A Glasgow, il est déjà trop tard

Du 31 octobre au 12 novembre, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques prend ses quartiers à Glasgow.  Pour qui a assisté, fut-ce comme figurant, à ce genre de réunion, la cause est entendue : il se publiera des documents rédigés pour dissimuler l’absence de décisions opérationnelles, qui sont d’ailleurs impossibles à imposer. En ce sens, qu’il n’existe pas de gouvernement planétaire possédant le pouvoir d’inverser la tendance au réchauffement, mais une foule d’Etats maîtres de leurs décisions sur leurs territoires. Or, ils sont tous en compétition économique et la disponibilité de l’énergie en est un facteur crucial. Cela, c’est le fondement de l’économie actuelle dont nous ne sommes pas près de nous distancer. Cela ne veut pas dire qu’il faudrait viser un gouvernement mondial parce que ce serait se fixer un autre objectif impossible à atteindre. Il n’y a pas d’autre voie que la négociation diplomatique. Elle vise surtout à faire croire que quelque chose de décisif va advenir.

La mise en scène de ce genre de Conférence est donc très importante pour lui donner l’importance qu’elle ne peut avoir mais ses apparences. Les délégués sont correctement vêtus, logés dans les meilleurs hôtels, transbahutés dans des voitures de fonction, préservés des manifestations populaires par une foule de policier, discutant dans des locaux confortables. Dans cet environnement factice, impossible de se représenter les véritables enjeux, qui se changent en entités abstraites. Les morts actuels et ceux à venir ne sont plus que deux statistiques, l’élévation de température actuelle et future deux chiffres qui ne disent pas l’essentiel : les incendies de forêts, les inondations, les logements détruits, les récoltes diminuées, la déjà réelle pénurie d’énergie, le mécontentement des populations dont le revenu s’érode, les vastes migrations qu’aucun Etat ne veut accueillir. L’opinion publique, elle, est persuadée qu’une action est entreprise puisque 20 000 personnes sont rassemblées à Glagow et qu’il en sortira tout de même quelque chose. En fait ce sera de la poudre aux yeux.

La réalité toute crue est celle-ci : depuis la première réunion du genre en 1992 à Rio, avec le si beau nom de Sommet de la Terre, en quarante ans non seulement la production de CO2 n’a pas diminué, elle ne s’est même pas stabilisée, elle a augmenté de 40%, c’est-à-dire que l’élévation de la température mondiale s’accélère au-delà de toute prévision, au-delà de tout objectif raisonnable. C’est la vingt-sixième fois que les négociateurs se réunissent, mais ils n’ont pas d’autre mandat que de rédiger des résolutions que leurs mandants, les gouvernements, ne peuvent, ni ne veulent honorer. On ne voit pas pourquoi 25 réunions n’ont servi à rien et que celle-ci réussirait. Selon le rapport récent des Nations Unies nous ne nous rapprochons pas de l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5 degré, nous nous en écartons : la Suisse fait partie des pays pour lesquels en 2030 la production de CO2 n’aura pas diminué, mais sans doute  augmenté.

Pourquoi ? Parce que ni les négociateurs, ni les gouvernants n’ont le pouvoir. Parce que le lobby des pétroliers agrège un chiffre d’affaire supérieur au PNB de chaque nation prise individuellement. Parce que ceux qui jouissent théoriquement du pouvoir, n’en possèdent que les apparences, mais qu’ils en s’en rendent dupes. D’origine plutôt modeste, ils mènent pendant une ou deux décennies la vie de château. Cela suffit à leur faire croire qu’ils sont arrivés. Mais où ? Nulle part.

L’enjeu n’est pas un accord douanier, le budget des Nations Unies, le démantèlement de l’arme nucléaire, la création d’un réseau numérique international. Tout cela est secondaire face à une question de vie ou de mort pour la planète et, plus concrètement encore, de vie ou de mort pour des centaines de millions de ses habitants. Personne ne peut prédire jusqu’où la température montera, puisque personne ne peut empêcher les voitures à combustible fossile de rouler, ni interdire les chauffages au fuel, ni fermer les centrales à charbon. Personne ne peut fermer les puits de pétrole, les captages de gaz, les mines de charbon qui appartiennent aux véritables puissants Ceux-ci disposent de tous les moyens de persuasion pour inciter les citoyens à ne pas soutenir les partis qui pourraient s’attaquer sérieusement à résoudre le problème.

Celui-ci n’est pas seulement politique, économique, technique, voire scientifique. Il a des racines bien plus profondes, difficiles à déterrer, celles de la société d’abondance, celles de la mondialisation, celles du libéralisme, celles mêmes de la démocratie représentative dans un cadre national. Le défi est de changer de culture, ce qui n’arrive que sous la contrainte des grandes catastrophes, peste, guerre et famine et le retour des dictatures élémentaires. C’est ce qui est arrivé au siècle passé avec le nazisme et le communisme pour l’Allemagne humiliée de 1919 et la Russie affamée de 1917. C’est ce qui menace les pays démocratiques aujourd’hui, déjà menacés à la marge.

En laissant la température physique monter à Glasgow, les prétendus négociateurs s’écarteront aussi un peu plus de la paix qui règne, plus ou moins, dans le monde depuis 1945. Même la plus pacifique des nations, la Suisse, porte une part de responsabilité dans cette dérive. Les hommes ne sont pas assez fous pour déclencher délibérément une guerre. Mais parfois ils y arrivent contraints et forcés, sans se rendre compte que leur égoïsme national en fut la cause lointaine. Quand une pénurie grave mettra en danger la survie de certains, ils n’auront pas d’autre réflexe.

On ne peut pas imaginer que spontanément les citoyens des pays les plus industrialisés vont couvrir leurs toits de cellules photovoltaïques, supporter que les éoliennes se répandent, isoler à grand frais leurs maisons, diminuer leur consommation de viande et de fruits exotiques, renoncer aux voyages en avion, se limiter aux transports publics. Cela signifierait sortir d’une zone de confort, considérée comme acquise une fois pour toute. Dans l’état actuel la population n’en veut pas. Seuls des événements de plus en plus dramatiques serviront d’instruction, mais il est regrettable de devoir en arriver là.

Comment y échapper ? Tout d’abord en réprimant la désinformation dans la folie des réseaux dits sociaux. En supprimant la publicité. En créant une industrie vouée au changement climatique. C’est-à-dire en changeant de culture. Mais on n’en change pas comme de chemise. C’est le défi d’une véritable conversion. On attend des prophètes.

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

54 réponses à “A Glasgow, il est déjà trop tard

  1. Je lis dans le 1er rapport du GIEC:

    “The numbers given below are based on high resolution models, scaled to be consistent with our best estimate of global mean warming of 1.8°C by 2030. For values consistent with other estimates of global temperature rise, the numbers below should be reduced by 30% for the low estimate or increased by 50% for the high estimate. Precipitation estimates are also scaled in a similar way”

    https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/03/ipcc_far_wg_I_spm.pdf

    Donc, en 1988, ils prédisaient une augmentation de température de 1.8 °C pour 2030.

    La réalité: + 0.4 ° C. en 2021 et aucune chance d’arriver à + 1.8 °C en 2030.
    Il est établi qu’ils s’étaient donc trompés et avaient mal interprété le brusque saut de température des années 1980.

    https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab86f2

    Pourquoi alors croire que le GIEC aurait plus raison aujourd’hui que lors de son 1er rapport ?

    Pourquoi acheter des voitures électriques? alors que l’investissement dans l’énergie durable (plutôt que dans le nucléaire) fait qu’il y aura des pénuries d’électricité en 2025… et que nul ne sait comment recycler les batteries …

    1. Vous vouliez écrire au milieu de votre commentaire: “aucun risque” au lieu “d’aucune chance”, je pense, enfin j’espère, à moins que vous ne soyez un marchant de glace. Le rapport du GIEC aurait été faux si les températures depuis lors avaient baissées. Le texte de M. Neirynck est édifiant, excellent, bien qu’il ne s’attaque pas au vrai problème; celui de la pollution de l’Homme par l’Homme, je veux dire par la SURPOPULATION de la planète, car il s’agit d’un sujet tabou, et ceux qui le dénonce passent pour des génocidaires en col blanc, des racistes. Or, la seule raison pour laquelle les décideurs laissent-faire est que la surpopulation rapporte, et elle rapporte très très gros. Imaginons une seconde qu’il n’y aurait que 3 milliards d’utilisateurs de smartphones au lieu de 5 milliards, et 2 milliards de vaccinés au lieu de 4 milliards, et 4 milliards de voitures au lieu de 6, quelles horreurs !!!, comment les GAFAM auraient-elles survécus? et les pays producteurs du pétrole et big pharma, et de voitures, etc.?

  2. “Comment y échapper ? Tout d’abord en réprimant la désinformation dans la folie des réseaux dits sociaux [1]. En supprimant la publicité[2]. En créant une industrie vouée au changement climatique[3]. […]On attend des prophètes[4].”

    donc:

    Solution 1: réprimer nos libertés individuelles.
    Solution 2: limiter la liberté économique.
    Solution 3: se convertir au communisme.
    Solution 4: créer une nouvelle inquisition.

    Vous souhaitez vraiment vivre dans cette société? Et tout cela pour éviter un probable? comme il était certain que la covid tuerait 200’000 Suisses en 2020 ?

    L’écoanxiété est une maladie, pas un programme de gouvernement 😉😜

    1. Le blog ne souhaite rien mais fait un état de la situation. Notre système politique et économique est menacé par l’inertie des décideurs. Ce sont eux les responsables de ces futures décisions.

    2. Il ne faut pas être un géographe ni un météorologue pour constater le réchauffement climatique et les ravages de la Mère-terre par tout genre de pollution. Il faut juste (je sais que c’est énorme) faire décroitre la population de la terre, sans guerres ni épidémies, mais en disant aux pays exportateurs d’être-humains que cela suffit, on arrête d’en accueillir, sinon zéro aide.
      Par ailleurs, réprimez nos libertés en consommant moins? je ne suis pas sûr. Nous ne payons pas l’électricité et les carburants à leurs justes prix, à cause de la concurrence mondiale entre Nations. En multipliant par deux les factures des services industriels et par 4 les billets d’avion, la consommation baissera mécaniquement.

      1. Le renchérissement de l’énergie pénalise les pauvres durement et épargne les riches qui sont les plus gros gaspilleurs. En temps de guerre, il faut rationner la nourriture pour que certains ne meurent pas de faim. DE même il faudra rationner l’énergie. Sinon ce sont les gilets jaunes.

      2. C’est un reflexe bien connu. Nous les pays industrialises, nous avons saccage la planete depuis 150 ans, nous avons fait subit a la nature les pires choses, et maintenant nous venons dire a ceux qui polluent le moins mais qui sont nombreux, que c’est eux les responsables… c’est un peu facile !!!
        Pensez juste que dans ces pays, il n’y a pas d’AVS de 2em pillier etc. La famille c’est l’assurance vieillesse, une assurance vie. Avant d’accuser les autres regardons nous dans le mirroir

        1. Oui, mais si on se saborde pour leur donner le droit de polluer à leur tour, le réchauffement ne s’arrêtera pas. Au contraire…

          Ce qu’il faut: c’est laisser les guerres et les virus faire leurs œuvres. Arrêtons de nous interposer, et laissons-les faire leurs propres choix. La Terre gagnera à la fin.

          Ou sinon, il reste le cannibalisme… 😰😱

          1. Il faut n’voir pas subi une guerre pour défendre cette thèse. Je l’ai vécu et c’est le pire.

          2. Je crains que cela commence….

            Pékin a appelé cette nuit ses citoyens à faire des provisions de nourriture et de produits de première nécessité, sans en préciser la raison….

      3. Quand les énergies renouvelables seront économiquement rentables ou compétitives par rapport aux fossiles , l’économie va laisser tomber ces derniers.
        C’est donc d’abord une question économique et technique , non politique .
        C’est pourquoi, ces rounds de blabla n’apportent rien …

  3. Le prophète est peut-être bien l’écrivain tchèque Karel Capek. Son roman intitulé La Guerre des Salamandre (1936) montre “prophétiquement” l’impuissance des pays du monde, en concurrence économique et stratégique, à faire face à un danger global.
    En quelques mots: une espèce de salamandres, géantes et domestiquées, se voit réduite en esclavage, pour accomplir des travaux sous-marins pénibles et dangereux. À cette fin, on confie à ces bestioles, partout dans le monde, un matériel perfectionné, y compris des explosifs. Mais un beau jour, les salamandres décident d’utiliser ces équipements pour se révolter contre l’espèce humaine. Très vite, la menace s’avère sérieuse et mondiale, tout comme aujourd’hui le dérèglement climatique.
    Logiquement, tous les pays devraient s’unir pour affronter l’armée des salamandres. Pourtant ils en sont incapables: chaque pays veut préserver sa position géostratégique face aux autres nations; chacun privilégie ses propres intérêts économiques; chacun se croit plus malin que les autres et pense pouvoir tirer habilement parti de la situation. Le roman de Karel Capek s’achève sur une humanité en voie d’extinction, à laquelle l’auteur laisse tout de même une petite chance de survie.

    1. Merci pour cet article emprunt de réalisme. On voit déjà dans les premières réactions combien le déni et la résistance au changement voire le refus de changer sont prégnants dans la population.
      Merci aussi pour la référence à Karel Capek. Je vais l’offrir pour Noel !

  4. La conclusion est donc simple, ne dilapidons pas nos ressources pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre afin de lutter contre le réchauffement climatique puisque cela est peine perdue. Par contre, prenons toutes les mesures utiles pour nous adapter aux modifications climatiques (irrigation), à améliorer notre environnement direct (polluants) et à moins dépendre des ressources énergétiques extérieures (isolation, surpopulation).

  5. Merci Professeur Neyrynck, pour la lucidité et la précision du constat sur la situation dans laquelle se trouve toute l’humanité et le défi de changement auquel il lui faudra faire face pour éviter peut-être l’extinction de l’espèce. Mais un changement de l’environnement ne suffira pas cette fois. Puisque le problème se trouve à l’intérieur même de la conscience humaine. Depuis la nuit des temps c’est le même défi qui se dresse devant nous, les êtres humains – celui de la transformation radicale de notre conscience. Immense question refoulée et ajournée et qui nous ramène toujours à des crises de plus en plus dévastatrices. Inutile d’attendre des prophètes si chacun de nous n’est pas conscient de l’urgence de ce changement.
    Respectueusement

    1. “Le problème se trouve à l’intérieur même de la conscience humaine”. Durant des milliers d’années, le problème de l’être humain (comme pour toutes les autres espèces vivantes) était de trouver ce dont il avait besoin pour vivre. Notre cerveau s’est incroyablement perfectionné pour remplir cette tâche. Cependant, avec des capacités de production super-efficaces, permettant de produire tout ce dont on a besoin et bien plus encore, le problème s’est inversé: aujourd’hui, notre souci n’est pas de trouver ce dont on a besoin mais d’échapper à ce dont on n’a pas besoin (tout au moins dans les pays “développés”). Et notre cerveau est très mal programmé pour cela. Ce n’est pas un hasard si les grands groupes industriels investissent des milliards dans la recherche en neurobiologie, afin d’exploiter au mieux les failles de notre psychologie. A offrir aussi pour Noël: Sebastien Bohler, Le bug humain, Ed. Robert Laffont, 2019.

  6. @ Jacques N.
    Vous virez dans le complotisme, non?
    Bien évidemment, les gouvernements ont le pouvoir et peuvent décider.
    Le problème n’est pas un pseudo complot des entreprises pétrolières, qui ne pèsent plus rien face à Google, Facebook, Apple, Microsoft, Amazon ou Blackrock.
    Le problème est la réalité.
    Il faut de l’énergie pour faire fonctionner les activités humaines. Et il n’existe actuellement pas vraiment d’alternative réaliste face aux énergies fossiles, notamment pour les transports.
    Renoncer aux énergies fossiles d’un coup, c’est appauvrir définitivement les populations. Voilà le problème. Cela n’a rien affaire avec Shell, BP, Total, ou Gazprom.
    Les politiciens savent qu’en cas, de décision irréalistes, il perdraient tout l’appui de leur électorat, d’où les tergiversations.
    La seule solution, c’est de développer les économies d’énergie: relocaliser les emplois (et la gouvernance), limiter la consommation (réduire drastiquement le gaspillage, et l’obsolescence programmée). Il faudra aussi s’attaquer un jour à Internet, qui consomme toujours plus d’électricité. Cette voie exigera le démantèlement progressive des multinationales, qui sont drogués aux transports à longue distance.
    Jamais les énergies renouvelables ne remplaceront les énergies fossiles.
    Donc, il faudra continuer à utiliser des énergies fossiles, mais en les réduisant progressivement à une portion durable, qui est beaucoup plus basse que la consommation actuelle.
    C’est la seule voie réaliste.
    Vouloir aller beaucoup plus vite que ce qui est possible, c’est pousser inconsciemment vers une catastrophe économique abyssale.
    Cela ne sauverait pas la planète. Cela pousserait les pays les uns contre les autres et risqueraient d’amener l’humanité vers une nouvelle guerre mondiale – qui pourrait détruire toute la terre, vu les armes accumulées.
    Je préfère que le CO2 continue à augmenter à court terme, mais que l’on tienne compte de la réalité humaine, qui demande du temps pour s’adapter.
    Le prix des énergies va immanquablement remonter, et cela va nous obliger à nous adapter progressivement. Vouloir recréer de l’énergie très bon marché avec le renouvelable, c’est ne pas vouloir changer.
    C’est plus raisonnable d’accepter que l’énergie bon marché est terminée et cela permettra de vraiment réduire notre pollution à long terme, sans détruire la société ou provoquer des guerres. Il faudra donc relocaliser aussi la gouvernance – chaque régions ayant d’autres adaptations intelligentes à proposer.
    Le changement ne viendra pas d’en haut. Il viendra de l’adaptation d’en bas. Contrairement à ce que vous affirmez, les plus réfractaires au changement, ce sont les grandes institutions et les puissants, qui ont des modes de vie très privilégiés, avec une consommation énergétique très importante – leur solution est de serrer la ceinture des petits, afin de conserver des privilèges. C’est absurde.
    La population de base s’adaptera plus vite, car elle vit plus proche de la réalité.

  7. Je compte sur le gouvernement nationaliste indien pour faire une connerie à la frontière avec la Chine et le Pakistan. Une guerre totale dans cette région réglera tous les problèmes, surtout avec un hiver nucléaire sur l’Europe.

    La Corée du Nord meurt de faim. C’est aussi un bon candidat pour faire un coup d’éclat.

  8. Il faudra, je le crains, une ou deux terribles catastrophes pour voir notre confiance ébranlée. l’Homme croit qu’il domine la nature et ce n’est que lorsque la nature se montre impitoyable que nous sommes réellement réceptifs au message qu’elle nous transmet pourtant année après année de manière fort compréhensible. Je m’intéresse plus particulièrement à l’avenir de nos forêts et je constate qu’avant 2018 et la terrible sécheresse qui a ravagé les forêts de plaine d’Europe Centrale (et de Suisse), les messages étaient plutôt rassurants. Voici ce que disait Peter Brang, directeur du programme de recherche sur la forêt et les changements climatiques de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt (WSL), au début de 2018 à propos du hêtre (Fagus sylvatica), une des espèces les plus importantes des forêts suisses:

    «En absence de canicules extrêmes, le hêtre ne devrait pas connaître de problèmes majeurs d’ici à la fin du XXIe siècle, mais sa niche écologique se déplacera peu à peu en altitude.»

    Les terribles sécheresses de 2018 et de 2019 ont complètement changé la donne et les forestiers suisses envisagent même aujourd’hui – terrible hérésie dans un pays comme la Suisse – d’introduire des essences exotiques plus résistantes à la sécheresse (comme le cèdre ou le sapin de Douglas par exemple).

    Ce n’est bien sûr qu’un exemple qui nous démontre une fois de plus que l’Homme n’est capable de réagir qu’après s’être pris une grosse baffe…

  9. “Les negociateurs, les membres des gouvernements sont d’origine modeste” premiere nouvelle !!! Et qu’est ce que ca changerait qu’ils soient d’une autre origine ? Les gens qui nous ont enmene dans cette situation, (industriels, banquiers, financiers, lobbyistes etc) eux pour sur ne sont pas d’origine modeste. Ils doivent etre hors jeu, on ne peut pas demander aux responsables de cette situation, de nous en sortir.
    La planete n’est pas en danger, elle nous survivra. C’est le vivant qui est en danger.

  10. Qu’est-ce qui est l’ennemi des dictatures ? Toutes les démocraties technologiques. Pourquoi ? Parce que pour maintenir un peuple sous dictature, il faut convaincre que son système est le meilleur. Et c’est ce que fait la Chine. La course à la Lune, Mars, à la technologie, ce n’est pas pour épater la galerie, c’est pour convaincre le peuple de sa domination sur les autres sociétés, sinon, le peuple va remettre en cause le système pour rejoindre les démocratie.
    Le gouvernement chinois ne peut stopper la course, et il est donc inutile d’espérer d’eux des mesures climatiques qui perturberaient cette course. La survie du régime en dépend.
    Quant aux autres pays dans un contexte de guerre froide avec un danger devenu réel, la course technologique reprend de manière plus guerrière et la puissance économique est devenu l’enjeu pressant pour ne pas perdre cette course. Le climat, dans ce contexte est devenu secondaire, la survie du présent l’emporte sur celui du futur, d’autant plus que celui du présent est un problème certain, et celui du futur spéculatif.

    Le monde ne changera jamais, je n’ai jamais compris cette utopie bisounours. Les conditions d’un accord global, c’est un monde fait uniquement d’Etats démocratiques sans donc de rivalité de système.
    On sait tous que la Chine continue à construire des usines à charbon, et la neutralité promise en 2060 est une utopie. Le régime chinois fera tout pour survivre, son unique chance est de montrer que son système est supérieur.

    Alors que faire ? Il nous faut accélérer la décarbonisation, non pas que pour la planète qui dépend principalement des efforts de la Chine, mais pour la santé et surtout pour une indépendance stratégique. Les anti écolo devraient le savoir. Si la guerre froide light se transforme en plus sérieux, c’est le pétrole et donc nos économies qui trinquent.

    Préparer l’avenir, c’est préparer la guerre et c’est donc de décarboner notre pays au plus vite. C’est aussi d’admettre qu’il faut accélérer les avancées technologiques pour se préparer au pire du changement climatique, et combattre notamment le CO2 (usine d’absorption, …).

    La révolution de la société n’est pas pour demain, mais son évolution marqué a déjà commencé. Et le challenge, est de faire évoluer sans casser l’économie.

  11. J’ai quand même le sentiment que si les États appliquaient vraiment des solutions musclées aptes à réduire massivement (voire à supprimer) l’émission de gaz à effet de serre les conséquences risqueraient fort d’être encore plus dramatiques que les perturbations climatiques tant redoutées. Baisse du niveau de vie entraînant des conflits sociaux très durs, élection de “populistes” plus ou moins bas de plafond promettant un retour en arrière sans complexes et autres désordres allant jusqu’à des conflits armés.
    Le “compromis helvétique” n’a pas dit son dernier mot.

  12. Il y a une question qui me taraude et à laquelle je ne peux pas trouver de réponse. Je la pose donc à M. Neirynck en espérant qu’il pourra me donner la reponse car lui, il est informé.

    Il semble y avoir unanimité parmi les tenants de la gouvernance mondiale, sur leur volonté de passer à la société zéro carbone. Même les programmes de la Banque mondiale, du FMI etc., prévoient de pénaliser les activités économiques liées aux énergies “fossiles”. C’est au point que l’on oublie de nous dire que les véhicules électriques avec batteries au lithium pollueraient en réalité plus que les moteurs à combustion interne, à cause de la fabrication des batteries qui cause une empreinte carbone épouvantable, et de la quasi impossibilité de recycler les batteries hors d’usage. Mais le plus curieux, c’est que les géants de l’industrie pétrolière: Exxon-Mobil, Royal Dutch-Shell, la Fondation Rockefeller appartenant aux actionnaires d’Exxon, etc., restent un élément central de l’oligarchie mondialiste qui promeut le slogan de la décarbonation. Or c’est directement contraire à leurs intérêts.

    Est-ce que M. Neirynck peut m’aider à comprendre cette contradiction complètement irrationnelle ?

    1. La décarbonation n’est pas une option mais une nécessité car sinon la planète deviendra aussi inhabitable que nos voisines, Mars et Vénus. Donc tous dirigeants de l’industrie le savent mais essaient de prévoir une transition qui ne sot pas trop dommageable pour leurs intérêts. A la limite, il sera possible de s’ne tenir aux énergies renouvelables sans plus de recours aux énergies fossiles, mais la transition sera difficile, surtout pour les entités, Etats ou entreprises, qui ne l’auront pas planifiée.

      1. Désolé, je n’y crois pas. Le moteur à combustion interne n’est pas la cause du réchauffement observé. Ce n’est jamais qu’une des nombreuses phases de réchauffement observées depuis des millénaires, suivies d’âges glaciaires petits où grands, le tout probablement dû à l’activité solaire. D’ailleurs les grands prophètes du climat sont tellement inquiets que leurs prophéties risquent de ne pas se vérifier que par orudence, ils n’osent plus parler de réchauffement. Ils parlent maintenant de “dérèglement” climatique. Le narratif de la Terre devenant inhabitable comme Mars ou Vénus est l’arme de réserve de la propagande pour extorquer des gens un consentement à la tyrannie mondiale impitoyable qu’on veut nous imposer, quand l’arnaque covidiste aura fait long feu. Le fait que l’industrie pétrolière fasse semblant de travailler contre ses intérêts est excessivement louche et doit nous inciter à la méfiance.

        1. Le réchauffement actuellement observé n’est pas dû spécifiquement au fonctionnement des moteurs à combustion, mais à l’utilisation des combustibles fossiles, plus le méthane dégagé par la fonte du permafrost. Les cycles du climat dûs par exemple à la précession des équinoxes sont bien connus. Ce qui se passe maintenant est clairement dû à l’activité humaine.

  13. Analyse lucide d’un scientifique…que personne ne va écouter ! Guy Beart l’avait chanté : “Celui qui dit la vérité, il sera exécuté”.

  14. Et si la vision apocalyptique du futur que vous décrivez de notre monde avait quelque chose de bon ?
    Dès le moment où l’on admet qu’une bonne partie du réchauffement est dû à la surpopulation mondiale (quadruplement en moins de 70 ans) peut-on imaginer qu’un cataclysme planétaire serait peut-être à même d’apporter une solution, même douloureuse ?
    Ou dit autrement : quand il s’avère qu’on est incapable de prédire de manière précise notre météo locale à 48 heures, insistez-vous vraiment pour prendre comme parole d’évangile les prédictions que les scientifiques ou prétendus tels nous font à 50 ans ?

    1. Il y a une différence fondamentale entre la météorologie visant des prédictions à une semaine et la prévision climatique à dix ans. Le problème de la météo c’est que les équations sont mal conditionnées, dites chaotiques. On ne prédira jamais mieux qu’à une semaine.
      En revanche la prédiction climatique porte sur la température moyenne annuelle de toute la planète qui effectivement peut être modélisée et extrapolée dans le futur. Tous les soirs dans le bulletin on fait la distinction entre la température qu’il fera le lendemain et ce qu’elle représente par rapport à celle sui serait dans la normale, c’est-à-dire en moyenne sur la saison. La température journalière est imprévisible, la température moyenne est prévisible avec une marge d’erreur réduite.

      1. Non, les prévisions climatologiques ne sont pas plus fiables que les météorologiques car le climat dépend, entre autres, de l’activité volcanique qui est loin d’être négligeable mais qui reste imprévisible à plus d’un mois, et encore.

        Les media ne cessent de nous bassiner avec notre température actuelle qui est plus élevée que celle connue avant l’industrialisation mais posons la question autrement. Pourquoi le siècle qui a précédé cette industrialisation fut-il aussi froid car, c’est indéniable, le XVIIIe siècle fut froid.

        1705 est resté dans les mémoires pour son hiver particulièrement rigoureux mais le climax est atteint en Juin 1783, lors de l’éruption du volcan islandais Laki ou plutôt, de la centaine de cratères situés à l’est de ce volcan et dont l’ensemble est baptisé Lakagígar. Ce mois-là, la Terre s’est ouverte sur près de quarante km et des km³ de lave et de cendres furent éjectés jusqu’à plus de mille mètres d’altitude ainsi que plus de cent millions de tonnes d’oxyde de soufre. Le nuage ainsi provoqué jusqu’à quinze mille mètres d’altitude migra vers l’Europe en provoquant orages, inondations et grêle dans toute l’Europe. Les trois hivers qui suivirent y furent polaires et, par les famines qu’ils engendrèrent, on estime maintenant que l’éruption du Laki est la principale cause de la révolution française.

        Alors permettez-moi de douter des prévisions climatologiques. Si, un jour, le Vésuve nous jouait un remake d’Herculanum et Pompéi, outre les deux millions de Napolitains incinérés, nous serions bien contents d’avoir un peu de CO2 pour nous réchauffer les hivers suivants.

        1. Cette hypothèse ne justifie pas que nous ne fassions pas tout pour diminuer la production de CO2 qui est une menace certaine confrontée à des aléas incertains.

        2. “…on estime maintenant que l’éruption du Laki est la principale cause de la révolution française.”

          L’éruption du Laki (ou de l’ensemble du Lakagigar) en 1783 est un des facteurs qui ont contribué à l’avènement de la révolution française, mais certainement pas le principal. Elle n’est même pas citée par les trois premières écoles historiographiques – la libérale, la socialiste et la contre-révolutionnaire -, qui ne sont jamais parvenues à un consensus définitif au sujet des divisions politiques des différentes époques que la révolution a traversées.

          Les trois causes principales sont d’ordre politique (contestation de la noblesse, contestation par le négoce et les Parlements, conflits professionnels, cahiers de doléances, etc.), religieux (contestation de la religion d’Etat et du catholicisme) et économique (état de l’économie, inégalités de revenus, déficit budgétaire structurel et mécontentement économique populaire).

          Le précédent de la révolution américaine a joué un rôle bien plus déterminant que les phénomènes naturels.

      2. Les modèles climatiques sont très différents des modèles météo. Mais je ne suis pas sûr qu’ils soient moins délicats sur le plan prédictif. Il y a également de l’incertitude dans les modèles climatiques, car il y a beaucoup de variables et la pondération de chaque élément est approximative.
        On saura dans 10 ans, si les modèles employés actuellement fonctionnent correctement et si oui, dans quelle approximation.
        Enfin, il y a une part d’imprévisibilité, qui ne peut pas être calculée facilement (activité volcanique par exemple).

        1. Tout à fait d’accord mais ce que ces modèles climatiques prédisent sans risque de se tromper c’est que la température moyenne de la planète va augmenter, même si personne aujourd’hui ne peut dire si elle atteindra 3 ou 3.5 degrés sur la lancée actuelle. La seul conclusion certaine c’est que nous pouvons pas courir ce risque, qui est du reste aggravé par l’incertitude.

          1. “La seul conclusion certaine c’est que nous pouvons pas courir ce risque, qui est du reste aggravé par l’incertitude.”
            Là, vous visez le Champignac d’or 2021.

    2. Concernant la crainte de la surpopulation, Markefrem vous pouvez vous rassurer. Les grands humanistes qui veulent notre bien s’en sont déjà préoccupé. Et ils ont même trouvé la solution: stérilisation forcée de l’humanité par le vaccin à ARN messager.

  15. La lecture des commentaires est sidérante par manque de réalisme. Comment peut-on continuer avec des polémiques à la Zemour si l’on a essayé de ne serait-ce qu’une seule fois de réaliser le naufrage à laquelle la génération prochaine devra faire face? Car effectivement, à peu près tout est déjà joué et ce n’ai pas faute de ne pas avoir été averti. A partir du moment où le permafrost commence à fondre à grande échelle, l’homme n’est plus qu’un acteur marginal du réchauffement. Bon, on peut encore essayer de le ralentir… s’il nous reste assez de compassion pour imaginer porter une petite laine en hiver et renoncer à des rêve infantile de voiture et d’avion pour essayer gagner une génération. Oui, c’est dure de renoncer à ses rêve d’enfant, même par compassion.

    1. Bonjour, lacfonte du permafrost est un phénomène lent qui vient potentiellement renforcer le réchauffement, mais pas assez pour conduire à un emballement. Il n’est donc pas “trop tard” (estime le dernier rapport du Giec-FAQ 5.2)

      De même, atteindre le net zéro émissions carbone permettrait théoriquement de stabiliser les températures. Rien n’est joué : la situation n’est pas binaire, blanche ou noire. S’il est trop tard pour éviter des problèmes, ceux-ci pourront être plus ou moins désagréables en fonction des choix qui sont fait aujourd’hui (et demain) à toutes les échelles. De nombreux futurs sont possibles et nous avons bel et bien des choix et des responsabilités, qui que nous soyons, face à ces problèmes – dans une part d’atténuation, dans l’adaptation, dans le choix de nos valeurs, de nos objectifs, à travers nos attitudes, nos échanges, dans notre rapport à l’autre et au monde.

  16. “Les délégués sont correctement vêtus, logés dans les meilleurs hôtels, transbahutés dans des voitures de fonction, préservés des manifestations populaires par une foule de policier, discutant dans des locaux confortables.”

    Le Temps, ce soir, ne vous donne que trop raison, semble-t-il: “A la COP26, labyrinthe, sécurité renforcée et prix qui s’envolent”.

    Petite précision: la famine en Russie n’a pas commencé en 1917, mais en 1921 (troisième année de la guerre civile) et a duré un an. Première des trois famines qui ont frappé l’ex-URSS, elle a des causes à la fois naturelles (sécheresse estivale) et humaines (désorganisation des transports due à l’économie de guerre et conséquences de la guerre civile). Lénine la mettra sur le compte de la Nouvelle Economie Politique (NEP)) après en avoir contesté l’existence, y compris dans ses manifestations les plus atroces (cannibalisme).

    En l’absence d’observateurs étrangers, son bilan humain est difficile à chiffrer, mais se situerait aux environs de cinq millions de victimes. Mais comme disait Staline, si un mort est une tragédie, un million de morts est une statistique. Vos prévisions lucides et fondées annonceraient-elles le retour à un régime qu’on croyait aboli?

  17. J’ai l’impression que deux conceptions du monde, faute aujourd’hui de place pour chacune, s’affrontent.
    Les historiens me contrediront peut-être mais il me semble que de tous temps, les êtres qui ne trouvaient pas leur place dans la cité, dans la société, pouvaient soit être enrôlés dans les armées de conquêtes, contraints à l’exil ou poussés vers l’exploration de nouvelles terres. Ainsi, jusqu’à ce que le monde soit presque exsangue de toute terre vierge, de tout nouveau continent, les hommes disposaient « d’ailleurs » ou s’inventer de nouvelles formes de vie, de nouvelles formes de sociétés.
    Aujourd’hui, chacun ou presque est prisonnier d’un monde ou le prix de la terre, celui des matériaux et l’obligation de se conformer aux législations, aux règlements, aux obligations d’assurances et d’impôts, font qu’il lui est presque impossible de ne pas faire comme tout le monde : métro, boulot, dodo.
    Il y a quelques années en arrière, notre État fédéral disait que son obligation de fournir les mêmes prestations de service (électricité, poste, administration, accès aux établissements de santé, etc, etc) à tous les habitants du pays, prenant alors en exemple certains villages reculés de vallées alpines, devenait difficile et surtout couteuse à assumer.
    J’en viens donc à cette idée qui serait de laisser la vie de la cité, celle de la société, suivre son cours inexorable mais de permettre à nouveau aux populations qui ne se retrouvent pas dans ce modèle, de s’approprier des espaces nouveaux, libres des contraintes, des législations et obligations, ou recréer alors d’anciens/nouveaux modes d’existence.
    22 millions d’américains ont récemment démissionné de leur travail, pour beaucoup par opposition au seul modèle de civilisation qu’on leur impose. Ne pensez-vous pas qu’en libérant à nouveaux des terres, dans chaque pays, sur chaque continent, des centaines de millions d’être humains seraient aujourd’hui partants pour essayer de construire ou reconstruire dans cet ailleurs, un monde différent, résilient au changement ?

    1. C’est une idée à explorer mais elle ne règle pas le cas de la fraction gaspilleuse de la société et elle ne protège pas cette minorité sortie du système économique. Nous n’avons qu’une seule planète qui n’est pas partageable en deux hémisphères.

  18. Le sécessionisme est effectivement dans l’air du temps. Quant à imaginer que cela puisse faire l’objet d’un consensus, c’est demander un miracle. Mais parfois, l’histoire a vu des miracles s’accomplir.
    Il reste cette question fondamentale: des nations se sont jetées dans la guerre avec son coût, ses morts et ses destructions pour des enjeux sensiblement moins significatifs. Alors pourquoi est-ce si difficile de relever ce défi? Pourquoi une telle aberration?
    Je suis tenté de donner une réponse d’ordre psychologique et sociologique.
    On peut décrire chaque individu ou chaque animal sur la base de passions fondamentales. Ces passions sont la voix de l’espèce, un héritage de l’évolution. Le rat partage avec l’homme cette caractéristique d’être les seuls animaux à exercer une prédation jusqu’à l’extinction de la ressource. L’homme est un rat pour l’homme.
    Dans le même chapitre, il est difficile de se distancer de ses rêves d’enfants car ils font pleinement partie de notre identité (au point que certains sont prêt à jouer à la guerre pour de vrai). Pourtant, cela est indispensable pour devenir adulte et surmonter ses frustrations.
    Mon grand-père fût berger durant son enfance. S’acheter une voiture après-guerre, c’était accéder à un rêve inaccessible auquel il aurait été impossible de le faire renoncer, comme il semble impossible pour beaucoup de renoncer à l’idée d’une prospérité sans fin. Et pourtant…
    J’observe que la jeunesse est mieux armée: le mariage à vie ou la voiture ne font plus rêver autant.

  19. Vous nous dites que c’est trop tard pour y arriver et, après cela, qu’il sera très difficile d’y arriver. Il faudrait savoir.

    Si le permafrost libère du méthane en suite d’un dégel important, comme vous le dites, une boucle de rétroaction positive est déclenchée. La température augmentera et le permafrost dégelant libérera encore plus de méthane. Dès lors, il n’est pas nécessaire de perdre nos moyens à réduire nos émissions de CO2 et il est temps de consacrer nos moyens à prendre des mesure d’adaptation.

    1. Il est au contraire plus que nécessaire de réduire nos émissions de CO” pour éviter que cette boucle de réaction se déclenche. Vous pronez la politique du pire

      1. Je ne prone pas la politique du pire, je me réfère au titre de votre post de blog : “Il est trop tard” et en tire les conséquences. Est-il trop tard ou non ? La question doit être posée car la réponse à cette question détermine les actions à entreprendre.

        1. Même si théoriquement on pouvait arrêter de consommer du pétrole, ce sera pratiquement trop tard si on se réfère à l’attitude dilatoire des dirigeants réunis à Rome ou à Glasgow. Il y aura des dégâts, on peut essayer de les aménager. Mais il est impossible d’arrêter le cours des événements car nous n’en avons pas les moyens politiques.

          1. C’est dire que tout ce chenil de COPs est un échec programmé.

            Dès lors ne dilapidons pas nos ressources à diminuer l’émission de CO2 puisque cela est peine perdue. Par contre, prenons toutes les mesures utiles pour nous adapter aux modifications climatiques (irrigation), à améliorer notre environnement direct (polluants) et à moins dépendre des ressources énergétiques extérieures (isolation, surpopulation).

            Ce n’est pas là la politique du pire mais une attitude réaliste qui prend en compte une situation d’échec qui existe selon vous.

          2. D’accord pour prendre des mesures d’adaptation, mais celles-ci n’empêcheront pas des sinistres qu’il faudrait essayer d’éviter. Donc l’objectif de réduction du CO” demeure comme un impératif qui ne peut être respecté mais qui fixe une destination lointaine.

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