Le président américain Barack Obama a débarqué d’Air Force One en compagnie de son épouse Michelle mardi en fin de matinée à Dallas pour aller rendre hommage aux cinq policiers blancs abattus jeudi dernier par une jeune Afro-Américain de 25 ans. Son discours était d’autant plus attendu que les Etats-Unis traversent une phase de fortes tensions raciales après la tragédie de Dallas et la mort de deux Afro-Américains, Alton Sterling et Philando Castile abattus à bout portant par des policiers en Louisiane et dans le Minnesota.
La scène montrant Barack Obama en train de descendre les escaliers de son avion présidentiel a soudain suscité chez moi une peur irrationnelle attisée par des images que j’ai encore à l’esprit: celle de John F. Kennedy descendant aussi les marches d’Air Force One le 22 septembre 1963 à Dallas, peu avant d’être assassiné.
Comparaison n’est pas raison. Les Etats-Unis des années 1960 étaient, sur le plan racial, un tout autre pays. Il suffit de se remémorer les émeutes sur le campus de l’Université du Mississippi déclenchées par l’arrivée (imposée par la Cour suprême) du premier étudiant afro-américain, James Meredith, que j’ai rencontré en juin 2014 à Jackson. Ou encore la marche de Selma sur le pont Edmund Pettus Bridge en 1965 voire l’assassinat de Martin Luther King et de Robert Kennedy en 1968.
En dépit des importants progrès accomplis, le contexte racial actuel reste tendu. Et cet état de fait accentue l’exposition d’un président noir qui a déjà fait l’objet de menaces et de diatribes de la part de milieux suprémacistes blancs ou racistes et dont la légitimité a été l’objet d’attaques permanentes d’une partie des républicains.
Mes peurs irrationnelles seront toutefois vite estompées à la vue du dispositif sécuritaire mis en place à Dallas en ce 12 juillet 2016, qui n’avait rien à voir avec ce qu’il était en 1963.
Je ressenti la même crainte pour les Obamas.