Laissez-moi tout d’abord vous souhaiter à toutes et à tous de belles fêtes de Pâques!
Les citoyennes et citoyens suisses savent qu’en Suisse le poste de président.e de la Confédération suisse est une fonction avant tout symbolique voire honorifique, un peu comme les présidents en Allemagne, en Autriche ou encore en Italie. Dans ces trois pays, c’est le Chancelier allemand (Olaf Scholz à Berlin), le Chancelier fédéral autrichien (Karl Nehammer à Vienne) et la Présidente du Conseil italien (Giorgia Meloni à Rome) qui détiennent réellement le pouvoir. Chez nous, le président ou la présidente change tous les ans et cette année, c’est Alain Berset qui occupe la présidence pour la seconde fois après un premier mandat en 2018. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est son anniversaire et j’en profite pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.
L’année présidentielle d’un.e président.e suisse est marquée par des discours ou des inaugurations sur la scène intérieure et des rencontres diplomatiques sur la scène extérieure. Le président ou la présidente de la Confédération représente notre pays lors de visites officielles ou d’Etat à l’étranger et reçoit les chefs d’État et de gouvernement en visite en Suisse.
Jusque là, vous me direz que je ne vous apprends rien. Par contre, par mon intérêt comme vous le savez pour les relations de la Suisse avec le reste du monde, j’ai depuis le début de l’année fait un décompte des entretiens téléphoniques, des réceptions officielles à Berne et des voyages officiels d’Alain Berset. Même si nous sommes que le quatrième mois de l’année, je dois dire que je suis surpris de ses maigres contacts diplomatiques en comparaison avec l’année 2018. Cette année-là, il s’était rendu en Autriche, au Bangladesh, en Corée du Sud et au Liechtenstein. Il avait dans le même temps rencontré à Berne le Président du Mozambique et le Premier ministre du Bhoutan. Tout ça rien que les trois premiers mois de l’année!
Cependant, je remarque qu’en ce début d’année, les contacts diplomatiques sont plutôt maigres si on ne prend pas en compte le WEF de Davos. Pour les entretiens téléphoniques, Alain Berset a parlé avec son homologue ukrainien Volodymry Zelensky le mois passé. Pour les réceptions officielles, aucune n’a été organisée sur la Place fédérale (visite d’Etat) ou au Domaine du Lohn (visite officielle) à ma grande surprise. Et enfin pour les voyages officiels, le Président Berset s’est rendu en Autriche, au Botswana, au Mozambique, au Luxembourg, à deux reprises aux Etats-Unis (au siège de l’ONU à New York) et dernièrement au Liechtenstein. Il devrait se rendre normalement le 18 avril prochain à Berlin selon le site de la présidence allemande et assister le mois prochain au couronnement du Roi Charles III à Londres. Pour moi, il manque quand même à ce début d’année présidentielle des pays de grande importance comme l’Australie, la Chine, l’Afrique du Sud ou encore le Brésil. Pour l’heure, je n’ai pas vu d’informations comme quoi il se rendrait cette année dans un de ces pays.
Comme l’a dit un jour l’ancienne présidente de la Confédération Doris Leuthard, notre pays est de loin une puissance économique ni même militaire. Toutefois, la Suisse est une puissance diplomatique respectée par ses pairs. Il est du devoir d’un.e président.e de la Confédération en exercice de se rendre le plus possible à l’étranger et de marteler ce message dans le but de se faire respecter et de défendre notre place dans le concert des nations.
Au contraire de ce que vous suggérez, la situation internationale très tendue en ce moment – et qui sollicite au moins quatre départements du CF – invite à la circonspection. Il ne me semble pas urgent d’aller prendre le thé avec des homologues moins enclins à la modération. Peut-être avez-vous déjà oublié les motifs pour lesquels, entre janvier et mars de cette année particulièrement, La Suisse a beaucoup attiré l’attention. Aussi cette retenue me paraît assez sage. (Si je peux me permettre un conseil: toute bonne diplomatie ne s’accompagne pas nécessairement d’obséquiosité.)
Merci pour ces commentaires et éclairages ….qui confirment ce que nous pensons sans en avoir de preuves : juste la fin de son mantra célèbre : aussi lentement que nécessaire . Il y aurait pourtant matière, en ces temps géopolitique troublés, de montrer que la Suisse n’est pas que obsédée par l’argent, mais qu’elle a une vision politique et qu’elle existe encore autrement qu’en détournant le regard alors qu’un ami est dans les difficultés , et en se drapant dans sa neutralité quand ça l’arrange . Qui a encore du respect pour nous, et qu’elle importance dès lors, pourrait avoir des contacts et des voyages , sinon à restaurer la confiance tant qu’il en est encore temps ?