Le mauvais sort s’acharne sur une famille suisse qui voyage en voilier

Ils devaient revenir à New York, où nous les avions rencontrés, mais le sort en a décidé autrement. La conférence prévue devant un cercle de navigateurs a été annulée. Un coup dur pour la famille Schwörer, qui compte sur ce genre d’événement pour financer son expédition. Mais ce n’est rien à côté de ce qui leur est arrivé quelques jours plus tôt.

Leur voilier, le Pachamama, s’est détaché du ponton où il était amarré, à Akureyri , en Islande, lors de violentes intempéries. En pleine nuit. Dans l’urgence, Dario, le père de famille, un climatologue et guide de montagne, est parvenu à l’accrocher à un ponton flottant, en attendant que les secours arrivent. Mais le mal était déjà fait. La coque a été endommagée. Le bateau est venu heurter plusieurs fois le ponton. «C’était comme un tremblement de terre», raconte Dario.

La tribu Schwörer, c’est cette famille suisse qui parcourt le monde depuis dix-sept ans, en voilier, en vélo, et avec la ferme intention de gravir le sommet le plus haut des sept continents. Ils sont huit: Dario, sa femme Sabine, et leur six enfants. Leur expédition s’appelle TopToTop Global Climate Expedition. Ils se veulent les témoins des effets du changement climatique.

Des coups durs, ils en ont connus. En 2004, leur bateau heurte méchamment un container qui flottait dans le Pacifique Sud. En 2015, Dario est blessé et a eu des complications: il a failli perdre sa jambe qui a été privée de sang pendant 24 heures et a dû subir cinq opérations. Tout récemment, c’est le petit dernier, Vital, qui a causé de grosses frayeurs aux parents: à peine né, il a dû faire l’objet de plusieurs transfusions sanguines.

Malgré la nouvelle tuile et la crainte que leur aventure s’arrête à cause du bateau endommagé, Dario essaie de rester optimiste. «Nous sommes en train de perdre notre maison», écrivait-il dans l’intitulé de son dernier mail. «Nous avons été très occupés ces derniers jours à déplacer des affaires du bateau dans un container. Mais le bateau n’a pas plus de fuites depuis qu’un plongeur les a colmatées avec du beurre. Grâce à de basses températures, le beurre a gelé et nous pouvons trouver un peu de sommeil car nous n’avons plus à pomper», précise-t-il. «Il commence à faire froid et sombre ici mais notre mental est toujours élevé».

Les réparations du voilier devraient finalement débuter le 10 février, dans le chantier naval le plus proche. La suite des aventures de la famille Schwörer peuvent être suivies ici, via leur blog.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

Une réponse à “Le mauvais sort s’acharne sur une famille suisse qui voyage en voilier

  1. Une mésaventure analogue nous est arrivée en Corse, après un tour du monde sans problème. Nous n’étions couverts que par la RC obligatoire. Cette dernière a payé les frais liés aux travaux ayant évité une pollution du port par le mazout, dont le grutage pour mise à sec.
    Mes meilleurs voeux et bon courage; c’est pénible, mais on s’en remet.

Répondre à André et Dominique Terrier-Bruttin Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *