Incompétence et insolence des CFF en gestion de crise

Trains signalés en retard indéterminé avant d’être annulés, trains interrompant leur trajet sans que les voyageurs ne soient avertis, chauffeur de bus de remplacement insolent: les CFF sont dépassés dans la gestion des importants travaux entrepris sur la ligne ferroviaire, notamment entre Lausanne et Yverdon-les-Bains.

Premier exemple: lundi 4 juillet, en début de soirée, le train en partance de Lausanne à 19h54 en direction de Grandson se fait attendre. Il est enfin annoncé avec un retard indéterminé puis tout simplement annulé. Les voyageurs ont fait le pied de grue pour des prunes.

Deuxième exemple: mardi 5 juillet, le train de 23h53 en partance de Lausanne, toujours en direction de Grandson, s’arrête à Chavornay. Les voyageurs qui ont prévu d’aller plus loin sont priés de prendre un bus de remplacement. Aucune information ne leur a été donnée au préalable. Qu’une ligne soit perturbée en raison de travaux, cela se comprend. Mais que la gestion du trafic soit aussi chaotique, sans aucune anticipation, et que l’information soit aussi lacunaire, cela ne se justifie pas.

Insolence. Dans le bus de remplacement en direction d’Yverdon-les-Bains, deux voyageurs particulièrement chargés demandent au chauffeur de les laisser descendre à un arrêt officiel tout proche de leur domicile. Programmé pour se rendre directement à la gare d’Yverdon-les-Bains, non seulement le chauffeur refuse de rendre ce service mais, arrivé à destination, il ironise dans son haut-parleur: «Pour la charmante dame qui voulait descendre devant la maison, il y a une station de taxi à la gare».

Les CFF n’ont pas besoin de faire la grève comme leurs collègues français pour se rendre impopulaires auprès des usagers. Il leur suffit de travailler normalement. A leur manière.

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)