Plus de Donald Trump, plus de divisions, plus d’incitation au soulèvement. Dans son premier discours, Joe Biden a semblé réussir à rassembler l’Amérique. Mais pour combien de temps ?
On s’était quitté sur le terrible spectacle du Capitole avec un Donald Trump incapable d’assumer et rassembler les Américains les uns aux autres. On se retrouve avec un Joe Biden qui a promis de gouverner uni pour tout un pays, pour tous les Américains. Le président est parti, vive le nouveau président. Alors, est-ce vraiment si simple ? On aimerait y croire, tant ce pays a besoin de retrouver son unité maintes fois fracturée ces dernières années. Et en cas d’échec, les prochains heurts et soulèvements le guettent déjà.
Pas de ratés
En apparences, tout le monde s’accordera pour dire que le mandat de Biden a plutôt très bien commencé. N’en déplaise à ses détracteurs, « Sleepy Joe » n’a pas gaffé. Pas de raté, pas de signe de fatigue ou de faiblesse, et un homme en pleine course sur l’allée menant à la maison Blanche. Union également lors de la prestation de serment et pour les invités à l’investiture. Il n’a pas oublié ses partisans, mais il a également eu un mot et un geste pour ses anciens rivaux ou personnalités de l’autre bord politique.
Lady Gaga performed the national anthem at the inauguration of President-elect Joe Biden on Wednesday https://t.co/tcmAzrzqTx pic.twitter.com/3tANZ3a9Gp
— CNN (@CNN) January 24, 2021
Du show et de l’émotion
Ah que c’était beau de voir cette élite réunie autour des anciens présidents Barack Obama et George W. Bush. Le tout, sous le regard presque approbateur de Mike Pence. Un poème lu par une jeune étudiante, des chansons et prières par un compositeur proche du parti républicain. Les stars Lady Gaga et Jennifer Lopez (Jlo pour les intimes) qui font le show à l’Américaine. Ou encore, Kamala Harris accompagnée du premier « Second Gentleman » d’origine juive. Et cette première vice-présidente n’est pas n’importe qui. D’un père jamaïcain et d’une mère immigrée indienne, elle fut la première procureur de couleur de Californie. Vous m’avez compris, le symbole fut total. Et on pourrait encore parler des heures de Jill Biden au cœur de la famille présidentielle recomposée ou du soudain « sympathique » Bernie Sanders qui n’est plus “si communiste” avec sa chaise et ses moufles sur les réseaux sociaux.
L’ombre de Donald Trump et des progressistes
Mais attention, cette embellie et « union sacrée » de début de mandat pourrait ne pas durer longtemps. En effet, le crédit dont bénéfice normalement le nouveau locataire de la maison blanche pourrait vite s’effriter. Le premier danger se nomme Donald Trump. Toujours là et encore bien soutenu par les républicains, son procès « d’impeachment » au Sénat ne sera pas une partie de plaisir pour les démocrates. Ni pour Joe Biden et les Américains. C’est presque à se demander si le nouveau commandant en chef ne souhaiterait pas voir le procès liquidé au plus vite, tant chaque débat offre une tribune au magnat de l’immobilier et une chance de division chez les républicains et par enchaînement chez les Américains.
En effet, le danger n’est jamais très loin y compris dans le propre camp de Biden. Face à lui, les progressistes et l’aile gauche du parti démocrate seront une composant très fragile tout au long de son mandat. Tiendra-t-il ses promesses ? Sera-t-il à leur écoute ? Emmenés par Bernie Sanders et l’étoile montante Alexandria Ocasio-Cortez, ils pèseront de tout leur poids mais feraient bien de comprendre une chose pour le bien du pays : Joe Biden n’est pas Barack Obama. Bien que très proche de son ancien président, le nouvel homme fort aura sa propre marque de fabrique.
America First
President Joe Biden will sign an executive order Monday aimed at boosting American manufacturing, setting in motion a process to fulfill his campaign pledge to strengthen the federal government's Buy American rules. https://t.co/aYR0SvcieV
— CNN (@CNN) January 25, 2021
Et en parlant de fabriques et de présidents, vous rappelez-vous du « America First » de Donald Trump ? Il y à fort à parier que ce courant ne soit pas si mort. Après tout, quel meilleur slogan que celui-ci pour unifier tout un pays ? Et Biden aurait tort de s’en priver. Alors, oui il va sans conditions s’engager pour le climat. Oui, il va rouvrir les relations diplomatiques et redonner une politique plus ouverte à l’immigration. Mais non, le 46ème président des Etats-Unis ne prendra pas de risques sur les relations économiques, taxes en places ou protectionnisme industriel, héritage du Trumpisme avec lequel il faudra composer. Et il ne le pourrait de toute manière que partiellement, preuve en est une de ses mesures retoquées par la Cour Suprême conservatrice.
Joe Biden, dans son mandat digne du jeu de l’équilibre mettra toutes ses forces pour le bien être, la santé et la sécurité des habitants de l’Amérique. Un échec serait fatal, l’épisode du Capitole l’ayant démontré. Mais pourquoi ne réussirait-il pas, lui l’ancien qui revient de si loin ? Alors, bonne chance au nouveau président de la bannière étoilée.
Le problème des Etats-Unis est que Trump est parvenu à le diviser complètement en deux camps (plus ou moins de forces égales) qui n’ont pas que des divergences idéologiques, ce qui est normal et même sain dans une démocratie, mais se haïssent au point d’en appeler au meurtre de ceux de l’autre camp, après les avoir traités de traîtres, d’anti-patriotes, et autres noms d’oiseaux! Je crains que cette fracture soit très difficile à réparer et que tout ça se termine par une de ces tragédie, plus grave encore que celle du 6 janvier, comme ce pays en a déjà connues. Après tout, il s’en est déjà fallu de peu le 6 janvier, à savoir que le Vice-Président ait fait passer son allégeance à son camp avant le respect du serment de défendre la Constitution qu’il avait fait à son entrée en fonction, et cela malgré le fait que le Président. lui, l’ait plus que fortement incité à le faire!
Il me semble que l’on sous-estime “Sleepy Joe”.
Il a montré lors de cette passation de pouvoir son envergure, sans heurts.
Bien sûr ce ne sera pas simple, après le macaque blondie qui a tout fait pour diviser le pays
(macaque en faillite en Uruguay, d’ailleurs, comme ailleurs.
Quand le bateau prend l’eau, les rats quittent le navire).
Même Mar-a-lago va être difficile pour lui, car il va devoir apprendre à respecter les lois et il n’a pas le droit d’y habiter plus qu’un mois par année.
Bref, ciao, Donald, réserve un vol pour Mars 🙂
Et Kamala sera sans doute la première Présidente des US, puisque Michelle ne parait plus intéressée 🙂