Erdoğan réélu en Türkiye : une victoire plus qu’une défaite

Recep Tayyip Erdoğan, reconduit pour cinq ans de plis à la tête de la Türkiye, a entamé hier son troisième mandat de président en appelant son pays divisé «à faire la paix».

C’est sans surprise que le Président turc Recep Tayyip Erdoğan (AKP) a remporté dimanche passé l’élection présidentielle face à son principal adversaire Kemal Kılıçdaroğlu (CHP) à la tête d’une coalition de six partis. Les résultats officiels font état d’une récolte de 52,2 % des voix des électrices et électeurs en faveur du président sortant contre 47,8 % pour son concurrent. L’homme âgé de 69 ans reste donc à la tête de ce pays stratégique, coincé entre l’Asie et l’Europe, avec ses 84 millions d’habitants. Il faut rappeler que Recep Tayyip Erdoğan a d’abord occupé la fonction de Premier ministre entre 2003 et 2014 avant de devenir président la même année. Qu’attendre de ce troisième mandat?

Les priorités sur le plan intérieur

Pendant sa campagne, l’homme fort de la Türkiye a édicté un certain nombre de mesures pour répondre aux multiples défis auxquels fait face le pays, mais tout en restant dans une certaine continuité de ce qui a été fait ces dernières années. Il a notamment promis une augmentation de salaire pour les fonctionnaires ou encore de revaloriser les pensions des retraités. Ses deux premières priorités vont être de répondre aux attentes de la population qui souffre de la crise économique et de reconstruire les provinces du sud du pays dévastées par le terrible séisme du 6 février dernier.

Les priorités sur le plan extérieur

Pour le conflit qui oppose la Russie de Vladimir Poutine à l’Ukraine de Volodymyr Zelensky, le Président turc devrait continuer à dialoguer avec les deux hommes. Jusqu’ici, Recep Tayyip Erdoğan a parfaitement endosser son rôle d’équilibriste en continuant de soutenir l’Ukraine via la livraison d’armes, mais en poursuivant la coopération avec la Russie sans appliquer aucune sanction internationale. Le rôle de la Türkiye dans l’accord sur les céréales, dont beaucoup de pays asiatiques, africains et sud-américains bénéficient, a été salué par les principaux leaders mondiaux. C’est pourquoi les grandes puissances comme l’Union européenne ou les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre d’écraser la Türkiye, même si hélas elles le souhaiteraient. Un autre dossier chaud est celui de déblocage de l’entrée de la Suède dans l’OTAN. A voir si d’ici le prochain sommet qui doit se tenir à Vilnius en Lituanie le Président turc Recep Tayyip Erdoğan et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson trouveront un terrain d’entente. En effet, Ankara reproche à Stockholm d’héberger sur son sol des militants kurdes, alors que ceux-ci sont considérés comme terroristes par le pouvoir turc.

Quid des relations entre Berne et Ankara?

D’après le Département fédéral des affaires étrangères, les relations entre notre pays et la Türkiye sont “étroites et diversifiées. Elles se caractérisent par un dialogue politique régulier à haut niveau”. J’ai de la peine à croire puisque contrairement à la plupart des chefs d’Etat et/ou de gouvernement de cette planète, notre président Alain Berset n’a même pas félicité sur son compte Twitter son homologue turc cette semaine. De plus, aucune visite d’un président suisse n’a eu lieu ces dernières années à Ankara. Il faut remonter à l’année 2010 pour voir que cette année le président turc d’alors, Abdullah Gül, était reçu chez nous pour une visite d’Etat.

Joyeux anniversaire M. le Président Berset

Laissez-moi tout d’abord vous souhaiter à toutes et à tous de belles fêtes de Pâques!

Les citoyennes et citoyens suisses savent qu’en Suisse le poste de président.e de la Confédération suisse est une fonction avant tout symbolique voire honorifique, un peu comme les présidents en Allemagne, en Autriche ou encore en Italie. Dans ces trois pays, c’est le Chancelier allemand (Olaf Scholz à Berlin), le Chancelier fédéral autrichien (Karl Nehammer à Vienne) et la Présidente du Conseil italien (Giorgia Meloni à Rome) qui détiennent réellement le pouvoir. Chez nous, le président ou la présidente change tous les ans et cette année, c’est Alain Berset qui occupe la présidence pour la seconde fois après un premier mandat en 2018. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est son anniversaire et j’en profite pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.

L’année présidentielle d’un.e président.e suisse est marquée par des discours ou des inaugurations sur la scène intérieure et des rencontres diplomatiques sur la scène extérieure. Le président ou la présidente de la Confédération représente notre pays lors de visites officielles ou d’Etat à l’étranger et reçoit les chefs d’État et de gouvernement en visite en Suisse.

Jusque là, vous me direz que je ne vous apprends rien. Par contre, par mon intérêt comme vous le savez pour les relations de la Suisse avec le reste du monde, j’ai depuis le début de l’année fait un décompte des entretiens téléphoniques, des réceptions officielles à Berne et des voyages officiels d’Alain Berset. Même si nous sommes que le quatrième mois de l’année, je dois dire que je suis surpris de ses maigres contacts diplomatiques en comparaison avec l’année 2018. Cette année-là, il s’était rendu en Autriche, au Bangladesh, en Corée du Sud et au Liechtenstein. Il avait dans le même temps rencontré à Berne le Président du Mozambique et le Premier ministre du Bhoutan. Tout ça rien que les trois premiers mois de l’année!

Cependant, je remarque qu’en ce début d’année, les contacts diplomatiques sont plutôt maigres si on ne prend pas en compte le WEF de Davos. Pour les entretiens téléphoniques, Alain Berset a parlé avec son homologue ukrainien Volodymry Zelensky le mois passé. Pour les réceptions officielles, aucune n’a été organisée sur la Place fédérale (visite d’Etat) ou au Domaine du Lohn (visite officielle) à ma grande surprise. Et enfin pour les voyages officiels, le Président Berset s’est rendu en Autriche, au Botswana, au Mozambique, au Luxembourg, à deux reprises aux Etats-Unis (au siège de l’ONU à New York) et dernièrement au Liechtenstein. Il devrait se rendre normalement le 18 avril prochain à Berlin selon le site de la présidence allemande et assister le mois prochain au couronnement du Roi Charles III à Londres. Pour moi, il manque quand même à ce début d’année présidentielle des pays de grande importance comme l’Australie, la Chine, l’Afrique du Sud ou encore le Brésil. Pour l’heure, je n’ai pas vu d’informations comme quoi il se rendrait cette année dans un de ces pays.

Comme l’a dit un jour l’ancienne présidente de la Confédération Doris Leuthard, notre pays est de loin une puissance économique ni même militaire. Toutefois, la Suisse est une puissance diplomatique respectée par ses pairs. Il est du devoir d’un.e président.e de la Confédération en exercice de se rendre le plus possible à l’étranger et de marteler ce message dans le but de se faire respecter et de défendre notre place dans le concert des nations.

Incident au Palais fédéral : la sécurité des Conseillers fédéraux et des Parlementaires est-elle trop faible?

À la suite d’une alerte à la bombe heureusement sans conséquence grave mardi dernier, le Palais fédéral a dû être évacué d’urgence après qu’un homme a essayé de pénétrer dans le bâtiment. Andreas Wortmann, chef de la sécurité du Parlement, a dit ce jeudi comprendre les critiques adressées par plusieurs parlementaires dont le député Andrea Caroni (PLR/AR). Nos élus sont-ils assez protégés? Ne faudrait-il pas s’inspirer des mesures de sécurité qui entourent des politiciens américains ou chinois?

“Je dois avouer ne pas avoir compris le système d’évacuation, comme d’ailleurs tous mes collègues”. Cette phrase plutôt surprenante provient du Conseiller aux Etats PLR d’Appenzell Rhodes-Extérieures Andrea Caroni. Au lendemain d’une importante intervention policière sur la Place fédéral à Berne, des voix critiques se font entendre quant au processus d’évacuation. Il est vrai que la question mérite d’être posée. Certes, les attaques violentes contre des élus ou des bâtiments gouvernementaux fédéraux restent heureusement rares en Suisse. Mais on n’est jamais à l’abri d’une telle action. Surtout depuis l’assaut du Capitole par des partisans de l’ex-Président américain Donald Trump ou les événements de Brasilia au début de cette année. Andrea Caroni ajoute qu’au moment d’évacuer, “les portes ne nous laissaient sortir qu’individuellement, donc de manière très très lente, et quand tout le monde était dehors, on s’est réunis sur la place tous ensemble sans aucune protection”. Il a qualifié cette situation de “bizarre” et a ajouté que “cela aurait été le scénario idéal pour une attaque sur tous les membres présents”.

La protection des sept sages remise en cause

Du côté du Conseil fédéral, on reconnaît que l’évacuation des bâtiments gouvernementaux fédéraux devrait être réévaluée voire adaptée. Le gouvernement entend se pencher sur la question dans les prochaines semaines. En séance avec le Commandant de corps Thomas Süssli mardi après-midi lorsque l’ordre d’évacuer a été donné, la Vice-Présidente Viola Amherd a passé plusieurs heures réfugiée dans le restaurant du Bellevue Palace. La ministre en charge du DDPS a certes salué la protection de la police fédérale, mais elle a estimé qu’il est possible “de faire encore mieux”. Mais ça veut dire quoi concrètement? A mon avis, il faudrait s’inspirer des mesures de sécurité des présidents, ministres, etc. qui sont appliquées par exemple en France ou aux Etats-Unis. Là-bas, le président ou un ministre est étroitement protégé. Dans la presse de ce dimanche, le Conseiller fédéral Guy Parmelin en rajoute une couche et se montre critique sur l’évacuation du Palais fédéral. «Ce qui m’a personnellement dérangé, c’est que nous avons dû quitter le bâtiment via un tourniquet», dit-il. «Cela peut être dangereux, poursuit le Vaudois dans un entretien avec la NZZ am Sonntag, dans un tel moment, une large sortie de secours doit être prévue.»

Un douloureux souvenir

Ce malheureux incident n’est pas sans rappeler l’attentat contre le Parlement cantonal de Zoug en 2001. Depuis cette tragédie nationale, la sécurité s’est renforcée au Palais fédéral. Détecteur de métaux à l’entrée, contrôle des bagages et autorisations spéciales ont été instaurés pour entrer dans le bâtiment. Plus récemment, des bornes de granit ont été installées devant l’entrée principale, notamment après l’attaque du Capitole en 2021.

 

Séisme : faut-il aider la Syrie de Bachar el-Assad?

Si la Turquie est la première victime du tremblement de terre de ce début de semaine, la Syrie elle aussi est durement touchée. Le Président syrien Bachar el-Assad tente de profiter de la situation chaotique pour regagner en légitimité sur les scènes régionale et internationale. Comment devraient se positionner l’Europe et la Suisse face à cet homme isolé?

A l’intérieur de la Syrie avec ses 19 millions d’habitants environ, le terrible tremblement de terre survenu à la fois en Turquie et en Syrie en début de semaine n’a épargné personne. Côté syrien, il a ravagé à la fois la région d’Idlib, au nord, tenue par des groupes rebelles hostiles au pouvoir central incarné par Bachar el-Assad, et Alep, ville sous contrôle du gouvernement officiel de la Syrie. Le conflit syrien qui avait disparu de nos écrans ces dernières années vient d’être remis sur le devant de la scène internationale. Non, ce conflit n’est pas terminé. Il est au contraire et malheureusement loin d’être résolu. Il est triste qu’une telle chose doive se produire pour qu’on se rappelle qu’un conflit est toujours en cours dans une région “proche” de l’Europe. La Syrie de 2023 est confrontée à de multiples crises : humanitaire, politique, militaire, sécuritaire et économique. Et le tremblement de terre ne vient qu’accentuer encore plus les problèmes de ce pays.

Sur les ruines d’immeubles à Idlib, des combattants rebelles, des sauveteurs et des habitants recherchent des survivants avec des moyens dérisoires. Image : Alae Fatravi/Anadolu Agency via Getty Images

Idlib la détruite

Dans la ville d’Idlib, le gouvernement local a fait venir des bus pour aider les déplacements des sinistrés. Les habitants de cette région subissent une double peine. Après 12 ans de guerre, ils sont désormais coupés du reste du monde. Jusqu’à maintenant, l’aide humanitaire arrivait par un seul point de passage avec la Turquie. Or, cette route a été fortement endommagée par le séisme, les camions ne peuvent plus circuler dessus. Pour le régime de Bachar el-Assad, c’est une occasion unique de faire un retour sur la scène régionale voire internationale. Le président syrien réclame que toute l’aide humanitaire passe désormais par la capitale Damas avant d’être redistribuée. Une façon tout à fait cynique de se rendre à nouveau incontournable, comme à l’époque avec la menace des djihadistes. Aussi, le maître de Damas essaie de légitimer son pouvoir sur l’ensemble du territoire et de regagner une certaine confiance vis-à-vis des dirigeants occidentaux. Dans les premières heures qui ont suivi le séisme, Bachar el-Assad a affirmé que : “Les sanctions américaines et européennes entravent la réponse humanitaire”.

 

Un retour en grâce?

L’objectif premier du président syrien est de sortir de son isolement économique et diplomatique. Depuis le début de la guerre civile en 2011, Bachar el-Assad n’a plus que deux alliés, la Russie et l’Iran. Du côté de l’Union européenne, celle-ci a encouragé mercredi les 27 Etats membres à répondre de manière favorable à l’aide demandée par la Syrie. Exemple avec l’Allemagne qui y est allée du bout des lèvres. “Oui, nous fournirons de l’aide”, a dit une représentante du ministère des affaires étrangères, mais nous maintiendrons “nos contacts au strict minimum”. “Nous n’allons pas coopérer avec le régime syrien (…) tant que surviennent chaque jour les pires atteintes aux droits humains”. Bachar el-Assad pourrait aussi se tourner vers les pays du Golfe. Depuis quelques années, plusieurs pays de la région ont repris ou cherchent à reprendre contact avec l’ancien paria. Un certain nombre de pays dont les Emirats arabes unis ont appelé Assad pour lui présenter leurs condoléances et lui envoyer de l’aide. Quid de l’Europe ou de la Suisse? Il faudra bien se résoudre tôt ou tard à reprendre contact avec le régime syrien, car la famille el-Assad n’est pour le moment pas prête à quitter le pouvoir.

 

Olaf Scholz : Lord of war?

Ces dernières semaines, le Chancelier allemand Olaf Scholz hésitait à livrer des chars à l’Ukraine. Mercredi dernier et face à une regrettable pression de plus en plus intenable, même au sein de son gouvernement, il a finalement autorisé la livraison de 14 chars de combat Leopard 2 à Kiev. C’est donc la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale que des blindés allemands vont se retrouver sur un territoire en guerre européen. Cette décision promet déjà de voir deux camps s’opposer : ceux qui soutiennent l’Ukraine par l’envoi d’armes (armes légères, armes lourdes, etc.) et ceux qui soutiennent l’Ukraine par la voie humanitaire ou de la paix, mais qui ne veulent surtout pas que leur pays soit considéré par la Russie comme co-belligérant. En effet, cela entrainerait un conflit direct entre Moscou et une capitale européenne.

Le Chancelier allemand Olaf Scholz devant un char Leopard 2 sur la base allemande de Bergen, le 17 octobre 2022. Image : © FABIAN BIMMER / REUTERS

La Suisse aussi sous pression

La Suisse n’est pas non plus épargnée par les pressions intérieures et extérieures en lien avec le conflit russo-ukrainien. Cette semaine, la Commission de la politique de sécurité du Conseil national a adopté une initiative parlementaire du parti Le Centre (mon parti politique) qui donne à la Suisse la possibilité d’autoriser temporairement l’exportation voire la réexportation de matériel de guerre vers l’Ukraine. C’est une très grave erreur et je prends de la distance avec cette décision qui va enterrer encore plus notre neutralité. La Genève internationale avec ses réunions de haut niveau, le WEF de Davos ou d’autres événements important, c’est peut-être bientôt la fin, car certains pays vont remettre en cause notre neutralité si on envoie du matériel de défense à un pays en guerre. La loi suisse est pourtant claire sur le matériel militaire : les pays qui achètent de l’armement suisse doivent signer une déclaration de non-réexportation. En fait, cela veut dire que ces Etats doivent avoir l’accord de la Suisse pour pouvoir livrer le matériel acheté à un autre pays.

Les Etats-Unis suivent l’Allemagne

En même temps que l’annonce historique d’Olaf Scholz, le Président américain Joe Biden a annoncé à son tour l’envoi de 31 chars d’assaut Abrams en Ukraine. La Pologne, l’Espagne, la Finlande et les Pays-Bas se préparent à suivre le mouvement. Du côté de Paris, l’envoi de chars Leclerc n’est toujours pas confirmé. Certains élus français réclament un débat à l’Assemblée nationale. Le Président français Emmanuel Macron devrait prendre une décision dans les prochains jours.

 

L’Europe est (déjà) en guerre contre la Russie

Sans surprise, du côté de la Russie de Vladimir Poutine, on dénonce “l’engagement direct” de l’Occident dans le conflit. Et c’est cela qui m’inquiète pour les mois à venir. Je crains une escalade de plus en plus dangereuse pour la Suisse et l’Europe si elles devaient tout d’un coup affronter l’armée russe. “La notion de co-belligérance n’est consignée dans aucun ouvrage de droit”, c’est une notion “subjective”, dit le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie. Des propos certes rassurants, mais qui de facto engagent déjà le continent européen dans une guerre totale contre la Russie. Inquiétant, vraiment inquiétant !

WEF 2023 : réunion des grands du monde ou salon de thé?

Pour ces premières retrouvailles en présentiel sous la neige fraîche des Alpes suisses et après deux ans d’absence à cause de l’épidémie de Covid-19, le Forum économique mondial (WEF) de Davos s’est ouvert cette semaine et s’est tenu dans un contexte de fortes inquiétudes sur l’état du monde avec notamment l’inflation galopante et le conflit russo-ukrainien.

La petite station grisonne de Davos a été pendant quelques jours sous le feu des projecteurs. Chaque année à la mi-janvier, une tradition qui a maintenant un demi-siècle, les dirigeants politique et économique se sont retrouvés pendant quelques jours pour faire une mise au point sur l’état du monde avec en décor de la belle neige fraîche qui a recouvert les Alpes suisses. Un record d’environ cinquante chefs d’État et de gouvernement étaient présents, et à leurs côtés 1’500 patrons et décideurs économiques (directeurs de banques centrales, dirigeants d’institutions internationales, etc.). Il ne faut pas oublier non plus la présence de représentants de la société civile et du monde culturel.

Un monde en polycrises

Pour cette 53e édition, Klaus Schwab, le fondateur du Forum économique mondial (WEF), a choisi pour cette année 2023 le thème suivant : « coopérer dans un monde fragmenté ». Je trouve ce titre intéressant à bien des égards. Le contexte géopolitique tendu dans lequel s’est tenu cette réunion internationale est le plus complexe que le monde ait connu depuis des décennies. Depuis que je m’intéresse à la politique et plus particulièrement aux relations internationale, les crises, indépendamment de leur nature, s’enchaînent, mais peinent à être réglées avec des mesures concrètes et efficaces. Il y a eu la crise du Covid dont la Chine, deuxième puissance économique mondiale, peine encore à se relever. La guerre qui continue en Ukraine et ses conséquences visibles pour le continent européen : flambée des prix de l’énergie, inflation ou même s’il a passé au second plan le dérèglement climatique et ses effets dévastateurs pour notre planète. D’ailleurs, la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg a fait une apparition surprise à Davos et a dénoncé les “gens” qui selon elle contribuent à “détruire la planète”.

Un besoin de mieux coopérer

Pourtant, le principal sujet de préoccupation grandissante non seulement pour les décideurs politique et économique, mais avant tout pour les peuples (australien, chinois, éthiopien, suisse, brésilien ou américain) est celui du coût de la vie. La peur de la fin du mois et de ne pas pouvoir payer les factures a pris le dessus sur un risque de conflit ouvert avec la Russie. Je perçois aussi ces inquiétudes dans les échanges avec mes proches. Klaus Schwab a redit cette semaine que ce sont “les politiques court-termistes et égoïstes” et le manque de coopération entre les pays qui ont amené le monde là où il est. Malgré de beaux discours à mieux coopérer entre les Etats sur cette planète, notamment un renforcement de la coopération entre les pays du Nord et du Sud et ceux de l’Est et de l’Ouest, la tendance pour cette année 2023 est hélas au repli sur soi. Joe Biden est de loin un allié pour nous suisses et européens. La raison est à chercher du côté de l’Inflation Reduction Act. Cette loi voulue par le Président américain fait la part belle aux entreprises investissant dans les énergies renouvelables et la voiture électrique, à condition qu’elles investissent et délocalisent en territoire américain. La Suisse et l’Union européenne doivent impérativement mieux travailler ensemble et ce malgré des  divisions pour affronter le monde, s’affirmer sur la scène internationale et défendre l’économie du continent européen face à la Chine et aux Etats-Unis.

Les présents et les absents

Un record d’environ cinquante chefs d’État et de gouvernement étaient présents cette semaine à Davos. Parmi ceux qui ont brillé par leur présence, il y avait évidemment le Président suisse Alain Berset, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Chancelier allemand Olaf Scholz, le Président costaricien Rodrigo Chaves, la Première ministre finlandaise Sanna Marin, le Président sud-coréen Yoon Seok-youl, la Présidente moldave Maia Sandu ou encore la Présidente tanzanienne Samia Suluhu. Parmi ceux qui ont brillé par leur absence, le Premier ministre australien Anthony Albanese, le Président chinois Xi Jinping, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, le Président brésilien Lula ou encore le Président américain Joe Biden. L’Inde de Narendra Modi qui assure pourtant la présidence du G20 cette année était aussi absente. Aucun dirigeant d’un pays du Golfe n’a fait le déplacement.

Soutien mondial au Brésil de Lula

Dimanche passé, Brasilia, la capitale du Brésil, a vécu un dimanche noir sur la Praça dos Três Poderes (en français : la Place des Trois Pouvoirs). Une semaine seulement après l’investiture du nouveau Président brésilien Lula, des soutiens radicaux de l’ex-Président Jair Bolsonaro ont attaqué le palais du Planalto (le siège officiel de la présidence), le Congrès national (le parlement bicaméral) et le Tribunal suprême fédéral (la plus haute instance du pouvoir judiciaire). Ces tristes émeutes montrent à quel point l’état de la démocratie dans le monde est fragile et surtout qu’il ne faut jamais baisser la garde face à l’arrivée d’extrémistes de gauche comme de droite dans les lieux de pouvoir. Le Président suisse Alain Berset a condamné ces violences sur son compte Twitter.

Ce que beaucoup de géopolitologues craignaient est donc malheureusement arrivé dimanche passé au Brésil. Une semaine tout juste après l’investiture de Lula à la tête de la première puissance économique d’Amérique du Sud, des partisans surexcités et violents de l’ex-Président Jair Bolsonaro ont occupé la Place des Trois Pouvoirs, détruisant tout sur leur passage pour montrer leur refus stupide d’accepter le résultat de l’élection présidentielle de l’automne 2022. Il ne faut pas avoir peur de dire que oui, ces partisans bolsonaristes déchaînés ont tenté un putsch avec une certaine connivence d’une partie des forces de sécurité (police et armée). Dégoûté par de telles images inédites dans la jeune démocratie brésilienne, le monde a unanimement condamné ces “fous et crétins” d’insurgés. Le Premier ministre australien Anthony Albanese, le Président chinois Xi Jinping, le Président russe Vladimir Poutine, le Président suisse Alain Berset, le Président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Rishi Sunak, le Président américain Joe Biden, le Président argentin Alberto Fernández et d’autres chefs d’Etat du monde ont apporté leur soutien à Lula.

Des manifestants pro-Bolsonaro vêtus de jaune et vert ont pris d’assaut les trois lieux de pouvoir à Brasilia. Image : (© KEYSTONE/AP/Eraldo Peres)

Un souvenir amer du 6 janvier 2021

Ces scènes de pillages nous ont ramené à la date du 6 janvier 2021 lorsque des partisans de l’ex-Président Donald Trump ont attaqué le Capitole (le parlement bicaméral). Tous étaient ivres de rage et tentaient de bloquer la certification de la victoire du démocrate Joe Biden. Certes, le calme est revenu à Brasilia, mais le plus inquiétant est que la jeune démocratie brésilienne se retrouve fragilisée. Le respect de la démocratie, des droits humains et de l’Etat de droit n’est jamais un acquis. C’est quelque chose dont il faut en prendre soin et surtout le protéger quand on s’engage en politique, indépendamment si on est à gauche, au centre comme moi ou à droite. On parle là du Brésil, mais ce discours pourrait s’appliquer pour d’autres pays comme par exemple l’Iran.

Les multiples défis de Lula

A Brasilia, la police et l’armée ont été critiquées parce qu’elles ont réagi mollement à l’assaut. Un peu comme si elles approuvaient les actions illégales des pro-Bolsonaro. Cela est préoccupant quand on sait que ce pays a connu la dictature militaire entre 1964 et 1985. Lula doit maintenant empoigner ce dossier de l’armée et commencer par éloigner les officiers-partisans de l’ex-Président Jair Bolsonaro. Il ne s’agit en aucun cas de supprimer les forces de sécurité du pays, mais d’y faire le “ménage”. Lula sait qu’après un tel événement inédit au Brésil, il ne devra et ne pourra pas baisser la garde. Un autre défi qui attend le nouveau chef d’Etat brésilien sera de réconcilier un pays plus que divisé, entre les pro-Lula et les pro-Bolsonaro. Ces derniers n’ont toujours pas accepté le résultat de la présidentielle d’octobre 2022. Au début des années 2000, le boom des matières premières avait servi l’économie brésilienne. Lula avait grâce à cela pu mettre en oeuvre son programme de redistribution qui a permis à de nombreux Brésiliens de sortir de la pauvreté. Ce cycle est hélas terminé. A lui maintenant de remettre le Brésil sur le devant de la scène internationale après quatre ans d’absence.

Le président Lula inspecte les dégâts au palais du Planalto. Image : Eraldo Peres / dpa

 

Les relations entre Berne et Brasilia

Les relations diplomatiques entre la Suisse et le Brésil sont excellentes et remontent au XIXe siècle. Comme l’indique le Département fédéral des affaires étrangères sur son site, “le Brésil est le premier partenaire commercial de la Suisse en Amérique latine et de nombreuses entreprises suisses y sont implantées”. Les échanges économiques se traduisent en chiffres avec en 2020 des importations pour environ 1,4 milliards de francs contre des exportations pour environ 2,1 milliards de francs. De plus, “à partir de la fondation de la ville Nova Friburgo (1818) jusqu’au milieu du XXe siècle, le Brésil a été une destination privilégiée par de nombreux émigrants suisses”. Pour le moment, je suis incapable de dire si Alain Berset va rencontrer Lula cette année. Un voyage du président suisse en Colombie est prévu ce printemps. J’espère vraiment qu’une rencontre présidentielle Berset-Lula puisse se dérouler cette année, à Brasilia ou à Berne.

 

Svizzera-Italia : una storia importante

Lundi 28, mardi 29 et mercredi 30 novembre, le Président italien Sergio Mattarella et sa fille ont été reçus avec les plus grands honneurs de la Confédération lors d’une visite d’Etat de trois jours. L’occasion de souligner les étroites relations, les nombreuses valeurs et une langue commune entre la Suisse et l’Italie. Récit de ces trois journées exceptionnelles.

Sergio Mattarella et sa fille ont passé trois jours entre le 28 et le 30 novembre dernier dans notre pays. Ils ont été accueillis officiellement au Palais fédéral par l’ensemble du Conseil fédéral puisqu’il s’agissait d’une visite d’Etat. Cela a impliqué comme le veut la tradition les hymnes nationaux des deux pays, les honneurs militaires et des discours. Cette visite avait pour but de renforcer les excellentes relations bilatérales entre Berne et Rome. Ce choix d’inviter un président italien est compréhensible de la part d’Ignazio Cassis, car ce dernier est un représentant de la minorité italophone en Suisse.

Un programme chargé sur trois jours

Sergio Mattarella avait un programme chargé. Lundi soir, il a rendu visite à la communauté italienne en Suisse. Comme l’indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur son site internet, “quelque 320’000 ressortissants italiens vivent en Suisse (sans compter les doubles nationaux), formant la plus grande communauté étrangère du pays”. Le lendemain, il a visité le Musée Paul Klee et la Collégiale de Berne. Le soir a eu lieu le traditionnel banquet d’Etat avec de nombreux invités suisses et italiens. Lors de la troisième et dernière journée de la visite d’Etat, les Présidents Cassis et Mattarella se sont rendus à Zurich. Ils ont visité l’EPFZ, une des universités techniques les plus réputées au monde et qui compte aussi beaucoup de chercheurs italiens. Une occasion pour les deux chefs d’Etat de montrer l’importance de la collaboration scientifique entre la Suisse et l’Italie, mais aussi entre la Suisse et l’UE. D’ailleurs, le dossier européen traité par le Conseil fédéral m’inquiète, car il n’y a toujours pas de solution ni d’accord pour aller de l’avant. On verra bien si en 2023 Alain Berset se décide à enfin conclure un accord pour apaiser les relations entre Berne et Bruxelles.

Une première rencontre avec son homologue italien

Ignazio Cassis a pu rencontrer dans la journée de mardi son homologue italien Sergio Mattarella. Lors de leur discussion, les deux hommes d’Etat ont évoqué de nombreux sujets bilatéraux d’intérêts communs comme la guerre en Ukraine, l’approvisionnement énergétique en Europe ou encore la politique européenne de la Suisse.  A ma connaissance ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant. Les deux présidents ont évidemment communiqué qu’en italien. Je regrette toutefois que le président italien n’ait pas décidé de s’arrêter quelques heures au Tessin, seul canton italophone de Suisse. Il aurait pu faire la promotion de la langue italienne et son importance dans les deux pays. La dernière visite d’Etat en Suisse d’un président italien remonte à 2014. Giorgio Napolitano avait cette année-là été reçu à Berne par l’ancien Président Didier Burkhalter. Et il s’était rendu dans le Canton du Tessin contrairement à son successeur.

Les relations helvetico-italienne en chiffres

La Suisse et l’Italie entretiennent de solides relations. Sur le plan des échanges commerciaux, “l’Italie est le troisième partenaire commercial de la Suisse”, comme l’indique le DFAE. L’an passé, notre pays a exporté pour une valeur d’environ 15,5 milliards de francs. Et les importations depuis l’Italie s’élevaient à environ 19 milliards de francs.

Tapis rouge pour Ignazio Cassis en Belgique

Jeudi 24 et vendredi 25 novembre, Ignazio Cassis et son épouse ont été reçus avec les plus grands honneurs du royaume belge lors d’une visite d’Etat de deux jours. L’occasion de souligner les étroites relations et les nombreuses valeurs communes entre la Suisse et la Belgique. Récit de ces deux journées exceptionnelles.

Ignazio Cassis et son épouse viennent de passer deux jours en Belgique. Ils ont été accueillis officiellement au Palais royal de Bruxelles par le Roi Philippe ainsi que la Reine Mathilde, respectivement roi et reine des Belges, à l’occasion d’une visite d’Etat historique. Elle avait pour but de mettre à l’honneur et de renforcer les excellentes relations bilatérales entre Berne et Bruxelles. Les Souverains et le couple présidentiel ont visité le Musée des Instruments de Musique et ont assisté à un concert. Le soir, le Roi Philippe a porté un toast aux relations entre son royaume et la Suisse lors du banquet d’Etat au Château de Laeken (lieu de résidence du souverain belge). La dernière visite officielle en Suisse du Roi Philippe remonte à 2017. Il avait cette année-là été reçu à Berne par l’ancienne Présidente Doris Leuthard.

Une deuxième rencontre avec Alexander De Croo

Ignazio Cassis a également pu rencontrer dans la journée de jeudi le Premier ministre belge Alexander De Croo. Lors de leur discussion, les deux hommes d’Etat ont évoqué de nombreux sujets bilatéraux d’intérêts communs comme la guerre en Ukraine, l’approvisionnement énergétique en Europe ou encore la politique européenne de la Suisse. Ils s’étaient déjà rencontrés au mois de mars à Sierre à l’occasion de la douloureuse commémoration de l’accident de Sierre. En 2012, 28 personnes dont 22 enfants de Lommel et Heverlee perdaient la vie dans un accident de car dans un tunnel.

Un programme chargé sur deux jours

Lors de la deuxième journée de la visite d’Etat, le Président Ignazio Cassis s’est rendu à Liège en Wallonie, région francophone du pays. Il s’est ensuite rendu en Flandre. Il a aussi fait une halte à la Health House, un centre technologique sur la santé. La visite s’est terminée vendredi soir avec un concert de jazz au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Les Souverains étaient bien sûr présents et c’était une occasion pour eux de clore la visite d’Etat et surtout de remercier le couple présidentiel suisse.

Les relations helvetico-belges en chiffres

La Suisse et la Belgique entretiennent de solides relations. Quelque 15’000 ressortissants belges vivent en Suisse et 8500 Suisses résident en Belgique. Les échanges de marchandises ont atteint 7,8 milliards de francs l’année passée, ce qui place le royaume belge au 13e rang des partenaires commerciaux de la Suisse. La prochaine fois, ce sera au tour du Conseil fédéral de recevoir les deux Souverains en Suisse pour une visite d’Etat. Peut-être en 2024.

Ignazio Cassis et Emmanuel Macron veulent tourner la page

Le Président de la Confédération Ignazio Cassis était vendredi à Paris pour y rencontrer son homologue Emmanuel Macron. Cette visite est la première depuis quatre ans, signe peut-être d’un réchauffement des relations diplomatiques entre Berne et Paris. Le dernier président suisse à avoir été reçu pour une visite officielle par un président français est Alain Berset. Durant l’entretien, les deux chefs d’Etat ont évoqué plusieurs sujets, dont les relations entre la Suisse et l’Union européenne. Pour couronner le tout, Ignazio Cassis a invité Emmanuel Macron à effectuer une visite en Suisse l’an prochain.

«Le moment était venu de revitaliser nos relations». C’est la déclaration d’Ignazio Cassis durant un point presse à l’ambassade de Suisse à Paris. Il avait rencontré quelques minutes avant le Président français Emmanuel Macron. L’entretien a duré environ une demi-heure en marge du Forum de Paris sur la paix auquel il a participé. Plusieurs sujets bilatéraux ont pu être évoqués comme les questions énergétiques, la fiscalité des frontaliers français en télétravail ou encore la participation de la Suisse à la Communauté politique européenne. Cet entretien tombe à pic, car il n’y avait plus eu d’entretien entre un président suisse et un président français depuis quatre ans. Et quatre années où deux pays voisins ne se parlent pas ou plus menace la coopération pourtant étroite entre Berne et Paris.

Une relation franco-suisse indispensable

Emmanuel Macron avait reporté il y a environ un an une rencontre au Palais de l’Elysée avec Guy Parmelin, officiellement pour des raisons d’agenda. Il est de coutume que tous les six mois, le président de la Confédération se rende dans un pays membre qui va prendre la présidence tournante du Conseil de l’UE. Pour le premier semestre de 2023, c’est la Suède qui présidera, donc Ignazio Cassis devrait très probablement se rendre à Stockholm ce mois-ci ou en décembre. Cette annulation était intervenue après deux événements importants et fort regrettables de la part du Conseil fédéral : de un le choix de la Suisse d’acheter des FA-35 américains et non des Rafale français. Et de deux d’arrêter unilatéralement les discussions sur l’accord-cadre avec l’UE. L’invitation d’Emmanuel Macron à Ignazio Cassis de participer au Forum de Paris sur la paix peut être traduit comme une volonté d’aller de l’avant et de mieux travailler ensemble sur une pléthore de sujets d’intérêts communs. Il est clair que la Suisse a besoin de la France, mais la France a aussi besoin de la Suisse. Rien qu’au niveau de la coopération économique, la Suisse était en 2018 le 2e investisseur en France avec une valeur totale de 82,3 milliards. A l’inverse, la France figurait au 4e rang des investisseurs étrangers en Suisse avec 48,7 milliards. Ce sont les chiffres du DFAE. La Suisse et la France sont plus que des voisins !

Emmanuel Macron en Suisse l’an prochain 

Ignazio Casiss Cassis a profité de l’occasion pour inviter Emmanuel Macron à se rendre en visite (officielle ou d’Etat, pas précisé) en Suisse. «Il a dit être très intéressé, mais rien n’est encore décidé», a précisé le président suisse. La dernière visite d’un président français en suisse remonte à 2015. Cette année-là, François Hollande avait effectué une visite d’Etat sur invitation de Simonetta Sommaruga. Est-ce qu’il viendra? Et si oui, est-ce que ce sera dans le cadre d’une visite officielle ou une visite d’Etat? Réponse au printemps 2023.