La pédagogie d’une catastrophe

La pédagogie du confinement

On a eu l’occasion d’apprendre. Pour bloquer l’épidémie, il a fallu se restreindre, vivre plus sobrement, demeurer chez soi. On a réellement décru. Ce fut possible alors que c’était inimaginable auparavant. Rien de plus pédagogique que de comparer des photos par satellite de la pollution chinoise. Par le seul effet du confinement, elle avait pratiquement disparu.
Emmanuel Macron a esquissé un programme idéal :« le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant ». C’est tellement bien dit que l’on croit que la suite, c’est-à-dire la transition climatique sera maîtrisée automatiquement par l’effet pédagogique de l’épidémie.
Or, il ne suffit pas de le souhaiter en paroles, il faut le réaliser en actes. La décroissance forcée a suscité le pires inquiétudes. La décroissance volontaire signifierait une mutation culturelle beaucoup trop radicale pour un pouvoir faible et des citoyens complices. A savoir : la fin complète de l’extraction des combustibles fossiles, charbon, pétrole, gaz ; l’abandon de la délocalisation des productions essentielles ; un pouvoir d’achat réorienté vers la production locale non seulement de biens mais aussi de services ; plus d’éducation, de culture et de soins de santé ; plus de recherche fondamentale pour être armé en cas d’imprévu ; moins de tourisme de masse, moins de résidences secondaires, moins de vacances sur les plages ou dans la montagne ; moins d’incitation par la mode à acheter et à jeter des vêtements ; peu ou pas de publicité ; des médias orientés vers l’information, la formation, l’éducation, la culture, plutôt que le divertissement inculte ; une Toile débarrassée de ses parasites ; une gérance rationnelle de la démographie nationale et une gestion humanitaire des migrations ; moins de démagogie populiste et plus de compétence en politique ; plus de solidarité internationale et moins de repli nationaliste ; un retour vers une ou plusieurs religions axée sur une foi humaniste et non sur la croyance en la magie et au merveilleux.
Quel programme et quel défi ! Rien de moins qu’un changement radical du système économique, industriel, politique, culturel, l’équivalent en sens inverse de la révolution industrielle du XIXe siècle. Non pas le retour au passé antérieur mais l’invention d’un nouveau futur.

Pédagogie du masque

Tous les peuples ne le réussiront pas de la même manière. Certains échoueront et disparaitront. Déjà, face à l’épidémie, Singapour, Taïwan, la Corée du Sud l’ont mieux gérée que l’Italie, la France ou la Grande-Bretagne, dont les décideurs sont trop accoutumés au déni arrogant de réalité et trop persuadés de leur invulnérabilité. Et l’on a vu l’incroyable : des contingents de médecins et de matériel provenant de Cuba, de Chine et de Russie et même d’Albanie au secours de l’Italie accablée. Quelle leçon des dictatures à une démocratie hésitante ! Quelle interrogation aux républiques trop sûres d’elles !

L’arme utilisée en Asie fut le masque imposé à tout le monde. Son usage est traditionnel lors des épisodes de pollution. La politesse asiatique comporte le port du masque. En revanche, dans la mentalité occidentale, le port du masque par un vendeur dans un magasin est ressenti comme une marque de méfiance pour les clients et interdit dans certains commerces.

Ce masque fut décrié par le politique en Occident, sous le prétexte trompeur qu’il ne protège pas le porteur mais seulement son entourage. En réalité parce que les pouvoirs publics n’en avaient pas prévu de stocks et qu’ils désiraient se déculpabiliser. C’est de la manipulation politique sommaire et odieuse que de prétendre que ce masque ne sert à rien. Il est totalement efficace, si tous le portent, puisque tous se protègent en protégeant les autres. Si gouverner c’est prévoir, nous ne l’avons pas été du tout. Le mensonge utilisé pour dissimuler cette faute achève de déconsidérer ceux qui le profèrent.

Le jour d’après
La transition énergétique, qui est le défi à venir, est soumise à plusieurs couples d’impératifs contradictoires, très exigeants à l’égard du pouvoir. Il faut en même temps : agir sur les prix pour réduire la consommation d’énergie, sans dégrader le pouvoir d’achat des plus démunis ; faire croitre les secteurs verts, avant de faire décroître des secteurs traditionnels, pour ne pas susciter le chômage ; agir résolument au niveau national, bien qu’un effort planétaire gouverné par une instance exécutive internationale soit indispensable ; limiter l’immigration, sans renoncer à l’accueil des réfugiés, et faire décroître pragmatiquement la population du pays. Pour atteindre en même temps ces objectifs antinomiques, il faudra beaucoup d’imagination, plus culturelle que politique, plus spirituelle que publicitaire.
Le choix est maintenant clair : faut-il entrer en décroissance, pour sauver des vies ? La réponse n’est pas évidente. Face à une crise sérieuse, il n’y a que des solutions douteuses, car il existe des problèmes insolubles par définition. Tout est donc dans le compromis, le consensus, la confiance mutuelle entre le peuple et le pouvoir.

Certes la transition climatique est la plus évidente, mais d’autres, qui en découlent, nous attendent encore plus vite : l’affaissement des pensions dans moins d’une génération ; l’immigration massive d’authentiques réfugiés impossibles à refouler sans maux de conscience ; la tentation de conflits armés ; l’exacerbation des intégrismes religieux ; le grand retour du racisme ; la tentation de l’autoritarisme. Chaque fois un défi existentiel sera proposé qui demandera une démonstration de civisme. Nous avons été placés devant une occasion de nous entraîner à surmonter les épreuves et nous n’avons pas si mal réagi. Que ferons-nous devant le défi suivant, beaucoup plus exigeant.
Camus l’avait vu dès 1942 en publiant La Peste dont on peut adapter la dernière phrase : « …le jour viendra où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillera ses rats et les enverra mourir dans une cité heureuse. » Cet « enseignement » donnera-t-il la sagesse d’émerger dans la survie de l’espèce ?

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

22 réponses à “La pédagogie d’une catastrophe

  1. Vous dites qu’il faut “faire décroître pragmatiquement la population du pays”. Que cache ce “pragmatiquement” ? Je suppose que cela consiste à laisser la natalité suisse où elle en est: 1.5 enfant par femme au lieu de 2.1 correspondant à l’équilibre de la pyramide démographique, soit 80000 enfants par année au lieu de 120000 (comme vous le dites dans un autre article de votre blog). Mais alors il faut renoncer à intégrer 80000 migrants par année (j’ai aussi lu ce chiffre dans cet autre article, de 2013 je crois). Effectivement le choix est cornélien. Vous mettez la barre à combien ? 20000 migrants ? Ou bien vous escomptez qu’avec la décroissance, il y aura spontanément encore moins d’enfants par femme ? N’est-ce pas le contraire qui risque d’arriver: faire plus d’enfants par crainte de se retrouver sans soutien à l’âge de la retraite ?

    1. Pragmatiquement signifie en fonction de la réalité et en vue d’objectifs clairs. En Suisse, il maque 40 000 naissances par an pou maintenir la population. Il faut donc au minimum 40 000 immigrants.
      Personne ne peut dire comment la démographie évoluera en période de crise.

  2. Oui ! votre analyse au sujet des masques relève tout simplement du bon sens. Je porte un masque pour protéger l’autre qui lui porte un masque pour me protéger.
    Et pour ce résultat nous n’avons pas besoin de masque spécifique. Un simple masque en tissus fait l’affaire. Il est possible de le porter dans le magasin, la poste, etc puis le soir venu le cuir à 100° dans une simple casserole ou à 120°C dans sa marmite à pression pour le porter le lendemain.
    Et fini la polémique de savoir si le virus meurt à 30- 50-70°C et fini le manque de masque pour chacun et réservons les plus performants pour nos soignants

  3. “C’est de la manipulation politique sommaire et odieuse que de prétendre que ce masque ne sert à rien.”

    Merci, Merci ! Vous pouvez maintenant écrire cela, mais quand de simples citoyens l’écrivaient sur leurs blogs ou relaient via twitter leur doutes, leurs incompréhension, car il suffit simplement de regarder et réfléchir… alors les “élites” et bien trop de médias regardent “le peuple” de haut et n’ont qu’une réponse: “fake news”. Quand le citoyen lambda se pose de simples questions quant aux informations mainstream, sans même apporter de réponse, il est accusé de complotisme, alors qu’il ne cherche qu’à comprendre.

    “Le choix est maintenant clair : faut-il entrer en décroissance, pour sauver des vies ? La réponse n’est pas évidente. Face à une crise sérieuse, il n’y a que des solutions douteuses, car il existe des problèmes insolubles par définition. Tout est donc dans le compromis, le consensus, la confiance mutuelle entre le peuple et le pouvoir.”

    Bien sûr, mais Malheureusement la confiance est, je crois, brisée entre le peuple et le pouvoir, et ses médias.
    Le réveil risque d’être très violent. Un journal comme le Temps devrait être capable d’anticiper cela, enquêter encore et peut être semer des idées constructives qui pourraient aider à permettre d’éviter une catastrophe.

  4. Merci Monsieur Neyrinck, par votre analyse pertinente vous réveillez nos habitudes endormies par la confiance que nous donnons trop facilement à nos “leaders politiques” et autres” fonctionnaires-décideurs”….
    Je rajouterai que ce n’est pas d’être “décroissant” que de vouloir réaliser qu’il faut impérativement s’adapter à de nouvelles valeurs si nous voulons continuer à vivre en paix, dans une certaine sécurité que nous connaissons en Suisse depuis 1945.

  5. Bonjour Monsieur Neirynck, vous avez des millions de fois raison. Merci et bravo. Voilà ce que beaucoup pensent autour de moi :
    Nos dirigeants se sont dit “… Laissons faire le covid-19, laissons faire le ciel, le temps, les décès, l’immunité, le confinement sans rien faire, sans projets, sans réflexions…”.
    Nous laisser mourir dans l’un des pays les plus riches de la planète, laisser la population suisse dans le danger comme ne valant pas la peine.
    Bien cordialement et prenez bien soins de vous car la population n’a toujours pas de masques pour se protéger et protéger les autres.

  6. Permettez-moi de vous dire que cette phrase n’engage que vous: “Ce fut possible alors que c’était inimaginable auparavant”. A quels prix? Avec quelles conséquences?

    Je signale que pour le moment, la consommation d’électricité a “plongé” de seulement 20% en France et peut être tout autant ici (suis en train d’analyser les chiffres)… pour un pays à l’arrêt, ce n’est pas vraiment une descente vertigineuse. Même s’il y a une inertie importante dans certaines industries, ça montre surtout qu’entre rien faire et faire beaucoup trop à votre goût, ça ne change pas beaucoup la donne sur le plan de l’électricité puisque je le rappelle, l’électricité c’est seulement 25% de l’énergie consommée en Suisse (donc 20% de 25%).

    Autrement dit, cette décroissance forcée est possible oui… pour -5% de l’énergie consommée et avec une crise économique qui laissera des traces terribles. Au niveau carburant (35%) ça sera certainement plus élevé mais pour ce qui est du chauffage (environ 40%), je serais étonné de voir une baisse quelconque ou elle sera plus à mettre sur le compte d’un mois de mars doux plus qu’autre chose.

    Ainsi, parler d’une pédagogie sur un événement dont on soupçonne à peine les conséquences à court, moyen et long terme, c’est un peu comme de dire qu’on peut bien éduquer un gamin à coup de barre à mine dans la gueule s’il ne marche pas droit.

    J’appelle de tous mes vœux (avant Pâques ça tombe bien) un changement mais il ne peut pas être aussi violent que ce que nous vivons en ce moment. Idem pour les futurs choix énergétiques qui définissent notre société et notre autonomie.

    1. Totalement d’accord avec vous, et comme chacun sait après Pacques les cloches seront de retour.

  7. Ainsi les mesures de distanciation sociale et de confinement seraient moins strictes si nous disposions de masques en suffisance et l’économie en serait moins ralentie… Les Chinois peuvent construire un hôpital en deux semaines et nous nous serions incapables de fabriquer des masques en papier? C’est terrifiant. Sommes-nous devenu les ventres mous du monde? Ah oui, c’est trop compliqué parce qu’il faudrait les faire certifier, avoir un conditionnement spécial, la présentation serait sans doute moins bonne et finalement ce ne serait pas concurrentiel avec la production asiatique… La honte.

    1. J’éprouve le même sentiment, ce qui signifie que nos institutions ne seraient pas adaptées à une crise grave. Mais elles fonctionnent tellement bien en temps ordinaire que je doute qu’on veuille en changer quoi que ce soit.

  8. Je trouve étrange votre manière de penser que la pédagogie de cette catastrophe ne saurait manquer de déboucher sur la prise de conscience de nécessités qui correspondent à votre propre vision des choses. Ainsi vous présentez ainsi l’univers nouveau qui deviendra réalisable, pensez vous, ou espérez vous, grâce à la pédagogie du corona virus.

    Je vous cite: “la fin complète de l’extraction des combustibles fossiles, charbon, pétrole, gaz ; l’abandon de la délocalisation des productions essentielles ; un pouvoir d’achat réorienté vers la production locale non seulement de biens mais aussi de services ; plus d’éducation, de culture et de soins de santé ; plus de recherche fondamentale pour être armé en cas d’imprévu ; moins de tourisme de masse, moins de résidences secondaires, moins de vacances sur les plages ou dans la montagne ; moins d’incitation par la mode à acheter et à jeter des vêtements ; peu ou pas de publicité ; des médias orientés vers l’information, la formation, l’éducation, la culture, plutôt que le divertissement inculte ; une Toile débarrassée de ses parasites ; une gérance rationnelle de la démographie nationale et une gestion humanitaire des migrations ; moins de démagogie populiste et plus de compétence en politique ; plus de solidarité internationale et moins de repli nationaliste ; un retour vers une ou plusieurs religions axée sur une foi humaniste et non sur la croyance en la magie et au merveilleux.”

    Vaste programme! Vous n’affirmez pas que tout le monde va s’y rallier, mais vous pensez qu’il y aura un progrès dans les mentalités, grâce aux leçons du corona virus qui facilitera la prise de conscience de ce que votre programme esquisse est necessaire pour l’avenir de l’Humanité.

    Désolé mais c’est ce qui s’appelle prendre ses désirs pour des réalités, en anglais wishful thinking. Tout ça, c’est ce que vous souhaitez, vous. C’est ce qui vous semble raisonnable, à vous. Mais il se pourrait très bien que les leçons tirées en pratique de la crise actuelle aillent à l’encontre de ce que vous souhaitez. Par exemple, pour ma part je prendrais plutôt les paris que le resultat de la crise sera une poussée encore plus forte des “populismes” et que cela sonnera le glas, tant du projet d’intégration européenne (qui a montré son inexistence face à la crise) que du projet de gouvernance mondiale, chers à votre coeur. La crise du corona virus est perçue par une majorité, m’est avis, comme le constat d’échec de l’euro mondialisme.

    Dans l’énoncé des évolutions qui vous semblent souhaitables, je vois beaucoup de rêve et d’irréalisme. Comment imaginer “la fin complète de l’extraction des combustibles fossiles?” C’est evidemment impossible. Quant à “une gérance rationnelle de la démographie nationale et une gestion humanitaire des migrations ; moins de démagogie populiste et plus de compétence en politique ; plus de solidarité internationale et moins de repli nationaliste”, etc., etc., nous avons en Suisse une jolie expression pour désigner ce genre de rêveries. Ça s’appelle : aligner des noix sur un bâton.

    Je trouve que vous alignez des noix sur un bâton. Soit dit avec tout le respect qui vous est dû.

    1. “Le choix est maintenant clair : faut-il entrer en décroissance, pour sauver des vies ? La réponse n’est pas évidente. Face à une crise sérieuse, il n’y a que des solutions douteuses, car il existe des problèmes insolubles par définition. Tout est donc dans le compromis, le consensus, la confiance mutuelle entre le peuple et le pouvoir.”
      Voilà ce que j’ai écrit.
      Je n’affirme pas qu’il y aura un progrès dans les mentalités. Je l’espère mais je suis loin d’en être assuré.
      Ce commentaire repose sur une toute autre hypothèse selon laquelle il ne serait pas indispensable de gérer la transition, soit parce qu’elle n’existe pas, soit parce qu’elle n’est pas d’origine humaine, soit parce qu’il est politiquement impossible de la gérer. Est-ce bien réaliste?

      1. Permettez moi de préciser ma pensée. Ce qu’il me semble c’est que vous prêchez pour la thèse qu’il n’existerait pas de solutions en dehors d’une gouvernance mondiale. C’est votre thème constant. Peut-être pas le gouvernement mondial, expression connotée, mais au moins la gouvernance mondiale. Or, c’est une vue de l’esprit.

        Vous suggérez qu’il faudrait une décroissance pour sauver des vies. Tout le monde est d’accord qu’il faut faire ce qu’on peut pour sauver des vies, mais c’est toujours ce même biais rationnel chez vous.

        Vous pensez qu’il devrait être possible, du moins qu’il est souhaitable, de se réunir au niveau mondial et de décider: à partir de maintenant de sortir des énergies fossiles ; de passer à un autre modèle économique ; de changer la conception de l’éducation, la culture et des soins de santé ; d’augmenter la recherche fondamentale ; mais diminuer le tourisme de masse, les résidences secondaires, les vacances, la consommation et la publicité ; de changer les médias ; de débarrasser la Toile de ses parasites ; de gérer rationnellement la démographie nationale et les migrations ; de stopper la démagogie populiste et augmenter la compétence politique ; de favoriser la solidarité internationale et empêcher le repli nationaliste ; et enfin, ça c’est le pompon ! de dénaturer les religions révélées pour remplacer la foi par une sorte de mélasse idéologique “humaniste” et rationaliste.

        N’avez vous donc pas conscience du caractère exorbitant d’utopie et d’impossibilité de ce projet de gouvernance, et du risque de dictature mondiale bien pensante liberticide qu’il engendrerait s’il pouvait être mis en oeuvre ? (Fort heureusement il ne peut pas l’être et ne le pourra jamais)? En fait c’est un monde orwellien que vous esquissez. Un monde de cauchemar. Mais vous ne semblez pas en avoir conscience.

        Ce que vous écrivez reflète toujours cette même mentalité onusienne utopique qui consiste à imaginer qu’on peut gouverner la planète entière par des aréopages qui se réunissent pour adopter des textes comme le pacte mondial sur la migration, le traité de Paris sur l’énergie, et toutes sortes d’accords ibnternationaux visant à piloter l’Humanité (j’insiste sur le H majuscule) vers une émancipation “humaniste” et rationnelle, qui cache mal une idéologie qui est loin, mais alors très très loin de faire l’unanimité.

        L’actuelle crise du coronavirus a prouvé précisément l’inanité de ce genre de rêveries. On a vu toutes les institutions du nouvel ordre mondial échouer lamentablement et les seules solutions réelles qui sont apparues étaient le fait de gouvernement souverains et responsables.

        La nature humaine, telle qu’elle est, ne permet pas une résolution “globale” des problèmes telle que vous la préconisez. C’est évident.

        Donc, je vous suggère un changement méthodologique radical. Rappelez vous le principe du rasoir d’Occam et revenez sur terre. Ce que vous souhaitez est impossible. Abandonnez donc ces utopies et revenez sur le terrain des réalités.

  9. Merci de secouer le cocotier Monsieur Neirynck, mais dans votre « Le jour d’après », il me semble qu’il manque un élément, trop important pour ne pas être mentionné, soit la disparition de la biodiversité en d’autres termes et plus cruels encore, de la vie sur terre. Si tous vos arguments sont factuels, à plus long terme, la dégradation de notre environnement, la disparition des poissons, des forêts, la mort des oiseaux, le génocide des insectes, le tout pour plus de superflu, plus de luxe nous mène droit dans le mur.
    Vous parlez de la transition climatique comme étant la plus évidente. Certes, c’est une évidence, mais si nous ne nous focalisons que sur ce paramètre, il est illusoire de parvenir à des solutions pérennes pour notre avenir commun.
    Nous devons prendre conscience de l’absurdité de nos comportements et sans cette condition, aucune solution sera acceptée par une majorité.
    Excusez-moi de marcher sur vos platebandes, mais j’ai envie de crier avec Aurélien Barrau et vous invite à suivre son exposé en cliquant sur
    https://www.youtube.com/watch?v=XO4q9oVrWWw
    Il ne propose pas de solution mais une réflexion lucide de la situation suicidaire vers laquelle nous allons si nous ne profitons pas, par exemple, du covid-19 pour provoquer des changements dans nos stupides et égoïstes habitudes.
    Lorsque je parle à mes contemporains (J’ai 76 ans) de transition énergétique, je décèle peu de prise de conscience objective, souvent pour des arguments fallacieux. Selon une étude de l’EPFL, (comme vous le savez) plus de la moitié des 9,6 millions des toits recensés en Suisse sont capables de recevoir des panneaux photovoltaïques soit env. 40% de la demande d’électricité annuelle.
    Nous sommes un pays riche et chacun, à titre individuel, devrait mener le combat selon ses propres moyens. Il est aussi important de refuser de « bouffer » des fraises à la pelure rouge mais au cœur vert et sans goût provenant d’Espagne que d’installer des panneaux photovoltaïques. Mon toit a produit 15 MWh en 2019 et selon mes projections, avec ma future voiture électrique j’aurai amorti (ou mes héritiers) mon investissement en 2030 (sans tenir compte de 10’000.- de subvention)
    Qu’attendons-nous pour agir ?

    1. Cher Monsieur, je rejoins votre réflexion, mais ayant été confronté à l’administration qui devait simplifier la bureaucratie Je désirais installer des pompes à chaleur couplées à des panneaux sur 4 bâtiments!
      je n’ai eu que des fonctionnaires peu motivés à changer une virgule de leurs tristes habitudes.
      Des tonnes de paperasse et un oeil suspicieux sur chaque ligne que je remplissais.
      Une année de perdue.
      C’est la réalité de la Suisse, ce ne sera pas facile de changer les choses …

  10. La consultation des données de l’OFS sur le nombre de morts hebdomadaires par classe d’âge incite à penser que nous assistons surtout à une pandémie médiatique qui permet à certains pays de s’affranchir des libertés individuelles et à d’autres de monnayer chèrement des moyens de protection à l’efficacité douteuse. La peur n’est jamais bonne conseillère, surtout quand elle devient panique chez un malade entrant dans un service de soins aigus. “C’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté.” nous dit Albert Camus dans La Peste. Arrêtons donc de nous focaliser sur les nouvelles du Covid-19, remettons nos économies au travail, lisons des livres, écoutons de la musique, faisons de la bonne science et réfléchissons aux vrais problèmes. Il sera toujours temps de constituer et de gérer un stock de masques quand cette hystérie sera passée.

    1. Tiens tiens! J’ignore le lien de parenté entre Francis et Jacques, s’il existe, mais il semblerait que les avis divergent dans la famille Neirynck. Francis semble beaucoup plus proche de ma vision réaliste et assez éloigné du mondialisme éclairé utopique de Jacques.

      1. Puisqu’on en est aux déclarations d’intérêt, M. Martin, oui, je suis le neveu de Jacques et cela fait plus de 40 ans que nous confrontons nos points de vue de préférence autour d’un bon repas accompagné d’une bonne bouteille. Ceci n’est plus possible depuis trois semaines, car nous devons protéger les anciens jeunes et les plus à risque face au coronavirus. Ce n’est que partie remise et nous continuerons de convenir parfois que nous ne sommes pas d’accord sur tout.
        Ayant dit cela, il m’arrive aussi parfois de pester contre l’Administration, mais je dois reconnaître qu’elle fait généralement très bien son travail. Le souci de bien gérer les deniers publics impose des contrôles qui sont parfois tatillons, notamment pour les subventions à l’installation de pompes à chaleur, j’y suis aussi confronté dans ma pratique professionnelle.

          1. Le but d’un blog est le débat d’idées, pas l’investigation généalogique.

        1. hahah, sympa et bienvenue au neveu.

          C’est la première fois que je vois ça sur ces blogs et comme votre oncle est un bon gars, il y a de fortes chances que vous le soyez aussi.

          En tout cas, bravo pour la franchise, votre oncle est un maître de la transparence et du respect sur ces blogs 🙂

  11. Oui ! Revenons au débat d’idées…
    La pédagogie désigne l’art de transmettre une compétence. Le terme rassemble les méthodes et pratiques d’enseignement requises pour transmettre un savoir, un savoir-faire ou un savoir-être. Wikipédia
    La crise du covid-19 a démontré la possibilité d’imposer un « savoir être » (le confinement) en un temps record à des millions d’individus. Pour y parvenir il a fallu qu’ils se sentent concernés par leur propre mort.
    Etendons cette pratique au “sauvetage” de la planète. La première condition est l’obligation de faire prendre conscience aux peuples que la vie sur terre est en danger. (Et par conséquent, leur propre vie ou celle de leurs enfants et petits-enfants)
    Ce n’est pas une simple affaire, des groupes de scientifiques l’ont fait depuis 1972 sans aucun résultat. Et pourtant personne ne peut douter de leur analyse et de la réalité de la disparition de la vie à toutes les échelles. (Un thème à développer ?)
    Nous devrions, nous les vieux qui n’ont rien vu venir, favoriser l’éducation des jeunes générations et les sensibiliser aux problèmes (que vous avez identifiés Monsieur Neirynck dans votre « pédagogie du confinement) que nous avons ignorés par paresse ou égoïsme.
    Qu’en pensez-vous ?

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