Le Léman Express : essentiel et bienvenu. Mais insuffisant !

La densité de trafic automobile à Genève devient franchement inquiétante. Elle a des conséquences négatives sur tous les plans : sur l’environnement bien sûr, mais aussi sur la santé, l’économie, la qualité de vie. La nécessité d’inverser le cap paraît évidente mais cette surcharge semble s’aggraver et s’installer dans la durée. Le Léman Express qui devient enfin réalité dans une semaine va certainement améliorer la situation, mais sera-ce suffisant ? De loin pas ! Il faut imaginer et concrétiser une histoire ambitieuse et positive pour notre transformation urbaine !

 

Ce dimanche le réseau du Léman Express sera enfin inauguré, plus de 100 ans après ses prémisses. Il apportera certainement une contribution précieuse au transfert modal de la voiture privée vers les transports publics. Le Léman Express contribuera à diminuer la charge de trafic mais cela ne suffira de loin pas ! Ce n’est que le premier pas d’un nécessaire développement de l’offre ferroviaire régionale afin d’avoir un réseau complet et dense digne de ce nom. Car le changement d’habitudes ne se fera que si des solutions efficaces et abordables sont proposées. Et ce n’est qu’à cette condition que, parallèlement, il sera légitime de prendre des mesures coercitives de réduction du trafic individuel motorisé. Car la prise en compte de l’urgence climatique ne pourra se faire que dans la justice sociale. Le mouvement des gilets jaunes en a témoigné !

Un Comité unitaire pour soutenir le projet CEVA

En 2004, je siégeais au Grand Conseil en tant que député socialiste. Une époque où pratiquement personne – en dehors d’un petit cercle de passionné-e-s – ne parlait de ce qui allait devenir le CEVA (devenu « Léman Express »). Avec Gabriel Barrillier, alors député du Parti radical (devenu PLR) et secrétaire général de la Fédération genevoise des métiers du bâtiment (FMB), nous avons décidé de créer un Comité unitaire afin de défendre et promouvoir ce projet. Comme Robert Cramer le racontait encore récemment dans le Temps, le projet de raccordement ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse a failli ne jamais ressortir de l’oubli total où il se trouvait. Lui-même a compris l’enjeu bien avant d’autres élues et élus de l’époque. Il a ensuite fait preuve d’opiniâtreté et de talent pour transformer une utopie en une réalité politique et institutionnelle, puis opérationnelle.

Mais il fallait aussi rassembler un front large autour d’une idée ambitieuse, surtout à Genève où les dossiers des transports ont une fâcheuse tradition à polariser le monde politique. Ce Comité Pro CEVA a rassemblé tous les partis de l’époque sans exception, les organisations économiques et syndicales, le TCS et l’ATE, sans oublier le rôle clé de l’association Alprail et de son infatigable promoteur, Sig Maxwell, décédé il n’y a pas si longtemps.

Sous la coprésidence de Gabriel Barrillier et la mienne (puis avec Elisabeth Châtelain, députée socialiste, qui m’a remplacé), nous avons ainsi pu créer un front très large en soutien au projet. Une mobilisation qui s’avérera précieuse par la suite, lorsqu’il fallut faire face aux vents contraires, aussi bien pendant les débats parlementaires que, surtout, dans l’opinion publique.

Réseau ferroviaire régional : encore beaucoup à faire !

15 ans plus tard, le Léman Express va être inauguré, ce dimanche 15 décembre 2019. J’entends encore maintenant certaines voix prétendre qu’il sera vide. Je fais le pari qu’il sera vite saturé ! A chaque voix qu’une nouvelle offre ferroviaire régionale efficace et de qualité a été mise en place dans notre région, les trains ont été vite pleins, même lorsque les parkings-relais (P&R) n’étaient pas encore disponibles. Cela a été valable aussi bien entre Genève et la Plaine qu’entre Genève et Coppet, ou chez nos voisins entre Evian-Thonon et Annemasse.

Aujourd’hui, le Léman Express n’est pas l’aboutissement d’une démarche ; c’est un premier pas, certes important, mais largement insuffisant. Le prochain chantier de grande ampleur sera l’extension de la gare Cornavin avec 2 puis 4 voies souterraines supplémentaires, chantier que certains contestent encore au nom d’une vision passéiste du transport régional. Faut-il rappeler que, pendant que certains esprits frondeurs bien genevois s’amusent à couper les cheveux en 4 juste pour exister, les autres cantons avancent et obtiennent des soutiens fédéraux ?

Pour le réseau régional, nos voisins français doivent accélérer la mise à niveau de ce réseau sur le plan technique et sur le plan de l’offre, par exemple pour améliorer la desserte sur Annecy, ou, en collaboration avec la Suisse, rétablir une liaison complète sur la rive sud du Lac Léman (la liaison dite du Tonkin). Il devient également impératif de prévoir une réelle offre ferroviaire sur l’Ouest du Canton, vers le pays de Gex, plusieurs options étant possibles. Et sur le territoire genevois, des plans existent heureusement, par exemple pour créer une halte à Châtelaine, créer une connexion directe entre l’axe en provenance d’Annemasse et l’aéroport et une tangente vers l’aéroport depuis la Suisse, ainsi qu’une liaison ferroviaire diamétrale telle qu’annoncée par le Canton. A ces projets ferroviaires indispensables et urgents s’ajoute la nécessité d’accélérer la réalisation des projets de tram.

Des mesures drastiques de réduction du trafic automobile, socialement équitables

Encore qui concerne le trafic automobile, rappelons 4 chiffres :

  1. Un bon tiers des véhicules privés en circulation à Genève font en moyenne moins de 3km pour leurs déplacements.
  2. 95% des 600’000 passages quotidiens de la frontière avec la France se font en voiture.
  3. Pendant les vacances scolaires on considère qu’il y a 7 à 10% de véhicules en moins qui circulent, et l’effet est déjà très net sur la situation dans les rues.
  4. Plus de 40% des ménages de la Ville de Genève n’ont pas (ou plus) de voiture (dont moi d’ailleurs).

Il faut un programme ambitieux de réduction du trafic automobile classique en ville, avec des mesures à la fois dissuasives et incitatives. La dissuasion passe notamment par une réduction massive des nombres de places de stationnement, une augmentation substantielle des taxes sur les véhicules les plus puissants et les plus polluants (en attendant leur interdiction), l’instauration d’un péage urbain, entre autres. Mais il est impératif d’accompagner ceci de mesures fortes et crédibles pour aider à la transition et éviter un impact social rédhibitoire. Il faut envisager des incitations financières sur la conversion vers des moyens de transport individuel moins polluants (vélo, vélo à assistance électrique, voire même scooters électriques), ainsi que les réseaux d’auto-partage (à motorisation alternative) et une baisse des tarifs des transports publics, voire la gratuité ciblée (enfants et jeunes, seniors, personnes en recherche d’emploi…). Les outils numériques faciliteront de plus en plus ces approches, s’ils sont utilisés de manière transparente, accessible et éthique. Le produit du péage et des taxes susmentionnées doit servir à financer ces mesures qui entraîneront de toute manière à terme des économies importantes, directes et indirectes.

Une évolution forte de notre organisation sociale et urbaine !

De plus, il faudrait imaginer des mécanismes fortement incitatifs pour soutenir les entreprises dans une approche plus créative et flexible de l’organisation du travail (possibilité de varier ses horaires, télétravail, lorsqu’on en a la possibilité et que c’est un choix), bien accompagnée en termes de protection des droits du travailleur / de la travailleuse et qu’un suivi adéquat est mis en place.

Il y a une attention particulière à accorder au transport professionnel sous toutes ses formes, à la fois pour faciliter ses besoins lorsqu’il est légitime, tout en favorisant une transition du trafic croissant de livraisons dues aux achats en ligne sur des véhicules moins polluants. Le nombre de camionnettes est en effet en train d’exploser en Suisse. Prendre des mesures pour relocaliser le commerce est ainsi tout autant une mesure écologique qu’économique, en favorisant un commerce de proximité.

Au niveau du trafic, à court terme, il faut passer rapidement toute la ville en zone 30 km/h (ce qui entraînera déjà une baisse significative du bruit et des risques), et multiplier massivement les zones piétonnes ou à priorité piétonne dans les cas où le passage de véhicules reste indispensable. En attendant, un passage au 30 km/h généralisé la nuit, comme dans les villes vaudoises, et comme je l’ai moi-même proposé pour Genève, serait un premier pas important vers moins de nuisances de bruit, très néfastes pour la santé !

Une amélioration réelle de la qualité de vie pour toutes et tous, sans exception !

Enfin, cette évolution doit impérativement s’accompagner d’une réelle amélioration visible et mesurable de la qualité de vie pour toutes et tous : moins de bruit, moins de nuisances, plus d’espaces urbains accessibles et conviviaux, des activités collectives dans l’espace public, ce qui passe aussi bien par un aménagement urbain offensif et ambitieux qu’une promotion active de l’occupation positive de l’espace public (culture, proposition sociales, sportives, animations, …), pour toutes les catégories de la population, qui peut bénéficier pleinement de ces améliorations ! Ces mesures doivent s’inscrire dans une histoire convaincante et séduisante, qui fasse envie à une majorité ! La transition climatique ne se fera que si elle est socialement juste, souhaitée et vécue positivement !

 

« Nous, saisonniers, saisonnières… » : devoir de mémoire et acte de mobilisation

La Ville a inauguré, ce mardi 29 octobre, au Commun du Bâtiment d’art contemporain, une exposition très forte, consacrée aux saisonnières et saisonniers à Genève, exposition visible jusqu’au 24 novembre. L’impulsion pour ce projet provient d’une motion votée à une large majorité par le Conseil municipal de la Ville de Genève en septembre 2014, sur la base d’un texte déposé à l’origine par le groupe socialiste.

Cette exposition résulte de la mobilisation de compétences et de talents aussi bien historiques qu’artistiques, avec l’alliance du Collège du travail, des Archives contestataires et du Collectif Rosa Brux, afin de rendre hommage à ces femmes et ces hommes, tout en leur donnant la parole. Les historiennes et historiens documentent, analysent, mettent en perspective, et les artistes nous incitent à voir les choses autrement, nous bousculent parfois, amènent un regard décalé et créatif.

Genève est souvent citée comme berceau des droits humains, un lieu au service du dialogue pour la paix et le progrès, un carrefour des idées et des talents. C’est incontestablement aussi une cité multiculturelle, et j’aime la comparer à une belle mosaïque, très riche, avec plus de 40% de résident-e-s étranger-e-s de tous horizons, et 70% de personnes titulaires d’au moins une autre nationalité. Pourtant, il faut également faire face au revers de la médaille, aux faces sombres de notre histoire, aux manquements, aux iniquités et autres inégalités que Genève a couvertes et même souhaitées, dans le cadre d’une politique suisse de l’immigration qui reste une des plus restrictives d’Europe.

Comme le disait Tahar ben Jelloun : « On est toujours l’étranger que de quelqu’un. », une citation tirée du Racisme expliqué à ma fille. Des générations d’étrangers, à Genève, se sont succédées et ont été différemment étiquetées et traitées. Bien vus et acceptés, lorsqu’ils étaient fortunés et lettrés, ou au contraire stigmatisés et filtrés. C’est l’histoire même des migrations. Durant la deuxième partie du 20ème siècle la Suisse a décidé de faire appel aux personnes venant d’Italie, puis d’Espagne, du Portugal, d’ex-Yougoslavie…

L’exploitation du travail humain n’est pas en soi une rareté, malheureusement, dans notre monde, hier et aujourd’hui, bien au contraire. Ce qui est particulièrement choquant dans l’histoire des saisonnières et des saisonniers, c’est ce statut officiel, le système inique mis en place. Parce qu’il s’agit bien d’un système, voulu et assumé, ancré dans des lois et des dispositifs formels, qui ne considère plus les personnes comme des êtres humains à part entière, mais réduits à des outils de production. Max Frisch l’a tellement bien dit avec sa célèbre phrase : « Nous attendions des bras et ce sont des hommes qui sont venus. » C’est particulièrement choquant que l’on puisse imaginer des hommes et des femmes non pas pour ce qu’ils et elles sont mais uniquement pour une petite partie de leur être, leur dimension purement productive. A Genève, dans les années 70, on comptait jusqu’à 10’000 titulaires de ce permis, chiffre qui redescendait brutalement dans les années de basse conjoncture, la Suisse « exportant » ainsi le chômage vers les pays d’origine[1].

L’exposition concilie des éléments « objectifs », issus des archives, avec toutes les traces « formelles » laissées par l’histoire, les documents administratifs, les affiches, etc., et la parole des concerné-e-s ou de leurs enfants et petits-enfants, sans oublier un formidable matériel photographique très marquant. Ainsi on donne, tardivement certes, la parole à ceux et celles qui, à l’époque, n’avaient aucun droit à la parole.

En ma qualité d’élu municipal en charge de la culture, j’ai tenu à soutenir très activement cette démarche, car il s’agit d’une formidable contribution à la fois artistique et historique pour générer et diffuser ce travail de mémoire. Cette exposition est nécessaire, même si c‘est un acte modeste face au poids de cette histoire. Ce pan de notre histoire, nous devons y faire face, pour ne pas infliger de double peine à celles et ceux qui ont subi ce statut imposé. Double parce qu’ils et elles ont été une première fois niés quand ils subissaient ce statut et travaillaient dans l’ombre et au noir. Les cantonner dans l’oubli, c’est la deuxième peine.

Pour toutes celles et tous ceux qui se retrouveront dans cette histoire, pour toutes celles et tous ceux qu’elle renforcera dans leur volonté de lutter pour que les droits humains, et pour tous ceux et toutes celles, plus jeunes peut-être, qui découvriront la vie des saisonniers et des saisonnières à Genève, je rends hommage aux porteurs de ce projet, mais également aux artistes et historien-ne-s qui s’y sont impliqué-e-s, et bien évidemment aux saisonniers et saisonnières ou enfants de saisonniers et saisonnières qui ont accepté de témoigner.

Exposition "Nous saisonnières, saisonniers"
https://www.ville-geneve.ch/fileadmin/public/images/agenda_et_actualites/2019/expo-saisonniers-ville-geneve-contenu.jpg

[1] « 1970- 2009: 40 ans d’observation conjoncturelle à Genève », OCSTAT, Genève, 2010

 

Le budget de la Ville, un acte politique et des choix

Avec sa proposition de budget 2020 pour la Ville de Genève, dans la continuité de l’engagement solidaire et responsable pour lequel il a été élu, le Conseil administratif a tenu à marquer sa volonté de soutenir activement les politiques publiques essentielles à notre Cité, notamment en matière sociale, familiale, culturelle et sportive.

Ainsi, outre des moyens conséquents pour la petite enfance (poursuite de l’effort nécessaire pour augmenter l’offre de places en crèche), pour les sans-abris et autres personnes précarisées, pour les associations qui se battent pour l’égalité entre femmes et hommes, pour le plan de lutte contre le harcèlement de rue, le Conseil administratif a introduit dans ce budget la dernière tranche d’augmentation de la subvention nécessaire au fonctionnement de la nouvelle Comédie qui ouvrira ses portes et ses scènes en 2020 à la Gare des Eaux-Vives.

Un budget pour la nouvelle Comédie

Au budget 2019, le Conseil municipal avait accepté la première tranche d’augmentation, qui se montait à 2.5 millions ; cette fois, il s’agit d’un montant de 4.3 millions, afin d’arriver à un montant global de 12.58 millions de soutien public nécessaire afin que cette institution puisse pleinement concrétiser ses missions en matière de création théâtrale et se mettre au niveau des institutions suisses et européennes de référence. Je précise néanmoins que l’apport public restera plutôt dans le bas de la fourchette en comparaison avec d’autres institutions comparables en Suisse, à Lausanne, Berne, Zurich ou Bâle.

L’éclosion de la nouvelle Comédie représente un engagement très fort de notre Cité pour la culture en général, pour le rayonnement culturel de Genève, et pour la vie d’un nouveau morceau de ville tel qu’il se dessine aux Eaux-Vives. Mais elle doit être aussi le catalyseur de nouveaux liens approfondis entre le riche terreau culturel genevois et un public renouvelé. Enfin, précision d’importance, cette augmentation a pu se faire sans devoir couper ailleurs dans les budgets culturels, ce qui n’est pas la moindre des choses, au vu des craintes légitimes qui avaient été émises.

Il aurait également été légitime que le Canton participe à cette aventure et des signaux positifs ont été émis par le Conseil d’Etat entré en fonction en juin 2018 (Discours de St-Pierre, Programme et de législature, projet de Message culturel), malheureusement pas encore suivis d’effets concrets. Tôt ou tard, le Canton devra enfin assumer ses responsabilités dans ce domaine !

Reste à souhaiter que le Conseil municipal accepte à son tour de voter ces moyens ; je suis confiant dès lors que la majorité des groupes reconnaît l’enjeu. De plus, aussi bien les votations référendaires de 2016 et 2017 contre les coupes dans les budgets culturels, que le vote massif en faveur de l’initiative populaire pour une politique culturelle cohérente et concertée le 19 mai 2019 (83% de oui !), montrent bien l’attachement profond des Genevoises et des Genevois à une politique culturelle ambitieuse, diversifiée et inclusive. Je saisis l’occasion pour rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui se sont battus avec beaucoup d’énergie et d’assiduité pendant des décennies pour que ce projet se réalise, notamment au sein de l’Association pour la Nouvelle Comédie (ANC) et de la Fondation d’art dramatique, et aux directions successives de la Comédie, qui ont su faire vivre cette institution à son adresse actuelle au Boulevard des Philosophes malgré ses limites structurelles, tout en s’engageant activement sur le chemin de la nouvelle Comédie. La codirection actuelle, Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer, en fonction depuis l’été 2018, ont pris le relais de cet engagement collectif et s’engagent très concrètement avec beaucoup de talent et d’énergie pour réussir cette formidable mue !

Un engagement accru pour la culture

Dans ce projet de budget 2020, le Conseil administratif a aussi intégré d’autres de mes propositions, comme un soutien accru à la belle scène de théâtre pour petits et grands enfants, le Théâtre Am Stram Gram, mais aussi les Cinémas du Grütli qui jouent un rôle essentiel pour faire vivre le patrimoine cinématographique, les deux festivals de cinéma qui contribue activement au rayonnement de Genève comme ville de culture, de cinéma, de droits humains et d’innovation numérique, le FIFDH et le GIFF. Il y aura des moyens accrus pour les ensembles de musique classique, le festival Antigel et le MAMCO, un des piliers de la rénovation prochaine du Bâtiment d’art contemporain (BAC).

Un engagement pour le sport : développement et nouvelles infrastructures

Et le sport n’est pas en reste puisqu’après avoir annoncé deux soirées ouvertes au public à la Piscine des Vernets et au vu de l’ampleur de la demande en natation, le projet de budget prévoit les moyens pour deux soirées ouvertes au public à la Piscine de Varembé, de même que les moyens pour exploiter l’espace rénové où se trouve le Boulodrome, le mur de grimpe et les cabines de squash. Par ailleurs, un fonds spécifique dédié aux mesures du Plan Genre et Sport, prévoyant de renforcer la place légitime des femmes dans le sport, est inscrit dans le projet de budget.

Cela me permet de rappeler que, hors budget de fonctionnement, l’effort en matière de sport s’exerce beaucoup  sur le plan des investissements puisque les crédits pour plusieurs gros projets seront bientôt déposés au Conseil municipal : Centre sportif des Eaux-Vives, Maison du Sport à Vernier, et Halle couverte de tennis à Vernier.

Renforcer le service public, face aux défis d’aujourd’hui et de demain !

Plus largement, j’insiste sur le fait que Genève, ville-centre d’une agglomération transfrontalière de près d’un million d’habitantes et d’habitants, et 2ème ville de Suisse, ville internationale, fait face aujourd’hui et demain à des défis considérables. Comme dans d’autres agglomérations en Suisse ou ailleurs, nous constituons à la fois le moteur d’une région, le centre économique, social et culturel de la vie collective, mais aussi par conséquent le réceptacle principal d’attentes importantes et nombreuses, avec de fortes charges de ville-centre, dans un monde qui change rapidement et se complexifie. Les inégalités sociales se creusent, le changement climatique constitue une urgence avérée qui a des impacts à brève échéance, la transition numérique s’accélère et concerne directement le service public, la diversification du tissu économique et de l’innovation  doit être renforcée afin de préserver une prospérité durable et partagée, et nous devons tenir compte de contraintes budgétaires et de charges difficilement compressibles.

Après deux législatures marquées par une droite dure destructrice et incompétente, il est indispensable de redonner à notre Ville une majorité constructive et progressiste au Conseil municipal, lors des élections municipales en mars et avril 2020.

La transition numérique, au service des villes durables ?

Mon année de mairie qui se termine fin mai 2019 a été dédiée aux enjeux du numérique d’un point de vue de la vie urbaine (administration  en ligne, outils participatifs, open data, citoyenneté numérique, démocratisation culturelle, etc.). C’est dans ce cadre que j’ai demandé à l’Unité Information et Communication de la Ville de réaliser une série de petits films documentaires en format vidéo qui thématisent ces enjeux. Parmi ceux-ci, un en particulier concerne le coût écologique du numérique et de l’explosion de la consommation dans ce domaine. Car le numérique n’est pas en lui-même une solution aux problèmes de l’environnement. Il aurait même plutôt tendance à causer des problèmes supplémentaires, quand on pense à l’exploitation des terres rares ou aux impacts des serveurs en matière énergétique, entre autres.

Ceci étant, ce serait une erreur de « jeter le bébé avec l’eau du bain », en quelque sorte : la transition numérique est une réalité incontournable. Autant l’orienter de manière à ce qu’elle soit écologiquement et socialement supportable, voire qu’elle contribue réellement à un monde meilleur, plutôt que d’en accentuer les tendances centrifuges et destructrices. Lorsqu’il est question de numérique, le débat est facilement éclaté entre de nombreuses dimensions perçues comme distinctes, difficiles à aborder de manière cohérente, globale et compréhensible.

Le numérique des villes

Dans ce contexte, je suis convaincu que les villes ont un rôle crucial à jouer. J’ai d’ailleurs initié une Journée du numérique des villes genevoises, qui aura lieu demain, vendredi 24 mai. Car non seulement les villes sont directement au contact quotidien avec la population, elles offrent des prestations de proximité, elles œuvrent à résoudre les problèmes très concrets du quotidien, localement. Mais en plus, je suis convaincu que les villes peuvent faire ce que les Etats échouent pour l’instant à mettre en place, bien malheureusement. Car les villes ne sont pas engoncées dans les enjeux géostratégiques des nations. Les villes sont à même de mobiliser les intelligences collectives, de catalyser une intelligence pratique qui puisse réunir les énergies au-delà de l’action de l’administration, fédérer les mobilisations et catalyser l’innovation au service de toutes et tous.

Proposer une vision critique, locale et démocratique

Les villes peuvent, avec leurs partenaires, contribuer à ce que le monde numérique soit démocratisé et doté de règles transparentes et partagées, ne dérive pas uniquement vers des usages mercantiles ou sécuritaires, et soit purgé de manipulations par des algorithmes opaques et suspects.

Genève est une ville internationale dont la tradition en matière humanitaire n’est plus à prouver. J’aimerais que nous puissions offrir le même espace pour les questions liées au numérique : proposer un regard critique, éthique, citoyen, participatif et accessible sur ces questions. Les enjeux qu’il faut aborder de manière transparente et créative sont nombreux : mettre en avant l’ouverture contre l’accaparement des données et des logiciels, lutter pour la neutralité et l’accessibilité, valoriser les processus ouverts, l’open data et l’open source, plutôt que le cloisonnement propriétaire et commercial. La défense de cette liberté démocratique et partagée est une lutte que nous devons mener et je pense, je le souhaite en tant que Maire, que Genève doit devenir le lieu de référence sur le plan mondial de la lutte pour la garantie de ces principes. Nous avons tout intérêt à allier ressources et compétences locales et internationales, comme le fait par exemple Open Geneva.

Deux projets pour Genève

Dans ce contexte, outre les projets concrets de transition numérique (enfin !) touchant l’administration municipale dans son fonctionnement  et dans sa relation avec les citoyennes et citoyens, je porte deux projets qui me semblent pertinents et importants :

–          Créer une véritable « université populaire du numérique », sous forme de mise en réseau des nombreux acteurs qui s’engagent de près ou de loin pour démocratiser le monde numérique et défendre une approche inclusive et accessible ; une telle structure doit être ouverte, collaborative, horizontale, agile.

–          Créer une fondation sur le plan de la Genève internationale qui aurait pour mission de favoriser l’Open source, l’Open data, la mise en commun des données et la protection de l’identité numérique de chacun.

Pour une transition durable

Car quoi qu’il en soit, nous avons besoin de réfléchir autrement. C’est une évidence. Nos pratiques anciennes nous mèneront dans un cul-de-sac. Nous devons impérativement aujourd’hui trouver le moyen de se fabriquer une sortie. Et pour cela les nouvelles générations nous montrent la voie. La transition numérique ne représente pas une panacée mais, bien apprivoisée et mobilisée, elle constitue un espace précieux pour nous soutenir vers une transition écologique qui soit aussi socialement supportable et durable.

Le « magic » tour de passe-passe des CFF

A l’heure où Greta Thunberg a provoqué une prise de conscience mondiale sur l’importance de la transition écologique. Alors qu’une large tendance se dessine, que ce soit au niveau communal, cantonal ou fédéral, pour favoriser la mobilité douce et les transports publics. Alors que les axes autoroutiers sont systématiquement bouchés aux heures de pointe (regardez Genève-Lausanne ou le contournement autoroutier de Genève). Eh bien à ce moment crucial, les CFF voient leur échapper une étude digne d’un « magic » tour de passe-passe…

Révélée suite à une fuite, cette étude laisse entendre que les CFF veulent augmenter le prix de l’abonnement général, le jugeant « pas assez rentables »… Faut-il rappeler que l’abonnement général 2ème classe annuel coûte tout de même 3860.-, ce qui implique déjà de beaucoup prendre le train.

On peut se poser plusieurs questions face à cette annonce de hausse de 10% du prix de l’AG et même de 45% (!!!) pour l’AG junior.

La première interrogation est de constater que si les CFF sont maintenant une entreprise, ils restent une entreprise en mains publiques, avec une mission de service public : permettre à la population de se déplacer et le faire en respectant l’environnement, car le train rejette beaucoup moins de CO2 que le transport routier. Sauf erreur, ce but de protection de l’environnement n’est pas remis en question par le Conseil fédéral ou par la majorité des Chambres fédérales.

La seconde consiste à regarder l’actualité : un nouveau modèle fait maintenant fureur au niveau des stations de ski, le « magic pass ». Celui-ci correspond à une baisse massive de prix en lien avec un achat précoce d’un forfait annuel global pour l’ensemble des stations. On constate, après 3 exercices, que le nombre de journées/skieurs a massivement augmenté et que l’opération est globalement rentable, notamment avec les retombées indirectes. Pourquoi les CFF s’ingénient-ils donc à vouloir proposer des solutions d’un autre temps, basées sur un calcul de rentabilité simplet pour chaque proposition tarifaire, et pas sur du « mobility pricing » intelligent et qui facilite la mobilité douce ?

A l’heure où la qualité des prestations des CFF peinent à suivre (il suffit de prendre régulièrement l’axe Genève-Lausanne-Berne-Zurich pour le constater) et où le train a le vent en poupe, c’est au contraire un abonnement annuel beaucoup moins cher, et en particulier pour les jeunes, qui devrait être proposé. Un sésame que chacune et chacun aurait en poche, sans trop se demander si aller 3 fois par semaines à Lausanne suffit à rentabiliser un AG (ce n’est actuellement pas le cas).

Bref, les CFF nous sortent un « magic » tour de passe-passe, qui montre qu’ils n’ont pas bien pris la mesure de la transition écologique, ni des solutions dynamiques à mettre en place. Mais ce n’est qu’une étude. Tout n’est sans doute pas perdu…

 

Les médias ont besoin de colibris

Ces jours, plusieurs personnalités genevoises ont lancé un appel public au Conseil d’administration de la RTS, critiquant le projet de transfert de tout le secteur de l’Actualité de Genève à Lausanne, sur le nouveau site « Campus » de la RTS. Selon la RTS, ce projet permettrait de concrétiser le principe de la SSR d’économiser plutôt sur les surfaces que sur les emplois. Cette situation illustre les contradictions des Chambres fédérales, ou du moins de nombreux de ses membres, qui adoptent une attitude paradoxale, en exigeant des économies drastiques de la part de la SSR, tout en refusant leur mise en œuvre, et alors que les mêmes Chambres s’ingénient à brimer les sources de revenus et à faciliter la vie des concurrents privés directs, notamment étrangers. Cette équation ne pourra pas fonctionner, ou alors au détriment justement des médias de service public. Ce serait le comble que certains des partisans de No Billag atteignent ainsi leurs objectifs grâce à une partie de ceux et celles qui les ont combattus !

Ce débat est un exemple parmi d’autres de ce qui se passe malheureusement lorsqu’il s’agit de média et de leur avenir dans ce pays, à savoir une attitude réactive, de cas en cas, et sans vision globale. En septembre 2018, j’avais initié à Genève une journée de réflexion, #ACTmédia, afin d’aborder de manière élargie les enjeux de l’avenir des médias, aussi sur le plan global que sur le plan local. A cette époque, nous faisions face à l’avant-projet de Loi sur les médias électroniques (LME), initié par l’Office fédéral de la communication. Ce projet suscitait de fortes critiques de tous bords mais avait au moins le mérite de concrétiser un réel débat sur le plan fédéral, suite à la votation No Billag. Depuis, ce projet semble parti aux oubliettes, avec le changement à la tête du Département fédéral concerné. La journée #ACTmédia avait, bien évidemment, confirmé à quel point ce débat est à la fois essentiel et complexe, et qu’il comporte aussi des risques, mais que cette complexité ne doit pas empêcher d’agir. Deux rapports établis dans le cadre de cet événement par MM. Lo Verso et Nappey ont par ailleurs confirmés que des solutions existent et resserré la réflexion autour d’elles.

L’une des questions abordées ce jour-là est celle du rôle d’une collectivité locale, comme par exemple la Ville de Genève. En apparence, nous pourrions dire que nous ne sommes pas concernés, ou que nous ne pouvons rien faire. Je suis intimement persuadé du contraire. Je vais donc tenter de résumer de manière forcément télégraphique ce qui me semble devoir être la position d’une Ville comme la nôtre, en 10 points :

1.         En tant que Ville, Genève a un rôle à jouer et une responsabilité à assumer pour contribuer à soutenir une presse diversifiée, indépendante et accessible, notamment sur le plan local mais aussi sur les plans régional et fédéral. C’est toutefois une responsabilité qui doit être partagée avec d’autres collectivités publiques.

2.         Dans le cadre de la diversité du fédéralisme suisse, Genève tient à faire valoir son identité spécifique de ville internationale et multiculturelle, ville frontière, ville de finance et de culture. Genève tient donc à rester un pôle fort en matière d’activité médiatique, aussi bien locale que régionale, national et internationale, et la Ville doit s’engager activement dans ce sens.

3.         Au vu des particularités de Genève, une attention particulière doit être accordée, à travers toute mesure engagée, à la Genève internationale, à la fois pour favoriser son ancrage local, sa valorisation sur le plan national et son positionnement sur le plan international.

4.         Au vu de l’évolution des technologies et des pratiques, il nous faut être est favorable à une saine complémentarité des différents vecteurs de diffusion (print, radio, tv, net) et non pas à une concurrence stérile et destructrice. La préservation de journaux imprimés n’est pas un but en soi mais un axe complémentaire dans le cadre d’une stratégie plus large.

5.         La Ville de Genève doit entrer en matière sur les outils d’aide directe, à certaines conditions. Sur le plan municipal cela consisterait notamment à orienter les moyens affectés aux annonces (soit entre 600 et 800’000 francs par an, tous médias confondus) en fonction de critères à définir et à évaluer la pertinence de maintenir sous sa forme actuelle le magazine municipal « Vivre à Genève ». Il est toutefois nécessaire de prévoir une démarche plus large en matière d’aide directe, la Ville ne pouvant agir entièrement seule (cf. point 7).

6.         Par conséquent, la Ville de Genève doit forcément être aussi favorable aux outils d’aide indirecte. On pourrait imaginer, par exemple, le financement d’abonnements pour les jeunes ayant atteint leur 18ème année ou la gratuité des caissettes. D’autres mesures doivent être évaluées, par exemple pour soutenir les activités d’imprimerie, la formation ou l’accessibilité aux contenus numériques de qualité.

7.         Sur le plan régional une démarche conjointe avec les villes et cantons romands doit être initiée pour évaluer des outils d’aides à la presse, en particulier sur le plan lémanique, région durement touchée par les restructurations. Mon collègue lausannois Grégoire Junod, syndic de Lausanne, et moi, avions déjà évoqué cette pite pour nos deux villes lors de la journée #ACTmédia. On pourrait imaginer, notamment la mise en place d’une institution autonome visant à contribuer financièrement la diversité de la presse par différentes mesures. Cette démarche « lémanique » constitue aussi le bon niveau pour se positionner face aux nombreuses initiatives et idées qui ont été lancées récemment. Sur le plan suisse, la Ville de Genève doit s’engager dans différents réseaux, notamment l’Union des Villes Suisses, pour une attitude plus offensive en matière de soutien à la diversité de la presse et aux médias de service public, pour une approche cohérente de la politique envers la SSR,  ainsi que pour que les opérateurs numériques soient enfin mis à contribution.

8.         Même si l’évolution technologique et sociale dans le domaine du numérique n’est pas le seul facteur décisif pour l’évolution du paysage médiatique, il en constitue un vecteur puissant, ce qui renforce la nécessité pour les pouvoirs publics en général et pour la Ville de Genève en particulier de jouer un rôle très actif pour une transition numérique qui soit inclusive, participative, transparente et éthique.

9.         En tant que 2ème ville de Suisse et ville internationale, Genève doit s’intéresser à toutes les composantes qui constituent un paysage médique diversifié mais elle doit accorder une attention particulière au paysage local et à sa diversité, quel que soit le vecteur de diffusion (print, radio, tv, net), dès lors que ces médias contribuent réellement à la vie sociale, culturelle, économique et politique de notre Cité. Un choix doit être effectué entre mise en concurrence selon une logique d’appel à projets et à candidatures, selon des critères à définir, et une logique de mise en pool des médias locaux avec un soutien pour la production et la diffusion de contenus liés à la vie locale.

10.     La Ville de Genève doit préserver les moyens existants (volume d’annonces, Vivre à Genève, etc.) au moins à leur niveau actuel, quitte à les allouer différemment selon les points précédents.

 

J’ai décidé de soumettre prochainement à mes collègues du Conseil administratif de la Ville de Genève, une série de mesures concrètes qui découlent de ces points. J’aimerais que nous puissions, sur cette  base, mettre en place les actions que peut prendre une collectivité publique de proximité comme la Ville de Genève. Celles-ci ne pourront certainement pas apporter des solutions magiques à tous les problèmes. Mais nous devons et nous pouvons agir à notre échelle, car un paysage médiatique diversifié, en termes de titres, de style, de contenus, de tendances, de vecteurs de diffusion, est vital pour notre vie démocratique et plus largement pour la vie collective, en particulier dans notre pays fédéraliste et multiculturel. Laisser la place uniquement à quelques médias commerciaux mainstream, à la gabegie des réseaux sociaux, et se satisfaire de quelques rares titres locaux et engagés, certes ultra-nécessaires mais à l’audience marginale, serait hautement toxique. J’espère que chacun et chacune, à tous les échelons institutionnels suisses, communes, mais aussi cantons et Confédération, sauront prendre la mesure du défi et mettre en place ce qui est possible à leur niveau. Car comme dans la légende amérindienne du Colibri,  « ce n’est pas avec des gouttes d’eau qu’on va éteindre le feu », mais qui sait, si chacun-e « fait sa part ».

Le monde de demain se prépare aujourd’hui, ensemble

Début avril, la commission des transports du Conseil des Etats refusait à une nette majorité l’initiative parlementaire de l’élu UDC zurichois Gregor Rutz visant à limiter drastiquement la capacité des communes à introduire des mesures de limitation du trafic sur des axes principaux en milieu urbain, notamment des zones à 30 km/h.

Ce signal, résultant entre autre d’un lobbying très actif de l’Union des Villes Suisses, alliée aux associations spécialisées, est fort réjouissant. En effet, cela signifie que la Chambre haute réaffirme l’importance de l’autonomie communale et surtout l’impérieux besoin de mesures efficaces contre les nuisances du trafic, dans ce cas surtout en matière de bruit. Mais il faut aller beaucoup plus loin !

Selon une information rappelée ce lundi par la RTS, environ un million de Suisses sont atteints par le bruit de façon excessive. La Confédération estime que ce problème engendre 2,6 milliards de francs de coûts pour la santé, induits par le bruit du trafic. Et comme le rappelait le Temps ce matin, « La Suisse sous-estime la pollution de l’air », les autorités cantonales retardant systématiquement la prise des mesures nécessaires en cas de pics de pollution.

Source reconnue de nuisances

Plus largement, que ce soit en termes de bruit (une nuisance particulièrement néfaste), de particules fines, d’émission de CO2 qui renforce l’effet de serre, d’occupation d’espaces publics au détriment de la qualité de vie, de consommation excessive de ressources publiques et privées, d’agressivité accrue en raison de la surcharge de trafic, de dangers pour la sécurité des personnes, force est d’admettre que le trafic motorisé individuel en milieu urbain doit être aujourd’hui définitivement reconnu comme une source majeure et inacceptable de nuisances, qui dépassent de très loin les avantages réels ou supposés. Et il ne s’agit pas ici seulement de climat, de santé ou de sécurité mais aussi de cohésion sociale. Ces nuisances touchent principalement les gens les moins favorisés, que ce soient les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées, les personnes atteintes dans leur santé, et plus largement toutes celles et tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’échapper facilement à ces nuisances, ou d’en corriger les effets les plus pervers. Même sous l’angle économique, la forte surcharge du trafic à Genève devient un problème sérieux dont les effets mériteraient aussi d’être étudiés sous cet angle.

La Constitution instaure déjà une priorité à la mobilité douce

Récemment aussi, les médias se faisaient l’écho d’une étude qui démontrait à quel point les cyclistes étaient mal lotis à Genève, malgré tous les efforts déjà fournis, car leur intégration dans le trafic reste hautement problématique : lacunes et points noirs dans le réseau existant de pistes et bandes cyclables, bandes cyclables souvent trop exposées au trafic automobile, stationnement sauvage fréquent sur les bandes cyclables, manque général de respect à leur égard, etc. Et certainement qu’une étude similaire pour les piétons donnerait des résultats au moins aussi désastreux. Même si des progrès ont été faits et que la Constitution genevoise instaure une priorité à la mobilité douce, même si le Conseil d’Etat entré en fonction en juin 2018 semble vouloir accorder une réelle priorité à cet enjeu, la domination massive des véhicules motorisés dans l’espace public et l’augmentation substantielle de leur nombre constituent des freins rédhibitoires pour que la situation s’améliore vraiment. En Ville de Genève, le nombre de ménages qui ont renoncé à avoir leur propre voiture a plus que doublé en 20 ans, de 20% à près de 45%. Mais cette baisse est plus que largement compensée par l’augmentation massive du trafic dans l’agglomération et sur le plan régional, ainsi que par l’augmentation du nombre de grosses cylindrées. Je rappelle pour mémoire que, selon les statistiques officielles du Canton de Genève, près d’un tiers des déplacements constatés dans l’agglomération genevoise en véhicule motorisé s’effectuent sur des distances de moins de 3km, où tout autre mode de transport serait préférable, à tous points de vue, sauf exceptions. Et d’autres évaluations plus informelles indiquent que, pendant les vacances scolaires, on compte environ 7 à 10% de déplacements en moins, avec un effet significatif sur le trafic, ce qui montre qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour améliorer rapidement et durablement la situation, et créer les espaces nécessaires aux modes alternatifs. On constate que, si des alternatives crédibles comme la Voie verte sont proposées, les gens changent volontiers de mode de transport. La Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, entrée en vigueur en juillet 2016, représente un réel progrès, mais insuffisant ; on continue en partie à faire croire aux Genevoises et Genevois que tous les modes de transports seront toujours possibles sans restrictions, par exemple de créer des pistes cyclables sans concessions du côté du trafic automobile.

Par ailleurs, on constate aussi la diversification rapide des habitudes et moyens de transport, avec par exemple la multiplication des trottinettes électriques, ou des formes commercialisées d’auto-partage et d’usage non-propriétaire de véhicules (Uber, Catch-a-car, etc.)

Ne pas confondre compromis et compromission

Moi-même membre de la Délégation à l’aménagement du Conseil administratif, je peux témoigner à quel point chaque mesure concrète fait l’objet de batailles ardues, d’études interminables, de blocages, d’oppositions, d’arguties, sachant que la moindre mesure doit être validée par le Canton et peut faire l’objet d’oppositions, dont le traitement peut prendre des années. Et pour obtenir de temps à autre tout de même un progrès mesurable, il faut souvent faire des concessions fort regrettables, comme par exemple l’élargissement de la capacité du Quai Gustave Ador pour le trafic motorisé en échange de la piste cyclable bidirectionnelle qui vient d’être mise en service, en soi bienvenue. Ce n’est parfois plus du compromis, mais de la compromission. Et je le vis concrètement en tant qu’habitant des Eaux-Vives depuis bientôt 30 ans, où des mesures pertinentes sont empêchées depuis des lustres.

Evolution vers la mobilité de demain !

Aujourd’hui, il faut rapidement et massivement changer d’échelle dans l’action publique dans ce domaine. Les communes en général et donc aussi la Ville n’ayant pas le pouvoir décisionnel, elles doivent à la fois accélérer et intensifier le dépôt de propositions concrètes (pistes cyclables, chemins piétonniers, zones 30, zones de rencontre, zones piétonnes, etc.), accompagnées de projets pilote et de mesures incitatives. La mobilité douce et les transports collectifs doivent être réellement prioritaires en milieu urbain, et les voitures laisser leur place pour se limiter à des besoins réels. En plus il faut se préparer à l’évolution des formes de la mobilité, aussi bien sur le plan technologique que ceux des habitudes ou de l’organisation du monde du travail et des loisirs. Et là où les échelons supérieurs bloqueraient, notamment en raison de recours des lobbies pro-automobilistes, il ne faudra peut-être plus hésiter à porter les dossiers devant les tribunaux, dont la jurisprudence évolue (lentement) dans le bon sens. Les jeunes générations nous montrent la voie et les manifestations régulières autour de l’urgence climatique nous y encouragent fortement !

ONET : solution fragile mais nécessaire

Le Conseil municipal a approuvé ce mercredi 17 avril  la proposition que j’ai faite au nom du Conseil administratif, afin de répondre à la précarité dans laquelle se trouvaient les employé-e-s de l’entreprise ONET, mandatée par la Ville pour assurer le nettoyage de toilettes publiques.

Alerté mi-février par les syndicats, le Conseil administratif se trouvait face à une solution relativement insoluble : l’entreprise ONET, mandatée notamment pour le nettoyage des toilettes publiques, respectait les conventions collectives en vigueur dans le domaine sur le plan des salaires horaires, mais employait ses nettoyeurs et nettoyeuses à temps partiel, avec comme conséquence des salaires nets très bas qui les maintenaient dans la précarité.

Des limites de la liberté économique

A la question des salaires s’ajoutait un certain nombre d’autres reproches des grévistes à l’encontre de l’entreprise. Cette situation était particulièrement complexe car l’entreprise concrétise la prestation contractuelle de manière adéquate et paie les salaires requis par la Convention collective de travail de la branche. Malheureusement, les règles d’attribution des marchés publics offrent très peu de marge de manœuvre par rapport au choix des entreprises, notamment pour favoriser des salaires plus adaptés à la pénibilité de la tâche et à la réalité des coûts de la vie à Genève.

Ma collègue Sandrine Salerno avait d’ailleurs mené une bataille épique il y a quelques années pour obtenir des salaires minimaux dans la branche, au moins pour les entreprises mandatées par la Ville. Mais cette position politiquement courageuse et éthiquement totalement justifiée a été malheureusement annulée par le Tribunal fédéral au nom de la liberté économique.

Rétablir le dialogue et proposer une solution concrète

Face à ce conflit social douloureux, j’ai donc entrepris au nom du Conseil administratif des démarches afin de rétablir dans un premier temps le dialogue entre les parties, ce qui a permis d’initier une négociation et poser les bases d’un accord.

J’ai proposé au Conseil municipal le vote d’un budget complémentaire destiné à augmenter le temps travaillé, afin d’étoffer la prestation par le biais d’un complément au contrat en vigueur. Cette proposition a facilité la conclusion d’un accord de sortie de crise entre les grévistes et l’entreprise. Ce crédit a été accepté à une large majorité du parlement municipal, que je remercie. Cette solution, mise sur pied rapidement, a ainsi permis de mettre fin à un conflit social et de contribuer à améliorer très concrètement la situation de salariés précaires.

Lutter pour de meilleures conditions pour tous les travailleurs et travailleuses

Mais c’est évident que ce n’est pas une solution idéale. Malgré les fortes contraintes déjà citées dans le domaine des marchés publics, nous devons plus que jamais évaluer nos possibilités d’influencer la situation sur le marché du travail, notamment dans des domaines notoirement précaires comme le nettoyage. La Ville s’est montrée à plusieurs reprises pionnière dans ce domaine, par exemple en matière de surveillance des chantiers de construction ou d’autres prestations accomplies par des entreprises privées pour éviter le dumping salarial, le travail au noir ou d’autres abus. La Ville a mis en place un fonds solidaire avec les partenaires sociaux afin de lutter contre la sous-traitance abusive et d’autres abus. Quant au débat sur  l’internalisation, il est important et doit avoir lieu. Mais ce n’est pas non plus une panacée. Il ne fait aucun sens de vouloir internaliser systématiquement dans la fonction publique toute personne employée par un tiers et qui serait mal payée, jusqu’à où aller dans ce cas ? Ceci n’apporterait rien aux autres travailleuses et travailleurs du secteur privé qui seraient en situation difficile, et leur nombre est malheureusement élevé.  Mon engagement politique n’est pas seulement de préserver un service public fort et doté d’un statut digne de ce nom, mais aussi d’améliorer les conditions de travail pour tou-te-s les salarié-e-s et donc en particulier aussi pour ceux des secteurs privés.

Un travail certainement moins aisé et moins fructueux politiquement, mais qui doit continuer à être mené, aux côtés de partenaires syndicaux et associatifs, au niveau local comme international, afin de s’opposer au dumping salarial, à l’exploitation parfois éhontée de main-d’œuvre fragilisée par la concurrence sur le marché de l’emploi et aux tentatives de mettre en place des accords internationaux comme TISA qui consacrent la primauté des multinationales sur le service public.

 

 

Révolution numérique? Pas sans les enfants et les jeunes!

Le nouveau rapport « Grandir à l’ère du numérique » de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ), publié cette semaine, se focalise sur les compétences dont les enfants et les jeunes ont besoin pour grandir, se former, travailler et participer à un monde numérisé.

Le rapport s’articule autour de trois messages centraux. Le premier consiste à rappeler que nous avons à avancer ensemble avec les enfants et les jeunes, mais en aucun cas à leur place. Le second affirme, alors que valoriser l’apprentissage du code et autres, que les compétences sociales, personnelles et créatives sont aussi importantes que les compétences techniques. Voir plus. Le troisième instaure un objectif clair pour la numérisation. Celle-ci doit favoriser l’égalité des chances et ne pas renforcer les fractures et les frontières socioéconomiques, de genre ou socioculturelles.

Aborder le débat de la numérisation avec les jeunes et les enfants

Que doit-on apprendre pour avoir toutes ses chances dans le monde du travail de demain ? Quel métier choisir ? Quel est le rôle de l’école et le potentiel des activités extrascolaires ? Comment bien gérer la connexion permanente ? Pour répondre à ces questions, le rapport « Grandir à l’ère du numérique » réunit des analyses d’expert-e-s du monde économique, de la formation, de l’encouragement précoce et des activités extrascolaires. Il présente aussi différents projets du terrain qui donnent la parole aux enfants et aux jeunes et qui montrent comment aborder les défis de la numérisation avec eux. Car le débat sur la numérisation ne peut pas se faire sans eux. Les enfants et les jeunes doivent avoir leur mot à dire et contribuer à façonner le monde numérique

Des outils pour que la numérisation soit favorable à la nouvelle génération

Les enfants et les jeunes doivent disposer des outils et des connaissances pour appréhender la numérisation. Cela va du débat sur les smartphones à l’école à la stratégie « Suisse numérique » en passant par les règles relatives au temps consacré aux écrans à la maison et à la prévention de l’addiction ou du cyber-harcèlement. Avec ses recommandations, la CFEJ s’engage ainsi pour que la numérisation soit favorable aux enfants et aux jeunes.

Valoriser la résolution de problèmes, l’empathie et la créativité

Une analyse inédite des compétences recherchées par le monde du travail met en relief l’importance de la capacité à résoudre des problèmes et à communiquer, de la créativité ou encore de l’empathie. Pour acquérir ces aptitudes, l’école joue un rôle important, mais ne peut pas tout. Il convient d’exploiter le potentiel des activités extrascolaires et de l’encouragement précoce. Les recommandations de la CFEJ donnent des pistes pour mieux tenir compte de leurs besoins et perspectives.

Sur mandat de la CFEJ, Sarah Genner, chercheuse en psychologie des médias et experte en numérisation du monde du travail, a analysé et pondéré 26 modèles et listes des compétences ou forces de caractère recherchées au 21e siècle. Les résultats sont présentés dans un modèle qui visualise les compétences les plus fréquemment citées : la communication, la créativité, l’autogestion, la capacité à résoudre des problèmes, l’empathie ou encore la pensée analytique y figurent en bonne place. Et un tableau offre une vue d’ensemble systématisée des compétences et valeurs recherchées. Sarah Genner constate que « Les travailleurs devront pouvoir faire ce dont les machines sont incapables, donc ce qui ne peut pas être numérisé: tout ce qui touche à la créativité, à la résolution de problèmes et aux compétences sociales ».

L’école joue un rôle de premier ordre, mais les activités extrascolaires doivent être mieux reconnues

La place plus importante accordée aux technologies de l’information et de la communication dans les plans d’étude est à saluer, mais l’école est face à l’enjeu d’instaurer une culture du numérique permettant d’utiliser les outils numériques de manière transversale. Ceci implique la formation et le perfectionnement du corps enseignant tout comme une infrastructure moderne préservant la santé et garantissant la protection des données.

Caractérisées par la libre adhésion et la participation, les activités de jeunesse extrascolaires (animation socioculturelle, associations, espaces de quartier,  etc.) offrent un cadre propice au développement de compétences sociales, personnelles et médiatiques. Il est temps de reconnaître et de mieux exploiter ce potentiel en favorisant la formation et en octroyant les ressources nécessaires.

Conclure en accordant une réelle place aux enfants et aux jeunes.

Pour conclure, on peut se rendre compte lors des contacts avec les enfants et les jeunes qu’ils sont très conscients à la fois des opportunités et des défis du monde numérique, et qu’ils souhaitent être pleinement intégrés dans les débats et les décisions à ce sujet.

Aujourd’hui, le débat sur le numérique au sein des instances fédérales se focalise principalement sur les aspects technologiques et économiques, et marginalement sur les aspects liés à la formation ou aux enjeux de société (éthique, transparence, démocratisation du numérique, etc.). Les aspects spécifiques pour les enfants et les jeunes sont très peu présents, voire pas du tout. Aussi bien sous l’angle de leur épanouissement que de leur place future dans la société, accorder une réelle priorité aux enfants et aux jeunes ne peut pas se résumer à en rester à un vœu pieux, c’est totalement légitime et donc incontournable.

> télécharger le rapport “Grandir à l’ère du numérique” en PDF

> télécharger les thèses de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse concernant l’impact de la numérisation sur les enfants et les jeunes

Du droit au changement de vie (professionnelle)

Il y a un peu plus d’une année, j’initiais au sein du Parti socialiste genevois un groupe de travail ouvert et foisonnant d’idées, pour réfléchir aux enjeux que pose la numérisation sur l’emploi, et notamment l’enjeu de la reconversion (souhaitée ou contrainte) des personnes dont l’emploi, voire le métier, ne correspondent plus à la réalité du marché du travail et/ou à leurs aspirations personnelles.

Nourri de discussions passionnées, ce groupe – que ce blog me donne l’occasion de remercier chaleureusement–, a ainsi exploré plusieurs pistes en parallèle pour trouver des réponses adéquates face à ce défi urgent. Ce dernier ne subit pas seulement les effets de plus en plus massifs et rapides de la numérisation, mais plus largement de la globalisation et de la précarisation des conditions de travail (« uberisation »), de la financiarisation de larges pans de l’économie, et de l’instabilité croissante des grandes structures économiques.

Près de la moitié des emplois actuels menacés

En ce qui concerne la numérisation, certaines études prévoient la disparition de près de la moitié des emplois actuels en raison de la transformation des métiers et des processus de production et de diffusion. Si ces enjeux ne peuvent être entièrement maîtrisés sur le plan local, il est toutefois essentiel et urgent d’agir sur les leviers dont nous disposons et de faire évoluer le débat. D’une grande initiative programmatique qui aurait eu l’ambition de repenser entièrement le dispositif actuel encadrant l’emploi et la formation, à des projets très ciblés pour les personnes sans formation initiale, en passant par un compte « épargne-formation » à vie ou un contrat garanti de formation.

Accompagner la diversité des trajectoires de vie

La démarche s’est concentrée dans un premier temps sur la reconversion professionnelle et a abouti très concrètement au dépôt de trois projets de loi, dont un en particulier est issu du groupe. Il vise à modifier de manière pragmatique le dispositif existant des bourses et prêts d’étude (« Loi sur les Prêts et Bourses d’études » – LBPE), afin de pouvoir obtenir des effets utiles et concrets à brève échéance, s’il était adopté. Celui-ci fonctionne en effet de manière éprouvée depuis de nombreuses années, pour les trajectoires de vie « standards », durant lesquelles on entreprenait des études au début de sa vie adulte pour ensuite commencer un métier et s’y développer jusqu’à la retraite.

Pourtant, comme le souligne d’ailleurs la Cour des comptes qui a audité le dispositif, les trajectoires de vie sont de moins en moins « standard ». Les aléas divers, familiaux, professionnels ou personnels divers rendent ces trajectoires rectilignes de moins en moins habituelles. Et au-delà, les enjeux de la 4ème Révolution industrielle – numérique -, nous obligent à repenser la formation initiale, la formation continue et la reconversion professionnelle.

Offrir la possibilité de changer de voie professionnelle

On doit bien sûr penser à la manière dont sont imposés les profits, et je pense en particulier à la taxe sur les robots évoquée notamment par M. Xavier Oberson, mais aussi le projet de loi socialiste qui visait à taxer spécifiquement les caisses automatiques remplaçant l’humain dans nos supermarchés. Mais on doit aussi et peut-être surtout, donner la possibilité à chacun et chacune de se (re)former professionnellement. La possibilité de changer de voie et de s’épanouir dans une nouvelle profession.

Le premier projet de loi déposé va dans ce sens et modifie de manière ciblée la LBPE pour l’ouvrir aux personnes de plus de 30 ans, dans les cas justifiés par la conjoncture professionnelle en particulier. Il est pour moi important de pouvoir ainsi se former, entreprendre de nouvelles études, sans attendre d’être au chômage, et ainsi devancer les aléas de la vie.

Continuer une réflexion large sur l’emploi et la formation

Ce projet est accompagné de deux autres qui entendent instaurer une allocation cantonale de formation, destinée cette fois aux personnes au chômage. Car là aussi, l’obligation d’être « employable » en tout temps pose de sérieux problèmes à celles et ceux qui n’ont pas les compétences requises, par exemple.

Au-delà des trois projets de loi déposés et renvoyés jeudi en commission du Grand conseil pour traitement, j’aimerais que le groupe à la base de ceux-ci puisse continuer à vivre sa vie, faire d’autres propositions, s’assurer qu’elles ne s’enlisent pas au fin fond d’une commission, mais se matérialisent en actes concrets, pour la population genevoise !