Le président de la Confédération est donc en visite d’Etat en Chine, pays avec lequel la Suisse a conclu un accord de libre-échange en vigueur depuis cinq ans qui permet notamment l’échange de produits agricoles. Si on ne peut pas reprocher à Ueli Maurer de pratiquer une diplomatie multilatérale, on peut s’amuser, comme l’ont fait d’autres et notamment Frédéric Koller du Temps, de l’amusant double langage de l’ancien président de l’UDC. En effet, s’agissant de l’initiative dite des “nouvelles routes de la soie” menée par la Chine, le conseiller fédéral tient un langage pragmatique: mieux vaut s’y associer pour mieux en tirer avantage que de s’en séparer complètement. S’agissant d’un autre très grand acteur économique, avec lequel qui plus est nous avons quelques liens géographiques et quelques affinités culturelles – on aura reconnu l’Union européenne –, par contre, le même M. Maurer n’a que le mot d’indépendance à la bouche. Face au supposé “diktat de Bruxelles”, la rhétorique enflammée, face à la réelle dictature chinoise, le pragmatisme économique…
Le pragmatisme, et même une certaine forme d’enthousiasme. Dans un élan quasiment trumpien, mêlant grandiloquence et approximation assumée, M. Maurer a en effet considéré que le rythme des contacts au plus haut niveau entre la Chine et la Suisse relevait du “record historique”. C’est ce que nous apprend le communiqué de presse officiel de la Confédération, qui place cependant prudemment ces mots dans la bouche du Président, sans réellement les accréditer… Il est vrai qu’il est difficile de savoir ce que veulent dire ces propos précisément, s’agissant d’un pays avec lesquelles les relations étaient minimales il y a encore 25 ans. De toute évidence, le contact avec un chef d’Etat qui s’assied allègrement sur la liberté d’opinion et sur l’Etat de droit donne au grand démocrate Maurer des élans insoupçonnés!
L’ambition chinoise
Cependant, il serait faux de se contenter d’ironie pour commenter la visite de M. Maurer en Chine. Non, c’est de la tristesse que doit nous inspirer la signature au nom de la Suisse d’un accord d’association à la grande “Belt and Road Initiative” lancée et portée par Xi Jinping (la “ceinture” se référant à plusieurs routes terrestres, principalement ferroviaires, entre la Chine et l’Europe, et la “route” à un parcours maritime sécurisé passant notamment par Singapour, l’Inde, l’Afrique de l’Est pour aboutir en Méditerranée).
Ces “Nouvelles routes de la soie” témoignent d’une capacité à se projeter dans l’avenir avec un grand projet d’infrastructures de transport. Elles sont devenue une marque reconnue de la volonté de grandeur chinoise, que l’on s’y associe ou non. Elles incarnent aussi l’adhésion pleine et entière au libre-échange qui est désormais l’un des engagements centraux du Parti communiste chinois – et servent de porte-étendard industriel à l’un des pires régimes du monde.
Une occasion manquée
C’est le continent européen qui aurait dû être à l’origine d’une telle initiative. En la planifiant de manière démocratique, évidemment, et sans forcer à l’endettement les pays partenaires. En la mettant au service du transport des marchandises, certes, mais aussi de la mobilité des personnes, avec un réseau de lignes à grande vitesse (comme la Chine qui, de son côté, développe à un rythme effréné à l’intérieur de ses frontières). En en faisant évidemment, et en priorité, un outil pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Que cette idée contraste avec le bilan de l’Union européenne en matière de transports! Hormis la libéralisation obligatoire, l’obligation de mise en concurrence, et une croissance démesurée du trafic aérien, il n’y a pas grand-chose à raconter… Et surtout, aucune grande vision qui joue dans ce domaine le rôle que le programme Erasmus, par exemple, incarne pour la formation: celui d’une Europe qui marche et qui sert à quelque chose de concret.
Pleurer…
Il faut donc voir M. Maurer signer un accord pour que l’infime territoire qu’est la Suisse vue de Chine ait droit à quelques miettes (de quoi au juste, on ne le sait pas très bien) dans le cadre de “One Belt, One Road”, et pleurer.
Pleurer parce que l’Europe et ses structures d’aujourd’hui, dogmatiquement austéritaires et frénétiquement libérales, seraient bien incapables d’accoucher d’un tel projet (au nom de la concurrence, la Commission ne vient-elle pas d’empêcher la fusion Alstom – Siemens, qui aurait engendré un vrai champion européen dans la construction de trains?).
Pleurer parce que pourtant, nous, Européens, vivons sur le continent du rail, qui a été inventé en Grande-Bretagne et ne s’est nulle part implanté à aussi large échelle que dans les grands pays du continent.
Pleurer parce que, rejoignant les tristes sires du gouvernement italien, notre président se range dans la ligue de ceux qui discréditent l’idée même de coopération européenne à des fins électorales pour mieux ensuite s’agenouiller devant la puissance chinoise.
Votre pathos lacrymal est hors sujet.
On peut ne pas apprécier la personnalité d’Ueli Maurer mais en l’occurrence la politique du Conseil fédéral est extrêmement avisée et parfaitement dans le sens de notre intérêt national.
Nous devons certes soigner les relations commerciales avec notre voisin immédiat (l’UE) et nous le faisons. Nous le pouvons car nos intérêts et notre accès au marché sont garantis par les accords de l’OMC, avec ou sans bonnes relations politiques avec Bruxelles. Mais nous ne pouvons ignorer que l’UE est un échec politique et surtout qu’il y a un problème avec ce partenaire car il ne respecte pas notre auto-détermination et pratique un chantage permanent sur nous en nous menaçant de représailles économiques si nous ne nous soumettons pas à des diktats politiques incompatibles avec notre souveraineté comme avec nos interets (notamment la défense des salaires de nos travailleurs, etc).
Dans ces conditions il est absolument nécessaire que nous ayons un contrepoids qui empêche ce monstre froid de nous étrangler. La politique chinois des nouvelles routes de la soie est une opportunité de premier ordre que nos dirigeants n’ont pas le droit de négliger. L’accord négocié par la Suisse n’est surement pas parfait mais il est excellent. Vous feriez mieux d’applaudir.
En fait votre attitude est révoltante, car vous reprochez à nos autorités de ne pas avoir négocié avec Pékin dans une position de soumission aux décideurs Bruxelles, qui tentent de nous asservir. Vous poussez donc à l’extrême le désir de soumission à un pouvoir étranger qui nous oppresse en nous mettant le couteau sous la gorge. Vous êtes comme ces gens qui en 1798, par idéologie, vendaient la Suisse à un pouvoir d’occupation étranger. Votre comportement est celui d’un membre d’une cinquième colonne travaillant contre son pays.
Heureusement que notre politique est déterminée par des gens d’affaires pragmatiqus et non par des dangereux idéalistes antipatriotiques comme vous.
Bonjour, et merci de votre commentaire. Si je vous laisse juge de la pertinence de mon pathos, je crois que vos propos chargés d’idéologie trahissent une lecture un peu faussée des événements. Face à la Chine, nous ne sommes pas un nain, nous sommes moins que ça. A aucun moment, si nos intérêts devaient s’opposer, nous ne pourrions l’emporter dans un rapport de force seuls (et en matière d’intimidation et d’humiliation, rappelez-vous ce qu’il a fallu pour se réconcilier avec un président chinois offusqué par quelques manifestants pro-tibétains en Suisse…).
Permettez-moi de regretter que nous en soyons à quémander une association à un projet proprement impérialiste chinois, faute d’une coopération réelle, politique, au service des peuples, en Europe. Or s’ils ne sont pas (seuls) responsables de cet état de fait, il faut admettre que le parti de M. Maurer, et M. Maurer lui-même, ne tracent jamais de voie meilleure que celle de l’UE d’aujourd’hui (et je peux partager une partie de ce que je crois être votre critique quand vous parlez d’un “monstre froid”). Ils ne cherchent qu’à instrumentaliser la question européenne.
Enfin, votre mention des questions de défense des conditions salariales est presque cocasse, même si je partage entièrement la critique sur ce point (et d’autres) de l’accord-cadre dans sont état actuel. Allez en effet demander aux producteurs suisses ce qu’ils pensent d’un accord de libre-échange qui permet l’importation et la mise sur le marché de miel ou de fruits chinois. Et par anticipation, imaginez ce qui se passera quand nous en serons, au nom de la saine défense de nos intérêts que vous brandissez, à autoriser les soumissions chinoises pour les achats de trains par les compagnies suisses. Mettez un peu de cohérence dans votre discours et nous pourrons sans doute avoir un débat plus intéressant.
Donc, qu’est ce que vous voudriez? Que nous commencions par passer sous les fourches caudines de l’Union Européenne? Je ne suis pas d’accord.
La Chine est évidemment une grande puissance et pas la Suisse. C’est un fait. Depuis que la Suisse existe et ça fait longtemps, elle a toujours du jouer au plus fin avec les grandes puissances. C’est son destin. Mais la Chine contrairement à l’Union Européenne (et aux États Unis), ne nous met pas le couteau sous la gorge par un chantage politique permanent. La Chine, par exemple, ne nous demande pas un accord institutionnel qui nous contraindrait à sacrifier nos libertés et notre souveraineté, sans parler des droits des travailleurs suisses.
La Chine est un partenaire idéal pour la Suisse, même si nous ne devons pas l’idéaliser évidemment. La relation privilégiée que nous avons avec ce pays, grâce au coup de génie de Max Petipierre en 1950, est un atout maître que vous sous-estimez. (Effectivement ce n’était pas très malin de faire un affront au président Jian Zemin, mais les relations se sont bien rétablies). Cette relation privilégiée nous permet de jouer de l’amitié avec la Chine comme d’un contrepoids aux pressions indues et insupportables que nous subissons de la part de l’Union Europeenne et des États Unis.
Vous avez l’air très inquiet pour les apiculteurs suisses à cause du miel chinois. Pensez-vous que l’Union Europeenne aura plus de sensibilité aux demandes de nos apiculteurs? Ce n’est pas sérieux.
De fait vous avez simplement une vision du monde qui me révulse. Pour vous, cela n’a aucun sens de penser en terme d’intérêt national de notre pays. Vous êtes comme Macron, vous pensez qu’il n’existe plus de souverainetés et même la France doit uniquement travailler pour le “Léviathan européen” (sic Macron). Votre remarque au sujet de la scandaleuse fusion Alcatel-Alsthom-Siemens (que je considère comme un acte de haute trahison commis par les autorités françaises) est très révélatrice. On a là un parfait exemple des conséquences dramatiques d’une conception consistant à penser que l’on est “trop petit”. Quand on pense que le modeste Peter Spuhler en 30 ans a réussi à faire de son entreprise Stadler Rail qui n’avait que 18 collaborateurs au début, un groupe mondial qui joue dans la cour des grands, pendant que la France détruisait son champion national Alcatel Alstom parce que le gouvernement français ne croit plus à l’indépendance nationale et préfère brader ses plus beaux fleurons, cela fait réfléchir. Mais bien sûr Peter Spuhler est UDC donc vous ne l’aimez pas. En plus il n’est pas un idéologue contrairement à vous.
Je vous indique à toutes fins utiles que je suis professionnellement un consultant indépendant travaillant principalement pour des entreprises souhaitant s’implanter en Chine, donc je suis ces questions de près.
Vous ne pensez qu’en termes de “Grossraum”, comme un Carl Schmitt au petit pied et vous pensez que nous devons nous dissoudre dans le Grossraum européen, seul capable de rivaliser avec la Chine et les États Unis. Moyennant quoi, mais ça vous omettez de le dire, vous êtes prêt à sacrifier tous les atouts de la Suisse, y compris ses atouts économiques. (Je reprend l’exemple de Stadler Rail qui aura certainement des possibilités de signer des contrats importants dans le cadre du projet BRI, peut-être en collaboration avec des groupes chinois. Pourquoi pensez-vous que le partenaire Suisse ne pourrait avoir que des “miettes”? Ca n’a pas de sens. Hier, la banque Vontobel a signé un contrat excellent avec la grande banque chinoise CCB China Construction BANK, alors.., vous voyez bien.)
Notre non appartenance à l’Union Europeenne nous permet précisément de marges de manœuvre, comme par exemple la possibilité d’obtenir de bonnes conditions de la Chine, que nous ne pourrions jamais avoir si nous n’étions qu’une province du grand empire européen. Si nous avions les mains liées par un accord cadre nous serions foutus. Nous n’aurions plus aucune marge de manœuvre. Ce serait la fin du Standort Suisse et l’appauvrissement définitif de sa population.
En outre vous omettez également de dire que l’Union Européenne n’a aucune volonté propre ni aucune intention de défendre les intérêts des entreprises européennes ni des citoyens européens. C’est en réalité une succursale de l’OTAN et des Etats Unis et elle veut nous imposer des conditions dans lesquelles nous perdrions tous nos avantages compétitifs.
Désolé mais je trouve que c’est vous qui êtes dans l’idéologie. L’idéologie du grand marché européen, des grands ensembles, de la fin des souverainetés, etc. Ueli Maurer a beaucoup mieux compris le monde réel que vous. En plus, vous n’avez absolument aucune fibre patriotique. Vous pensez que l’indépendance cela ne vaut rien.
Vous avez tort. C’est tout.
Bon, la dernière ligne de votre commentaire n’incite pas vraiment à vous répondre. Je vous invite donc simplement à remarquer que vous faites une série de pétitions de principe en supposant ce que sont mes positions sur différents points… or je ne suis pas un idéologue du marché (européen ou mondial), d’autres articles sur ce blog peuvent vous en convaincre, pas plus que je ne souhaite l’abandon des souverainetés populaires nationales – bien au contraire. Pour le reste, je vous laisse à vos délires, tant mieux s’il vous amuse de croire que notre “non appartenance à l’UE” nous donne une force face à la Chine, ce qu’une vision réaliste des rapports de force internationaux contemporains dément aussi fermement que le fameux épisode avec Jiang Zemin où nous avions dû nous mettre à plat ventre parce que quelques individus avaient fait usage sur le sol suisse de leur liberté de manifestation.
“Patriote indigné”, un pseudo qui prétend une nouvelle fois s’approprier de manière partisane la notion de “patriotisme” (mis-à-part que, personnellement, si on a des opinions à défendre je trouve plus courageux de le faire ouvertement, sous son vrai nom, plutôt que de se cacher derrière un pseudo). Pourquoi le patriotisme s’arrêterait-il de nos jours aux frontières étatiques? Pourquoi ne pas l’étendre à l’échelon supérieur, ou alors le restreindre à un échelon inférieur? Ne peut-on, par exemple, être pleinement vaudois tout en se sentant parfaitement suisse? De même que je me sens totalement européen – ne serait-ce qu’en raison de mes racines culturelles, de ma langue, de ma religion, de notre histoire commune – ET totalement suisse. Et tout en reconnaissant nécessaire de chercher à avoir les meilleures relations possibles avec les autres puissances mondiales, je pense qu’il est légitime pour nous de se préoccuper des intérêts de notre continent en priorité, et pour cela il faut que nous tous, Européens, soyons unis et solidaires. La véritable 5ème colonne, celle qui est vraiment dangereuse, est celle qui s’acharne à miner la construction européenne, à diviser et affaiblir notre continent pour mettre nos pays sous la coupe des autres grandes puissances mondiales et réduire l’Europe à n’être plus qu’un acteur de seconde, voire de troisième, zone sur la scène mondiale. C’est ce genre d’attitude capitularde qu’il faut chez nous résolument combattre!
Il est désolant de constater que certains tirent d’une hostilité en partie justifiée aux institutions européennes une haine totale de l’idée européenne elle-même. Ils fondent bien souvent cette détestation devenue atavique sur des motifs politiques pourtant profondément européens (ou occidentaux), tels que l’auto-détermination des peuples et la souveraineté démocratique. Et pourtant, ils concluent que nos meilleurs alliés sont les autocrates d’aujourd’hui avec lesquels nous ne partageons rien de tout ça, et qui nous écraseront sitôt que leur intérêt le leur commandera.
Regard de malice depuis son balcon
Des jouets acides par wagon
Au vieux incontinent devenu con
Imposera, le nouveau Dragon
Bon je reconnais que j’y suis allé un peu fort dans ma manière de rentrer dans le cadre de l’auteur de cet article. J’ai été tellement énervé qu’il se positionne dans l’allégeance envers un pouvoir, celui des institutions de l’Union Européenne, alors même que ce pouvoir fait peser actuellement une menace très grave sur notre pays, j’ai probablement sous-estimé les réserves que Benoît Gaillard a envers l’Union Europeenne ce monstre froid totalement anti social ete émoi de la liberté des peuples.
Je vois bien le désenchantement de cette gauche à laquelle appartient Benoît Gaillard, car petit à petit, au prix d’un énorme effort contre ses propres présupposés internationalistes, elle commence à prendre conscience que l’Union Européenne actuelle n’apporte rien de bon, étant de fait essentiellement le paravent des multinationales qui règnent et imposent leur loi. Donc voila, je prends acte de ces réserves et m’en rejouis. Mais je n’ai pas vraiment confiance, à vrai dire pas du tout, car on sent bien que cette gauche cherche actullemnt une excuse pour contourner l’obstacle qu’est l’opposition de Rechtsteiner et de la base du PS, et trahir quand même les salariés suisses.
Je commencerai à croire que les gens comme Benoît Gaillard sont sincères, seulement quand je lirai sous leur plume des déclarations souverainistes et eurosceptiques claires, absolument sans aucune ambigüité, exigeant notamment l’application ferme de l’art 121a de la constitution fédérale et même si nécessaire la résiliation de l’ALCP pour protéger les travailleurs suisses. Mais tant que la ligne Cesla Amarelle sera dominante au PS on ne pourra faire aucune confiance à ce parti pour défendre les intérêts du peuple suisse.
Concernant la Chine et les accords commerciaux avec ce pays, on a tout à fait le droit de les critiquer. Mais si l’on s’inquiète du danger que représente la Chine, jugée autocratique, si un jour elle tentait de nous écraser, il ne faut pas perdre de vue que ceci n’est w’un risque hypothétique à long terme. Il faut sérier les problèmes et voir qu’elle la menace directe, imminente, existentielle: c’est l’Union Européenne avec ses chantages intolérables.
Dire cela n’est pas de la “détestation”, c’est un constat factuel objectif. Nous aimerions nous entendre avec l’UE, cat nous donnés europeens, mais nous sommes contraints par elle, à moins de trahir notre pays et notre peuple, de rester à distance car de fait elle tente de nous assujettir à des règles inacceptables. L’existence de possibilités économiques nouvelles avec des pays comme la Chine, que nous ne devons pas idéaliser, nous apporte un contrepoids bienvenu pour rétablir un certain équilibre. Il serait impardonnable de ne pas saisir cette chance.
Monsieur Ueli Maurer a bien mérité de la patrie. Avec Johann Schneider-Amman, avec nos diplomates, avec la brillante patronne du SECO Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, il a fait ce qu’il fallait faire pour le bien de la Suisse, dans une tradition vieille de sept siècles consistant à jouer des rivalités entre les grands de ce monde. Une tradition de libre échange aussi, qui est depuis très longtemps nécessaire à notre prospérité.
S’y ajoute aussi un peu de sentiment, disons le: peut-être que vous ne comprendrez pas cela monsieur Gaillard, mais beaucoup de gens ont été humiliés depuis vingt cinq ans de voir nos dirigeants honteusement à plat ventre devant l’UE, soumis à tous les chantages, les devançant même, au point que nous les considérions comme des traîtres. Mais là, pour une fois, nous sommes fiers de la Suisse.
Bon je reconnais que j’y suis allé un peu fort dans ma manière de rentrer dans le cadre de l’auteur de cet article. J’ai été tellement énervé qu’il se positionne dans l’allégeance envers un pouvoir, celui des institutions de l’Union Européenne, alors même que ce pouvoir fait peser actuellement une menace très grave sur notre pays, j’ai ainsi probablement sous-estimé les réserves que Benoît Gaillard a envers l’Union Europeenne ce monstre froid totalement anti social ete émoi de la liberté des peuples.
Je vois bien le désenchantement de cette gauche à laquelle appartient Benoît Gaillard, car petit à petit, au prix d’un énorme effort contre ses propres présupposés internationalistes, elle commence à prendre conscience que l’Union Européenne actuelle n’apporte rien de bon, étant de fait essentiellement le paravent des multinationales qui règnent et imposent leur loi. Donc voila, je prends acte de ces réserves et m’en rejouis. Mais je n’ai pas vraiment confiance, à vrai dire pas du tout, car on sent bien que cette gauche cherche actullemnt une excuse pour contourner l’obstacle qu’est l’opposition de Rechtsteiner et de la base du PS, et trahir quand même les salariés suisses.
Je commencerai à croire que les gens comme Benoît Gaillard sont sincères, seulement quand je lirai sous leur plume des déclarations souverainistes et eurosceptiques sans équivoque, exigeant notamment l’application ferme de l’art 121a de la constitution fédérale et même si nécessaire la résiliation de l’ALCP pour protéger les travailleurs suisses. Mais tant que la ligne Cesla Amarelle sera dominante au PS on ne pourra faire aucune confiance à ce parti pour défendre les intérêts du peuple suisse.
Concernant la Chine et les accords commerciaux avec ce pays, on a tout à fait le droit de les critiquer. Mais si l’on s’inquiète du danger que représente la Chine, jugée autocratique, si un jour elle tentait de nous écraser, il ne faut pas perdre de vue que ceci n’est qu’un risque hypothétique à long terme, alors que la menace directe, imminente, existentielle, c’est l’Union Européenne avec ses chantages intolérables.
Dire cela n’est pas de la “détestation”, c’est un constat factuel objectif. Nous aimerions nous entendre avec l’UE, car bien sûr nous sommes européens, mais nous sommes contraints par elle, à moins de trahir notre pays et notre peuple, de rester à distance car elle tente de nous assujettir à des règles inacceptables. L’existence de possibilités économiques nouvelles avec des pays comme la Chine, que nous ne devons pas idéaliser, nous apporte un contrepoids bienvenu pour rétablir un certain équilibre. Il serait impardonnable de ne pas saisir cette chance.
Monsieur Ueli Maurer a bien mérité de la patrie. Il n’est pas seul. Il y a eu aussi Johann Schneider-Amman, il y a nos diplomates, et la brillante patronne du SECO Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. Ensemble ils ont fait ce qu’il fallait faire pour le bien de la Suisse, dans une tradition vieille de sept siècles consistant à jouer des rivalités entre les grands de ce monde. Une tradition de libre échange aussi, qui est depuis très longtemps nécessaire à notre prospérité. Il faut leur dire bravo.
Peut-être que vous ne comprendrez pas cela monsieur Gaillard, mais beaucoup de gens ont ressenti comme une humiliation permanente depuis vingt cinq ans le fait de voir nos dirigeants à plat ventre devant l’UE, soumis à tous les chantages, les devançant même, au point que nous les considérions comme des traîtres et que nous avions honte. Mais là, pour une fois, nous sommes fiers de la Suisse et de ses dirigeants.
Cher Monsieur Gaillard, j’ai dû corriger une série de coquilles. Si vous voulez bien valider mon commentaire, merci de publier la deuxième version. Merci. JM
Cher Monsieur,
j’ai été quelque peu surpris de votre commentaire de par son éloignement des réalités économiques et du pragmatisme dont la Suisse a toujours su faire preuve au cours de son histoire mais, peut-être est-ce votre formation universitaire marquée par la philosophie et par l’absence de terrain qui en est la cause. Permettez-moi de mettre en exergue l’isolement de notre pays face aux puissants que sont l’OCDE, l’UE et les USA et la volonté de ses derniers de nous “mettre au pas” dans une opposition classique est-ouest. Depuis plus de 20 ans, soit après la politique de séduction de l’Union Européenne qui avait atteint son paroxysme en 1992 avec le refus de notre pays de rejoindre cette entité, notre pays a subi et subit encore, des pressions inacceptables sous toutes les formes, financier, industriel, universitaire, sécuritaire et économique à l’instar de ce que les romains ont du subir en passant sous “les fourches caudines” imposée par l’armée samnite.
Notre pays, première démocratie du monde moderne pose un problème à l’Union Européenne, car son modèle de démocratie directe représente une menace réelle pour son mode de fonctionnement, c’est d’ailleurs pour cette seule raison que j’avais voté NON à l’adhésion en 1992, car la perte de notre identité en subordonnant notre mode de fonctionnement de Bruxelles était totalement inacceptable. Aujourd’hui, notre pays doit jouer ses cartes ce, en totale indépendance de l’UE et des USA, la Chine, comme la Russie, l’Angleterre et le Commonwealth en font partie et je félicite notre Conseil Fédéral de le faire car “gouverner c’est prévoir”, principes complètement oubliés par Mesdames Widmer-Schlumpf et Calmy-Rey nombrilistes outrancières uniquement préoccupées de leur ego et totalement incompétentes, les affaires Tiner, du secret bancaire et de l’UBS en étant les preuves vivantes.
Pour l’Europe, et leurs gouvernants, c’est la recherche d’une optimisation financière, de la mise en place d’un vaste marché qui nécessite plus de 30’000 normes annuelles (chiffres communiqués par l’UE elle-même) lesquelles vont la plupart du temps à l’encontre des règlements nationaux, rendant les décisions de justice vides de sens, chaque jugement pouvant être attaqué sous l’angle national ou européen! Par ailleurs, les manifestations populaires sur l’ensemble du continent européen, montrent à quel point l’Europe fait fausse route en négligeant le quotidien de ses habitants inquiets de leur avenir et de celui de leurs enfants.
L’Europe ne fait plus rêver, une idée généreuse certes, mais totalement utopique dans sa forme actuelle, tant les différences entre l’ancienne Europe et les nouveaux venus de l’Est sont abyssales sur de nombreux plans, culturel, social, politique et économique. Les mouvement populaires observés sont issus de ces différences et la montée des extrêmes est curieusement issu d’un libéralisme outrancier et d’un socialisme aveugle, pour ma part cela m’inquiète et les accords militaires signés entre certains risquent de précipiter notre monde dans des risques de guerre accrus. Si vous en doutez, je vous invite à réécoouter Géopolitis ou à lire Lionel Fatton http://www.webster.ch/academics/faculty/profiles/fatton.html et les risques inhérents à la déstabilisation des pays riverains de la mer de Chine et le problème de Taiwan et vous serez édifié.
Pour terminer, la Suisse ne doit pas être le dindon de la farce et se sacrifier sur une idée, apparemment généreuse, mais qui ne respecte pas le droit des Européens en ne traitant pas les pays et leurs ressortissants de manière paritaire et démocratique.
Notre pays peut aider l’Europe à se réformer et à exporter notre modèle pour le bien de tous, malheureusement les gens à la tête de cette Europe là ne sont pas à la hauteur
Bravo!
Si la Suisse cherche des alliances avec de grands pays lointains c’est aussi parce qu’elle se méfie de l’UE. L’équivalence boursière en est la preuve. La France, malgré les centaines de milliers de français qui ont trouvé refuge économique chez, chuchote à l’oreille de Bruxelles de la renouveler pour un an et puis pour 6 mois je ne sais pas à l’instigation de qui cette fois. La Suisse exporte la moitié de sa marchandise vers l’UE mais nous importons aussi 8% de l’ensemble des exportations de l’UE. En Euro sonnant et “trébuchant” nous importons pour bien plus !!!
Si l’UE était “gentille” avec nous, rien que par intimidation et gratitude nous n’aurions pas cherché activement à se lier dans des accords unilatéraux avec les puissances lointaines. L’Europe est une idée magnifique. Vivement qu’elle renaîtra plus forte. Nous avons de la chance de vivre dans cette partie du monde.