Semestre d’études en Californie: de l’aéroport aux campus

En choisissant de quitter la Suisse afin d’étudier et travailler aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme de visa universitaire de six mois, la première étape est l’arrivée sur le sol américain. Après près de 13 heures de vols, c’est là que commence l’aventure, et l’immersion est d’ailleurs immédiate. Retour sur les premiers jours de ce séjour sous la bannière étoilée en commençant par l’aéroport de Los Angeles.

 

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« Welcome to the United States of America ». Lorsque vous entendez cette petite phrase anodine mais de très haute importance de la part de l’officier à l’immigration, cela signifie que vous pouvez enfin vous diriger vers la sortie officielle de l’aéroport, non sans oublier de récupérer vos bagages et de faire l’inventaire complet si nécessaire auprès du deuxième contrôle de sécurité.
Avant d’entendre ces paroles bénites, vous devez toutefois vous armer de patience et espérer avoir correctement préparé votre arrivée aux pays de Georges Washington.

 

En effet, pas plus tard qu’au mois de novembre dernier, un étudiant suisse s’était présenté sur la côte est sans le visa et l’autorisation de séjour et d’études de son université. Pensant qu’un simple « ESTA » (voyage de moins de trois mois) était suffisant ou mal informé par son école, il en fut pour ses frais et fut renvoyé sur le champ dans le premier avion pour l’Europe. Suisse, européen ou d’un autre continent, la règle est d’ailleurs identique pour tous.
Revenons donc au passage de l’immigration à la sortie de l’avion. La plupart des passagers sont sans aucun doute fatigués, certains sur-excités et d’autres complètement perdus, comme ce couple de Séoul arrivé sur un vol quelques minutes avant nous. Ils me demandent de l’aide dans le langage universel des mains, je leur fais signe de suivre le cordon sécuritaire. Cordon qu’une famille suisse prend une certaine liberté de couper devant moi, la file étant il faut l’admettre assez vide ce jour-là.

Les Helvètes et leurs enfants d’abord amusés se feront rapidement intercepter par le personnel de sécurité qui leur demande de revenir se placer juste devant moi à l’endroit où ils s’étaient permis de sortir du tracé et du « passage officiel ». Les enfants me regardent un peu pantois et surpris, je leur adresse un sourire et quelques mots en français avec un « bienvenue aux États-Unis ». Je leur conseille également de suivre scrupuleusement les instructions dans cette partie officielle, s’ils ne veulent pas prolonger leur chemin d’accès à leurs vacances. Ce petit épisode sonne comme une première piqûre de rappel de l’administration américaine et me fait réaliser que je suis bien arrivé sur leur sol.

 

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Pour quelques heures encore, c’est bien la photo de l’administration Obama qui vous accueille l’aéroport international de Los Angeles

Lorsque arrive mon tour auprès de l’officier à l’immigration, je suis déjà le cinquième étudiant dans ma file, autant dire que la personne devant moi est parfaitement rodée. Je présente tous les documents nécessaires (visa, autorisation d’étudier, contrat de résidence), réponds aux questions traditionnelles des raisons du choix américain, de l’université, du lieu et de la durée de séjour. Sauf que lorsque je dois déposer mes empreintes, une de mes mains remplie de sacs, de la veste d’hiver et de mes documents officiels tremble un peu de fatigue. L’officier me regarde et me demande la raison, mais je lui explique que le fait de n’avoir pas fermé les yeux depuis plus de 25 heures tout en voyageant en est la cause. Après quelques sueurs froides inutiles, sa réponse avec un  » Welcome to the United States and take a rest » se veut finalement rassurante.

 

Le trajet et la prise en charge par un shuttle pour 25 dollars au milieu des dizaines disponibles se passe de commentaires, ayant tout réservé à l’avance après une minutieuse comparaison de l’offre, le prix pouvant tripler d’une compagnie à l’autre.
Après 7 heures de sommeil bien méritées, je me lève le lendemain matin afin de prendre un bus public m’emmenant vers le campus universitaire. Oubliez la précision et le confort des horaires suisses, un bus par heure et au timing s’avérant plus ou moins juste, c’est le mieux que la Californie puisse vous offrir.Sur la côte ouest comme dans le reste du pays d’ailleurs, si vous n’avez pas de voiture, vous êtes assez rapidement limité. Uber ou Lyft peuvent par contre devenir vos meilleurs amis.

 

La prise en charge par le bus, restera pourtant comme l’un des premiers meilleurs souvenirs. N’ayant pas le change pour 2 dollars exacts, le conducteur me demande de faire le tour des passagers afin de demander de l’aide. Une mère de famille me tend immédiatement 2 dollars et me les offre avec un grand sourire, me disant « la prochaine fois c’est vous qui aiderez quelqu’un ». Je suis un peu gêné, mais je n’ai pas le choix avec mon billet de 20 dollars. Je la remercie vivement et nous discutons ensemble tout le trajet sur l’Amérique et l’Europe qu’elle venait de visiter en décembre. Une conversation nommée « small talk » d’ailleurs presque obligée aux Etats-Unis contrairement en Suisse (le fait qu’elle m’ait payé mon trajet à l’université n’entrant ici plus en ligne de compte).

 

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Me voici donc arrivé à l”University of California d’Irvine” pour mon premier cours de marketing et project management. Le campus et la ville ont été crées et construits de toutes pièces en 1965. Sous l’impulsion du président Lyndon Johnson voulant inaugurer de nouvelles universités, c’est toute une ville qui en a profité pour sortir de terre, dans ce qui n’était qu’un désert de gravier et de sable. Cette successtory à l’américaine sera d ailleurs l’objet d’un prochain article sur l’évolution de cette ville aujourd’hui peuplée de 250’000 habitants, nommée Irvine du nom de la famille qui céda les terres constructibles pour le complexe universitaire.

Ludovic Chevalier

Ludovic Chevalier a tout d'abord étudié l’économie et le management touristique avant de se spécialiser dans le marketing. Après un premier passage aux Etats-Unis, il a décidé de s’établir sur la côte ouest américaine pour au moins six mois. Il nous livre un récit de sa vie américaine, universitaire et sportive. En 2020, Ludovic a également obtenu le certificat universitaire suivant: "U.S. Public Policy: Social, Economic, and Foreign Policies".

3 réponses à “Semestre d’études en Californie: de l’aéroport aux campus

  1. Merci pour ce récit … intéressant et bien écrit (j’aime bien les petites pintes d’humour insérée avec tact). On y sent bien le vécu et l’observation … alors vivement la suite….

  2. Hope you had a save rest – and sure the Swiss kids will never forget again the smart guy who told’em how to to behave in front of a U.S. Official ? #sotrue

    Looking foreward to reading more of the same,
    enjoy!

  3. Genial, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet article, qui me rappelle au passage quelques attentes aux files des douanes américaines, qui n’ont rien à envier aux douanes latinos, ou orientales….et les 2 dollars pour le bus , idem….bravo

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