La rédemption d’un proche du Ku Klux Klan

Elwin Wilson (photo Mary Ann Chastain/AP/Keystone), 76 ans, est décédé jeudi dernier dans un hôpital de Caroline du Sud. La communauté 167596055afro-américaine aurait eu des raisons de lui en vouloir. Proche du Ku Klux Klan au début des années 1960, il s'est distingué par le passé comme un Blanc raciste prêt à en découdre avec les Noirs à une période où la ségrégation raciale sévissait encore.

Selon le New York Times, en 2009 toutefois, cherchant à se faire pardonner pour ses actes, Elwin Wilson accorda une interview à The Rock Hill Herald au cours de laquelle il confessa avoir frappé plusieurs activistes des droits civiques. En 1961, à Rock Hill, il avait été l'un des jeunes Blancs qui avaient frappé deux membres du mouvement Freedom Riders qui luttaient pour mettre fin à la ségrégation raciale. L'une des deux victimes était Blanche, Albert Bigelow, la seconde était Afro-Américaine, John Lewis. Durant l'interview, Elwin Wilson a appris que John Lewis était devenue une figure historique de la lutte des droits civiques et surtout un membre du Congrès. Le déclic pour ses confessions: l'élection du premier président noir à la Maison-Blanche, Barack Obama.

Elwin Wilson s'empressa d'aller rencontrer John Lewis à Washington, qui accepta immédiatement les excuses de son ex-bourreau. Ils se mirent tous deux à pleurer. Les deux années suivantes, ils participèrent ensemble à des émissions de télévision, dont l'une avec la papesse des confessions cathodiques, Oprah Winfrey.

Le journaliste du Rock Hill Herald avait demandé à Elwin Wilson où il irait s'il mourrait tout de suite. "En enfer", avait répondu ce dernier. Après cela, il présenta ses excuses à de nombreux Afro-Américains. "Mais je n'essaie pas de devenir un Martin Luther King ou quelque chose du genre", avait-il prévenu.

Pour sa part, John Lewis a jugé "très sincères" les excuses de celui qui le frappa voici 52 ans. Mais il admet ne pas se souvenir du visage qu'avaient ses agresseurs. Ces excuses furent les premières qu'il a jamais reçues pour les violences subies et c'était une évidence pour lui de les accepter. "C'était toute la philosophie de la non-violence à la base du mouvement [des droits civiques], avoir la capacité de pardonner et d'aller vers la réconciliation."

L'une des apparitions télévisées communes d'Elwin Wilson et de John Lewis, ex-bourreau et ex-victime:

 

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