La crise ukrainienne a mis en évidence l’importance de la digitalisation dans le monde de l’humanitaire.
Depuis le début du conflit, le 24 février 2022, plus de 13,6 millions de personnes ont été déplacées et près de 6 millions ont quitté le pays. Une catastrophe, d’une ampleur inimaginable il y a quelques mois encore, qui a mis au défi associations internationales et ONG. Ces dernières ont dû, en un temps record, coordonner l’aide d’urgence sur place, organiser des récoltes de fonds et définir au plus près les besoins logistiques de millions de personnes déplacées et réfugiées. La catastrophe a été aussi immense qu’imprévue et pourtant l’aide a été efficace. La digitalisation des processus a sans aucun doute permis, autant que faire se peut, de limiter les conséquences de la tragédie. Il faut dire qu’en 10 ans, le monde de l’humanitaire a entamé sa transition numérique. Les sociétés suisses de la high tech y contribuent et sont particulièrement bien placées sur ce marché grâce à leur savoir-faire et leur proximité avec la Genève internationale. La ville du bout du lac abrite à elle seule 39 institutions, organisations et organismes internationaux et plus de 750 organisations non-gouvernementales.
L’Ukraine, comme exemple d’efficacité numérique
Sur tous les terrains de conflit, la recherche des disparus et des familles dispersées est l’un des défis majeurs à relever. On se souvient du travail du CICR, du UNHCR, de MSF notamment, peu après le génocide du Rwanda en 1994, lorsqu’une partie de la population du pays, s’était déplacée ou réfugiée dans la région du Kivu voisin. Le cas de l’Ukraine y ressemble. Les plateformes de recherches internationales, en coordination, ont aidé, depuis février 2022, à localiser les personnes disparues, militaires comme civiles, tombées aux mains du camp adverse ou sous les bombardements. Elles ont et continuent à assister les familles dispersées par le conflit qui recherchent des proches dont elles ont perdu trace. Les prestataires privés ont participé à ces opérations. ELCA a notamment mis sur pied des solutions qui permettent aux familles d’enregistrer rapidement en ligne des cas de personnes disparues. Elles permettent ensuite de trouver des correspondances parmi les personnes enregistrées par les différentes organisations humanitaires qui recensent les réfugiés ou les prisonniers de guerre. Ces solutions exploitent parfois l’ l’intelligence artificielle, et peuvent se connecter à de multiples sources de données gérées par des organisations humanitaires coopérant entre elles. En quelques minutes, des indications apparaissent sur l’écran qui permettent souvent de rassurer les proches ou de mettre parfois, hélas, une fin tragique aux attentes.
Tout terrain de guerre est aussi malheureusement celui de violation des droits humains, et l’Ukraine n’y a pas échappé. Des recherches forensiques sont en cours, notamment à Boutcha, pour déterminer la responsabilité de l’armée russes, accusée de crimes de guerre. L’enjeu de ces enquêtes est énorme, en termes géopolitiques. Là encore, des applications particulièrement dédiées aux zones de guerre, permettent de stocker tous les indices permettant d’identifier les victimes et de les rapprocher de personnes déclarées disparues, permettant ainsi aux familles de faire leur deuil.
L’atout numérique dans l’accueil des réfugiés
La Suisse a accueilli près de 50’000 réfugiés ukrainiens, en un temps record, avec une efficacité à souligner. Il a fallu trouver des logements, accompagner les familles d’accueil, organiser le soutien au quotidien de personnes souvent traumatisées par la guerre, répertorier les besoins en médicaments, nourriture, cours de langue, … Tous ces processus ont été facilités par la digitalisation et les sociétés high tech de Suisse y ont participé. Les récoltes de fonds, cruciales face à l’urgence, ont été facilitées et accélérées par la collecte en ligne. La Chaîne du bonheur a battu des records, en récoltant en un jour, le 10 mars, plus de 50 mios de francs pour l’Ukraine. Et les dons ont continué à affluer depuis, auprès de toutes les ONG. Tout cela a exigé une connaissance fine des donateurs à laquelle ELCA a contribué par des solutions de fundraising management, qui permettent, outre la gestion de la collecte de fonds, une communication transparente sur l’usage des dons. Un point essentiel dans l’environnement concurrentiel des ONG.
La cybersécurité est également un élément crucial du dispositif, puisqu’on l’a vu récemment, les sites de différentes ONG ont été attaqués soit pour empêcher les collectes de dons pour l’Ukraine, soit pour voler des données concernant les personnes sous protection de ces organisations.
De nouveaux chantiers s’annoncent puisque les organisations humanitaires sont maintenant fréquemment l’objet de fake news qui affectent leur efficacité sur le terrain. Il s’agit maintenant de trouver un moyen d’agir dans le domaine des réseaux sociaux pour préserver leur réputation, à l’instar des entreprises privées.
On le voit la société numérique impacte, parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur, tous les pans de la société.
L’impact social de la technologie: la vidéo
Récemment, ELCA a été reconnue pour son engagement par Microsoft. Une vidéo illustre comment la technologie peut soutenir les réfugiés et les victimes de guerre et de crise dans le monde: Vidéo: l’impact social de la technologie