La femme au foyer?

Le travail aujourd’hui

Une vie équilibrée implique la satisfaction des besoins corporels: manger, dormir, récupérer de la fatigue jusqu’à se sentir reposés. L’humain devrait aussi pratiquer des activités sportives, artistiques et sociales, et avoir une vie de famille. La course à la carrière professionnelle contrecarre souvent plusieurs pans de l’existence humaine normale.

Le prix à payer pour un poste prestigieux est souvent énorme:  des heures de travail de plus en plus longues, jusqu’à la centaine d’heures hebdomadaires, des stages non payés, des déménagements fréquents, des produits chimiques qui améliorent leurs performances.

Les personnes qui accèdent aux postes élevés ont différentes caractéristiques. Il faut probablement des compétences  réelles, du travail,  de la chance, et de la débrouillardise.  Certains ont de plus un diplôme d’une université prestigieuse et coûteuse, des appuis familiaux, ou de techniques carrément inavouables pour progresser dans leur carrière.  L’insécurité de l’emploi est une des cause du recours à des solutions extrêmes.

François Cusset, auteur du livre ‘le déchaînement du monde‘ , remarque que “Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire. Elle n’est plus l’œuvre d’un patron sadique, elle est le rouage clé d’un système fondé sur l’accélération, la pression, la performance, la permanence de la précarité” (Libé).  Dans l’éducation de mon enfant, j’ai appliqué l’idée que sans stress, l’enfant fera son activité correctement, assez soigneusement, et cela s’est vérifié. Elle était adorable, posait le verre délicatement sur la table, et le remplissait adroitement en versant l’eau d’une carafe. Elle était contente de bien le faire.  Il me semble que la société va dans le sens contraire, nous sommes de plus en plus exposés à des exigences déraisonnables que nous ne pouvons pas accomplir correctement dans le respect de notre intégrité corporelle. La majorité de la population subit aujourd’hui un stress constant et certains loisirs, l’alcool, la vitesse, la drogue attirent peut-être justement des jeunes sous pression.

Dans la recherche scientifique, j’ai reçu le conseil de travailler quatorze heures par jour. Quelques années plus tard, j’ai découvert que mon frère était encouragé à travailler autant dans une organisation internationale.  Les jeunes médecins suisses font plus de soixante heures par semaine, alors que le manque de sommeil augmente les risques d’erreur professionnelle (lien). La semaine est de 95 heures chez dans la finance chez Goldman and Sachs, 72 heures dans le marketing (lien BBC). Au Japon, tout employé montre un dévouement extrême au travail, rentre à la maison à minuit, ne dort en général que trois heures par nuit, alors que six heures représentent le strict minimum pour une activité cérébrale optimale. Le dimanche est en conséquence passé à rattraper le retard de sommeil. Méfiez-vous, ce même discours qui vous demande de démontrer un dévouement total est utilisé partout, et il y a surenchère, qui mène à la consommation de produits dopants.

Aujourd’hui, dans les pays développés, nous avons assez à manger. A ce niveau-là, les besoins du plus pauvre habitant du pays sont à peu près satisfaits. Il peut probablement aussi s’arranger à la piscine, de voir des films ou des concerts. Récemment, j’ai lu une interview d’un employé de maison de millionaires qui rapportait que la principale différence dans leur mode était le luxe de temps dont ils disposaient, la liberté de s’organiser comme ils voulaient.

Le travailleur pauvre, tel que la vendeuse dans un magasin, court à la crèche, au travail, appelle le médecin pendant sa pause de dix heures, fait ses courses à midi, son  ménage le soir, est toujours à flux tendu et chaque imprévu dans son planning constitue un gros stress.

De plus, sa vie n’est pas vraiment une suite de réalisations intéressantes couronnées de louanges. De nombreuses personnes sont verbalement agressées par leur employeur, les clients ou reçoivent des volées de boulettes de papier, ce qui génère un stress psychologique. A cela s’ajoutent les maladies et les accidents professionnels, le travail de nuit, sur appel, le weekend, etc. Il s’agit souvent d’un rapport de force où l’employeur cherche à tirer le maximum du travailleur. Le refus du travail reflète peut-être une prise de conscience de ces réalités, et pourrait s’étendre aux hommes.

Si certaines femmes préfèrent faire tranquillement leur ménage, aller au fitness et boire un café avec une copine, elles en ont le droit. Elles se respectent peut-être plus que celles qui travaillent des nuits entières pour une publication scientifique ou un projet de marketing d’un objet nocif pour la Planète.

Les enfants

Je dirais que notre civilisation est celle des villages d’agriculteurs. L’homme faisait l’essentiel des travaux des champs, et la femme, souvent enceinte dès l’âge de quinze ans,  s’occupait de la ribambelle d’enfants déjà nés. Elle  cuisinait, y compris des nombreuses conserves, et confectionnait souvent des habits. Lorsque l’homme rentrait de son  travail épuisant, le ménage rudimentaire était fait. Le nombre d’objets tournait autour d’une dizaine.  Nous sommes faits pour cette vie, pour vivre en communauté familiale ou de village, pour prendre le temps et s’occuper de nos besoins essentiels. Ces gestes ancestraux coulent de source.

Je suis convaincue que les enfants profitent de la présence de leur mère les premières années. Je dirais qu’ils devraient toute la journée avec celle-ci, avec un minimum de séparations, jusqu’à trois ans, Ils devraient toujours bénéficier d’une réponse bienveillante  de la mère, à leurs demandes.   Le célèbre psychiatre français Cyrulnik estime qu’un attachement correct à la mère pendant les premières années est une des clés de l’équilibre psychique (lien).   Nous savons tous que les chiots séparés trop tôt de leur mère sont nerveux et en manque d’affection toute leur vie, et cela pourrait être vrai pour nos enfants. Le stress de la mère se transmet à l’enfant, si prend son temps, celui-ci est détendu. J’ai proposé une société plus harmonieuse pour les enfants dans un blog ancien.

Actuellement, en Suisse nous observons une forte augmentation d’hyperactivité chez les enfants, et de dépressions chez les adolescents.  Le travail des mères est un des changements qui pourrait y contribuer, les réseaux sociaux sont aussi suspectés.  Une étude suisse associe l’enfance en crèche à une augmentation d’hyperactivité, d’angoisses et de mauvais comportements (20minutes). L’auteur de l’étude, Denis Ribeaud (rapport, publication)  m’a précisé que les effets négatifs sont moins marqués chez une maman de jour, et auprès d’une personne connue de l’enfant, et que la présence des grands-parents est aussi sécurisante que celle des parents. 

 

Le soin des enfants ainsi que le travail domestique constituent une charge réelle et suffisante. La personne au foyer contribue à l’économie domestique en faisait le ménage, la lessive,  les conserves, les réparations d’habits et d’autres objets, les échanges des surplus avec autres villageois dans une situation similaire. A mesure que les femmes travaillent plus, les plats préfabriqués avec de l’émulsifiant et de la graisse de palme envahissent le foyer dans leurs barquettes plastique. La journée d’une ménagère -type, ayant plusieurs enfants, comporte de nombreuses tâches utiles et constitue un travail à plein temps, qui rend l’investissement professionnel du mari possible.

Aujourd’hui, beaucoup de mères de jeunes enfants travaillent à perte, payent la garde d’enfants, les trajets et les impôts pour garder un pied dans le monde du travail et un emploi plus tard. Dans le monde actuel, elles ont raison car il est très difficile de trouver du travail après la quarantaine, par contre les personnes déjà en place y restent généralement.  Il faudrait peut-être des garanties de réengagement après un arrêt, une interdiction de discrimination par l’âge, ou un revenu minimum pour les personnes hors d’emploi.

Egalité et Planète

Je n’adhère pas du tout à l’idée que le compagnon doit être plus efficace ni plus âgé.  Par contre, les tâches ménagères, les soins aux enfants et aux parents handicapés sont des occupations tout aussi valables que le travail salarié, ces activités sont essentielles au fonctionnement de la société alors que de nombreux emplois actuels ne le sont pas. Elles doivent être valorisées et non pas dénigrées.

Certes, le travail des femmes a beaucoup contribué  à l’égalité. Au 19ième siècle les femmes n’étudiaient pas et peu de personnes pensaient qu’elles en étaient capables.    Elles se sont révélées très compétentes dans la plupart des métiers. Elles avaient peu de droits. Il n’y a pas si longtemps, les femmes étaient battues par leur mari et n’avaient aucune issue. Traditionnellement, l’homme décidait de tout mais ce n’est pas automatique si la femme reste à la maison. Le salaire du mari peut être automatiquement  partagé en deux, il peut employer sa femme pour la garde des enfants et le ménage, ou la personne au foyer pourrait toucher un revenu minimum. Des lieux de rencontres devraient être mis en place pour qu’elles ne soient pas isolées.  Le droit des femmes à l’emploi doit bien sûr être maintenu. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en Europe,  les citoyens ont aussi droit à ne pas pas travailler s’ils en ont les moyens.

Aujourd’hui, la vie sur Terre est en danger. David Graeber, auteur de bullshit jobs,  dit que nous détruisons la Planète pour satisfaire nos égos (lien). La diminution du temps de travail total de la population suisse est une des meilleures solutions pour sauver la vie sur Terre (étude ETHZ). Alors, si certaines préfèrent rester à la maison, c’est un pas dans la bonne direction pour la Planète. Elles ne provoqueront pas d’émissions des transports, ni de la construction  des lieux de travail. Espérerons qu’ayant le temps, elles recycleront et chineront des habits d’occasion. Elles planteront peut-être quelques fraises au lieu de les faire venir d’Espagne. Nous devons encourager cette voie volontaire menant à une réduction d’émissions de CO2, y compris par des mesures pécuniaires.

 

Données Swissinfo: https://www.swissinfo.ch/fre/societe/à-l-épreuve-des-faits_les-mamans-suisses-sont-elles-souvent-des-mères-au-foyer-/45354146

Les psychologues vaudois ne soignent pas par des méthodes conseillées par l’OMS. Ils sont étrangement agressifs et destructeurs.

La dépression

J’ai vécu un cauchemar de psychologues. Il faut absolument reformer l’enseignement des psychologues et les exigences pour la pratique de cette profession. 

Mon enfant était déprimé. C’est malheureusement aujourd’hui le cas d’environ un tiers des ados. Il est connu que la psychanalyse est peu efficace pour ces problèmes mais presque tous les psychologues du canton de Vaud sont de formation psychanalytique. Ils ignorent complètement les causes physiques de maladie: (covid, grippe, stress (1), alimentation, etc)  et les idées transmises dans la société, entre jeunes, par les réseaux sociaux (1, 2, 3, 4, 5) .  Je sais déjà plus sur la dépression en tant que biologiste, à savoir que c’est un déséqulibre de la sérotonine ou de la dopamine et qu’elle est souvent accompagnée par un amincissement de certaines zones du cerveau (1, 2, 3), et la perte de connections synaptiques entre les neurones.  Le même effet est parfois causé par des variations génétiques.  Les anti-dépresseurs, tels que la kétamine rétablissent ces connections neuronales.  L’OMS recommande les antidépresseurs (ref), des thérapies cognitives Problem Management Plus (ref) ou anti-stress (1, 2). Le sport (1, 2), la méditation (1, 2) et la Nature (1, 2) ont aussi des effets positifs avérés. L’alimentation peut jouer un rôle, en partie des bactéries digestives, le manque de fer peut-être être une cause. La méditation (1) et le yoga (1) permettent la guérison physique du cerveau, des zones neurones se développent.  La depression pourrait être mesurée  par prise de sang, par une imagerie du cerveau,  le côté physique de la maladie doit être pris en compte et soigné.  L’anxiété est probablement liée à la dépression,  et peut être traitée par des anti-dépresseurs (lien).  

Les psychologues

Les deux psychologues suisses ont déclaré, eux, que ma fille manquait de limites pour la première et avait une mère trop autoritaire pour le second.  Je crois qu’elle a été soignée pour excès d’obéissance par le deuxième et  après son intervention pour rejet  de l’obéissance par le troisième. Cela me paraît diamétralement opposé. Les assurances paient ces traitements contradictoires et sans effet sur la maladie, et la santé mentale du jeune est fragilisée, son pronostic médical et ses chances de travailler sont compromises par ces initiatives qui n’ont aucune efficacité. Ils sont vraiment allés loin dans la détection du conflit. « Promenons-nous une heure » a été considéré dans notre cas comme un conflit insupportable pour l’enfant.

Est-ce que quelqu’un pourrait dire aux psychologues que leur traitement est efficace dans 10% des cas, essentiellement à cause de la faible fiabilité du diagnostic?   Ils devraient adapter leur discours à cette réalité, faire preuve d’humilité, et les tribunaux ne devraient pas en tenir compte. Le décalage entre la réalité et leur vision est incroyable.  Le diagnostic de maladie est déjà peu fiable,  quant aux causes, c’est encore plus hasardeux. J’avais entendu les histoires d’horreur sur les enfants autistes. Il y a longtemps, l’autisme était considéré comme une maladie causée par une mère trop aimante ou alors assez aimante. Ou l’autisme serait la résultante d’un inceste maternel.  Je suppose que le psychologue Bettelheim a dû voir des personnes dans un état semblable dans les camps nazis, mais nous savons aujourd’hui que l’autisme est généralement causé par des deletions ou de mutations de gènes, parfois de plusieurs gènes (NIH medgen, SPARK). Il manque donc plusieurs rouages du mécanisme cellulaire. Les connections entre les neurones ne fonctionnent pas correctement. Des bactéries ont aussi été impliquées dans l’autisme. Nous aurions besoin de certaines bactéries lors de la formation du cerveau les premières années et leur absence provoque des différences dans la structure du cerveau.  Des handicapés incapables de parler ont donc été traités pour méchanceté de la mère et séparés de celle-ci, surtout s’il y avait un fort lien.  Le traitement était faux et la guérison impossible. Je suis stupéfaite de constater que ces pratiques barbares ont encore cours pour la dépression en Suisse. C’est toujours la faute du parent. Les parents ont été aussi été accusés pour l’homosexualité (la faute d’une mère trop aimante je crois). Il me semble que Freud a souvent accusé des mères trop aimantes qui, selon lui, se seraient livrées à l’inceste si le père,  ne l’avait pas interdit. A cette époque, la femme était considérée comme un enfant ou comme la bête de somme du mari. Les psychologues sont encore formés d’après ces théories. Ceux que j’ai rencontré étaient de plus de très mauvaise foi, on aurait dit que j’étais attaquée par une secte.   Ils ont décrété que le parent a sûrement eu des comportements qui se trouvaient dans leurs cours de Freud, et la réalité n’entrait pas en ligne de compte. Simultanément, les psychologues successifs font chacun un autre diagnostic. Le seul point commun est qu’ils sont très affirmatifs et autoritaires.  

Education

Au sujet de l’éducation et le développement de l’enfant, je considère que nous ne sommes pas si différents des grands singes. Chez ceux-ci, et dans les familles de paysans d’une dizaine d’enfants, les petits s’accrochent à la mère quelques années, puis partent jouer plus loin, librement, dans les arbres. Ils explorent à la mesure de leurs capacités. Les mères singes s’occupent constamment de leurs petits, elles passent vingt ans assises avec les bébés successifs dans les bras, ce qui leur ne nuit pas du tout.  Au contraire, chez les animaux la séparation de la mère a des effets négatifs, rend les petits nerveux et trop dépendants de l’affection à l’âge adulte. Les petits singes acquièrent l’indépendance spontanément.

En me basant sur la théorie de l’évolution, je suppose que nous avons peur des serpents car cette crainte a favorisé la survie de nos ancêtres.

Personnellement, j’ai suivi les lois suisses et des règles d’éducation au point que chaque phrase que j’ai dit à mon enfant sortait d’un manuel de psychanalyste. Chaque phrase était correcte et bienveillante. J’ai tout fait pour éviter des traumatismes.  J’étais toute à fait prête à discuter de mon éducation et à modifier certaines règles.

Le cauchemar

La première psychologue a demandé à huis-clos le placement  parce que je semblais avoir de la peine à donner des limites alimentaires. En fait, celles-ci étaient basées sur un manuel de psychologue – psychanalyste et sur les recommandations de la diététicienne.  Le deuxième a demandé un placement en foyer parce que j’étais trop autoritaire, idée  totalement opposée à la première.  Ils se sont par contre accordé sur le placement. Or le foyer justement n’a aucun effet thérapeutique.  En plus, ils ont proféré des mensonges sur les faits, faux diagnostic, insultes, calomnies et inventions avec un véritable fanatisme pour précipiter un enfant très bien traité dans un foyer. C’est véridique, je suis encore stupéfaite après plusieurs mois.  Pour les prochains, notez que la plainte pour faux témoignage doit être déposée en l’espace de trois mois après les faits, et faites-le. Je vous tiens les pouces.  Il doit y avoir aussi une formulation légale pour empêcher les psychologues d’élucubrer des conclusions arbitraires.

La conséquence de ces actes est que l’enfant est arraché à ses parents ce qui n’améliore pas forcément son moral, c’est une rupture similaire au décès des parents. 

On commence avec un enfant en crise de larmes puis ils  accumulent cette tristesse de départ, laissent les causes, l’absence de soins efficaces, la rupture avec les parents, le placement dans des foyers déprimants. Ils suppriment par là le sport, des loisirs, des sorties nature, les médicaments naturels… Certains jeunes vivent un deuil de quelques mois, pleurant l’horreur du fait que leur parent était toxiquement trop bon pour eux. La ville de Lausanne est remplie d’adolescentes furieuses contre leurs parents et qui, privées de relations humaines,  formeront la nouvelle scène de la drogue de la ville. A la sortie du foyer le moral s’est immédiatement amélioré. 

Soigner les dépressions

 Une personne en dépression échoue dans les tâches normales ou les trouve difficiles. Les petites choses semblent graves justement parce que la personne est déprimée, dans cet état de maladie dans lequel elle ne peut pas accomplir les tâches normales. Etre déprimé ressemble à une grippe.  Il faut d’abord soigner la maladie.    Il me semble qu’un des psys au moins essayait de provoquer des situations traumatisantes pour l’enfant pour en discuter, d’augmenter le nombre de problèmes dans sa vie.  Il faut au contraire guérir d’abord pour pouvoir gérer des situations normales, et les événements devraient être évités.

La photo en lien (Figure 1 de l’article, image du bas fond noir) représente les neurones moins connectés aux autres d’une souris déprimée par un stress chronique ou par une anomalie génétique.  C’est une différence de la structure du cerveau, de naissance ou causée par des événements pénibles,  qui provoque un fonctionnement différent.    Les punitions et les interdictions ne soignent absolument pas cette maladie, au contraire, quelqu’un de déprimé a besoin de meilleures conditions, pour récupérer. De longues vacances marchent assez bien. Le placement en foyer provoque une accumulation de frustrations et d’échecs qui empêche l’enfant de guérir, prolonge sa maladie, lui fait accumuler des échecs, perdre confiance en soi et pousse nos adolescents vers l’handicap chronique.  Un des psys a recommandé une thérapie familiale quand l’enfant, placé dans le foyer, irait bien ce qui équivalait à dire jamais.  Est-il sensé guérir dans un foyer déprimant,  sans aucun soin de la dépression ni affection?

La dépression peut avoir une composante héréditaire. Le stress ordinaire, le stress du travail par exemple, joue aussi un rôle. Cette maladie provoque des changements de structures cérébrales qui peuvent repousser lentement, en mois ou années. L’amincissement de structures cérébrales consécutif à un stress subsiste deux ans, et c’est peut-être le temps de convalescence.  Je crois qu’il faut d’abord soigner les changements physiques jusqu’à rétablir un fonctionnement normal. Cela peut souvent se faire vite par les anti-dépresseurs, plus lentement par le sport, la méditation, les promenades dans la Nature, quelques mois d’école dans la forêt, la musicothérapie, la luminothérapie, éventuellement des plantes médicinales ou une cure de chocolat, et devrait vraiment être personnalisé et adapté à la santé physique.  Les thérapies cognitives sont utiles chez une personne dont le cerveau fonctionne correctement, elles devraient intervenir ou se poursuivre après un traitement physique.  Si quelqu’un va très mal, il voit des problèmes énormes et les déclenche lui-même par son état pathologique.  Un psychiatre connu, Stutz déclarait que les changements rapides sont dues à un changement de style de vie.  Le mode de vie optimal peut différer selon les personnes, certains auront besoin de sport, de promenades dans la Nature ou de méditation deux ans, ou toute leur vie.

Des thérapies efficaces devraient être développées en Suisse.  Les thérapies psychanalytiques ne le sont pas.  Je me souviens d’une statistique montrant que la thérapie a amélioré l’état d’un tiers de patients, l’a laissé inchangé pour un tiers et l’a aggravé pour un tiers. Ca donne une moyenne de zéro amélioration.  Une autre mesure de l’efficacité provient d’un journaliste qui avait consulté trois psychiatres avec les mêmes symptômes et était sorti avec trois diagnostics différents.   Les thérapies conseillées actuellement combinent les anti-dépresseurs et les thérapies cognitives. Il faudrait aussi adapter le mode de vie, essayer les probiotiques, les vitamines, des compléments alimentaires. Il faudrait comprendre comment notre mode de vie influe sur notre cerveau,  des études neurologiques et biochimiques du mode de vie, étudier le plus le développement du cerveau bourré de sucreries et de produits chimiques devant la télé comparé à un paysan, un menuisier, un sportif, un informaticien.

Les conditions de vie

Il me semble que des règles sur les besoins des enfants, repas, sommeil, repos, sport, art, socialisation, pour être en bonne santé ont été définies, mais quand j’ai demandé au département d’instruction publique vaudois en 2020 combien d’heures de travail le soir étaient conseillées pour les élèves, il n’y avait pas règle, pas de limite claire, et des vrais excès. Cela va de pair avec la dégradation des conditions de travail des adultes ces dernières années.  Il faut d’abord s’assurer que les conditions de vie ne provoquent pas la maladie, elles sont un facteur important.

Si mon enfant déprime à l’idée de devoir travailler plusieurs heures de la nuit et d’être très fatigué, il ne manque pas de limites mais au contraire connaît ses limites. 

L’OMS ne parle pas de limites dans le traitement de la dépression.  Elle conseille les anti-dépresseurs, les thérapies cognitives behaviouristes et les thérapies anti- stress.  Chez moi, les antidépresseurs très légers avaient bien fonctionné, et l’effet a perduré après l’arrêt du traitement. 

Ma fille respectait  la loi et n’allait qu’aux endroits que je lui autorisais. Placer pour des limites alimentaires? Mon alimentation était plus proche des conseils de la diététicienne et de l’OMS.  Soigner la dépression par l’imposition de limites en foyer relève simplement  du fascisme, c’est une barbarie.

Le décalage entre faible fiabilité de diagnostic, l’absence de thérapies efficaces  et l’agressivité  fanatique des psychologues est énorme. Ils doivent être plus honnêtes et réalistes,  il faut modifier la leur formation et rembourser seulement les thérapies efficaces.  La formation doit inclure la neurologie, la chimie du cerveau, avec des courbes mettant en correspondance les symptômes et les neurotransmetteurs,  l’effet des médicaments, l’éthologie animale et l’ethnologie, plusieurs techniques de soin et les théories sous-jacentes.  Les thérapies peuvent éventuellement être cognitives, mais aussi basées sur le sport et le bien-être, sur des techniques de compensation de problèmes existants. Le diagnostic sera génétique et chimique. 

Légèrement complété le 5 janvier

Addendum le 6 janvier: L’article de journal scientifique ci-dessous rapporte que la dépression est causée par  une combinaison de changements biologiques dans le niveau de neurotransmetteurs, des facteurs environnementaux, génétiques, psychologiques et sociaux. Je suppose que les facteurs environnementaux incluent  le bruit, le manque de sommeil et d’activité physique, les drogues et  l’alimentation, le covid,  la grippe…

Une étude de l’université d’Edimbourg a montré que les gènes sont un facteur majeur de dépression. Ils ont identifié au moins 80 gènes, ou 259 gènes associés à la dépression.  Ces facteurs influencent la formation de connections entre les nerfs dans la partie du cerveau qui régit la personnalité et la prise de décision.

Les gènes impliqués dont associés à la transmission de la sérotonine, de noradrénaline,  et de dopamine, d’autre régissent l’axe HPA  qui est activé par le stress, d’autres sont impliqués dans le développement du système nerveux dont les variants limitent la formation de neurones,  dans l’inflammation du cerveau, et dans le rythme circadien (jour-nuit). 

Il s’agit vraiment d’éléments fonctionnels du cerveau qui sont plus fragiles chez certains.

De toute façon, que ce soit génétique ou environnemental, je suis absolument convaincue que le changement lors de la maladie est un changement physique, et il devrait probablement être compensé tout d’abord au niveau physique. Je dois dire que j’ai des connaissances qui, jeunes,  ont choisi de travailler dans les champs pour leur santé psychique. Cela semble l’améliorer pour certains, c’est bien sûr un choix de vie personnel.

La prochaine étape que la recherche devra accomplir  porte sur le mode de vie protecteur  chez les personnes prédisposées.     Les études pourraient séparer les participants par gène impliqué ou mécanisme impliqué, et vérifier si le sport, l’absence de stress, le chocolat, la vie dans la nature, des bactéries  ou des médications spécifiques  protègent ces personnes de la maladie. Mais nous savons déjà que certains modes de vie sont plus sains que d’autres, il faut  s’assurer que nous et nos enfants puissent pratiquer un mode de vie sains,  que les déclencheurs de ces maladies soient réduits dans la société.

https://www.news-medical.net/health/Genes-and-Depression.aspx

Addendum le 9 janvier: il semble même que le syndrome de stress post-traumatique ait une composante génétique. Je suppose que certaines personnes n’en souffrent jamais.  Publication : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35153661/ 

Les psychologues devraient disposer d’une table claire résumant les causes de différents symptômes. Il faudrait des outils de diagnostic, peut-être des programmes informatiques, qui proposent la liste des causes possibles avec leur fréquence.

Ensuite, le diagnostic devrait être assorti d’une valeur de fiabilité: diagnostic sûr à 10%, à 20%, à 30%. Un formulaire officiel de diagnostic devrait être produit sur lequel cette valeur devrait être indiquée.

 

COP27: Compensation des pertes et dommages du réchauffement

Les débats de la COP 27 incluent la compensation des pertes et préjudices (loss and damage) dues au changement climatique. Ces pertes peuvent être matérielles, culturelles, humaines, ou psychologiques. Les pays pauvres, tropicaux, souffriront les premiers du réchauffement. Actuellement, 97% des personnes touchées par les événements extrêmes vivent dans des pays en voie de développement.

Les famines du Sahel survenues entre 1968 et 1985 étaient déjà dues au réchauffement climatique. La Somalie a vécu une grave sécheresse en 2017 et cette année, traverse la pire crise de la faim dans l’Histoire de la région. Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail.  Des maladies se répandent et l’insécurité alimentaire augmente (Lancet, lien). Les mers attaquent les régions côtières.

Les pays les moins développés sont les plus touchés par ces “pertes et dommages” alors qu’ils sont les moins préparés pour y faire face et les moins responsables du réchauffement global. Au contraire de la Suisse, les maisons individuelles ne sont pas assurées et les Etats ne disposent pas de moyens pour réparer les routes et les infrastructures détruites par les glissements de terrains et les inondations.

Les pays les plus exposés, notamment les petits Etats insulaires, demandent l’instauration d’un mécanisme de compensation. Celui-ci devrait, selon eux, être distinct des fonds qui existent déjà pour l’adaptation ou la diminution des émissions. “Le système onusien aujourd’hui a de l’argent pour mettre des panneaux solaires, pour moderniser votre maison (…), mais il n’en a pas pour les gens qui perdent leur maison”. Harjeet Singh, CAN (Climate Action Network).

“Les pays du Nord disent que ce sont des sommes colossales, qu’ils ne pourront pas le ‘vendre’ à leurs concitoyens”. Pourtant des solutions existent. En septembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait par exemple appelé à taxer “les profits exceptionnels des entreprises productrices d’énergies fossiles”  pour ” les pays souffrant de pertes et dommages causés par la crise climatique”.  Il serait aussi possible  de taxer les émissions des secteurs aérien et maritime, de mettre en place un prélèvement sur les transactions financières ou encore d’instaurer un moratoire sur la dette des pays touchés par une catastrophe climatique (d’après FranceInfo).

Je suis bien sûr favorable à ces compensations. Il est tout à fait juste d’offrir des moyens de subsistance à ceux qui en seront privés par un climat déchaîné. Les victimes perdront leurs maisons ou leur gagne-pain.  Les sécheresses rendront l’agriculture difficile ou impossible. Nous devons les aider à avoir une vie décente et à éviter la mort de faim, l’handicap causé par la malnutrition, les aggressions lors d’une vie de sans-abri, la vente des filles, le vol, le travail inhumain, et autres mesures désespérées provoquées par l’extrême pauvreté.

Je m’interroge un peu aussi sur la faisabilité des compensations. Si le climat évoluait vers un réchauffement abrupt, ce que le seuil d’1,5°C a pour but d’éviter, les conséquences seraient extrêmement graves. De nombreux pays seraient dévastés, avec une mortalité très élevée, et nous vivrions essentiellement, chichement, en autarcie en Europe. Nos pays subiraient des graves catastrophes à répétition auxquelles nous aurions de la peine à faire face.  Il serait alors impossible de compenser les pertes des pays pauvres, et il resterait peut-être peu d’habitants à qui offrir les compensations. Mais ce jour-là, nos gouvernements trouveraient  certainement un moyen pour passer outre.

D’autre part, même si nous prévenons une évolution grave, certains pays, les îles menacées par la montée du niveau de la mer, les deltas, ou d’autres, victimes de la désertification, devront être abandonnés et leurs habitants relogés ailleurs.  En général, je dirais qu’il ne faut pas reconstruire continuellement des routes sans cesse détruites, des villes inondées à répétition. Autant que possible, il faut préférer les solutions les plus sûres tout de suite, reconstruire ailleurs, ou sécuriser très bien lors de rénovation, comme c’est souvent le cas en Suisse.  La réduction du réchauffement est la meilleure solution, la plus sûre. Il faut garder à l’esprit qu’indépendamment du mécanisme de compensation, nous devons tout faire, immédiatement, pour éviter une évolution catastrophique du climat. Il en va de notre propre sécurité.

Cela dit, le Futur est incertain. Il est clair que les compensations des pertes et préjudices du réchauffement seraient en tout cas très utiles maintenant, lors de l’actuelle famine de Somalie ou de coûteuses inondations en Amérique du Sud. Elles permettraient aux populations des pays touchés de vivre dignement dans leurs pays, dans des sociétés relativement sûres et stables, et nous pouvons leur offrir cela aujourd’hui, pour les prochaines années.

Deux pétitions qui demandent une compensation des pertes et dommages:

350.org Tell Biden: https://act.350.org/sign/Biden-loss-damage-petition-COP27

One to World leaders: https://act.one.org/sign/adenike-climate-petition-int

Vivre en éco-village

Le hameau des Buis

Le Hameau des Buis est un écovillage en Ardèche, construit au sommet d’une colline. Pour y accéder, il faut traverser une forêt de chêne, et au sommet, le village émerge soudain de la forêt, entouré d’un vaste paysage de nature. 

L’éco-village a été construit par les habitants et par des bénévoles, qui ont vécu dans des roulottes lorsqu’ils construisaient leurs maisons. Celles-ci sont  en argile, en bois et en paille, de provenance locale, et  essentiellement chauffées par le soleil grâce aux baies vitrées et aux murs capteurs. Les maisons sont assez petites pour des familles, mais comportent une petite terrasse et tout le monde, les enfants en particulier, passe beaucoup de temps dehors, dans une nature magnifique.

Le village contient une station de phytoépuration. L’eau passe par plusieurs bassins où des plantes différentes purifient l’eau. Le village récupère l’eau de pluie et utilise des toilettes sèches.

Vidéo Hameau des Buis 22 min: https://hameaudesbuis.org/entretiens-avec-les-habitants/

Les photos qui illustrent l’article ne proviennent pas du Hameau des Buis, mais de pays différents. Cliquez sur les liens ci-dessus pour voir ce village. 

 Autonomie, responsabilité, entraide

Le village est un système d’organisation sociale qui existe depuis des millénaires, dans toutes les sociétés. La nourriture des habitants peut être produite à proximité immédiate, les champs l’entourent directement, et les paysans y accédaient à pied. Le village permet l’entraide et le partage entre des personnes qui se connaissent bien, et une légère spécialisation. Différents métiers y sont représentés, les personnes capables y exercent les métiers de boulanger, de forgeron ou de couturier.

Dans l’éco-village le Hameau des Buis, chaque projet était discuté par le conseil, et accompli par les habitants et les bénévoles. Les habitants se réunissaient, discutaient du projet à entreprendre, puis s’y mettaient, avec l’aide de nombreux bénévoles. L’accord du groupe est nécessaire, et il peut être facilité par l’adhésion à des valeurs communes ou à une charte acceptée à l’avance par les habitants.

Image par FranckinJapan de Pixabay

J’ai remarqué que les tâches étaient parfois accomplies par des débutants, qui devaient comprendre ce qu’ils faisaient, et d’entraînement physique très divers. En conséquence, en accomplissant des tâches variées, les habitants acquéraient une excellente forme physique, qui fait partie des valeurs de l’écologie. Le corps et l’esprit d’un humain devraient être en bonne santé. Les villageois se sentaient libres et maîtres de leur destin, et en gardant les projets simples et sensés, ils étaient capables de constuire des maisons, et de produire tout le cadre de vie nécessaire eux-mêmes. Les principes d’écologie, de simplicité et d’autonomie permettaient l’empowerement, c’est à dire l’émancipation et la confiance en soi des habitants. A l’extrême inverse, notre société peut convaincre les personnes qu’elles ne sont pas qualifiées si elles ne savent pas emballer un produit exactement comme le précédent qui le faisait faux.   De plus, dans notre monde stressé, les tâches de plus en plus automatiques sont réduites à une minute, et ne peuvent pas toujours être exécutées aussi vite, ce qui provoque des échecs à répétition. La relaxation et le recentrage sur l’essentiel améliorent notre fonctionnement et nos performances. 

Production locale et artisanale

Tout était fait en matériaux locaux, le fromage était fabriqué sur place à base de lait de chèvres qui broutaient dans forêt, les oeufs provenaient du poulailler, les légumes du potager. Tous ces produits étaient transportés à pied jusqu’au magasin du village, puis dans les maisons des habitants.

De nombreux objets étaient fabriqués par des amateurs ou par des artisans. La qualité finale était-elle moins bonne que dans le cas d’objets fabriqués à extrêmement bas prix en Chine puis revendus à des nombreux intermédiaires?  Evidemment, le temps de fabrication d’une chaise était infiniment plus long, mais les matériaux et le travail étaient locaux, et le besoin de transport, de magasins, d’usine de camions, et de vendeuses de magasin disparait alors. Au cours de notre histoire, nos ancêtres construisaient de temps en temps un meuble pour des dizaines ou des centaines d’années. Les objets étaient peut-être conçus correctement pour répondre au besoin précis. Ghandi, entre autres, conseillait de fabriquer ses objets soi-même. Une idée qui ne correspond pas tout à fait à une vision matérialiste du monde est que si nous avons besoin d’un objet, nous serons inspirés ou aidés pour le faire correctement, et qu’il sera réellement utile. Peut-être cette capacité existe-elle en chaque humain, comme celle de s’occuper d’un enfant. Nous ne devrions en fait consommer et acheter que par besoin réel.

Des mères détendues avec les enfants jouant près d’elles

Photo Marie Nollet

Dans l’éco-village, il y avait de nombreuses familles avec des petits enfants. En général, les mamans gardaient les petits près d’elles les premières années. Plusieurs enfants étaient allaités deux ou trois ans, puis jouaient tous ensemble, et, moins traditionnellement, rejoignaient l’école la Ferme des enfants. Les mères s’occupaient essentiellement de la maison et des enfants, et puis partaient parfois en pique-nique avec leurs enfants qui jouaient ensemble près d’elles. Les jours où tout allait bien, la maman était détendue et disponible, et l’enfant était en permanence rassuré par la présence d’un mère aimante. Les petits se développaient un peu comme des chatons, en ceci que d’abord ils appelaient leur mère en permanence, puis exploraient un peu leur environnement en revenant vers leur mère, puis devenaient plus indépendants, et s’aventuraient plus loin. C ‘est un développement naturel de l’enfant qui devrait lui être assuré. C’est aussi la façon de vivre la plus harmonieuse que j’ai vu pour des jeunes mamans, s’occuper assez de ses enfants, et s’octroyer des moments de repos. Je précise que quand les enfants sont petits, il est assez exceptionnel de s’assoir tranquillement.  Les journées sont mouvementées. 

Des valeurs de gentillesse, de communication

L’éco-village a été fondé par Sophie Rabhi et son mari et a été en grande partie construit par des jeunes retraités qui ont investi leurs économies dans ce projet, des personnes merveilleuses, écologiques, humanistes, altruistes, et ouvertes. Comme vous le voyez, les mots me manquent, mais je suis vraiment admirative. L’écovillage et l’école organisaient aussi des fêtes où les habitants se rencontraient, s’amusaient et communiquaient, ainsi que des conférences.  Je crois que la communication est aussi un besoin de l’Humain, auquel, comme aux autres besoins, des moments devraient être dévolus et que Sophie Rabhi a correctement pris en compte dans l’organisation de l’écovillage. Bien de problèmes étaient inexistants ou immédiatement résolus par la bienveillance et la gentillesse.

Site d’écovillages européens:  https://eco-villages.eu/category/eco-construction/

Image de couverture par Teresa Cotrim

La pluie au Sahel

Climat du Sahel

Le Sahel, au Sud du Sahara, est une zone chaude et aride. Le réchauffement climatique provoque la désertificaton du Sahel et l’avancée du Sahara. Pourtant, il y pleut parfois et les pluies torrentielles ont triplé depuis 1982. L’intensité de ces pluies est telle qu’elles provoquent des inondations et des glissements de terrain, et causent des graves dommages aux habitants.

Si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C ou 2°C, le régime des pluies du Sahel pourrait changer rapidement, des précipitations abondantes le transformeraient en zone tropicale. Nous pourrions voir bientôt une nouvelle forêt tropicale. Le changement serait cependant brutal et pourrait apporter des nombreuses catastrophes (Levermann : article, étude).

Image par Olivier Bory de Pixabay

Irrigation au Sahel

L’irrigation pourrait apporter d’immenses avantages dans ces régions. Une nouvelle étude  s’est basé sur des photos satellites pour établir les progrès de l’irrigation et rapporte que les projets d’irrigations prévus n’ont pas abouti, ou ont été sérieusement réduits. Seuls 16% des zones prévues par les agences de développement sont actuellement irriguées.

L’auteur de l’étude estime que la responsabilité en incombe aux défaillances politiques et à la mauvaise gestion locale. Il écrit aussi que la viabilité des projets est plombée par les choix de cultures. Les autorités locales privilégieraient une agriculture à faible valeur ajoutée, destinée à alimenter leur population, qui n’est pas un choix viable. Je trouve cette phrase choquante et absurde. Nourrir sa population est le plus viable des projets, qui devrait être valorisé par les agences de développement. L’alimentation bio produite sur place est plus écologique. Un tel commentaire jette un doute sur la fiabilité de ce travail.

Image par SirWalterVanguard de Pixabay

L’irrigation pourrait réellement transformer ces régions, et avec la prodigieuse technologie dont nous disposons actuellement, je crois qu’elle peut fonctionner à plus grande échelle encore. Dans le climat de janvier 2021, alors que dans de nombreux cas l’équivalent des précipitations de l’année entière inonde le pays en un seul jour, je dirais qu’il faut dompter les pluies torrentielles, créer des réservoirs d’eau de pluie, des canaux d’irrigation qui pourraient simultanément évacuer l’excès d’eau des villages et leur éviter des inondations. Je dirais aussi que nous pourrions au moins leur offrir l’irrigation en contrepartie du réchauffement climatique.

Cette année, les précipitations en Afrique de l’Est ont été si importantes que le fleuve Niger a débordé et a provoqué des graves inondations au Nigeria, Vingt-cinq mille personnes ont été déplacées. http://floodlist.com/africa/nigeria-floods-october-2020. Si cela devait se reproduire fréquemment, il serait peut-être possible de creuser un canal amenant l’excès d’eau du fleuve Niger jusqu’à Tombouctou, dans le Sahel. Pourriez-vous demander une étude de ce projet à l’EPFL ?

Limitation des naissances

J’ai un peu réfléchi à la question de la surpopulation. Dans le dernier blog, je présentais l’étude récente sur la disparition de biodiversité, effectuée entre autres par Paul Ehrlich. La perte de biodiversité est gravissime, le changement climatique aussi, et les scientifiques incriminent entre autres l’augmentation de la population. Ils relèvent particulièrement qu’en Afrique sub-saharienne il y a encore en moyenne quatre enfants par femme. J’adore les enfants. J’ai eu un enfant, j’ai accouché à l’hôpital, j’ai été fatiguée l’année de la grossesse, l’année après l’accouchement, et l’enfant m’a bien occupé jusqu’à ses trois ans. L’idée d’accouchements incessants, non choisis, d’une nuée d’enfants affamés, m’apparaît comme absolument horrible. Elle est aussi très dangereuse pour la Planète. Actuellement, les populations des pays les plus pauvres, vivant en autarcie de façon traditionnelle, ont une empreinte carbone de cent fois inférieure à celle des pays les plus riches, mais les projets de développement d’une part, et les migrations vers la ville d’autre part, augmenteront leurs émissions carbone.

Je propose que les interventions au Sahel s’accompagnent de la distribution de contraceptifs gratuits à toutes les femmes. Une contraception gratuite, ainsi que le droit des femmes au consentement et une dissuasion des viols, devraient être une des bases du développement futur, et devraient être assurées dans le monde entier. Cette solution n’impose pas de limites strictes aux populations du Sahel, exactement comme en Europe, où nous choisissons librement le nombre de nos enfants, et en avons un ou deux par famille.

Commentaire d’un lecteur: ‘Les arguments utilisés dans cet article sont empreints de condescendance. Les problèmes climatiques en Afrique et aussi à d’autres endroits de la planète viennent principalement des pays industrialisés. La meilleure solution serait donc que ces mêmes pays réduisent leur bilan carbone. La natalité en Afrique est loin d’être le facteur dominant car si les femmes ont beaucoup d’enfants en Afrique, elles en perdent aussi encore beaucoup.’

Dorota: Il y a du vrai, mais il faudrait demander l’avis des femmes. Il est plus facile de bien d’occuper d’un ou deux  enfants que de huit, donc la mortalité enfantine pourrait baisser ; un autre blog sur ce sujet: les-femmes-ont-le-droit-davoir-moins-denfants-qui-seront-mieux-traites/

 

Les femmes ont le droit d’avoir moins d’enfants qui seront mieux traités

La population mondiale augmente

Le vingtième siècle a apporté une explosion de la population mondiale. Une des premières causes est la diminution de la mortalité infantile, due aux progrès de la médecine,  aux antibiotiques et aux vaccins. Au 18ième siècle, une femme européenne avait en moyenne 8 enfants, dont 3 ou 4 mourraient dans l’enfance.  Les adultes vivaient aussi bien moins longtemps.  Depuis 1950, la mortalité infantile a été divisée par quatre ou cinq (Worldindata). Les guerres, les famines et les épidémies apportaient aussi des nombreux décès.   La population mondiale a augmenté rapidement dès le 19ième siècle. Elle a été limitée par l’imposition de la politique de l’enfant unique en Chine. Un autre facteur qui réduit la croissance de la population est l’éducation et le travail des femmes. Dès qu’elles ont un emploi à l’extérieur de la maison, elles préfèrent limiter le nombre d’enfants, une famille nombreuse et le travail semblent difficilement conciliables.

La place sur Terre est limitée, nous sommes déjà trop nombreux et nous imposons des changements insupportables à la Biosphère. Le réchauffement climatique, la perte de biodiversité et la pollution ont déjà des conséquences dangereuses.  Actuellement, on pourrait imaginer qu’une femme ait 5, et  même 10 filles et, si elles en ont autant trente ans plus tard, en 3 générations nous aboutirions à 125 ou 1000 arrière-petites-filles sur le même territoire, sur le même champ, après un siècle.  Même si une alimentation végétalienne permet de nourrir bien plus de personnes, il y a des limites, et il n’est pas possible de rassasier un nombre infini de descendants. Devons -nous vraiment mettre au monde des enfants qui mourront de faim ou s’entretueront pour la maigre nourriture restante?

Dans quelles conditions naissent les enfants

En Europe, nous attendons souvent l’âge de trente ans, et un bon travail stable pour avoir des enfants, pour pouvoir les élever et les entretenir jusqu’à l’âge adulte.  L’éducation est considérée comme une tâche sérieuse  et conséquente. Les exigences de sécurité et de santé sont aujourd’hui telles  qu’une mère peut difficilement les remplir pour plus de cinq enfants,  dans la situation traditionnelle où elle fait tout le travail ménager et la garde d’enfant.  Nous choisissons souvent de ne pas procréer si les conditions ne sont pas optimales.

J’aime beaucoup les enfants, je les trouve tous mignons et je me sens très bien avec un bébé dans les bras. Je crois tout à fait que de nombreuses femmes veulent réellement des rejetons, mais d’autres n’ont pas le choix.   Les nouveaux-nés viennent au monde dans des conditions très différentes. Dans certaines sociétés, les filles sont mariées très jeunes, avant leur majorité, à 14 ou 15 ans ou même parfois plus tôt et enfantent très souvent.   Elles sont mariées contre leur volonté.  Il arrive que les jeunes filles tombent enceintes tôt, sans l’avoir voulu. En Inde, les jeunes femmes pauvres n’osent pas s’aventurer hors de leur maison jusqu’aux latrines, parce qu’elles courent un sérieux risque de viol (lien).  Leur vie peut-être extrêmement dure, elles subissent la famine, la violence, un travail pénible.  Elles ne choisissent pas toujours librement d’avoir plus d’enfants alors qu’elles ont déjà faim ou sont déjà épuisées.  Certaines mères sont, techniquement, devenues folles à cause de l’horreur de leur vie. Enfin, la femme meurt du dernier accouchement, laissant une bande d’orphelins…

J’ai lu que les femmes dans les campagnes traditionnelles tuent parfois leurs derniers gosses, lorsqu’elles en ont une dizaine, tellement une autre maternité leur est insupportable et tellement leur existence est dure.  Elles préféreraient clairement limiter leur progéniture.  Une étude a montré que si la femme peut disposer de contraception sans en parler à son mari, elle l’applique pour éviter des grossesses supplémentaires (Poor Economics, Duflo et Banerjee , lien sur leur Poverty Action Lab). Nous devons limiter la population de la Planète, alors nous pourrions au moins offrir la contraception gratuite à toutes les femmes du monde.

Les enfants doivent être bien traités

Personnellement, je m’applique à  bien traiter mon enfant. Je ne le battais pas car cela aurait pu provoquer des traumatismes ou le pousser à la violence. Je lui laissais le temps de faire ses activités correctement.  J’essayais de lui fournir tous les aliments nécessaires à son bon développement. En effet, la sous-alimentation crée des problèmes de développement physiques et mentaux. J’ai pu éviter des maladies graves dans l’enfance. Je ne la laissais pas seule  et la surveillais pour éviter les accidents.  J’organisais de nombreux jeux conseillés pour son âge, et je lui présentais des activités éducatives.  Je ne lui montrais pas de choses traumatisantes telles que le journal à la télévision et je ne parlais même pas de violence. Je ne l’exposais pas à un travail pénible.  Dans des situations graves, de famine, de guerre ou de catastrophe naturelle,  les enfants sont affamés, battus, livrés à eux-mêmes. Il manquent totalement de soins et d’attention. Ils subissent de nombreux traumatismes qui en Suisse sont totalement interdits, tout ce que nous devons éviter pendant les années de maternité.  Ces situations de crise pourraient les handicaper à vie.  Le travail des enfants, aussi, est une conséquence des familles nombreuses. Celles-ci ne peuvent souvent pas assurer la subsistance de toute la fratrie, et dans une maison avec trois bébés, on est vite traité comme un adulte.

Droits de la femme et limitation des naissances

Une femme devrait pouvoir se poser tranquillement la question si elle est prête à élever un enfant, et disposer de la contraception gratuite jusqu’à là.  Celle-ci pourrait être disponible dans des dispensaires médicaux de chaque quartier.  Bien sûr, les droits de la femme devraient être assurés, pas de mariage de petites filles, pas de mariages forcés, une surveillance accrue contre le viols. On pourrait imaginer que le mariage légal inclue dans tous les pays une discussion et l’acceptation clairement exprimée du mariage et d’une série de règles qui assureraient des conditions de vie minimales: les mariés s’engageraient ainsi à ne pas battre l’épouse, à cuisiner, à fournir la nourriture.  En Chine le mariage a été autorisé à 25 ans, ce qui permet aux deux époux de finir une formation professionnelle et de travailler avant de fonder une famille.   Nous pourrions aussi inclure une limitation des naissances dans les périodes d’urgence climatique, et demander, avec l’aide d’une contraception gratuite, aux familles de ne pas avoir d’enfants pendant les périodes d’urgence et de catastrophes. Un pays d’Amérique du Sud a récemment demandé à sa population de ne pas procréer à cause de l’épidémie de Zika. Le climat, et un avenir d’évacuations, d’abris et de camps de réfugiés, pourrait aussi le justifier.  Des dons d’aliments pour bébés aux enfants sous-alimentés pourraient être accompagnés de dons de contraception.