Quatre ans de Trumpisme semblent avoir bouleversé le paysage politique américain. Et le discours de Joe Biden sur le retrait afghan n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Ou encore : “notre but n’était pas de construire un état politique mais de protéger l’Amérique du danger et de ses ennemis”.
Terminés les guerres interventionnistes ou les combats moralisateurs, républicain ou démocrate. Sur le fond, personne ne peut lui en vouloir de ne pas envoyer des femmes et hommes dans un combat mortel et incertain.
“Our mission in Afghanistan was never supposed to have been nation-building,” President Biden says. “Our only vital national interest in Afghanistan remains today what it has always been: preventing a terrorist attack on American homeland” https://t.co/O5QXCbGFWh pic.twitter.com/sPk2yY76vW
— CNN Politics (@CNNPolitics) August 16, 2021
Vaccins américains
Rappelons-nous que lors de la sortie du vaccin, les Américains se sont bien gardés de partager à haute dose. Il fallait premièrement avoir assez de vaccins pour leurs concitoyens, puis en vendre aux plus offrants. Beau geste… pour l’économie américaine tout du moins.
Restrictions de voyages
Biden n’a pas non plus assoupli aussi rapidement que l’Europe les interdictions d’entrées sur le territoire suite au covid. Il fallait protéger son pays.
Plan de relance économique américain
Le plan de relance a également été construit pour relancer d’abord l’économie américaine. Ce qui semble fonctionner. Tant mieux si les autres pays en profitent, mais ce n’était pas dans les prérogatives. America First.
Immigration stricte
Enfin, n’oublions pas l’épisode des migrants latino-américains. Avec une Kamala Harris accusée de n’avoir pas de cœur pour ces enfants qui souhaitent entrer aux États-Unis illégalement. En réalité, elle a été obligée d’acter le cas ainsi. Avec les foudres de certains progressistes mais pas de la majorité des Américains.
En conclusion, tous ces exemples montrent que l’héritage Trumpiste est plus lourd qu’initialement prévu. Plus de la moitié des Américains républicains et démocrates soutiennent ce discours et les clivages populistes des deux côtés de l’échiquier politique poussent Joe Biden à un exercice de l’équilibriste risqué.
Pour revenir au peuple afghan abandonné, Angela Merkel, le candidat conservateur allemand à la chancellerie et Emmanuel Macron ne se sont pas trompés. Il faudra gérer seuls les anciens alliés afghans que l’on se doit d’aider. Et l’Europe devra trouver seule une solution face à une crise migratoire compliquée à venir. Laissés tombés par leur allié américain qui ne pense qu’à son intérêt personnel.
Mais les Américains n’auront pas le temps de se faire des remords. Ils protègent leur pays et leur peuple face à d’autres géants avec encore moins d’âme ou de conscience. La Russie ou la Chine, au vu de leur réponse face au désastre afghan ont presque donné raison à Joe Biden. Du point de vue américain, un peu d’America First ne fera pas trop de mal pour lutter face à ces nouvelles puissances égocentriques et impartiales du monde. Pour mieux défendre ce qui peut encore l’être.
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Bonjour; j’aime bien votre papier qui n’étrille pas Biden mais exprime son côté réaliste ; la société contemporaine pille allègrement les pays sous-développés, mettant à leur tête des présidents-despote soutenus par des cliques corrompues; les populations comptant pour du beurre dans cette affaire ! critiquer Jo Biden n’a pas de sens car tous les pays occidentaux auront sans doute profité de l’aubaine jusqu’à la lie ! mon président macron prendra sans doute une décision identique lorsque les intérêts des industriels évolueront, mais le discours officiel n’évoquera jamais cette réalité, pour sûr ! ( comme vous dites en Helvétie )