En l’espace de trois jours, le Président de la Confédération a célébré deux jubilés. Tout d’abord avec le Vietnam et ensuite avec le Kazakhstan. Les deux pays asiatiques représentent un marché important pour l’économie suisse. On peut saluer les accords signés, mais on peut regretter que ces deux visites n’aient pas été relevées au rang de “visite d’Etat”. La couverture médiatique de ces deux visites était quasi inexistante. Focus sur ces deus nations qui ont su dynamiser leur économie.
Suisse-Vietnam : 50 ans de relations
Vendredi 26 novembre, le Président de la Confédération Guy Parmelin recevait à Berne son homologue vietnamien Nguyên Xuân Phuc. Cette visite officielle avait pour but de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et le Vietnam. C’est en 1971 que la Suisse a reconnu le Vietnam. Les deux chefs d’Etat ont indiqué vouloir renforcer les échanges économiques dans les années à venir. Actuellement, ils se montent à environ 3,2 milliards de francs, mais il existe un potentiel de croissance pour dynamiser ces échanges. Parmi les pays membres de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), le Vietnam figure au 3ème rang des partenaires commerciaux par ordre d’importance, juste après Singapour et la Thaïlande.
Suisse-Kazakhstan : 30 ans de relations
Lundi dernier, le Président de la Confédération Guy Parmelin recevait non pas dans la capitale, mais à Genève son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokayev. Cette visite officielle a été l’occasion de marquer les 30 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et le Kazakhstan. C’est en 1991 que la Suisse a reconnu le Kazakhstan, juste après la dislocation de l’URSS. Les deux chefs d’Etat ont souligné l’excellente relation entre les deux pays. Actuellement, le volume des échanges commerciaux se montent à environ 2,8 milliards de francs, mais il existe un potentiel de croissance énorme avec ce pays. Le sous-sol du pays des steppes regorge de matières premières, parmi lesquelles le pétrole, le gaz, le cuivre, le zinc, etc. Parmi les cinq républiques d’Asie centrale, le Kazakhstan figure au 1er rang des partenaires commerciaux par ordre d’importance, juste devant le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Leur économie respective n’est pas aussi globalisée que celle du Kazakhstan.
Une couverture médiatique pauvre
Je regrette d’une part que Berne ait décidé de ne pas élever ces deux visites au rang de « visite d’Etat ». On marque quand même 50 ans de relations ininterrompues avec le Vietnam ainsi que 30 ans de relations ininterrompues avec le Kazakhstan. Pourquoi le Conseil fédéral n’a pas organisé deux visites d’Etat distinctes pour ces pays-là? La pandémie est là, mais on aurait pu adapter le dispositif conformément aux règles sanitaires. D’autre part, la couverture médiatique a été complètement pauvre. Je n’ai pas entendu une seule émission parmi celles que j’écoute sur La Première ou que je regarde sur la RTS parler de ces visite. La dernière visite d’Etat d’un président en Suisse remonte à l’hiver 2020, c’était le président du Ghana.
Une visite d’Etat pour deux dictatures ??
Bonjour O, je vous remercie de votre commentaire. Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que le Vietnam et le Kazakhstan, deux nations souveraines, sont des “dictatures”? D’après quels critères considérez-vous qu’un pays est un régime autoritaire ou une dictature?
Le Vietnam a acquis son indépendance en 1954, après des années de présence française. Quant au Kazakhstan, il a a acquis son indépendance en 1991, après des années de présence russe. Les deux pays ont su se reconstruire et développer des économies libérales et fortes. J’aurais plus confiance en des partenaires vietnamiens que chinois. Idem j’aurais plus confiance en des partenaires kazakhs que turkmènes. Pas vous?
Comparer une dictature à une dictature, n’en fait pas une démocratie !
Vietnam: parti unique (!), des centaines d’opposants politiques persécutés, des dizaines de milliers de citoyens internés dans des camps, etc…
Kazakhstan: régime autoritaire, torture généralisée, justice corrompue, média d’opposition interdits, …
Des contrats, oui, mais des honneurs diplomatiques, faut pas exagérer.
Bonjour Jonathan,
je viens de découvrir votre blog et après l’avoir parcouru ai décidé de m’y abonner. je suis tout à fait d’accord avec ce que vous dites sur le Kazakhstan. Ce pays s’est engagé sur la voie de la démocratie, ce n’est pas facile vu l’absence d’une tradition historique dans ce domaine, mais il le fait. Toute l’Asie centrale est une région qui va prendre à juste titre de plus en plus de place sur la scène internationale, et le Kazakhstan, avec l’Ouzbékistan, en sont les phares de proue. Nous faisons bien d’appuyer ces pays. A titre personnel, je me suis inscrit pour faire des études en “Central Asian Studies” et je prends des leçons privées de Qazaq. Pour l’heure je débute tout juste mais je compte bien progresser, même si mes 67 ans ne me permettent pas d’avoir la vivacité d’esprit d’une personne de 40 ans plus jeune 😉 Cette région du monde m’a toujours fasciné tant au plan historique, géopolitique qu’à celui de la culture. Aujourd’hui le Kazakhstan fait vocalement parler de lui à travers la voix sublime de Dimash Qudaibergen, mais le pays a tant à nous offrir dans tous les domaines que nous aurions vraiment intérêt à développer les relations dans tous les secteurs. De même avec les autres nations d’Asie centrale. Qu’il ne soit pas dit que seul M. Erdoğan, au nom d’une nostalgie impériale et d’une envie de pouvoir, soit seul à vraiment s’y intéresser, avec MM. les présidents russe et chinois. L’Europe, et la Suisse en particulier, a de bonnes cartes à y jouer.
Bonjour Claude, je vous remercie de votre commentaire. Avez-vous suivi les derniers événements au Kazakhstan? Situation hélas tragique. Peu de réactions européennes, car ce pays est vital pour l’économie européenne ou helvétique.