Zianna Oliphant, 9 ans, l’émouvant plaidoyer contre le traitement réservé aux Afro-Américains à Charlotte

Charlotte a été le récent théâtre d’émeutes raciales après qu’un Afro-Américain, Keith Scott, 43 ans, a été abattu par la police dans un parking devant son immeuble. Même les vidéos diffusées par la police ne permettent pas de savoir si la victime portait une arme à feu comme le prétend la police ou un livre, comme le pense la famille du défunt. L’épisode a provoqué de violente émeutes pendant trois jours. Il s’ajoute à de multiples incidents de ce type dont une fusillade à Tulsa en Oklahoma où une femme officier de police a abattu Terence Crutcher, un Afro-Américain non armé alors qu’il avait levé les mains au ciel comme on le lui avait ordonné.

Pour protester contre cette hécatombe, la jeune Ziana Oliphant, 9 ans, a eu le courage d’aller témoigner devant le City Council, le conseil municipal. S’effondrant en larmes, elle dit sa colère au sujet de la manière dont les Afro-Américains sont traités à Charlotte. Très émouvant.

Hillary Clinton “invente” un nouveau mouvement de danse: le “Hillary shimmy”

C’est sans doute l’un des passages du “débat du siècle” pour la présidentielle américaine qui a le plus alimenté les discussions dans la twittosphère. Répliquant à son rival républicain Donald Trump qui estime que le tempérament de l’ex-secrétaire d’Etat n’est pas adapté à la fonction de président des Etats-Unis, Hillary Clinton a osé faire un mouvement des épaules que nombre de téléspectateurs ont tout de suite assimilé au “shimmy”, une danse, explique Wikipedia, qui “trouve ses fondements aux Etats-Unis dans la danse noire de la fin du XIXe siècle”.

Un journaliste du New York Times, sur demande de son chef, s’est amusé à regarder le débat de lundi soir entre les deux candidats à la Maison-Blanche sans le son. Pour lui, plusieurs mimiques et grimaces étaient claires: Hillary Clinton avait remporté le premier de trois débats télévisés. Ce qui lui a paru particulièrement frappant, c’est le mouvement alternatif avant-arrière des épaules “commis” par Hillary Clinton. C’était la preuve qu’elle était à l’aise, dit-il, et que d’une certaine manière elle avait du plaisir à être sur la scène de l’Université Hofstra devant 84 millions de téléspectateurs, soit la plus forte audience jamais enregistrée pour un débat présidentiel.

Estimant que la candidate démocrate n’avait pas eu la phrase “qui tue” et que tout le monde retiendra, ce que les Américains appellent un “Zinger”, elle aura eu une forme de “zinger” dans sa gestuelle. Les mauvaises langues verront la scène de façon moins positive, laissant entendre que Hillary Clinton était en train d’avoir une sorte d’attaque ou crise spasmodique. Nombre de téléspectatrices y ont vu une touche d’humour de la candidate démocrate pour ironiser sur le côté machiste de Donald Trump et ses déclarations misogynes.

Peu importe, la salle, qui aurait dû rester silencieuse, a éclaté de rires pour saluer ce moment unique qui, expliquent ceux qui connaissent l’ex-patronne de la diplomatie, traduit un peu qui elle est intérieurement, une personne plus enjouée que son apparence publique ne le laisse entrevoir. Une photo prise au Café Havana de Cartagena, en Colombie en 2012, alors que Hillary Clinton était en voyage officielle en Colombie, semble confirmer ce sentiment:

US Secretary of State Hillary Clinton enjoys a relax moment at Cafe Havana in Cartagena, Colombia on April 15, 2012. Clinton is in Cartagena to attend the VI Summit of the Americas which closes on Sunday. AFP PHOTO / STR / AFP PHOTO / STR
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton se détend au Café Havana de Cartagena en Colombie en avril 2012.( AFP PHOTO / STR / AFP PHOTO / STR)

Michelle Obama moque Barack chez Stephen Colbert

Imaginez la compagne de Vladimir Poutine ou de François Hollande, l’épouse du président du Conseil italien Agnese Landini ou encore l’époux de la chancelière allemand Angela Merkel participer à un talk show, tenant des conversations d’enfants à proximité d’une “cabane” faites de couverture et de draps. Le scénario paraît aussi farfelu qu’irréaliste. Avec Michelle Obama, il ne l’est pas.

La First Lady a participé mardi soir au talk show à succès de CBS “The Late Show”. Aux côtés de l’animateur Stephen Colbert, qui se met lui aussi dans la peau d’un enfant qu’il n’est plus, elle se pique au jeu. Si chacun d’eux était sur une île, avec qui souhaiterait-il/elle être? Pour Stephen Colbert, ce serait “avec le président”. Pour Michelle Obama, ce serait “Beyoncé”. Comptant parmi les First Lady les plus classe et branchée de l’histoire des présidences américaines, elle s’est placée dans les draps d’un enfant, sans peur de dégrader son statut, sans statut à défendre. Et ça marche à merveille:

 

Le seconde partie de la prestation de Michelle Obama n’en est pas moins goûteuse. Elle raconte l’impatience de Barack Obama lors d’une séance photo pour le magazine Essence. Le président, dit-elle, liquiderait la séance en cinq minutes, se contentant de deux types de sourire somme toute très semblables. Elle dit aimer la chanteuse Beyoncé, “intelligente, créative”, une excellente mère qui aime sa famille. Michelle estime avoir beaucoup en commun avec la chanteuse, même si elle ne peut chanter, ni danser comme elle.

Cette diplômée d’Harvard, qui s’est souciée de promouvoir une alimentation saine, de l’exercice et l’éducation des jeunes filles à travers son initiative “Let Girls Learn” au cours de ses sept années à la Maison-Blanche, n’a pas manqué d’imiter son mari Barack quand la famille se réunit le soir pour dîner sur le coup de 18h30. Quand Malia pose au président une question sérieuse au sujet du réchauffement climatique au grand dam de Sacha et Michelle qui préféreraient parler de tout sauf de politique, la First Lady moque son mari, toujours prompt à entrer dans des discussions sérieuses même à table: “Oui, je suis content que tu poses cette question. Laisse-moi répondre en trois points: 1, puis 1 a), 1 b),…”

Michelle Obama relève que Barack Obama parvient toutefois à oublier les impératifs de sa fonction quand il vient à table. Un moment où il s’agit surtout des enfants, de ce Malia et Sasha ont fait durant la journée.  Michelle l’admet: Barack “aime bien entendre les potins car il n’a pas vraiment de vie”. Parlant d’une visite d’Etat au Royaume-Uni, la First Lady se rappelle avoir demandé des frites (French Fries…) alors qu’elle logeait à Buckingham Palace. Elle avoue être une grande fan des frites. “C’est la raison pour laquelle je dois manger des légumes”…

Des armes à feu concentrées dans les mains d’un nombre restreint d’Américains

Les armes à feu restent un sujet hautement sensible aux Etats-Unis. Dans la course à la présidence américaine, Donald Trump en a fait un thème de campagne, se profilant comme le grand défenseur du second amendement de la Constitution que Hillary Clinton, prétend-il à tort, souhaiterait abolir. Cet amendement garantit aux citoyens américains de pouvoir porter une arme.

Selon une étude menée par les universités de Harvard et de Northeastern qui n’a pas encore été publiée, mais que The Guardian a obtenue en exclusivité, les Etats-Unis recensent 265 millions d’armes à feu, soit plus d’une par adulte. L’étude met en lumière un fait étonnant: 133 millions des 265 millions d’armes à feu sont détenus par 3% des Américains adultes, soit en moyenne 17 armes chacun. Elle relève aussi que le nombre de détenteurs d’armes à feu a en réalité reculé, passant de 25 à 22%. Autre tendance: il y a de plus en plus de femmes qui en possèdent, surtout des pistolets pour assurer leur auto-défense. C’est apparemment la peur qui incite certains à acquérir une arme. L’étude montre aussi que les vols d’armes à feu ont explosé, passant de 230 000 par an à 400 000.

Une documentaire impressionnant réalisé par Zed Nelson et posté sur YouTube par The Guardian permet de mieux comprendre la fascination pour les armes aux Etats-Unis:

 

“Le Parti républicain est mort ce week-end”

Chroniqueuse du Washington Post, Jennifer Rubin n’est pas connue pour être particulièrement nuancée. Elle a souvent décoché des flèches empoisonnées en direction des démocrates. Dans sa dernière tribune, cette conservatrice qui avait soutenu fermement le républicain Mitt Romney lors de la présidentielle de 2012, a toutefois taillé une croupière au Parti républicain, intitulant son article: “Le Parti républicain est mort ce week-end“.

Elle justifie cette formule dramatique en raison de l’attitude du Grand Vieux Parti dans l’affaire des birthers, ces adeptes de la théorie du complot qui ont toujours pensé que Barack Obama n’était pas né aux Etats-Unis et qu’il était par conséquent un président illégitime. Ce week-end, après avoir nourri pendant cinq ans la rumeur, Donald Trump a fait un virage à 180 degrés, déclarant en une phrase très courte: “Barack Obama est né aux Etats-Unis. Point final.” Durant les émissions politiques du week-end, les “surrogates” ou porte-parole du milliardaire new-yorkais ont eu fort à faire à répondre aux questions des journalistes: pourquoi a-t-il soudain admis qu’il avait menti pendant près de cinq ans?

La responsable de la campagne de Donald Trump Kellyanne Conway s’est appliquée à dévier les attaques, insistant qu’il était temps de passer à autre chose et à oublier cette obsession des médias de parler du “birther movement”. Oublier? Donald Trump a dépensé beaucoup d’argent et de temps, a diffusé une vidéo dans laquelle il sommait Barack Obama de produire son certificat de naissance contre le versement de 5 voire même 50 millions de dollars pour une oeuvre de charité de son choix. Le candidat à la vice-présidence et colistier de Trump Mike Pence ainsi que le gouverneur du New Jersey Chris Christie ont eux aussi dévié le tir, arguant que la rumeur avait en réalité été créée par le camp de la candidate présidentielle Hillary Clinton qui était opposée, lors des primaires de 2008, à Barack Obama. Un fait qui a été démenti par de nombreux “fact-checkers”.

Pour Jennifer Rubin, la goutte qui a fait déborder le vase est la décision du président du Parti républicain Reince Priebus d’infliger des sanctions contre tous ceux, notamment l’ex-candidat et gouverneur de l’Ohio John Kasich, qui ne soutiendraient pas un “menteur raciste, misogyne, xénophobe et pathologique”. A ses yeux, il est clair qu’une personne comme Trump qui s’est fait le héraut du mouvement des birthers et qui tente désormais d’accuser sa rivale Hillary Clinton d’avoir répandu la rumeur “n’est pas faite pour devenir président”. Et Jennifer Rubin d’ajouter: “Un parti qui sanctionne des gens qui dénonce un raciste mérite de disparaître. Un parti dont les chefs de file du Congrès continuent de soutenir un candidat qui incite à la violence, perpétue le racisme et s’adonne aux théories du complot perd l’autorité morale de gouverner.”

Le congressiste démocrate Elijah Cummings le souligne: “Barack Obama est toujours le plus intelligent de la salle”

Elu du Maryland à la Chambre des représentants, Elijah Cummings est un Afro-Américain de Baltimore. Il est le chef de file des démocrates au sein de la Commission parlementaire de contrôle et de réforme du gouvernement. Face à l’obsession des représentants républicains manifestée dans le cadre d’une commission ad hoc sur la tragédie de Benghazi, Elijah Cummings avait dénoncé l’attitude des républicains. Dans le Wells Fargo Center, le centre où se déroule la convention démocrate qui vient d’investir Hillary Clinton, il répond aux questions du Temps sur le bilan des années de Barack Obama à la Maison-Blanche:

 

Lors de l’audition d’une responsable de l’Internal Revenue Service, Elijah Cummings, sanguin, s’est emporté contre l’obstructionnisme du républicain Darell Issa:

Et lors de l’audition d’Hillary Clinton au sujet de Benghazi:

 

 

 

Plongée en images dans la convention démocrate de Philadelphie

C’est sous les cris de protestations que les délégués démocrates ont entamé lundi la convention devant investir Hillary Clinton. Plongée en images dans cette grand-messe électorale:

©Stéphane Bussard
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©Stéphane Bussard

 

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Paul Simon chantant "Bridge over Troubled Water" ©Stéphane Bussard
Paul Simon chantant “Bridge over Troubled Water”
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Michelle Obama ©Stéphane Bussard
Michelle Obama
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Michelle Obama ©Stéphane Bussard
Michelle Obama
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Bill de Blasio, maire de New York ©Stéphane Bussard
Bill de Blasio, maire de New York
©Stéphane Bussard
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Le sénateur de New York Chuck Schumer ©Stéphane Bussard

 

 

 

 

 

Le pasteur Jesse Jackson ©Stéphane Bussard
Le pasteur Jesse Jackson
©Stéphane Bussard