Plongée en images et en vidéo dans la convention de Cleveland

Très attendue, Melanie Trump a accompli sa mission lundi soir à la Quicken Loans Arena de Cleveland. S’adressant aux délégués de la convention républicaine, l’épouse du candidat républicain qui devrait être investi lors d’un vote jeudi a cherché à humaniser le milliardaire new-yorkais. Ses enfants en feront de même mardi et mercredi soir, en particulier Ivanka qui cherchera à convaincre l’électorat féminin que son père n’est pas un misogyne.

Ambiance de cette première journée consacrée aux questions sécuritaires:

Newt Gingrich, ex-président de la Chambre des représentants et longtemps pressenti pour être le "VP" de Donald Trump ©Stéphane Bussard
Newt Gingrich, ex-président de la Chambre des représentants et longtemps pressenti pour être le “VP” de Donald Trump
©Stéphane Bussard

 

©Stéphane Bussard
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Carl Bernstein, journaliste du Watergate, à proximité du centre de convention ©Stéphane Bussard
Carl Bernstein, journaliste du Watergate, à proximitié du centre de convention
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©Stéphane Bussard
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©Stéphane Bussard
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Etrange: longue liste de républicains de tout le pays décédés défilant sur le tableau d'affichage de la convention ©Stéphane Bussard
Etrange: longue liste de républicains de tout le pays décédés défilant sur le tableau d’affichage de la convention
©Stéphane Bussard

 

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"Trump ou Clinton: Lincoln se retourne dans sa tombe" ©Stéphane Bussard
“Trump ou Clinton: Lincoln se retourne dans sa tombe”
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Le journaliste Chuck Todd, animateur de l'émission "Meet the Press" ©Stéphane Bussard
Le journaliste Chuck Todd, animateur de l’émission “Meet the Press”
©Stéphane Bussard

 

A proximité de la Quicken Loans Arena, deux lesbiennes provoquent des ultra-religieux ©Stéphane Bussard
A proximité de la Quicken Loans Arena, deux lesbiennes provoquent des ultra-religieux
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©Stéphane Bussard
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Discours enflammé de l'ex-maire de New York Rudy Giuliani ©Stéphane Bussard
Discours enflammé de l’ex-maire de New York Rudy Giuliani
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Melania Trump entre en scène ©Stéphane Bussard
Melania Trump entre en scène
©Stéphane Bussard

 

Melanie Trump: mission accomplie bien qu'elle soit accusée d'avoir plagié le discours de Michelle Obama de 2008 ©Stéphane Bussard
Melanie Trump: mission accomplie bien qu’elle soit accusée d’avoir plagié le discours de Michelle Obama de 2008
©Stéphane Bussard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

©Stéphane Bussard
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Affiche sur un restaurant à Little Italy, à l'est de Cleveland ©Stéphane Bussard
Affiche sur un restaurant à Little Italy, à l’est de Cleveland
©Stéphane Bussard

 

 

Convention républicaine de Cleveland: l’avis des pro-Trump et de l’anti-Trump

Un jour avant le début de la convention républicaine de Cleveland, les débats sont déjà animés dans la 4th Street East, à deux pas de la Quicken Loans Arena où va se dérouler la grand-messe républicaine. Pour Joanne Mellor, il n’y a pas de doute: Donald Trump est un vrai leader qui ose enfin dire ce que personne n’ose exprimer. Johnny McMahan, ancien maire de la petite ville de Bauxite dans l’Arkansas est tout aussi enthousiaste. Il reconnaît que Bill et Hillary Clinton sont très intelligents, mais aussi “vicieux”.

 

Johnny McMahan, ex-maire de Bauxite, Arkansas:

 

L’analyse très critique de David Corn, chef du bureau du magazine Motherjones à Washington qui se dit surpris de voir que l’un des deux grands partis américains se rallie derrière un candidat qui multiplie les commentaires racistes. Il ne voit pas une convention aussi dramatique que prévu. David Corn relève que tout républicain à l’aube de la présidentielle peut compter sur environ 40% de l’électorat. L’enjeu s’articulera autour des indécis et des indépendants. Si Donald Trump, le Grand Vieux Parti pourrait en payer le prix pendant des années. Que dit le trumpisme au sujet de l’Amérique: une partie des conservateurs mécontents de Washington sont prêts à jeter par dessus bord la rationalité pour exprimer leur seule colère.

 

Et quelques images traduisant l’ambiance régnant à Cleveland un jour avant le début de la convention (cliquez sur les photos pour les agrandir):

Stéphane Bussard
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©Stéphane Bussard
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Barack Obama-John F. Kennedy à Dallas: une peur soudaine et irrationnelle

Le président américain Barack Obama a débarqué d’Air Force One en compagnie de son épouse Michelle mardi en fin de matinée à Dallas pour aller rendre hommage aux cinq policiers blancs abattus jeudi dernier par une jeune Afro-Américain de 25 ans. Son discours était d’autant plus attendu que les Etats-Unis traversent une phase de fortes tensions raciales après la tragédie de Dallas et la mort de deux Afro-Américains, Alton Sterling et Philando Castile abattus à bout portant par des policiers en Louisiane et dans le Minnesota.

La scène montrant Barack Obama en train de descendre les escaliers de son avion présidentiel a soudain suscité chez moi une peur irrationnelle attisée par des images que j’ai encore à l’esprit: celle de John F. Kennedy descendant aussi les marches d’Air Force One le 22 septembre 1963 à Dallas, peu avant d’être assassiné.

(FILES) File photo dated November 22, 1963 courtesy the John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston, shows President John F. Kennedy and First Lady Jacqueline Kennedy descending the stairs from Air Force One at Love Field in Dallas, Texas. AFP HAND OUT Cecil Stoughton-White House Photographs/John F. Kennedy Presidential Library and Museum-Hand Out == RESTRICTED TO EDITORIAL USE / MANDATORY CREDIT: "AFP HAND OUT Cecil Stoughton-WHITE HOUSE PHOTOGRAPHS/JOHN F. KENNEDY PRESIDENTIAL LIBRARY AND MUSEUM" / RESTRICTED TO SUBSCRIPTION USES / NO A LA CARTE SALES / DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS== / AFP PHOTO / JFK Presidential Library / CECIL STOUGHTON-WH PHOTOGRAPHS
John F. Kennedy et son épouse Jacky. AFP Hand-out Cecil Stoughton-White House Photographs/John F. Kennedy Presidential Library and Museum-Hand OutCecil Stoughton-WHITE HOUSE PHOTOGRAPHS/JOHN F. KENNEDY PRESIDENTIAL LIBRARY AND MUSEUM

 

Comparaison n’est pas raison. Les Etats-Unis des années 1960 étaient, sur le plan racial, un tout autre pays. Il suffit de se remémorer les émeutes sur le campus de l’Université du Mississippi déclenchées par l’arrivée (imposée par la Cour suprême) du premier étudiant afro-américain, James Meredith, que j’ai  rencontré en juin 2014 à Jackson. Ou encore la marche de Selma sur le pont Edmund Pettus Bridge  en 1965 voire l’assassinat de Martin Luther King et de Robert Kennedy en 1968.

En dépit des importants progrès accomplis, le contexte racial actuel reste tendu. Et cet état de fait accentue l’exposition d’un président noir qui a déjà fait l’objet de menaces et de diatribes de la part de milieux suprémacistes blancs ou racistes et dont la légitimité a été l’objet d’attaques permanentes d’une partie des républicains.

Mes peurs irrationnelles seront toutefois vite estompées à la vue du dispositif sécuritaire mis en place à Dallas en ce 12 juillet 2016, qui n’avait rien à voir avec ce qu’il était en 1963.

Caitlyn Jenner, transgenre, fan de l’ex-candidat Ted Cruz et désormais de Donald Trump, sera à Cleveland

 

Ex-Bruce Jenner, le champion olympique de décathlon, Caitlyn Jenner, la transgenre qui a réussi un formidable coup publicitaire “à la Kardashian” en faisant la “Une” de Vanity Fair pour annoncer son coming-out, sera à Cleveland le 20 juillet prochain. Sa présence dans la ville de l’Ohio coïncide avec la tenue de la convention républicaine censée officialiser la candidature de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Que va-t-elle y faire?

Selon The Daily Beast, Caitlyn Jenner ne participera a priori pas à la convention en tant que telle, mais à un brunch au Rock and Roll Hall of Fame organisé par des conservateurs pro-LGBT. Elle plaidera pour un soutien ferme du Parti républicain aux droits des lesbiens, gays, bisexuels et transgenres. Devenue très récemment une avocate des droits LGBT, Caitlyn Jenner demeure une républicaine convaincue. Au cours des primaires, elle a apporté un soutien passionné au sénateur ultra-conservateur du Texas et candidat à la Maison-Blanche Ted Cruz pour qui le mariage gay est une ignominie. Aujourd’hui toutefois, Caitlyn Jenner a senti que le vent changeait de direction. Elle appuie désormais Donald Trump qui est “très favorable aux femmes” et qui soutient fermement “la communauté LGBT en raison de ce qu’il s’est passé en Caroline du Nord avec la question des toilettes” transgenres.

Plutôt étonnant l’ancrage très républicain de Caitlyn Jenner. Le Grand Vieux Parti demeure hostile au mariage gay dans sa grande majorité et est loin de faire campagne en faveur des droits des LGBT. La campagne présidentielle 2016 n’a pas fini de nous réserver des surprises.

Obama, le “jokster” qui demande aux Américains d’aller voter

Si la présidentielle américaine du 8 novembre prochain se résume à un combat entre le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton, l’un des facteurs clés pour la victoire sera la participation, le “turn-out”. Les partisans du milliardaire new-yorkais ont voté en masse durant les primaires. Jamais un républicain n’avait-il obtenu autant de votes (14 millions). Mais les primaires sont un exercice particulier qui ne peut pas automatiquement être répliqué lors d’une élection présidentielle. Le défi pour Donald Trump est de faire voter un nombre considérable d’électeurs blancs fâchés contre le système et Washington pour compenser le grave déficit de popularité qu’il a auprès des Latinos, Afro-Américains et Américains d’origine asiatique. Pour Hillary Clinton, c’est expliquer à l’électorat qu’une élection de Donald Trump à la Maison-Blanche serait “catastrophique”, c’est surmonter le manque de confiance qu’elle suscite auprès des Américains et enfin s’assurer que les électeurs de Bernier Sanders, surtout les jeunes, se rallient derrière sa candidature et vont voter.

Conscient de ces enjeux, Barack Obama descend dans l’arène politique pour inciter les Américains à aller voter. Il le fait sur BuzzFeed de façon tout à fait inhabituelle, mais “à la Obama”. Pour lui, il y a 5 choses plus difficiles à réaliser que d’aller voter. Le président américain a manifestement un intérêt considérable à voir un(e) démocrate lui succéder à la Maison-Blanche pour consolider son bilan.

Joe Walsh, ex-membre du Congrès, menace Barack Obama après Dallas

Joe Walsh a été élu au Congrès en 2010 dans le cadre de la vague du Tea Party qui a déferlé sur Washington. Controversé, il n’a bénéficié d’aucune aide du Parti républicain et ne s’est pas fait réélire deux ans plus tard. Animateur d’une émission de radio, il est convaincu que le président Barack Obama a alimenté la guerre contre les policiers et porte une part de responsabilité dans la fusillade de Dallas qui a éclaté dans la ville texane jeudi soir et qui a coûté la vie à cinq policiers.

Sur Twitter, il a diffusé plusieurs messages très controversés. Apparemment Twitter a sévi et fermé momentanément son compte. Voici l’un de ses premiers tweets qui n’est désormais plus accessible. Il en dit long sur l’état de la question raciale aux Etats-Unis:

 

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Images choquantes de policiers blancs tuant à bout portant un Afro-Américain à Baton Rouge

Alton Sterling, Afro-Américain de 37 ans et père d’un enfant de quinze ans, a été abattu à bout portant par des policiers blancs venus l’arrêter près d’un supermarché à Baton Rouge en Louisiane. L’homme, à en croire un appel adressé à la police, vendait des CD hors du magasin et aurait menacé quelqu’un avec son pistolet. Les circonstances du drame sont encore floues. La vidéo qui est devenue virale sur les réseaux sociaux montre des images choquantes. Elle va sans doute jeter de l’huile sur le feu sur une question déjà très sensible aux Etats-Unis. De nombreuses bavures de policiers blancs ont provoqué la mort de plusieurs jeunes Afro-Américains dont Michael Brown à Ferguson dans le Missouri.

Le Département fédéral de la justice a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette mort tragique. Mardi soir, des centaines de personnes se sont rassemblées près du supermarché en guise de solidarité envers Alton Sterling. Certains criaient “Black Lives Matter”. D’autres scandaient: “Fuck the Police”.

Barack Obama n’est pas un bon chanteur, mais là n’est pas l’essentiel

A l’occasion du 4 juillet, le jour de la fête nationale aux Etats-Unis, Barack Obama a chanté. Non pas un chant patriotique, mais “Happy Birthday” pour sa fille qui a eu la bonne idée de naître lors d’Independence Day il y a dix-huit ans. On l’avait déjà constaté à d’autres occasions: Barack Obama ne chante pas très juste. Mais là n’est pas l’essentiel. Le moment fêté à la Maison-Blanche était touchant. Il l’était d’autant plus que Malia Obama va entamer cet automne ses études universitaires à Harvard sur les pas de son père Barack et de sa mère Michelle. Le président démocrate a déjà publiquement déclaré être touché par ce qui apparaît pour lui comme une petite déchirure tant il se sent proche de ses deux filles Malia et Sasha. Cette dernière restera encore avec ses parents à Washington jusqu’à la fin du collège (high school) en 2018.

Autre moment fort quand il est question de chanter: l’allocution de Barack Obama à Charleston après le massacre de neuf Afro-Américains réunis dans l’église Emanuel, un lieu à la symbolique forte pour la communauté noire de Caroline du Sud. Après un discours éblouissant, il avait entonné “Amazing Grace”, un chant mythique pour le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et dont une version chantée par Mahalia Jackson est restée dans les annales. L’événement fut si exceptionnel qu’on lui pardonnera d’avoir chanté un peu faux.

Trump n’a pas une fortune de 10 milliards, mais plutôt de 4,2 milliards

Donald Trump insiste pour que sa rivale démocrate dans la course à la Maison-Blanche Hillary Clinton publie les discours qu’elle a tenus derrière les portes closes d’institutions financières de Wall Street comme Goldman Sachs. Motif: en touchant plus de 600 000 dollars, elle pourrait, estime le magnat de l’immobilier, être inféodée à Wall Street. De son côté, il répète jusqu’à plus soif qu’il ne peut publier ses déclarations d’impôts car il fait l’objet d’un audit du fisc américain. L’écrasante majorité des experts fiscaux outre-Atlantique sont pourtant catégoriques: l’audit en question n’empêche en rien Donald Trump de publier ses déclarations d’impôts.

Celles-ci pourraient mettre à nu la réalité financière du candidat républicain à la présidence américaine. Donald Trump se vante d’avoir une fortune dépassant les dix milliards de dollars. Selon des documents remis au nom de Trump par Wells Fargo à la Securities and Exchange Commission (SEC, le gendarme de la bourse), Donald Trump disposait en 2012 de 4,2 milliards de dollars et de 250 millions de dollars en liquide, à en croire les 132 pages remises à la SEC selon The Guardian.

Au vu de cette fortune revue à la baisse, beaucoup se demandent comment Donald Trump pourra financer sa campagne présidentielle cet été et cet automne avec 250 millions de dollars cash sans devoir vendre des immeubles ou s’endetter. Il a déjà contracté un emprunt, poursuit le quotidien britannique, entre 43 et 50 millions de dollars. En juin, il n’avait en caisse pour sa campagne que 1,3 million de dollars. Ces prochains mois, il se verra contraint de dépendre de l’aide du Parti républicain qui ne roule pourtant pas sur l’or. Et au vu de l’impopularité de Donald Trump au sein même du Grand Vieux Parti, les sponsors ne se précipitent pas au portillon.

Bill Clinton met son épouse, la ministre de la Justice et l’administration Obama dans l’embarras

Bill Clinton vieillit mal. Lui qui fut sans doute l’un des présidents les plus habiles et les plus doués quand il s’agissait de s’adresser à Middle America, à la classe moyenne, vient de commettre une bourde sans précédent. Lundi dernier, il s’est trouvé sur le même tarmac que Loretta Lynch, la ministre de la Justice à un aéroport de Phoenix en Arizona. Cette apparente coïncidence a donné des idées à Bill Clinton qui est allé rendre visite à Loretta Lynch dans son avion officiel. La discussion a duré environ une demi-heure.

L’épisode fut suffisant pour déclencher une tempête politico-médiatique. Pour Bill Clinton, le moment n’aurait pas pu être plus mal choisi. Son épouse Hillary Clinton, probable candidate officielle à la présidentielle du 8 novembre prochain, fait l’objet d’une enquête du FBI au sujet de la messagerie privée qu’elle a utilisée exclusivement quand elle était secrétaire d’Etat de 2009 à 2013. La brève visite de l’ex-président américain dans l’avion de la ministre de la justice ajoute de nouveaux doutes sur la capacité de jugement des Clinton. Elle peut laisser entendre que les Clinton sont au-dessus des lois appliquées aux communs des mortels et que le système judiciaire fera tout pour ne pas inculper la candidate à la Maison-Blanche.

Loretta Lynch, qui fut nommée procureur fédérale à Brooklyn par Bill Clinton, a été mise dans une situation impossible. Elle a dû expliquer aux médias que la discussion ne s’était articulée qu’autour de la vie personnelle de chacun, de leurs grands-enfants. Elle a aussi dû préciser qu’elle ne chercherait pas à bloquer ou à modifier les recommandations faites par le FBI dans le cadre de l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton. De la part de Loretta Lynch, ce fut sans doute une erreur de jugement de recevoir Bill Clinton. Mais refuser une visite même impromptue d’un ex-président des Etats-Unis, qui plus est qui vous a nommé à un poste de procureure fédérale n’est pas une décision facile.

La ministre de la Justice Loretta Lynch s'explique lors d'une conférence à Aspen, (AP Photo/Jordan Curet)
La ministre de la Justice Loretta Lynch s’explique lors d’une conférence à Aspen, (AP Photo/Jordan Curet)

Hillary Clinton est elle-même restée muette à ce propos avant de communiquer samedi qu’elle avait été auditionnée par le FBI. Une manière de montrer que l’enquête n’est en rien biaisée en dépit des impressions. Son adversaire républicain Donald Trump ne pouvait pas espérer un meilleur cadeau de la part de Bill Clinton. L’affaire renforce l’idée propagée par le milliardaire new-yorkais et partagée par nombre d’électeurs que les Clinton sont toujours au-dessus des lois. Le principale problème d’Hillary Clinton est le manque de confiance qu’elle suscite auprès des électeurs notamment en raison de la manière dont elle a défendu l’usage exclusif d’une messagerie privée au Département d’Etat. La présente controverse renforce encore ce sentiment. Ce d’autant qu’Associated Press a révélé voici quelques jours que les 55 000 courriels qu’Hillary Clinton a remis au Département d’Etat ne représentaient pas tous les emails qui pouvaient susciter l’intérêt de l’administration. L’ex-cheffe de la démocratie avait déclaré avoir donné tous les emails professionnels et effacé les emails privés de son serveur. Or selon AP, plusieurs emails effacés et retrouvés par les enquêteurs ont été jugés d’ordre professionnel.

Pour l’administration de Barack Obama, c’est aussi embarrassant. Le président démocrate, qui a certes attendu que son ex-secrétaire d’Etat remporte les primaires démocrates pour la soutenir officiellement dans l’optique de la présidentielle, s’est lui aussi beaucoup avancé. Or rien ne dit que l’enquête ne va pas aboutir, même si cela paraît improbable, à une inculpation d’Hillary Clinton.

L’épisode Bill Clinton-Loretta Lynch n’a duré qu’une demi-heure. Mais il va servir à Donald Trump au moins jusqu’au 8 novembre prochain. Bill Clinton, un boulet pour la campagne électorale de son épouse? On a l’impression de revivre la campagne de 2008. En pire.