Réflexions sur les séjours passés et présents en villa luxueuse
Qu’est-ce qui définit une villa ? Quelle combinaison de grandeur, de luxe et de paysage est requise ? Quelles en sont les caractéristiques essentielles ? Comment est-ce de vivre dans une villa ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions qui s’appliquent à la fois à ma recherche doctorale et à mon domicile actuel.
Mon projet de recherche est consacré aux fontaines et aux jeux d’eau de l’Antiquité tardive (3-6ème siècles après J-C). Les traces archéologiques de ces monuments se trouvent dans les villes anciennes : dans les rues et les places, et surtout dans les maisons urbaines, ainsi que dans les villas de campagne. Je me suis intéressée à leur conception architecturale, à leur contexte urbain ou domestique et à leurs aspects sensoriels pour approcher le plus possible l’expérience antique.
Je suis venue en Italie dans le but de continuer mon étude, je me retrouve dans une villa magnifique dans le cœur de Rome. Malgré son emplacement en plein centre-ville, l’Institut Suisse de Rome, autrement connu sous le nom de Villa Maraini, rappelle les villas dans lesquelles les aristocrates romains affluaient pour échapper aux étés étouffants et au rythme effréné de la vie urbaine. Au sommet d’une colline, nous bénéficions également de vues à couper le souffle, de brises agréables et d’ombre grâce à d’immenses pins parasols. Nous résidons dans un monde à l’écart de la circulation et les routes cahoteuses en contrebas, entourés d’un jardin verdoyant avec des fontaines et de statues.
Ici nous vivons dans un paysage construit, animé par l’eau et la nature, tout comme les propriétaires des villas romaines. Des grottes artificielles nous accueillent à la porte et les emblèmes du passé – épigraphes, amphores, chapiteaux de colonnes et bustes – ponctuent le chemin sinueux et très « paysagé » qui mène à l’édifice principal. Un bassin décoratif avec de l’eau en cascade se situe devant la grande façade et son spectaculaire escalier. Nous nous retrouvons ici presque tous les jours pour un déjeuner convivial entourés de plaisirs sensoriels.
En bref, depuis l’Antiquité, les fontaines servent comme lieu de rencontre, comme élégant cadre architectural pour les repas et les loisirs, et comme source d’inspiration pour les activités intellectuelles. Cette année, la villa et ses fontaines nous fournissent en plus un abri idéal pendant cette période difficile.
Ginny Wheeler (1991, Bryn Mawr, USA / Berne) – Archéologie
Elle s’est diplômée en Études européennes au Amherst College. Elle a ensuite travaillé à Rome pendant deux ans avant d’obtenir un Master of Philosophy in Classical Archaeology à la Oxford University, qu’elle a terminé en 2018; la même année elle a commencé son doctorat à l’Université de Berne. À Rome elle continuera à travailler sur sa thèse de doctorat financée par le Fonds national suisse. Ses recherches portent sur les fontaines dans l’Empire romain occidental dans l’Antiquité tardive.
Merci de cette belle évocation de la villa Maraini (et non Mariani !). Le rapprochement avec les villas et les fontaines antiques est très suggestif. Voilà qui nourrit ma nostalgie.
Tous mes voeux pour une belle année romaine malgré ces débuts pour le moins étranges dans une Urbs sans touristes. Mais vous avez ainsi toutes les fontaines de Rome pour vous.
Philippe Mudry
Université de Lausanne
Merci Philippe Mudry!
and thank you for spotting the typo on Villa Maraini!
Very best,
Georgia