Lettre ouverte de soutien aux femmes politiques

Assistons-nous à un acharnement contre les femmes politiques ?

 La journée internationale des droits des femmes fait toujours couler beaucoup d’encre. La Suisse brille par son retard. Les femmes sont moins payées, presque 18% de moins que les hommes, avec un écart plus grand que dans la plupart des pays européens. Les femmes enceintes sont discriminées au travail. La Suisse est la lanterne rouge en matière de congé parental. Les femmes assurent davantage de tâches domestiques et familiales. Elles touchent en moyenne moins de rente à la retraite. La Suisse a déjà empêché à trois reprises l’adoption d’une loi anti-harcèlement. Enfin les femmes sont sous-représentées en politique, et ce malgré qu’elles représentent 53% de l’électorat. Dans l’histoire, il n’y a eu que 9 conseillères fédérales sur 110, même nous en avons 3 actuellement. Le Conseil des Etats ne compte que 26% de femmes et le taux de représentation dans les gouvernements cantonaux stagne entre 20 et 27% depuis 1999.

 Alors, oui, on voudrait plus de femmes partout. Dans les entreprises d’abord car la mixité a prouvé son efficacité. Les entreprises ayant plus de 50% de femmes dans les Conseils d’Administration relèvent de meilleures performances financières ainsi que sociales et environnementales (ESG performance).

On loue les vertus du leadership féminin, le besoin d’intelligence émotionnelle, d’écoute et d’empathie à tous les niveaux décisionnels, dans les entreprises mais aussi en politique, dans l’esprit de servir le bien commun.

Face à l’abstention croissante, les électeurs et électrices attendent un renouvellement de la classe politique, une certaine fraîcheur, une autre manière de faire de la politique, plus proche des gens et en résonance avec les urgences de notre temps et les besoins en durabilité.

 Elles sont poussées et encouragées à se présenter aux élections à tous les niveaux. Les partis politiques ont bien compris que c’était même une condition de leurs succès électoraux. On souffle les mots sans les assumer: “cela fera joli sur l’affiche”, un beau sourire, un peu de jeunesse, sans mentionner les compétences professionnelles ou les qualités de la personne. Mais que se passe-t-il une fois élues ? De trop nombreuses femmes font alors l’objet d’attaques. Elles semblent déranger, qui et pourquoi ?

 Convaincues que cela doit cesser et que notre société se doit de se questionner sur la place laissée aux femmes en politique, nous lançons cet appel pour le respect des femmes en politique que nous vous invitons, toutes et tous, à signer !

Elise Buckle (Co-Fondatrice de SHE Changes Climate) et Françoise Piron (Ingénieure EPFL, Spécialiste Egalité) avec les premier.e.s signataires, notamment: Anne-Laure Pernee, Chloé Bonnard, Bénédicte Deryckere, Stéphanie Mooser, Fabienne Beaud, Béatrice de Godefroy, Marina Protopopoff, Beata Godenzi Rasmussen, Sarah Perreard, Marlyse Graf Zaugg, Julia Steinberger, Christiane Schaffer, Doris Cohen Dumani, Isabelle Chappuis, Michelle Guiliano, John Moorhead, Chantal Breyton, Claire Mizutani, Delphine Jacot-Descombes, Karlee Schnyder, Musonda Mumba, Jean Sommer, Paola Möhl Pignatelli, Mireille Perrin, Olga Wendling, Mélanie Rougier, Carole Furrer, Vincent Rosset, J-F Pichon, Mary Mayenfisch-Tobin, Claire Warmenbol, Anne-Catherine de Menétrey, Heike Drost, Seiler Roselotte, Joanna Baird, Françoise Bonnard, Nicole Savioz, Kurt Egli, Myriam Gaillard Houriet, Valérie Pauli Calatroni (..)

Pour signer la lettre, c’est par ici.

 

 

Empathie, courage et persévérance

Les femmes présentes à Davos ont montré qu’elles avaient toute leur place dans la construction d’un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement.

Le mouvement que nous avons représenté à Davos, SHE Changes Climate, encourage les gouvernements, les entreprises et les organisations à inclure au moins 50% de femmes à tous les niveaux décisionnels. Car les racines de la crise climatique sont aussi à trouver dans la crise du modèle de leadership traditionnel.

A quoi ressemblerait le monde s’il était dirigé par des femmes ? Il ne serait sûrement pas parfait, mais il serait sans doute meilleur. Pour une raison simple : les femmes placent généralement en haut de leurs priorités la protection des biens communs pour les générations futures.

De l’urgence de mettre fin au court-termisme des leaders de l’industrie fossile

 Nous avons été nombreux et nombreuses à être choqué.e.s par la nomination du Sultan El Jaber comme Président de la COP28. Certes, cette décision appartient au pouvoir souverain des Émirats Arabes Unis, le pays qui a accepté d’accueillir la rencontre annuelle de la Convention Cadre des Nations Unies pour le Climat. Mais tout de même… Qui peut naïvement faire pleinement confiance à celui qui est aussi le dirigeant de la plus grande entreprise pétrolière du pays, elle-même assise sur la cinquième plus grande réserve mondiale de pétrole ?

Aujourd’hui, nous nous élevons contre cette situation de très fort potentiel conflit d’intérêts. Avec plus de 140 autres organisations, nous avons signé une lettre destinée à Simon Stiell, Secrétaire Exécutif du Secrétariat des Nations Unies en charge de la Convention Climat, et Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies. Cette lettre sera rendue publique le 25 janvier.

Certains ont eu le courage de partager leur vision clairvoyante, y compris le Secrétaire Général des Nations Unies lui-même, lors d’une interview sans filtre en marge du Forum Economique Mondial de Davos. Il ne mâcha pas ses mots pour dénoncer l’hypocrisie des dirigeants de l’industrie fossile, qui ont essayé de détourner des vérités scientifiques, notamment Exxon Mobil, et tous ceux qui continuent à extraire sans vergogne l’or noir qui fait leur plus grande fortune, mais le plus grand malheur des autres.

D’autres ont appelé à soutenir sans attendre la pétition en ligne diffusée par les 4 jeunes femmes activistes du climat Greta, Vanessa, Helena et Luisa appelant les CEOs représentés à Davos à cesser de financer le développement des énergies fossiles; près d’1 million de personnes l’ont déjà soutenue.

Mais nous avons été choqué.e.s, aussi de voir que Simon Stiell, le patron des Nations Unies pour le climat, mais aussi John Kerry, Envoyé Spécial pour le Climat aux Etats-Unis, osaient célébrer avec joie la nomination du Président de la COP28. Auraient-ils été anesthésiés par l’illusion selon laquelle l’argent du pétrole allait nous sauver ?

Car il s’agit bien du message favori des grandes entreprises du secteur : nous pouvons continuer les affaires comme avant, et investir les profits dans de nouvelles technologies comme la capture et séquestration du carbone, ou encore l’hydrogène. Il est pourtant clair que la capture et séquestration du carbone est une technologie trop chère pour les communautés qui auraient vraiment besoin de « budget carbone » pour se développer, et que l’hydrogène « vert » n’existe pas. L’hydrogène est produit dans le meilleur des cas à partir de larges quantités d’énergie renouvelable (alors rendue indisponible pour d’autres usages), ou bien comme dérivé de transformation des hydrocarbures… On comprend donc pourquoi les Émirats Arabes Unis sont si intéressés.

La science est pourtant claire. Les énergies fossiles sont au cœur du problème. En brûlant les énergies fossiles extraites des entrailles de la Terre, nous brûlons littéralement la planète. Nous sommes rôtis par les vagues de chaleur accentuées par l’effet de serre. Embrasées par le soleil et la sécheresse, les forêts aussi brûlent. Ce sont des millions d’animaux et de plantes qui partent en fumée. Et des millions de personnes impactées, y compris les enfants qui souffrent également de la pollution de l’air causée par les combustibles fossiles dans les grandes villes, aussi sources de mortalité infantile prématurée.

La question est suivante: qui est responsable ? Les dirigeants politiques. Certainement, mais pas seulement. Envers qui les CEOs des multinationales doivent-ils rendre des comptes ? Pas grand monde, à part ceux qui les financent, les actionnaires et les investisseurs.

Et pendant que les actions en justice fleurissent à l’encontre des défenseurs de l’environnement et des activistes du climat, on voit bien peu de CEOs d’entreprises pétrolières se défendre au tribunal à la barre des accusés. Vous me direz : ils ont sûrement bien assez de moyens pour se payer des bons avocats et éviter de telles procédures.

En réalité, El Jaber est l’arbre qui cache la forêt. Nous avons fait une petite recherche sur les profiles des dirigeants des 21 plus grandes entreprises d’énergie fossile au monde. Tous sont des hommes, à l’exception d’une femme américaine qui a déclaré que la capture et la séquestration du carbone allaient nous sauver… Mais au-delà du fait qu’ils soient tous des hommes, ils partagent surtout un objectif commun : celui d’augmenter la production d’énergies fossiles afin de faire croire rapidement leurs profits à court terme.

Il est vrai que certains ont commencé à investir dans les énergies renouvelables. Mais cela fait penser à la stratégie d’un alcoholique qui aimerait se faire passer pour une personne saine et en bonne santé, en annonçant qu’il boit désormais un verre de jus d’orange par jour… en plus de 4 bouteilles de vodka par jour. Le « saupoudrage » d’investissements verts ne suffira pas à faire disparaître les océans de barils de pétrole déversés chaque jour pour répondre à la demande de nos économies « accros » aux énergies fossiles.

Il est vrai aussi que nous faisons partie du problème, à la fois de nos modes de vie et de nos mix énergétiques. Nos société sont devenues si dépendantes des énergies fossiles que nous tremblons dès que la Russie ferme les tuyaux. Nous aurions pu et dû investir dans des solutions sobres en carbone, la géothermie par exemple pour chauffer nos maisons. Mais nous étions sans doute endormis par cette douce addiction, depuis trop longtemps.

Ces femmes porteuses d’espoir

Et pourtant il y a encore de l’espoir. Ce qui nous donne de l’espoir, c’est la montée en puissance de ces femmes incroyablement courageuses et inspirantes, celles qui réveillent le monde et nous sortent de la torpeur. Et souvent, derrière leur succès, il y a un homme fort qui les soutient. Le changement positif passera par une alliance et une confiance renouvelée entre les hommes et les femmes, pour avancer ensemble, main dans la main, sur le chemin de la transformation de la société.

Le premier coup de projecteur que nous aimerions donné, c’est sur Madame la Ministre Mariam Almheiri. Elle est en charge du climat, de l’environnement et de l’alimentation aux Emirats Arabes Unis. Diplomate de haut niveau, respectée dans les milieux internationaux, elle est la candidate naturelle pour la Présidence de la COP28. Face aux critiques, les Emirats Arabes Unis auraient meilleur temps d’anticiper et d’éviter un désastre diplomatique en décembre. En la nommant Co-Présidente de la COP28, ou au minimum envoyée spéciale en charge des négociations, ils pourraient non seulement rétablir l’équilibre hommes-femmes au sommet de la pyramide, mais aussi restaurer la confiance dans l’intégrité environnementale du processus, garantie sine qua-non d’un succès diplomatique à Dubaï. Comme l’avait fait l’Ambassadrice Khan, Mariam Almheiri serait tout-à-fait à même de mener des consultations avec toutes les parties prenantes des négociations afin de mener à son terme l’accouchement parfois douleurs des fameuses décisions de COP après deux semaines de marathon diplomatique.

Nous espérons sincèrement que les Emirats Arabes Unis feront sienne cette proposition innovante, qui ferait de leur pays la première Présidence de COP pionnière à adopter un modèle de leadership équitable et partagé, avant même qu’un pays occidental ne l’ait osé.

De nombreuses autres femmes mériteraient un coup de projecteur. Leur style de leadership inclut souvent une bonne dose d’empathie, de courage et de persévérance. Nous voulons les soutenir et célébrer leurs victoires.

Avez-vous entendu parler de Camilla Douraghy– Fischbacher ? Iranienne devenue suisse, mère de trois enfants, elle était invitée à Davos pour parler de son combat pour les droits et les libertés des femmes dans son pays d’origine. Artiste photographe passionnée, elle sait aussi qu’elle risque une peine de prison si elle retourne en Iran. Ses clichés en noir et blanc laissent apparaître une main ou un bout de corps sous un voile… et pourraient être condamnés pour pornographie. En plus de son activité militante, Camilla fait partie du Conseil d’Administration de la fameuse société suisse d’industrie textile, qu’elle a convaincue de développer une toute nouvelle gamme de textiles entièrement recyclés.

Vous connaissez peut-être Helena Gualinga. A seulement 20 ans, elle est le fer de lance des femmes indigènes engagées pour la défense de leurs terres ancestrales face à l’intrusion massive des géants du pétrole, dans la forêt Amazonienne, en Equateur. Sa mère et sa tante ont dû faire face à des hostilités et attaques incessantes, alors que les membres de leurs communautés voyaient leur eau potable polluée par les fuites de pétrole, et leur santé se détériorer. Aujourd’hui Helena a créé un réseau d’entre-aide pour les femmes indigènes qui doivent parfois aller jusqu’au tribunal face aux responsables de multiples abus, qui encore une fois ont plus de moyens financiers qu’elles pour leur protection et défense légale.

Vous aurez sûrement entendu Olena Zelenska, première dame d’Ukraine, qui s’est rendue à Davos et a dénoncé la séparation des enfants ukrainiens de leurs mères naturelles et leur adoption forcée par des familles russes. Vous ne connaissez sans doute pas encore Elena Balbekova, qui a travaillé comme conseillère diplomatique sur le climat et l’énergie à l’Ambassade du Royaume-Uni à Kiev, jusqu’à ce que son quartier soit ciblé par les bombes… Présente aussi à Davos, elle a partagé son histoire et son parcours de vie, un parcours de résilience durant lequel elle a dû se réinventer plusieurs fois pour faire face aux soudains imprévus. Elena détient un doctorat spécialisé sur la transition énergétique en Chine. Elle a dirigé la délégation Ukrainienne pendant la COP21 pour la négociation de l’Accord de Paris. Et elle a créé le premier département pour le climat qui n’existait pas auparavant, au Ministère de l’Environnement Ukrainien.

Enfin, vous connaissez sûrement le nom de Marina Silva. Marina a grandi au sein d’une communauté indigène de l’Amazonie, au Brésil. Avec sa force, son courage et sa détermination, elle a réussi à grimper les échelons du système politique brésilien. Elue à l’Assemblée et au Sénat, nommée Ministre de l’Environnement, elle est parvenue à réduire considérablement le taux de déforestation du Brésil (50% en 5 ans) et à restorer les écosystèmes. Mais ensuite elle a presque tout perdu. Elle s’est présentée aux élections mais a perdu la bataille. Puis Bolsonaro a été élu et il a détruit tout ce qu’elle avait mis en place. Les centres de contrôle ont été fermés ou brûlés, les gardes et responsables environnementaux licenciés. Les forêts aussi ont brûlé…  Elle est désormais de retour et dois tout reconstruire, en repartant de zéro, après des années de violences envers les populations indigènes, de crimes et de trafics de drogue. Même après toutes ces années, elle n’abandonnera pas.

J’ai eu la chance de la rencontrer en personne à Davos. Sans hésitation, je l’ai prise dans mes bras pour lui souhaiter beaucoup de courage. Nous avons échangé quelques phrases dans un mélange de Portugais et d’Espagnol. Elle m’a parue à la fois si fragile et si forte. Un petit bout de femme forte de ses convictions et de ses valeurs, face à une immense forêt à protéger des géants de l’industrie minière et agro-alimentaire. Avec le Président Lula et la task force intergouvernementale qu’ils ont mise en place (car tous les Ministères sont concernés au-delà de l’Environnement : police et sécurité, agriculture, économie, commerce), ils se sont engagés à réduire la déforestation à zéro d’ici 2030 et restaurer des hectares d’écosystèmes.

Voici encore une belle démonstration de la force du leadership partagé, avec une femme et un homme qui partagent à la fois la vision et la responsabilité de l’action collective.

Espérons que le tandem Lula-Silva en inspirera d’autres !

 

 

 

 

 

 

 

 

For a Fossil Fuel Free Future

One of the most important initiatives which needs support by countries attending COP27  is the Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty spearheaded by Tzeporah Berman.

We are sharing here, with her consent, her powerful speech delivered at the She Changes Climate Summit:

“First I want to recognize that I am speaking to you from the unceded territory of the Musqueam, Squamish and Tsleil-Waututh First nations where I am honoured to live and work in Vancouver Canada. 

 

I am very proud to be one of the women in the Summit declaring an emergency, calling for greater climate ambition and for a 50:50 Vision. 

 

Like in nature, diversity is where we find strength. 

 

It is simply a fact that the problems that we face today are a result of male dominated decision making. It is also a well documented fact that women are disproportionately affected by climate change and the majority of the worlds care givers. As care givers we know the impacts of poisoned air, poisoned water and extreme weather on those that we care for.   

 

Climate change and climate policy is complicated but what’s not complicated is that 86% of the emissions trapped in our atmosphere and smothering the planet – causing the fires and floods being experienced as we speak in many areas of the planet – come from three products oil, gas and coal. It’s the burning of these products that is also threatening our lives. 

 

Air pollution, most significantly from burning fossil fuels, is causing more than seven million premature deaths each year — 1 in 5 deaths worldwide.

Going into COP27 we know that Implementation of current Nationally Determined Contributions pledges would put the world on track for around 2.5ºC of warming by the end of the century — significantly missing the Paris Agreement’s 1.5ºC limit.

Despite this, governments are on track to produce more than double the fossil fuels that would be in line with the Paris Agreement’s goal of 1.5ºC.

To stay below 1.5C there must be no new oil and gas fields or coal mines, and global clean energy investment tripled by 2030 plus immediate and rapid transition away from fossil fuel production.

Fossil fuels are causing the climate, health and global energy crises. As world leaders gather at the UN Climate Summit, it’s time they end expansion of new fossil fuel projects and commit to a plan and timeline to phase out oil, gas and coal in keeping with science and equity. We need to fast track a global fair transition to clean energy that leaves no country, community, family or worker behind.

 

A COP that doesn’t address fossil fuels is a COP that doesn’t address the root cause of climate change.

 

I will never forget the day I searched the Paris agreement and found it didn’t even mention the words fossil fuels, oil, gas or coal. 

 

We have been trying to constrain emissions yet we don’t have agreements or policies in place to stop industry expansion of production.

 

This must change. And not simply references to unabated fossil fuels or inefficient subsidies. 

 

Did you know that the IMF reports our governments are handing the oil and gas companies – who are making billions in record profits – 11 Million dollars a minute in subsidies? This has to stop. There are no efficient fossil fuel subsidies at a time when the science is clear we need to wind down emissions and production quickly in order to stay alive. 

 

There is no abatement good enough to allow for expansion of fossil fuel production in the emergency. Certainly not vague promises for bioengergy capture and storage or carbon capture at scales that are completely unrealistic and untested. 

 

We have the ability and technology today to scale up efficiency, electrificatation and renewable energy to replace the far majority of our fossil fuel use and enough under production and already to use during the transition.

 

Let me say this as clearly as possible.

 

It is not a transiton if you are growing the problem.

 

 

That means no more new gas infrastructure in Africa, no more offshore drilling in the UK, Canada, Norway. No more expansion of fracking in the US in the Permian basic. And certainly no more oil drilling in the heart of the amazon.

 

We are fooling ourselves if we think we can bend the curve without stopping the expansion of these deadly projects.

 

What I see at the forefront of stopping these projects and ringing the alarm bells are women, in Columbia standing up to stop fracking and new coal mines, in Argentina, in the Amazon and at home in Canada and the United states where indigenous women are being jailed for standing up to call for the same thing that the scientists are calling for. No expansion of fossil fuels and infrassture. What we build today is our childrens future. What we build today is what we will use for the next 30-50 years. 

 

What needs to happen at COP27?

 

First: Wealthy polluting nations must pay for the wreckage they have caused while also avoiding further loss and damage and deaths caused by fossil fuel air pollution by ending the expansion of oil, gas and coal.

Second: World leaders must pick a side by ending the expansion of coal, oil and gas in keeping with science and joining Vanuatu in developing a Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty to manage a global fair energy transition. A Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty complements demands to eliminate all indirect and direct fossil fuel subsidies and highlights the importance of international cooperation to phase out fossil fuels in a fair way, building on the Beyond Oil and Gas Alliance and the Powering Past Coal Alliance initiatives.

 

The call for a Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty is gaining momentum. It has been publicly supported by the President of Vanuatu, the President of Timor-Leste, the Climate Minister of New Zealand, the World Health Organisation, the Foreign Minister of Tuvalu, the European Parliament and the Vatican. The three pillars of the proposal have also been backed by 101 Nobel Laureates, 3,000 academics, 1,800 civil society organisations, more than 500 parliamentarians and 70 major cities and subnational governments globally.”

Delivered by Tseporah Berman, at the SHE Changes Climate Summit, on the eve of COP27.

To learn more about this initiative: https://fossilfueltreaty.org/.

Forum Economique Mondial à Davos : Zelensky, Hindou Ibrahim et Al Gore exhortent les dirigeants à sortir de leur torpeur

Il y règne une ambiance plutôt décontractée, à Davos, cette année. La date de la rencontre annuelle des dirigeants politiques et économiques a été repoussée à Mai, au lieu de Janvier habituellement, en raison de la pandémie COVID-19.

Un air de Printemps, les fleurs dans les champs, les forêts verdoyantes, on aurait envie de croire à un renouveau à la fois dans le contenu et le style des rencontres.

Pourtant nous sommes sont vite rattrapés par la réalité d’un monde en crise, fragmenté, torturé et de plus en plus inégal.

Après tant d’années, le WEF (World Economic Forum) n’a pas changé son mode de fonctionnement. L’accès aux séances est uniquement sur invitation, les salles de conférence hors de prix pour les organisateurs et les logements quasiment introuvables. Seule l’élite politique et économique peut y participer. Un monde exclusif et élitiste, quand nous aurions tellement besoin d’inclusion et de diversité pour construire ensemble un avenir durable avec des solutions partagées.

Dans la fameuse Promenade qui relie les différents points de rencontre entre eux, les Ukrainiens ont loué le local qui sert d’habitude d’accueil pour la «Maison de la Russie », rebaptisée la « Maison des crimes des guerre de la Russie ». On y découvre des photos et vidéos qui tournent en boucle sur les victimes et les décombres de la guerre en Ukraine.

Le Président Zelensky ouvre les feux dès l’ouverture du Forum, devant un parterre de leaders médusés dans leurs costumes-cravates noirs et blancs : « ce qui se passe en Ukraine marque un précédent pour le monde : la brutalité ne discute pas, il n’y pas de place pour le dialogue comme ici, c’est une force qui cherche à anéantir et détruire son adversaire. »

« Il faut des sanctions économiques plus fortes et mettre fin aux importations de pétrole de la Russie » ajoute-t-il, tout en proposant la mise en place d’un fond de prévention des conflits et de réponse aux crises humanitaires et faire face à l’avancée de « la pauvreté, la faim et le chaos » qui menacent les populations bien au-delà de l’Ukraine.

Au milieu d’une série de déclarations de promesses et de bonnes intentions, Hindou Ibrahim, fondatrice de l’Association des Femmes Peules Autochtones du Chad, revient, elle aussi, sur la réalité du terrain. « Je reviens de deux semaines dans mon pays, et très honnêtement, c’est difficile d’être positive. La désertification avance de 4 kilomètres chaque année. Dans quelques années, ma ville natale sera envahie par le désert. Avec le manque de pluie, les gens ne peuvent plus produire à manger. Le prix du pain a explosé. Les gens ne peuvent plus se payer du pain. »

A la fin d’un dîner végétarien, entrecoupé de promesses des multinationales engagées pour un futur positif pour la nature, Al Gore prend à son tour la parole.

« Regardons la réalité en face : pour le moment c’est un échec. Les gouvernements et les banques n’ont jamais autant investi dans les énergies fossiles. Les impacts du changement climatique se font de plus en plus sentir, avec des immenses feux, des inondations, des villes sous l’eau. Nous continuons à donner à la Russie l’équivalent de US $ 100 millions par jour pour les importations de pétrole et de gaz. La guerre en Ukraine est une guerre des énergies fossiles. Et la réalité est que nous n’arrivons pas à nous en passer. C’est une véritable addiction. Comme les toxicomanes, qui ne peuvent plus s’injecter par les veines du bras, nous injectons entre les doigts de pieds, en détournant à moitié le problème.

Les solutions alternatives existent, les énergies renouvelables n’ont jamais été aussi bon marché. Mais leur déploiement n’est pas assez rapide. »

Il termine sur une note un peu plus positive : « gardez espoir, car la volonté politique, la volonté d’agir ensemble, c’est aussi une énergie renouvelable ».

Cette année, les organisateurs du WEF auront aussi fait un effort pour inviter de nouvelles figures de la transition écologique, à l’instar de Kahea Pacheco, co-directrice de l’Alliance des Femmes pour la Terre, un réseau de plus de 12,000 membres et femmes leaders d’actions positives dans leurs pays, y compris pour la protection des forêts tropicales, véritables réservoirs de carbone et de biodiversité. Elles luttent au quotidien contre les entreprises multinationales avides d’extractions de minerais et d’énergies fossiles, qui s’avancent sans leur accord sur leurs terres indigènes ancestrales.

Le CEO d’Amazon, Jeff Bezos a décidé d’investir des milliards pour soutenir les populations indigènes et sauver les forêts. Mais est-ce que cela sera suffisamment efficace, si les politiques en place et les incitations économiques ne changent pas ?

Comme disait Albert Einstein : « nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec le même mode de pensée que nous avions quand nous les avons créés ».

 

 

 

 

 

Présidentielles : si vous le pouvez, votez, ou faites voter

Si vous avez le droit de vote en France, ou si vos proches ont le droit de vote, votez et encouragez-les à voter.

Ne laissez pas les autres décider pour vous de notre avenir collectif. Les enjeux de cette élection présidentielle sont immenses: paix et sécurité en Europe, lutte contre le changement climatique, sortie des énergies fossiles, investissements dans les énergies renouvelables et la rénovation énergétique des bâtiments, forêts et biodiversité, libertés individuelles, démocratie, tolérance, pluralisme, solidarité, égalité hommes-femmes, lutte contre le racisme et la xénophobie, diversité et inclusion.

Mon choix est fait, ce sera Emmanuel Macron, car il est aussi le seul candidat à pouvoir faire face à la guerre en Ukraine, ainsi qu’à la crise énergétique et alimentaire qui nous attend l’hiver prochain.

Lire aussi ici l’article publié dans Le Monde “un second mandat qui sera écologique ou ne sera pas”: https://lnkd.in/ec9irevu

Si vous n’êtes pas là, faites une procuration, il est encore temps.
Chaque voix compte.

Les accueillir

Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre cette aventure: accueillir des “réfugiés” ukrainiens.

Le mot “réfugié” a d’ailleurs ce coté stigmatisant, dégradant, victimisateur. Pourrait-on les appeler nos “hôtes”, nos “invités” ou encore mieux, nos nouveaux “amis” ?

Bien loin des clichés véhiculés par les médias, j’ai rencontré Olena et Sergiy cette semaine, des personnes d’une immense gentillesse et qui nous ressemblent tellement. C’est comme un miroir qui nous rappelle que cette guerre, pourrait nous arriver à nous, ici, nous qui sommes bien installés dans nos vies occidentales.

En recevant l’appel téléphonique de Caritas, puis leur fiche d’identité, j’ai ressenti comme un brin d’angoisse. Ces questions m’ont traversé l’esprit: “Qui sont ces personnes ? Qu’ont-elles traversé ? Quelles histoires ont-elles vécu ?” La veille de notre rencontre, j’avais lu cet article de 24 Heures sur les exactions commises par les russes, les assassinats des hommes, les pillages et les viols des femmes dans les maisons ukrainiennes. Difficile de trouver le sommeil.

Le lendemain, je les retrouve dans un Tea-Room de Grimentz, au coeur du Valais. C’est ici que nous pourrons les héberger pour les prochains mois. Ce sont eux qui m’accueillent à bras ouverts. Je me sens immédiatement touchée par leur gentillesse, leur chaleur humaine, mais aussi cette proximité, cette ressemblance si forte avec les membres de ma famille. En somme, j’ai l’impression d’accueillir mes propres parents, ou mes beaux-parents.

Cette rencontre m’a bouleversée. C’était à la fois triste et douloureux, et réconfortant de solidarité et d’amitié naissante. Car au final nous venons tous du même monde, le monde de l’humanité, avec ses mêmes désirs et ses mêmes craintes.

Sergiy est né en 1950. Ingénieur, il a imaginé des systèmes de ventilation pour les bateaux et créé une petite entreprise qui exporte des modèles simples mais ingénieux et fiables partout dans le monde.

Olena est née en 1957. A 11 ans, sa mère décède d’un cancer. Olena rejoint son père. Plus tard elle devient juriste d’affaires. Elle aime la nature, montagne, l’escalade, le ski. Diagnostiquée en 2020 d’un cancer, elle survit d’une lourde opération et continue de sourire.

Leur fils Ivan a 36 ans. Il est né à la maternité de Mariupol, une ville qu’ils connaissent bien pour son port et son théâtre. Par chance il travaillait sur un bateau en Méditerranée quand la guerre a éclaté et a donc échappé à l’enrôlement militaire. Plus aucun homme ukrainien de 18 à 60 ans ne peut sortir du pays, sauf pour les pères de 3 enfants, encore en âge mineur.

Olena et Sergiy me montrent leurs photos de famille, leur maison, leurs aventures en voilier, les barbecues en famille dans la maison de son frère, les projets de sorties à ski dans les Carpates. On se croirait presque chez soi.

Quand la guerre a commencé, leur fils les a supplié de partir de Dnipro, leur ville de résidence. Olena me montre un groupe WhatsApp créé par les autorités gouvernementales locales: des alertes sont envoyées jours et nuits, parfois avec seulement 30 minutes d’intervalle entre elles. Les sirènes retentissent quand les russes envoient des Rockets ou quand des avions chargés de bombes survolent la ville. On ne sait pas où ça peut tomber. Les gens doivent se cacher dans leurs sous-sols, avant de ressortir pour aller chercher des vivres, puis se cacher à nouveau. Le maire de Dnipro a mis en place des équipes spéciales chargées de réparer les infrastructures de base, les canalisations d’eau, de gaz, l’électricité. Il a aussi demandé aux habitants de partir plus loin… pour se sauver, mais aussi pour faire de la place aux nouvelles personnes déplacées qui devraient affluer d’un jour à l’autre depuis le Donbass. La ligne de front est à seulement une centaine de kilomètres. Et Poutine a prévu une offensive majeure, avec le rêve fou de marquer une victoire le 9 mai prochain, jour anniversaire de la capitulation allemande en 1945.

Le 9 mai, c’est aussi l’anniversaire d’Olena. Et lundi 11 avril celui de Sergiy.

Ensemble nous essayons d’oublier la guerre, et de planifier des sorties en montagne pour dimanche et lundi, avec le retour du soleil annoncé par Météo Suisse. Les exactions, les fosses communes, les gares bombardées. Tout cela paraît tellement affreux et irréel.

Dans le village de Grimentz, l’accueil est très chaleureux, à la boulangerie, au Coop, au magasin de sport, sur le pas de la porte avec le voisin: tout le monde veut les aider. “De quoi avez-vous besoin?” leur demande-t-on. On leur offre des gants de ski, des bonnets, des habits, de l’aide matérielle, de la nourriture. Mais ils répondent toujours la même chose: “Merci, mais nous n’avons pas besoin de grand chose. Avoir un toit, en sécurité, à l’abri des bombes, c’est déjà beaucoup. Et nous ne voulons qu’une seule chose: la paix.”

Si vous souhaitez accueillir des Ukrainiens, et/ ou les aider, vous pouvez vous enregistrer ici: https://campax.org.

Urgence climatique : le 10 avril, votez pour être du bon côté de l’histoire

Cette carte n’est pas de la science-fiction: elle montre en temps réel les niveaux de températures records atteints le 18 mars dernier aux pôles Nord et Sud. Un record de chaleur a été enregistré en Antarctique, +30°C au-dessus des températures moyennes saisonnières. Conséquence directe de cette chaleur, le plus gros iceberg de la planète, un iceberg géant de 4,320 km2 (soit la moitié de la taille de l’Île de Beauté), s’est détaché du continent.

Avec la fonte des glaces et des glaciers sur tous les continents, ce n’est pas seulement l’augmentation du niveau de la mer qui est en marche, mais aussi la déstabilisation de nos climats tels que nous les connaissons actuellement. Imaginez que la Terre est un oeuf fragile. Si vous commencez à casser la coquille en haut et en bas de l’oeuf, c’est tout le système climatique terrestre qui se craquèle. 

En effet les pôles jouent un rôle déterminant, pas juste pour la survie des écosystèmes critiques – dont font partie les fameux ours polaires, ainsi que les multiples mini-organismes vivants de la cryosphère, qui sont à la base même de toute la chaîne alimentaire du monde marin-, mais aussi pour la bonne circulation des courants océaniques, comme le fameux Gulf Stream. Les courants marins sont les grands régulateurs du climat. Sans eux, nous pourrions avoir des changements de températures et de précipitations extrêmes et imprévisibles, à l’image de ce qui se passe lors des phénomènes El Nino ou la Nina. Des sécheresses à répétition en Espagne ou encore des hivers glaciaux en Ukraine et en Europe de l’Est alors que nous voulons mettre fin aux importations de gaz naturel russe pour le chauffage de nos maisons ?

Comme le montre le 2nd volet du dernier rapport du GIEC, rédigé par 270 scientifiques de 67 pays, et approuvé par 195 pays le 28 février dernier, tous les signaux sont au rouge, et cette fois au rouge foncé. Les changements s’accélèrent à un rythme exponentiel.

Les effets actuels du réchauffement climatique (+1.09 °C en 2021) sont immédiats:

  • réduction de la disponibilité des ressources en eau et en nourriture (en Afrique, en Asie et dans les petites îles notamment) ;
  • impact sur la santé dans toutes les régions du monde (plus grande mortalité, émergence de nouvelles maladies, développement du choléra), augmentation du stress thermique, dégradation de la qualité de l’air;
  • baisse de moitié des aires de répartition des espèces animales et végétales.

Ces effets sont irrémédiables, même dans l’hypothèse d’une limitation de la hausse des température à 1,5°C comme fixé dans l’accord de Paris. Ils sont par ailleurs aggravés par la pauvreté ou l’accès limité à des services. D’ores et déjà, entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants vivent dans des situations très vulnérables au changement climatique.

Si des efforts ont été réalisés pour réduire les émissions de CO2, les auteurs du rapport dénoncent une inadéquation des moyens mis en œuvre face à la rapidité des changements, signe d’un “manque de volonté politique” avec, pour exemple, le non-respect des engagements de Glasgow 2021 lors de la COP 26 en matière de doublement des budgets pour lutter contre le réchauffement. Un développement résilient au changement climatique est cependant encore possible en consacrant des efforts financiers plus importants dans certains secteurs clés :

  • la transition énergétique pour réduire les émissions de CO2 ;
  • une meilleure gestion de l’eau et de l’irrigation mais aussi une meilleure adaptation des cultures aux conditions climatiques via l’agroécologie ;
  • la préservation du milieu naturel (restauration des forêts et des écosystèmes naturels, arrêt de l’urbanisation dans les zones côtières, végétalisation des villes).

Au rythme de développement actuel, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7 à 3°C à la fin du siècle.

Face à ce constat, nous n’avons pas une minute à perdre. Et nous n’avons certainement pas 5 ans à perdre.

Et c’est pour cette raison que l’échéance des prochaines élections cantonales est primordiale.  Si nous n’agissons pas ici, dans un des pays les plus riches du monde, et dans un des cantons les plus riches de la Suisse, alors où peut-on agir ?

Le choix qui se présente à nous est très clair. D’un côté, un candidat UDC, Michaël Buffat, qui a voté à Bern contre l’Accord de Paris pour le climat, mais aussi des candidats qui se sont opposés au plan climat Vaudois finalement sauvé par le Grand Conseil.

De l’autre, une alliance rose-verte qui s’est engagée résolument pour la transition énergétique, le développement des infrastructures publiques et des transports en commun pour toutes et tous (à prix abordables voir gratuits pour les jeunes et les personnes âgées), ainsi que l’accès à une formation et une éducation de qualité, la condition sine qua non de la réussite des générations futures qui devront faire face à des enjeux considérables.

Mon choix a été fait depuis longtemps. Mais si vous n’avez pas encore fait votre choix, il est temps de voter.

Votez pour être du bon côté de l’histoire, pour un avenir désirable, durable et réalisable. Car le climat, lui, n’attend pas.

Cinq ans avec un climato-sceptique au pouvoir, et sans représentant du mouvement écologiste à la tête du gouvernement Vaudois, ce n’est simplement pas imaginable, ni pour nous, ni pour les générations futures.

Le 10 avril prochain, faites le bon choix.

Voir aussi la dernière interview de Vassilis Venizelos: “l’expertise climatique est de notre côté“.

Faire de la diversité une force pour l’avenir

1 an déjà: cela fait exactement 1 an que nous étions élu.e.s au 1er tour des élections communales, dans notre Ville, à Nyon, avec plus de 55% des votes, sur une plateforme soudée et unie autour des valeurs de l’écologie et de l’humanisme.

Comment a-t-on pu en arriver là ?  Alors qu’une partie du continent se déchire sur fond de guerre et de tragédies humaines, ne pourrait-on pas rétablir la paix politique, au moins ici, dans notre petite Ville de 22,000 habitant.e.s ? Ce qui est certain, c’est que notre société n’a pas besoin de plus de conflits. Comment remettre le respect humain et la bienveillance au coeur de la politique nyonnaise, et au coeur de l’Administration ? Autant de questions qui me traversent l’esprit, pendant cette pause forcée qui invite à la réflexion. Depuis ma prise de fonction, j’ai fait au mieux pour veiller au respect du droit du travail pour favoriser le bien-être et la santé des employé.e.s. J’ai été très étonnée de l’attaque du 17 décembre, je pensais alors que nous allions vers la paix et la reconstruction du climat social. Quoiqu’il arrive, je reste optimiste pour l’avenir, ouverte et prête à travailler avec tout le monde.

Malgré l’adversité, j’ai décidé de continuer sur ce chemin pas facile, de mener mon combat politique  pour la planète et le bien-être humain, et de garder le cap qui avait été choisi par les électeurs le 7 mars 2021. Je prépare mon retour aux fonctions en me ressourçant, en réfléchissant et en me nourrissant des idées et propositions qui émergent des citoyen.n.e.s nyonnais.e.s.

C’est dans cet esprit que je participerai au lancement du Collectif Citoyen Nyonnais qui s’est organisé durant ces dernières semaines. Ce collectif émane d’élu.e.s et d’habitant.e.s de Nyon qui ne s’accommodent pas de la situation politique actuelle et qui souhaite un meilleur avenir pour leur Ville, pour que Nyon devienne une Ville d’avenir, ouverte sur le monde, inclusive, tolérante et fière de sa diversité. Son objectif n’est pas de refaire le passé mais plutôt de proposer des pistes d’action et des solutions pour s’engager dans le 21ème siècle avec plus de détermination pour la transition écologique, le bien-être humain et les respect des femmes que ce soit sur leur lieu de travail ou en politique. Dans une vraie démocratie, il est possible d’exprimer ses opinions sans risquer le dénigrement, les représailles, la mise à l’écart ou l’exclusion.

De nombreuses études économiques montrent que les organisations, entités ou entreprises qui valorisent la diversité réalisent de bien meilleures performances. C’est le cas pour les employeurs qui ont su intégrer des profils de tous horizons dans leurs effectifs salariés, mais aussi au sein de leur instances de direction et des Comités d’Administration, avec des membres venant d’horizons différents, et avec une meilleure représentation des femmes et des jeunes.

C’est en faisant preuve d’empathie et d’écoute envers les autres, que nous pouvons enrichir nos points de vue et améliorer nos systèmes organisationnels. Alors que nous faisons face à des crises systémiques de plus en plus complexes, nous avons encore plus besoin de repenser nos sociétés et d’imaginer les solutions de sortie de crise à plusieurs. Dr David Nabarro, diplomate de haut niveau avec qui j’ai eu la chance de travailler lors du Sommet pour le climat du Secrétaire Général des Nations Unies de 2019, a mis en place une plateforme d’échange et de formations pour les leaders intéressés par la transformation systémique de nos sociétés vers un modèle plus durable (https://4sd.info/). Les dialogues inclusifs, qui permettent de donner la parole à tout type d’acteurs de différentes régions géographiques et à différents niveaux, permettent de faire émerger des solutions plus efficaces en cas de crise.

Quelque soit notre origine socio-culturelle, notre couleur de peau, notre genre et notre orientation sexuelle (femmes, hommes, LGBTQ+), notre âge, notre langue ou notre situation professionnelle, nous sommes tous concerné.e.s par les crises du monde contemporain. Nous faisons tous partie de cette même grande famille de l’humanité et partageons la même planète. Jamais auparavant nos communautés de vie ont été autant interconnectées par les réseaux et systèmes interdépendants du 21ème, que ce soit en terme d’informations et de communication, d’économie ou encore de liens entre les organismes vivants qui voyagent plus vite que jamais.

La crise sanitaire a touché presque tous les êtres humains. Certes les différences de porte-monnaies, d’accès aux vaccins et d’accès aux soins ont entraîné des inégalités d’exposition et de traitement. Mais au fond, personne n’était vraiment immunisé.

Quant au changement climatique, il n’épargne personne, mais il touche de plein fouet les personnes les plus vulnérables. D’après le dernier rapport du GIEC, 3.3 à 3.6 milliards de personnes vivent dans un contexte de grande vulnérabilité aux impacts du changement climatique. Mais à long terme, même les plus riches ne pourront pas se racheter une planète et un climat équilibré à coups de pétrodollars. Une fois les glaces des pôles fondues et des millions d’espèces vivantes disparues, on ne pourra pas les faire revenir.

Enfin, la guerre frappe à notre porte. Personne ne peut être immunisé face à une telle barbarie humaine, face à ces images de souffrances humaines qui circulent en boucle dans les réseaux sociaux. Soudain, on s’identifie à ces familles, une valise à la main et des enfants dans les bras, avec l’espoir de trouver un lieu d’accueil dans un pays en paix. Nos enfants vont grandir dans cette nouvelle ère, une ère dans laquelle la guerre ne fait plus partie de l’imaginaire et des livres d’histoire, une ère durant laquelle une nouvelle guerre mondiale est possible. La bombe nucléaire pourrait à nouveau anéantir des villes entières. Comment est-ce possible ? La guerre et l’arme nucléaire font partie de ces folles inventions humaines qui se retrouvent dans les mains d’un tyran assoiffé de pouvoir, prêt à anéantir des millions de vie pour asseoir sa suprématie territoriale. Le japonais Tsutomu Yamaguchi, rescapé du bombardement d’Hiroshima, qui avait commis l’erreur de se réfugier à Nagasaki, avait fait part de ce voeu: “Les seules personnes qui devraient avoir le droit de gouverner des pays dotés de l’arme nucléaire sont les mères qui donnent encore le sein à leur enfant.”

Le 8 mars, c’est aussi la journée internationale des femmes. Sur 21 Cheffes d’Etat et de gouvernement, aucune femme n’a déclaré la guerre. Katherine W. Philipps, professeure d’éthique à la Columbia Business School,  s’est penchée sur les statistiques de la période historique de 1950 à 2004 et dans 188 pays: elle estime à 4% le pourcentage de jours durant lesquels une femme a exercé les responsabilités suprêmes comme cheffes de gouvernement ou de l’Etat.Presqu’aucune n’a initié de conflit armé, à l’exception notable de Margaret Thatcher durant la guerre des Malouines. On en peut pas forcément tirer de conclusions hâtives. Quand il le faut, les femmes sont prêtes à se battre et aller au front, pour un avenir meilleur: on pense à la Commune, la Révolution française, la lutte pour le droit de vote ici en terre helvétique, ou encore la lutte contre le changement climatique. La plateforme SHEchangesClimate soutient les femmes leaders engagées pour le climat et demande une représentation féminine à hauteur de 50% dans les effectifs des équipes des Présidences des COP.  Le monde est bien fait, avec légèrement plus de 50% de femmes dans la population mondiale. Pourquoi n’y a-t-il pas aussi 50% de femmes représentées dans les instances de pouvoir, pour prendre les décisions importantes qui engagent l’avenir de l’humanité ? S’il y avait plus de femmes au pouvoir, on pourrait s’attendre à moins de décisions destructrices, moins d’exploitations des ressources naturelles pour assouvir une soif de pouvoir à court terme, plus de partage, de bienveillance et d’empathie envers les autres. Ce n’est pas une garantie mais certainement une tendance. Car au moment même où nous donnons naissance, l’avenir de nos enfants devient la priorité numéro 1: pourront-ils se nourrir, se loger, se vêtir, fonder un foyer à l’abri des bombes et des aléas climatiques ?

Encore une fois, il ne s’agit pas non plus d’exclure les hommes, mais de travailler ensemble en bonne intelligence. C’est en conciliant nos énergies féminines et masculines que nous pourrons faire des miracles pour la collectivité. Ensemble, nous pouvons cultiver les solutions d’avenir, pour la paix, le climat et le bien-être humain, à condition que la terre soit fertile, ouverte au dialogue et à la diversité.  Notre planète et notre Ville en ont bien besoin.

 

 

Une lueur d’espoir dans l’obscurité

C’est cette semaine, et ce lundi 14 février 2022, jour de la Saint Valentin, qu’a commencé véritablement ce périple initiatique hors du commun… un voyage immobile, un exil dans ma Ville.

Elue Municipale le 7 mars 2021, me voilà réfugiée politique dans ma propre Cité.

“Suspendue” de mes fonctions: le terme évoque une certaine violence institutionnelle qui fait mal au coeur. De quoi faire chavirer plus d’un navire.

Un bon capitaine de bateau ne tire pas sur son équipage, et pourtant…

La douleur était forte, ce lundi matin, en me réveillant encore abasourdie par le triple coup de massue: l’attaque médiatique, la plainte puis la décision du Conseil d’Etat. Puis la quatrième attaque: COVID 19. Les symptômes se sont déclarés de façon presque simultanée avec l’annonce du Conseil d’Etat. Sans surprise, une grande fatigue m’a envahie.

Puis une lueur d’espoir est arrivée jusqu’ici, dans ma double quarantaine politique et sanitaire: des fleurs, de la douceur, de la couleur et des bonnes odeurs, un bouquet offert par mes amies nyonnaises écolos. Elles avaient commandé ce magnifique bouquet, un bouquet de solidarités vertes, féminines et solidaires.

C’est bien la première fois que je reçois des fleurs de la part d’autant de femmes, le jour de la Saint Valentin, un bouquet de femmes à femme, qui réchauffe le coeur dans cet Océan de grisaille.

La tristesse de la séparation, d’être isolée de mes équipes RH et SI Nyon/ Energies, avec qui j’avais tissé des liens professionnels et amicaux, c’était plus douloureux que ce que je pensais. La tristesse aussi de la perte de mon oncle, le frère de mon père, le même jour, et un soulagement car il était en souffrance depuis longtemps.

Une journée sombre donc pour la Saint Valentin.

Mais le soir, nous avons pris notre courage à deux mains, avec mon mari, et avons cuisiné un délicieux dîner pour toute la famille, y compris mon fils, et ma fille, elle aussi positive au COVID. Nous faisons au mieux pour préserver notre cocon familial, notre santé, notre amour, de toute cette hostilité médiatique, de l’injustice et de la douleur du rejet.

Être réfugiée politique dans ma propre Ville, alors que j’y vis depuis 14 ans, je ne pensais pas que ce serait possible.

Cette Ville, que nous aimons tant, où nos enfants ont grandi, et grandissent encore. Cette Ville qui a sauvé ma vie et celle de ma fille, quand elle est née ici le 19 mai 2013.

Cette Ville qui pourrait faire de sa diversité une force, pour devenir une Ville inclusive, plurielle, tolérante, ouverte sur le monde et tournée vers l’avenir, mais qui a choisi l’exclusion et la suspension.

Cette semaine, se réunissaient les Commissions sur les nouvelles ressources pour la transition énergétique et sur le Plan directeur de distribution de l’eau, deux projets importants qui me tenaient tellement à coeur, des dossiers que nous avions préparé ensemble avec le Directeur et les équipes des SI Nyon.

Ne pouvant pas les présenter, ne pouvant pas ni siéger, ni délibérer, ni expliquer, ni échanger ou débattre de ces dossiers, je me console en écrivant.

Il me reste encore ma plume pour exercer pour mandat politique, exercer mes droits et exprimer mes opinions, cette plume que personne ne pourra prendre.

Ecrire pour continuer à vivre, penser, respirer et s’exprimer comme élue politique, comme personne dévouée et dédiée au bien commun.

Ecrire pour exister et agir sous forme de résistance passive, pour la planète, le climat, la transition énergétique, la démocratie, le respect du droit du travail, le respect des femmes et la protection de la santé et du bien-être humain.

Et le soir, allumer une bougie, ici, sur notre balcon familial, face au Château de Nyon, face à la salle de réunion de la Bretèche où se tenait la Commission dédiée aux Energies.

Une lueur d’espoir dans l’obscurité, pour que brille, plus tard, ce nouvel élan, la flamme des énergies du futur.

Bonne Saint Valentin à toutes et tous.

Car il y a finalement deux règles fondamentales à toujours observer: l’amour et le respect des êtres humains.

 

L’eau source de vie

Entre pression démographique et réchauffement climatique, les besoins en eau vont augmenter d’ici 2050 mais les ressources risquent fort d’être de plus en plus limitées ou disponibles dans des quantités aléatoires en fonction des phénomènes climatiques extrêmes faisant alterner sécheresses et inondations.

La région lémanique n’échappe pas à cette réalité. C’est pour cette raison que nous avons développé avec un Plan Directeur de Distribution de l’Eau au niveau de la région de Nyon, avec les communes de Cheserex, Gingins, Eysins et Gingins. Ce plan est essentiel pour la résilience du réseau, l’adaptation au changement climatique et la préparation aux enjeux hydriques des 20 prochaines années.

Le but de rassembler  et fédérer les communes de la région, pour mettre en commun les ressources essentielles ; les SI Nyon mettent à disposition leur expertise pointue liée à la gestion de l’eau. De nombreux défis sont à relever pour faire face aux impacts du changement climatique sur les ressources hydriques ainsi que sur la biodiversité et les écosystèmes du lac et des sources environnantes.

Le nouveau plan directeur de distribution de l’eau au niveau régional, doit assurer la résilience des réseaux et l’approvisionnement en eau en quantité et qualité suffisante pour plus de 61,000 habitant.e.s.

L’eau est précieuse, il est de notre devoir de la préserver. Source de vie, elle est essentielle pour notre santé au quotidien et pour le maintien des écosystèmes, de la biodiversité et de la production agricole locale pour une alimentation de qualité et un tissu économique dynamique.

Le bassin hydrographique de notre région fait cependant face à de multiples challenges: risques de pollution des eaux, assèchement des nappes phréatiques en période de sécheresse, espèces invasives affectant les stations de pompage sur le lac, besoin croissant d’entretien des réseaux, etc.

La pression démographique mais aussi les nouveaux enjeux liés au changement climatique et à la biodiversité nous demandent une plus grande réactivité et adaptabilités.

Face à la double courbe de la pression démographique, de la population et des besoins qui augmentent mais aussi de la baisse des ressources en eau avec des nappes phréatiques qui peinent à remonter, nous avons besoin d’économiser l’eau au maximum. Il s’agit d’impliquer tous les citoyen.ne.s et en particulier les jeunes, les étudiants et les écoliers qui sensibilisent souvent leurs parents aux économies d’eau mieux que tout autre intervenant externe. Limiter l’arrosage en été, l’utilisation d’eau pour les piscines, récupérer les eaux pluviales pour les parcs publics ou encore adapter nos fontaines sont autant de mesures efficaces.

Les avantages  du plan directeur sont une meilleure sécurité d’approvisionnement en eau, la résilience du réseau grâce au maillage et à l’interconnexion du réseau, des économies substantielles de l’ordre de CHF 2.5 M en mettant en commun les ressources notamment pour la construction d’un réservoir commun, des subventions régionales pour les assurances de prévention des risques et enfin une meilleure valorisation des ressources en eau à la fois pour la population et la biodiversité.

C’est ensemble que nous pourrons faire face à ces nouveaux défis, et la solidarité entre petites et grandes communes nous permettra de préparer l’avenir plus sereinement et de mettre en place un réseau d’eau plus résilient pour faciliter l’accès à une eau de qualité pour tous et toutes.

Le projet de Plan Directeur de Distribution de l’Eau a été présenté ce lundi 24 janvier lors de la conférence de presse officielle de la Municipalité et sera déposé au Conseil Communal de Nyon le 7 février prochain, puis au Conseil intercommunal du SIECGE (Association intercommunale de distribution des eaux de Cheserex-Eysins-Grens) le 8 mars, et enfin au Conseil communal de Gingins le 8 mai 2022 (dates prévues qui seront confirmées ultérieurement).