Lettre ouverte de soutien aux femmes politiques

Assistons-nous à un acharnement contre les femmes politiques ?

 La journée internationale des droits des femmes fait toujours couler beaucoup d’encre. La Suisse brille par son retard. Les femmes sont moins payées, presque 18% de moins que les hommes, avec un écart plus grand que dans la plupart des pays européens. Les femmes enceintes sont discriminées au travail. La Suisse est la lanterne rouge en matière de congé parental. Les femmes assurent davantage de tâches domestiques et familiales. Elles touchent en moyenne moins de rente à la retraite. La Suisse a déjà empêché à trois reprises l’adoption d’une loi anti-harcèlement. Enfin les femmes sont sous-représentées en politique, et ce malgré qu’elles représentent 53% de l’électorat. Dans l’histoire, il n’y a eu que 9 conseillères fédérales sur 110, même nous en avons 3 actuellement. Le Conseil des Etats ne compte que 26% de femmes et le taux de représentation dans les gouvernements cantonaux stagne entre 20 et 27% depuis 1999.

 Alors, oui, on voudrait plus de femmes partout. Dans les entreprises d’abord car la mixité a prouvé son efficacité. Les entreprises ayant plus de 50% de femmes dans les Conseils d’Administration relèvent de meilleures performances financières ainsi que sociales et environnementales (ESG performance).

On loue les vertus du leadership féminin, le besoin d’intelligence émotionnelle, d’écoute et d’empathie à tous les niveaux décisionnels, dans les entreprises mais aussi en politique, dans l’esprit de servir le bien commun.

Face à l’abstention croissante, les électeurs et électrices attendent un renouvellement de la classe politique, une certaine fraîcheur, une autre manière de faire de la politique, plus proche des gens et en résonance avec les urgences de notre temps et les besoins en durabilité.

 Elles sont poussées et encouragées à se présenter aux élections à tous les niveaux. Les partis politiques ont bien compris que c’était même une condition de leurs succès électoraux. On souffle les mots sans les assumer: “cela fera joli sur l’affiche”, un beau sourire, un peu de jeunesse, sans mentionner les compétences professionnelles ou les qualités de la personne. Mais que se passe-t-il une fois élues ? De trop nombreuses femmes font alors l’objet d’attaques. Elles semblent déranger, qui et pourquoi ?

 Convaincues que cela doit cesser et que notre société se doit de se questionner sur la place laissée aux femmes en politique, nous lançons cet appel pour le respect des femmes en politique que nous vous invitons, toutes et tous, à signer !

Elise Buckle (Co-Fondatrice de SHE Changes Climate) et Françoise Piron (Ingénieure EPFL, Spécialiste Egalité) avec les premier.e.s signataires, notamment: Anne-Laure Pernee, Chloé Bonnard, Bénédicte Deryckere, Stéphanie Mooser, Fabienne Beaud, Béatrice de Godefroy, Marina Protopopoff, Beata Godenzi Rasmussen, Sarah Perreard, Marlyse Graf Zaugg, Julia Steinberger, Christiane Schaffer, Doris Cohen Dumani, Isabelle Chappuis, Michelle Guiliano, John Moorhead, Chantal Breyton, Claire Mizutani, Delphine Jacot-Descombes, Karlee Schnyder, Musonda Mumba, Jean Sommer, Paola Möhl Pignatelli, Mireille Perrin, Olga Wendling, Mélanie Rougier, Carole Furrer, Vincent Rosset, J-F Pichon, Mary Mayenfisch-Tobin, Claire Warmenbol, Anne-Catherine de Menétrey, Heike Drost, Seiler Roselotte, Joanna Baird, Françoise Bonnard, Nicole Savioz, Kurt Egli, Myriam Gaillard Houriet, Valérie Pauli Calatroni (..)

Pour signer la lettre, c’est par ici.

 

 

Elise Buckle

Elise Buckle travaille dans le domaine du climat et de la durabilité depuis 20 ans. Conseillère stratégique auprès des Nations Unies, titulaire des Masters LSE et Sciences Po, elle est Présidente de Climate & Sustainability, une plateforme de partenariat pour l’action climatique et a co-fondatrice SHE Changes Climate. Elle enseigne au Graduate Institute à Genève et au Glion Institute for Entrepreneurship and Sustainability.

Une réponse à “Lettre ouverte de soutien aux femmes politiques

  1. J’avoue que l’acharnement de la gauche vaudoise sur la jeune Valérie Dittli cette semaine n’était pas beau à voir, surtout qu’il n’y a derrière que des broutilles.
    Heureusement, dans l’émission radio “120 secondes” du 9 mars, les deux Vincent ont su habilement mettre de l’humanité dans cette affaire et tourner en dérision ces attaques misérables.

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