“Avec la Suisse, on finit toujours par s’arranger”

Quelques semaines avant que les Suisses n’approuvent la participation de la Suisse à l’espace Schengen et à l’espace Dublin, lors de la votation populaire du 5 juin 2005, j’ai demandé à l’ambassadeur de France en Suisse d’alors, Jacques Rummelhardt, ce que son pays ferait si les Suisses refusaient de devenir membres de l’espace Schengen.

Et l’ambassadeur de me répondre, avec un large sourire entendu : « Vous savez, avec la Suisse, on finit toujours par s’arranger ».

Après le vote des Suisses en faveur de l’initiative populaire contre l’immigration de masse, neuf ans plus tard, certains observateurs fort avisés ont dit et écrit que cette fois la Suisse allait passer des années noires, que la clause guillotine allait s’appliquer et que la France, sa fidèle amie, allait hélas la laisser tomber.

Le temps a passé.

Et mardi 18 juillet 2017, recevant à Paris la présidente de la Confédération Doris Leuthard, Emmanuel Macron a notamment déclaré à propos des frontaliers :  “En matière de libre circulation des personnes, la coopération a repris pour trouver des solutions efficaces et bénéfiques à nos travailleurs et nos concitoyens”.

Le président français a toutefois insisté sur le “respect des principes fondamentaux de l’Union”. La conseillère fédérale lui a répondu sans détour :  “La libre circulation des personnes est maintenant garantie. Elle reste un pilier fort de la Suisse”.

Morale de l’histoire : l’ambassadeur Jacques Rummelhardt avait raison : Avec la Suisse, on finit toujours par s‘arranger.

 

 

 

 

 

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)