«Wake up, America!»

J’avoue avoir eu la chair de poule. Samedi, à Manhattan, ils étaient encore là à manifester, à quelques centaines de mètres de la Trump Tower, préservée par un périmètre de sécurité. Sans relâche depuis un certain mardi soir, qui s’est soldé par l’élection de Donald Trump.

Une jeune fille en larmes est soutenue par sa mère. Une autre femme est venue avec sa petite de six ans, qui a elle-même dessiné sa pancarte. Ils sont là, à vouloir faire entendre leurs voix, en scandant «Not my president». Ou «No fear, no hate!». Ou encore: «Stronger together». Et, en boucle, «Wake up, America!». Des jeunes surtout, dont certains confient vivre un vrai cauchemar depuis plusieurs jours. Les policiers les ont éloignés de la fameuse Tour où vit le milliardaire. Les rues sont bloquées et ils ne peuvent désormais manifester que là où on leur dit d’aller. Mais les policiers restent respectueux.

Depuis plusieurs jours, ces manifestants, motivés et énergiques, scandent, hurlent, manifestent, expriment leur colère, et font désormais partie du paysage. Je sens que ces quatre prochaines années comme correspondante vont être passionnantes à couvrir.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

2 réponses à “«Wake up, America!»

  1. Madame,
    Vous espériez l’élection de Hillary Clinton, c’est votre droit.
    Que vous viviez donc les manifestations anti-Trump avec beaucoup d’émotion, on peut le comprendre.
    MAIS que vous ne réalisiez pas l’énorme absurdité, contradiction et paradoxe dans le fait que des gens se disant “démocrates”, “ouverts”, “tolérants”, respectueux des différences et des minorités” (le portrait que Mme Clinton s’est efforcée, avec l’aide de 98% des médias, de présenter au peuple américain) se permettent de refuser une élection parfaitement démocratique simplement par le fait que le résultat ne leur convient pas, est inquiétant.
    Imaginez une seule seconde que ce soit l’inverse qui se produise. A savoir des militants anti-Clinton manifestant bruyamment, souvent même violemment, contre la première présidente américaine élue. Imaginez votre réaction et celles de vos collègues!

    1. Bonjour. Merci pour votre commentaire. Ce petit texte n’avait pas pour ambition de juger de la pertinence ou non de leur manifestation, mais d’en rendre compte, de décrire une ambiance ressentie sur le moment, en passant par là un peu par hasard. Mais c’est très bien si cela fait débat!

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