Bilan incertain d’une crise imprévue

 

Le site Coronavirus Update (Live) fournit jour après jour des statistiques détaillées par pays. Il est tributaire de ce que fournissent les autorités nationales, dont on découvre maintenant qu’elles ont tendance à sous-estimer la réalité. Ainsi au départ la France et la Grande-Bretagne se contentaient piteusement de n’annoncer que les morts dans les hôpitaux, pour finir par avouer que les EMS étaient aussi devenus des mouroirs accélérés. Quant aux morts à domicile, souvent le virus n’est pas identifié.

Donc la mortalité est largement supérieure à ce qui est publié et personne n’est en mesure de la connaître et d’agir en conséquence. Or, il suffit de comparer les annonces de décès 2019 et 2020 par l’état civil pour en avoir une meilleure estimation. Ainsi en Suisse selon la RTS, la première semaine d’avril la mortalité des seniors a été de 1700 contre 1400 d’ordinaire, ce qui met en doute le chiffre total de 1 716 décès de virus depuis le début. Ne parlons même pas des Etats menteurs comme la Russie, la Chine ou l’Iran. Pour ce dernier pays, on estime 15 000 morts réels au lieu des 6 000 annoncés.

Il faut donc prendre avec réserve ce qui est publié sur le site mentionné. L’indicateur le plus révélateur est le taux de mortalité par million d’habitants : la Belgique est toujours triste championne apparente avec un taux de 677 alors que la France annonce 279. Les autorités belges se défendent en prétendant qu’elles annoncent tous les décès. Ce serait intéressant de savoir vraiment ce qu’il en est. En d’autres mots de calculer un taux de mensonge.

Néanmoins pour se cantonner aux pays sérieux, il existe tout de même des disparités significatives : pour l’Allemagne, c’est 81, la Suisse 204, l’Autriche 66. Cela signifie que deux pays voisins étaient mieux préparés. Les plus frappants sont les pays asiatiques et océaniens : Japon 4 ; Singapour 3 ; Australie 4 ; Malaisie 3 ; Thaïlande 0.8 ; Nouvelle Zélande 4 ; Hong Kong 0.5 ; Taïwan 0.3 ; Cambodge 0 ; Polynésie Française 0 ; Laos 0. Soit une disparité de 1 à 100 entre eux et les pays développés européens. Chez eux, il n’y a pas de crise sanitaire et donc pas de crise économique. Même en admettant autant de mensonges qu’en Europe, ils se tirent mieux d’affaire tout simplement parce qu’ils sont coutumiers des épidémies et équipés en conséquence, matériellement et politiquement.

Les statistiques faussées, les annonces biaisées, les recommandations mensongères ne sont pas admissibles en période de crise aussi grave. Les gouvernements ne parviennent pas à agir avec pertinence au plus près de la réalité puisqu’ils se la dissimulent à eux-mêmes ; les populations perdent confiance dans les autorités dont ils découvrent la duplicité. On ne peut pas à un mois de distance prétendre que les masques ne servent à rien, voire sont contreproductifs, parce que l’on a été imprévoyant, et puis les recommander ou les rendre obligatoires quand on en dispose. Le prix à payer de l’impréparation a été le confinement, mesure improvisée et mortelle pour l’économie, dont notre survie dépend aussi. A Genève des gens ont tout simplement faim, parce qu’ils n’ont plus de travail.

Dès maintenant il faut créer une instance composée uniquement de gens compétents dans le domaine et indépendants, dotée des moyens nécessaires, pour essayer enfin d’établir les faits et, à partir de ceux-ci, de recommander une organisation, prête à faire face aux prochaines épidémies, dans toutes les dimensions : moyens matériels et humains ; mécanisme de décision ; information de la population.

Plus largement et plus tard, de prévoir les dangers auxquels nous sommes vraiment exposés et ceux qui sont moins probables. L’invasion du pays par des colonnes de chars est moins vraisemblable que l’incursion par un virus, la pénurie alimentaire par sécheresse planétaire, une intrusion dans les systèmes informatiques vitaux, un acte de terrorisme majeur, l’explosion d’une centrale nucléaire, etc. Il faut donc choisir entre des avions ou des drones et des missiles sol-air en fonction des menaces réelles et des moyens efficaces et non en faveur de l’industrie locale ou d’une idéologie. Sinon nous deviendrons à terme un protectorat de la Chine comme nous l’avons été des Etats-Unis pendant un demi-siècle.

Il faut aussi construire une autarcie pour les produits essentiels, soit au niveau du pays, soit au niveau du continent. Le fédéralisme est un des piliers de la Suisse mais on ne peut laisser subsister des lacunes de pouvoir et de responsabilité entre confédération et cantons. Il faut désigner des instances vraiment responsables et connues de tous. Il faut un Parlement professionnel, pas à temps partiel, et un gouvernement convenablement dimensionné, pas à sept. Nos institutions ont bien réagi dans l’improvisation, mais ce n’est pas une méthode fiable. Il y a mieux à faire. On aurait pu faire mieux. On aurait pu épargner des morts, des faillites, des chômeurs. Comme à Taïwan, pays inexistant que nous ne reconnaissons même pas, car notre pays protecteur nous l’interdit.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

19 réponses à “Bilan incertain d’une crise imprévue

  1. Hanna Arendt avait écrit: ….quant tout le monde ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien…… Nous ne sommes pas dans le même contexte historique, entièrement d’accord. Restons donc vigilant.

  2. Très pertinente analyse. En ce qui concerne: “Il faut aussi construire une autarcie pour les produits essentiels, soit au niveau du pays, soit au niveau du continent”, il me semble évident que c’est au niveau du continent qu’il faut, et même qu’on ne peut que, l’envisager pour la plus grande part. Un pays de la dimension de la Suisse et sans presque de ressources propres, même pas (et de loin) en matière simplement de nourriture, ni même dans certains secteurs-clés en main d’oeuvre, ne peut espérer atteindre l’autarcie. Imaginons seulement ce qu’aurait donné dans cette crise une fermeture “hermétique” réelle des frontières par nos voisins; combien de temps aurions-nous pu survivre, même si nous nous étions (mieux) préparés à une telle situation?

  3. « Nos institutions ont bien réagi dans l’improvisation, mais ce n’est pas une méthode fiable. Il y a mieux à faire. On aurait pu faire mieux. »

    Avec tout le respect qui vous est dû, force est de constater que vous n’avez de toute évidence pas été souvent amené à gérer un crise dans votre carrière.

    De par mon métier, j’ai été plusieurs fois amené à faire face à des crises, bien sûr sans commune mesure avec la crise do Covid, mais qui pouvaient quand même mettre en danger l’existence d’une PME ou la réputation d’une organisation.

    Il y a tellement de paramètres à prendre en compte, d’intervenants, d’historiques de décisions, parfois prises par des personnes qui ne sont plus dans l’entreprise, qu’il est quasi impossible de tout prévoir. Seule la capacité de réaction et d’improvisation, l’imagination et le sang-froid du personnel et de la direction ont fait la différence.

    Pour l’anecdote, j’ai même vu un responsable créer une bibliothèques de classeurs où tous les cas de crises étaient scrupuleusement décrits en détail. Imaginez que vous deviez réagir dans l’heure et lire toute cette documentation avant d’intervenir ! Inutilisable.

    On est toujours plus intelligent après, mais face à l’évènement il n’y a pas le choix : il faut improviser et y aller, au moins en partie, à l’instinct.

    1. J’ai eu une vie professionnelle qui m’a amené à gérer des crises à répétition. Je me suis trouvé bien d’y avoir réfléchi à l’avance. On savait qu’il y aurait des épidémies. On n’y était pas préparé. Sauf certains pays.

  4. Et que tal de faire acte de résilience, cher Prof émérite NeyrincK?

    Oui, je vous aime bien, mais pas inconditionnellement. Foin de coupables et vive la vie.

    Bon, à votre décharge, je vous trouve super pour votre grand âge, mais de dieu, lachez prise et là, vous m’épaterez 🙂

  5. Ce qui est inquiétant /dramatique/surprenant, c’est :
    a. de prendre la RTS comme référence…
    b. que la RTS ne recontrole pas ses sources
    c. qu’on ne vérifie pas nous-memes les infos

    en 3 minutes, j’ai trouvé, voir ci-dessous, le site de l’Office Fédéral de la Statistique, sur lequel on trouve un PDF qui nous donne le nombre mensuel de décès en Suisse, au total et par canton, par classe d’age, et par semaine :

    https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.12727519.html

    et qu’y trouve-t-on ?
    Que lors de la semaine 14 (du 30 mars au 5 avril), le nombre de morts TOTAL (pas les seniors) pour toute la Suisse est
    de 1786 en 2020
    de 1382 en 2019.

    pour les personnes à risques :
    2020, semaine 14 : 416 (65-79 ans) + 1215 (80 ans et +) = 1631 décès
    2019, semaine 14 : 350 + 865 = 1215 décès

    total des décès pour les 16 premières semaines de l’année :
    2020 : 22’774
    2019 : 22’436
    2018 : 23’013
    2017: 22’796
    2016 : 20’756
    2015 : 24’106

    et le ratio est pareil pour chaque tranche d’age…
    Certes, on pourra objecter que l’OFS n’est pas une source plus fiable qu’une autre, mais ca, ce sont les faits. On est un pays sérieux, non?

    Malheureusement, je n’ai aucun diplôme, je suis juste curieux…
    Je laisse donc aux experts de tous bords l’interprétation des ces chiffres… Mais comme je suis curieux, j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi il n’y a pas plus de morts que les autres années…

    Comme vous l’avez dit, le mensonge est inadmissible en temps de crise (même hors crise, d’ailleurs…), et il faudrait des gens compétents pour la régler. Mais qui définira la compétence ? les politiques, la “caste des bavards”?
    je me permets d’esquisser un léger sourire…

    PS : saviez-vous que le mot “déconfinement” n’est pas dans le Larousse? on est bien embêté, maintenant… ^^

    1. Très intéressant. Si on va sur les semaines 12 à 16, soit du 16 mars au 18 avril 2020, on trouve 5 188 décès dans la tranche au dessus de 80 ans. En 2019 cela donne 4114 décès, soit une surmortalité en 2020 de 1074 décès. Effet du Covid 19, moins l’effet bizarre de réduction des AVC et des infarctus.
      Mais en fouillant plus loin, cinq semaines de 8 à 9 de 2015, donnent 5675 décès, dus sans doute à la grippe saisonnière, soit plus que l’effet du Covid 19.
      Sur cette base on est tenté de dire que le virus a eu le même effet qu’une grippe saisonnière sévère. Cela voudrait-il dire que rien ne s’est passé? Que le confinement n’était pas nécessaire avec ses conséquences économiques désastreuses?
      Il vaut donc la peine de mettre en place rapidement une instance d’analyse des faits.

      1. Non seulement la Suisse dispose d’un excellent Office Fédéral de la Statistique et du réseau et des procédures de déclaration Sentinella, mais elle a également su faire évoluer la collecte des données au niveau du certificat de décès pour pouvoir affiner son analyse Covid-19 a posteriori.
        https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/krankheiten/infektionskrankheiten-bekaempfen/meldesysteme-infektionskrankheiten/meldepflichtige-ik/meldeformulare/jcr:content/par/externalcontent.external.exturl.pdf/aHR0cHM6Ly9tZWxkZXN5c3RlbWUuYmFnYXBwcy5jaC9pbmZyZX/BvcnRpbmcvbWVsZGVmb3JtdWxhcmUvZi9jb3ZpZDE5X0VNX2Yu/cGRm.pdf

        Au-delà du nombre de morts, on devrait se pencher sur un autre indicateur statistique: les années potentielles de vie perdue. A cette aune-là, la santé n’a vraiment pas de prix!

        Et pourtant, il faudra rester humble et nos responsables politiques devront avoir le courage d’expliquer à nos concitoyens que le coût du confinement Covid-2019 n’est pas une raison de renoncer à tout confinement futur, comme nous avons renoncé au fil du temps à stocker de l’éthanol ou des masques. Ou comme certains ont critiqué la ministre de la Santé Bachelot pour des commandes de vaccins et de masques “inutiles”. L’honnêteté, la rigueur scientifique et la responsabilité individuelle et collective sont et resteront des ingrédients indispensables pour faire face à la prochaine pandémie.

      2. effectivement en analysant le tableau (fort intéressant) on constate que le seul changement vraiment significatif, qui pourrait être attribué au Covid est la tranche d’âge > 80
        MAIS qu’en faite (comme je vous l’avais signalé avant hier) =>> en comparaison à la grippe saisonnière de 2015 : il n’y a rien de spécial !
        (d’où mon impression de plus en plus grandissante qu’on est déraisonné de continuer à “suicider” nos petites PME et nos indépendants !!! …
        je ne parle même pas des cafés et restaurants qui vont devoir relever les identités …. et qui pour la plus grandes parties n’arriveront pas à couvrir leurs frais de fonctionnement ! vu les distances imposées !!!!
        j’en arrive au lien social que constitue ces établissements qu’on presse année après année. et oui ces cafés de quartiers et de villages on une fonction souvent oubliée: ils contribuent à garder des liens sociaux, humains !

        je me demande combien de ces “> 80ans” sont morts … enfermés chez eux …. par manque de liens sociaux !???

        quand on sait que pour ce 4ème age : voir leurs petits enfants c’est leur rayon de soleil … ce qui les maintien en vie: ne plus que les voir à travers une vitre …. …. etc ne peut très certainement pas être “bon pour leur moral ni leur santé !”

        (question auquel il ne sera certainement pas possible de répondre factuellement. )

      3. Vous écrivez, M. Neirynck: «Sur cette base on est tenté de dire que le virus a eu le même effet qu’une grippe saisonnière sévère. Cela voudrait-il dire que rien ne s’est passé? Que le confinement n’était pas nécessaire avec ses conséquences économiques désastreuses?»

        Je n’ai pas pris le temps de vérifier les chiffres que vous donnez avant cette conclusion, mais quoi qu’il en soit – et comme le souligne Tulipe dans un autre commentaire (le 7 mai à 8h10) –, j’espère que vous réalisez que les nombres de cas et de morts auraient très certainement été bien plus élevés sans les mesures de confinement. On peut facilement conclure, me semble-t-il, que oui, il s’est passé quelque chose, et oui, le confinement était nécessaire, malgré ses conséquences économiques désastreuses.

    2. Sans être un expert des données de l’état civil, je me permets d’essayer de vous répondre.
      J’ai utilisé les mêmes données que vous, merci pour le lien. Il convient de rester prudent, j’imagine que les valeurs les plus récentes vont encore un peu évoluer. Il se peut que des décès annoncés ne soient pas encore comptabilisés, ce phénomène concererait surtout les dernières semaines, donc celles qui nous intéressent. Toutefois il est peu probable que cela modifie fondamentalement l’analyse.
      Vous ne devez pas me croire sur parole, je vous invite (si vous ne l’avez pas encore fait) à tracer la courbe (je préfère la courbe non cumulative mais faites comme vous voulez) des décés par semaine pour chacune des années. Vous constaterez que les décès sont, en principe, plus nombreux durant les mois froids (novembre à mars). Mon hypothèse est que cela a un lien avec les infections pulmonaires et la grippe qui sont des maladies plutôt saisonnières. En particulier, il y a toujours un pic en début d’année (durant l’hiver 2016-2017, c’est plutôt décembre-janvier) qui correspond à l’épidémie de grippe (voir les données sentinella, pour plus d’informations). Vous constaterez qu’en 2020 ce pic (semaines 3 à 7) est très bas, en revanche les morts du Covid provoquent un pic à partir de la semaine 11, qui culmine à la semaine 14.
      Pourquoi le nombre de morts cette année n’est pas plus élevé que les années passées? Nous avons eu une épidémie de grippe plutôt clémente (y a-t-il un lien avec un hiver historiquement chaud?) par rapport aux autres années et le Covid ne compense pas (encore) ce “déficit”.
      Je ne serais pas surpris si le total de l’année finissait par dépasser la moyenne des années passées car l’épidémie de coronavirus n’est pas terminée et va continuer de provoquer une surmortalité.
      Quelle sera l’importance de cette surmortalité? Personne n’en sait rien.

    3. cher Sam
      tu m’as devancé avec ton tableau de l’OFS 😉
      j’allai posé la question : est-ce l’OFS ou la RTS qui est dans le faux ?!?

      dommage d’ailleurs qu’on ne puisse pas poster des images, car lorsqu’on traite un peu ce tableau XLS avec des formats conditionnels et des moyennes ….. oups
      ai passé un moment de la nuit à me poser des questions avant de pouvoir m’endormir

  6. RELATIVISONS !!! (hors sujet, hélas)
    Sentiment de tourner en rond autour du climat et du covid-19. D’autres sujets de préoccupation ne manquent pourtant pas.
    Suivi sur ARTE un long documentaire relatant la période 1943-1945 de la Seconde Guerre Mondiale et sa conclusion par la destruction de Berlin, Effrayant et sans comparaison avec ce que nous vivons en ce moment. La pollution n’est pas évoquée et pourtant certainement bien supérieure à celle que nous produisons actuellement. Les morts, à la fleur de l’âge pour la plupart, se comptaient en millions, pas en quelques centaines de milliers d’aînés (j’ai 80 ans).
    Aurions-nous oublié la manière rapide et magistrale dont l’humanité s’est extirpée de cette catastrophe ? Le maître-mot ne serait-il pas CONFIANCE ? Confiance dans l’imagination et la capacité de nos successeurs à innover et trouver les solutions ?

  7. Merci pour cette analyse fort pertinente !
    vous avez touché ce qui me semble le plus grave depuis le début de cette crise !
    (car oui je ne crois plus en cette « pandémie » mais nous nous sommes clairement créés une crise)

    Les MENSONGE et la perte de CONFIANCE et insécurité que cela entraine.
    Des années d’utilisation des méthodes de résolution de problème (8D automobile et 9S aéro) mon appris que la phase la plus importante n’était pas la résolution elle-même, MAIS la D2 : définition du problème !
    Si le problème n’est pas correctement défini : il ne pourra jamais être résolu ou que très partiellement et des équipes très compétentes travailleront totalement hors sujet …
    Pourquoi cette disgression : car on ne sait plus quelles données prendre ! et beaucoup d’erreurs politiques proviennent certainement d’un « déficit d’information avant prise de décision »

    Donc la 1ère remise en question qui devrait sortir de cette crise est : comment avoir des monitorings fiables ! et comment garantir que ces monitorings ne soient pas faussés par certains groupes d’intérêts !
    Sinon même les meilleurs équipes de gestion de crise, taperont à nouveau à côté du problème la prochaine fois

    ——————————————

    lorsque vous dites : « il existe tout de même des disparités significatives …… Cela signifie que deux pays voisins étaient mieux préparés … »

    je pense que ces «résultats » ne sont pas dû uniquement à la préparation

    Alors , Oui je suis 200% d’accord avec vous que les pays asiatiques ont une sérieuse leçon à nous donner : et que chez eux il n’y a aucune pandémie, grâce à leur bonne gestion en début de crise!!!

    mais je pense que quand on décortiquera le problème :
    il faudra également analyser le % d’infectés (si données fiables !?) , … càd pourquoi
    25’000 morts correspondent à 250’000 infectés en Espagne et 170’000 infectés en France
    8000 morts correspondent à 50’000 infectés en Belgique et 4000 morts à 62’000 infectés au Canada
    2800 morts correspondent à 23’000 infectés en Suède et 1300 morts à 21’000 infectés en Irlande

    Une donnée qui devrait être prise en compte est le nombre et la vitesse de guérisons par région ! en la mettant en relation avec :

    leur nourriture (l’obésité des newyorkais est-elle une des causes de leur taux de mortalité extrême face au virus ? ou est-ce le virus qui n’est plus le même chez eux ? ou … ?)

    Leur environnement (impact de la pollution atmosphérique signalée à Milan et Belgique ? )

    Leur système médicale (% d’euthanasie au Ritrovil ? …. Analyser les protocoles de traitements et à quel stade ils auront été appliqués! ? …
    mais vu les centaines de milliards de $ que laisse augurer une vaccination mondiale, je doute que nous puissions avoir un jour des données fiables sur ce sujet)

    la gouvernance (un climat anxiogène doublé d’une perte de confiance versus un climat sain … ?)
    etc. etc.

    200% d’accords lorsque vous dites
    ….. une instance composée uniquement de gens compétents dans le domaine et indépendants ….
    Mais je souligne INDÉPENDANTS (si la transparence n’est pas exigée sur les conflits d’intérêt elle ne servira à rien)
    je rajouterai interdisciplinaire ! sinon cette préparation risque bien d’être aussi inefficace que celle qui avaient précédé

    Soit dis en passant, j’ai été effaré par le coté stratosphérique des plans d’actions existants. Ils se perdent dans des dénominations et du théorique et oublient complètement la mise en œuvre opérationnelle.
    Je pense que les ¾ des présidents de communes qui ont voulu se préparer et se sont mis à le lire ont attrapé mal à la tête et ne savaient toujours pas que faire à la fin de la lecture !

    Le plan d’action de l’OMS datant d’il y a plus de 15 ans demandait des MASQUES. A aucun moment on ne prévoit dans le plan d’action : la fabrication des masques en cas de rupture de stock. Alors que c’est du basique et d’une simplicité enfantine pour quelqu’un habitué à de la gestion de crise opérationnel.

    Pire dans la majorité des documents traitant de la pandémie, les masques n’apparaissent pas
    S’ils avaient été à leur place (1ère phase) le gouvernement se serait rendu compte que le problème n’était pas dans la mise en œuvre de la phase 3 (confinement des malades) mais dans la production accélérée de masques et leur distribution
    une task force aguerrie en réelle gestion de crise aurait réglé le problème équipé la population en bien moins qu’une semaine. Le virus ne pouvant plus se propager, le problème était clôt.

    Dernière remarque sur votre article : lorsque vous dite :
    « Il faut aussi construire une autarcie pour les produits essentiels, soit au niveau du pays, soit au niveau du continent »
    Au niveau du continent serait la manière la plus efficiente de gérer le problème.
    Malheureusement quand on constate le comportement de nos voisins directe pendant cette crise, il est naïf de croire qu’ils ne répéteront pas leurs comportements
    Anecdote :
    Début mars, alors même que M. Berset sermonnait que les masques ne servaient à rien, nous avons compris le mensonges … et pour protéger nos collaborateurs : commandé un gros stock de masques. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque l’on a reçu un téléphone des douanes nous annonçant que l’Allemagne avait inspecté les cartons et tout réquisitionné. J’appelle cela du vol
    Le même triste comportement a eu lieu avec le gouvernement français qui a réquisitionné des commandes du gouvernement Espagnol et si je ne me trompe pas de la Suisse.
    Ne pas en tenir compte serait irresponsable, dans un tel environnement irrespectueux !

    Bien à vous

  8. Le plus inquiétant pour moi dans cette crise, c’est que je crains que nous ne saurons jamais… Personnellement ça fait un moment maintenant qu’à force de lecture (mais j’avoue que je n’ai pas étudié très en profondeur les statistiques) je suis convaincu que nous sommes victimes d’une hystérie collective sans précédent, et qu’à la fin de l’année il y aura une surmortalité insignifiante. Ceci dit je ne m’explique pas l’hécatombe incroyable dans certaines régions, mais je soupçonne que l’état de santé lamentable d’une bonne partie de la population y est pour beaucoup. Triste constat, notamment chez nous avec les millards que nous payons pour notre système de „santé“, mais pas non plus si étonnant que ça quand on voit que tous les efforts de prévention sont systématiquement bloqués par les lobbys de la malbouffe et de l’industrie des particules fines.

  9. La Suisse se distingue, des pays où la mortalité est moins élevée par millions à cause du virus, par la densité de ses villes et les vas-et- vient à partout et de partout. L’aéroport de Genève n’a pas cessé de recevoir des chinois jusqu’à la mi-mars ! et il y a eu les olympiades de la jeunesse au début de l’année à Lausanne. La Belgique aussi est un théâtre de mouvements incessants de personnes très importants. Ce qui a arrêté le fonctionnement normal de l’intelligence des autorités est le l’absence du remède et du vaccin. Le confinement a été exagéré à mon avis et la précaution était également légère au début de la pandémie (M. Berset le 21 février de Milan: le virus ne connait pas de frontières – mais il n’a rien fait !)

    1. Selon le principe de convergence, M. Berset ne pouvait rien décider de significatif. Il semble qu’il y ait eu des réticences au sein du CF pour des mesures plus rapides qui impactent l’économie. Résultat de ce mercantilisme à courte vue: 8 semaines de confinement pour ramener la pandémie à un niveau compatible avec la traçabilité.

  10. Intéressant ces différentes analyses avec tous ces chiffres, ou la conclusion serait qu’il y a plus ou moins le même nombres de morts que les autres années et que le COVID ressemblerait à une grippe. Mais n’oubliez pas que beaucoup de mesures ont été prises pour réduire le nombre de morts. Vous comparez des années où il y a une vie normal à une année où il y a des mesures de confinement. Quel aurait été le nombre de morts sans toutes ces mesures? Je pense que les chiffres n’auraient pas été les mêmes. Attention avec les chiffres, il faut toujours bien les remettre en contexte.

  11. J’ai écrit un courriel à l’auteur il y a deux jours pour lui indiquer une faute de frappe dxiste au lieu d’existe. Où est -il, que fait-il, pourquoi il ne me répond pas, pourquoi il ne corrige pas. Suis inquiet !

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