Après près de deux ans de pandémie, l’heure est à nouveau aux voyages pour les Américains. Et fait surprenant, ils sont nombreux à privilégier l’Europe plutôt que les Etats-Unis. On vous explique les raisons et dessous de ce phénomène.
On ne surprendra personne en disant que l’année 2020 fut catastrophique pour le tourisme international, américain et intérieur. Si avec l’arrivée des vaccins et des mesures sanitaires en constante évolution, 2021 a pu être meilleur sur le plan national, les voyages internationaux ont encore souffert. Ainsi, dès l’été dernier, les parcs nationaux, sites touristiques et villes des Etats-Unis ont accueilli des visiteurs en masse avec des réservations records (notamment à Las Vegas, dans les parcs californiens et de l’Utah). Mais contrairement à l’an dernier, la tendance s’est complètement inversée pour cet été.
Levée des tests PCR
Avec la fin de l’obligation des test PCR covid pour le retour dans le pays, et la levée des mesures dans la plupart des pays d’Europe, les voyages internationaux font à nouveau le plein et les Américains en profitent en masse. Bloqués pendant deux ans sur leur territoire, certains ont quelques économies de côté ou profitent enfin de réaliser les visites qu’ils ont tant repoussés pendant la longue fermeture de leurs frontières. Et le vieux continent semble être particulièrement privilégié pour cette reprise.
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— CNN (@CNN) June 11, 2022
Taux de change favorable
En parallèle à ce rebond de l’industrie touristique, le dollar est au plus haut face à l’euro et favorise les vacances en Europe. En effet, malgré l’inflation qui s’installe sur tout le continent, voyager à Rome, Paris ou les îles grecques n’a jamais été aussi abordable pour les Américains. Avec un taux de change proche de la parité (1 Euro pour 1,02 USD), le charme n’est pas seulement culturel et touristique, il est aussi économique. En d’autres termes, les villes et îles européennes son plus qu’attractives et font le plein de touristes américains. La France, l’Italie, la Grèce et l’Irlande semblent faire le plein et la course en tête.
Et quid de la Suisse ? Ce constat est également valable, puisqu’avec un franc suisse aux alentours de 1,03 USD, notre pays est aussi intéressant. Certes, l’hébergement et les transports peuvent être un peu plus cher mais il semble que notre pays parvienne aussi à tirer son épingle du jeu.
Les revers : annulations, inflation, récession, habitudes
Alors, ce phénomène est-il parti pour durer ? Pas certain au vu des premières conséquences et des prévisions économiques à venir. Tout d’abord, il faut rappeler que normalement les Américains ne voyagent pas autant et si souvent.
En effet, bon nombre ne sont que très rarement voir jamais sorti de leur pays et privilégient les voyages à l’intérieur du pays. Les raisons sont souvent financières et culturelles. Seuls les hauts salaires et la classe moyenne supérieure peuvent se permettre de voyager et les congés payés ne sont pas légions. Il faut rappeler qu’aucune loi aux Etats-Unis n’impose aux employeurs d’accorder des congés annuels mais qu’en moyenne la plupart des entreprises offrent 2 semaines de congés payés.
De plus, cette reprise forte et rapide du tourisme international en a mis plus d’un en difficulté. A commencer par les compagnies aériennes qui annulent vol sur vol en Europe (par manque de personnel et ressources) et proposent de gros dédommagements aux Américains prêts à renoncer à leur voyage sans passer par la case ultime qu’est l’annulation.
Air travel is chaos right now. Here's what you need to know before you fly https://t.co/KEHsvu77aj
— TIME (@TIME) July 6, 2022
Enfin, l’inflation continue et les coûts de l’or noir risquent de freiner très prochainement l’enthousiasme de tous ces voyageurs. Le prix du gallon est déjà exorbitant dans la plupart des Etats de la bannière étoilée, et avec des coûts de vie qui augmentent de jour en jour, les Américains risquent de se renfermer dans leur région ou maison. Pour toutes ces raisons économiques, cultures et intérieures, cet exode touristique des Américains vers l’Europe pourrait n’être qu’un boom unique et temporel de cet été 2022. Et risque d’être sans suite et lendemain.