Comment arrêter ce qui ne peut l’être ?

 

Commençons par la citation d’un commentaire sur mon blog précédent :

« Moi, je soutiens les guerres. Nous sommes trop nombreux, surtout dans les pays qui ne connaissent pas le planning familial. Si pas de préservatifs, les guerres sont une bénédiction. J’aimerais bien une guerre conventionnelle entre le Pakistan et l’Inde, l’Arabie Saoudite et l’Iran, etc. Moins d’humains, la Terre ira mieux. »

Chacun qualifiera cette déclaration comme il la ressent. Elle fut publiée seulement pour donner une mesure des messages, qui circulent sur les réseaux sociaux, l’espace du non politiquement correct, où la population s’exprime telle qu’elle est. Cette réaction dévoile une tendance à se satisfaire d’une guerre ukrainienne qui durerait indéfiniment, qui fournirait du travail à l’industrie d’armement, qui affaiblirait la Russie, qui souderait et étendrait l’OTAN, mais qui ne règlerait aucun problème démographique. Celui-ci ne sert que de prétexte.

D’autres esprits souhaitent arrêter cette guerre le plus vite possible par une négociation. Mais laquelle ? Entre quelles parties ? Pour quel compromis ? Deux objectifs extrêmes dominent.

Dans la version Zelenski, la plus édifiante, la Russie devrait abandonner tous les territoires conquis, voire ceux enlevés à l’Ukraine dès 2014, la Crimée et le Donbass. Elle aurait aussi à réparer les dommages causés aux constructions et aux personnes. C’est la version Versailles façon 1919 de la capitulation allemande. Ou Postdam 1945 avec la condamnation à mort des dirigeants. Si Poutine était acculé à cette solution par suite de la défaite de son armée mal équipée et non motivée, s’il perdait la face à ce point, résisterait-il à l’envoi d’une bombe nucléaire tactique sur le sol ukrainien ?

Dans la version Poutine, la plus nationaliste, l’Ukraine devrait accepter l’amputation d’une large partie de son territoire pour la seule raison que la population parle russe, son désarmement, son abandon des adhésions à l’UE et à l’OTAN. Pour être totalement dénazifiée son gouvernement élu devrait remplacé par un gouvernement nommé par Moscou. Une telle victoire de Poutine l’encouragerait à récidiver une autre agression destinée à accroître son territoire et son ego. On recommencerait le scénario de Munich en 1938. En abandonnant les Sudètes à Hitler, France et Angleterre n’ont pas évité la guerre, ils l’ont lancée.

Ces deux objectifs sont à ce point opposés que l’on ne voit pas comment ils pourraient se rapprocher. Un arrêt de la guerre par négociation parait improbable. Or, sa poursuite promet l’extension du chaos, ne serait-ce que par l’apparition de famines dans les pays les plus pauvres avec leurs conséquences en matière d’instabilité politique. Le 24 février, Poutine a jeté une pierre dans une mare dont les ondes se répandent de plus en plus loin.

En Occident les esprits adhèrent à toutes les versions intermédiaires entre les deux objectifs. Mais en Afrique, les peuples sont scandalisés par le simple fait de la guerre, sans prendre position pour l’un ou l’autre. L’Europe a tout ce qui leur manque, l’alimentation, la médecine, la formation et elle s’engage dans une guerre dont on ne parvient pas à comprendre la nécessité. Il y a tant à faire pour résoudre les inégalités entre nations, pour gérer la transition climatique, pour prévenir les épidémies. Au lieu de se consacrer à ces tâches urgentes, deux nations européennes se livrent à un combat destructeur, gaspilleur, insensé. Ce n’est pas cela qui va aider l’Afrique à se développer.

Revenons à la citation d’un commentaire en tête de ce texte. Les guerres ne peuvent être considérées comme des moyens de contenir la démographie. Elles scandalisent de plus en plus l’opinion publique. On a bien dépassé la vision d’Ancien Régime où des régiments de mercenaires commandés par des aristocrates se livraient à une activité hautement appréciée des cours, laissant quelques milliers de morts sur les champs de batailles : participer à un conflit était une source de gloire pour le roi. Depuis les guerres napoléoniennes et les deux guerres mondiales, les guerres sont devenues des massacres de masse où les morts sont surtout des civils et se comptent par dizaine de millions. Les soldats sont des conscrits mobilisés. Ils sont éduqués dans des pays civilisés, mis en garde contre toute forme de violence, mais revêtus instantanément d’un uniforme, ils deviennent contraints de tuer d’autres recrues qui ne leur ont rien fait mais qui disposent fâcheusement d’un autre passeport. L’interdit absolu devient une obligation dictatoriale.

Pendant des siècles le lien entre religion et pouvoir fut tel qu’il a fallu que d’estimables théologiens comme Augustin d’Hippone et Thomas d’Aquin se contorsionnent pour arranger une théologie de la guerre juste. Alors que les dix commandements fixent l’interdiction absolue de tuer un autre homme (« Tu ne tueras point » est sans exception), la “guerre juste” fut un concept fabriqué par l’Eglise catholique pour alléguer une guerre dans laquelle il ne serait pas immoral de prendre les armes.

C’est le passé. Dans son encyclique Fratelli Tutti  publiée le 4 octobre 2020, le pape François écrit :« Nous ne pouvons donc plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront probablement toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue. Face à cette réalité, il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible « guerre juste ». Jamais plus la guerre »

Poutine a violé la règle fondamentale de la civilisation européenne qui ne veut plus de guerre du tout, par suite en particulier de celle de 1939-1945. Dans l’espace de l’UE, elle apparait maintenant comme une guerre civile où l’Europe défit elle-même la domination qu’elle exerçait sur le monde, pour la brader à deux puissances étrangères, qui s’engagèrent aussitôt dans une guerre froide. La guerre d’Ukraine est non seulement une catastrophe humaine et économique, elle est d’abord un viol collectif de la conscience européenne. Elle apparait maintenant comme insoluble dans la diplomatie. La seule personne qui puisse l’arrêter s’appelle Poutine et il ne le veut pas.

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

86 réponses à “Comment arrêter ce qui ne peut l’être ?

  1. “Poutine a violé la règle fondamentale de la civilisation européenne qui ne veut plus de guerre du tout,”

    sauf en Serbie
    sauf au Kosovo
    sauf en Afghanistan
    sauf en Irak
    sauf en Syrie
    sauf au Mali

    … sauf partout où le Conseil d’insécurité de l’ONU nous enverra guerroyer, avec la participation de la Suisse dès la semaine prochaine. Sauf sursaut de raison.

    La place de la Suisse n’est pas dans l’enceinte qui déclare les guerres acceptables ! La Suisse doit rester neutre

    1. Le Conseil de Sécurité n’a pas pour but de déclarer les guerres acceptables mais de les prévenir et de les condamner.

      1. Ah ah ah… on dirait du Poutine, qui parle d’opérations spéciales pour prévenir le nazisme au lieu de guerre. L’art. 42 n’utilise pas votre oephemisme…

        Art. 42
        Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l’art. 41 seraient inadé­quates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales. Cette action peut com­prendre des démonstrations, des mesures de blocus et d’autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de Membres des Nations Unies.

        https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/2003/160/fr#art_42

        1. Ceci ne signifie pas que la Suisse soit obligée d’y prendre part ni qu’il s’agisse de faire la guerre mais de rézablir la paix.

          1. Note à Poutine.

            Lorsque vous envahirez la Moldavie. Ne dites pas opération spéciale, mais opération humanitaire en vue d’y rétablir la paix. Les bombes seront remplacés par des fleurs, et les civils danseront au coin du feu plutôt que périr sous les bombardements…

            “Ceci ne signifie pas que la Suisse soit obligée d’y prendre part ni qu’il s’agisse de faire la guerre mais de rétablir la paix.”

            M. Neirynck… Ben voyons.

    2. La Suisse ne peut réellement être et rester neutre que si ce statut est universellement reconnu par les autres nations, comme cela a été initialement le cas en 1815. Ou sinon ledit statut n’a aucune valeur et portée pratique. Dans le drame de la guerre en Ukraine, la Suisse a déjà réussi à se faire pointer du doigt par les deux parties: La Russie l’a mise sur la liste des “pays hostiles” parce qu’elle participe, mème si c’est un peu à reculons, aux sanctions prises contre elle par les Occidentaux, et les Etats-Unis l’ont menacée parce qu’à leurs yeux elle ne met justement pas assez de zèle à appliquer les sanctions en question! Le temps où il était possible de ménager la chèvre et le choux est passé; aujourd’hui il faut choisir clairement son camp. Et de toute façon, peut-on moralement rester neutre devant l’injustice et les violations flagrantes du droit international? Ne serait-ce pas être pleutre plutôt que neutre dans ce cas? Pendant la Seconde guerre mondiale par exemple, était-il moralement possible de rester “neutre” devant les crimes nazis?

      1. Rester neutre, c’est montrer aux autres que la guerre ne mène à rien à long terme.
        Donc oui, cela sert de rester neutre et d’y être attachés.
        Peu importe ce que les autres en pensent, un jour cela leur fera réfléchir.
        Enfin, les crimes des belligérants sont les crimes des belligérants et de ceux qui leurs fournissent des armes.
        Et quand une guerre finit par lasser les belligérants, il iront chercher un pays neutre pour signer des accords de paix.
        Et ce qui est sûr, c’est que s’il y avait plus de pays neutres, il y aurait moins de guerres entre les Etats.

        1. Pouvez-vous préciser concrètement ce que devrait faire la Suisse pour “rester neutre” dans le conflit actuel? Ne pas applique les sanctions est permettre à la Russie d’utiliser notre pays pour les contourner, donc c’est de fait soutenir l’agression de Poutine et sera vu ainsi par les “Occidentaux”. Appliquer, même a minima, les sanctions et c’est alors la Russie qui considère la Suisse comme “hostile”. Comme je l’ai écrit plus haut, il n’est plus possible de ménager la chèvre et le choux dans les circonstances présentes. Et je ne parle même pas des considérations morales, que j’ai aussi évoquées.

          1. Rester neutre ne signifie pas ne pas appliquer de sanctions.
            Ne pas livrer d’armes ou composants aux belligérants, c’est déjà des sanctions.
            Ainsi, couper certains circuits financiers qui financent la guerre, c’est aussi possible.
            Mais cela doit rester cohérent avec la neutralité et donc aussi viser à ne pas financer la guerre de l’autre côté.
            C’est tout.
            Nos sanctions ne seront pas forcément les mêmes que celles des pays de l’OTAN, qui sont très engagées dans le conflit.
            Et cet engagement de l’OTAN envers l’Ukraine, je ne crois pas qu’il limitera la guerre. Au contraire. Cela prolonge la guerre. Car dès que l’Ukraine faiblit, on lui propose un armement supplémentaire, qui fera encore des morts.
            A la fin, il faudra bien s’assoir à la table de négociation. C’est inévitable.

      2. Faux. Pour être neutre, il faut être indépendant et avoir une armée forte. C’est tout. Ainsi on est respecté et quand il y a un conflit, on dit : nous ne sommes pas partie à ce conflit. Nous ne nous laisserons pas entrainer dans ce conflit par l’un des belligérants. Nous ne prendrons pas de sanctions. Nous defendrons notre territoire.

          1. Oui, évidemment. Contre la Russie, qui est actuellement de nouveau une menace militaire.

            Je ne pense pas que Poutine ait l’intention de pousser une aventure militaire au dela des frontièrs de l’Ukraine. Mais Poutine est un modéré. S’il était démis de ses fonctions, ou s’il mourait, il serait probablement remplacé par un beaucoup plus dur que lui. Et on ne peut pas exclure que les durs russes décident que pour briser une fois pour toutes l’encerclement de l’OTAN il faut mobiliser l’armée entière et occuper toute l’Europe occidentale jusqu’à Brest (en France, pas Brest-Litovsk). Actuellement les armées de l’OTAN ne sont pas en mesure de résister à une offensive russe de grande ampleur. Ils n’ont même plus d’armememnt ni de munition, puisqu’ils ont dégarni tous leurs stocks pour aider l’Ukraine. En plus, la Russie a la suprématie nucléaire avec ses missile hypersoniques. Par conséquent aucune dissuasion nucléaire ne peut stopper l’armée russe conventionnelle. Le nucléaire ne dissuade que le nucléaire.

            Donc, du point de vue suisse, si nous voulons être prêts nous devons rapidement monter en puissance en ayant à nouveau une armée d’environ 500’000 hommes, ou au moins 400’000, améliorer notre armememnt et faire un gros efrfort pour être à nouveau crédibles comme nous l’étions avant le Concept Armée 21.

            Et nous devons redevenir neutres. Ainsi l’intégrité de notre territoire sera respectée dans la guerre qui vient.

            Si nous restons dans l’OTAN comme nous le sommes actuellement, sans le dire, la Russie n’a aucune raison de respecter notre intégrité territoriale. Pour elle, nous faisons partie de l’ennemi.

            Malheureusement, depuis que nous ne sommes plus neutres, nous risquons d’être entraînés dans la guerre et nos soldats devront mourir dans des combats loin de nos frontières.

            Nous devons revenir à la neutralité permanente et armée, pour défendre NOTRE territoire et cesser d’être une troupe supplétive de l’OTAN.

          2. Parce que Poutine respecterait notre neutralité? N’est-ce pas naïf de la croire? Quelle certitude?

          3. @ Helvetius
            Jamais la Russie n’aura plus les moyens d’envahir l’Europe. Jamais.
            Et si le Kremlin tentait d’attaquer les pays de l’OTAN, ce serait la guerre nucléaire et la destruction mutuelle.
            Donc non. Selon moi, au mieux, la Russie pourrait récupérer Odessa. Or même cela me semble actuellement hors de sa portée, car il faudrait bcp de soldats supplémentaires pour allers plus loin que le Donbass.
            On voit que la stratégie russe est devenue très prudente à présent – pour éviter les pertes de soldats. D’ailleurs, la Russie a supprimé la limite d’âge supérieure pour servir comme contractuel. Signe que les jeunes russes ne se ruent pas dans les bataillons de volontaires!
            Bientôt, ni la Russie, ni l’Ukraine n’auront assez de soldats. C’est cela la réalité du terrain.
            Il faudra forcément négocier un cessez-le-feu, avec des lignes figées.
            Et ce sera très pénible – et pour l’orgueil russe, et pour l’orgueil ukrainien.
            L’Ukraine restera amputée d’une partie de ses territoires – faute d’avoir appliqué les accords de Minsk II en cherchant à grignoter je ne sais quoi, et la Russie restera complètement fragilisée par son aventure d’un autre temps pour se venger de la volonté européenne de Kiev.
            C’est vraiment absurde si on y réfléchit. Et c’est là que la politique de soft power zizanien de l’OTAN explique en partie le déroulement des événements.

          4. La neutralité n’est jamais respectée que si on a une défense nationale crédible.

            C’est la notion du prix à payer. Si le prix à payer est trop élevé: par exemple si pour traverser la Suisse il faut engager 25 divisions et des moyens énormes, alors l’envahisseur ne passera pas par la Suisse.

            On a beaucoup critiqué la politique suisse de la 2ème guerre mondiale. En fait on devrait avoir le courage de reconnaître que c’était un chef d’oeuvre d’habileté. D’un côté on avait une défense nationale réelle, insuffisante mais réelle. En 40, on a eu de la chance que les Allemands soient passés par la Belgique. C’est vrai. Mais ensuite avec le réduit national, on était capable de bloquer les axes. Hitler aurait eu besoin de 20 divisions pour traverser la Suisse. C’était un prix trop cher à payer en 1942, 43. Il avait besoin de ces 20 divisions, justement en Ukraine. Donc, même si par moments ça le démangeait, il ne pouvait pas attaquer la Suisse.

            En même temps, c’est vrai aussi, et c’est ce qui a été très critiqué, que la Suisse était utile pour le clearing de l’or etc. On a eu tort de critiquer ça. C’était la condition de la survie. Hitler avait une pesée d’intérêt à faire entre l’avantage d’avoir une économie suisse qui travaillait pour le Reich (mais dans une Suisse occupée les Allemands auraient aussi pu employer les usines, comme ils ont fait en France et en Belgique) une place financière utile, et de l’autre côté la tentation d’envahir le pays mais le prix était trop élevé. S’il n’y avait eu que les avantages économiques, cela ne suffisait pas pour protéger le pays, sans le coût à payer d’une défense crédible dans les forteresses du réduit.

            Aujourd’hui on a tout faux: d’une part on a pris des sanctions bancaires contre la Russie, donc forcément on se les est mis à dos pour cette raison. Il n’auront aucune rason d’épargner la Suisse pour ses avantages financiers. Au contraire ils auront envie de se venger, à mon avis. Et en plus on n’a même plus d’armée, digne de ce nom, et on est considérés comme de facto dans l’OTAN. Donc plus rien ne nous protège.

            On a été mis sur la liste des pays hostiles à la Russie parce qu’on n’est plus neutres, et en plus, si elle veut attaquer la Suisse, on ne pourra pas se défendre, puisqu’on n’a plus d’armée.

            Le général Guisan et Pilet-Golaz doivent se retourner dans leurs tombes.

            Il faut changer ça.

          5. @Helveticus

            “…pour briser une fois pour toutes l’encerclement de l’OTAN il faut mobiliser l’armée entière et occuper toute l’Europe occidentale jusqu’à Brest (en France, pas Brest-Litovsk).”

            Mince alors. Va falloir apprendre le russe, instauré comme 5e langue nationale, apprendre aussi à danser le kazatchok et à boire comme un cosaque pour faire bonne figure face aux tontons macoutes d’oncle Vladimir Vladimirovitch…

            Et pourquoi pas l’inverse? Apprendre le russe oui, non par obligation mais comme un vaccin anti-illettrisme gratuit et sans effets secondaires ni risques à long terme autres que ceux de se voir envoyés comme comme conseillers techniques bénévoles à la cour du tsar Vladimir Vladimirovitch, comme autrefois le genevois François Le Fort, fils de marchand calviniste peu attiré par les affaires de papa, qui a donné à Pierre le Grand l’idée de bâtir Saint-Pétersbourg sur le golfe de Finlande, face à l’Occident, et en faire la capitale de son empire.

            L’auriez-vous oublié cet aventurier et mercenaire sans le sou venu solliciter de l’embauche dans ses armées? Lui qui n’a jamais navigué ailleurs qu’en godillant dans la rade de Genève, cette Saint-Pétersbourg miniature avec ses quais, son fleuve et ses façades, Pierre le Grand l’a promu amiral, vice-roi de Novgorod, alors qu’il parlait à peine le russe, et lui a offert des funérailles dignes d’un monarque.

            Les vignerons du Pays de Vaud l’ont suivi pour développer les régions vinicoles du sud, dans le Caucase. A la suite de l’architecte tessinois Trezzini qui en a dessiné les plans, une cohorte d’artistes, d’artisans, de menuisiers et de charpentiers suisses n’ont-ils pas bâti la ville de Pierre?

            Puis les joailliers et les orfèvres, d’autres vignerons de l’un des plus petits pays du monde, un pays lilliputien d’Europe centrale dont Joseph Conrad disait qu’il tiendrait dans la paume d’une main, a permis à Pierre de concrétiser son rêve et aura fait la conquête pacifique du plus vaste empire du monde…

            Son héritière Catherine la Grande, une toute grande nana, n’a-t-elle pas poursuivi son oeuvre en faisant venir écrivains, savants, dont le mathématicien bâlois Bernouilli, militaires, commerçants et pédagogues suisses à sa cour?

            Au fond, la Russie est-elle autre chose qu’un autre Canton suisse dont la vraie capitale est Berne, comme ses ours d’origine moscovite le prouvent et comme la première de ses institutions nationales, le bistrot – mot russe qui veut dire “vite” – rappelle que c’est encore dans le culte de la Dive Bouteille que les sublimes hypostases se rencontrent le mieux?

          6. @HYPER ZONIK

            Je serais tout à fait d’accord pour une invasion de la Russie à la manière de François Lefort, comme vous le suggérez.

            Il y a eu beaucoup de Suisses qui ont fait des choses très bien en Russie. L’un d’eux était Pictet de Rochemeont qui élevait des mérinos en Crimée. Comme vous dites, il y a eu aussi des vignerons vaudois. Il y a eu de tout, y compris dans ma famille.

            Le malheur c’est qu’aujourd’hui il y a des fous furieux qui veulent la guerre contre la Russie et ça, c’est un “vaste programme” parce que la Russie s’est préparée. Elle peut mobiliser un million d’hommes demain matin si elle veut. Et elle a la capacité d’occuper l’Europe occidentale. Ca paraît incroyable, mais réfléchissez.

            Zelensky a été mis au pouvoir avec un marché en main: pour entrer dans l’UE il devait provoquer une guerre contre la Russie, et on lui a fait croire qu’il pourrait la gagner. En fait, le but était probablement de faire tomber la Russie dans un piège, un nouveau Vietnam, pour l’épuiser.

            Le problème c’est que la Russie va gagner cette guerre. De toute façon les territoires appelés Nova Russia seront occupés et resteront russes. Pour le reste, cela pourra rester un no man’s land, avec de la guérilla. Ca sera une misère pour les populations de ces régions. Mais c’est gérable pour la Russie. Après la victoire de 1945, il y a eu plusieurs années de guerre civile avec des partisans aticommunistes à l’ouest de l’Ukraine. L’UIkraine c’est plat, il n’y a pas d’endroit ou se cacher. Les Russes ont fini par venir à bout de cette guérilla.

            Je ne pense pas que Poutine ait l’intention de tenter des aventures au dela des frontières ukrainiennes. Mais s’il est poussé vers la sortie, il peut être remplacé par des durs militaristes, qui joueront le tout pour le tout, avec le risque de perdre à la fin mais en attendant il y aura du dégât.

            Il faut se rappeler le mot de Napoléon: “On ne juge pas une puissance à ses intentions, mais à ses capacités”. On sous estime beaucoup trop les capacités russes. Les Américains poussent leurs vassaux de l’OTAN à la guerre, où ils serviront de chair à canon pour l’oncle Sam.

          7. @SAMY

            Pas bête votre analyse.

            Je pense que c’est ça qui se passera: partage de l’Ukraine en deux morceaux. Mais la Russie ne permettra pas que la partie ouest puisse être militarisée.

        1. “Nous défendrons notre territoire”, quand on voit ici-même ceux qui “enjoignent” à l’Ukraine de baisser les armes parce qu’il est inutile de se battre contre une armée selon eux plus forte que la leur, on se dit que Poutine n’a pas choisi le bon pays, c’est la Suisse qu’il aurait dû attaquer, cela lui aurait coûter moins cher en hommes et matériel!
          Cela dit, et plus sérieusement, la neutralité ne se décrète pas unilatéralement; il suffit qu’une des partie prenante dans un conflit ne la reconnaisse pas pour qu’elle soit de fait caduque (et je doute fort que Poutine reconnaisse la neutralité de la Suisse, qui pour lui fait pleinement partie des “Occidentaux” qu’il méprise). De même, ne rien faire ne veut pas dire ne privilégier personne. Dans le cas des sanctions, ne pas les appliquer est permettre à Poutine d’utiliser notre pays pour les contourner, et alors ce sont les “Occidentaux” qui nous considèrent comme prenant le parti de la Russie. Et je répète qu’il y a aussi (et, peut-être même, surtout) des considérations morales qui interviennent. Pour ne pas prendre la situation actuelle, pouvait-on moralement rester neutre face à l’Allemagne nazie et ses crimes abominables durant la Seconde guerre mondiale? A trop vouloir ne fâcher personne, on finit par être pleutre plus que neutre.

          1. Pour le moment, le pleutre, c’est celui qui dit aux autres de se battre courageusement et qui reste dans son fauteuil, sans se salir les mains. Montrez l’exemple, svp, et alors vous pourrez discourir sur le courage.
            Sinon, soutenir l’Ukraine et vouloir son développement, ce n’est pas forcément lui conseiller de se battre à mort avec le pays voisin, spécialisé dans la guerre.

          2. Comment voulez-vous refuser de céder une partie du territoire national, si vous ne pouvez pas le défendre?

  2. Le cynisme des personnes qui appellent à la dépopulation est effrayant.
    Pourquoi ne commencent-ils pas par eux-mêmes, si vraiment ils pensent qu’il y a trop d’humains sur la terre?
    Non – le fond de leur pensée, c’est qu’il y a trop de pauvres, trop d’Africains, trops de musulmans, trop d’illettrés, trop de petites gens, trop d’autres, trop de chômeurs, trop de touristes, trop de personnes âgées, etc. Et la liste est longue.
    C’est une pensée qui est liée à l’idée qu’ils feraient partie de l’élite de la pensée contemporaines et qu’ils comprennent mieux que les autres ce qui est bon pour la terre.

    La guerre s’arrêtera – mais après combien de vies gâchées?
    La question fondamentale en ce qui nous concerne est: arrêtrons-nous les causes de la guerre – qui sont géopolitiques?
    De ce point de vue, il est possible d’influencer Poutine et Zelensky.
    La première chose à faire est d’arrêter de justifier la guerre, en démontant la propagande des deux camps.
    Mais peut-être que la guerre arrange beaucoup de politiciens actuels, aussi en Occident?
    Maintenant, que les prix montent, c’est la faute de la Russie, non? S’il n’y a plus de pétrole, c’est la faute de la Russie, non? Si la reprise n’est pas bonne, idem. Si les gens meurent en Afrique, c’est la faute le Russie, non?
    Or l’inflation avait commencé bien avant la guerre. Le pic pétrolien a eu lieu en 2019-2020. Et les causes de la famine en Afrique de l’Est sont multiples.
    Qui s’en émeut?
    Personne, c’est la faute de la Russie, non?
    En Russie, la propagande dit que c’est la faute de l’Occident. Tout est la faute de l’Occident.
    La Russie est coupable de la guerre en Ukraine, mais elle n’est pas seule dans cette tragédie et cette guerre arrange bien certains cerveaux atteint de misanthropie.

    1. « Le fond de leur pensée, c’est qu’il y a trop de pauvres, trop d’Africains, trop de musulmans, trop d’illettrés, trop de petites gens, trop d’autres, trop de chômeurs, trop de touristes, trop de personnes âgées, etc. Et la liste est longue »

      Comme vous avez raison et comme il est parfois difficile, en ce qui me concerne, de lutter contre une misanthropie qui ne demande qu’à se réveiller.

      Je ne sais plus qui a dit que le cynisme c’est le cancer de l’intelligence.
      De ce point de vue-là, je dois admettre que notre époque détestable à tous égards est hautement cancérigène.

    1. Il est évident que cette guerre sert les intérêts pétroliers de divers acteurs, mais cette évidence n’explique pas pour quoi il est impossible de l’arrêter.

      1. je suis d’accord, je sais que cet article est un peu hors sujet par rapport au thème abordé ici mais c’est parce que votre avis m’intéresse que je vous en propose la lecture.

      2. Vu dans le suivi en direct du Temps: “Joe Biden a déclaré, toujours ce lundi, exclure de livrer à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes à longue portée qui pourraient atteindre la Russie, malgré les demandes répétées de Kiev pour obtenir de telles armes. ”
        Et cela me fait penser: voilà une autre sortie de la guerre possible… Si les américains se retirent du conflit, les ukrainiens vont devoir revoir leur exigences à la baisse afin de trouver un accord puisque ce sont bien les armes occidentales qui permettent à l’Ukraine de tenir tête à la Russie (et avec ce supplément mon article n’est finalement plus hors-sujet…)

          1. Oh que non, pour ma part je ne souhaite rien.
            Malheureusement on ne m’a pas demandé mon avis avant de commencer cette guerre, je doute donc qu’on me le demande pour y mettre un terme.

            Toutefois j’aime essayer de comprendre les enjeux géopolitiques et ces derniers, une fois ajustés pour les différents biais, permettent généralement de trouver les solutions aux questions que nous pourrions nous poser.

            D’une manière générale, je trouve que le meilleur prisme de lecture reste celui du Général de Gaulle : “Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts” et il s’agit donc de comprendre les intérêts véritables des différents acteurs car le “camp du bien” n’existe pas (le “camp du mal” peut, lui, être multiple en revanche…)
            Mais, une fois dit cela, nous ne sommes pas beaucoup plus avancé…

            Je suis personnellement convaincu depuis le premier jour que la crise ukrainienne est avant tout une crise énergétique et c’est sur cet aspect que je trouvais l’article intéressant car amène la possibilité d’une responsabilité qui apparait au regard des bénéficiaires de cette guerre sans pour autant présenter d’arguments de fond sur la manière dont la responsabilité aurait pu se manifester.
            S’agit-il ici de surfer sur une vague inattendue ou y a-t-il responsabilitié du déclanchement de la vague?
            Si nous acceptons ce postulat (ce n’est pas mon cas, du moins pas encore) comment pourrions nous analyser la situation de ces 18 derniers mois et de quelle manière cela pourrait-il nous aider à comprendre la future sortie de crise?

            C’est via ce prisme de lecture que votre avis m’intéresse car je trouve votre analyse généralement pertinente. Je comprends toutefois que ces questions basées sur des postulats à charge soient difficilement discutable sur un forum public car tous ne comprennent pas nécessairement l’aspect hypothétique d’une telle position.
            Cordialement.

          2. Cette question devrait être mise en regard d’une autre, qui est impossible à évacuer de la réflexion: souhaite-t-on que la guerre se prolonge indéfiniment, saignant à blanc la jeunesse ukrainienne absolument en vain, puisque l’on sait que militairement cette guerre ne peut en aucun cas être gagnée par l’Ukraine ?

            A partir d’un certain point, prolonger le combat en pure perte devient criminel.

            Oui, Zelensky ne peut se soustraire à la responsabilité de considérer sérieusement l’option de la capitulation, puisqu’il n’a aucune chance de victoire. La capitulation est une chose horrible à admettre. Mais la nécessité peut l’imposer.

            Si l’occident était prêt à une négotiation sur la base de la Realpolitik, le conflit pourrait s’arrêter moyennant des cessions de territoires. Jamais la Russie ne quittera ces territoires du Donbass, car ce sont les populations locales qui la supplieront de rester tant elles redoutent les représailles sanglantes des nationalistes extrêmes ukrainiens. La restitution de la Crimée et du Donbass est donc totalement en dehors du champ du possible.

            On ne peut pas être optimiste sur les chances d’une issue diplomatique puisque celle-ci représenterait une perte de prestige dramatique pour l’OTAN et les USA, qui seraient de fait clairement les VAINCUS. Par conséquent, dans le monde entier, y compris à Taïwan, chacun saurait que l’alliance américaine ne protège pas et ne sert à rien. Pour ne pas affronter cette perte de prestige on peut être sûr qu’Oncle Sam continuera à sacrifier en vain la jeunesse ukrainienne en fournissant des armes, ce qui en plus est bon pour son complexe militaro industriel.

            Les réalistes comme Kissinger demandent déjà des négotiations de paix, en principe avec retour au status quo ante, mais en pratique il sait qu’il faudra des cessions de territoires, sinon la paix est une vue de l’esprit.

            C’est pourquoi je pense que dans quelques semaines l’armée du Donbass capitulera. La Russie pourrait envisager une négotiation de paix à ce moment là, avec comme objectif la reconnaissance internationale de l’indépendance des républiques du Donbass et de l’annexion de l’Ukraine. Mais comme l’occident refusera cette négotiation, la Russie n’aura d’autre choix que de pousser son avantage, prendre Odessa, Kharkov, Kiev, en faire sa jonction avec la Transnistrie, et peut-être même prendre un gage en occupant la Moldavie, qui pourra servir un jour de monnaie d’échange.

            On ne voit pas comment l’occident pourrait empêcher tout ça, puisqu’il est tenu par la dissuasion nucléaire russe. Après cela, l’état ukrainien aura cessé d’exister. En droit des gens ça s’appelle ‘debellatio’. Les créanciers de l’Ukraine auront tout perdu puisque leur débiteur n’existera plus.

            Restera à savoir ce qui adviendra de la Galicie et de la Volhynie, à l’ouest, contrées dans lesquelles les milices nationalistes extrêmes ont leurs bases. Peut-être qu’un état fasciste sera proclamé là bas par ces milices fanatiques. Peut-être que la Russie laissera faire, puisque ces régions ne l’intéressent pas. Peut-être que la Pologne tentera d’occuper ces régions,qui autrefois ont été par périodes sous sa souveraineté. Mais les Ukrainiens de l’ouest détestent les Polonais encore plus que les Russes. Peut-être que la Russie fera cadeau à la Hongrie de la Ruthénie subcarpathique, tout à l’ouest, dont la population est hongrosie. La Hongrie acceptera le cadeau.

            A mon avis, on se dirige vers un scénario de ce genre, à moins que les Américains se montrent rationnels, ce qui est improbable, et acceptent de se mettre à table pour des cessions de territoires et un nouveau Yalta.

            Tout cela aurait pu être évité si on n’avait pas voulu encercler la Russie et si on avait répondu de manière constructives aux demandes russes instantes depuis 20 ans, de négocier des garanties de sécurité. Dommage.

          3. Pardon je dois corriger une coquille.

            Des négotiations de paix et la Russie à mon avis les accepterait si elles portaient sur la reconnaissance internationale de l’indépendance du Donbass et de l’annexion de la Crimée, pas de l’Ukraine.

            Mais si aucune cession de territoires n’est acceptée par la “communauté internationale”, c’est possible quand-même qu’à la fin la Russie soit obligée d’occuper, puis annexer l’Ukraine en entier.

        1. Il vaut mieux aider les Ukrainiens à stopper maintenant l’expansionnisme de Poutine sur le Dniepr (en leur en étant reconnaissant), que d’avoir à le faire plus tard nous-mêmes sur le Rhin!

          1. Vous voulez monter cette intervention militaire sur le Dniepr avec quelles troupes?

          2. @Realpolitik: Les Ukrainiens ont montré qu’à condition de disposer de l’armement nécessaire ils sont pleinement capables de (et motiver à) bloquer l’avance russe. Tous les experts militaires sont d’accord pour dire que Poutine n’a tout simplement pas les capacités en hommes et matériels pour occuper durablement toute l’Ukraine. Il peut certes obtenir des succès locaux en concentrant les forces dont il dispose, comme actuellement dans le Donbass, mais il doit pour cela dégarnir d’autres fronts (celui de Kiev par exemple). Pour aller plus loin, il lui faudrait déclarer l’état de guerre et la mobilisation générale en Russie, mais il ne veut (peut?) pas le faire visiblement.

          3. @ceilteach

            Vous vous présentez en grand expert militaire. Vous avez fréquenté les cours de quelle école de guerre ? En quelle année ?

            Je vous rappelle juste une phrase de Napoléon. “Un adversaire ne doit pas être jugé sur ses intentions mais sur ses capacités”. C’est vrai qu’avec le petit corps expéditionnaire de 150’000 hommes qu’elle a envoyé en Ukraine, la Russie est en train d’écraser lentement mais surement l’armée ukrainienne supérieure en nombre, armée jusqu’aux dents par l’OTAN, entraînée par des instructeurs de l’OTAN et disposant de fortifications béltonnées préparées depuis des années dans le Donbass. Le succès russe dans ces conditions est un exploit extraordinaire dont on parlera dans les écoles de guerre pendant des siècles.

            Vous voulez arrêter les Russes sur le Dniepr, monsieur le grand stratège? Pour faire ça, vous devez envoyer dans les trois jours au minimum 100’000 hommes en Ukraine. Aucun pays de l’OTAN n’est capable de cette projection de forces. Aucun. D’ailleurs ce serait une entrée de guerre et donc cela déclencherait l’escalade vers la 3ème guerre mondiale. Personne n’en veut.

            Dans quelques jours l’armée ukrainienne ou plutôt le peu qu’il en reste (entièrement concentrée et encerclée dans le Donbass comme l’armée de Paulus à Stalingrad) aura soit capitulé et se sera rendue, soit elle sera écrasée et ils seront tous soit morts, soit prisonniers.

            Vous croyez pouvoir empêcher ça en envoyant des armements lourds? Ils sont systématiquement détruits par les Russes avant d’arriver à destination. De toute façon ce sont des armemements qui demandent environ un an d’instruction des personnels avant de pouvoir les servir.

            Est-ce que vous êtes payé par les fabricants d’armes de l’OTAN ou quoi? A part de grossir les profits de ces industriels, il n’y a aucune raison de prolonger le sacrifice d’environ 80’000 jeunes soldats ukrainiens qui n’ont aucune chance d’en ressortir vivants si on continue à tenir des discours ineptes comme le vôtre. En ce moment on condamne ces jeunes gens à une mort inutile et certaine, juste parce qu’on ne veut pas reconnaître que l’OTAN a perdu la guerre

          4. @Realpoliik: Merci de rester courtois, sur un blog destiné au débat d’idées, pas à des attaque personnelles! Le fait de devoir recourir à cette extrémité est une démonstration de la faiblesse de son argumentation.

          5. Mes excuses Ceiteach pour l’allusions discourtoise. Mais je dois vous faire un compliment. Vous êtes très habile. En me faisant ce reproche vous esquivez la question.

            Cela vous permet de ne pas répondre à ceci: comment voulez-vous stopper les Russes sur le Dniepr sans projeter des troupes, au moins 100’000 hommes, sur le territore ukrainien? Vous ne les stopperez jamais en envoyant des armes. Elles sont détruites avant d’être réceptionnées par leurs destinataires, qui d’ailleurs n’ont pas été formés pour s’en servir. Donc le seul bénéficiaire de ces envois d’armes, c’est le marchand de canon, aux frais du contribuables français, américains et autres, parce que l’Ukraine ne payera jamais ces matériels.

            Voulez-vous bien répondre à la vraie question: comment faites-vous pour stopper l’armée russe sur le Dniepr?

  3. Il peut y avoir une guerre juste, mais il n’y a jamais d’armée innocente.
    La Russie s’est embarquée dans une sorte de Vietnam européen, mais elle dispose encore de ressources importantes: cette guerre durera et paradoxalement c’est probablement ce que souhaite les USA, une longue guerre usant la puissance russe et fixant son armée, l’empêchant de ce fait d’entamer d’autres conflits.
    Autre avantage pour l’occident: pouvoir tester de nouvelles armes en conditions réelles de combat.
    Evidemment ces considérations font bon marché des souffrances humaines et de l’incroyable gaspillage de ressources inhérent à tout conflit armé. Quel gâchis !

    1. Ca fait plus de 20 ans que les USA s’occupent prioritairement à contenir la puissance chinoise montante, et qu’ils auraient voulu que l’UE soit assez responsable pour contenir à elle seule la Russie.
      L’UE, avec l’Allemagne en tête, a été tellement pacifiste et conciliant avec Poutine qu’il a pleinement échoué à cette tâche malgré les avertissements des USA.

      Faute d’alliés fiables, les USA n’ont pas vraiment d’autre option que de souhaiter une longue guerre usant la puissance russe. Car ce qu’il ne faut pas oublier, et ça manque cruellement dans votre analyse, c’est que le régime chinois souhaite plus que tout une longue guerre usant la puissance américaine. Malheureusement pour le régime chinois, les USA sont en train de tirer profit de cette guerre voulue par Poutine plutôt que de s’empêtrer dans le conflit.

      1. La Russie espère user l’Ukraine, les USA espèrent user la Russie, et la Chine se tait, attendant son heure.
        Résultat: la guerre fera des milliers de victimes innocentes.

        1. D’accord avec votre constat.
          Malheureusement lorsqu’un régime dictatorial investit démesurément dans l’armement, il lui est impossible de se retenir d’en faire usage un jour.

    2. Assez d’accord avec vous!
      Que de destructions pour que les ambitions géopolitiques des uns et des autres se réalisent.

  4. Bravo monsieur Neirinck pour votre excellent article. Pas très optimiste, mais hélas très réaliste. Je note aussi avec plaisir que l’antiaméricanisme omniprésent dans la majorité des commentaires sur le sujet n’a pas place dans votre exposé.

    1. Si le sujet est la prolongation de la guerre, le fait que les USA ne soient pas inclus dans l’analyse est une erreur. Quand on débloque 40 millards supplémentaires, principalement pour de l’armement, cela joue clairement un rôle dans la prolongation du conflit. Sans l’aide des USA, cette guerre serait déjà terminée pour le malheur du peuple ukrainien peut-être mais terminée tout de même.

      Industrie d’énergies fossiles, industrie de l’armement, Macron ré-élu malgré une cote de popularité dans les chaussettes, la Turquie pays humanitaire plus neutre que la Suisse, BoJo qui s’en sort malgré ses frasques, l’Arabie Saoudite candidate aux prix des droits de l’homme, la guerre bouc émissaire rêvé pour l’inflation générée par le quoi qu’il en coûte des ces 2 dernières années, etc

      La liste est très longue. Cette guerre est malheureusement une aubaine pour beaucoup de puissants qui ont sauté sur l’opportunité vu l’état dans lequel se trouvait l’Occident après de la crise sanitaire.

      Alors oui, la guerre sera très longue pour le plus grand malheur du peuple ukrainien qui a toute ma sympathie.

      Rappelons que l’Ukraine était un des pays les plus pauvres du continent et que seule la Moldavie faisait pire.

      Donc vu les investissements étrangers importants, la “victoire” d’un camps ou de l’autre ne fera que marquer un changement de propriétaire.

      C’est une histoire terriblement triste.

  5. Poutine ne peut plus récidiver avec ses voisins géographiques directs, puisque tous les autres pays limitrophes qui ne sont pas membres de l’Otan ont signé à la hâte avec la GB et les USA des pactes de défenses mutuelles (surtout la Finlande et la Suède), au cas où Erdogan demande une rançon de plusieurs plusieurs milliards pour laisser ces candidats adhérer à l’Otan. J’ouvre les paris; je pense qu’il aura 5 milliards en cash et le feu vert pour plier l’Occident devant les revendications de la Turquie de longues dates !

  6. « Dans la version Poutine, la plus nationaliste, l’Ukraine devrait accepter l’amputation d’une large partie de son territoire pour la seule raison que la population parle russe (…) »
    La seule raison… Vous n’en voyez vraiment pas d’autres plus profondes dans l’histoire de ces deux peuples ? L’opération de guerre décidée par Poutine vous révulse tant que vous désirez fermer les yeux sur l’histoire, et croire que si en Ukraine on n’entendait parler qu’Ukrainien le pays serait en paix. Et le droit d’exister là où on vit depuis des centaines d’années ? L’Europe, l’Ukraine, la Russie défendent leurs valeurs. Nul besoin d’annexer un territoire pour conquérir en douceur une population en annonçant que cela lui sera profitable. Après le divorce d’avec la Russie se profile le mariage avec l’Ukraine, futur jour de fête célébré par le consentement mutuel qui ouvrira la porte à une nouvelle et heureuse vie…

      1. Vous devriez.
        Le chouchou des +65 ans va perdre sa majorité à cause des mensonges de Darmanin. Et après, avec Meloche, vous allez aimer votre second pays.

  7. Monsieur Neirynck,
    Voici un bien long article pour dire quoi ? C’est la faute à Poutine, lui seul peut mettre fin à la guerre. C’est tout ce que vous avez trouvé ? Quand on a rien à dire ne vaut-il pas mieux se taire ?

    1. Ce n’est pas le sujet du blog qui envisage les possibilités d’un arrêt du conflit.

    1. Il est évident que les Russes ont des mobiles. Cela ne justifie ni n’excuse leur agression.

      1. L’agresseur désigné est celui qui s’attaque à la paix, laquelle ? Celle que Zelenski veut restaurer ? La part d’Ukrainiens et russophones qui parvenait à s’entendre jusque-là tient des discours sans utilité, ils ignoraient certainement que la vraie paix ne s’obtient que par la force, ne comprenaient pas que le sacrifice est déjà une victoire en soi, celle des justes qui ne craignent pas le combat : « Plutôt mourir que d’être vaincu » est le noble et généreux message de l’homme au T-Shirt vert épris de liberté.

      2. Le grand frère ne doit pas frapper son cadet, mais si le cadet trahirait, il devrait faire comment le grand frère? Commentaire inspiré par la discussion byzantine autour de l’œuf et de la poule.

      1. Monsieur Salaam,
        Je suppose que votre commentaire s’adresse à moi. Quelle est votre question ? Reuters rapporte que la Russie veut sanctionner Wikipedia qui, selon elle, publie et propage de fausses informations. Etes-vous en mesure de démontrer que ces informations sont vraie parce que duement circonstanciées ? J’aurai grand plaisir à vous lire à moins que, comme M. Neirynck, vous refusiez de répondre.

        1. Monsieur Wohlend,

          Oui, ma question s’adresse à vous. Non, je n’ai aucune raison de ne pas vous répondre et de me priver ainsi du plaisir de vous lire. Ma question concerne en effet l’article de Reuters au sujet des sanctions russes en suspens à l’encontre de Wikipedia. Sauf à les avoir manquées, je n’ai trouvé aucune information, ni dans l’article de Reuters, ni dans d’autres sources, sur les motifs invoqués par la Russie pour accuser Wikipedia de diffuser des fausses informations (“fake news”).

          Et pour répondre à votre seconde question, je n’ai aucun moyen de décider si les informations que publie la première encyclopédie en ligne sont vraies, “parce que dûment circonstanciées”, ou non. En revanche, Wikipedia, dont je suis un contributeur, publie ses sources, et celles-ci sont toutes vérifiables. Ce n’est pas le cas des diffuseurs de “fake news, que l’on sache.

          Ai-je répondu à vos questions?

          Soutenez Wikipedia, pas Poutine!

  8. Merci beaucoup à l’amateur de guerre pour son « poil à gratter ».
    Merci Mr. Neyrinck pour votre brillante analyse.

    Non, tout espoir d’entente et d’accord pacifique n’est pas perdu !

    Chacun doit entretenir des relations de confiance avec sa famille, ses amis et d’autres relations.
    Le dilemme est là; comment maintenir la confiance dans son propre camp et entamer des relations non conflictuelles avec le camp adverse ?

    Comment aller de l’avant sans se trahir ou trahir son camp ? Qu’est qu’une trahison ?

    1 c’est d’abord l’Action de trahir, de tromper, de mentir ou de dissimuler
    2 c’est une infidélité c’est à dire une démission ou une inconstance à des principes.

    1 Entre se tromper, tromper, mentir, dire le faux et falsifier il y a beaucoup de différences. Umberto Éco nous dit qu’il faut considérer un champ encore plus vaste. Il prend l’exemple du Saint Esprit qui procéderait du Père et du Fils.

    Il dit que cela est considéré comme vrai par le pape lequel donc ne mentirait pas quand il dit cela puisque c’est sa croyance mais que c’est considéré comme faux par les patriarches orthodoxes qui accusent au bas mot le pape de se tromper, sinon le schisme d’Orient ne serait pas né !

    A ce stade, vérifier le vrai ou le faux est impossible et pourtant le pape et le patriarche de Moscou sont capables de discuter d’autres champs pour s’entendre sur l’œcuménisme. Umberto Eco lui même parlait plus de spiritualité que de religion.

    Résoudre 1 implique donc ouverture d’esprit, créativité, etc… Ce qui existe dans les deux parties impliquées. Entre parenthèses les patriarches de Kiev et Moscou devraient mieux s’entendre puisqu’ils ont déjà une base similaire.

    2 une infidélité, une inconstance à des principes… Ce sont les principes qu’ils faudrait questionner. Les principes sont souvent des mythes que les hommes créent et qui changent au gré de l’histoire. Les Troyens avaient créés des mythes que les Athéniens ont détruits. L’histoire de l’Europe et du monde est ainsi faite. Inutile de répéter l’histoire récente du XXe siècle.

    Les hommes connaissants et ouverts d’esprit savent qu’il ne vaut pas la peine de créer des mythes et qu’il est très coûteux de les détruire. Le vainqueur est souvent le perdant, au final nous finissons tous de la même manière.

    Nos corps sont condamnés à la naissance, donc chaque homme, du plus humble au plus puissant, doit avoir pour but de vivre longtemps en aimant et en respectant tout les autres sans privilèges de naissances ou autres.

    Ceci n’est pas un droit, mais une obligation morale universelle.

    Pour que Poutine et Zelensky se réconcilient, ils doivent chacun détruire les mythes qu’ils ont eux-même construits en convainquant leur propre entourage !

    S’ils y parviennent, ils seront respectés par tous, puisqu’ils que les ânes qui ne changent pas d’avis. S’ils ne le font pas, ils deviendront Poutinnochio et Zelenskiplin pour toujours dans l’histoire !

  9. Tant que Poutine ne dérogera pas de sa vision d’une “Russie trinitaire” – Russie-Ukraine-Bielorussie – telle qu’il l’a exposée dans son long discours (neuf pages (!) dans la version en ligne disponible en anglais sur le site de l’ambassade de France à Paris) et niera à l’Ukraine le droit d’exister en tant que nation indépendante, tant qu’il attribuera les causes de la crise actuelle à des complots ourdis en Occident*, il y a peu d’espoir de sortir de l’impasse actuelle.

    Selon Wikipedia, ce discours, largement critiqué et mis en question, quand il n’est pas rejeté comme “pure folie” par les historiens, est lecture obligatoire pour les officiers de l’armée russe. Le “Carnegie Endowment for International Peace” a qualifié l’essai de “prédicat historique, politique et sécuritaire pour une invasion de l’Ukraine”.

    Toujours selon Wikipedia, Anders Åslund du “Stockholm Free World Forum” a dit de l’essai qu’il était “à un pas d’une déclaration de guerre”. et l’ancien président Petro Porochenko l’a décrit comme une contrepartie du discours d’Adolf Hitler sur les Sudètes. (Wikipedia, “De l’unité historique des Russes et des Ukrainiens”).

    Le parallèle avec le IIIe Reich n’est pas exagéré. Comme pour l’idéologie nazie, tant que celle, révisionniste et impérialiste, du Kremlin tiendra la nation russe toute entière par la propagande fondée sur cette interprétation biaisée de l’histoire, comment espérer un réel changement?

    Merci pour ce nouveau billet.

    * Peter Dickinson, “Putin’s new Ukraine essay reveals imperial ambitions”, atlanticcouncil.org, 15 juillet 2021.

  10. Entorse à mon annonce de ne plus commenter, l’occasion se présente de saluer – sinon un progrès – du moins une évolution – dans votre position sur le conflit: La guerre est devenue inutile. Il existe en Suisse plusieurs opportunités d’en manifester l’incongruité, par exemple en signant l’initiative populaire fédérale “Stop F-35” qui préconise en point 2 que le budget de l’armée suisse serait adapté en conséquence. Car aucun avion ni dépense surnuméraire ne permettra de venir en aide à qui que ce soit ni ne permettra de réparer un dommage dans quelque guerre que ce soit. Peut-être la Conseillère responsable fait-elle de son mieux et souhaite nous protéger… Mais les milliards en jeu pourraient être mieux affectés. Y compris pour secourir les victimes. En Suisse, on a ce droit inaliénable d’exercer l’antimilitarisme. En somme, une façon de vivre la neutralité.

    1. Le principe de dépenser des milliards dans le renouvellement de notre flotte aérienne a été ACCEPTÉ en votation fédérale. Il est parfaitement anti-démocratique de remettre en cause cette décision populaire. Ce que je considère pouvoir être remis en cause est simplement le CHOIX de l’appareil mais pas le principe de renouvellement.

  11. Trop d’honneurs.

    Après avoir dit que le modeste troll que je suis représentais l’opinion publique, voilà l’un de mes commentaires mis en valeur.

    Je vais devoir me dépasser pour obtenir à nouveau de la lumière!

    Par contre, pour Samy et les autres, vouloir me coller des expressions racistes; faut pas exagérer. Je souhaite la fin du monde, sans aucune discrimination. Juste un paquet de chips pour y assister. Vivement le live action de Mad Max.

  12. Cher M. Neirynck, vous avez tout simplement donné trop d’importance à un commentaire inacceptable. Votre manœuvre est intelligente puisqu’elle vise certainement à prouver que le sentiment conservateur à tendance patriotique est automatiquement raciste, fachiste & criminel. Personne ne s’identifie à de tels propos, même pas son rédacteur, qui s’est probablement défoulé dans l’anonymat, pour rire ou pour rabaisser le niveau intellectuel de votre BLOG. et de nous rabaisser par la même occasion, nous autres naïfs commentateurs! Cordialement,

    1. Je ne crois pas que certains commentaires outranciers aient d’autre origine que la conviction de l’auteur.

  13. @ realpolitik
    Vous vous efforcez de démontrer une soit disant impuissance de l’Ukraine et de l’Occident à pouvoir contrer l’impérialisme de la Nouvelle Russie de Poutine.
    Le maître du Kremlin serait très satisfait de vous lire…

    1. @PIERRE-ALAIN TISSOT

      Le maître du Kremlin ne me lit pas et se moque bien de ce que je pense. Je me contente de constater que ça ne sert à rien de faire accroire que nous pourrions empêcher l’éventuelle annexion de la Novorossia par la Russie, alors que nous ne le pouvons pas. Et tout le monde le sait. Je ne prend pas la défense de Poutine, je constate que si on voulait stopper l’armée russe, il faudrait envoyer dans le Donbass immédiatement 100’000 hommes (au minimum) bien armés et bien entraînés, avec la munition et la logistique nécessaire. L’OTAN n’en est pas capable. Elle n’est même pas capable d’organiser des manoeuvres de plus 60 hommes en Europe de l’ouest. Vous le savez très bien. Ce n’est pas se faire le complice de l’impérialisme russe que de constater des évidences. Voulez-vous dire que vous approuvez la gesticulation sinistre de Zelensky, le pantin des oligarques ukrainiens, qui consiste à attiser les passions guerrières en mentant et en faisant croire à des illusions meurtières, alors qu’il sait pertinnement que ses soldats n’ont AUCUNE chance d’en sortir vivants si on continue comme ça? Personnellement, je trouve ça criminel. Envoyer des armes, qui n’arrivent jamais à destination et que de toutes façon les soldats ukrainiens ne savent pas utiliser parce qu’ils n’ont pas été formés pour ç a et que 4a prendrait un an pour les former ( et même si ça ne prenait que 6 moi, ou 2 mois), ne fait que servir les intérêts des marchands de canons et dégarnir els arsenaux des pays de l’ouest qui risqueraient d’en avoir besoin bientôt. Il n’y a aucune justification morale au jusqu’auboutisme criminel de Zelensky et des médias occidentaux qui en sont les complices.

      1. J’entends bien votre réalisme politique, mais il n’y a pas que le réalisme qui compte dans les conflits de petits contre des puissants. La volonté de résister et de se battre, avec une aide politique, économique et militaire adéquate, sur la durée, permet parfois, un miracle.
        Les exemples des amazones kurdes de la Rojava en Syrie, de la longue résistance du Fretilin aboutissant à l’indépendance de Timor Oriental ou plus loin, de la guerre d’hiver entre la Finlande et l’URSS en témoignent.
        Le danger de ne s’en tenir qu’au réalisme politique, c’est le découragement conduisant peut-être à des négociations inégales, finissant par la soumission.
        Par ailleurs, les “gesticulations” de Zelenski ne sont pas pires que le cynisme du sinistre Poutine.

  14. Il y a une question philosophique fondamentale sur laquelle les esprits se partagent en deux camps.

    Il y a beaucoup de gens qui croient naïvement à l’idéologie de l’ONU qui interdit la guerre. Selon ces illusionistes, les états peuvent dormir sur leurs deux oreilles car leur intégrité territoriale est garantie par l’ONU. Il est exclu que quelqu’un viole l’intégrité de leur territoire, ou leur arrache une province, car ce serait contraire au droit international, et l’ONU rétablirait les choses. Quelle illusion!

    L’autre vision des choses est celle de la réalité. Les relations internationales sont le règne des rapports de force. Je n’ai jamais cru que la Suisse était indépendante par l’effet du droit international, mais uniquement parce que le peuple suisse, jusqu’environ il y a 20 ans en arrière, avait su maintenir une force militaire à peu près crédible pour protéger au besoin son territoire.

    L'”opération spéciale” de Poutine est un choc traumatique pour beaucoup, car d’un seul coup ils doivent réaliser qu’ils avaient cru à des illusions. La réalité leur dit bonjour, comme on dit en allemand. Cela cause chez certains une dissonance cognitive. Même pour M. Neirynck, un homme très intelligent et qui a beaucoup vu de choses dans sa vie, le fait que l’Ukraine risque d’être contrainte de céder des territoires, est inconcevable.

    Mais tout de même ces gens auraient du se rendre compte que le discours dominant était un tissu de mensonges. La Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye auraient du leur ouvrir les yeux.

    En Ukraine au moins, la Russie a pris soin de sauver les apparences. Elle a reconnu l’indépendance des républiques du Donetsz et de Lughantsk, puis elle a accepté leur demande d’aide. Ainsi, selon le ministre Lavrov, elle s’est conformée strictement aux règles de l’ONU. Formellement, d’ailleurs, c’est vrai. L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. Là dessus les Américains sont plus impudents. Eux, ils ne se sont jamais embarrassés de légalité internationale, même pas en apparence.

    M. Neirynck, vous qui êtes un grand savant, pouvez-vous m’expliquer comme il se fait que l’on arrive à faire croire des balivernes pareilles aux gens? Et même à des gens intelligents?

    1. Je ne crois pas à ces balivernes et j’ai plusieurs fois mentionné dans le blog que la neutralité de la Suisse ne la protégeait plus. Durant la seconde guerre mondiale, maintes fois citée, Hitler n’a pas renu compte de la neutralité de La Belgique et des Pays-Bas mais renonça à envahir la Suisse parce ce que celle-ci se serait défendue jusque dans le réduit alpin en détruisant le tunnel du Gothard. J’ai énoncé les deux façons de sortir de la guerre te je n’ai pas écrit du tout que le dépecage de l’Ukraine était inconcevable.

    2. Selon la Charte de l’ONU les membres n’ont pas le droit de faire la guerre les uns aux autres, mais il est écrit nul part que l’ONU garantissait l’intégrité territoriale des pays membres. Car si cela devait être vrai les usines d’armement fermerait partout dans le monde, et l’ONU aura une armée de 5 millions de soldats pour intervenir et défendre les agressés partout. Au fait, la seule chose que l’ONU peut faire et d’exclure la Russie de son enceinte. Le problème est qu’un autre Etat, très puissant et ultra belliqueux, n’arrête pas depuis WWII de violer, attaquer, envahir et détruire d’autres pays, mais il se trouve que l’ONU ne peut pas l’exclure, car ledit pays en est son principal financier.

  15. Nous sommes le 3 juin.

    On prévoit de fortes perturbations sur l’approvisionnement électrique du pays cet hiver.

    Quelle est votre proposition pour pallier aux difficultés cet hiver ? Nous avons 6 mois. En 6 mois, on peut créer un groupe de travail ou agir.

    Comment proposez-vous d’AGIR ? en tant qu’ancien professeur de l’epfl ??

    Je suis fatigué de voir les parlementaires discuter des plats vegans ou du langage des signes, alors que des pénuries nous guettent, dans tous les domaines !

    … On va rigoler lorsque les pendulaires ne pourront plus rentrer en train chaque soir; ou qu’il faudra limiter le chauffage à 16° en hiver et renoncer à des douches … Et, ça, c’est si tout se passe pas plus mal que prévu…

    1. Je ne puis pas tout seul pallier les carences du parlement et du Conseil fédéral. Il s'<y trouve trop de juristes et pas assez d'ingénieurs.

    2. Bonsoir Madame ou Monsieur,

      Je veux croire que vous vous sentez concerné(e) par les quelques incertitudes et conséquences géopolitiques ( entre autres) qu’installe ce conflit, et que l’approvisionnement en électricité de nos belles régions et les pénuries ne sont que certaines de vos interrogations……

      Vous souhaitant une belle soirée….

      1. Je me sens concernée.
        Et je suis responsable.

        Vu que pour faire pression sur la Russie, on s’impose des pénuries, la moindre des choses est de s’y préparer activement.

        Mme Thorens m’a donné des explications, que je vous invite à lire sur son blog.

        Et j’irais plus loin: nous devons boycotter l’Arabie Saoudite pour sa guerre illégale au Yemen, la Chine pour sa répression des minorités, la Turquie et l’Ethiopie pour leur guerre intérieure, etc.

        Nous devons donc privilégier le localisme, rapatrier nos industries et accepter que le continent, qui est la première puissance économique de la planète, doit jouer son rôle de modération et cesser de privilégier les consommateurs et la consommation. Nous sommes faibles parce que nous sommes désunis; mais les valeurs des droits de l’homme qui nous (r)assemblent sont, elles, fortes.

        1. Bonjour Madame,

          “cesser de privilégier les consommateurs et la consommation”
          “Nous sommes faibles parce que nous sommes désunis”

          Je ne puis que souscrire à ces deux remarques.

          Je voudrais que les valeurs des droits de l’homme soient assez fortes pour ne pas être submergées par les tentations autoritaires ( pardon, ” illibérales ” dans le jargon actuel ) qui pointent leurs sinistres visages un peu partout. Je l’espère sincèrement.

          Je vais lire Mme Thorens et n’entrerai pas dans un échange sur vos autres suggestions, qui serait certainement intéressant, mais pourrait dépasser les thèmes voulus par ce blog.

          Vous remerciant de votre réponse,

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