Appel républicain à ce que Trump, le peloteur, mette fin à sa candidature à la Maison-Blanche

Une vidéo d’archives de l’émission “Access Hollywood” obtenue par le Washington Post a déclenché une crise majeure au sein du Parti républicain. Responsable de ce nouvel épisode de la campagne présidentielle américaine: Donald Trump, 70 ans. Dans la vidéo, le candidat républicain se vante d’avoir tenté de littéralement “baiser” une femme mariée, sombrant dans la vulgarité pour décrire la manière dont il peut faire, en tant que star, ce qu’il veut avec les femmes. L’épisode a lieu en 2005. Donald Trump est déjà marié à son actuel femme Melania. Pour nombre de femmes s’exprimant sur les télévisions américaines, le candidat présidentiel apparaît comme l’archétype de l’abuseur sexuel.

On pourrait se dire que ce n’est qu’un énième outrage de Donald Trump. C’est toutefois plus que cela. Vendredi soir, branle-bas de combat dans les rangs républicains. Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, ex-colistier de Mitt Romney en 2012, qui nourrit sans doute des ambitions présidentielles, a dû monter au créneau, qualifiant de “dégoûtante” l’attitude de Donald Trump. Il a annulé l’invitation envoyée à Donald Trump à participer samedi à un événement dans son Etat du Wisconsin. Le candidat présidentiel sera remplacé par son colistier Mike Pence qui, aux dires de certains commentateurs à Washington, serait furieux. Paul Ryan venait de travailler sur un projet de loi pour lutter contre les abus sexuels dont sont victimes les femmes.

Le chef républicain du Sénat Mitch McConnell a aussi exigé une excuse du milliardaire new-yorkais et presque laissé entendre que les républicains du Sénat qui souhaitaient retirer leur soutien au candidat Trump pourrait le faire. Le congressiste républicain d’Utah, Jason Chaffetz, a immédiatement annoncé qu’il retirait son soutien à Trump tout en précisant qu’il ne voterait jamais pour la démocrate Hillary Clinton. Le président du Parti républicain Reince Priebus a jugé lui aussi inacceptable les paroles utilisées par le candidat à la présidence des Etats-Unis. Des femmes républicaines ont dénoncé avec véhémence le côté “prédateur” du magnat de l’immobilier. Un vocable sémantiquement très “chargé” aux Etats-Unis.

La crise est telle que certains se demandent même comment agir si tout à coup Donald Trump abandonnait la course à la Maison-Blanche. Une hypothèse peu probable d’autant que techniquement, ce serait difficile à réaliser. Les bulletins de vote ont déjà été imprimés et le vote anticipé a déjà commencé dans certains Etats. Peu importe, le candidat républicain à la présidentielle 2012 Jon Huntsman a formellement appelé vendredi soir Donald Trump à mettre un terme à sa candidature à la Maison-Blanche. Même appel des sénateurs républicain Mike Lee de l’Utah et Mark Kirk de l’Illinois. Samedi pourtant, Donald Trump a répliqué: “Je ne me retire pas. Au cours de ma vie, je n’ai jamais abandonné le combat.”

©Stéphane Bussard
©Stéphane Bussard (cliquez sur la photo pour l’agrandir)

Le moment est grave. Donald Trump a lui-même livré une première déclaration, s’excusant auprès de ceux/celles qu’il aurait pu blesser. Toutes les télévisions attendaient vendredi soir la diffusion d’une vidéo du candidat dans laquelle il présenterait des excuses beaucoup plus sincères. Or on le sait, l’excuse est un processus psychologique quasiment incompatible avec la personnalité de Donald Trump pour qui être un “loser”, un perdant, est la pire insulte. Donald Trump s’est pourtant bien excusé sur le coup de minuit dans une vidéo dans laquelle il déclare que les mots qu’il a prononcés en 2005 ne reflètent pas qui il est. Il a eu tort de les prononcer. “Je promets d’être un meilleur homme demain”. Ce n’est, à ses yeux, qu’une distraction par rapport aux vrais problèmes qui minent l’Amérique. Il a rappelé que les comportements de Bill Clinton n’étaient pas acceptables. “Il a abusé de femmes” et Hillary Clinton “a intimidé” les femmes abusées.

La vidéo de 2005 n’est toutefois que la pointe de l’iceberg. Associated Press a publié en début de semaine un article décrivant comment Donald Trump, animateur de l’émission “The Apprentice” sur NBC jusqu’en 2014, a eu des attitudes totalement déplacées envers des femmes dans les coulisses de l’émission. La description paraît surréaliste tant l’attitude du candidat à la Maison-Blanche paraît inappropriée. Dans un autre article publié de façon anticipée, au vu des événements, le chroniqueur du New York Times Nicholas Kristof a pu s’entretenir avec une femme que Donald Trump a peloté et tenté de forcer à avoir une relation sexuelle alors qu’elle avait à l’époque un ami. Ce récit montre que chez Donald Trump, abuser des femmes n’est pas simplement un accident. C’est un fonctionnement ancré en lui.

 

 

Yahoo! a scanné secrètement les e-mails de ses clients à la demande du gouvernement

La nouvelle ne va pas rassurer les détenteurs de comptes e-mail auprès de Yahoo!. La société de technologie de la Silicon Valley a scanné, depuis avril de l’an dernier, tous les courriels entrants de ses centaines de millions de clients à la demande expresse de l’Agence nationale de sécurité ou du FBI. Elle s’est de fait conformée à une directive secrète du gouvernement américain et a installé un logiciel spécifiquement développé à cet effet. La révélation faite en primeur par Reuters provient de deux anciens employés et d’une troisième personne qui était au courant de cette pratique.

C’est apparemment la première fois qu’une société technologique a accepté de surveiller tous les e-mails entrants de ses clients pour le compte des renseignements américains. Selon le Washington Post, Yahoo! n’a pas cherché à résister à la demande des renseignements. En désaccord avec ce choix justifié par la présidente de Yahoo! Marissa Mayer, le responsable de la sécurité (chief information security officer) de la société, Alex Stamos, a préféré démissionner en juin 2015 pour aller travailler à Facebook.

Les renseignements américains souhaitaient obtenir des informations relatives à une série de caractères, à des phrases ou à des pièces jointes contenues dans les e-mails. Patrick Toomey, avocat auprès de l’Union américaine des libertés civiles est hors de lui. La demande du gouvernement est à ses yeux “sans précédent et inconstitutionnelle”. Réagissant à cette nouvelle, Google a voulu rassurer ses propres utilisateurs. En aucun cas, elle n’accepterait de suivre la directive gouvernementale et de violer la sphère privée de ses clients. Microsoft dit aussi n’avoir jamais scanné secrètement les emails de ses clients à la façon de Yahoo!.

En 2007, Yahoo! avait tenté de résister en vain à une demande similaire quand les renseignements lui demandèrent, sans mandat spécifique, de leur fournir les communications en lien avec des utilisateurs à l’étranger. Le cas avait été débattu au sein de la Cour de surveillance du renseignement étranger. Selon des documents classifiés en 2014 toutefois, il est apparu que le gouvernement a menacé d’infliger à Yahoo! une amende de 250 000 dollars par jour si elle refusait de se conformer à son injonction.

Pour Yahoo!, c’est la descente aux enfers. Voici quelques jours, elle a dû admettre, deux ans après les faits, qu’une cyberattaque a affecté près de 500 millions de comptes d’utilisateurs et que des données ont été volées. Fondée en 1994, la société a atteint à son pic une valeur boursière de 125 milliards de dollars. Désormais, elle est en déclin, subissant la très forte présence de Google. A la fin juillet, Yahoo! Mail et News, longtemps le corps de métier de Yahoo, ont été vendus à Verizon pour 4,8 milliards de dollars. Certains avancent désormais que Verizon pourrait réfléchir à deux fois avant de finaliser l’accord avec Yahoo! au vu des problèmes de sécurité informatique.

 

 

Lebron James veut faire gagner Hillary Clinton dans son Etat de l’Ohio

Lebron James, la star de NBA, ne cherche pas midi à quatorze heures ce qui ferait un bon président. Il observe ce qu’il se passe dans sa ville natale d’Akron, dans l’Ohio et s’active, avec sa fondation (Lebron James Family Foundation), à aider de jeunes étudiants de cette petite ville à poursuivre leurs études et à payer, le cas échéant, les frais universitaires. Jusqu’ici, sa fondation a ainsi aidé plus de 1100 étudiants. Il connaît personnellement ce que signifie grandir dans des conditions difficiles. Il fut élevée par sa mère, seule et estime avoir trouvé une famille élargie et une éducation grâce au basketball.

Dans une tribune publiée dimanche dans le Business Insider et aujourd’hui lundi dans le Akron Beacon Journal, il est catégorique: Hillary Clinton est la seule candidate qui “comprend la lutte d’un enfant d’Akron né dans l’indigence”.

Pour la star de basket, élire la démocrate, c’est aussi une manière de cimenter le bilan de Barack Obama. Lebron James se dit proche du président qu’il a aidé lors de sa campagne de 2008. Barack Obama et lui-même échangent des messages par textos au sujet du basketball. Lors de la récente victoire retentissante des Cavaliers de Cleveland, Barack Obama avait félicité Lebron James en lui envoyant un SMS de félicitations.

 

Barack Obama avait déjà reçu Lebron James et son équipe de l’époque (Miami Heat) en 2013 quand celle-ci avait gagné le championnat de NBA:

De la part de la star américaine, choisir son camp dans une telle élection est courageux, sachant qu’il bénéficie du soutien de nombreux sponsors qui pourraient juger cette prise de position malvenue. Mais pour lui, il est évident qu’Hillary Clinton est la candidate à soutenir: “Je sais que nous avons besoin d’un président qui nous rassemble et nous unit. Les politiques et idées qui nous divisent davantage ne sont pas la solution. Nous devons tous tirer à la même corde, quelle que soit notre origine ou la couleur de notre peau. Hillary a un message qui est empreint d’espoir et qui vise à l’unité dont nous avons besoin.” Son soutien à l’ex-secrétaire d’Etat pourrait avoir un impact important sur le résultat de l’élection dans un Etat, l’Ohio, qui bascule tantôt du côté démocrate, tantôt du côté républicain. Dans les derniers sondages, Donald Trump et Hillary Clinton y étaient au coude à coude.

Graffiti de BLM sur les murs du nouvel hôtel de Trump à Washington

Entre Donald Trump, ses militants et le mouvement Black Lives Matter, ce n’est pas le grand amour. Lors de plusieurs meetings électoraux, des incidents ont éclaté entre des membres du mouvement BLM et des partisans de Donald Trump. Le candidat républicain lui-même a tenu des propos forts à certaines occasions, demandant au service de sécurité d’évacuer les perturbateurs de BLM. “Get them out of here”, a-t-il lâché. Le candidat républicain a aussi des porte-parole efficaces pour dénoncer le mouvement BLM. C’est le cas de l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, qui considère BLM comme un mouvement raciste. A la convention de Cleveland, il l’a dit dans un ton hargneux: BLM est un “mouvement raciste”.

 

Ces derniers jours, un militant de Black Lives Matter est allé jusqu’à sprayé les murs de l’hôtel à peine inauguré de Donald Trump sur la Pennsylvania Avenue, à deux pas de la Maison-Blanche.

L’acte de vandalisme n’a sans doute pas été apprécié par le camp Trump. Mais plusieurs voix afro-américaines désapprouvent aussi ce type d’action.

Tous les Afro-Américains ne sont toutefois pas opposés à Donald Trump. En marge de la convention républicaine de Cleveland, j’ai rencontré Xavier. Il soutient Barack Obama et votera Trump le 8 novembre prochain!

 

Zianna Oliphant, 9 ans, l’émouvant plaidoyer contre le traitement réservé aux Afro-Américains à Charlotte

Charlotte a été le récent théâtre d’émeutes raciales après qu’un Afro-Américain, Keith Scott, 43 ans, a été abattu par la police dans un parking devant son immeuble. Même les vidéos diffusées par la police ne permettent pas de savoir si la victime portait une arme à feu comme le prétend la police ou un livre, comme le pense la famille du défunt. L’épisode a provoqué de violente émeutes pendant trois jours. Il s’ajoute à de multiples incidents de ce type dont une fusillade à Tulsa en Oklahoma où une femme officier de police a abattu Terence Crutcher, un Afro-Américain non armé alors qu’il avait levé les mains au ciel comme on le lui avait ordonné.

Pour protester contre cette hécatombe, la jeune Ziana Oliphant, 9 ans, a eu le courage d’aller témoigner devant le City Council, le conseil municipal. S’effondrant en larmes, elle dit sa colère au sujet de la manière dont les Afro-Américains sont traités à Charlotte. Très émouvant.

Hillary Clinton “invente” un nouveau mouvement de danse: le “Hillary shimmy”

C’est sans doute l’un des passages du “débat du siècle” pour la présidentielle américaine qui a le plus alimenté les discussions dans la twittosphère. Répliquant à son rival républicain Donald Trump qui estime que le tempérament de l’ex-secrétaire d’Etat n’est pas adapté à la fonction de président des Etats-Unis, Hillary Clinton a osé faire un mouvement des épaules que nombre de téléspectateurs ont tout de suite assimilé au “shimmy”, une danse, explique Wikipedia, qui “trouve ses fondements aux Etats-Unis dans la danse noire de la fin du XIXe siècle”.

Un journaliste du New York Times, sur demande de son chef, s’est amusé à regarder le débat de lundi soir entre les deux candidats à la Maison-Blanche sans le son. Pour lui, plusieurs mimiques et grimaces étaient claires: Hillary Clinton avait remporté le premier de trois débats télévisés. Ce qui lui a paru particulièrement frappant, c’est le mouvement alternatif avant-arrière des épaules “commis” par Hillary Clinton. C’était la preuve qu’elle était à l’aise, dit-il, et que d’une certaine manière elle avait du plaisir à être sur la scène de l’Université Hofstra devant 84 millions de téléspectateurs, soit la plus forte audience jamais enregistrée pour un débat présidentiel.

Estimant que la candidate démocrate n’avait pas eu la phrase “qui tue” et que tout le monde retiendra, ce que les Américains appellent un “Zinger”, elle aura eu une forme de “zinger” dans sa gestuelle. Les mauvaises langues verront la scène de façon moins positive, laissant entendre que Hillary Clinton était en train d’avoir une sorte d’attaque ou crise spasmodique. Nombre de téléspectatrices y ont vu une touche d’humour de la candidate démocrate pour ironiser sur le côté machiste de Donald Trump et ses déclarations misogynes.

Peu importe, la salle, qui aurait dû rester silencieuse, a éclaté de rires pour saluer ce moment unique qui, expliquent ceux qui connaissent l’ex-patronne de la diplomatie, traduit un peu qui elle est intérieurement, une personne plus enjouée que son apparence publique ne le laisse entrevoir. Une photo prise au Café Havana de Cartagena, en Colombie en 2012, alors que Hillary Clinton était en voyage officielle en Colombie, semble confirmer ce sentiment:

US Secretary of State Hillary Clinton enjoys a relax moment at Cafe Havana in Cartagena, Colombia on April 15, 2012. Clinton is in Cartagena to attend the VI Summit of the Americas which closes on Sunday. AFP PHOTO / STR / AFP PHOTO / STR
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton se détend au Café Havana de Cartagena en Colombie en avril 2012.( AFP PHOTO / STR / AFP PHOTO / STR)

Michelle Obama moque Barack chez Stephen Colbert

Imaginez la compagne de Vladimir Poutine ou de François Hollande, l’épouse du président du Conseil italien Agnese Landini ou encore l’époux de la chancelière allemand Angela Merkel participer à un talk show, tenant des conversations d’enfants à proximité d’une “cabane” faites de couverture et de draps. Le scénario paraît aussi farfelu qu’irréaliste. Avec Michelle Obama, il ne l’est pas.

La First Lady a participé mardi soir au talk show à succès de CBS “The Late Show”. Aux côtés de l’animateur Stephen Colbert, qui se met lui aussi dans la peau d’un enfant qu’il n’est plus, elle se pique au jeu. Si chacun d’eux était sur une île, avec qui souhaiterait-il/elle être? Pour Stephen Colbert, ce serait “avec le président”. Pour Michelle Obama, ce serait “Beyoncé”. Comptant parmi les First Lady les plus classe et branchée de l’histoire des présidences américaines, elle s’est placée dans les draps d’un enfant, sans peur de dégrader son statut, sans statut à défendre. Et ça marche à merveille:

 

Le seconde partie de la prestation de Michelle Obama n’en est pas moins goûteuse. Elle raconte l’impatience de Barack Obama lors d’une séance photo pour le magazine Essence. Le président, dit-elle, liquiderait la séance en cinq minutes, se contentant de deux types de sourire somme toute très semblables. Elle dit aimer la chanteuse Beyoncé, “intelligente, créative”, une excellente mère qui aime sa famille. Michelle estime avoir beaucoup en commun avec la chanteuse, même si elle ne peut chanter, ni danser comme elle.

Cette diplômée d’Harvard, qui s’est souciée de promouvoir une alimentation saine, de l’exercice et l’éducation des jeunes filles à travers son initiative “Let Girls Learn” au cours de ses sept années à la Maison-Blanche, n’a pas manqué d’imiter son mari Barack quand la famille se réunit le soir pour dîner sur le coup de 18h30. Quand Malia pose au président une question sérieuse au sujet du réchauffement climatique au grand dam de Sacha et Michelle qui préféreraient parler de tout sauf de politique, la First Lady moque son mari, toujours prompt à entrer dans des discussions sérieuses même à table: “Oui, je suis content que tu poses cette question. Laisse-moi répondre en trois points: 1, puis 1 a), 1 b),…”

Michelle Obama relève que Barack Obama parvient toutefois à oublier les impératifs de sa fonction quand il vient à table. Un moment où il s’agit surtout des enfants, de ce Malia et Sasha ont fait durant la journée.  Michelle l’admet: Barack “aime bien entendre les potins car il n’a pas vraiment de vie”. Parlant d’une visite d’Etat au Royaume-Uni, la First Lady se rappelle avoir demandé des frites (French Fries…) alors qu’elle logeait à Buckingham Palace. Elle avoue être une grande fan des frites. “C’est la raison pour laquelle je dois manger des légumes”…

Des armes à feu concentrées dans les mains d’un nombre restreint d’Américains

Les armes à feu restent un sujet hautement sensible aux Etats-Unis. Dans la course à la présidence américaine, Donald Trump en a fait un thème de campagne, se profilant comme le grand défenseur du second amendement de la Constitution que Hillary Clinton, prétend-il à tort, souhaiterait abolir. Cet amendement garantit aux citoyens américains de pouvoir porter une arme.

Selon une étude menée par les universités de Harvard et de Northeastern qui n’a pas encore été publiée, mais que The Guardian a obtenue en exclusivité, les Etats-Unis recensent 265 millions d’armes à feu, soit plus d’une par adulte. L’étude met en lumière un fait étonnant: 133 millions des 265 millions d’armes à feu sont détenus par 3% des Américains adultes, soit en moyenne 17 armes chacun. Elle relève aussi que le nombre de détenteurs d’armes à feu a en réalité reculé, passant de 25 à 22%. Autre tendance: il y a de plus en plus de femmes qui en possèdent, surtout des pistolets pour assurer leur auto-défense. C’est apparemment la peur qui incite certains à acquérir une arme. L’étude montre aussi que les vols d’armes à feu ont explosé, passant de 230 000 par an à 400 000.

Une documentaire impressionnant réalisé par Zed Nelson et posté sur YouTube par The Guardian permet de mieux comprendre la fascination pour les armes aux Etats-Unis:

 

“Le Parti républicain est mort ce week-end”

Chroniqueuse du Washington Post, Jennifer Rubin n’est pas connue pour être particulièrement nuancée. Elle a souvent décoché des flèches empoisonnées en direction des démocrates. Dans sa dernière tribune, cette conservatrice qui avait soutenu fermement le républicain Mitt Romney lors de la présidentielle de 2012, a toutefois taillé une croupière au Parti républicain, intitulant son article: “Le Parti républicain est mort ce week-end“.

Elle justifie cette formule dramatique en raison de l’attitude du Grand Vieux Parti dans l’affaire des birthers, ces adeptes de la théorie du complot qui ont toujours pensé que Barack Obama n’était pas né aux Etats-Unis et qu’il était par conséquent un président illégitime. Ce week-end, après avoir nourri pendant cinq ans la rumeur, Donald Trump a fait un virage à 180 degrés, déclarant en une phrase très courte: “Barack Obama est né aux Etats-Unis. Point final.” Durant les émissions politiques du week-end, les “surrogates” ou porte-parole du milliardaire new-yorkais ont eu fort à faire à répondre aux questions des journalistes: pourquoi a-t-il soudain admis qu’il avait menti pendant près de cinq ans?

La responsable de la campagne de Donald Trump Kellyanne Conway s’est appliquée à dévier les attaques, insistant qu’il était temps de passer à autre chose et à oublier cette obsession des médias de parler du “birther movement”. Oublier? Donald Trump a dépensé beaucoup d’argent et de temps, a diffusé une vidéo dans laquelle il sommait Barack Obama de produire son certificat de naissance contre le versement de 5 voire même 50 millions de dollars pour une oeuvre de charité de son choix. Le candidat à la vice-présidence et colistier de Trump Mike Pence ainsi que le gouverneur du New Jersey Chris Christie ont eux aussi dévié le tir, arguant que la rumeur avait en réalité été créée par le camp de la candidate présidentielle Hillary Clinton qui était opposée, lors des primaires de 2008, à Barack Obama. Un fait qui a été démenti par de nombreux “fact-checkers”.

Pour Jennifer Rubin, la goutte qui a fait déborder le vase est la décision du président du Parti républicain Reince Priebus d’infliger des sanctions contre tous ceux, notamment l’ex-candidat et gouverneur de l’Ohio John Kasich, qui ne soutiendraient pas un “menteur raciste, misogyne, xénophobe et pathologique”. A ses yeux, il est clair qu’une personne comme Trump qui s’est fait le héraut du mouvement des birthers et qui tente désormais d’accuser sa rivale Hillary Clinton d’avoir répandu la rumeur “n’est pas faite pour devenir président”. Et Jennifer Rubin d’ajouter: “Un parti qui sanctionne des gens qui dénonce un raciste mérite de disparaître. Un parti dont les chefs de file du Congrès continuent de soutenir un candidat qui incite à la violence, perpétue le racisme et s’adonne aux théories du complot perd l’autorité morale de gouverner.”