’Afrique contre lesquelles leur système immunitaire n’était pas armé.

Dès lors, les Homo Sapiens actuels résultent d’un large copier-coller de fragments de génome, empruntés à des espèces très différentes.  Les gènes de Neandertal présents dans un Européen représentent en moyenne 2% du génome, mais la mise bout à bout de tout ce patrimoine génétique préservé se monte à 30 %. Neandertal n’a donc pas disparu, il subsiste avec les Européens. Les seuls Sapiens de « race pure » sont les Africains, à rebours des fantasmes racistes.

Telle est notre véritable histoire. Nous ne sommes pas issus d’un couple privilégié, placé dans un jardin terrestre. Elle est faite d’une dure lutte pour la vie qui a fait de nous ce que nous sommes. Les migrations et les métissages ont joué un rôle décisif. Cette marche en avant de l’espèce n’a pas été sans rudesse : elle a signifié la disparition des moins adaptés.

Par exemple le génocide des Amérindiens par les Espagnols, les Portugais, les Anglais. En sens inverse, la migration contrainte de 7 millions d’esclaves africains organisée par la traite des marchands européens.

Toujours dans le registre des migrations, à rebours de l’élimination des moins adaptés il existe aussi celle de ceux qui sont trop bien adaptés :  l’élimination par le nazisme de 6 millions de Juifs, lointain descendants des immigrés en Europe dès le premier siècle. Ils furent massacrés parce qu’ils réussissaient mieux que les autres, d’abord comme artisans et commerçants, puis comme savants (Einstein), médecins (Freud), écrivains (Kafka), musiciens (Mahler), philosophes (Bergson). Il en fut de même en Suisse : la minuscule communauté (17 000 personnes) juive a produit de nombreuses personnalités éminentes : la présidente de la Confédération, Ruth Dreifuss ; l’écrivain Albert Cohen ; Elias Canetti, prix Nobel de littérature 1981 ;  la philosophe Jeanne Hersch ; le critique littéraire Jean Starobinski ; le spécialiste de droit international Paul Guggenheim ; le violoniste Yehudi Menuhin ; le compositeur Ernest Bloch ; le plus célèbre, le physicien Albert Einstein.

En septembre, nous allons voter sur une initiative qui vise à contrôler l’immigration provenant de l’UE. Elle est nocive parce qu’elle ouvrira un conflit avec l’UE qui nous fera perdre l’accès au vaste marché européens pour nos exportations. Mais cette raison bassement matérielle n’est pas la plus fondamentale : l’initiative s’oppose à une composante du génie de l’espèce qui privilégie la migration.

Il y avait en 2016 plus de 403’000 personnes de nationalité étrangère nées en Suisse, soit un cinquième de la population «étrangère» du pays. Parmi les étrangers nés hors du pays, 44% résident en Suisse de manière permanente depuis 10 ans ou plus. La Suisse compte 6’395’300 ressortissants suisses (74,9%) et 2’147’000 ressortissants étrangers (25,1%). Nous sommes par définition un pays d’immigration, pareil que l’Australie, bien plus que les Etats-Unis. Pour une raison simple : le taux de fécondité est insuffisant pour maintenir la population. Il faut donc au minimum 40 000 migrants par an. Sauf à renoncer aux pensions.

Le revenu par habitant s’élève à 68 820 dollars à parité de pouvoir d’achat, mieux que tous les pays de l’UE sauf le Luxembourg. Le taux d’emploi, c’est-à-dire le nombre d’actifs rapporté à la population en âge de travailler, est de 80,3%, en deuxième position après l’Islande dans tous les pays de l’OCDE. L’immigration ne crée pas le chômage.

La politique actuelle d’immigration de la Suisse est donc une des conditions de notre réussite extraordinaire, parce qu’elle respecte ce droit fondamental de l’humain, qui a assuré la réussite globale de l’espèce.

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

88 réponses à “Le droit de migrer

  1. La lecture d’un article pareil est écoeurante. Mes 30% (et peut-être plus) de gênes Néanderthal se révoltent à l’intérieur de moi.

    Bien sûr il y a toujours eu des migrations, surtout à des époques préhistoriques où l’espèce humaine n’était constituée que de quelques milliers d’individus, chasseurs cueilleurs transhumant dans des territoires illimités, libres de toute population. C’est un peu différent depuis que l’homme est devenu sédentaire et qu’il a fondé des Cités, des États, des civilisations particulières, avec des coutumes et des frontières. Les considérations biologiques datant d’il y a des centaines de milliers d’années n’ont aucune pertinence dans les débats politiques d’aujourd’hui.

    Même si nous apprécions les personnes comme Jacques Neirynck, venus d’un autre pays et qui se sont incorporés au nôtre au point d’y faire de la politique, avec distinction, il n’en reste pas moins que quand on est issu de dizaines de génération provenant toutes de ce petit pays alpin jaloux de sa souveraineté, on est obligé de constater une différence de sensibilité avec une personne aussi intelligente et sympathique soit elle, issue d’un plat pays, du nord, maritime, ouvert de tous temps à toutes les invasions, soumis de tout temps à des princes arbitraires, désinvoltes, et dont la masse de la population (pas seulement l’élite financière comme en Suisse) a participé activement au colonialisme en Afrique au XIXe et au XXe siècles.

    Ce sont deux contextes très différents, voire opposés. Ce n’est donc faire injure à personne de constater cette différence de sensibilité.

    Quant à la question politique précise qui nous vaut le cours d’ethnologie du professeur Neirynck, à savoir: que faut-il voter le 27 septembre sur l’initiative qui veut limiter l’immigration? la question est très simple. Par toute sa sensibilité politique et par son souci essentiel de ne rien faire qui puisse contrarier Bruxelles et l’Union Européenne, Mr Neirynck nous conseille vivement de rejeter cette initiative, avec toutes sortes d’arguments, ethnologiques, moraux, économiques. Il est parfaitement dans son droit mais sommes en droit aussi d’être d’un autre avis.

    Pour beaucoup de gens, dont moi, la question est : voulons nous, oui ou non, que les forces de travail suisses soient protégées tant soit peu, dans leur pays, contre un dumping social dû à la libre circulation, qui a atteint un degré insupportable? La réponse est oui.

    Il faut voir qu’actuellement l’employé suisse est, de fait, pas de droit, clairement discriminé par rapport à celui qui vient au titre de la libre circulation et qui a des exigences salariales beaucoup plus basses. Certes, cette libre circulation stimule jusqu’à un certain point l’activité économique, mais au prix d’une grave péjoration des conditions de vie des indigènes. Je sais bien que ce que je dis sera contredit par un chœur de défenseurs de l’Union Européenne, tous experts, qui nous servirons toutes sortes de bons arguments. Il n’en reste pas moins que mon coeur est avec mes compatriotes menacés dans leurs places de travail et dans leurs droits, pas avec les représentants de l’establishment exploiteur.

    Actuellement le peuple suisse est seul à se débattre pour ses conditions d’existence, sans personne pour le défendre. Contre lui sont ligués toutes les forces dominantes: syndicats, patronats, classe politique, partis politiques (y compris probablement l’UDC dont on se demande si en fait elle ne cherche pas à faire échouer sa propre initiative) médias, Union Européenne, etc.

    C’était dejà le cas en 2014 où le peuple Suisse obtenu une victoire le 9 février seul contre tous. Nous ne pouvons compter sur personne, seulement sur nous mêmes.

    N’écoutons pas les conseilleurs, qui ne sont pas les payeurs.

    Tous aux urnes! Chaque voix compte!

  2. Comme le dit très justement @NEANDERTHAL dans son commentaire, on n’envisage pas les migrations de la même manière sur une planète habitée par moins de 10 millions d’individus, essentiellement nomades, qui mettaient des décennies pour se déplacer sur de longues distances et dans un monde peuplé de près de 8 milliards de personnes, majoritairement sédentaires, qui peuvent se trouver à l’autre bout du monde en moins de 24 heures et communiquer avec un parfait inconnu à des milliers de kilomètres en quelques secondes. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondiale#%C3%89volution_%C3%A0_travers_le_temps)

    Quant à l’initiative sujette à la votation de septembre (malheureusement une fois de plus issue de l’UDC, et c’est bien dommage !), elle vise juste à reprendre le contrôle d’une immigration devenue incontrôlable sur un territoire qui n’est pas prévu pour autant d’habitants.

    A moins évidemment d’aspirer à une « montecarlisation » de la Suisse.

  3. Bon, ce n’est pas le droit de migrer, mais l’obligation de migrer.

    L’Occident vole les ressources du reste, pour garder son train de vie, depuis au moins quatre siecles.
    L’esclavage a meme contribue a sa domination sur “le reste”, alors ce n’est pas de peindre en rouge les statues qui va changer son histoire… .

    Et apres, l’on s’etonne des migrants envahisseurs, faut pas charrier!

    1. Prétendre expliquer la misère de l’Afrique par le pillage occidental ne résiste pas à l’analyse.

      Comment la Corée, Taiwan, Singapour, la Thailande, la Chine, demain le Vietnam, tous plus pauvres que la Côte d’Ivoire ou le Nigéria dans les années 50 et 60, ont ils pu se développer quand les pays africains stagnent ou régressent ? L’Occident aurait pillé les uns mais pas les autres ? Soyons sérieux.

      Le prix Mo Ibrahim (voir sur jeuneafrique.com par exemple), et le fait qu’il ne soit pas attribué, expliquent le “pourquoi” de cette absence de développement. Et ma modeste expérience professionnelle confirme la réalité de la corruption, du népotisme, du mépris de l’intérêt général…

      1. “L’Occident aurait pillé les uns mais pas les autres ? Soyons sérieux.”

        Votre mauvaise foi vous emporte, l’Afrique, en ai-je parle? La Syrie ou l’Afghanistan sont elles en Afrique?
        Oui. l’Occident a pille le monde et continue, d’ou la rage des chinois et des asiatiques qui veulent le piller eux-memes (energies, huile de palme et autres terres rares, etc).

        P.S. Lorsqu’on voit la victoire d’Apple en faveur de l’Irlande, ca laisse songeur sur ce machin de fifrelin qu’est l’Europe !!!!

        1. Lorsque vous dites : “L’Occident vole les ressources du reste, pour garder son train de vie, depuis au moins quatre siecles.”
          Quel rapport avec la Syrie et l’Afghanistan ?
          – La Syrie a fait partie de l’empire Ottoman pendant 400 ans.
          – L’Afghanistan a été le seul pays asiatique avec le Japon à avoir tenu tête aux colonies européennes.

          Donc vous ne pouvez pas accuser Gilles de mauvaise foi à cause de votre ignorance. En parlant notamment d’esclavage, même si ça existait partout dans le monde, avec le mouvement BLM actuel, on se garde le droit de déduire que vous parliez bien de l’Afrique.

          1. En parlant de Syrie et d’Afghanistan, je parlais des migrants forces.
            Les guerres aussi sont une forme de colonisation et dans ces deux cas, quel desastre!!!!

          2. Ah bon, l’Irak (et ses imaginaires armes de destruction massive) sous pretexte d’amener la democratie.
            La Syrie ou la Lybie, pour les memes raisons, le desastre afghan americain, apres celui des russes et tant d’autres, n’est-il pas du pillage “occidental”?

            Ou etes-vous aussi de mauvaise foi a vouloir jouer sur les mots!

          3. Vous partez surtout dans tous les sens.
            Au début vous parliez de “l’occident qui vole des ressources pour garder son train de vie” et d’esclavage, et maintenant vous mélangez ça avec les récents conflits, simplement parce que malgré votre désir, vous ne savez pas comment contredire l’argument de Gilles.
            Donc non, je ne joue pas avec les mots, j’essaye juste de ne pas vous perdre dans le débat. Bien qu’à la longue ça devient fatiguant, car au final tout ce que vous cherchez à dire, c’est que les occidents sont à l’origine de tous les maux de la planète, sans aucune nuance.

            Pour reprendre :
            – Oui, les occidents (orchestré par les USA) ont foutu le bordel en Libye, Syrie, Afghanistan, Irak. Non, ils n’étaient pas à l’origine des conflits internes qui existaient bien avant.
            – Oui, l’intervention occidentale a contribué à appauvrir ces pays. Non, “ces pillages” n’étaient pas un but, enrichir l’occident non plus, ce qui n’a en effet pas été le cas, bien au contraire.
            – Les occidents ont également foutu le bordel, si ce n’est pire, en Corée, Chine, Vietnam etc., et pourtant ces pays se sont relevés. J’insiste sur la Corée du Sud qui était l’un des pays les plus pauvres du monde en 1950, qui était menacée par la famine et la surpopulation, qui vivait dans une peur constante, qui n’a pas de matières de premières, pas de pays voisin amical, mais qui est pourtant devenue membre de l’OCDE en 1996.

            Résumer la misère d’un pays par le pillage occidental relève de la paresse intellectuelle et d’une idéologie crasse.

    2. Le billet parlant de migrations, je dis juste que l’Occident ne peut s’en prendre qu’à lui, pour les differentes raisons que je mentionne et qui semblent hors de votre portee, alors je vous laisserai le mot de la fin.
      Une bonne fin de semaine 🙂

      1. Il est effectivement facile de colporter un cliche repandu par certains cercles ” l’Occident pille le monde” mais les arguments font defaut….

        En l’absence d’argument, l’honnetete intellectuelle exige alors de reconnaitre ses torts plutot que de devier le sujet… Non, la misere d’une partie du monde ne provient pas de son pillage par l’autre. Ce serait si simple et si facile à resoudre !

        Possible que votre experience personnelle explique votre profond sentiment de culpabilite. Mais se laisser gouverner par les emotions ne permet pas de faire progresser le debat.

        Bonne fin de semaine egalement.

        1. Regardez l’Argentine, un des pays les plus riches du monde en faillite perpetuelle, pourquoi?
          Tous ses benefices sont exportes et ne profitent pas au pays.
          Regardez le Congo, idem plus le fait qu’on attise les tensions interethniques pour mieux les dominer.
          Que pensez-vous que l’armee francaise fasse en Afrique, autre que defendre les interets de ses entreprises, sous pretexte a nouveau de lutter contre le jihadisme.
          Regardez le nombre de compagnies de negoce en Suisse et ou vont leurs benefices.
          Regardez la victoire d’Apple sur l’UE pour ne pas payer d’impot sur une grande partie de ses marches. Donc ce n’est pas une vue de l’esprit, meme si l’OCDE essaie de mettre en place de nouvelles regles, elles ne sont pas pour demain.

          Ce qui change maintenant, c’est que la Chine (entre autres) revendique aussi sa part de gateau!
          Et si on voit la nouvelle de ce jour ou l’Angleterre se plait a rever de sa gloir passee en allant taquiner les chinois, ca commence a sentir fortement le roussi, tout ca
          Bon week end

  4. “… issu de dizaines de génération provenant toutes de ce petit pays alpin jaloux de sa souveraineté”, si vous voulez signifier par là qu’un “vrai” Suisse (combien faut-il de générations pour l’être selon vous?) partage nécessairement votre point de vue, vous vous trompez. D’après les archives de ma commune d’origine (Saanen, canton de Berne) les origines de ma famille remontent en tout cas au XIIIème siècle, c’est-à-dire à celles de la Suisse primitive, et pourtant ma sensibilité est beaucoup plus proche de celle de M. Neirynck que de la vôtre.
    Quant à l’image d’Epinal du “petit pays alpin jaloux de sa souveraineté”, il prête à sourire quand on considère que le pays actuel n’est plus guère “alpin” et que si on regarde son passé, sa “souveraineté” a souvent été plus symbolique que réelle, soumis qu’il était en grande partie à l’influence de l’un ou l’autre de ses puissants voisins (Autriche, France, Allemagne, auxquels les braves Suisses de l’époque vendaient d’ailleurs leurs bras pour se battre à leur service, faute de moyens d’existence dans leur pays); la structure et organisation de l’actuelle “Confédération” (qui est en fait une fédération) a d’ailleurs été fortement influencée par Napoléon. Et que dire de la “souveraineté” des “pays sujets”, ou bailliages dans l’ancienne Confédération? Les Vaudois par exemple ne sont pas plus “vendus” à Berne (capitale de l’ancien “occupant”!) que la Suisse ne le serait à Bruxelles en adhérant à l’UE; cette unification européenne poursuit d’ailleurs le processus qu’a connu la Confédération helvétique, mais à une échelle plus adaptée à notre époque. Et si cette, jeune encore, Union n’est certes pas parfaite, pourquoi ne pas ouvrer à l’améliorer au lieu de la détruire? Il a bien fallu 7 siècle à la Confédération helvétique pour parvenir au stade actuel (et est-il vraiment si “parfait” que ça?).

  5. La compétition est un facteur de progrès, qu’on le veuille ou non ! Limiter cette compétition sur des bases émotionnelles et fermer les yeux sur les raisons de nos avantages sur les pays qui nous entourent est un leurre. Notre horlogerie est le résultat des immigrés huguenots que la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV provoqua.
    « Ces exilés issus de la bourgeoisie laborieuse vont faire la fortune de leur pays d’accueil et leur départ va appauvrir la France en la privant de nombreux talents »
    Ce simple exemple démontre que notre prospérité est faite, pour une bonne part, des influences venues de l’extérieur.
    Et encore…
    Einstein est né à Ulm. Henri Nestlé est d’origine Allemande. La famille Turrettini originaire de Toscane contribue de manière décisive au développement industriel de Genève. En 1862 Balsthal n’est pas la porte d’à-côté et pourtant Joseph Bobst vient apprendre le français à Lausanne. Il en reste de beaux et intéressants restes !
    On aurait pu exclure tous ces personnages de notre entourage !!
    Bien sûr, la compétition salariale n’est pas sans douleur, mais la supprimer serait plus dommageable encore. La Suisse est déjà un îlot de cherté. Ni ajoutons pas un repli sur nous même en imaginant que cette solution est pérenne.
    N’écoutons pas les conseilleurs, qui manquent de réalisme.
    Tous aux urnes ! Chaque voix compte !
    PS. Les vrais problèmes sont : la prolifération de l’espèce humaine et la répartition des richesses.

    1. @RENE ULRICH

      Si tous les profiteurs de l’aide sociale qui s’agglutinent chez nous, et même seulement un sur dix d’entre eux, pouvaient créer des entreprises comme Henri Nestlé, Joseph Bobst ou la famille Turrettini, ce serait magnifique. Malheureusement il y a peu de chances. La plupart du temps ils se contentent de vivre de l’aide sociale et de gruger tout ce monde d’assistants sociaux jobards, quand ils ne s’adonnent pas au trafic de “shit” en pleine rue après avoir déchiré leurs papiers d’identité.

      Non désolé, il n’y a aucune comparaison.

      1. Cher Neanderthal
        « Un suisse de vieille souche » N’est ce pas illusoire de figer un pays dans un tel immobilisme ? Donnez-moi « la profondeur » de votre souche. 1291 ? 1848 ? Le fait de comprendre le schwyzerdütsch ?
        Tous vos arguments ne tiennent pas la route, mais bien sûr…
        Je connais un exemple concret de profiteur à l’aide sociale et le bilan, (pour nous les payeurs, au sens large du terme,) est catastrophique. La bonne conscience, voir l’empathie ont des limites qui sont souvent dépassées et nuisibles. C’est l’autre face de la médaille de la vie, je ne suis pas dupe. Mais le repli sur soi, la fuite, ne sont pas des solutions. Laissons donc entrer les hommes de bonne volonté en Suisse mais oui ! prenons garde et donnons-nous les moyens (insuffisants, je le constate) de condamner et si nécessaire expulser les abuseurs. L’évidence est que pour trois, quatre… familles remarquables il y a une pléthore de truands et mendiants ! Je le déplore comme vous.
        Examinez les start-ups de l’EPFL, vous constaterez que souvent il s’agit non plus de familles mais d’individus étrangers qui demain, peut-être, permettrons à la Suisse de rester un exemple d’innovation et de dynamisme.
        Oui ! il faut rester vigilant pour éviter à la Suisse de se retrouver dans la situation de nos voisins. La France est un exemple cruel de la manipulation du petit peuple par la classe dominante. On en est loin en Suisse. Et si vous n’êtes pas convaincu, prenez le temps de consulter :
        Thinkerview, Youtube: « Monique Pinçon-Charlot, Casse sociale, le début » ou encore « Juan Branco : L’illusion de la démocratie en France ». Prenez le temps de les suivre et vous apprécierez, à sa juste valeur, la chance d’être suisse.

        1. @ RENÉ ULRICH

          Ce que vous dites est bel et bon, mais prenez garde aux banalités. Je ne veux pas idéaliser les Suisses de vieille souche. Je sais bien qu’il y a beaucoup de médiocres parmi eux. Je ne suis pas non plus du tout pour le repli sur soi.

          Seulement je n’accepte pas qu’on nous bourre le mou en nous faisant croire que cette masse de migrants que nous acceptons actuellement, sans aucun critère de sélection et en laissant passer une majorité de menteurs et profiteurs, est composée principalement de gens sérieux, travailleurs et industrieux (comme l’étaient effectivement les huguenots qui vînrent chez nous quand Louis XIV révoqua l’édit de Nantes)?

          Je suis tout à fait d’accord qu’il est bon de renouveler une population par l’apport de nouveaux talents venus d’ailleurs. Mais quand je vois ces multi délinquants et ces profiteurs de l’aide sociale je constate qu’on est en train de nous assassiner en tant que peuple à force de gober des mensonges dangereux. Il ne faut pas venir prétendre qu’ainsi élève le niveau de la population. C’est ridicule. On ne fait qu’accepter un fardeau insupportable pour nos institutions sociales.

          Je rappelle les paroles de Helmut Schmidt, que l’on n’accusera pas ni d’être un raciste ni d’être un esprit borné. Il disait “wir können nicht mehr Ausländer verdauen, das gibt Mord und Totschlag.” Nous ne pouvons pas digérer plus d’étrangers, ce serait un meurtre et un coup d’assomoir”. Son expression est difficile à traduire en français mais elle indique bien un danger de mort pour la population du pays hôte.

          Nous en sommes à ce point actuellement dans toute l’Europe et donc aussi en Suisse. C’est pourquoi des théories lénifiantes comme celles du respecté professeur parlementaire Neirynck, sont excessivement choquantes. Car il ne tient absolument aucun compte des proportions du phénomène migratoire. Tant que les flux restent dans des proportions où ils restent assimilables, l’immigration peut être une bonne chose. Mais le point de non retour a été dépassé depuis longtemps. Depuis longtemps il s’agit d’invasion et non plus d’immigration raisonnable. Je juge donc répréhensible l’argumentaire lénifiant pseudo paléontologique. Cet argument n’a aucune pertinence dans le débat actuel.

          Selon Mr Neirynck l’humain est à considérer de manière uniquement biologique. Les ethnies peuvent se métisser biologiquement, donc où est le problème? Le problème est que nos sociétés ne sont pas uniquement composées de cobayes de laboratoires. Nous avons des coutumes, des traditions, des modes de vie qui doivent impérativement être respectées. Sinon cela donne “Mord und Totschlag” comme disait Helmut Schmidt.

          Les propos lénifiants de Mr Neirynck sont en réalité ceux d’un incendiaire.

    2. Encore une fois, vos arguments ne sauraient défendre l’accord de libre circulation avec l’UE car tous les exemples que vous citez sont antérieurs. On peut donc reprendre votre argumentation pour démontrer que ces accords ne sont pas nécessaires à la régénération par la diversité que par ailleurs j’estime hautement comme une des sources du décollage Suisse. Par ailleurs, on ne saurait considérer cela comme un besoin à l’heure actuelle: il suffit de considérer les origines des parents des enfants actuellement scolarisés: combien d’enfants par classe primaire ont deux parents d’origine Suisse? Sans connaître la statistique exacte, à vue d’oeil, en Suisse romande cela ne dépasse pas les 3.

  6. C’est en effet une triste réalité que les politiques antisuisses à cause desquelles notre pays est menacé dans son identité, et dans son existence même de territoire appartenant à un certain peuple, libre d’accueillir des étrangers choisis par lui, et non à tous les peuples de la terre au gré de leur “droit de migrer”, ces politiques funestes ont été menées le plus souvent, c’est vrai, par des gens qui comme vous avaient un arbre génélalogique de vrais Suisses.

    Les Suisses de vieille souche, comme vous et moi, sont déjà devenus une minorité dans leur propre pays au cours de la dernière génération. Ca n’a pas l’air de vous attrister mais moi je le déplore. On aurait pu faire autrement si on avait eu un peu plus de conscience. Et au sein de cette minorité de Suisses, ceux qui ont encore une conscience de la valeur de notre héritage historique et veulent le défendre, ne sont qu’une partie d’entre eux, peut-être même pas la moitié.

    Vous avez raison de dire, d’ailleurs, que d’une certaine façon il en a toujours été ainsi. Il y a toujours des gens prêts à vendre la patrie, à toutes les époques. Et il y a aussi toujours des contraintes extérieures dont on doit tenir compte. C’est vrai.

    Vous rappelez avec raison les inégalités qui ont pu exister autrefois dans la société (il n’y en a pas moins de nos jours) ainsi que les statuts différents entre les 13 cantons souverains, les pays alliés et les divers baillages, baillages communs et pays sujets. Tout cela est vrai. Je ne veux pas idéaliser le passé. Sur tout cela je suis d’accord avec vous. Tout comme vous, je connais notre histoire, que malheureusement on n’enseigne plus dans les écoles parce que nos dirigeants veulent éduquer des petits déracinés pour mieux les dominer ensuite.

    Chaque époque évidemment a ses misères et ses turpitudes. La nôtre se caractérise en Suisse par une élite sans conscience qui se vautre aux pieds du Mannekenpis, est impatiente de brader les droits populaires et la démocratie directe, et se soucie très peu de défendre son propre peuple contre l’exploitation due à la libre circulation. Vous pouvez, si vous voulez, faire une analogie avec les élites d’autrefois qui s’enrichissaient dans le service mercenaire. Vous pouvez dire tout cela et je suis un peu d’accord avec vous.

    Seulement, il faut rappeler aussi qu’autrefois il y avait des gens qui ont lutté pour réformer les abus et il y a eu des progrès de faits depuis lors. De même, aujourd’hui, les patriotes doivent se dresser contre cet empire illégitime sis à Bruxelles, qui tente de nous écraser, et défendre leur pays et leurs frères contre les oppresseurs et les exploiteurs de notre époque, pas contre ceux du XVIIe et du XVIIIe siècles.

    Je ne vous accuse pas d’être un mauvais Suisse. Mais vous me permettrez d’être d’un autre avis que vous. Ca aussi, ça a toujours existé dans notre pays: des différences de vues sur la politique, et des clans qui avaient une autre vision du bien de la patrie.

    Je respecte la vôtre mais la mienne mérite aussi d’être respectée. Nous allons nous battre à la loyale, chacun selon nos idées, pour cette votation du 27 septembre. Et que le meilleur gagne.

    Personnellement j’espère que cette fois ce sera le peuple, les petits, les sans grades, les humbles, les laissés pour compte qui l’emporteront, et non les gros, les notables, les bénéficiaires du système et tous leurs laquais politiques, médiatiques, universitaires, syndicaux, patronaux, etc., à la solde du pouvoir, de l’argent et de Bruxelles.

    1. “… et non les gros, les notables, les bénéficiaires du système et tous leurs laquais politiques, médiatiques, UNIVERSITAIRES (note PAH: c’est donc une tare d’être instruits selon vous?!), syndicaux, patronaux, etc., à la SOLDE du pouvoir, de l’argent et de Bruxelles (note PAH: je ne reçois aucun émolument de Bruxelles, ou de qui que ce soit d’autre d’ailleurs à part mon AVS et mon 2ème pilier!)”. Et vous prétendez vouloir vous “battre à la loyale” et respecter le fait que d’autres peuvent avoir d’autres opinions que vous, … en les insultant courageusement caché derrière un pseudo en plus?!

      1. Monsieur Pierre-Andrrré Haldi
        Quelles insultes? Peut-être que si Pol Pot était resté un humble planteur de ris ou pécheur de crevettes ou les Dr. Goebbels et Dr. Mengele de braves ouvriés ou paysans, la liste est longue, ils n’auraient pas été parmi les pires criminels de cette Terre!
        ‘science sans conscience n’ est que ruine de l’ame“ that’s it.

        1. Etre englobé dans un “panier” de personnes traitées de “gros”, “laquais politiques”, “vendus à la solde de l’argent et de Bruxelles”, etc. sont évidemment sans doute des compliments pour vous ?! Et tout ça lâchement abrité derrière un pseudo, donc on ne sait pas à qui on a affaire (à constater d’ailleurs que ce sont très généralement les gens défendant ce genre d’idées qui n’ont pas le courage de le faire à visage découvert; pour se protéger du Covi-19 sans doute 🙂 !).

        2. Vous auriez pu ajouter que, parmi les quinze participants à la conférence de Wann See, chargés de mettre au point la “solution finale” pour régler la question juive, en 1942, douze détenaient un doctorat. Et que l’université allemande a lâchement capitulé face à la montée du nazisme. Mais pensez-vous que de l’autre còté, on était en reste? A Berkeley, les deux bombes atomiques qui ont éradiqué Hiroshima et Nagasaki, en août 1944, n’ont pas été construites par des vanniers et le projet Manhattan qui les a rendues possibles n’est pas l’oeuvre d’un flûtiste non plus. Enfin, le docteur Guillotin était le mieux intentionné des hommes, ne souhaitant qu’abréger la souffrances des suppliciés. Résultat: il en a permis la production à la chaîne. Un bienfaiteur de l’humanité, en somme.

          On pourrait spéculer ainsi longtemps sur les “bienfaits” de la science. Le monde ne cessera pas de tourner pour autant, ni l’humanité de rester ce qu’elle est, pas vrai?

    2. J’avais promis de ne pas abuser plus de l’accueil de M. Neirynck sur son blog, mais votre remarque à propos de l’université me fait rejoindre sans réserve Pierre-André Haldi, qui n’a que trop raison dans sa réponse. A vous suivre, il faudrait en effet fermer écoles et universités ou décerner leurs maturités, et pourquoi pas licences et doctorats, aux nouveaux-nés dès le berceau. Ce n’est pas une vaine boutade. En France, pays qui se targue de son ancestrale civilisation, la réforme Haby de 1975, de triste mémoire et abrogée en 2000, allait droit dans ce sens.

      Nul n’est tenu de poursuivre ses études au-delà de la scolarité obligatoire, c’est vrai. Mais régresser, est-ce la solution? La Suisse de demain se fait et se fera avec celle d’aujourd’hui, pas en rétropédalant vers un passé qu’on chercherait en vain à ériger en pur principe anhypothétique. Or, vous rêvez d’une Suisse rurale et ancestrale, aux trois-quarts illettrée, comme l’était la France d’avant 1789 ou la Russie d’avant 1917. Mais le peuple de petits, de parias, de sans-grades, d’humbles et laissés pour compte, dont vous prétendez vous faire le porte-voix, a suivi l’école obligatoire, sait lire, écrire, compter et donc, du moins peut-on le supposer, réfléchir par lui-même. C’est ce qui vous est insupportable, d’où votre dénigrement de l’école (“on n’enseigne plus l’histoire”) et maintenant, de l’université, pourtant l’une et l’autre accessibles à tous, en particulier en Suisse, dont le système éducatif sert même de modèle à l’étranger. En voulez-vous la preuve?

      En 1962, l’amiral américain Hyman George Rickover, inventeur du sous-marin nucléaire “Nautilus” qui a passé pour la première fois sous la calotte polaire, publiait un livre intitulé “Swiss Schools and Ours – Why Theirs are Better” (Les écoles suisses et les nôtres – pourquoi les leurs sont meilleures). Je cite cet exemple pour vous montrer que l’étranger a souvent plus de respect et de connaissance de notre pays que bien des autochtones pur sucre, remonteraient-ils à Winkelried ou à Werner Stauffacher.

      En parlant de Stauffacher et de ses deux compagnons, le néanderthalien de pure souche que vous êtes n’ignore sans doute pas que le Pacte de 1291 a été écrit en latin, et non en patois. Pensez-vous que les Waldstaedten étaient férus de Virgile et de Plaute? Avaient-ils même jamais fréquenté l’école? Ne leur aurait-on pas plutôt tenu la main pour rédiger ce document? Dans l’affirmative, qui? Pourquoi pas quelques juristes lombards à la solde d’entrepreneurs d’Italie du nord, qui avaient tout intérêt à transiter par les Alpes pour commercer avec les villes de la Ligue Hanséatique tout en évitant le contrôle des Habsbourg? Faites le rapprochement avec aujourd’hui.

      Comme M. Haldi l’a rappelé, notre neutralité n’est pas née “sui generis”. Peut-être n’est-il pas tout à fait inutile de rappeler aussi qu’elle nous a été imposée par les grandes puissances européennes, victorieuses de Napoléon 1er, au Congrès de Vienne, en 1815. Tout écolier le sait (oui, on enseigne encore l’histoire à l’école).

      Si nous ne nous intéressons pas à l’Europe, l’Europe, elle, s’intéresse à nous. Que préférez-vous donc, que nous trouvions avec elle un “modus vivendi” acceptable ou que, tôt ou tard, elle nous l’impose de fait, comme en 1815?

      1. @C

        J’ai répondu à vos arguments plus bas. J’ai expliqué que je ne suis pas du tout anti intellectualiste ni anti universitaire. Au contraire. Mais aussi j’ai dit pourquoi nous n’avons pas à suivre toutes les modes intellectuelles que la doxa universitaire reflète aux différents époques.

        Si vous lisez mes divers commentaires vous verrez également que, certes, j’espère que les petites gens, peut-être un peu moins éduqués, ce qui leur vaut le mépris des “sachants” , comme les trumpistes qualifiés de “bunch of deplorables” par Hillary Clinton, se réveillent et plébiscitent l’initiative pour le contrôle de l’immigration. Mais vous verrez aussi que je me suis réjoui en observant que sur ce fil de discussion plusieurs personnes intellectuellement brillantes: Olivier Caillet, Trop c trop, et d’autres, ont contré les arguments de M. Neirynck. Je pense donc que les voix des sans grades, tant méprisés, peuvent se mêler à celles de gens hautement éduqués, pour pour faire prévaloir le bon sens contre l’immigrationisme forcené des fausses élites.

        Dernier point si vous permettez: 1815. Vous nous servez un argument archifaux et éculé, qu’on trouve aussi chez l’historien François Walter: la Suisse et son indépendance n’aurait pas été voulue par la volonté des Suisses, ni d’élites suisses patriotes, mais ce serait uniquement le résultat des volontés de l’étranger qui, notamment en 1815, nous auraient “imposé” la neutralité, car cela correspondait à leur intérêt de créer un état tampon au milieu de l’Europe.

        Désolé, mais je n’accepte absolument pas cette théorie qui est totalement contraire à la vérité historique. Vous vous méprenez sur l’action de ce grand diplomate et grand homme, tout simplement, qu’était Pictet de Rochemont. Certes, il avait bien compris, avec son intelligence et son sens politique, que les puissances verraient d’un bon œil une Suisse neutre au milieu de l’Europe. Mais précisément son génie politique et son patriotisme ont consisté à promouvoir habilement cette solution politique, qui n’allait pas du tout de soi, au Congrès de Vienne où il était confronté à de grands diplomates: Talleyrand, Metternich, Castlereagh & Cie, qui auraient aussi pu se rallier à d’autres solutions comme de démembrer la Suisse entre différentes puissances. Après tout, il ne se sont pas gênés pour démembrer la Pologne, et pour soumettre la Belgique au roi protestant des Pays Bas, dont les Belges (c’est à dire la population des anciens Pays Bas espagnols catholiques) ne voulaient pas. Mais en Belgique il n’y a pas eu de Pictet de Rochemont, hélas pour les Belges.

        Donc si on veut, on peut bien dire que la solution de Pictet de Rochemont était avantageuse pour les puissances, mais encore fallait-il qu’existe une volonté politique de la part des élites suisses, en la personne de Pictet de Rochemont notamment, pour faire aboutir cette solution. Et je vous assure qu’à l’époque l’opinion publique en Suisse, qui existait, avait tres bien compris l’enjeu et soutenait à fond le plénipotentiaire Pictet. Et pendant la période 1798 1815, certes on avait dû subir les volontés de Napoléon (le moyen de faire autrement?) qui avait dicte son Acte de médiation, mais il ne faut pas oublier qu’avant 1803 il y avait eu une forte résistance, y compris armée, contre la domination française de la “République Helvétique une et indivisible”, et c’est pourquoi Napoléon, qui était intelligent, a compris en 1803 qu’il fallait tenir compte des réalités suisses. Puis en1815, quand le tyran est tombé, les Suisses ont su habilement, grâce à ce grand diplomate Pictet de Rochemont, retrouver leur indépendance.

        On voit très bien pourquoi on veut nous faire avaler là une interprétation mensongère de notre histoire. C’est parce que les intellectuels actuels, pro UE, comme François Walter, veulent nier l’existence de notre pays comme produit d’une volonté politique propre. Ils veulent accréditer l’idée que nous ne pouvons pas échapper au destin de devenir un état soumis à l’UE, cet empire illégitime, et pour cela il faut nous faire croire que toute notre histoire a toujours consisté à subir les volontés des puissances étrangères. Or rien n’est plus faux.

        Je ne veux pas ici refaire notre histoire, mais Morgarten, Sempach, Laupen, Grandson, Morat, les guerres d’Italie, l’alliance avec le roi de France après Marignan pour échapper aux Habsbourg, la politique de l’avoyer Wettstein au congrès de Münster (1648), l’habile diplomatie de Pictet de Rochemont au congrès de Vienne, le vote du peuple et des Cantons le 6 decembre 1992, etc., etc, sont des preuves évidentes, répétées, obstinées même, de l’existence d’une réelle, et farouche volonté d’indépendance de la Suisse, de son peuple et des véritables élites, tout au long d’une longue histoire qui dure tout de me depuis plus de 7 siècles. Et ce, tout en sachant que nous ne tenons pas le couteau par le manche et devons donc faire valoir notre volonté d’indépendance face a des puissances plus fortes que nous. C’est ce que nous faisons avec ténacité depuis 1992. Il y a certes un parti de l’étranger, qui prêche pour que nous renoncions à notre liberté. Mais même si on déteste la résistance souverainiste des Suisses qui s’est exprimée à travers de multiples initiatives populaires, on ne peut pas nier que cette volonté d’indépendance existe.

        Dire qu’en 1815 l’indépendance et la neutralité nous ont été “imposées”, alors qu’elles ont été intelligemment et énergiquement négociées par Charles Pictet de Rochemont, c’est comme répéter le proverbe: “si tu veux noyer ton chien (dans l’UE) dit qu’il a la rage”.

        C’est votre sentiment comme c’est celui de M. Haldi, Delaplanete, Neurynck, que nous devrions nous soumettre aux désidératas de Bruxelles, et je respecte votre opinion, mais ayez svp le fair play de reconnaître, même si vous ne partagez pas cette conception du patriotisme ni cette vision de la Suisse, que cette volonté de résistance existe. Elle est acharnée, déterminée, tenace, je la partage, et elle n’a pas dit son dernier mot.

  7. A Néanderthal et Olivier Caillet,

    Petite question: à votre avis, combien de Suisses peuvent-ils se revendiquer de souche au-delà des troisièmes ou quatrièmes générations? Voyez Genève, qui compte 40% d’étrangers: combien d’authentiques familles genevoises (les Turrettini, les Gallopin, les Naville, les Pictet, les Reverdin, les de Saussure, et j’en passe et non des moindres) reste-t-il? Faites une simple comparaison avec le système éducatif: quand mon père préparait sa matu au collège Calvin (où il avait pour camarades de classe la quasi totalité des enfants des familles ci-dessus) dans l’entre-deux guerres, cet établissement formait (et forme encore, mais guère plus que de manière apocryphe) le coeur du système secondaire genevois avec celui de Candolle et un ou deux autres. Quand j’ai commencé à y enseigner dans la seconde moitié des années 80, le Collège de Genève (cycles d’orientation, trois cycles dits “à réforme”, aujourd’hui expédiés aux oubliettes, et collèges secondaires compris) en comptait déjà plus de quarante. Qui a créé cette situation, sinon les Genevois eux-mêmes, disait Olivier Reverdin dans un contexte analogue?

    De même, l’immigration, qui l’a créée, sinon les Suisses eux-mêmes? Vous ne voulez pas être débordés par les Aborigènes du Gondwana? Pourtant, vous ne crachez pas sur les autoroutes, les voies de chemin de fer et les immeubles qu’ils ont construits à la force de leurs bras et à la sueur de leur front, ni sur l’assistant anesthésiste syrien ou congolais qui vous endort pour que votre opération du genou ou de la hanche se fasse sans douleur Quand j’étais étudiant, je donnais des cours de latin à un jeune Sénégalais qui avait rédigé, à treize ans, un mémoire d’une vingtaine de pages sur Saint Augustin, entièrement en latin. A côté de la copie que je devais digérer de mes élèves néanderthaliens pur sucre du cycle, à cette époque, le lire était pour moi un vrai bain d’Epiphanie.

    Vous qui n’avez rien eu à faire pour devenir Suisses, croyez-vous l’être de droit divin? On ne naît pas Suisse, on le devient ou, pour parodier Tetullien, “fiunt Helvetii, non nascuntur”.

    A bon entendeur…

  8. Les exemples de migrations massives et réussies ne manquent pas, la plus récente historiquement était celle des européens entre 1820 et 1920 – 55 millions – quand la misère frappait ici et les USA étaient demandeurs, Ils ouvraient de nouvelles terres et c’était win win, comme il aurait dit le CF Parmelin, pour tout le monde.
    L’autre type de migration qu’on peut appeler « pousse toi, je prends ta place » n’a pas existé avant Mitterand de 1981, qui pensait que l’Afrique et l’Europe est un seul bloc économique.
    Nous assistons à un envahissement, n’ayant pas peur des mots, de peuples très différents, haineux, (il ne faut pas généraliser non plus) qui justifient leur fainéantise et leur criminalité, par leur désir de vengeance des descendants des méchants blancs. Ce mouvement pousse les européens à avoir peur de l’avenir et à ne plus se reproduire suffisamment. C’est le modèle que l’auteur du BLOG ne propose, cerise sur le gâteau, il nous annonce que nous ne pourrions rien faire, et qu’au contraire, il faut s’estimer heureux pour assurer notre avenir.
    Suis blanc de peau, j’ai un rêve ; d’immigrer en Afrique de l’Ouest, où le climat est tempéré et stable toute l’année, où les terres sont très fertiles et l’eau et les mers océaniques ne manquent pas. Les opportunités sont considérables sur ledit continent pour autant que la natalité se calme. Il faut impérativement créer les conditions et l’aide financière et technique nécessaire pour vitaliser des terres nouvelles en Afrique, construire des usines et une économie solide pour ramener chez eux nos frères africains qui seront mieux dans leurs environnements là-bas et nous dans le nôtre ici. Ainsi les européens de l’UE resteront chez eux et ne viendront plus aussi massivement chez nous en Suisse pour nous piquer nos emplois.

  9. @CROMAGNON

    Je vous reconnais volontiers ce mérite, que vous partagez avec Pierre André Haldi, d’avoir de la culture. C’est normal pour un professeur de latin. Mais ça fait quand-même plaisir.

    J’ai beaucoup apprécié votre évocation du collège Calvin dans votre jeunesse. Une confidence: j’appartiens aussi un peu à ce milieu que vous avez côtoyé au collège. Mais j’ai été étonné que vous mentionniez une famille Gallopin à l’égal des Turrettini, Pictet, de Saussure ou de Candolle. Tout de même il y a une nuance. La famille Gallopin, honorable famille d’horlogers, n’a jamais été noble contrairement aux autres que vous citez. Mais c’est égal, ne soyons pas snobs. C’est aussi une bonne famille. D’ailleurs, soit dit pour vous répondre ainsi qu’à René Ulrich, ces familles patriciennes ne représentent pas le peuple suisse, ni genevois, qui est menacé dans son existence et pour lequel je me fais du souci. Ces familles là ont toujours été, et continuent d’être une infime minorité, qui a toujours su surnager dans la haute société, et à Genève les vieux Genevois comme eux conservent quelques positions enviables dans la finance, etc. D’ailleurs, cher Cromagnon, le collège Calvin est resté le fief de ces vieilles familles plus longtemps que vous ne pensez. Encore dans les années 80 c’était le cas et ça l’est peut-être encore un peu aujourd’hui, sauf qu’on y enseigne plus le latin et ça c’est bien regrettable. Beaucoup de rejetons de l’ancienne rue des Granges n’y habitent plus car ils n’en ont plus les moyens. Ils sont souvent appauvris, mais ils surnagent quand même tant bien que mal. Je ne suis pas trop en souci pour ceux-là.

    En revanche, ceux qui sont menacés, vraiment menacés, ce sont ceux issus de familles populaires d’ouvriers, artisans, paysans, petits commerçants, etc. Eux, c’est à dire la petite classe moyenne et le petit peuple, suisse, qui existe toujours et qui souffre, sont carrément laminés par l’immigration, le dumping social et bientôt la crise. Eux, ils comptent pour beurre, ils rasent les murs dans leur propre pays dont ils peuvent bien se demander si c’est encore leur pays quand on voit le mix ethnique qu’on croise dans la rue, c’est vrai. Eux, personne ne se soucie de leur sort, en tous cas pas le monde politique et surtout pas la gauche rose verte. Ce sont ces petites gens là qui subissent une véritable épuration ethnique par l’immigration de masse. Les préjugés méprisants de la doxa et des nantis, sont impitoyables pour eux. On n’a pas le droit de se soucier du sort des “petits blancs” comme eux. Si on le faisait on serait immédiatement accusés de racisme et de xénophobie. Il y a là un mépris de classe qui se drape de bons sentiments antiracistes, mais qui n’est que du mépris de classe bourgeois, et qui est effrayant. Ce petit peuple là, le petit peuple suisse, si on veut être bien vu, on se doit de l’insulter, de le mépriser et de les considérer comme la “Suisse d’en bas” qui n’a qu’à crever la bouche ouverte pendant qu’on est envahis par des migrants et faux réfugiés venus d’Afrique, d’Afghanistan, de Syrie et, sur le marché du travail, par les demandeurs d’emplois bien formés et bon marché, venus de la libre circulation libre exploitation. Les petits blancs suisses, tout le monde les a abandonnés. Ils passent en dernier.

    Personnellement j’espère que tous les petits blancs suisses vont se réveiller et se déplacer en masse le 27 septembre, pour damer le pion à leurs compatriotes mieux lotis, idéologiquement conformistes, mondialistes et pro européens, qui les ont lâchés et trahis et qui ne ressentent même plus la moindre sympathie pour eux.

    J’avoue que je suis écoeuré par la manière dont, même vous, Cromagnon, au fond vous méprisez ces gens là qui sont pourtant vos compatriotes. Cela m’attriste profondément.

    1. Je me doutais bien que l’évocation de la votation de septembre soulèverait une controverse. Les commentaires permettent de revenir sur l’essentiel du blog.
      Tout d’abord l’argument sans cesse ressassé du travailleur suisse licencié pour le remplacer par un étranger moins bien payé. Il existe des mesures légales d’accompagnement pour éviter que ce phénomène se généralise. Si l’on peut trouver des cas individuels, ce n’est pas un phénomène d’ampleur car le taux d’occupation de la population en âge de travailler est un des meilleurs au monde, supérieur à celui de nos voisins. D’autre part le revenu par tête d’habitant est lui aussi un des plus élevés au monde. Il n’y a donc pas sous-enchère salariale “de masse”. Il n’y a pas de menaces sur l’emploi des Suisses.
      Par ailleurs le schéma d’un complot ourdi par une classe supérieure qui ne tiendrait aucun compte des Suisses d’en bas ne tient pas dans un pays de démocratie. Le parlement et le Conseil fédéral sont élus. Ce dernier comporte même deux conseillers UDC. La thèse du complot est un oreiller de paresse intellectuel qui permet de tout expliquer sans en venir aux causes réelles.
      Celle-ci sont d’abord la dénatalité suisse. Ensuite le haut niveau de l’économie qui en fait un pays riche, attractif pour les travailleurs les plus qualifiés. Ne laissons pas aux administrations le soin de filtrer les immigrants. Ce sera une loterie.

      1. Le chômage en Allemagne et en Angleterre sont plus bas qu’en Suisse selon la méthode de calcul du BIT, sans évoquer l’Irlande, le Luxembourg, la Pologne, la Tchéquie, les pays nordiques, etc. Si la France a choisi par stupidité politique de se “Somaliser”, rien ne nous oblige à se comparer à elle pour dire que le chômage est plus bas chez nous. Pour mesurer la richesse d’un peuple il serait préférable de ne pas comparer des PIB, trompeurs à cause de la force de la monnaie suisse, mais plutôt, l’évolution du “revenu net disponible par ménage” et ce chiffre n’a pas augmenté (moins l’inflation) depuis 2002 chez nous, alors que dans les autres pays de l’OCDE il explose à la hausse depuis plusieurs années. Une banque à Genève paye ses cadres 5’000.- francs par mois (je vous envoie son nom sur votre boite email) alors qu’il aurait été inimaginable de payer moins que 8’000.- voire 10 et 12 mille il y a dix ans. Nos jeunes ne trouvent plus de travail chez eux. Si vous prenez le patron de Nestlé et un panier de 40 nettoyeurs de surface, la moyenne de leur 41 salaire est parmi le plus haut du monde. Personne ne met en cause les étrangers qualifiés, au contraire, la Suisse, pour plaire aux naufrageurs de l’Europe de Bruxelles, est capable de renvoyer un iranien qui a étudié à l’EPFL par ce qu’il n’est dans le premier cercle des pays d’immigration vers la Suisse. Ne défendez pas une cause injuste Monsieur SVP, cela ne vous empêcherait pas de mettre le Champagne au frais, vous allez gagner le 27 septembre puisque le chômage est bas chez la majorité suisse-alémanique, et n’oubliez pas de remercier, pour son coup de pousse, M. Blocher avec sa demande scandaleuse de pension quelques semaines avant la votation.

        1. J’ai fait modifier la loi qui met depuis sur le même pied tous les étrangers, UE et hors UE, diplômés des universités suisse en leur donnant six mois pour trouver un emploi avant de devoir quitter le pays.
          Le chômage est un indicateur imprécis car la définition du chômeur dépend de la loi qui varie de pays à pays. Il ne dit pas quelles sont les personnes qui n’ont jamais trouvé d’emploi ou qui n’ont pas essayé d’en trouver. En revanche le taux d’activité auquel je me réfère dans mon blog dit quel est la proportion de personnes en âge de travailler qui ont un emploi. Et là nous sommes les champions du monde après l’Islande.

    2. Monsieur Neirynck a répondu en tout point point à vos propos, qui n’engagent que vous eu égard à ceux que vous appelez les “petits blancs” – qui tient à leur encontre un discours méprisant et hautain? – et sur l’absurde théorie du complot. En effet, les cadres légaux existent qui permettent de contrôler dumping salarial et favoritisme partisan, ceci grâce à la solidité de nos institutions. En quoi vos propos alarmistes les renforcent-elles?

      D’autre part, au risque de vous décevoir quant à mon prétendu mépris pour mes compatriotes “petits blancs”, pendant ma période d’enseignant au cycle d’orientation et au collège, ils ont constitué l’essentiel de mes classes. Et je peux vous assurer que j’y ai connu parmi les élèves les plus attachants et capables qui, comme le relevait à juste titre un de mes anciens professeurs, auquel j’avais fait part de mes premières désillusions d’enseignant, ont du mérite d’être aussi sympathiques. Ils ont été et seront toujours pour moi, qui n’en ai pas eu, un peu mes enfants. Je ne connais aucun(e) de mes ancien(ne)s collègues enseignant(e)s pour qui il en allait autrement. Vos allégations sont donc infondées.

      Par ailleurs, même sous la pression imbécile et débilitante des “utilitaristes” de tout poil, je doute fort que le latin ne soit plus enseigné au collège de Calvin. Ne rejoindriez-vous pas ceux qui se lamentent depuis toujours que l’école n’enseigne plus rien?

      Comme mes ex-collègues, je pourrais vous citer plus d’une de mes expériences passées à ce sujet, mais je m’en voudrais d’abuser de l’accueil déjà très large que nous accorde M. Neirynck sur son blog. Voici plus de quinze ans, avec toutes les maladresses d’un débutant, j’ai publié un premier livre – qui est en fait plus un pamphlet qu’un livre – à ce sujet, texte qu’il a eu la grande gentillesse de commenter (peut-être s’en souvient-il). Ce premier livre, refusé par la plupart des éditeurs, est aujourd’hui tout à fait dépassé. J’en prépare un autre, qui s’efforce de tenir compte du contexte actuel et étendu à la recherche (ma dernière activité). Mon pamphlet n’a pas moins circulé pendant quelques temps sous le manteau, en quelque sorte en “samizdat”, et même été plagié par… d’anciens collègues – preuve qu’il n”est pas tout à fait passé inaperçu.

      J’y montrais, entre autres, que ce n’est pas tant la classe bourgeoise que vous décriez, qui méprise le peuple des “petits blancs” que ceux qui affirment à force de grandes déclarations publiques lutter pour sa défense et ses droits – vous y faites, mais avec maladresse, d’ailleurs allusion vous-même. Ce sont eux les vrais exploiteurs du peuple. Mais, encore une fois, nous avons la chance de bénéficier d’institutions qui mettent des garde-fous à de telles dérives. Les dénigrer n’apporterait rien.

      Pour le reste, cher Néanderthal, plus je vous lis, plus je suis convaincu qu’en dignes descendants des hommes des cavernes – en particulier, de celle de Platon – nous tirons sur la même corde, mais pas toujours dans le même sens.

      Sans rancune, je l’espère.

  10. Avis d’un lecteur pour qui les questions théologiques sont plus importantes que les autres: je demande à voir des preuves que Neandertal est capable, en dehors d’une influence possible de Sapiens, d’une activité spirituelle comme des œuvres artistiques (c’est-à-dire non utilitaires) et des rites d’enterrement. D’autre part, je signale qu’il y a une autre hypothèse sur l’origine de l’homme comme couple primitif, c’est celle d’un être spirituel, créé dans un monde spirituel, et qui s’est matérialisé sur la terre à la suite de sa “chute”. Il s’est ensuite uni à des créatures “animales” (> Sapiens en Afrique, Néandertal en Europe, etc.). Tolkien, qui est peut-être le plus grand penseur catholique du XXe s., a très bien illustré cela dans sa saga “mythologique”.

    1. Tolkien est un écrivain de talent qui a renouvelé la veine mythologique. Celle-ci exprime quelque chose de la réalité spirituelle mais elle ne peut être prise au pied de la lettre comme le récit de ce qui s’est passé.
      Idem pour Neandertal. La paléontologie est une science qui progresse considérablement ces derniers temps. La vision de Neandertal a changé. Pourquoi n’aurait-il pas une vie spirituelle, si les indices s’accumulent ? Qu’est-ce que la théologie a à dire sur ce qui s’est passé. Le récit de la Genèse n’a aucune prétention historique ou scientifique : c’est une épopée mythologique. Elle exprime quelque chose mais elle n’est pas à prendre au pied de la lettre.

  11. Merci à M. Neyrinck d’avoir rappelé les connaissances d’une science paléo -anthropologique évolutive les plus récentes (pascalpick.fr) pour tenter d’expliquer ces migrations qui inquiètent certaines personnes alors que cela fait partie de nos gènes. On aurait aussi pu mentionner, pour simplifier, que notre culture «helvète » est issue de l’influence historique d’une domination romane, de migrations germaniques et du christianisme (F. Walter, 2011, Éditions P.U.S). Ainsi va le monde, depuis la nuit des temps, et la Suisse ne peut y échapper. L’enseignement scolaire de l’histoire, au sens large, devrait peut être revoir ses fondamentaux.
    Je crois personnellement que c’est en participant activement à une large et nouvelle construction « politique, économique et sociale » que l’on défendra le mieux notre terre. Notre devoir civique est donc d’aller voter. J’encourage nos jeunes concitoyens à en faire de même, pour leur avenir.

    1. “Je crois personnellement que c’est en participant activement à une large et nouvelle construction « politique, économique et sociale »”. Très justement vu et exprimé. Comme je l’ai écrit plus haut, la construction européenne participe du même constat que celui qui a vu trois petites vallées alpines décider de s’unir au XIIIème siècle, celui que “l’union fait la force”. A notre époque, l’échelle a changé, ce sont les grands blocs politico-économques qui sont en compétition. Et le choix qui nous est donné est de rester divisés et faibles au niveau des nations (l’équivalent des “vallées” au XIIIème siècle), soumis de fait aux influences et pressions des autres grandes puissances mondiales (dire que 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, il y a encore des bases militaires US en Europe !), ou d’unir nos forces avec les voisins dont nous partageons culture, langue et l’essentiel des valeurs morales et éthiques, pour conduire une politique libre et indépendante (qui ne veut pas dire nécessairement antagoniste avec les grandes puissances susmentionnées, mais non-soumise). On nous accuse souvent, nous les pro-Européens, de traîtrise vis-à-vis de la Suisse (comme si on pouvait être traître à ce que l’on est; je suis par exemple foncièrement Vaudois, et même un peu Bernois par les origines de ma famille, ET Suisse, ET Européen, de naissance!), pour moi, c’est ceux qui oeuvrent à affaiblir leur propre continent que l’on pourrait qualifier de “traîtres” au service de puissances étrangères, dans un contexte de lutte de celles-ci pour l’hégémonie au niveau mondial! Mais certains “Néanderthaliens” semblent ne pas avoir encore compris dans quel monde nous vivons AUJOURD’HUI ☺ !

  12. @CROMAGNON

    >Vous qui n’avez rien eu à faire pour devenir Suisses, croyez-vous l’être de droit divin?

    Certainement pas !

    Et ce d’autant moins, que j’ai travaillé (et travaille encore) dans des milieux essentiellement multinationaux et multiculturels dans lesquels les employés de nationalité suisse sont souvent largement minoritaires. Il m’est même arrivé d’être le seul suisse du département dans lequel je bossais.

    Je m’entends d’ailleurs en général assez mal avec mes compatriotes avec lesquels je ne partage que très peu de valeurs.
    Je suis un libéral dans l’âme, indépendant depuis près de vingt ans, qui a voté pour la libre circulation en mai 2000.

    Et pourtant je voterai oui le 27 septembre.

    Aucune contradiction dans tout cela car, après avoir travaillé sur les cinq continents et avoir goûté quelques temps à l’expérience de l’expatriation, je pense avoir dépassé le romantisme « sans-frontiériste », même s’il s’appuie sur d’érudites considérations sur la préhistoire et la génétique. Car ce sur quoi nous devrons voter se passe actuellement, au XXIème siècle, et pas au temps de Napoléon ni à l’époque des migrations d’Homo Sapiens.

    Je rejoins également la thèse de Régis Debray qui considère que l’absence de frontière renforce la construction de murs dans les têtes et dans la réalité.
    Je pense donc que les populismes, de gauche comme de droite, fleurissent PARCE QUE les frontières n’existent plus et parce que leur disparition ne profite qu’à une minorités de privilégiés ou d’extrémistes, comme le relève très justement NEANDERTHAL.

    @PIERRE-ANDRÉ HALDI

    Dans un monde qui bascule vers un mercantilisme agressif, il y a deux solutions : soit être très grand et très fort comme la Chine ou l’Inde, soit être petit et agile comme la Suisse. Hors, pour l’instant, et je pense pour encore longtemps, l’Europe n’est et ne sera pas en mesure de mettre en place des frontières crédibles à même de protéger ses populations et son économie de l’activisme économique conquérant des grandes puissances.

    Que les motivations de l’UDC soient douteuses, cela me paraît évident. Mais je rappelle que nous sommes, encore pour l’instant, en démocratie et que la mise en œuvre des modalités de cette initiative, si elle est acceptée, fera l’objet de débats âpres et certainement houleux au parlement et de transactions compliquées avec l’Europe. Mais elle aura le mérite de clarifier la position de la Suisse dans ce monde brutal et en perpétuel changement.

    C’est, il me semble, l’occasion pour ce pays de sortir de ses zones de confort et d’affronter notre époque les yeux dans les yeux, au-delà du lyrisme pro-européen des uns et du maintien à tout prix des prébendes des autres.

    1. “… soit être petit et agile comme la Suisse”, dans l’idéal, oui, mais toute notre histoire, et même l’Histoire avec un grand “H” plus généralement, montre que les “petits”, si malins soient-ils, finissent toujours d’une manière ou d’une autre par être sous l’emprise des “gros”. Je répète d’ailleurs que c’est bien pour ça que nos ancêtres de 1291. à l’échelle de leur époque, ont décidé qu’ils seraient plus forts et moins susceptibles de subir l’oppression de leurs puissants voisins en s’unissant; ce principe reste vrai aujourd’hui, mais on a changé d’échelle. Autre rappel, on a vu comment la petite Suisse isolée pouvait tenir tête aux “grands” dans les deux cas du secret bancaire et des fonds juifs en déshérence par exemple, où nous n’avons pas eu d’autre alternative que nous “coucher” dès que les USA en particulier ont fait les gros yeux. Le “petit village gaulois qui résiste seul à l’envahisseur romain”, c’est amusant dans les bandes dessinées, … et à condition de disposer de la potion magique ☺, mais dans le monde réel, c’est un peu différent.

      1. > on a vu comment la petite Suisse isolée pouvait tenir tête aux “grands”

        En comparaison, la grande Europe a en effet une capacité de résistance exceptionnelle face aux pressions de l’extérieur :

        • Rachat par la Chine de tout ou partie de 13 ports en Europe (https://www.letemps.ch/economie/pekin-assoit-presence-cotes-leurope)
        • Dépendance de l’Europe aux caprices de la Turquie avec le chantage à l’immigration d’Erdogan (https://www.letemps.ch/monde/frontieres-turques-resteront-ouvertes-attendant-une-reponse-concrete-lue)
        • Déconfiture de l’Europe face à la puissance d’Apple (https://www.letemps.ch/economie/apple-un-desaveu-bruxelles)
        • Chantage des pays de l’Est qui imposent à l’UE leurs systèmes illibéraux en jouant sur les contre-offres de la Chine et de leur projet de «Route de la soie» (https://www.tdg.ch/monde/pekin-seduit-europe-lest/story/16003659)
        • La RGPD (Règlement général sur la protection des données) contrée par le CLOUD Act américain (https://www.oodrive.fr/blog/reglementation/cloud-act-rgpd-impacts-protection-donnees/) compte tenu que la quasi-totalité des réseaux sociaux sont d’origine américaine.

        … et tant d’autres exemples qu’il serait laborieux d’énumérer ici.

        Ne dit-on pas qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné ?

        1. Tous les exemples que vous citez montrent seulement que nous n’avons PAS ENCORE ASSEZ d’Europe, et pas le contraire! Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, la construction européenne est encore imparfaite, et il faut donc oeuvrer à la rendre plus forte et plus efficace, pas à la “bazarder” pour être encore plus faible et soumis pieds et poings liés aux autres grandes puissances (qui ne demandent d’ailleurs pas mieux)! L’UE n’a que quelques décennies d’existence; la Confédération helvétique a nécessité près de 6 siècles (Constitution de 1874, voire même 7 siècle si on prend la dernière version de 1999) pour atteindre une certaine maturité et stabilité institutionnelle. Un peu de patience et d’indulgence, mais surtout d’esprit constructif, pas destructeur (pour ne proposer à la place que les vieilles recettes du passé, qui ont conduit notre continent deux fois à la catastrophe)!

          1. Votre foi pro-europeenne est touchante, mais c’est helas trop tard,
            pays pingres ou cigales.

            Le monde a change, sans que les europeens ou encore les americains s’en rendent compte.

            Too late!!!! (on dit, non?)

          2. P.S. Les suisses en sont, eux, a savoir comment defendre leur territoire avec cinquante coucous, c’est de bonne vieille guerre Guisane 🙂

          3. « Un peu de patience et d’indulgence, mais surtout d’esprit constructif »

            D’aucuns ne manquent ni de patience ni d’esprit constructif, soyez-en sûr :

            • Certaines banques ont des relations étroites et « constructives » avec l’UE (https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/barroso-chez-goldman-sachs-pourquoi-c-est-un-gros-doigt-d-honneur_1811464.html) en « recrut[ant] ou “form[ant]” des anciens ou futurs membres des hautes instances européennes »
            • Certaines puissances également, qui peuvent faire montre de beaucoup de patience (https://asiepacifique.fr/chine-lobby-bruxelles-ue-europe/), même si l’Europe fait parfois les gros yeux (https://asiepacifique.fr/ue-chine-offensive-chinoise-europe-voit-rouge/)

            Quant à la garantie de paix, je ne saurais trop vous recommander la lecture de l’ouvrage « Les vingt prochaines années, l’avenir vu par les services de renseignement américains » (Editions des Arènes 2017 https://www.payot.ch/Detail/les_vingt_prochaines_annees___lavenir_vu_par_les_services_de_renseignements_americains-bruno_tertrais-9782352046295), dont voici quelques extraits :

            « L’horizon 2035-2037 : trois scénarios (…) très différents en apparence, ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ont pour point commun d’annoncer implicitement la fin de l’ordre libéral édifié après la fin de la Seconde Guerre mondiale (…)
            • «Un monde d’archipels» (îles) décrit une planète en proie au protectionnisme et à l’isolationnisme (…)
            • «Un monde de sphères d’influence» (Orbites) et régi par les nationalismes et l’impérialisme, voire le retour à des blocs régionaux. (…)
            • «Un monde de communautés» (Communautés) est le plus original des trois : c’est un scénario dans lequel les Etats auront moins de pouvoir, contrairement aux villes, aux entreprises, aux réseaux, aux Eglises, aux associations (…)

            « Synthèse. Tendances mondiales et implications clés jusqu’en 2035
            • Les riches vieillissent, pas les pauvres (…)
            • L’économie mondiale est en transformation (…)
            • La technologie accélère le progrès mais provoque des discontinuités (…)
            • Les idées et les identités conduisent une vague d’exclusions (…)
            • Gouverner devient plus difficile (…)
            • La nature des menaces évolue (…)
            • Le changement climatique, l’environnement, les problèmes de santé, demanderont une attention particulière (…)

            (…) Ces tendances convergeront à une vitesse qui s’accélère pour compliquer le gouvernement et la coopération, et pour modifier la nature du pouvoir, altérant en profondeur le paysage mondial. (…) Au sein des Etats, l’ordre politique restera fuyant et les tensions élevées tant que les sociétés et les gouvernements n’auront pas renégocié leurs attentes réciproques (…)»

            « Les tensions qui s’exacerbent en Europe et les doutes sur sa future cohésion procèdent d’institutions mal adaptées à ses défis économiques et sécuritaires. Les institutions de l’UE établissent une politique monétaires pour les pays de l’Eurozone, mais les capitales des Etats conservent leur responsabilités en matière d’impôts et de sécurité. Cela laisse les membres le plus pauvres crouler sous les dettes, avec des perspectives de croissance réduites, et chaque pays déterminer son approche personnelle de la sécurité. La frustration de la population envers l’immigration, la croissance ralentie et le chômage vont alimenter le nativisme et une préférence pour les solutions nationales aux problèmes du continent.

            Perspectives : l’Europe sera sans doute confrontée à des chocs additionnels ; les banques sont toujours inégalement capitalisées et régulées ; la migration à l’intérieur de l’Europe et venant de l’extérieur se poursuivra ; et le Brexit encouragera les mouvement régionaux et séparatistes dans d’autres pays d’Europe. Le vieillissement de la population européenne sapera le rendement économique, fera basculer la consommation vers les services (comme la santé) et la détournera des biens et des investissements. Le manque de main-d’œuvre jeune réduira les revenus de l’impôt, embrasera le débat sur l’immigration pour soutenir l’emploi. L’avenir de l’UE reposera sur sa faculté à réformer ses institutions, créer des emplois et de la croissance, restaurer la confiance dans ses élites et affronter les préoccupations du public qui craint que l’immigration modifie radicalement les cultures nationales.

            (…) Il pourrait en résulter un Occident focalisé sur lui-même tel qu’on ne la pas connu depuis longtemps, qui évitera les aventures extérieures coûteuses tout en expérimentant des solutions aux questions de limitations fiscales, de démographie et de concentration des richesses. Cette vision vers l’intérieur sera plus aigüe dans l’Union européenne, absorbée par les questions de gouvernance et les défis intérieurs.
            Les divisions internes de l’Union européenne, ses problèmes démographiques et ses performances économiques moribondes menacent son statut de joueur mondial. Dans les cinq années à venir au moins, le besoin de restructurer les relations européennes à la lumière de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l’UE sapera l’influence internationale de la région et pourrait affaiblir la coopération transatlantique. Pendant ce temps, le rejet partiel de l’immigration par les populations de la région minera le poids politique interne des leaders politiques européens. »

            Le monde réel disiez-vous ?

  13. Magnifique autogoal! Je présume que cet article prétend défendre la libre circulation des personnes sur laquelle nous allons bientôt voter. Or, son titre laisse clairement penser qu’il milite pour la disparition pure et simple des frontières.
    Allez demander aux Italiens s’ils ont envie que l’Italie soit déclaré pays ouvert comme on a pu déclarer des villes ouvertes? Pour sûre, voilà une capitulation dont aucun citoyen ne veut en tous temps et en tous lieux.

  14. Cela dit, M. Neirynck, même si j’apprécie votre article sur la nature humaine et ses origines, le fait de les mêler à la politique, on atteint vite les limites.

    Car à part migrer, il y a d’autres éléments de la nature humaine dont certains que notre société moderne tente de se débarrasser, comme par exemple la domination par la force (le sexe masculin reste le sexe dominant dans toutes les civilisations et les époques) ou sa détermination à exterminer des espèces animales (comme par exemple la récente étude de Sander van der Kaars qui démontre il y a 45’000 ans en Australie, que des grands mammifères herbivores ont rapidement disparu suite à l’arrivée de l’Homme sur le continent).

    En résumé, en vous basant sur la nature humaine, je ne pense pas que vous puissiez justifier le droit de migrer, sans considérer équitablement le droit de dominer les femmes ou le droit de braconnage, pour ne citer que ces deux exemples.

    Je pense que pour la votation du 27 septembre, il vaut mieux que l’on se tienne aux arguments économiques et géopolitiques.
    Bien cordialement.

    1. Les différents droits ne s’excluent pas mutuellement. Ils ont été découverts au fil de l’histoire. L’égalité des sexes n’a été découverte que récemment. Mais le droit de migrer n’est à ranger avec le machisme. Le droit de migrer est enraciné dans la nature humaine dès son origine. Au nom de quoi des frontières hermétiques ont été établies pour interdire à chaque être humain de se déplacer librement? La Nation, l’Etat, le pays ont-ils des droits plus respectables que l’égalité de tous les hommes face à la liberté de se déplacer? Certaines circonstances, comme une épidémie, une guerre, une famine peuvent déroger à ce droit, mais ce sont des exceptions temporaires. Sommes-nous tout à fait dans le fil des droits humains lorsque nous interdisons à des réfugiés de pénétrer sur notre territoire? N’est-ce pas recommencer ce qui s’est passé durant la dernière guerre où les Juifs refoulés en sont morts dans des circonstances atroces? N’avaient-ils pas plus de droits à franchir la frontière pour survivre que n’en avaient ceux qui les en empêchaient? Et cela vaut pour ceux qui franchissent aujourd’hui la Méditerranée.
      Certes les arguments économiques peuvent et doivent être utilisés dans la campagne contre l’initiative qui sera votée en septembre. Mais ce n’est pas seulement une affaire de gros sous, d’intérêt économique de la Suisse, de bonnes relations avec le reste du continent. C’est bien plus que cela. C’est l’appel à un droit fondamental.

      1. Une personne contrainte de migrer en n’aura que faire de l’égalité des sexes tant que sa situation extrême ne sera pas résolue. Mais vous avez raison que l’on ne peut pas comparer le machisme au droit de migrer.

        Les frontières hermétiques sont effectivement une invention occidentale du XXe siècle, mais c’est aussi le cas pour les droits humains. Bien que je sois fondamentalement convaincu des valeurs des droits humains, je suis néanmoins conscient que l’afflux migratoire dans une minuscule surface de 41’000 km2 avec déjà 200/hab par km2 n’est absolument pas naturel et que cela va surtout devenir un vrai challenge pour maintenir une société stable, égalitaire, et surtout libre.

        En outre, l’initiative que l’on votera en septembre ne propose pas de remettre en question la nature humaine de migrer, mais de revenir seulement 20 ans en arrière. Il ne me semble pas qu’avant la signature de l’accord Schengen il était impossible de migrer en Suisse.

  15. Il n’existe pas de droit fondamental à envahir le territoire d’un peuple.

    Les cas de détresse sont des cas particuliers. Mais c’est une honte de comparer les pauvrs Juifs en détresse de l’époque de la 2ème guerre mondiale avec ces Africains qui dealent du shit dans les rues à Lausanne après avoir menti sur leur pays d’origine, où ils ne sont nullement persécutés, et avoir détruit leurs papiers d’identité pour que les services de madame Sommaruga qui ont les mains liées par des accords internationaux ineptes, ne puissent pas les expulser. Les organisations juives devraient protester contre la relativisation de l’Holocauste scandaleuse que constitue la comparaison entre ces situations et celles de leurs coreligionaires pendant la guerre.

    D’ailleurs, en ce qui concerne le refoulement des Juifs à la frontière suisse pendant la guerre, M. Neirynck aurait avantage à lire les travaux récents des historiens Heny Spira et Ruth Fivaz-Silbermann, ainsi que ceux de Serge Klarsfeld lui-même. Il apprendrait que la politique suisse pendant la guerre n’était pas ce dont nous accusent les ennemis de notre pays.

    Ce qui me fait le plus plaisir c’est de lire les commentaires de Trop c trop, Olivier Caillet, Nicolas Besson et Gwaskell. Car on voit que ce sont des personnes ayant un haut niveau de formation et cultivées. Tout particulièrement je note les réflexions de Trop c trop qui démontre, chiffres à l’appui, la réalité du chômage en Suisse et la fausseté des statistiques ainsi que la dégradation effrayante des conditions des cadres bancaires notamment, depuis dix ans.

    Il y a donc aussi beaucoup de gens appartenant à l’élite professionnelle et intellectuelle qui voient clair et ne sont pas dupes de la doxa qu’on lit dans le journal Le Temps.

    Olivier Caillet nous explique qu’il avait voté oui à la libre circulation mais qu’il a changé d’avis. Je me suis renseigné et j’ai trouvé le site internet d’Olivier Caillet (qui poste des commentaires sous son propre nom, mais je tiens à dire que c’est parfaitement mon droit de préférer un pseudonyme pour des raisons personnelles). Eh bien j’ai vu qu’Olivier Caillet est un globe trotter polyglotte cadre supérieur d’entreprises qui est devenu entrepreneur.

    Tout cela nous montre que ce ne seront pas seulement “a bunch of deplorables” comme aurait dit Hillary Clinton, qui voteront oui à cette initiative. Et en plus ces personnes sont très critiques envers l’UDC et son attitude hypocrite dans cette affaire. Donc les gens ne sont pas manipulés par les slogans partisans. Ils réfléchissent mûrement et se prononcent sur la base des réalités.

    Je pense que Trop c’est trop, Olivier Caillet et les autres commentateurs lucides ci-dessus sont dans la vie active. Ils comprennent donc mieux la situation réelle que les intervenants qui partagent les vues de M. Neirynck et que je soupçonne d’être retraités. Il n’y a aucune honte à être retraité, bien entendu, mais quand on l’est on ne peut pas percevoir les réalités du marché du travail comme si on était encore dans la vie active. Dans ces conditions on est plus sensible à l’attrait de l’idéologie sans-frontièriste irréelle.

    Tout cela me redonne espoir qu’une majorité de citoyens actifs, non idéologiques et aux prises avec la réalité économique sauveront la Suisse envers et contre tout, surtout contre le discours dominant.

  16. @C

    Où avez-vous lu que je serais contre les universités?

    Absolument pas. D’ailleurs mon père, mon grand père et mon arrière grand père ont été des professeurs d’université. Donc ce serait impossible pour moi d’être contre les études universitaires.

    Ceci ne veut pas dire que n’importe quel enseignement est valable du moment où il est dispensé dans une université. Oui, il faut bien dire que la qualité de l’enseignement universitaire et d’ailleurs de l’enseignement en général, s’est dégradée dans les dernières décennies. Il est de fait que toutes sortes de doctrines n’ayant aucune valeur scientifiques, comme les études genre par exemple, et bien d’autres doctrines, ont été promues par un système universitaire dévoyé, alors qu’en réalité ce sont des concepts idéologiques de décadence ayant pour but la destruction radicale de la civilisation.

    Il y aurait beaucoup à dire aussi sur le fait – incontestable sauf pour ceux qui préfèrent mettent leur tête dans le sable comme des autruches -, que dans la plupart des facultés de science humaines, sociologie, histoire, etc., notamment, a eu lieu une opération technique d’infiltration marxiste. Aujourd’hui dans la plupart des départements d’histoire et de sociologie en Suisse il y a une véritable dictature exercée par des soviets de professeurs marxistes qui interdisent aux éléments de droite toute promotion académique.

    Le jour viendra où tout le monde reconnaîtra que tout ça, c’est à dire la domination du politiquement correct marxiste, c’étaient des impostures.

    1. Loin de penser que les universités se sont dégradées, j’estime au contraire qu’elles se sont améliorées considérablement. C’est évident pour l’EPFL et l’UNIL que j’ai sous les yeux.
      Vous mettez spécifiquement en cause l’enseignement des sciences de l’homme et vous attribuez cette dégradation à un complot marxiste. Or il n’y a plus grand monde à se dire encore marxiste. Les promotions académiques se décident sur la valeur scientifique des candidats et non sur leurs opinions, leur confession ou leur appartenance à un parti. C’est une question de survie dans un univers académique très compétitif. L’EPFL n’arrête pas de recruter d’excellents chercheurs issus du monde entier et se classe aux premiers rangs des évaluations mondiales.
      Les facultés de sciences humaines décrivent la société telle qu’elle est, plaisante ou non. Les études de genre n’emplissent pas les programmes et elles correspondent à une évolution réelle de la société qui comprend mieux l’homosexualité au lieu de la persécuter. La faculté de théologie ne ressasse pas l’équivalent d’un catéchisme mais entreprend une recherche vraiment scientifique sur les origines du christianisme. Les économistes prennent vraiment en compte la transition climatique ou la disparition des espèces.
      Il faut cesser de voir des complots partout. Cela dissimule les véritables faits.

      1. “Or il n’y a plus grand monde à se dire encore marxiste.”

        Pardonnez-moi ce commentaire tardif: le dissident soviétique Alexandre Zinoviev disait que la Perestroïka était un parangon de farce stalinienne. Pour sa part, Mikhaïl Gorbatchev prévenait l’Occident que la politique extérieure de la Russie était dIctée par sa politique intérieure. Et quiconque a voyagé en ex-URSS dans les mois précédant sa chute était bien conscient que le système pouvait imploser à tout moment. Poutine, qui a été élevé sous le régime communiste, ne se dit plus marxiste – du moins pas ouvertement -, lui non plus. Pourtant, rêve-t-il à autre chose que de rétablir l’ancienne URSS? 78% de la population l’a récemment approuvé et désigné président à vie.

        Quant à la sélection des candidats aux postes académiques, que font les universités pour leurs nouveaux diplômés? Il suffit de consulter, en Suisse, le site “Sud-Etudiant-e-s et Précaires (SUD-EP.ch) , en France, celui de “Sauvons la recherche” (sauvonslarecherch.fr) ou encore la revue qui fait référence dans le domaine de l’enseignement supérieur aux Etats-Unis, “The Chronicle of Higher Education” pour se convaincre que le mérite et les compétences académiques ne sont pas les seuls critères de sélection à l’université, toutes disciplines confondues. Comme dans toute communauté humaine, favoritisme et conflits d’intérêts – faut-il citer des cas précis? – n’y joueraient-ils donc aucun rôle?

        1. Pour avoir vécu quarante ans dans le monde académique, avoir été sélectionné et avoir sélectionné, j’ai observé une évolution. Dans les années 50 et 60, on nommait des semblables en faisant parfois l’impasse sur la compétence scientifique. J’ai connu des universités où la recherche n’était pas le fait de tout le monde. Depuis la pression de la concurrence internationale impose de choisir le plus compétent indépendamment de toute autre considération, comme le passeport, les opinions politique, les attaches familiales. Quand je suis arrivé à l’EPFL en 1972, la majorité de mes collègues étaient Suisses. La situation actuelle est inverse.

          1. Merci pour votre réponse, cher Monsieur. En effet, pour avoir commencé mes études en Californie au milieu des années soixante, j’ai pu observer sur place les changements consécutifs au plan de réforme de l’enseignement universitaire dit “Master Plan”, introduit en 1960 et dont j’ai connu, comme journaliste, le principal architecte, le président de l’Université de Californie à Berkeley, Clark Kerr. Ce plan, qui ouvrait pourtant les études supérieures à tous, quelle que soient leurs conditions financIères ou sociales, est à l’origine de la révolte estudiantine qui a débuté en décembre 1964 au campus de Berkeley. En effet, par la voix de leur porte-parole, le charismatique chef du “Free Speech Movement” Mario Savio, étudiant en philosophie à Berkeley, les étudiants de cette prestigieuse université accusaient le président Kerr à titre personnel d’avoir, sous prétexte de démocratiser les études, transformé l’université en “fabrique du savoir” dont il était devenu le PDG, fait du Conseil des Régents, véritable propriétaire de l’Université de Californie, son Conseil d’administration, des professeurs ses administrés et des étudiants la simple matière première facile à revendre à ses principaux bailleurs de fonds, l’administration, les syndicats et l’industrie – à commencer par l’industrie militaire, avec laquelle Berkeley a toujours entretenu des liens étroits, en particulier par ses trois laboratoires nationaux de recherche rattachés au Département américain de la Défense.

            Clark Kerr, économiste de renommée mondiale, avait été expulsé de son poste au début de janvier 1967 par le gouverneur nouvellement élu de la Californie, le républicain et ancien acteur de films de série C Ronald Reagan, qui avait monté une cabale contre lui avec le directeur du FBI et celui de la CIA, ancien “alumnus” de Berkeley et ami du nouveau gouverneur. Celui-ci rejetait sur Kerr seul, qu’il qualifiait de “dangereux libéral”, la responsabilité de l’agitation qui n’avait cessé de régner sur les campus de l’Université de Californie depuis ses débuts à Berkeley, en 1964.

            Pris en tenaille entre ses étudiants, qui lui reprochaient de ne pas accéder assez vite à leurs revendications, et la faction conservatrice du Conseil des Régents, dont Reagan faisait partie, l’accusant de laxisme envers les étudiants, le président déchu avait choisi notre journal, bien connu en Californie et au-delà pour son indépendance éditoriale, pour raconter sa version des faits, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer dans d’autres commentaires.

            Comme il l’écrit dans ses Mémoires, Kerr reconnaissait lui-même que sa réforme avait transformé l’université en “industrie du savoir” (il n’utilisait toutefois pas le mot “fabrique”) favorisant les sciences dites “dures” (les sciences exactes) au détriment des filières libérales traditionnelles (lettres et sciences humaines). Manière élégante pour lui de se laver les mains du monstre qu’il avait, le premier, contribué à faire naître et qu’il baptisait du nom de “multiversité” pour désigner la prolifération des disciplines annexes qu’il décrivait comme autant de “villages autonomes”.

            Aujourd’hui, je constate que nos hautes écoles. dont l’Université de Genève et l’EPFL, où j’ai suivi ma formation postgrade, ressemblent à bien des égards au modèle du “Master Plan” de 1960, c’est-à-dire à autant de “multiversités” gérées, comme autrefois celle de Californie, par le “New Public Management” et condamnées, comme vous le relevez à juste titre – je serais bien le dernier à le contester à cet égard -, à une compétitivité impitoyable, encore inconnue au début des années soixante. J’envisage d’ailleurs de rassembler mes souvenirs à ce sujet dans un livre.

            Cordialement.

    2. Deux mots au sujet de Roger Gallopin – car c’est à lui, je présume, que vous faites allusion dans votre commentaire du 16 juillet, et à ce que vous appelez “ces familles patriciennes” genevoises, qui ne représenteraient pas le peuple suisse, ni genevois, “menacé dans son existence”. Mon père, conseiller juridique au siège du CICR pendant et après la Seconde Guerre Mondiale, a étroitement collaboré avec trois de ses dirigeants, Jean Pictet, Roger Gallopin et Marcel Naville, avec lesquels il est toujours resté en relations. En 1942, Roger Gallopin a été nommé à la direction de l’importante division des prisonniers, internés et civils. En 1944, il a été nommé secrétaire général adjoint, avant d’être placé, en 1946, a la tète des opérations du CICR, avec le titre de directeur-délégué. Il était président du Conseil exécutif de l’institution à une période qui voyait des interventions majeures du CICR sur le terrain. J’étais moi-même délégué de l’organisation genevoise au Bangla Desh cette année-là, ceci dans le cadre de la plus importante opération de rapatriement menée par le CICR et l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) entre les trois parties au conflit, l’Inde, le Pakistan et le Bangla Desh, au lendemain de la brève mais sanglante guerre d’indépendance de ce dernier pays.

      Cette expérience m’a permis d’observer sur place, et pas seulement en compilant des fiches en bibliothèque ou en triant des dépêches en salle de rédaction (journaliste de formation, je supporte très mal les maisons closes), l’influence qu’avait exercé cet Internationaliste convaincu, resté partisan inconditionnel d’un CICR strictement uni-national dans sa composition, par crainte de voir des pressions politiques s’exercer sur une institution purement humanitaire, constamment appelée à oeuvrer entre des antagonistes peu enclins à la compréhension mutuelle.

      Plus genevois qu’un Jean Pictet, qu’un Marcel Naville ou qu’un Roger Gallopin, je n’en connais guère.

      Quelques mots aussi sur Pictet de Rochemont, auquel vous faites allusion. Ce personnage m’a toujours intrigué, comme son compatriote, Albert Gallatin. Pour avoir enseigné les guerres napoléoniennes (après les révolutions américaine et française) au collège (autre maison close), je serais bien le dernier à vous contester le fait qu’il ait négocié de haute lutte la neutralité suisse. Sa correspondance pendant le Congrès de Vienne est à cet égard riche d’exemples, comme le montre cette lettre à Turrettini:

      Pictet de Rochemont à Turrettini
      Vienne, 27-29 octobre 1814

      27 octobre.

      “J’ai vu cette nuit des personnes importantes, et d’Ivernois [l’autre délégué genevois au Congrès de Vienne] et moi n’avons pas négligé de dire ce qui pouvait être utile. Ce matin, à huit heures, je suis allé chez Stein [l’un des membres du comité du Congrès pour les affaires suisses] et n’ai pas pu causer à fond. J’y suis appointé de nouveau demain matin à dix heures avec toute l’artillerie, mais non d’Ivernois, contre lequel il y a grippe. J’ai eu à essuyer les sorties ordinaires contre les Suisses. J’ai adouci de mon mieux.
      Il m’a dit: “L’affaire du pays de Gex a été gâtée à Paris.
      – Raison de plus pour tâcher de la raccommoder.
      – Le pourra-t-on ?
      – Talleyrand est fort poli.
      – A-t-on quelque chose à offrir?
      – Le Porrentruy”, et j’ai ajouté qu’Alexandre [le tsar Alexandre Ier] nous avait donné vingt minutes et nous avait fait des questions qui prouvaient connaissance des détails.
      « Il veut que nous ayons une bonne frontière.
      – Que vous ne défendrez pas.
      – Il ne faut pas juger des Suisses par les derniers événe­ments.
      – J’en juge par plusieurs siècles: ils se sont toujours battus pour et contre tout le monde, en criant: je suis neutre! C’est comme si Je faisais des sorties de ma chambre sur les passants, et qu’ensuite je m’enfermasse en criant: « Je suis neutre! »
      J’ai ri et lui ai dit qu’Alexandre nous envoyait à lui pour dire nos raisons.
      « Vous l’avez flatté, je parie!
      – J’ai tâché de ne pas dire des choses désagréables.
      – Vous aurez dit un peu de vérité pour faire passer le reste. »
      Il m’a ensuite entretenu de mon fils et du duc de Richelieu [ministre français des affaires étrangères, ami de Pictet de Rochemont], qui lui en a parlé avec amitié.”

      (Congrès de Vienne, octobre 1814-avril 1815 – Correspondance de Pictet de Rochemont, Genève, 1914, tome 1, pp. 188-9).

      Cordialement à vous.

      C.

      1. @C.

        Merci pour ces interessantes précisions biographiques sur M. Roger Gallopin, que je connaissais pas mais qui semble avoir été une personnalité remarquable. Je note qu’il tenait à ce que le CICR reste une institution suisse, en quoi il avait tout à fait raison. Car si le CICR devient une institution sans rattachement à un pays neutre et respecté, comme l’est encore la Suisse, il perd une grande part de sa crédibilité.

        Concernant Pictet de Rochemont, je me réjouis de voir que vous vous ralliez à ma position. L’indépendance et la neutralité de la Suisse ne nous ont pas été “imposées” en 1815 au Congrès de Vienne, mais il a fallu quand même mener une vraie bataille diplomatique pour obtenir ce statut envié.

        Je bataille souvent sur internet, avec divers blogueurs, contre cette tendance à penser que nous n’aurions aucun choix que de nous soumettre inconditionnellement à toutes les demandes de l’UE, sous prétexte, nous dit-on, que de toute façon la Suisse dans toute son histoire n’a jamais rien fait d’autre et qu’il impossible de faire autrement. Si on avait pensé comme ça au cours des siècles, il n’y aurait jamais eu de Suisse. C’est donc tout à fait faux de penser, comme certains historiens actuels, que la Suisse serait en quelque sorte uniquement le résultat des volontés des autres pays.

        1. “…si le CICR devient une institution sans rattachement à un pays neutre et respecté, comme l’est encore la Suisse, il perd une grande part de sa crédibilité.”

          La Confédération est gardienne des Conventions de Genève. Le CICR ne saurait s’en détacher sans perdre sa raison d’être. Roger Gallopin était intransigeant à cet égard.

          1. Oui sans doute. Et il avait raison. Mais vous n’êtes pas sans savoir aussi que les choses ont beaucoup évolué. Aujourd’hui le CICR est certes encore une institution suisse, mais de plus en plus de ses dirigeants ne le sont plus. Ce qui est dommage. Et du point de vue de l’esprit, on s’est considérablement éloigné de cet esprit d’indépendance stricte, adossé à la neutralité suisse, qui conférant une telle autorité au CICR dans le monde, pour se rapprocher de plus en plus d’un esprit onusien mondialiste. C’est dû au fait que nos autorités suisses elles-mêmes sont devenues mondialistes. Je ne voudrais pas engager avec vous une polémique sur ce sujet, d’autant plus que c’est un sujet annexe à celui de l’article de M. Neirynck, mais on a le droit de regretter que le CICR ces dernières années se soit considérablement éloigné des conceptions excellentes de M. Roger Gallopin.

  17. Pour beaucoup, la migration est la seule alternative à la mort, à court ou moyen terme. Et je ne parle pas seulement des persécutés par les guerres, mais aussi ceux qui le sont par l’économie. Système que les pays dits développés (grâce à l’establishment exploiteur, dénoncé par Mr Neanderthal ?) ont imposés aux pays en développement , Banque Mondiale et FMI en tête, avec leur fameux ajustements structurels (privatisation, dérégulation,…).

    Rendre coupables les migrants de tous les maux devient une erreur de jugement. On se trompe de cible…
    Comment croire que leur seul désir est de venir profiter du système ? de venir “dealer du shit”, alors que la plupart de ces malheureux garçons doivent rembourser leur “croisière” jusqu’en Europe à des passeurs criminels, sous peine de châtiment pour la famille au pays? Et que dire de ces malheureuses filles qui doivent se mettre sur le trottoir pour les mêmes raisons ?

    Ne peut-on en finir une fois pour toutes avec ces clichés réducteurs? Je défie quiconque les estimant “fainéants” d’aller aider pendant une semaine le paysan nigérien à planter son mil sous 45°, à l’ombre quand il y en a. Métier que pratique encore la moitié de la population du continent…

    Je fais partie des petites gens, je suis bien loin du niveau de culture de la plupart des intervenants (je ne connais du latin que les citations du pirate dans Astérix ^^), je ne suis pas retraité, mais je travaille sur le terrain, en Afrique de l’Ouest, depuis plusieurs années.
    On peut se douter que l’émigration est un sujet qui revient souvent dans les discussions avec les jeunes (qui, eux aussi, représentent environ 50% de la population du continent…).
    Discussions qui se résument en une seule phrase :
    Leur seul désir est d’avoir une vie décente, pour eux et leur famille.
    Point.
    Ce sont aussi de petites gens, comme les petites gens suisses, avec les memes aspirations…

    Certes, la corruption est un probleme majeur pour bien des pays du continent (chez nous elle est légalisée, ca s’appelle les lobbys…), ainsi que le népotisme (mais le valaisan que je suis ne peux qu’éclater de rire si on lui dit que ca n’existe pas chez nous…), et ne nous leurrons pas, il y a parfois aussi un certain ressentiment contre “l’Occident”.
    Ou l’envie de bénéficier aussi du confort des plus fortunés.
    Comme partout.

    l’immigration devient certes incontrolée. Mais ce ne sont pas les migrants qu’il faut blamer. Et pas seulement ceux dont les raisons de migrer sont “évidentes “ (guerre, répression politique…), mais aussi les migrants dits”économiques”. C’est le systeme économique qu’il faut blâmer.
    Toutes les petites gens vous les diront: il faudrait partager un peu mieux les richesses, non? qu’ils soient suisses, togolais, ou polonais…

    On peut alors légitimement s’apitoyer sur les misérables 5’000 F de l’employé de banque, mais ne devrait-on pas aussi s’effarer des 10 millions annuels du big boss ?

    pour paraphraser Mr Haldi, je suis valaisan, suisse, européen, et, premièrement, humain sur la planète Terre.
    Considérons-nous d’abord tous ainsi, dans ce village global, pour trouver des solutions qui fassent profiter des bienfaits de notre planete, durablement et décemment, à TOUS les humains.

    Ainsi, les Suisses pourront continuer à apprécier le Yodel dans leurs alpages, avec un public suisse ET planétaire émerveillé, pendant que les Sénégalais nous régalerons encore avec leur sport national, la lutte, si proche de celle de nos ronds de sciures que leurs champions viennent s’entrainer avec les notres!!
    Etrange, non, pour des cultures si différentes ??

    on me reprochera un manque d’objectivité, mais que voulez-vous, ca vient du coeur, j’assume !

    1. L’UE est bord du gouffre et si nous maintenons la libre circulation, la Suisse partira aussi dans le gouffre avec les autres, c’est inéluctable. Michel Rocard dans les années 80 déjà avait dit que “nous ne pouvons pas accueillir la misère du monde”. J’admire votre choix de vouloir charger la barque au risque que tout le monde coule en même temps, mais cela n’est pas l’avis de la majorité. Aucun pays européen ne fait voter sa population pour savoir si oui ou non on veut emprunter encore plus sur les marchés pour aider massivement les migrants. Les dirigeants suisses et européens appartiennent à une ligne de pensée qui m’échappe mais qui va nous conduire à un désastre. Chaque être humain a le droit de tout faire pour améliorer sa situation, y compris de commettre des délits, et chacun a le droit de refuser de partager avec ceux qui viennent le forcer à partager avec eux. Vers la fin des années 80 il y a une émission à la télévision française “La marche du siècle” qui a décrit exactement la marche sur l’Europe en 2015 des migrants de toutes les nationalités. Tout ce qui arrive était mathématiquement prévisible mais il faut que les peuples se prononcent d’une façon précise sur les choix politiques et ne pas laisser notre destin entre les mains d’une dirigeante comme Madame Merkel, hautement complexée par le passé de son pays, pourtant les générations actuelles n’ont rien à voir. L’Allemagne ne doit pas exercer de la politique internationale au nom de l’Europe, elle n’est pas à la hauteur.

  18. @JACQUES NEIRYNCK

    Excusez moi monsieur le professeur, mais il y a une différence entre les sciences dures comme la physique, la chimie, la mécanique, la microtechnique, l’électricité, etc., qu’on enseigne dans les écoles comme l’EPFL où vous avez enseigné vous même, et les sciences humaines. Les sciences dures sont sujettes à des critères objectifs, expérimentaux. Les sciences humaines sont plus facilement influencées par des a priori idéologiques.

    Vous approuvez l’évolution des milieux universitaires vers des tendances bizarres comme les études genres, complétement aberrantes à mon avis et en tous cas je leur dénie tout caractère scientifique quelconque. C’est évidemment votre droit d’avoir cette opinion. Mais permettez qu’on soit d’un autre avis.

    En ce qui concerne l’histoire, il y a eu à l’université de Lausanne et dans plusieurs autres universités suisses, à la suite de l’activisme militant du prof Hans-Ulrich Jost et de sa clique, Sébastien Guex & Cie, indéniablement, une sorte de prise de pouvoir marxiste dans le département d’histoire. Même un historien tout à fait excellent et compétent comme Olivier Meuwly, parce qu’il était non marxiste, n’a jamais pu être nommé à un quelconque poste universitaire, pourtant il en aurait eu les capacités. Vous niez ceci. Fort bien. Peut-être que la manière dont je présente les choses est un peu excessive et polémique. J’accepte volontiers cet argument. Mais je persiste dans ma manière de voir les choses.

    Et d’ailleurs je pense que la raison pour laquelle les responsables, en Suisse, ont permis à tous ces gauchistes de truster les chaires d’histoire et de sociologie, est simplement qu’en Suisse on pense que l’histoire, ça n’est pas important. Ce qui compte c’est l’économie. Donc, à mon avis, les dirigeants de la Suisse ont pensé que Hans-Ulrich Jost, Sébastien Guex & Cie ne sont pas dangereux. Et c’est probablement vrai, car, qui se soucie des travaux de ces marxistes là? Hans-UlrichJost, Sébastien Guex, combien de divisions? Voila le calcul des responsables suisses. Et ce calcul est assez juste.

    D’ailleurs, j’observe aussi que récemment il y a une évolution. On promeut maintenant des fumistes d’un autre genre, comme Dominique Bourg, qui n’est pas marxiste, car la doxa à la mode désormais est plutôt écologiste mondialiste que marxiste.

    À tout prendre, je préférais les marxistes.

    Je vois bien tout ça. Mais permettez moi d’avoir un regard critique et désabusé sur ces évolutions des idéologies dominantes dans le milieu universitaire. Comme je l’ai mentionné, je suis issu d’une famille d’universitaires moi-même, et il me semble que mes analyses ne sont pas absurdes même si elles sont un peu polémiques.

    Je suis même très détendu pour parler de ces choses, car après y avoir beaucoup réfléchi je suis arrivé à la conclusion que dans les universités suisses des années 1920 aux annees 1970, à peu près, dans les sciences humaines, il y avait une ambiance très de droite, anticommuniste et conservatrice, dominante. Ensuite ça a changé après l’arrivée des 68ards qui ont vite pris toute la place. Donc, finalement je pense que c’est plus ou moins normal que les sciences humaines reflètent l’idéologie dominante du moment. De droite et presque d’extrême droite avant-hier, marxiste et gauchiste hier et aujourd’hui encore, et de plus en plus écolo LGBT ces derniers temps. Au fond ce n’est que le reflet d’un rapport de force politique.

    Il ne nous reste plus qu’à opérer un changement dans le rapport de force, dans le sens des idées comme les miennes, et nous aurons de nouveau des professeurs de sciences humaines valables.

    Pour les professeurs de sciences dures, comme vous, ils ne pourront jamais dire n’importe quoi dans leurs domaines de spécialité. Parce que c’est soumis à vérification expérimentale. Mais ça ne les empêche pas, évidemment, de se prononcer dans les domaines politiques, sujets à l’opinion, et vous ne vous en privez, avec la plus grande liberté idéologique. Ce qui est tout à fait normal.

  19. @Neanderthal
    Le droit de migrer.
    C’est le titre et l’objet de ce blog
    Alors arrêtez de nous gonfler avec vos problèmes d’universitaires et relisez oui, j’insiste, relisez le commentaire de Sam Rappaz
    J’attends vos observations !

    1. @RENÉ ULRICH

      Sam Rappaz, au fond, estime que le droit du migrant à migrer l’emporte sur le droit de l’autochtone, en l’occurrence le peuple suisse, à voir ses droits acquis protégés. Sam Rappaz pense que le migrant a plus de droits parce qu’il est dans une situation plus précaire. Mais moi je pense que beaucoup de Suisses sont aussi dans une situation précaire et ils ont le droit que les autorités suisses leur donnent la préférence et fassent en sorte que leur situation ne se péjore pas encore plus. Donc j’estime que le droit du peuple suisse doit l’emporter sur le droit du migrant à venir s’installer chez nous. Ceci ne signifie pas que je suis opposé à une certaine immigration, surtout dans le cas des personnes vraiment en détresse et non des imposteurs. Mais cette immigration doit impérativement être régulée par nous de manière souveraine, et non pas par l’Union Européenne qui est une passoire. Avec la théorie de Sam Rappaz nous aurions potentiellement l’obligation d’accueillir en Suisse des centaines de millions de migrants. C’est impossible. Donc voilà la raison de mon opposition aux idées de Sam Rappaz

      Ca vous va?

      1. La libre circulation avec les citoyens de l’UE ne signifie pas que nous devrions accueillir des “centaines de millions de migrants provenant hors UE.

        Parmi les arguments invoqués par ce commentateur au fil de ses contributions, on en trouve trois : le migrant soustrait une place de travail à un Suisse, donc il travaille ; il veut profiter de notre système de chômage, donc il ne veut pas travailler ; c’est un délinquant potentiel. Ces arguments ressassés ne constituent pas une analyse de la migration telle qu’elle existe. Dans de nombreux cas, elle se produit parce que le migrant est très qualifié, qu’il ne trouve pas une situation adéquate dans son pays et que la Suisse ne forme pas assez dans son domaine. Meilleur exemple : le personnel médical. Le quart des médecins et la majorité des infirmières exerçant en Suisse ont été formés à l’étranger. Parce que nous avons fait des économies sur la formation : numerus clausus dans les facultés de médecine.

        Peut-on trier les migrants et n’accepter que ceux que nous estimons soit profitable pour notre économie, soit en situation de détresse et de menace sur leur vie? Qui va faire ce tri? Les offices cantonaux de contrôle de la population. Ces fonctionnaires disposent-ils des information pertinentes? Non, car il faudrait qu’il connaissent parfaitement la situation des conflits dans des pays africains ou bien encore qu’ils puissent évaluer l’intérêt scientifique que représente un universitaire européen. C’est leur imposer une tâche au dessus des forces de n’importe qui.

        Exemple vécu, quand il n’y avait pas de libre circulation. Une jeune femme allemande obtient brillamment son doctorat en physique à l’UNIL, qui la nomme aussitôt dans son corps enseignant. C’est une décision d’une administration cantonale parfaitement compétente. Or le contrôle des habitants refuse le permis de travail. Le Canton s’est refusé à lui-même le droit d’engager une personne très qualifiée au détriment de sa formation. Conclusion, cette physicienne s’est dirigé vers Bâle où elle a été embauchée par l’Université et où une administration plus intelligente lui a donné le permis. A cette occasion le responsable vaudois m’a fait le commentaire suivant : “Chaque fois que je donne un permis à un étranger hautement qualifié, je nuis à un Suisse moins qualifié que lui.” Il s’était attribué la prérogative d’exercer le droit de préférence que vous demandez et qui s’exercera au détriment de notre économie..
        Donner en septembre le pouvoir de tri aux administrations revient à abandonner toute politique humanitaire ou scientifique.

        1. Je pense que nous devons, et avons le droit de nous protéger contre deux dangers en même temps:

          D’une part le dumping social causé par l’arrivée de forces de travail qualifiées provenant de l’UE, qui exclut du marché du travail beaucoup trop de nos compatriotes et/ou résidents de longue date. Peut-être devrait-on être plus souple avec ces scientifiques de haut niveau dont nous parlez, comme cette dame allemande physicienne. Mais surtout dans les professions plus modestes, les maçons et les terrassiers établis en Suisse doivent être protégés et non mis au rencart avec une rente-pont.

          L’autre danger dont nous devons nous prémunir concerne les migrants venant d’outre mer parmi lesquels il faut absolument trier le bon grain de l’ivraie. Même si c’est difficile, un peu de fermeté ne nuirait pas. De toute façon il faut une politique restrictive car sinon, en effet, il peut s’agir potentiellement d’un nombre de personnes à 7 et même à 8 chiffres, ce qui est inenvisageable.

          Ceci étant dit, le risque d’avoir des fonctionnaires bornés et obtus, qui prennent de mauvaises décisions dans des cas individuels, ne peut par définition jamais être évité. Par tempérament je comprends très bien votre allergie aux ronds de cuir courtelinesques, mais comment faire pour les éviter? Hélas c’est impossible. Il faut vivre avec ça, hélas, car c’est la nature humaine. Et puis ne caricaturons pas non plus nos fonctionnaires. Certains sont bornés mais pas tous.

          En plus, de toute façon, dans le cas particulier de la votation du 27 septembre, il n’y a pas que l’immigration uniquement. Il y a aussi la souveraineté. Et ça seulement, c’est déjà un argument suffisant pour accepter cette initiative.

          Il faut appliquer l’article 121a de la constitution fédérale.

          1. En dehors des migrants venant de l’UE, les autres sont déjà soumis à une autorisation qui est laissée à la discrétion de l’administration. Celle-ci dans le cadre des lois actuelles peut endiguer toute invasion massive.

        2. “Une jeune femme allemande obtient brillamment son doctorat en physique à l’UNIL, qui la nomme aussitôt dans son corps enseignant. C’est une décision d’une administration cantonale parfaitement compétente.”

          Une administration cantonale parfaitement compétente? Tout le monde ne semble pas partager cet avis, à commencer par les premiers concernés:

          “A l’Université de Lausanne (UNIL), […] les étudiant·e·s en propédeutique, contrairement aux autres, verront leurs échecs aux sessions d’examens post-coronavirus comptabilisés comme tels. L’UNIL s’assume comme machine de sélection sociale – en images, en couleurs et noir sur blanc : il faut trier en 1ère année de Bachelor, et surtout en 1ère année, sinon l’engorgement guette et la qualité des diplômes baisse… Lisons et écoutons ce discours d’arrogance comme ce qu’il est (« l’élite choisit ses héritiers/ères […]).

          […]

          “Parlons aussi des solutions qu’on nous propose, du droit de retrait aux examens, en passant par les échecs non comptabilisés et la fameuse « analyse des situations particulières » qui ne voudra rien dire… Que nous propose-t-on ? Le droit d’être précaires plus longtemps, et l’inévitable abandon des études pour qui ne pourra pas se le permettre. Sans compter la surcharge de travail pour les équipes administratives et le surplus de travail administratif pour le personnel enseignant… Maintenir la façade à tout prix, continuer coûte que coûte en ces temps extraordinaires, c’est aussi cracher sur le travail ordinaire du personnel enseignant, c’est lui dire qu’il peut faire la même chose avec beaucoup moins… L’irrévérence des autorités et directions n’aura-t-elle donc pas de limite ?”

          Extraits de “METTONS UN TERME A LA MASCARADE ! – Examens – Validations – Coronavirus”
          Par SUD-EP, 6 avril 2020.

          1. Qu’il y ait des conflits et des dysfonctionnement à l’UNIL c’est parfaitement humain et normal.
            Je parle dans ce témoignage vécu d’une nomination de professeur et je maintiens que l’UNIL ou plus exactement la commission en charge composée de professeurs est mieux à même de prendre une décision qu’un fonctionnaire du contrôle des habitants qui ignore tout de la physique

  20. Cher Monsieur Neirynck,

    Je vous remercie de votre post sur le droit de migrer, qui a le mérite d’être à la fois pondéré, bien informé, bien fondé et encore mieux écrit.

    Personne ou presque ne migre pour son plaisir. Rares sont ceux qui choisissent à dessein leur futur lieu de résidence en fonction de critères objectifs et en toute liberté, dans la certitude qu’ils pourront s’installer sans que quiconque ne vienne s’y opposer, les chasser ou, pire, les massacrer. Je rejoins en cela le commentaire humaniste de M. Rappaz, qui remet le phénomène de la migration dans son contexte actuel: misère, guerre, violence et manque d’espoir chassent les êtres humains sur les routes du monde, dans une tentative souvent illusoire de fuir ces maux et de sauver la vie de leurs êtres chers.

    Il y a deux mille ans, César a renvoyé chez eux, manu militari, des Helvètes trop entreprenants, hommes, femmes, enfants et bétail, qui prétendaient s’installer en Gaule voisine à la recherche de terres meilleures. Et pourtant, César lui-même n’était-il pas un envahisseur dans cette même Gaule ? Or, ses campagnes militaires ne constituaient-elles pas une réaction à de siècles de razzias gauloises en Italie, commises par des barbares du nord des Alpes à la recherche de butin facile dans la fertile Italie ? Les allers-retours migratoires étaient déjà bien enclenchés.

    Une statue honore César à Nyon, ancienne Colonia Julia Equestris, mais on préfère oublier les peuplades locales que les Romains ont forcément massacrées, spoliées ou déplacées, car ce ne sont pas elles qui ont rédigé ce chapitre de l’histoire nationale, ni imaginé les thermes, théâtres, arcs, villas et autres colonnes de marbre si appréciées dans la propagande touristique moderne. Mais les saisonniers italiens de l’après-guerre n’ont-ils pas construit la Grande-Dixence ?

    En tant qu’être humain, je partage les défauts de mes congénères: l’arrivée d’un(e) étranger/ère dans l’appartement ou la maison voisine suscite ma crainte et ma méfiance. Ces nouveaux arrivants, “pas de chez nous”, sauront-ils se tenir ? Feront-ils du bruit la nuit ? Inonderont-ils le quartier d’étranges odeurs de cuisine exotique, trop collantes pour mes narines helvètes ? Leurs enfants seront-ils polis ? Et s’ils avaient envier de manger mon chien ou mon chat ? Trieront-ils correctement les déchets ? Feront-ils un effort pour s’intégrer ? Parlent-ils français ?

    Or, “pas de chez nous”, c’est tout relatif. Pour un Genevois, cela peut être un Vaudois ou un Zurichois. Et combien de Tessinois “bien de chez nous” passent pour des Italiens en terre romande ?

    La seule chose qui compte, ou qui devrait compter, ici-bas, c’est la bonne volonté. Nous partageons tous les mêmes souffrances, les mêmes craintes, les mêmes désirs: une épine de rose suffit à nous faire saigner, nous savons que nous sommes mortels et nous voulons le meilleur pour ceux que nous aimons. Les désirs de la plupart des humains sont simples: manger à sa faim, avoir un toit sur la tête, vivre en paix et donner le meilleur à leurs enfants.

    Oui, certes, tous les migrants ne sont pas forcément personae gratae : je ne voudrais pas d’un ancien chef de guerre africain, responsable de massacres et de tortures, comme voisin de palier. Ni d’un riche homme d’affaires moyen-oriental qui aurait fait fortune sur l’exploitation de la main d’oeuvre philippine et la traite d’êtres humains. Mais comme l’argent n’a pas d’odeur, dans un pays qui a fait un pont d’or à un Mobutu, ancien bourreau de la RDC, pouvons-nous nous arroger le droit de nous scandaliser si, par exemple, des Syriens qui par miracle auraient survécu à la guerre, à l’affreuse traversée de la Méditerranée et d’une Europe qui partout les a repoussés étaient accueillis chez nous ? Surtout s’ils viennent dans l’espoir de s’adapter, d’apprendre la langue et de contribuer à la construction de notre pays ?

    Je n’oserai pas jeter la première pierre, même si je sais que la Suisse est petite et qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère de la planète. Mais, curieusement, nous sommes toujours d’accord de recevoir tout l’argent que les élites de ces mêmes pays ravagés par la misère envoient dormir dans nos coffres ou fructifier sur nos marchés…

    Si ça se trouve, Guillaume Tell avait des ancêtres autrichiens. Allez donc savoir !

    Le plus important, c’est de vivre en paix et d ‘aider les autres à obtenir et à conserver cette même paix. Et cela, il me semble, fait partie du patrimoine génétique suisse.
    J’espère avoir mis tout le monde d’accord- ça aussi, c’est très suisse.
    Cordialement,

    Minerve

    1. Avec les sommes dépensées pour aider un seul migrant ici nous pouvons assurer une vie décente à un village tout entier dans certains pays. 20 personnes qui prétendent être mineurs, arrivées en 2020, vont coûter 21 millions PAR AN, à Genève à cause de la pression exercée par le Maire socialiste de Genève. Les immigrés sont un fonds de commerce de beaucoup de monde, associations humanitaires, ONG, sociétés de gardiennage, avocats commis d’office, médecins, traducteurs, psychologues, partis politiques de tout bord, etc. A Genève nous allons réaliser 600 millions de déficit budgétaire cette année 2020. Serait-il normal de s’enfoncer encore plus dans le rouge pour satisfaire les politiciens hypocrites et entretenir des futurs désœuvrés, parfois criminels?

  21. il n’est pas question de mettre les migrants au dessus des autochtones… juste de les considérer à égale valeur, en tant qu’être humain avec leurs qualités et défauts…
    il n’est pas question non plus de vouloir envoyer des millions de migrants en Europe, c’est sot … Le principe d’une vie décente pour tous implique que cela soit en premier lieu possible chez soi, cela semble évident.
    C’est donc à cela que doit servir le partage des richesses : créer des conditions de vie décente partout sur la planète, évitant ainsi la plupart des migrations “économiques”, au moins…
    Mais c’est plus complexe que d’aller juste construire une usine, ou donner de l’argent à un village, c’est bien clair…

    Je suis pire qu’un pro-européen, je suis un mondialiste convaincu et fan de science-fiction !
    Si l’on veut un jour aller chatouiller les étoiles, en d’autres termes continuer notre migration, il nous faudra d’abord dépasser nos peurs et travailler ensemble pour faire de notre planète un lieu propice à la vie pour tous ET pour la planète.
    Ca, c’est l’utopie, pour l’instant…
    Parce que si on laisse continuer le système actuel, qui conduit à la méfiance, à la compétition, à l’idéologie hyper-sécuritaire, au protectionnisme à outrance, à l’accaparement des richesse par un petit nombre, voici le futur probable:

    les états riches se renfermeront, obnubilés par leur sécurité et leur soif de ressources, et seront continuellement en guerre les uns contre les autres. L’essentiel des moyens y étant consacrés, la formation, le social, la culture notamment seront complètement abandonnés, livrant leur population pauvre à l’abrutissement, la criminalité.
    Les Etats pauvres tenteront, en vain pour certains, de survivre dans ce chaos…
    Et au lieu d’une évolution, on assistera à une régression…. Et quand on aura enfin fini de se taper dessus, sans avoir trop détruit la planète dans le meilleur des cas, plus personne ne saura comment on fait marcher une turbine sur une éolienne… Alors pour aller chatouiller les étoiles, on repassera…
    Et meme le super riche entrepreneur type Elon Musk, enfermé dans sa forteresse dorée (tout seul sur Mars, peut-être?), malgré tout son génie, sera bien embêté pr ne serait-ce que le début de la fabrication de la batterie du nouveau bolide électrique qu’il aura imaginé…
    Il faudra une éternité pour revenir à niveau, avec des objectifs plus louables il faut l’espérer.

    (pour les curieux : lire ou relire le cycle “Fondation” de Isaac Asimov, scientifique, visionnaire et maitre incontesté de la littérature de science-fiction, qui y aborde dès les années 60 cette longue période de chaos qui suit l’effondrement de l’Empire Galactique : Asimov y transpose avec acuité ce qui pourrait arriver sur notre planète dans ces conditions)

    Le sujet dès lors va au-delà des aspects sociaux ou économiques, mais devient philosophique : Quelle finalité ? association ou compétition ? buts communs ou individualisme ? Quel futur pour TOUS nos enfants, mais aussi nos arrière-arrière-petits-enfants ?
    ou encore: l’humain est-il encore capable d’évoluer ou continuera-t-il à s’autodétruire?
    Nous faudra-t-il un electrochoc bien plus puissant que cette pandémie pour réagir, ou celle-ci suffira ?…

    Il me semble que répondre à ces questions doit aussi faire partie de la réflexion …
    En admettant qu’il y a plein de dysfonctionnements dans la gestion de la migration, où que ce soit, il me semble quand meme qu’au final ce sera bénéfique pour l’Humanité. Mon choix est donc fait.

  22. Sujet la migration.
    Mais on pourrait titrer aussi, de l’age des cavernes a celui des nazis en passant par Frankenstein.

    Ici, un magnifique exemple de democratie ou les gens mettent le masque, meme si je ne sus que le covid passat l’ecran. Je ne sais s’il faut fermer les frontieres ou les ecrans, d’ailleurs 🙂

    Ce sont les blogs du temps qui passe (ou passera).

  23. Les patrons des sociétés européennes présentes en Suisse exerce une certaine retenue depuis le lancement de l’initiative, dans leur tendance à remplacer les suisses par des nouveaux étrangers, venus de leur pays d’origine. Si l’initiative ne passerait pas le 27 septembre, il faut s’attendre à des licenciements en dizaines et dizaines de milliers pour faire la place à des nouveaux arrivants puisque les anciens tomberont à la charge de l’Etat. Il s’agit des impératifs politiques des pays de l’UE et d’une logique patriotique propre à chaque pays et commune à l’UE contre la Suisse. Le peuple suisse est abusé et trahi par ses élites et cela ne pourra s’arrêter que si nous disant OUI à l’initiative le 27 septembre.

    1. Cette affirmation apocalyptique n’est fondée sur aucun fait concret et relève du complotisme. Aucune entreprise ne se débarrassera d’employés dont elle est satisfaits pour les remplacer par des inconnus. Cela n’est jamais arrivé. L’UE n’est pas hostile à la Suisse et n’essaie pas de la détruire sinon dans votre imagination.

      1. Tout de même, après la décision de l’UE de retirer le droit à l’équivalence boursière à la Suisse malgré qu’elle réunit toutes les conditions exigées, on ne peut pas dire non plus que l’UE est amicale avec la Suisse.

        1. J’ai écrit que l’UE n’est pas hostile. Les relations amicales n’existent pas vraiment entre Etats chargés de la défense de leurs citoyens. Cela fait partie des commentaires de la presse , mais cela ne décrit pas ce que sont et ce que doivent être les relations diplomatiques. Que diraient les Suisse si le Conseil fédéral par convivialité avec la commission de Bruxelles prenait une décision contraire à nos intérêts.

          1. D’accord sur le fond, bien qu’au final, on peut justifier tout acte subjectivement hostile par le fait de défendre les intérêts de ses citoyens même lorsque ce n’est manifestement pas le cas.

        2. @NICOLAS BESSON et JACQUES NEIRYNCK

          L’affaire de l’équivalence boursière est un exemple typique de ce qu’on est bien obligé d’appeler une attitude hostile de l’UE.

          L’UE ne comprend pas la Suisse. Elle ne connaît pas son histoire. Elle croit qu’on peut la mâter par la technique du bâton et de la carrotte. Elle avait donc imaginé nous frapper là où ou ça fait mal, c’est à dire au portefeuille, à la place financière, en refusant cette équivalence boursière. Et ce uniquement pour nous punir de notre réticence à nous soumettre inconditionnellement à ses ordres.

          Elle a du s’apercevoir que c’était un mauvais calcul, car les banques suisses et la bourse de Zurich ont mis au point avec Ueli Maurer, qui est un type très intelligent, c’est internationalement reconnu, une riposte excellente. Finalement les banques suisses et la place boursière de Zurich gagnent encore plus d’argent maintenant qu’avant sur les affaires de bourse, car avec les mesures d’Ueli Maurer les actions suisses ne peuvent plus être négociées ailleurs qu’en Suisse, ce qui compense largement le manque à gagner dû à la perte de l’équivalence boursière.

          Tel est pris qui croyait prendre.

          Ceci montre qu’on a tort de penser que la Suisse n’a le choix qu’entre crever où se soumettre à tout ce que demande l’UE, même si c’est clairement contraire à notre intérêt national. La Suisse a encore des moyens de se retourner, pour contrer les mesures hostiles des maîtres chanteurs de Bruxelles.

          À part ça, M. Neirynck, quand vous dites :” que diraient les Suisses si le Conseil fédéral par convivialité avec la commission de Bruxelles prenait une décision contraire à nos intérêts”, alors là les bras m’en tombent.

          Ca me sidère car je suppose que vous êtes sincère en disant ça. Ca montre bien à quel point les perceptions sont différentes selon l’idée qu’on a des relations Suisse/UE. Pour vous, le CF prend des bonnes décisions, dans l’intérêt du pays, qui pour vous consiste à s’aligner au maximum sur les exigences de Bruxelles. Pour vous c’est notre intérêt de faire cela. Mais je vois les choses de manière exactement inverse. Pour moi, justement, et c’est bien ce que je reproche au CF, la plupart du temps il prend des décisions contraires à nos intéêts et il le fait par convivialité avec la commission de Bruxelles. Ce n’est que quand il est directement attaqué de manière clairement hostile, comme dans cette affaire d’équivalence boursière, qu’il réagit enfin et se met à prendre des décisions conformes à nos intérêts, et non conviviales.

          Qui de nous deux a-t-il raison? Chacun aura son avis là dessus.

          Il me semble qu’il y a tout de même un avis assez dominant, qui consiste à être plus ou moins énervé de voir à quel point nos dirigeants sont à plat ventre devant Bruxelles.

          1. Pour connaître personnellement plusieurs Conseillers fédéraux, je suis convaincu qu’ils défendent au mieux les intérêts de la Suisse et qu’ils ne sont pas soumis par convivialité à Bruxelles. Néanmoins, dans certaines circonstances, ils n’ont pas le choix et doivent accepter dans une négociation les positions de l’UE:
            Accuser les CF de complaisance avec l’UE et d’abandon gratuit des intérêts de la Suisse est très grave : car si le CF ne fait pas ce qu’il devrait et ce qu’il pourrait. que faire? Comment changer les institutions? Faut-il renoncer à élire un parlement fédéral qui les élit? Voulez-vous une autre forme de régime? Lequel?

          2. Non, aucun besoin de changer de régime. Il suffirait que le conseil fédéral, et d’ailleurs aussi le parlement, respectent les résultats des votations populaires et opposent plus souvent un non possumus à toutes sortes de demandes de Bruxelles, pour respecter précisément le sinstitutions existantes car le peuple suisse ne veut pas plus de rapprochement.

            Soyons de bonne foi. Vous savez très bien que le conseil fédéral n’a rien négocié avec Bruxelles après le 9 février 2014. Et le parlement s’est fait dicter le vote par lequel il commettait un viol de la constitution pour ne pas appliquer l’art. 121a de la constitution fédérale voulu par le peuple et les cantons.

            Il y a eu des déclarations publiques de la porte parole de la commission européenne Mina Andreeva attestant des multiples interventions cde la commission pour demander qu’on n’applique pas l’art 121 a.

            La preuve:

            https://www.youtube.com/watch?v=zncjiavZsg0&feature=emb_title

            https://lesobservateurs.ch/2016/12/20/suisse-scandale-lue-aurait-dirige-la-mise-en-oeuvre-de-linitiative-du-9-fevrier-audio/

          3. Si le parlement légitimement élu de même que le CF n’accomplit pas la volonté du peuple, il sera désavoué lors des prochaines élections. Cela ces élus le savent et dès lors la politique qu’ils mènent vise à les faire réélire, rien d’autre. Même si ce qui se passe n’est pas conforme aux attentes de certains, cela continuera. Dès lors la question subsiste : faut-il changer nos institutions parce qu’elles ne suivent pas les inclinations d’une minorité? Est-ce que vous pensez que la démocratie ne fonctionne pas?

          4. Oui bien sûr que la démocratie ne fonctionne pas, à partir du moment que les autorités ne se soumettent plus aux décisions prises en votations populaires.

            On ne peut pas dire que nos institutions ne suivent pas les ”inclinations” d’une ”minorité”. Le CF et le Parlement vont contre les décisions (et non les inclinations) de la majorité, non d’une minorité. C’est un peu fort de tabac de dire que le résultat du 9 février 2014 était “l’inclination d’une minorité”.

            On critique beaucoup la Hongrie et la Pologne. Il faudrait qu’on balaye un peu devant sa porte. En Suisse les autorités ne respectent pas les décisions du peuple en votations populaire.

            Faudrait-il changer le régime? En principe non. Il faudrait exiger plus de civisme des dirigeants. Mais on sent bien qu’on n’est plus en démocratie. Les pressions de Bruxelles pèsent plus lourd que les votes du peuple.

            Pour le moment le peuple subit patiemment ces viols successifs de sa volonté. Ce que j’espère c’est un jour un grand coup de balai eurosceptique, qui vire en bloc tous les eurolâtres du parlement.

      2. L’affirmation de Kamane n’est pas apocalyptique. Juste réaliste. Et vous verrez qu’elle se vérifiera si nous avons le malheur de refuser cette initiative.
        Déjà maintenant il y a de licenciements. Hier je lisais un article dans la Tribune de Genève: “les palaces genevois licencient leurs vieux salariés”. Voila un exemple typique: un vieux portier d’hôtel de 60 ans, une vieille femme de chambre, un vieux maitre d’hôtel, une vieille secrétaire, qui coûtent cher à la direction… Ils, elles sont tous toutes menacées très directement. Du balai! on va vous remplacer par un Polonais ou une Roumaine de 30 ans qui saura mieux l’anglais, l’informatique et coûtera moitié-prix.

        Mon seul espoir c’est que cette initiative soit malgré tout acceptée à la surprise générale. Et il y a un petit espoir. Soyez remercié d’avoir lancé le débat sur ce sujet. Vous avez réussi à faire un beau buzz, déjà plus de 70 commentaires! Je suis frappé de constater que, même s’il y a naturellement les éternels sans frontièristes indécrottables et résistant au réel, on lit beaucoup de commentaires provenant de personnes de tous milieux, toutes sensibilités politiques ou philosophiques, et toutes sortes de situations professionnelles, sociales ou autres, qui ont des arguments laissant penser qu’ils voteront pour cette initiative. Même si, dans l’ensemble, ces personnes sont très critiques envers l’UDC.

        Tout n’est pas perdu.

        1. Merci pour ce message. Le but d’un blog est de lancer un débat d’idées, qui n’a de sens que si des opinions différentes s’expriment dans le respect des autres interlocuteurs. Je ne supprime jamais que les textes agressifs qui s’en prennent aux personnes ou ceux qui sont hors sujet.

          1. C’est ce qui est bien avec votre blog, que l’on lit avec plaisir même quand on n’est pas d’accord. Au moins il y a du débat.

            En tous cas là, vous avez vraiment réussi à faire le buzz! Super!

      3. Une tendance managériale se déploie depuis quelques années en Suisse et qui consiste à édicter des procédures strictes pour chaque chose, écrites et suivies par des sociétés de conseils à des honoraires très élevés. L’alibi est que les entreprises veulent se protéger contre les risques juridiques mais dans les faits, le but est de rendre les employés de simples applicateurs de procédures et ainsi ils deviennent interchangeables et éjectables. L’initiative personnelle n’est plus souhaitée et par conséquent la pression sur les salaires s’accroît. Merci pour votre réponse. Donnons-nous RDV sur ce Blog en février 2021, une fois que les chiffres du chômage sont affinés pour 2020 par l’OFS. J’espère avoir tort mais la logique risque de prendre le dessus sur nos espoirs. Un ami employé du Back Office d’une banque m’a dit qu’il y a quelques années ils ont engagé une personne sympathique venue d’ailleurs mais qui ne connaissait même pas la règle de 3. Au bout de 2 ans, une fois qu’elle a appris le JOB (je n’ose pas dire le métier trop flatteur pour les ignorants), mon ami a été licencié.

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