Ignazio Cassis est devenu officiellement Président de la Confédération le 1er janvier dernier. Le PLR tessinois de 60 ans a succédé à Guy Parmelin (UDC/VD), après une excellente année présidentielle tant au niveau national qu’international. Quels sont les défis qui attendent Ignazio Cassis en Europe et dans le monde?
Ignazio Cassis est le cinquième Tessinois à occuper le poste suprême. Le dernier représentant italophone était Flavio Cotti (1939-2020). Celui-ci a été à deux reprises président, en 1991 et en 1998. Il était membre comme moi du Parti démocrate-chrétien (devenu entre-temps Le Centre). Ignazio Cassis occupe la tête du Département fédéral des affaires étrangères depuis 2017.
Des défis diplomatiques en Europe
La semaine de la rentrée a commencé fort. Lundi, Ignazio Cassis s’est entretenu par téléphone avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ensemble, ils ont abordé la situation sécuritaire à la frontière russo-ukrainienne. Ils ont également évoqué la prochaine conférence sur les réformes en Ukraine, prévue à Lugano cet été. Jeudi, il a respecté la tradition en se rendant pour la première visite à l’étranger à Vienne. Il a rencontré le Président fédéral Alexander Van der Bellen ainsi que le Chancelier fédéral Karl Nehammer (par téléphone puisque ce dernier avait été testé positif au Covid-19 quelques jours plutôt). Ils ont évidemment abordé le sujet phare, celui des relations entre la Suisse et l’Union européenne. L’Autriche est un pays ami et allié et je sais que le gouvernement autrichien fait tout son possible pour trouver des pistes de résolution dans ce long “conflit”. Et dans quelques jours, Ignazio Cassis se rendra à Berlin et y rencontrera le Président Frank-Walter Steinmeier ainsi que le nouveau Chancelier Olaf Scholz. A ce stade, il s’agit de deux pays importants avec qui la Suisse a généralement de très bons contacts. Il faut espérer qu’Olaf Scholz se montrera compréhensif envers son voisin suisse.
Les bémols italien et français
Petit bémol, il reste encore les autorités italiennes et françaises à rencontrer. Il faut absolument que ces rencontres se fassent cette année pour trois raisons. La première est que la dernière rencontre présidentielle Suisse-France a eu lieu en 2018 (Alain Berset et Emmanuel Macron). Quant à la dernière rencontre présidentielle Suisse-Italie, elle s’est tenue en 2020 (Simonetta Sommaruga et Sergio Mattarella). Pour des pays voisins, je reste surpris du peu d’échanges présidentiels. Ils sont quasiment faibles. La deuxième est qu’en Italie le président s’apprête à laisser son poste et qu’il ne s’est jamais rendu en Suisse depuis 2015 pour une visite officielle ou d’Etat, contrairement à son prédécesseur Giorgio Napolitano qui avait effectué une visite d’Etat en 2014. En France, il y a bientôt une élection présidentielle et il pourrait y avoir un changement à l’Elysée. Emmanuel Macron ne s’est jamais rendu en Suisse depuis 2017 dans le cadre d’une visite officielle ou d’Etat, contrairement à son prédécesseur François Hollande qui avait effectué une visite d’Etat en 2015. La troisième est que la Suisse a besoin de clarifier sa position sur les relations diplomatique Suisse-UE auprès de ses voisins et partenaires européens.
Les défis diplomatiques internationaux d’Ignazio Cassis
A quand remonte la dernière visite d’un chef d’Etat et/ou de Gouvernement de l’Australie, de l’Afrique du Sud ou du Brésil en Suisse? Difficile de répondre, n’est-ce pas? L’Asie et l’Europe sont deux marchés économiquement importants pour la Suisse, personne ne le contestera. Il y a déjà eu beaucoup de rencontres bilatérales avec des pays asiatiques et européens. Mais ces dernières années, il a plutôt été rare de voir un officiel de l’Océanie, de l’Afrique ou de l’Amérique latine venir à Berne. Cette année, je souhaiterais qu’Ignazio Cassis se concentre sur ces trois régions-là. Nous devons absolument ne pas oublier ces régions et voir où la Suisse peut encore renforcer ses échanges commerciaux. Par exemple avec la Nouvelle-Zélande, l’Ethiopie ou encore le Chili? C’est à prendre ou à laisser!
Bonjour, si la plupart des journalistes expérimentés pouvaient rafraîchir leur regard et leur plume à l’exemple des vôtres, on pourrait fermer son quotidien ou sa tablette avec plus de sérénité! Bravo pour vos chroniques jeunes mais bien documentées, on y apprend l’essentiel, et sans polémique.
Bonjour Etter, je vous remercie infiniment de votre commentaire. Cela fait très plaisir à lire! L’idée est d’apporter un regard jeune et neuf sur la Suisse et le monde. Loin des polémiques et ou des avis souvent à gauche de la part de la plupart des journalistes, notamment la RTS.
Reconnaissez que les médias que vous semblez dénoncer ont une vraie expertise et se basent le plus souvent sur la contribution d’experts confirmés ce qui n’est malheureusement pas votre cas. Vos analyses sont simplistes, naïves et trop souvent alambiquées. Vous percevez également très mal le poids et l’influence réelle de la Chine dans le monde. Que LeTemps vous offre cet espace d’expression est une bonne chose, mais sachez en user avec humilité.
Bien à vous,