Le Petit Journal de Canal+ s’arrêtera fin juin. Une nouvelle anodine, mais qui symbolise pour moi la fin d’une époque. Je suis un enfant de la télé qui voit le générique de fin tomber sur le petit écran.
Mon sevrage télévisuel a été progressif pour s’achever avec le rendez-vous quotidien des JT, que je visionnais en léger différé via la Swisscom TV. Un rituel quasi religieux qui commençait sur RTS Un et se poursuivait parfois avec le journal de France 2 (en attendant le trublion Yann Barthès qui a su réinventer le genre).
Les Suisses passent moins de 2 heures par jour devant la TV, contre 5 heures aux Etats-Unis.
En faisant le compte, le solde demeurait démesuré: quelque 300 heures par année passées devant la TV; soit l’équivalent de six semaines de travail, ou soustraites à d’autres activités. Alors que le temps serait plus précieux que l’argent, je ne trouve désormais aucun stimulus à suivre ces messes de l’ère cathodique. A 20 heures, j’ai déjà été informé pendant la journée par l’intermédiaire de nouveaux rancards avec l’information: sur les réseaux sociaux (par dosettes), via des applications dédiées comme Le Temps (dans les transports et comme tout le monde au petit coin). Je me connecte parfois aussi à des agrégateurs de contenu comme Nuzzel ou Flipboard. Et avec les notifications automatiques sur nos smartphones, il est impossible de manquer une breaking news.
Sur Facebook, on dénombre 1,65 milliard d’utilisateurs actifs par mois qui y consacrent en moyenne 50 minutes par jour (contre 17 minutes sur Youtube).
Malléables, les réseaux sociaux sont le reflet de ce que nous en faisons et se révèlent à moi comme d’incomparables outils d’éveil et de veille. Sur Facebook, j’ai appris à dompter l’algorithme en jaugeant la pertinence des informations reçues; dans le but de faire progresser la qualité de mon flux d’actualités. Et j’y trouve d’ailleurs des productions issues des chaînes de télévision traditionnelles, en général celles qui sont susceptibles de m’intéresser.
Les vidéos produites pour le web surpassent le légendaire prime-time aux États-Unis.
Dans mon salon trônera encore un grand écran connecté, quant à la téloche elle peut reposer en paix au paradis des avachis. Bientôt, on ne regardera plus la « télé » mais on suivra des productions sur le net. La tendance actuelle vers la désintermédiation voudrait qu’elles s’affranchissent prochainement de leurs chaînes.