Représailles contre la Suisse: Didier Queloz, vous avez tellement raison

Adapté d’un échange de tweets avec le Nobel de physique, découvreur d’exoplanètes, qui va quitter l’Université de Genève pour rejoindre une équipe dédiée aux recherches sur les origines de la vie à l’Ecole polytechnique de Zurich.

A kill of perspectives? Vous exagérez. Les chercheurs et innovateurs peuvent participer dans la plupart des cas. Le financement viendra de Berne directement au lieu de passer par Bruxelles (1). Comme en 2014-2016.    

L’association à Horizon Europe est officiellement suspendue tant que le parlement bloque la participation de la contribution suisse de plus d’un milliard de francs à l’élargissement (?!) de l’UE.

Cette contribution a été suspendue tant que l’UE continuait de son côté de ne pas reconnaître l’équivalence boursière avec la Suisse. Une représaille de l’époque Juncker par rapport aux lenteurs de ratification de l’Accord-cadre institutionnel subordonnant progressivement le droit suisse au droit européen, aujourd’hui abandonné.

Il n’y a pourtant aucun lien juridique entre l’Accord sur la recherche de 1999 (Bilatérales I) et le projet avorté d’Accord cadre institutionnel, comme le confirmait en décembre 2019 le commissaire européen Johannes Hahn, ancien ministre des sciences et de la recherche de la République d’Autriche (2).

Cette mauvaise nouvelle pour la recherche subventionnée et l’innovation en Suisse relève donc de la pure rétorsion politique. Il faudra attendre la désescalade pour sortir de ces comportements de grande puissance ombrageuse. Ou plutôt de cour d’école.

Parallèlement, un accord d’association d’application transitoire immédiate a été conclu par Bruxelles avec le Royaume-Uni, Israël, la Turquie, l’Ukraine, l’Albanie, l’Arménie, la Bosnie, les îles Féroé, la Géorgie, le Kosovo, la Moldavie, la Serbie, la Tunisie, le Monténégro, le Maroc ou encore la Macédoine du Nord.

La science et les scientifiques suisses sont de toute apparence pris en otage. Bruxelles les instrumentalise pour qu’ils appellent au secours, émeuvent l’opinion publique et fasse évoluer la politique européenne de la Suisse dans le sens souhaité par l’Union.  

Vous avez raison, Monsieur Queloz, l’attitude de Bruxelles est déprimante.

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(1)https://blogs.letemps.ch/francois-schaller/2021/06/25/la-suisse-ejectee-dhorizon-europe-recherche-cinq-idees-fausses/

(2) https://www.srf.ch/news/schweiz/neues-zu-horizon-europe-die-schweiz-soll-kuenftig-zahlen-was-ihre-forscher-erhalten

 

François Schaller

Ancien de la Presse et de L’Hebdo à Lausanne. Rédacteur en chef de PME Magazine à Genève dans les années 2000 (groupe Axel Springer), et de L’Agefi dans les années 2010 (Quotidien de l’Agence économique et financière). Pratique depuis 1992 un journalisme engagé sur la politique européenne de la Suisse. Ne pas céder au continuel chantage à l'isolement des soumissionnistes en Suisse: la part "privilégiée" de l'accès au marché européen par voie dite "bilatérale" est dérisoire. C'est tout à fait démontrable avec un peu d'investigation. Des accords commerciaux et de partenariat sur pied d'égalité? Oui. Une subordination générale au droit économique, social et environnemental européen? Non. Les textes fondamentaux: Généalogie de la libre circulation des personnes https://cutt.ly/1eR17bI Généalogie de la voie bilatérale https://cutt.ly/LeR1KgK

7 réponses à “Représailles contre la Suisse: Didier Queloz, vous avez tellement raison

  1. De toute façon, toute personne qui commente les menaces, chantages, rétorsions et vengeances des nains de Burxelles sans s’indigner et protester contre tant de mesquineries, leurs propos ne méritent pas le respect. Tous ces chantages sont indigne. Que voudrait M. Queloz, que nous prostituions notre pays juste pour faire plaisir à ces tyrans?

  2. Merci de cet article. Il faut aussi voir le cas des entreprises, car il n’y a pas que les chercheurs qui sont pénalisés par les décisions du CF. Exemple: nous avons pris la décision de rejoindre un pôle technologique en France, avec nos brevets et les ressources humaines (docteurs, ingénieurs et techniciens) qui nous suivront: nous devons construire une chaîne de production dans le domaine de l’énergie ZERO Emission, qui est nettement mieux accueillie en Europe qu’en Suisse.
    Nous ne voyons effectivement aucune perspectives ici, puisqu’il faut des mois et des années avant que l’Etat comprenne l’intérêt d’un partenariat ou d’un financement du genre de ceux que vous évoquez au début de votre article à propos des chercheurs.
    Nous avions opté pour un site proche de l’EPFL, à Lonay, en début d’année, mais nous avons du revoir ce choix, contraints par la politique européenne de la Suisse. Nous n’avons pas décelé de motivation non plus à l’échelle locale, sauf les perspectives financières avantageuses pour les collectivités publiques …. Désolant à tous les niveaux.

    1. @IVON B: Nous n’avons que des pays amis en Europe, allez-y, pourquoi pas? Mais ne jetez pas une pierre dans le puits qui a étanché votre soif, cette Suisse généreuse et arrangeante pour tout le monde, ne mérite pas des commentaires comme le vôtre, d’autant plus qu’il est entièrement faux. Vous cherchez à travailler pour moins cher?, bonne chance !

  3. Quand les médiocres veulent se sentir à l’aise dans leur communauté ils attaquent leur pays, la Suisse, qui a fait d’eux des gens importants. C’est gratuit et gratifiant au yeux de leurs semblables. Il a eu son moment de gloire et maintenant il décline, en espérant qu’il se ressaisisse à Zurich !

  4. UKIP,Tories,DUP, UDC : même combat
    Tout ce qui est à Nous est à Nous, Tout ce qui est à vous est négociable.
    Puis après on finit seul !

    1. Des propos inventés de toutes pièces qui ne correspondent à rien. Même le légitime “ce qui est à nous est à nous” n’est plus en Suisse. Le résident suisse a le potentiel de devenir étranger chez lui, à cause de lois indécentes ultra-libertaires qui encouragent le remplacement de la main-d’œuvre suisse par des étrangers qui se massent à nos frontières. Pour plaire à la Commission Européenne !

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