Inondations et sécheresses plus fortes à +2°C

Les pluies intenses provoquent déjà d’impressionnantes inondations. Selon l’OMM, ces catastrophes ont abondé en 2018. Cette année, des événements très graves se sont déjà produit, d’immenses inondations au Queensland en Australie, dans le Midwest américain, le cyclone Idaï en Afrique, l’inondation d’Iran qui a touché une grande partie de ce pays.

D’après l’Agence Européenne de l’Environnement, les catastrophes climatiques, inondations, vagues de chaleurs et sécheresses ont causé 453 milliards d’euros de dommages entre 1980 et 2017 en Europe, ainsi que plus de 115’000 décès.  Les années 2018 et 2019 alourdiront déjà ce bilan, qui croîtra rapidement.
L’intensification de précipitations avait été prévue en partie au moins et les experts préviennent qu’elles augmenteront encore.
LE GIEC2018 prévoit qu’à 1,5°C, les trois quarts d’Européens seront exposés aux inondations tous les 5 ans, et à 2°C, ces débordements deviendront bien plus importants.
Une étude s’est penchée sur ce risque d’inondation et prévoit qu’il va s’accroître fortement entre 1,5°C et 2°C.
Le réchauffement climatique va renforcer le cycle hydrologique de pluie et d’évaporation d’eau du sol et des océans.

Une équipe de scientifiques a créé un indice pouvant indiquer les catastrophes climatiques, inondation et sécheresse, tenant compte à la fois du volume des pluies et de la durée des sécheresses. Ils prévoient que la quantité d’eau totale par année augmentera un peu avec la température, mais les pluies intenses et les sécheresses croîtront bien plus.

Dans leur modèle, à +2°C, les précipitations diminuent en Amazonie et en Amérique centrale, ce qui fait peser une menace sur les forêts vierges qui couvrent ces régions.
Le région méditerranéenne subirait plus de sécheresses, ce qui pourrait causer sa désertification,  alors que le Sud-Est de l’Afrique de l’Ouest bénéficierait peut-être de pluies plus régulières.
L’Asie du Nord et d’Est pourrait subir des pluies très abondantes, l’Ouest et l’Est de l’Amérique du Nord aussi.

Pluies totales par épisode de pluie: dans les zones en bleu, il pleuvra moins, dans les zones en rouge, il pleuvra plus (Madakumbura,et al, Nature 2019). Les événements extrêmes semblent augmenter plus que cette moyenne.

Des événements tels que les sécheresses extrêmes suivies de pluies intenses, provoquant alors des inondations et l’érosion, vont fortément augmenter et leur conséquences aussi.

Il faudrait établir rapidement quels seront les risques de déferlements et de glissement de terrain pour la Suisse aux pluies prévues pour 1,5°C et 2°C et voir ce qui est sûr et quel niveau d’inondation provoque l’effondrement des bâtiments. Selon ce graphique, on dirait que les précipitations pour la Suisse diminueront au-dessus de 1,5°C, ce qui affecterait la végétation suisse. Ces événements pourraient encore augmenter dangereusement avant d’atteindre 1,5°C.

Lors des récentes inondations de Crète,  20 cm de pluie se sont accumulés et ont  atteint 3 mètres d’eau dans certaines rues. Les ingénieurs de l’EPFL savent probablement calculer ce qu’une pluie deux ou dix  fois plus abondante peut provoquer, et cela peut être très impressionnant. Une double quantité d’eau pourrait mener à des inondations de l’ordre de dix fois plus importantes et les destructions et leurs coûts augmenteront d’autant.  L’économie mondiale sera fortement touchée.

Ce serait super de disposer d’un bon outil de visualisation des effets de précipitations sur chaque ville, qui permettrait de voir où s’écouleront les rivières soudaines. On pourrait peut-être gérer les pluies par des généreux canaux d’évacuation et des réservoirs, les glissements de terrain pourraient être plus difficiles à maîtriser.

Selon les auteurs de l’étude, une augmentation de température à 2°C pourrait causer des catastrophes bien plus graves et il vaudrait bien mieux les éviter en limitant le réchauffement à 1,5°C.

Aujourd’hui, déjà, des zones de plus en plus étendues, des pays entiers se retrouvent touchés par des catastrophes, en Iran par exemple la plupart des provinces et une grande partie des routes a été touchée, et les récoltes détruites. La gravité de ces épisodes augmente vite, les vies humaines seront de plus en plus menacées ,  les torrents d’eau de plus en plus impressionnants.

https://www.nature.com/articles/s41598-019-39936-2 et Supplementary Information

Plus chaud, plus vite? Que signifie l’état du climat en 2018?

Le rapport ‘L’Etat du Climat en 2018’ de l’Organisation Météorologique Mondiale fait le point sur les changements climatiques en 2018. Il relève des nombreuses catastrophes, et une accélération des conséquences du réchauffement.

Les 4 dernières années, 2015 à 2018, ont été les années les plus chaudes sur Terre depuis le début des mesures.

L’année dernière était une année La Nina. Ce phénomène cyclique amène de l’eau froide à la surface du Pacifique. Il se produit tous les 4 à 5 ans. Les années La Nina sont généralement froides et sèches. Cependant, en 2018 les températures n’ont que peu baissé. Ce fut l’année la plus chaude pour la France , la Suisse et l’Allemagne, et des nombreuses inondations se sont produites en Californie, en Afghanistan,  en Afrique, sur la péninsule arabique, en Asie centrale et du Sud-Est, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, au Sud de l’Europe, et en Amérique du Sud (OMM).

La légère baisse de températures qui s’est produite en 2018 s’explique probablement par la Nina qui amène de l’eau froide à la surface des océans.
Cependant, les températures n’ont pas baissé autant qu’elles le font habituellement lors de ce courant froid. James Hansen, un des grands experts mondiaux du climat, considère que les températures lors de la Nina sont très prévisibles, et que les valeurs de 2018 prouvent que le réchauffement climatique s’est accéléré.

Dans ce cas, les températures pourraient monter plus vite que les prévisions du GIEC (qui supposent 1,5°C de réchauffement dès 2030). L’Organisation Météorologique Mondiale parle actuellement d’une accélération des conséquences.

Depuis, la surface des océans s’est très vite réchauffée, sa température monte très vite, dépasse tous les records. Je crois que cela présage des catastrophes météorologiques sans précédent en 2019. Par exemple, la moitié des Etats-Unis est menacée d’inondation (NOAA), ce qui causera certainement la catastrophe la plus coûteuse jusqu’à présent. Et le déluge déferle bien actuellement sur les Etats-Unis.

Une accélération du réchauffement signifierait que cette année ne sera pas une exception. Le climat changera quasiment chaque année, et apportera des catastrophes toujours plus graves. Nos vies sont en danger, et nous avons besoin d’une réponse mondiale sans précédent.

Cliquer pour accéder à Climate_Statement_2018.pdf

Une véritable urgence alors que la moitié des Etats-Unis risque l’inondation bientôt

Le Temps des catastrophes

Le cyclone Idaï vient de semer la dévastation au Mozambique, des milliers d’Autraliens ont été évacués car les cyclones Trevor et Veronica frappent  l’Australie ce weekend, porteurs d’importantes inondations et la moitié des Etats -Unis pourrait se retrouver sous les eaux ces prochaines semaines.
Chaque dixième de degré de réchauffement rend les catastrophes plus importantes et plus destructrices.
Les inondations détruisent les routes, les infrastructures, les stocks, et limitent fortement la consommation. L’effet sur l’économie pourrait être important, et des faillites pourraient de toute façon survenir.

A mon avis, l’urgence climatique, rendue nécessaire, par le dérèglement par l’Homme du climat terrestre, sera mise en place dans ce contexte et doit l’anticiper.

Nous ne devons pas nous demander, comme le fait le Club de Rome (voir blog précédent) à quelle vitesse les entreprises peuvent s’adapter. Elles ont des forts risques de faillite ou de destruction physique. Demandons nous plutôt de quoi nous avons vraiment besoin: d’aliments, d’hôpitaux, d’un corps d’aide lors des évacuations ou l’approvisionnement dans les situations d’urgence. Ces services doivent être assurés à la population autant que possible, alors qu’ils seront de plus en plus perturbés, et que l’approvisionnement deviendra aléatoire. On devrait prévoir deux solutions de remplacement pour l’approvisionnement pour remplacer les personnes blessées ou bloquées sans possibilité de déplacement.

L’urgence des catastrophes

Les personnes qui ne sont pas impliquées dans ces services essentiels pourraient rester à la maison, et leurs entreprises pourraient fermer pour la plupart ou être mises au ralenti, fonctionner une fois par semaine ou une semaine par mois. Cela implique bien sûr d’un ralentissement considérable de l’économie, mais plus elle ralentira vite, moins nous essuierons de tempêtes meurtrières, ce qui justifie ce type de mesures exceptionnelles.

Les objets existants dans le pays seraient redistribués dans des circuits de deuxième-main, les vendeuses pourraient aider à les rendre attractifs.

Pour sauver les vies de nos enfants, ces décisions deviennent évidentes.

Un des plans d’urgence climatique, de THE Climate Mobilization (voir blog à ce sujet), s’inspire de l’organisation mise en place par l’Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale.
A ce moment-là, on ne parlait pas de crise économique, il y avait des problèmes plus graves, et certains pays tels que l’Angleterre ou les Etats-Unis ont pu maintenir un fonctionnement organisé du pays. Il faudrait assurer l’alimentation, le logement, ajourner ou subventionner le paiement des loyers et des crédits immobiliers, le fonctionnement des services médicaux, l’agriculture. Dans cette situation, Les transports et la production d’énergie pourraient en fait être immédiatement réduits plusieurs fois par rapport à la situation actuelle.

Nous devons nous atteler à un revenu minimum ou à des distributions de nourriture, et à des solutions pour assurer le logement pour les périodes d’urgence climatique, nous ne voulons pas d’hordes de sans-abris dans les villes ni de boat-poeple intérieurs dérivant dans les inondations.
Pour la période de l’état d’urgence, on pourrait peut-être suspendre le paiement des loyers et des prêts immobiliers, ou assurer un chômage technique/ revenu minimum suffisant à le payer (Image par Leroy_Skalstad de Pixabay).

Le prix de l’immobilier pourrait aussi subir des variations importantes à mesure que les inondations se répanderont sur la Planète, les compagnies d’assurance n’arriveront peut-être pas à couvrir tous les dégâts, un rapport de l’ONU estimait que le compagnies d’assurance anglaises ne sont déjà plus solvables face aux catastrophes annoncées.

Après il faudrait surtout assurer une production agricole suffisante et la quantité d’énergie nécessaire à un fonctionnement réduit du pays, semblable au dimanche.

Nous n’avons pas besoin de construire de nouveaux bâtiments. Si nous construisons encore, les nouvelles constructions devraient alors être à l’épreuve du climat, et aujourd’hui quasiment rien ne remplit ces critères.
Nous pouvons nous satisfaire d’habits et de meubles d’occasion pendant quelques années, les organisations humanitaires se plaignent de quantités astronomiques d’habits qui s’amoncellent sur la planète. Après, comme vous serez de toute façon à la maison, invitez vos voisins à un souper végan.

C’est une journée magnifique aujourd’hui, et rien de ce que j’écris ne me semble réel en cette belle journée de printemps.
Pourtant, aujourd’hui, les Etats-Unis sont déjà  perturbés par les inondations.
La Suisse est un peu moins exposée, mais rien n’est vraiment à l’abri du climat, et nous devons nous préparer à l’avance.
Rappelons-nous que le vrai visage du réchauffement climatique, c’est celui de la ville de Beira, détruite à 80% la semaine passée.
Essayons d’éviter ça chez nous. C’est le combat de notre siècle.

http:://edition.cnn.com/2019/03/21/us/us-flooding-spring-noaa-outlook-wxc/index.html

L’arrosage et de drainage pour que nos forêts supportent le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique atteint des nouveaux records et s’accélère. Il s’aggravera probablement pendant des dizaines d’années, le geoengeneering et la fin du monde sont moins probables. Nous aurons à supporter des vagues de chaleur de plus en plus importantes et anarchiques.

Nos forêts stockent une quantité importante de carbone, elles pourraient en contenir plus.  Elles stabilisent aussi les pentes de montagne mais le réchauffement comporte un risque de feux de forêts ou de méga-feux de forêts, immenses, qui sont  apparus ces dernières années.

Pourrions-nous sécuriser nos forêts en créant un réseau hydraulique forestier, qui permettrait de les arroser en cas de sécheresse dangereuse et d’éteindre rapidement les incendies?

On pourrait aussi prévoir un système de canaux de drainage pour évacuer un mètre de pluie intense, ou des réservoirs. L’eau des pluies ou de la fonte des neiges pourrait être conservée, et mobilisée lors d’une sécheresse ou d’un incendie.

Les forêts seront toujours exposées à des chaleurs intenses, des vents forts et à des nouvelles maladies, mais un système d’arrosage d’urgence / anti-incendie leur permettrait peut-être  résister aux changements proches. Un tel système devrait être mis en place rapidement, avant qu’il ne soit trop tard pour nos forêts.  Lisez mon blog précédent, où j’explique que le CO2 atmosphérique et l’effet de serre résultant augmente rapidement.

 

 

Créons des réserves alimentaires planétaires!

Les dernières années de chaleur record ont apporté des sécheresses, des inondations, et des vagues de chaleur partout sur la Terre.

L’année la plus chaude, 2016, a causé une immense famine dans le Sud de l’Afrique, et les sécheresses ont détruit les récoltes du Brésil, de la Bolivie, et du Paraguay. La production de toute l’Amérique du Sud a diminué.

Ces catastrophes vont s’intensifier, et le cycle des saisons changera. Des vagues de chaleur inhabituelles, de plus en plus fortes, apparaîtront au printemps, en été ou en automne. Elles pourraient perturber gravement les cultures alimentaires.

L’agriculture dépend du cycle des saisons. De nombreuses conditions doivent être réunies pour que les plantes arrivent à maturité.

Les récoltes de blé sont compromises si les températures dépassent 30°C au printemps. Les arbres fruitiers ne donnent pas de fruits s’ils fleurissent en automne ou en hiver, et qu’une gelée survient après. De nombreuses autres perturbations peuvent interrompre le cycle vital des végétaux.

En 2018, le rendement de blé russe et canadien était réduit par la chaleur et la sécheresse dans ces pays habituellement froids (Bloomberg), l’Australie frappée par la sécheresse a perdu 15% de ses récoltes (FAO).

Les catastrophes climatiques vont s’amplifier, et pourraient faire échouer les cultures alimentaires dans des vastes territoires. La mer monte et s’infiltre dans  les terres fertiles du delta du Nil et du Mékong, si bien que l’agriculture pourrait bientôt devenir difficile dans ces régions.

Le Futur pourrait apporter des pénuries alimentaires qui ont des conséquences très graves. Elles causent la malnutrition, des migrations, la spéculation, des émeutes, des guerres.
Elles iront en s’aggravant, et des populations de plus en plus importantes, des pays entiers, pourraient être exposées à des famines.

La production alimentaire mondiale est assez proche de la consommation annuelle. L’année prochaine, l’Humanité disposera probablement de trois mois de réserves alimentaires. C’est très insuffisant.  Si la moitié de cultures sur la Planète avorte cette année, si en été 2025 il n’y a pas de récolte de blé dans l’hémisphère Nord, il y aura moins de nourriture que l’année passée.

Nous vivons dans une précarité alimentaire étonnante, alors que les réserves planétaires de T-shirts bleus suffiraient probablement pour plusieurs années, et que nous pouvons facilement porter une autre couleur. Cette insécurité engendre la spéculation alimentaire, les prix des denrées de base augmentent lors des mauvaises récoltes, et provoquent des émeutes de la faim.

Nous devons nous préparer à l’aggravation du réchauffement en augmentant les réserves alimentaires.

Nous pourrions augmenter progressivement les stocks. Pour être le plus cohérent possible, nos dirigeants pourraient commander aux paysans locaux une quantité suffisante d’aliments de base, des céréales, des lentilles, du soja, de noix à la condition qu’ils soient produits de façon écologique, qu’ils entraînent peu d’émissions de CO2, ou en agriculture CO2-, ie en captant du carbone.

J’ignore sciemment le fait que les cultures alimentaires émettent actuellement du CO2, essentiellement à cause de l’usage d’engrais de synthèse et du transport. Elles ne devraient pas émettre du CO2, mais en capter.

Les céréales et les lentilles contiennent beaucoup de carbone, nous pourrions idéalement capter le carbone atmosphérique et l’entreposer en réserves alimentaires. Des stocks d’aliments pour dix ans capteraient en fait une proportion du carbone atmosphérique, de l’ordre d’un centième peut-être, et contribueraient aussi à stabiliser le climat. On pourrait multiplier cet effet en sauvegardant les autres parties des plantes cultivées. Surtout, nous éviterions des graves pénuries et des famines.

Si le changement climatique s’accélère, nous pourrons sûrement cultiver ici des aliments exotiques, comme les pêches, les bananes ou les ananas, et nos aliments actuels appartiendront au passé.  L’avenir sera hasardeux, difficile à planifier. Nous pouvons nous y préparer au moins partiellement.

Nos dirigeants pourraient commander aux agriculteurs l’équivalent des besoins annuels de céréales et de lentilles si bien qu’en dix ans, si tout va bien, les réserves représenteront dix ans de nourriture. Si nous économisons 50% de la consommation annuelle, alors nous atteindrons dix ans de réserves alimentaires en vingt ans.  Une partie de ces récoltes est peut-être déjà produite et gaspillée, la surproduction d’années exceptionnelles, comme les tomates de l’été passée, pourrait être rachetée, séchée, et entreposée. Ainsi, en cas d’aggravation soudaine du climat, nous pourrons réagir et nourrir la population.

En cas de problèmes d’approvisionnement local ou de catastrophe planétaire, ces réserves pourraient être écoulées sous forme de nuggets ou saucisses végétariennes, shakes de protéines, cordon-bleu, ou autres préparations populaires.

En cas de famine lointaine, elles pourraient peut-être être données aux populations qui en ont besoin. A tout le moins, elles limiteraient la spéculation qui fait flamber les prix des aliments, avec des conséquences dramatiques et éviteraient des nombreux drames humains, tels des enfants handicapés de malnutrition.

Il faudrait bien sûr veiller à ce que ces cultures ne provoquent pas d’émissions de carbone, et à ne pas déboiser, et à continuer à reforester et à récreer le sol fertile qui constitue la plus grande réserve terrestre de carbone.

Nous entrons dans une période de turbulences, à plusieurs inconnues. Nous devons nous y préparer et prévoir l’essentiel pour cette période troublée. Si nous faisons preuve d’ouverture, nous trouverons de nombreuses solutions.

Le climat pourrait changer très vite

Le GIEC prévoit qu’à 1,5°C de réchauffement, la Terre subira plus de vagues de chaleur, d’ouragans et d’inondations. Les températures en Suisse seront alors d’à peu près 3°C plus élevées qu’au 19ème siècle, mais les vagues de chaleur pourraient être plus importantes. D’après le GIEC, cela pourrait se produire aux alentours de 2030. Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour annoncer que le changement s’accélère, et que ce seuil pourrait être franchi plus tôt, ces prochaines années déjà.

Nous avons vraiment intérêt à prévoir la vitesse du réchauffement climatique. Cela nous dira quel climat régnera dans cent ans, et probablement même dans dix ans dans nos régions et sur toute la Planète.  Nous pourrons ainsi prévoir quelles cultures alimentaires seront possibles, ou devront être adaptées. Il est très utile aussi de prévoir les vagues de chaleur et les pluies dangereuses qui atteindront des niveaux de catastrophe naturelle, et lors desquelles nous devrons probablement éviter les déplacements, ou serons amenés à évacuer les habitants de villages ou de villes.

Les températures varient naturellement d’année en année. Les années El Nino, quand un courant chaud baigne l’Ouest de l’Amérique du Sud, sont généralement plus chaudes, et le courant froid la Nina entraîne des années plus froides.

La dernière estimation de la température terrestre par le GIEC portait sur les années 2006-2015. Elle n’incluait pas l’année 2016,  la plus chaude jusqu’à présent, dans le calcul du réchauffement. Cette année a peut-être été considérée comme une anomalie, et non pas comme un signe d’un changement sur la Planète. Je crois que c’était une mauvaise décision, et que le GIEC sous-estime ainsi le réchauffement climatique.

James Hansen, un des experts mondiaux du climat, considère que les années La Nina sont moins variables, et constituent un moyen fiable de mesurer le réchauffement terrestre. Ainsi, l’année 2017, aurait dû être plus fraîche. En réalité, les températures ont peu baissé, cette année La Nina était beaucoup plus chaude que la précédente. Pour cette raison, James Hansen estime que le réchauffement a accéléré. Le seuil d’1,5°C pourrait être atteint plus vite.

D’autres scientifiques s’attendent à une accélération du réchauffement pour des raisons différentes. La Planète subit des graves sécheresses. De nombreuses plantes et d’autres organismes meurent alors, ou grandissent beaucoup moins, et le carbone qui les constitue est perdu dans l’atmosphère. Le sol qui se dessèche perd aussi beaucoup de carbone et d’organismes vivants. Alors, l’effet de serre augmente et le réchauffement aussi. Dans un rapport à l’ONU au début de cette année, le Climate Institute prévoit un réchauffement rapide ces prochains dix ans et par la suite.

Si l’accélération du réchauffement se confirme, nous pourrions être exposés à des vagues de chaleur de plusieurs degrés plus élevées, dangereuses, des inondations plus importantes, des tempêtes très fortes, des sécheresses, des avalanches de grêle, au cours des dix prochaines années déjà. Les jours de catastrophe naturelle, de couvre-feu ou d’évacuation, et les ruptures d’approvisionnement deviendront plus fréquents.

Si cela allait plus vite, chaque année pourrait apporter un climat nouveau, des nouveaux événements météorologiques, et nous devrions, nous devrons je crois, corriger en continu les pratiques agricoles en fonction du changement climatique.

Le réchauffement pourrait atteindre 1,5°C en 2030 ou même avant. Nous sommes par contre certains qu’il fera de plus en plus chaud sur la Planète, et que les tempêtes et catastrophes se produiront de plus en plus souvent, et seront de plus en plus graves. D’importantes mesures pour le climat doivent être prises pour éviter des morts de chaleur, de catastrophes, de sous-alimentation, et la destruction progressive de notre civilisation.  Les bouleversements climatiques ne s’arrêteront que lorsque nous aurons maîtrisé le CO2 dans l’atmosphère.

Ne construisons plus rien! Demain, le climat sapera nos villes, nos bâtiments, et nos infrastructures.

Le réchauffement climatique provoque déjà des catastrophes destructrices. Les pluies et neiges de l’hiver passé ont causé des nombreux glissements de terrain en Suisse, et en juin la ville de Lausanne a subi une inondation. Ces intempéries ont provoqué des dégâts coûteux. Tous les jours, des événements semblables ou plus graves frappent la Planète, et les coûts des catastrophes climatiques sont très élevés. Selon le dernier rapport du GIEC, les trois-quarts des Européens seront exposés aux inondations quand le réchauffement atteindra 1,5°C.
Cela pourrait se produire dès 2030, certains experts s’attendent à ce que ce seuil soit même franchi plus tôt.
Les pluies intenses, qui se renforcent très vite ces dernières années, augmenteront encore, et provoqueront des nombreuses inondations et des glissements de terrain, qui toucheront une grande partie de nos constructions.

Je suis saisie d’un sentiment d’irréalité quand je vois des nouveaux bâtiments s’élever partout, et des ouvriers apportant des améliorations cosmétiques aux routes qui n’ont pas encore subi de glissement de terrain, et qui seront probablement détériorées bientôt.

Nous devrions revoir tous les permis de construire à la lumière du rapport du GIEC, et du risque d’inondation généralisé qui nous menace.

Actuellement, celles-ci atteignent environ un mètre, s’infiltrent dans les caves et les métros, et causent des dégâts matériels importants et des interruptions de trafic. Lorsque le volume d’eau augmente, des torrents furieux dévalent les rues, emportent les voitures, deviennent très dangereux et sapent les bâtiments qui parfois s’écroulent.

Les glissements de terrain causent aussi des dégâts matériels importants, et sont difficilement prévisibles. Les plus grands glissements de terrain de l’Histoire de la Terre ont atteint des dizaines de kilomètres. Les changements que nous imposons à la Planète pourraient bien déstabiliser le terrain et favoriser ce type d’événements.

Nous devons adapter les normes de construction en prévision du changement climatique, interdire la construction de bâtiments vulnérables aux aléas climatiques et nous atteler à sécuriser l’énorme part du bâti mise en péril par le réchauffement.

Nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique créée par l’Homme, différente de celle dans laquelle nous avons vécu la majorité de nos vies. Nous sommes quasiment sur une Planète inconnue, et désormais nous nous heurterons à des problèmes totalement différents du passé.

Même si nous définissons des critères de construction compatibles avec le changement climatique, il pourrait s’avérer inutile de planifier des nouveaux centres commerciaux alors que les chaînes de production des marchandises et les transports seront de plus en plus souvent perturbés. L’accumulation des désastres aura des conséquences très sérieuses pour l’économie mondiale.

Je propose plusieurs questions auxquelles il faut s’atteler de toute urgence. Il serait peut-être judicieux de considérer aussi les risques pour 2°C.

  • Quelle part du bâti est à l’abri des catastrophes?
  • Allons-nous naïvement reconstruire les infrastructures touchées ou allons-nous les abandonner sachant que de plus graves inondations viendront?
  • Pouvons-nous creuser de généreux canaux d’évacuation  pour permettre l’écoulement des pluies?
  • Y a-t-il a un moyen de sécuriser les montagnes contre les glissements de terrain?
  • Que pouvons -nous faire immédiatement pour limiter les catastrophes climatiques?

Le temps du Déluge

Les pluies intenses se multiplient sur toute la Planète. Il pleut énormément, des dizaines de centimètres d’eau tombent en quelques heures ou en quelques jours, provoquent des inondations, des ruissellements, des rivières qui débordent de leur lit, des torrents furieux qui parcourent les villes.

La ville de Lausanne a subi une inondation qui a fait d’importants dégâts matériels en juin, et tous les jours, une ville ou plusieurs sont touchées.

Pour avoir une idée à quel point ce phénomène est répandu, j’ai compté les capitales des pays européens qui ont subi des inondations: Athènes, Belgrade, Paris, Bratislava, Rome, Lviv, Londres, Istanbul, Minsk, Copenhague soit un quart de capitales européennes ont été touchées depuis le début de l’année.

Ces catastrophes sont maintenant très répandues en Europe et dans de nombreuses autres régions de la Planète. L’Italie a déjà été touchée par une trentaine d’inondations au moins, l’Espagne en a aussi subi plusieurs, et d’innombrables images de voitures partant à la dérive se succèdent de plusieurs villes d’Etats-Unis, d’Inde, du Brésil, d’ Amérique du Sud, d’Australie, d’Afrique.

Il est établi que le réchauffement climatique cause des pluies intenses. Les climatologues l’avaient prévu, et ils ont constaté une augmentation en 2012 (GIEC).

En 2017, l’Organisation Météorologique Mondiale constatait que les événements de pluies intenses sur la Planète s’accroissaient de plus en plus vite.
Les scientifiques comprennent assez bien ce changement, car le réchauffement climatique provoque l’évaporation de l’eau et augmente l’humidité atmosphérique. Cette eau redevient ensuite pluie.
Ces dernières années, nous avons aussi vu apparaître des tempêtes immenses, couvrant plusieurs pays, et plus d’ouragans forts. Les courants atmosphériques sont aussi perturbés, des vagues d’air Arctique descendent sur l’Europe et plus au Sud, provoquant des fortes précipitations.

Le plus inquiétant est que ces catastrophes vont augmenter. Le récent rapport du GIEC qui estime les conséquences d’un réchauffement d’1,5°C ou de 2°C prévoit que, respectivement, plus de 70% et plus de 90% d’Européens, soit la grande majorité, seront exposés aux inondations à ces températures.

Elles provoquent des dégâts matériels extrêmement importants, paralysent les villes, détruisent les stocks, et bien de matériel délicat et souvent onéreux. Des mois plus tard, Lausanne ne s’est pas remise de son petit déluge. En se promenant au centre-ville, on remarque les ascenseurs publics en panne, un grand magasin fermé depuis des mois. Les pluies -neiges de janvier passé ont aussi provoqué des nombreux glissements de terrain.  Il est à craindre que ces événements ne se répandent, mais aussi qu’ils s’aggravent, jusqu’à causer des dommages aux bâtiments et des victimes humaines.

La situation est extrêmement grave, les destructions possibles sont comparables à une guerre mondiale. Certains experts du climat pensent que le réchauffement accélère, et que les années prochaines n’apporteront pas seulement des catastrophes de plus en plus graves, mais que d’année en année, les changements seront plus rapides. Dès 2016, nous pouvons nous attendre à des événements météorologiques nouveaux, inconnus (OMM). Chaque phénomène nouveau nous en annonce d’autres, plus impressionnants, à venir.

Ils pourraient provoquer une paralysie progressive de notre civilisation et un effondrement économique.

Les phénomènes dus au réchauffement climatique iront en s’aggravant jusqu’à ce que ce que nous prenions des mesures importantes nécessaires pour le stabiliser.