La vie d’après des limogés de Donald Trump

Que sont-ils devenus? Sean Spicer, ex porte-parole de la Maison-Blanche, et Anthony Scaramucci, ex directeur de la communication de la même Maison-Blanche, qui se détestaient royalement, ont au moins deux points communs: ils se sont tous deux faits limoger par Donald Trump et savaient, malgré eux, amuser la galerie. Mais il existe une vie après Donald Trump. La preuve.

Sean Spicer, d’abord. A bout de nerfs, et sur un siège éjectable après avoir pris bien des coups, il a donné sa démission fin juillet en réagissant à la nomination d’Anthony Scaramucci, un ancien financier de Wall Street surnommé The Mooch. Depuis qu’il a quitté la Maison-Blanche, Sean Spicer est bien plus détendu. Il a trouvé un nouveau job: orateur de luxe. Il s’est inscrit au Worldwide Speakers Group, a fait une apparition surprise aux Emmy Awards dans son propre rôle – ou plutôt dans celui de la comédienne qui le parodiait dans Saturday Night Live -, une apparition qui n’a d’ailleurs pas été du goût de tous.

Il a surtout participé au Jimmy Kimmel Live!, où il a fait preuve d’humour et d’autodérision. Surtout lorsqu’il a évoqué son mensonge, le premier jour de son travail, quand il a dû défendre la faible participation à la cérémonie de prestation de serment du président américain, en assurant qu’il s’agissait de «la plus grande foule jamais vue lors d’une investiture, point barre».

The Mooch, ensuite. Il a tenu dix jours à la Maison-Blanche. Et poursuit son ego trip, tout en gérant la procédure de divorce lancée par sa femme, qui, elle non plus, n’a pas tenu le coup. L’homme tout droit sorti de la commedia dell’arte nous manque presque, tant ses déclarations relayées par la presse étaient colorées. Au New York Times, il avait confié: «J’ai été laissé pour mort dans la rue, maintenant je me dirige vers Air Force One». Un journaliste du New Yorker  a de son côté révélé qu’Anthony Scaramucci avait qualifié Reince Priebus, celui qui était alors encore chef de cabinet – un limogé de plus! – de «schizophrène paranoïaque», et avait déclaré, lors de la même conversation téléphonique, vouloir «virer tout le monde» pour éviter des fuites. Lorsque sa femme a annoncé avoir demandé le divorce, il a immédiatement tweeté: «La famille n’a pas besoin d’être impliquée dans tout cela. Bientôt, nous saurons dans les médias qui a de la classe et qui n’en n’a pas».

Aujourd’hui, The Mooch continue de soigner son look et son ego. Il a créé «The Scaramucci Post» sur Twitter, un nouveau «média» qu’il inaugure ce lundi 2 octobre, et dont il promet déjà une «world class experience», rien que ça. Il est aussi apparu dans plusieurs late shows, dont celui de Stephen Colbert, où il a dézingué Stephen Bannon, limogé peu de temps après. Il rêve d’une carrière à la télévision, et espère en attendant pouvoir être indemnisé à hauteur de 40 000 dollars pour des discours que ses fans s’arracheraient. The Mooch reste The Mooch. Avec ou sans lunettes de soleil.

Le prochain épisode de «Que sont-ils devenus?»: la nouvelle vie de Tom Price. Le ministre de la Santé s’est fait licencier vendredi par Donald Trump pour avoir utilisé des avions privés pour ses déplacements officiels. Priceless.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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