Après près de deux ans de pandémie, l’heure est à nouveau aux voyages pour les Américains. Et fait surprenant, ils sont nombreux à privilégier l’Europe plutôt que les Etats-Unis. On vous explique les raisons et dessous de ce phénomène.
On ne surprendra personne en disant que l’année 2020 fut catastrophique pour le tourisme international, américain et intérieur. Si avec l’arrivée des vaccins et des mesures sanitaires en constante évolution, 2021 a pu être meilleur sur le plan national, les voyages internationaux ont encore souffert. Ainsi, dès l’été dernier, les parcs nationaux, sites touristiques et villes des Etats-Unis ont accueilli des visiteurs en masse avec des réservations records (notamment à Las Vegas, dans les parcs californiens et de l’Utah). Mais contrairement à l’an dernier, la tendance s’est complètement inversée pour cet été.
Levée des tests PCR
Avec la fin de l’obligation des test PCR covid pour le retour dans le pays, et la levée des mesures dans la plupart des pays d’Europe, les voyages internationaux font à nouveau le plein et les Américains en profitent en masse. Bloqués pendant deux ans sur leur territoire, certains ont quelques économies de côté ou profitent enfin de réaliser les visites qu’ils ont tant repoussés pendant la longue fermeture de leurs frontières. Et le vieux continent semble être particulièrement privilégié pour cette reprise.
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En parallèle à ce rebond de l’industrie touristique, le dollar est au plus haut face à l’euro et favorise les vacances en Europe. En effet, malgré l’inflation qui s’installe sur tout le continent, voyager à Rome, Paris ou les îles grecques n’a jamais été aussi abordable pour les Américains. Avec un taux de change proche de la parité (1 Euro pour 1,02 USD), le charme n’est pas seulement culturel et touristique, il est aussi économique. En d’autres termes, les villes et îles européennes son plus qu’attractives et font le plein de touristes américains. La France, l’Italie, la Grèce et l’Irlande semblent faire le plein et la course en tête.
Et quid de la Suisse ? Ce constat est également valable, puisqu’avec un franc suisse aux alentours de 1,03 USD, notre pays est aussi intéressant. Certes, l’hébergement et les transports peuvent être un peu plus cher mais il semble que notre pays parvienne aussi à tirer son épingle du jeu.
Les revers : annulations, inflation, récession, habitudes
Alors, ce phénomène est-il parti pour durer ? Pas certain au vu des premières conséquences et des prévisions économiques à venir. Tout d’abord, il faut rappeler que normalement les Américains ne voyagent pas autant et si souvent.
En effet, bon nombre ne sont que très rarement voir jamais sorti de leur pays et privilégient les voyages à l’intérieur du pays. Les raisons sont souvent financières et culturelles. Seuls les hauts salaires et la classe moyenne supérieure peuvent se permettre de voyager et les congés payés ne sont pas légions. Il faut rappeler qu’aucune loi aux Etats-Unis n’impose aux employeurs d’accorder des congés annuels mais qu’en moyenne la plupart des entreprises offrent 2 semaines de congés payés.
De plus, cette reprise forte et rapide du tourisme international en a mis plus d’un en difficulté. A commencer par les compagnies aériennes qui annulent vol sur vol en Europe (par manque de personnel et ressources) et proposent de gros dédommagements aux Américains prêts à renoncer à leur voyage sans passer par la case ultime qu’est l’annulation.
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Enfin, l’inflation continue et les coûts de l’or noir risquent de freiner très prochainement l’enthousiasme de tous ces voyageurs. Le prix du gallon est déjà exorbitant dans la plupart des Etats de la bannière étoilée, et avec des coûts de vie qui augmentent de jour en jour, les Américains risquent de se renfermer dans leur région ou maison. Pour toutes ces raisons économiques, cultures et intérieures, cet exode touristique des Américains vers l’Europe pourrait n’être qu’un boom unique et temporel de cet été 2022. Et risque d’être sans suite et lendemain.
Et le vainqueur est….Donald Trump ou Joe Biden. Dans notre article, vivez l’Election Day comme si vous y étiez avec les résultats virtuels de chaque état. En lisant jusqu’au bout, vous découvrirez notre pronostic avec la carte interactive du vote. Alors, notre prévision était-elle juste ? Faites-vous votre idée, la réponse le 3 novembre prochain
A exactement une semaine du vote, une question est sur toutes les lèvres. Qui sera le prochain président des Etats-Unis ? Un républicain ou un démocrate ? Lequel des deux septuagénaires va l’emporter ? Assistera-t-on à un deuxième mandat pour le 45ème président en exercice ou aura-t-on un ancien vice-président à la tête du pays ? On peut tourner la question dans tous les sens, on espère toutefois avoir la réponse mercredi 4 novembre. Suivez les éléments-clés et la répartition du vote état par état pour déchiffrer qui arrivera le premier à 270 grands électeurs afin d’être élu président des Etats-Unis ?
La carte électorale de 2016
Point de départ pour cette élection, la carte représentant le vote d’il y a quatre ans entre Donald Trump et Hillary Clinton. Ceci nous donne une première indication sur le nombre de grands électeurs que l’actuel président doit défendre, et sur la répartition entre états démocrates et républicains. Bien sûr, le vote de ce 3 novembre 2020 risque d’être un peu différent, mais une large partie des régions ne peut pas basculer si facilement d’un camp à l’autre et vice-versa. Si Biden veut être élu, il doit gagner des états sur la côte sud-est ou par le nord. Si Trump veut être réélu, il doit garder le nord ou le sud-est du pays.
Les Swing States: Focus sur 3 états Les quelques états qui peuvent basculer d’un camp à l’autre, voici tout l’enjeu comme nous l’avions indiqué dans notre précédent article. Plus nombreux qu’en 2016, ces états appelés “pivots” vont être le juge de paix de cette élection et feront pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Dans les 5 ou 6 en ballotage (Floride, Michigan, Ohio, Pennsylvanie, Iowa, Caroline du Nord), la campagne a fait rage jusqu’au bout. Les candidats investissant des millions en publicité ou meetings (physiques et virtuels) pour tenter d’emporter la mise. La Pennsylvanie (où est d’ailleurs né Biden), la Floride et l’Ohio seront extrêmement serrés et disputés, et nul ne semble pouvoir prédire le résultat précis.
L’Ohio: un cas à part
Durant les 50 dernières années, l’Ohio a toujours voté pour le président élu. Une habitude qui fait que tous les regards se tourneront vers les 18 voix de cet état voisin de la Pennsylvanie en début de soirée électorale. Donald Trump y a d’ailleurs mis les moyens dans son sprint final. Il se pourrait toutefois que l’exception confirme la règle cette année, puisque la possibilité que Joe Biden perde cet état mais remporte la présidentielle est hautement probable.
Que se passe-t-il en cas d’égalité En cas d’égalité parfaite (oui c’est possible) avec 269 voix chacun, qui est élu ? Ce scénario un peu fou est peu probable mais il y a quelques possibilités non négligeables. Ce fut d’ailleurs le cas une fois…en 1800. La Constitution américaine stipule qu’en cas d’égalité, la décision revient à la Chambre des représentants tandis que le Sénat choisit le vice-président. Mais attention, la chambre sera nouvellement élue et chaque état à droit à un vote, les nombreux représentants de celui-ci devant se mettre d’accord. Compliqué ? Oui, soit oublions ce scénario du casse-tête pour l’instant.
Le rôle du vote par correspondance
Une composante à ne pas mettre de côté, en cette année 2020 très spéciale, est l’importance du vote par correspondance. Critiqué par Donald Trump début septembre, il semble que les républicains aient aussi tenté de le déstabiliser (en Californie) en installant des urnes devant des églises et lieux de rassemblements. Quoi qu’il en soit, nous pourrions avoir des résultats plus tôt que prévus étant donné que beaucoup ont déjà voté (dont Donald Trump et Mike Pence) au moment où ces lignes sont écrites.
Les femmes blanches en arbitre ?
C’est déjà elles qui avaient fait pencher la balance dans certains états en 2016, et c’est à nouveau à elles que s’adresse Donald Trump pour sauver sa peau. Comme le vote des afro-américains semble s’orienter vers Biden, on a normalement tendance à dire que les latino-américains décident souvent de l’élection. Or, il semble y avoir un appel aux “femmes blanches actives des banlieues” par Trump. Le prouve un de ses derniers discours agressifs (“J’ai sauvé votre quartier et banlieue”). Un comté de Californie, l’Orange County à majorité républicaine avec un électorat typique de ce profil sera intéressant à suivre pour notre part (comme micro-test de l’élection). Alors, la situation va-t-elle se resserrer comme l’annoncent de nombreux observateurs? On savait déjà que Biden pouvait compter sur “sa carte magique” des seniors, voilà que Trump nous sort son joker “femme”.
L’Election Day virtuel: Voici notre pronostic et simulation de vote en vidéo
Après cette revue des principaux enjeux, nous voici prêts pour l’élection finale. En visionnant cette courte vidéo (mode plein écran), vous découvrirez enfin qui sera le prochain président des Etats-Unis selon notre ressenti. Attention, je précise bien que ce n’est pas mon souhait mais mon pronostic. Il n’y a donc pas de prise de position ou de choix d’un camp ou de l’autre dans cette simulation, ce blog n’étant pas à caractère “militantisme” mais informatif et de partage.* *Vidéo à caractère virtuelle et de simulation. Aucune référence à la réalité ne pourrait être reflétée
Faites-votre propre carte électorale Alors, vous n’êtes pas d’accord avec notre pronostic ? Vous voulez faire une autre simulation et tester certains états swings ? Ou arriver au scénario possible de l’égalité à 269 voix chacun ? Voici un lien pour vous y amuser d’ici à mardi prochain.
En conclusion, un constat et une question. Si Biden s’impose, il ne sera de loin pas le premier vice-président devenant président des Etats-Unis. Il rejoindrait ainsi une longue liste comprenant entre autres Gerald Ford, George H. W. Bush ou encore Théodore Roosevelt. Et du coup, si Trump perd, il rejoindra lui aussi George H. W. Bush dans le camp des présidents défaits après leur premier mandat.
Enfin, la question: Une éventuelle défaite sera-t-elle reconnue ? On en attend pas moins des démocrates, ce qui signifierait toutefois un parti totalement brisé, quatre ans après Hillary Clinton. Quant à Donald Trump ? On ose espérer, car dans le cas contraire, le pire des scénarios (et pas seulement pour la bourse) allant jusqu’à de nouveaux heurts dans le pays n’est pas à exclure. Tant la situation est tendue. Mais croyons (encore un peu) en la démocratie américaine.
Et Pour ceux qui n’ont pas pu regarder la vidéo jusqu’à la fin: Notre carte électorale virtuelle finale
Voici quelques semaines maintenant, nous avions abordé dans notre précédent article le thème du rêve américain avec toutes les questions, succès et échecs qui peuvent l’accompagner. Petit voyage et plongée au cœur de la vie et de la réalité de ceux qui ont tenté l’expérience. Témoignages et confidences.
“Vous avez la chance d’être dans le pays où tout est possible et dans l’une des meilleures universités de la région pour quelques mois. Alors profitez de ce temps et soyez reconnaissants car beaucoup aimeraient être à votre place”. Je me souviens parfaitement des paroles de Kelly, la doyenne de notre université à Irvine. Originaire d’Asie mais née aux Etats-Unis, elle nous avait adressé ces mots avec sa voix empreinte d’émotion (comme souvent ici), qui sonnaient tant comme une bienvenue tant comme un rappel à la reconnaissance. Si certains d’entre nous n’étaient là effectivement que pour quelques mois, d’autres avaient toutefois bel et bien une autre intention, celle de lancer une nouvelle vie en Amérique.
Pour moi, entendre ceci était assez nouveau et exceptionnel, puisque je ne savais pas réellement dans quelle catégorie me ranger. Puis, au fil des jours et des semaines, je fais la connaissance de personnes qui ont émigré ici voici plusieurs années et aussi d’autres étudiants qui viennent d’arriver tout comme moi, mais qui ont un plan bien précis. Soyons néanmoins honnêtes dès le début, on dit souvent que tout est possible aux Etats-Unis, et c’est peut-être vrai. Toutefois, ceux qui tentent et réussissent de rester de nos jours en Amérique, ont souvent beaucoup d’argent et de forts soutiens (pas seulement financiers) derrière eux.
De jeunes gens intelligents et avec des moyens financiers
Le premier exemple est celui de cet universitaire chinois qui étudiait le programme business et administration. Sans forcément nous l’expliquer clairement, on comprend que Vincent a énormément de ressources financières et que son cursus et parcours universitaire ne s’arrêteraient pas après quelques mois. N’ayant pas été admis dans la prestigieuse UC Berkeley, il est toutefois accepté dans la nôtre, celle d’Irvine (Université of California Irvine), et a de plus déjà reçu une promesse de contrat assortie d’une demande de visa par une grande entreprise internationale chinoise. Il est certain que dans ces conditions-là, il partait avec plus d’une longueur d’avance sur tous ceux qui souhaiteraient réaliser leur rêve américain. A l’heure actuelle, Vincent travaille et habite dans la région de Los Angeles.
Un autre chanceux, est l’histoire de Sony un étudiant Taïwanais en mathématiques. Issu d’une famille fortunée de la capitale Taipei, il sait rester très humble et ne parle jamais de ses origines. Tout juste, m’explique-t-il qu’après son Bachelor en finance à Taiwan, il a ensuite géré un fonds de plusieurs millions. En venant en Californie, il cherchait un sens à sa vie et s’est donc inscrit pour un an à UCLA pour parfaire sa formation. Etant devenus amis entre temps, il m’a dernièrement écrit qu’il avait brillamment passé le test GMAT (test universitaire américain) ainsi que celui d’entrée du l’université du Massachusetts à Boston. Il est ainsi actuellement étudiant en master d’ingénierie mathématique de l’autre côté du pays.
La réussite par le talent et le travail
Soyons francs, ces jeunes gens avaient toutes les bases et des soutiens inconditionnels pour réussir. Toutefois, il est aussi possible d’y arriver par d’autres chemins, ceux que je considérerais déjà plus proches de l’archétype du rêve américain: comme celui de cette famille Iranienne que j’avais rencontrée. Les parents avaient fui leur pays au début des années 1980 peu après la révolution. Leur fille maintenant âgée d’une trentaine d’années est née sur sol américain. Ayant eu la chance de travailler avec elle, la jeune femme est confortablement intégrée et installée en Californie dans la région de Los Angeles. Diplômée de la fameuse Université du MIT (Massachusetts Institute of Technology), elle travaille pour une entreprise dans le domaine scientifique et est très fière de son père. Cependant, cela ne fut pas sans une multitude de sacrifices et des premières années dans des conditions particulièrement difficiles à l’arrivées des parents, avec notamment des premiers emplois précaires.
Parmi ceux qui ont également réussi, il y a aussi Romil, un étudiant venu d’Inde. Ce n’est d’ailleurs pas un secret de dire que beaucoup d’Américains originaires du pays du Taj Mahal habitent aux Etats-Unis. L’Inde fait en effet, figure d’un des pays ayant le plus d’immigrés en Amérique et ses ressortissants à l’instar des Chinois ou Mexicains peuvent compter sur l’aide d’un très bon réseau de double-nationaux. Concernant mon ancien comparse Romil, après des études à New Dehli et à Los Angeles, il enchaîne plusieurs stages afin de décrocher le job de ses rêves chez Uber. Dans la région de San Francisco, ce nouvel analyste financier est conscient qu’il a eu beaucoup de chance d’être soutenu par une grosse entreprise et surtout d’avoir eu son dossier accepté par l’énorme machine ou monstre administratif pour les visa d’immigration aux Etats-Unis. Il savoure et profite maintenant, mais il sait pertinemment que rien n’est jamais ancré dans la pierre, puisqu’il suffirait de perdre son emploi pour perdre son visa. Ce qui pourrait potentiellement le ramener dans son pays d’origine. Oui, comme déjà mentionné dans un ancien article, aux Etats-Unis il est très facile de passer du meilleur au pire et inversement à un rythme très rapide. Notez que ceci est aussi malheureusement valable pour les Américains qui peuvent perdre leurs maisons, leurs jobs ou toute une vie en quelques jours.
La réalité n’est pas si rose
Si nous avons jusqu’ici découverts que des jeunes gens pour qui l’aventure américaine s’est révélée être une réussite, d’autres non pas forcément eu ces honneurs. Pour 100 personnes tentant le grand saut, on estime le taux de réussite tout au plus vers les 8%. Ce qui est déjà un bon chiffre. Dans ceux pour qui le voyage n’a pas été payant, on retrouve Li de Taiwan, Bela de Corée ou encore Alvaro, Eric et Marta d’Europe.
Bela, une jeune Coréenne de 26 ans, a étudié deux ans aux Etats-Unis (UCLA et UCI) dans la région de Los Angeles (Bachelor en poche), avant de faire un stage d’une année dans une entreprise d’informatique. Après n’avoir pu obtenir un visa de travail définitif en raison d’un système de loterie supplémentaire imposé aux entreprises, la compagnie américaine lui propose de s’exiler dans sa succursale chinoise pour un an, en attendant d’avoir les papiers nécessaires. C’est à dire pour recevoir un permis de travail H1B après avoir eu chronologiquement un visa d’étudiant et de stagiaire. Malheureusement pour elle, celui-ci ne viendra jamais, l’impatience de sa société accouplé à la lourdeur administrative ayant eu raison de son dossier. Après un purgatoire d’un an en Chine, elle retourne pleine de regrets en Corée. L’histoire est identique pour Li, ingénieur dans le solaire qui devait être engagé à travers une société sœur en Asie, mais le contrat de travail ne viendra jamais.
Et l’histoire se répète pour de nombreux autres étudiants comme Alvaro et Marta respectivement en Espagne et Italie, qui ont dû rentrer dans leur pays et espèrent revenir un jour avec un visa en bonne et due forme. Aux dernières nouvelles, le rêve semble encore être à quelque part dans leur tête, mais la probabilité s’amenuise de jour en jour.
Quant à Mohamed, un ingénieur civile turque, il a lui définitivement tourné la page, après avoir cherché un projet de construction sur place pendant 3 mois sans relâche.
Le Graal suprême
Outre décrocher un stage, un travail ou un visa depuis l’étranger, il existe évidemment d’autres possibilités légales d’y arriver.
Matilda, une Brésilienne a par exemple rencontré son futur mari à Newport Beach et a pu rester vivre avec lui en Amérique. Presque aussi beau que dans les films me direz-vous.
Il y aussi ce fils d’un riche industriel d’Europe qui a reçu la green card en échange d’un gros investissement de plus de 500’000 dollars. C’est ce qu’appellent les Américains un visa pour grands investisseurs. Néanmoins, il ne suffit pas d’injecter de l’argent pour garder votre sésame. Il faut que votre création d’entreprise génère au moins 10 emplois dits « viables » et que cet investissement de près d’un million de dollars soit pérenne à long terme, c’est-à-dire en croissance pendant au moins deux ans.
Enfin, la dernière solution est celle comme l’annonce le titre de l’article de “tenter sa chance”. En effet, il existe encore aux Etats-Unis la loterie de diversité qui a lieu chaque année. Remise en question par Donald Trump mais toujours d’actualité, ce concours permet chaque année à un peu moins de 50’000 personnes de demander un visa, celle qu’on appelle communément la green card. Parmi tous les participants, vous avez officiellement moins de 0.35% de chance de gagner mais c’est déjà plus de possibilité que de devenir millionnaire. Emre* (prénom d’emprunt, connu par la rédaction), un jeune homme d’une trentaine d’années originaire de Turquie et que j’ai rencontré sur place, est lui la preuve vivante que c’est possible. Il a en effet gagné une green card à la loterie de la diversité voici 4 ans maintenant. Bien que dubitatif au début, j’ai bien dû finir par avouer que c’était bel et bien véridique et qu’il avait comme on dit décroché l’impossible. Emre m’a d’ailleurs fait visiter son restaurant oriental lors de ma dernière visite à San Diego et il travaille d’arrache-pied pour réussir comme de nombreux Américains. Il semble être pour l’instant satisfait et heureux de son chemin de vie.
Pour conclure, en attendant un prochain article en préparation sur un Suisse qui a réussi à Los Angeles, l’histoire ne dit toutefois pas (encore) si Emre ou Romil sont devenus millionnaires au pays de l’once Sam ou s’il auront seulement tenté leur chance dans ce monde d’un business sans pitié.
Malgré les crises, les tensions diplomatiques, douanières ou d’immigration et la popularité plutôt basse de Donald Trump en dehors des Etats-Unis, le pays de la Harley-Davidson et Hollywood fait bel et bien encore rêver beaucoup de monde. Notamment une partie de jeunes travailleurs et étudiants internationaux. Récit et analyse de ceux qui ont tenté leur chance sur place.
Il faut tout d’abord avouer qu’aux Etats-Unis, il y a certainement des endroits plus accueillants et qui font rêver plus que d’autres. La Californie et le comté d’Orange County en sont certainement un très bon exemple. Une population jeune et dynamique, une région en pleine croissance économique et une université de haute renommée et qualité. La ville d’Irvine, à un peu plus d’une cinquantaine de kilomètres de Los Angeles, symbolise cette région prospère et riche (voir notre article sur la ville d’Irvine). La population est principalement constituée de travailleurs de la classe supérieure et de retraités américains aisés vivant dans des villas ou loft de qualité. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser aux séries américaines telles Newport Beach, Sunset Beach ou encore Alerte à Malibu qui ne sont au fond pas une représentation si imaginaire et hollywoodienne que cela de la population locale. Où quand la fiction rejoint presque la réalité.
A côté de ces habitants que l’on décrira comme privilégiés, il y a toutefois également une proportion de travailleurs moins aisés, qui vivent avec un salaire proche du minimum légal en Californie (entre 12 et 15 USD de l’heure). Ils doivent d’ailleurs souvent cumuler deux jobs pour nouer les deux bouts dans un état où les taxes, le logement et le coût de la vie sont parmi les plus élevés du pays. C’est notamment le cas de Luis la quarantaine passée, un concierge dans mon ancienne communauté d’appartement, et venu d’Amérique centrale. Il me raconta dans un anglais très moyen et “hispanique” qu’il a tout quitté voici plus de dix ans pour venir au paradis, son rêve imaginé: aux Etats-Unis et en Californie. Il n’a malheureusement pas assez de temps et d’argent pour prendre des cours professionnels d’anglais, il se limite à un apprentissage basique de la langue sur les applications de son smartphone. La vie n’est ainsi pas forcément plus facile pour lui ici et il travaille plus de 15 heures par jour puisqu’il s’occupe en plus aussi du nettoyage d’un fitness tard dans la nuit. Mais, il m’avoue qu’il croit encore au rêve américain, à son rêve. Il ne sera probablement jamais riche, mais il espère que sa fille de quinze ans très douée à l’école sera un jour médecin. Et il travaillera jour et nuit pour cela s’il le faut, maintenant que son statut est régularisé. C’est ainsi aux Etats-Unis.
Dans ceux que le pays de Georges Washington et particulièrement la Californie fait aussi rêver, il y a une grande majorité d’étudiants internationaux. Venus de tous les continents, la plupart d’entre est originaire de pays émergents avec une formation supérieure. Ainsi, on retrouve de nombreux universitaires de Chine, Taiwan, Inde, Brésil, Turquie ou Arabie Saoudite. Certains ont de très gros moyens financiers chez eux, d’autres un peu moins. Mais ce qui les rapproche, est un pouvoir d’achat suffisamment élevé pour qui leur permet de venir étudier aux Etats-Unis.
Parmi ceux-là, il y a par exemple, Romil un étudiant en finance venu d’Inde, Sony, Li et Bela trois diplômés en ingénierie de Taiwan, Bruno et Matilda* du Brésil et *Emre (prénoms d’emprunt, connu par la rédaction) de Turquie. Tous ont en commun d’avoir réussi de brillantes études dans leur pays d’origine et d’avoir éventuellement un petit bagage professionnel. Attirés par les grandes universités américaines de renom, ils tentent leur chance afin d’obtenir un visa d’étudiant et poursuivre leurs cursus aux Etats-Unis. En effet, ils rêvent des plus réputées comme UC Berkeley, Stanford ou UCLA mais le niveau d’exigence d’entrée est très haut pour un étudiant d’un autre pays. Souvent, leur billet d’entrée pour leur rêve passe donc par des universités réputées mais plus accessible avec un visa d’étudiant étranger. Et comme me disait avec tout son patriotisme naturel la responsable des admissions de mon université à Irvine en Californie (membre de University of California), “l’Amérique avec toutes ses possibilités et opportunités reste très attractive et fait encore beaucoup rêver”.
Enfin, n’oublions pas ceux qui ont succombé au “charme” artificiel ou non de la bannière étoilée venus souvent de pays qui sont ou tentent de rester une grande puissance. On citera par exemple les Européens du Vieux-Continent avec en tête les Espagnols, Italiens, Français, Anglais ou encore les Japonais et Scandinaves. Au contraire des étudiants des pays émergents, ils viennent pour la plupart avec moins de moyens financiers mais avec une certaine expérience sur place. Leur séjour est souvent motivé par une formation de perfectionnement ou l’envie de lancer un business. Imprégnés dès leur plus jeune âge par le branding et la culture américaine, et avec une idée bien précise du pays véhiculée à travers les films de Hollywood, ils passent souvent par un stade de désenchantement. Ce fut le cas pour Gonzalo de Madrid, Lisa de Rome et Yoiri du Japon. Un sentiment de déception face à la réalité et les inégalités sur place qui fera pourtant à nouveau très vite place à l’impression que tout est vraiment possible aux Etats-Unis. Le meilleur comme le pire. La définition du rêve en d’autres termes.
Alors, comment l’Amérique peut-elle encore nous faire rêver ? Vous retrouverez dans un prochain article l’expérience et le chemin parcouru par certains étudiants et professionnels internationaux qui ont tenté de vivre leur rêve américain.
Après deux chroniques un peu plus axées sur la politique, laissons-donc Donald Trump, les démocrates et les républicains se battre entre eux pendant les midterms. Nous aurons largement le temps d’analyser et de commenter les résultats dans les semaines qui suivront. Aujourd’hui, à travers cet article quelque peu différent et décalé, plongez dans les festivités américaines ou offrez-vous un petit voyage virtuel dans le pays de George Washington.
C’est bien connu, après l’été et ses belles chaleurs arrive l’automne et ses belles couleurs de septembre et octobre. Mais ensuite, c’est le gris, le froid, la pluie, des journées très courtes avec le changement à l’heure d’hiver en supplément. Vous l’aurez compris, le mois de novembre ne semble à priori pas très festif. Cependant, détrompez-vous, nous allons tenter de vous démontrer le contraire en vous faisant voyager à travers quelques traditions américaines. De Halloween à Thanksgiving, en passant par le Black Friday, vous ne pourrez qu’approuver que certaines d’entres elles ont depuis longtemps largement franchi l’autre côté de l’Atlantique. Et vous comprendrez dans le dernier paragraphe pourquoi il vous faut remercier notre calendrier annuel.
Lancement des festivités avec Halloween et El dia de los Muertos La fête originaire des îles Anglo-Celtes n’a plus besoin d’être présentée. Gagnant en popularité dans les années 1920-1930, Halloween est maintenant fêté par près de 70% de la population américaine dans la soirée du 31 octobre au 1er novembre. Avec ses célèbres citrouilles et autres lanternes, la tradition a maintenant également ses adeptes en Europe où des millions d’enfants partent à la chasse aux bonbons et bravent les premiers froids de l’hiver. Le lendemain de la récolte de sucreries, bienvenue en novembre.
Le 1er novembre est justement un jour férié dans les cantons catholiques suisses et en France avec la Toussaint que l’on retrouve sous le nom de “El dia de los Muertos” (le jour des morts en espagnol) aux Etats-Unis. Cette fête d’origine sud-américaine et mexicaine à la base, se fait petit à petit une place dans le pays de Washington avec les nombreux hispaniques et l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Offrandes de nourritures, costumes, décorations des tombes, défiles et spectacles se côtoient avec un temps pour le recueillement. Preuve de l’internationalisation de cette coutume avec le dernier James Bond sorti en 2015 (Spectre) qui en fait sa part belle dans la scène de lancement.
Un peu de politique ou de recueillement c’est selon
Nous avions tenté de laisser la politique de côté, mais les chaînes de télévisions et de news finissent par se lasser de Halloween et nous rattrapent le mardi suivant le premier lundi de novembre. Comme mentionné dans le dernier article (Midterms 2018: les Américains prêts à se mobiliser pour les élections de mi-mandat), les Américains se passionnent pour l’élection de leur congrès (tous les deux ans) ou de leur président (tous les quatre ans). Cette année, aucun répit avec Donald Trump en guerre contre l’immigration que l’on entend jusqu’en Europe.
Néanmoins, l’histoire fait des fois bien les choses, puisque le 11 novembre est le Veterans Day aux Etats-Unis. Cette journée commémorative en l’honneur des anciens combattants rassemble toute la population et est un jour férié officiel. Coïncidant avec le jour de l’Armistice de la première guerre mondiale, cette journée de recueillement a été insaturée en 1954 par le président Eisenhower. Composé de discours, défilés et rassemblements en l’honneur de tous les soldats ayant combattus (à ne pas confondre avec le Memorial Day au mois de mai), on remarque encore une fois ce jour-là que la place des vétérans est très importante dans la société américaine.
Thanksgiving suivi du très commercial Black Friday
Plus on avance dans le mois de novembre, plus la période des fêtes avec le début des décorations de Noël arrive à grand pas. Aux Etats-Unis, il y a encore un jour très important avant la folie et la fête du mois de décembre: Thanksgiving. Jour d’action de grâce et de retrouvailles par excellence, cette fête célébrée le quatrième jeudi du mois de novembre est irremplaçable pour tout Américain. Les jours ou soirs précédents, tout le pays se déplace pour retourner dans sa famille et les routes, autoroutes, transports et aéroports sont bondés et les prix au plus haut. Finalement, une fois arrivés chez eux, le repas de Thanksgiving composé traditionnellement d’une dinde est partagé dans la convivialité et la reconnaissance.
Pour avoir été sur place, j’ai également pu constater que c’est peut-être aussi la période la plus solitaire pour les personnes sans familles et seules. Toutefois, les associations et organisations font un travail remarquable en offrant et servant des repas aux personnes seules et sans domicile fixe. De nombreux habitants en font leur mission de cette journée là.
A des années lumières de Thanksgiving se trouve le Black Friday. Le lendemain de la fête, des millions d’Américains se ruent dans les centres commerciaux et autres magasins pour acheter toutes sortes de produits et d’équipements à des prix soldés défiants toute concurrence. Avec l’avènement de l’e-commerce, Amazon et les autres plateformes concurrentes en ont fait un rendez-vous incontournable du mois de novembre. Si les commandes explosent sur le net, il n’est pas rare de voir encore des gens se battre dans les magasins pour acheter le dernier téléviseur ou la dernière tablette disponible à prix réduit. Et vous n’avez pas besoin de partir aux Etats-Unis pour cela, puisque la mode du Black Friday s’est plus que démocratisée en Europe et en Suisse. Alors si vous avez besoin d’un nouvel équipement de ski ou d’une nouvelle veste pour l’hiver, pensez y mais avec calme et raison.
Noël et ses téléfilms sortis tout droit de Hollywood vs le sport américain Si le temps et le froid ne vous poussent aucunement à sortir de chez vous, soyez rassurés la télévision et l’industrie du cinéma s’occuperont de vous. Comme chaque année, les dizaines de films et téléfilms sur Noël passent en boucle sur les chaînes avec une multitude d’histoires à l’américaine. “Rendez-vous de Noël”, miracle et tragédies sont autant de comédies sorties tout droit des productions de Hollywood. Habituellement programmés dès novembre, ces films ont battu un record cette année en prévoyant le premier dès le début du mois d’octobre.
Enfin, il ne serait pas bon de rester inactif derrière les petits écrans. Bien que la grisaille persiste et que les stations de skis ne soient pas encore ouvertes, la période est propice aux patinoires, terrains de sports couverts voire extérieurs. Le sport américain tout entier est en pleine activité puisque la finale du championnat de Baseball (MLB) a lieu entre fin octobre et début novembre et que tous les autres sports sont en cours de saison. La NHL (hockey), la NBA (Basketball), la MLS (football ou soccer) et la NFL (football américain) offrent du beau spectacle dans les stades, à la télévision et pourraient vous tenter à effectuer un petit essai sportif. Vous l’aurez compris, le froid n’arrête pas les sportifs américains. Toutefois, il est vrai qu’il est plus facile et motivant de s’entraîner en Californie que dans la grisaille du Jura ou de Pittsburgh.
Des vacances sous soleil ou sous les lumières de l’Avent ?
Si vous êtes d’avis que le mois de novembre ne peut être festif et rempli de belles surprises, il vous reste encore l’option de voyager aux Etats-Unis. Certes, il vous faudra économiser un petit peu avant et ne pas tout dépenser pour Thanksgiving ou lors des soldes du Black Friday, mais si recherchez à tout prix le chaud et le soleil, la Californie et la Floride sauront vous accueillir à bras ouverts. Les températures sont encore dignes de la fin de l’été ou début de l’automne en Suisse et les prix et le nombre de touristes ont quelque peu diminués.
Pour ceux qui sont prêts à braver le froid, les villes situées sur la côte de l’Atlantique (dont la capitale et la ville de la statue de la liberté) offrent de magnifiques décorations et couleurs de Noël. Vous pourrez notamment participer à l’inauguration du sapin de Noël (Tree lighting day) le quatrième mercredi de novembre. Là aussi, les prix sont quelque peu plus abordables qu’en pleine saison touristique et que pendant les fêtes de fin d’année. Vous l’aurez deviné, ce petit voyage à travers les traditions et événements festifs du mois de novembre aux Etats- Unis était une manière de vous faire découvrir ou se rappeler l’influence qu’a pris ces dernières décennies le pays sur notre culture et commerce.
Néanmoins, si vous n’êtes pas encore convaincu des richesses du mois de novembre, un petit rappel historique ne vous fera aucun mal. Ainsi, jusque vers le 16ème siècle (avec l’utilisation du calendrier de la Rome antique), le mois de novembre était le dernier mois de l’année avec 61 jours. Ce n’est qu’en 1582 avec le passage au calendrier grégorien qui vit la création du mois de décembre que le mois de novembre fut raccourci à 30 jours. Alors, pas si long le mois de novembre ?
La ville d’Irvine située dans le comté d’ Orange County (Californie du Sud ) est un cas d’étude très intéressant pour comprendre comment certaines aglomérations américaines se sonts construites et développées. Bâtie de toute pièces pour son Université, la ville compte aujourd’hui plus de 250’000 habitants.
L’une des Universités les plus connues en Californie est sans aucun doute celle de Berkeley située au Nord de l’état. Forte d’une solide réputation, elle demeure avec celle historique d’UCLA (University of California Los Angeles) un graal difficilement accessible. Que cela soit d’ailleurs pour les étudiants américains ou étrangers. Outre des frais d’inscription et de scolarité exorbitants, une sélection drastique est au rendez-vous des plus téméraires.
C’est cependant oublier que le pays et la Californie regorgent d’autres établissements prestigieux. L’University of California d’Irvine en est un parfait exemple et l’une d’entre elles. Avec plusieurs prix Nobel et la visite de Barack Obama, ” l’UCI ” s’est construit un nom dans l’un des plus grands états du pays et certains professeurs de Berkeley enseignent également dans cette académie moderne et multi-culturelle. Afin de comprendre l’histoire du lieu, il est intéressant de noter que ce campus et la ville ont été crées et construits de toutes pièces en 1965 seulement. Sous l’impulsion du président Lyndon Johnson voulant inaugurer de nouvelles universités, c’est toute une agglomération qui en a profité pour sortir de terre, dans ce qui n’était qu’un désert de gravier et de sable. Cette successtory à l’américaine a été permise grâce notamment à l’apport de la famille Irvine et de leur compagnie (Irvine Company) qui cédèrent les terres constructibles pour la ville et le complexe universitaire.
Les travaux conduits par l’architecte William Pereira, le petit ranch et ses fermes se sont transformés en une ville de 50’000 habitants, pensée et construite pour son Université. Tout fut savamment calculé, étudié et planifié au point que les architectes de la Grèce Antique ne renieraient pas cette nouvelle ville. Avec une place précise pour les zones industrielles, résidentielles, récréatives, ainsi que des espaces verts et lacs artificiels. Tout ceci, bâtis bien sûr autour de la partie centrale qui est l’University of Irvine. En se déplaçant dans la ville, cette constante est d’ailleurs facilement remarquable.
Toutefois, cette “little city” à moins de 10 kilomètres de la très riche Newport Beach et du bord mer n’en était qu’à ses prémices, puisqu’en 1972 la population et ses autorités décidèrent d’agrandir considérablement la ville et de définir de nouvelles zones,constructibles, commerciales et industrielles. Ainsi, en moins de 35 ans, la population est passée de 50’000 à plus de 250’000 habitants. Ceci a notamment permit l’arrivée de grandes multinationales comme Toshiba, Arcos, Blizzard Entertainment ou Verizon, qui ont installé leurs sièges principaux à Irvine. Au total, ce sont plus de 200’000 emplois et habitations qui ont été crées autour de la ville universitaire. Et l’établissement accueille maintenant des étudiants de toute la California du Sud, sans oublier un grand nombre du monde entier. Il faut avouer, que la ville est la 3ème plus sûre du pays, avec un taux de criminalité très inférieur à la moyenne du pays et un niveau et qualité de vie des plus élevés.
Cependant, tout cela à un prix. Et il se calcule en “chers dollars”. Irvine est un lieu où il fait bon vivre mais où les loyers et les taxes sont très élevés et coûteux. Beaucoup de travailleurs ou d’étudiants logent d’ailleurs dans les villes voisines d’Anaheim ou de Costa Mesa, avec à la clé un trafic sur les routes et autoroutes souvent surchargé. Le réseau de transport public étant des plus médiocres, la voiture ou plutôt les belles voitures devrait-on dire étant reines dans cette région.
Ceci est l’un des revers de médaille. Tout comme le phénomène des rivières asséchées qui se remplissent de sable avec l’aide du vent au cours de l’été (le lieu était un désert de sable et de pierre voici encore 60 ans, faut-il le rappeler). Il n’est donc pas rare de voir des inondations pendant l’hiver en cas de fortes pluies, la ville et la région n’étant pas planifiées pour ce genre d’imprévus.
En conclusion, Irvine reste cependant une ville universitaire où il fait bon vivre, avec son cœur et son campus historique. Les prévisions et objectifs sont d’atteindre les 315’000 habitants d’ici 2035 et d’attirer des multinationales supplémentaires dans cette agglomération multiculturelle.Tout ceci, en préservant la qualité de vie, la sécurité avec son quota de policiers impressionnant par habitants et les espaces verts avec leurs golfs adjacents bien irrigués par la municipalité. Et tout ceci, dans l’Amérique de Donald Trump. Mais en Californie, tout semble possible…
Alors que le froid et un vent glacial soufflent sur l’est des Etats-Unis , beaucoup s’imaginent que la Californie profite d’un climat sec et ensoleillé en ce début d’année. Néanmoins, il en est tout autre, puisque de fortes pluies s’abattent sur l’un des plus grands états américains.
Presque dix jours consécutifs de pluie, accompagnés d’inondations et de vents violents. Voici près de cinq ans que la Californie et la région de Los Angeles n’avaient pas connu de telles précipitations. Cependant, la région et sa nature en ont grandement besoin, comme l’indique l’un de nos professeurs. Les derniers étés ont été particulièrement secs et arides, laissant peu de place au renouvellement de la nappe phréatique. Les habitants sont donc particulièrement contents comme l’indique mon interlocuteur. Avec une joie à peine cachée, il finit par avouer en bon américain, qu’il se réjouit aussi de pouvoir bénéficier de plus de liberté quand à la quantité d’eau utilisée pour soigner son gazon son jardin.
Ne tombons cependant pas dans les clichés de mauvais genre, puisqu’il m’indique aussi que c’est une vraie bouée de sauvetage pour les glaciers du nord de l’état appelé “Northern California”. En effet, les régions de la Sierra Neveda et de Yosemite Valley ont en grandement besoin. Les derniers hivers ayant été plus doux que par le passé et les étés plus arides que jamais. Si l’état situé sur la côté ouest et pionner dans l’écologie américaine ne veut pas que son sol devienne plus désertique qu’il ne l’est déjà par endroit, cette pluie et ces torrents d’eau sont presque de l’eau bénite.
Profitant de quelques heures de congé, nous nous rendons dans une petite station de ski de Californie du sud, nommée mont Baldy. Située à une heure de Los Angeles qui bénéficie de plus de 330 jours de soleil par année, le ressort est à l’image des Alpes tributaire des canons à neige pour garantir une saison entière aux amateurs de glisse. Avec une altitude de 1280 mètres, je me rends compte en discutant avec un des employés que l’or blanc tombé les derniers jours a déjà presque totalement fondu et en comparant les images des deux dernières décennies, on ne peut que s’incliner devant ce phénomène. N’en déplaise à Donald Trump et à son administration de climato-sceptiques.
En conclusion, ces précipitations en abondance ont donc fait beaucoup de bien à la Californie, mais auront aussi causé plusieurs sueurs froides aux autorités de Californie du Nord. En effet, à plus de 750 km de Los Angeles, le barrage d’Oroville, l’une des principales réserves d’eau de l’état a vu son réservoir être endommagé et plein à craquer, suite aux fortes pluies. Le gouverneur a d’ailleurs donné l’ordre d’évacuer plus de 200’000 personnes, le risque d’effondrement et d’inondations étant très important. Finalement, après plusieurs jours d’interventions, à coup de sacs de pierre et de sable lancés par hélicoptère, le barrage et les eaux ont pu être maintenues à distance de la ville et un retour à la normale est prévu entre et début mars.
En choisissant de quitter la Suisse afin d’étudier et travailler aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme de visa universitaire de six mois, la première étape est l’arrivée sur le sol américain. Après près de 13 heures de vols, c’est là que commence l’aventure, et l’immersion est d’ailleurs immédiate. Retour sur les premiers jours de ce séjour sous la bannière étoilée en commençant par l’aéroport de Los Angeles.
« Welcome to the United States of America ». Lorsque vous entendez cette petite phrase anodine mais de très haute importance de la part de l’officier à l’immigration, cela signifie que vous pouvez enfin vous diriger vers la sortie officielle de l’aéroport, non sans oublier de récupérer vos bagages et de faire l’inventaire complet si nécessaire auprès du deuxième contrôle de sécurité.
Avant d’entendre ces paroles bénites, vous devez toutefois vous armer de patience et espérer avoir correctement préparé votre arrivée aux pays de Georges Washington.
En effet, pas plus tard qu’au mois de novembre dernier, un étudiant suisse s’était présenté sur la côte est sans le visa et l’autorisation de séjour et d’études de son université. Pensant qu’un simple « ESTA » (voyage de moins de trois mois) était suffisant ou mal informé par son école, il en fut pour ses frais et fut renvoyé sur le champ dans le premier avion pour l’Europe. Suisse, européen ou d’un autre continent, la règle est d’ailleurs identique pour tous.
Revenons donc au passage de l’immigration à la sortie de l’avion. La plupart des passagers sont sans aucun doute fatigués, certains sur-excités et d’autres complètement perdus, comme ce couple de Séoul arrivé sur un vol quelques minutes avant nous. Ils me demandent de l’aide dans le langage universel des mains, je leur fais signe de suivre le cordon sécuritaire. Cordon qu’une famille suisse prend une certaine liberté de couper devant moi, la file étant il faut l’admettre assez vide ce jour-là.
Les Helvètes et leurs enfants d’abord amusés se feront rapidement intercepter par le personnel de sécurité qui leur demande de revenir se placer juste devant moi à l’endroit où ils s’étaient permis de sortir du tracé et du « passage officiel ». Les enfants me regardent un peu pantois et surpris, je leur adresse un sourire et quelques mots en français avec un « bienvenue aux États-Unis ». Je leur conseille également de suivre scrupuleusement les instructions dans cette partie officielle, s’ils ne veulent pas prolonger leur chemin d’accès à leurs vacances. Ce petit épisode sonne comme une première piqûre de rappel de l’administration américaine et me fait réaliser que je suis bien arrivé sur leur sol.
Pour quelques heures encore, c’est bien la photo de l’administration Obama qui vous accueille l’aéroport international de Los Angeles
Lorsque arrive mon tour auprès de l’officier à l’immigration, je suis déjà le cinquième étudiant dans ma file, autant dire que la personne devant moi est parfaitement rodée. Je présente tous les documents nécessaires (visa, autorisation d’étudier, contrat de résidence), réponds aux questions traditionnelles des raisons du choix américain, de l’université, du lieu et de la durée de séjour. Sauf que lorsque je dois déposer mes empreintes, une de mes mains remplie de sacs, de la veste d’hiver et de mes documents officiels tremble un peu de fatigue. L’officier me regarde et me demande la raison, mais je lui explique que le fait de n’avoir pas fermé les yeux depuis plus de 25 heures tout en voyageant en est la cause. Après quelques sueurs froides inutiles, sa réponse avec un » Welcome to the United States and take a rest » se veut finalement rassurante.
Le trajet et la prise en charge par un shuttle pour 25 dollars au milieu des dizaines disponibles se passe de commentaires, ayant tout réservé à l’avance après une minutieuse comparaison de l’offre, le prix pouvant tripler d’une compagnie à l’autre. Après 7 heures de sommeil bien méritées, je me lève le lendemain matin afin de prendre un bus public m’emmenant vers le campus universitaire. Oubliez la précision et le confort des horaires suisses, un bus par heure et au timing s’avérant plus ou moins juste, c’est le mieux que la Californie puisse vous offrir.Sur la côte ouest comme dans le reste du pays d’ailleurs, si vous n’avez pas de voiture, vous êtes assez rapidement limité. Uber ou Lyft peuvent par contre devenir vos meilleurs amis.
La prise en charge par le bus, restera pourtant comme l’un des premiers meilleurs souvenirs. N’ayant pas le change pour 2 dollars exacts, le conducteur me demande de faire le tour des passagers afin de demander de l’aide. Une mère de famille me tend immédiatement 2 dollars et me les offre avec un grand sourire, me disant « la prochaine fois c’est vous qui aiderez quelqu’un ». Je suis un peu gêné, mais je n’ai pas le choix avec mon billet de 20 dollars. Je la remercie vivement et nous discutons ensemble tout le trajet sur l’Amérique et l’Europe qu’elle venait de visiter en décembre. Une conversation nommée « small talk » d’ailleurs presque obligée aux Etats-Unis contrairement en Suisse (le fait qu’elle m’ait payé mon trajet à l’université n’entrant ici plus en ligne de compte).
Me voici donc arrivé à l”University of California d’Irvine” pour mon premier cours de marketing et project management. Le campus et la ville ont été crées et construits de toutes pièces en 1965. Sous l’impulsion du président Lyndon Johnson voulant inaugurer de nouvelles universités, c’est toute une ville qui en a profité pour sortir de terre, dans ce qui n’était qu’un désert de gravier et de sable. Cette successtory à l’américaine sera d ailleurs l’objet d’un prochain article sur l’évolution de cette ville aujourd’hui peuplée de 250’000 habitants, nommée Irvine du nom de la famille qui céda les terres constructibles pour le complexe universitaire.