Alarme pour la Terre: urgence et nécessité d’une mobilisation mondiale

Le danger du climat

Le changement climatique est la question déterminante de notre époque – et nous sommes à un moment décisif.

Nous sommes confrontés à une menace existentielle directe.

Le changement climatique évolue plus vite que nous – et sa rapidité a provoqué une vague mondiale de SOS.

Si nous ne changeons pas de cap d’ici 2020, nous risquons de manquer le point où nous pouvons éviter un changement climatique insensé, avec des conséquences désastreuses pour les populations et tous les systèmes naturels qui nous entretiennent.

Crise climatique

Qu’il n’y ait pas de doute sur l’urgence de la crise.

Nous connaissons des températures record dans le monde entier.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, les 18 dernières années les plus chaudes depuis 1850 ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies.

Cette année s’annonce comme la quatrième plus chaude.

Les vagues de chaleur extrêmes, les incendies de forêt, les tempêtes et les inondations laissent une trace de mort et de dévastation.

Le mois dernier, l’État du Kerala en Inde a subi les pires inondations de la mousson de l’histoire récente, faisant 400 victimes et 1 million de personnes supplémentaires chassées de leurs maisons.

Nous savons que l’ouragan Maria a tué près de 3 000 personnes à Porto Rico l’année dernière, ce qui en fait l’une des catastrophes météorologiques les plus meurtrières de l’histoire des États-Unis.

Nombre de ces personnes sont mortes dans les mois qui ont suivi la tempête, faute d’accès à l’électricité, à de l’eau potable et à des soins de santé adéquats en raison de l’ouragan.

Ce qui rend tout cela encore plus troublant, c’est que nous avons été prévenus.

Les scientifiques nous le disent depuis des décennies. Encore et encore.

Beaucoup trop de dirigeants ont refusé d’écouter.

Beaucoup trop peu ont agi avec la vision exigée par la science.

Nous voyons les résultats.

Dans certaines situations, ils se rapprochent des pires scénarios de scientifiques.

La banquise arctique disparaît plus vite que nous ne l’avions imaginé. Cette année, pour la première fois, une épaisse glace de mer permanente au nord du Groenland a commencé à se briser. Ce réchauffement dramatique dans l’Arctique affecte les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord.

Les feux de forêt durent plus longtemps et se propagent plus loin.

Certaines de ces flammes sont si grosses qu’elles envoient de la suie et des cendres dans le monde entier, noircissant les glaciers et les calottes glaciaires et les faisant fondre encore plus rapidement. Les océans deviennent de plus en plus acides, menaçant la base des chaînes alimentaires qui soutiennent la vie. Les coraux meurent en quantités énormes, ce qui appauvrit encore davantage les pêcheries vitales. Et, sur terre, le niveau élevé de dioxyde de carbone dans l’atmosphère rend les cultures de riz moins nutritives, menaçant le bien-être et la sécurité alimentaire de milliards de personnes.   À mesure que le changement climatique s’intensifie, nous aurons de plus en plus de difficultés à nous nourrir.

Conséquences

Les taux d’extinction vont augmenter à mesure que les habitats vitaux déclinent.

De plus en plus de personnes seront obligées de quitter leur foyer, car les terres dont elles dépendent deviennent moins aptes à les faire vivre.

Cela entraîne déjà de nombreux conflits locaux liés à la diminution des ressources. En mai dernier, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que la planète franchissait une nouvelle étape sombre: la moyenne mensuelle la plus élevée jamais enregistrée pour les niveaux de dioxyde de carbone. Quatre cents parties par million ont longtemps été considérées comme un seuil critique. Mais nous avons maintenant dépassé 411 parties par million et les concentrations continuent à augmenter. C’est la plus forte concentration en 3 millions d’années. 

Nous savons ce qui se passe sur notre planète. Nous savons ce que nous devons faire. Et nous savons même comment le faire. Mais malheureusement, l’ambition de notre action n’est nulle part ailleurs. Lorsque les dirigeants mondiaux ont signé l’accord de Paris sur le changement climatique il y a trois ans, ils se sont engagés à empêcher les températures de monter de moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à maintenir cette augmentation aussi proche que possible de 1,5 degré. Ces cibles étaient vraiment le strict minimum pour éviter les pires impacts du changement climatique. Mais les scientifiques nous disent que nous en sommes loin. Selon une étude des Nations Unies, les engagements pris jusqu’à présent par les parties à l’accord de Paris ne représentent qu’un tiers de ce qui est nécessaire. La montagne devant nous est très haute. Mais ce n’est pas insurmontable. Nous savons comment résoudre le problème.

Solutions

En termes simples, nous devons freiner les émissions mortelles de gaz à effet de serre et encourager les actions climatiques. Nous devons rapidement nous libérer de notre dépendance aux combustibles fossiles. Nous devons les remplacer par une énergie propre provenant de l’eau, du vent et du soleil. Nous devons mettre fin à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et changer notre façon de travailler. Nous devons embrasser l’économie circulaire et l’efficacité des ressources.

Nos villes et nos secteurs des transports devront être réaménagés. La manière dont nous chauffons, refroidissons et éclairons nos bâtiments devra être repensée afin de gaspiller moins d’énergie. Et c’est précisément là que cette conversation peut devenir passionnante. Parce que la plupart des discussions sur le changement climatique se concentrent sur la tristesse. Bien sûr, des avertissements sont nécessaires. Mais la peur ne fera pas le travail. Non, ce qui captive mon imagination, c’est la vaste opportunité offerte par l’action pour le climat. Chers amis, L’humanité bénéficiera d’énormes avantages si nous pouvons relever le défi climatique. Un grand nombre de ces avantages sont économiques.

Economie

J’ai entendu l’argument, généralement émanant d’intérêts particuliers, selon lequel la lutte contre le changement climatique coûte cher et pourrait nuire à la croissance économique. C’est de la foutaise. En fait, le contraire est vrai. Nous subissons des pertes économiques énormes dues au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les conditions météorologiques extrêmes et l’impact sur la santé de la combustion de combustibles fossiles ont coûté à l’économie américaine au moins 240 milliards de dollars par an. Ce coût va exploser de 50% au cours de la seule décennie à venir. D’ici 2030, la perte de productivité causée par un monde plus chaud pourrait coûter 2 billions de dollars à l’économie mondiale. De plus en plus d’études montrent également les énormes avantages de l’action pour le climat (…).

Elles montrent que l’action pour le climat et les progrès socio-économiques se renforcent mutuellement, avec des gains prévisibles de 26 000 milliards de dollars d’ici 2030 par rapport au statu quo. Si nous poursuivons sur la bonne voie. Par exemple, pour chaque dollar consacré à la restauration de forêts dégradées, 30 dollars peuvent être récupérés en avantages économiques et en réduction de la pauvreté. La restauration des terres dégradées se traduit par de meilleures vies et revenus pour les agriculteurs et les pasteurs, ainsi que par moins de pression pour migrer vers les villes. Un approvisionnement en eau et un assainissement résilients au climat pourraient sauver la vie de plus de 360 ​​000 nourrissons chaque année. Et l’air pur présente de nombreux avantages pour la santé publique. Selon l’Organisation internationale du travail, des politiques d’économie verte sensées pourraient créer 24 millions de nouveaux emplois dans le monde d’ici 2030.


Economie verte en action


En Chine et aux États-Unis, les nouveaux emplois dans les énergies renouvelables dépassent maintenant ceux créés dans les industries du pétrole et du gaz. Et, au Bangladesh, l’installation de plus de quatre millions de systèmes solaires domestiques a créé plus de 115 000 emplois et a permis aux ménages ruraux d’économiser plus de 400 millions de dollars en combustibles polluants. Ainsi, le passage aux énergies renouvelables permettrait non seulement d’économiser de l’argent, mais aussi de créer de nouveaux emplois, de gaspiller moins d’eau, de stimuler la production alimentaire et de nettoyer l’air pollué qui nous tue.

Il n’y a rien à perdre en agissant; il y a tout à gagner. Maintenant, nombreux sont ceux qui pensent que le défi est trop grand. Mais je suis profondément en désaccord. L’humanité a déjà affronté et surmonté d’immenses défis. défis qui nous ont obligés à travailler ensemble et à mettre de côté la division et la différence pour lutter contre une menace commune.   C’est ainsi que l’ONU est entrée en action. C’est ainsi que nous devons aider à mettre fin aux guerres, aux maladies, à la pauvreté dans le monde et à remédier au trou dans la couche d’ozone. Nous sommes maintenant à un carrefour existentiel. Si nous voulons prendre le bon chemin – le seul chemin raisonnable – nous devrons mobiliser toute la force de l’ingéniosité humaine. Mais cette ingéniosité existe et apporte déjà des solutions. Et si chers amis, Autre message central: la technologie est à nos côtés dans la lutte contre le changement climatique. La montée en puissance des énergies renouvelables a été formidable. Aujourd’hui, elles sont compétitives – voire même meilleur marché – que le charbon et le pétrole, surtout si l’on tient compte du coût de la pollution.

L’année dernière, la Chine a investi 126 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. La Suède devrait atteindre son objectif de 2030 pour les énergies renouvelables cette année – 12 ans plus tôt. À l’horizon 2030, les énergies éolienne et solaire pourraient alimenter plus du tiers de l’Europe. Le Maroc est en train de construire un parc solaire de la taille de Paris qui alimentera plus d’un million de foyers d’ici 2020 avec une énergie propre et abordable. L’Écosse a ouvert le premier parc éolien flottant au monde. Il y a beaucoup d’autres signes d’espoir. Les pays riches en combustibles fossiles, comme les États du Golfe et la Norvège, explorent des moyens de diversifier leurs économies. L’Arabie saoudite investit massivement dans les énergies renouvelables pour passer d’une économie pétrolière à une économie énergétique. Le fonds souverain norvégien doté de 1 000 milliards de dollars, le plus important au monde, s’est écarté des investissements dans le charbon et a délaissé un certain nombre d’entreprises du secteur des pâtes et papiers à cause des forêts qu’elles détruisent.   Il y a également des signes prometteurs indiquant que les entreprises commencent à prendre conscience des avantages de l’action pour le climat. Plus de 130 entreprises parmi les plus importantes et les plus influentes au monde envisagent d’alimenter leurs opérations avec de l’énergie renouvelable à 100%. Dix-huit multinationales passeront aux flottes de véhicules électriques. Et plus de 400 entreprises développeront des objectifs basés sur les dernières connaissances scientifiques afin de gérer leurs émissions. Allianz, l’un des plus grands assureurs au monde, cessera d’assurer les centrales au charbon. Les investissements changent aussi. Plus de 250 investisseurs représentant des actifs de 28 000 milliards de dollars ont adhéré à l’initiative Climate Action 100+.

Ils se sont engagés à s’engager auprès des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde afin d’améliorer leurs performances climatiques et de garantir une divulgation transparente de leurs émissions. Nombre de ces exemples seront présentés cette semaine lors de l’important sommet mondial pour l’action pour le climat organisé par le gouverneur Brown en Californie. Tous les pionniers que j’ai mentionnés ont vu l’avenir. Ils misent sur le vert parce qu’ils comprennent que c’est la voie de la prospérité et de la paix sur une planète en bonne santé. L’alternative est un avenir sombre et dangereux. Ce sont toutes des avancées importantes. Mais ils ne suffisent pas.


Urgence

La transition vers un avenir plus propre et plus vert doit être accélérée.  Au cours des dix prochaines années environ, le monde investira environ 90 000 milliards de dollars dans les infrastructures. Nous devons donc veiller à ce que cette infrastructure soit durable, sinon nous nous enfermerons dans un avenir dangereux et très polluant. Et pour que cela se produise, les dirigeants du monde doivent intensifier leurs efforts. Bien entendu, le secteur privé est sur le point de bouger, et beaucoup le font. Cependant, le manque d’action décisive des gouvernements est source d’incertitude sur les marchés et de préoccupations pour l’avenir de l’Accord de Paris. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Les technologies existantes attendent d’être mises en ligne: carburants plus propres, matériaux de construction alternatifs, batteries de meilleure qualité et progrès dans l’agriculture et l’utilisation des sols. Ces innovations, parmi d’autres, peuvent jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous pouvons donc atteindre les objectifs de Paris et concrétiser l’ambition dont nous avons tant besoin.

Les gouvernements doivent également mettre fin aux subventions néfastes sur les combustibles fossiles, instituer une tarification du carbone qui reflète le coût réel des émissions polluantes de gaz à effet de serre et encourage la transition vers une énergie propre. (…)

Il y a une autre raison d’agir – le devoir moral. Les pays les plus riches du monde sont les plus responsables de la crise climatique; pourtant, les pays les plus pauvres et les populations et les communautés les plus vulnérables en ressentent les effets les plus graves. Nous constatons déjà cette injustice dans le cycle incessant et croissant de sécheresses extrêmes et de tempêtes de plus en plus puissantes. Les femmes et les filles, en particulier, en paieront le prix – non seulement parce que leur vie va devenir plus difficile, mais aussi parce que, en cas de catastrophe, elles souffrent toujours de manière disproportionnée. Les pays plus riches doivent donc non seulement réduire leurs émissions, mais aussi faire davantage pour que les plus vulnérables puissent développer la résilience nécessaire pour survivre aux dommages causés par ces émissions. Il est important de noter que, du fait que le dioxyde de carbone perdure dans l’atmosphère, les changements climatiques déjà observés vont persister pendant des décennies. Il est nécessaire que toutes les nations s’adaptent et que les plus riches assistent les plus vulnérables. Chers amis, C’est le message que j’aimerais exprimer clairement en s’adressant aux dirigeants mondiaux ce mois-ci à l’Assemblée générale à New York. Je leur dirai que le changement climatique est le grand défi de notre époque. Que, grâce à la science, nous connaissons sa taille et sa nature. Nous avons l’ingéniosité, les ressources et les outils pour y faire face. Et que les dirigeants doivent mener. Nous avons les motivations morales et économiques pour agir. Ce qui manque toujours – même après Paris -, c’est le leadership, le sens de l’urgence et le véritable engagement en faveur d’une réponse multilatérale décisive. Les négociations en vue de la mise en place de directives pour la mise en œuvre de l’accord de Paris se sont achevées hier à Bangkok avec quelques progrès, mais loin d’être suffisant

(…) Le moment est venu pour nos dirigeants de montrer qu’ils se soucient des personnes dont ils tiennent le destin. Nous avons besoin qu’ils montrent qu’ils se soucient de l’avenir – et même du présent. C’est pourquoi je suis si heureux d’avoir une représentation aussi forte de la jeunesse dans l’auditoire aujourd’hui.

Appel à l’engagement des jeunes, scientifiques, églises, mouvements populaires

Il est impératif que la société civile – les jeunes, les groupes de femmes, le secteur privé, les communautés de foi, les scientifiques et les mouvements populaires du monde entier – appellent leurs dirigeants à rendre des comptes. 

J’appelle en particulier le leadership des femmes. Lorsque les femmes ont le pouvoir de diriger, elles sont le moteur des solutions. Rien de moins que notre avenir et le destin de l’humanité ne dépendent de la façon dont nous relevons le défi climatique. Cela concerne tous les aspects du travail des Nations Unies. Maintenir le réchauffement de notre planète bien en dessous de 2 degrés est essentiel pour la prospérité mondiale, le bien-être des populations et la sécurité des nations.

Sommet d’action climat

C’est pourquoi, en septembre prochain, je convoquerai un sommet sur le climat afin de placer l’action sur le climat au premier rang des priorités internationales. Aujourd’hui, j’annonce la nomination de Luis Alfonso de Alba, dirigeant respecté de la communauté climat, en tant qu’Envoyé spécial chargé de diriger ces préparatifs. Ses efforts viendront compléter ceux de mon Envoyé spécial pour l’action pour le climat, Michael Bloomberg, et de mon conseiller spécial, Bob Orr, qui aideront à mobiliser des financements privés et à catalyser des actions ascendantes.

L’année prochaine, le Sommet se tiendra un an exactement avant que les pays ne doivent renforcer leurs engagements nationaux en matière de climat dans le cadre de l’Accord de Paris. Seul un niveau d’ambition nettement plus élevé suffira. À cette fin, le sommet se concentrera sur les domaines qui sont au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines où le renforcement de la résilience fera la plus grande différence. Le Sommet fournira aux dirigeants et aux partenaires l’occasion de démontrer une action concrète en faveur du climat et de montrer leur ambition. Nous réunirons des acteurs de l’économie réelle et de la politique réelle, notamment des représentants d’actifs de plusieurs milliards de dollars, publics et privés. Je veux savoir comment nous allons arrêter l’augmentation des émissions d’ici 2020 et réduire considérablement les émissions pour atteindre des émissions nettes nettes d’ici le milieu du siècle.

Actions nécessaires

Les villes et les États doivent passer du charbon au solaire et au vent, de l’énergie brune à l’énergie verte. Notre grande ville hôte, New York, prend des mesures importantes dans cette direction – et collabore avec d’autres municipalités pour stimuler le changement. Nous avons besoin d’investissements accrus et d’innovation dans les technologies d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables dans les bâtiments, les transports et l’industrie. Et nous avons besoin que les industries du pétrole et du gaz rendent leurs plans d’affaires compatibles avec l’accord de Paris et les objectifs de Paris. Je veux voir une forte expansion de la tarification du carbone. Je veux que le système alimentaire mondial soit correct en veillant à cultiver nos aliments sans abattre de vastes étendues de forêt. Nous avons besoin de chaînes d’approvisionnement alimentaire durables qui réduisent les pertes et le gaspillage. Et nous devons arrêter la déforestation et restaurer les terres dégradées. Je souhaite accélérer rapidement la tendance au financement vert des banques et des assureurs, et encourager l’innovation dans les instruments financiers et de dette afin de renforcer la résilience des nations vulnérables telles que les petits États insulaires et de renforcer leurs défenses contre le changement climatique. Et je souhaite voir les gouvernements honorer leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour des actions climatiques en faveur des pays en développement. Nous devons voir le Fonds vert pour le climat devenir pleinement opérationnel et disposer de toutes les ressources nécessaires. Mais pour tout cela, nous avons besoin que les gouvernements, l’industrie et la société civile lisent la même page – les gouvernements étant au centre des préoccupations du mouvement pour une action climatique.

J’appelle tous les dirigeants à venir au Sommet sur le climat de l’année prochaine, prêts à faire rapport non seulement sur ce qu’ils font, mais aussi sur ce qu’ils ont l’intention de faire de plus lorsqu’ils se réuniront en 2020 pour la conférence des Nations Unies sur le climat et que les engagements seront renouvelés et assurément ambitieux. augmenté. Et c’est pourquoi j’appelle la société civile, et plus particulièrement les jeunes, à faire campagne pour une action climatique.

Utilisons l’année prochaine pour prendre des décisions transformationnelles dans les salles de conseil, les suites exécutives et les parlements du monde entier. Levons les yeux, construisons des coalitions et écoutons nos dirigeants. Je m’engage, ainsi que l’ensemble des Nations Unies, dans cet effort. Nous soutiendrons tous les dirigeants qui relèvent le défi que j’ai décrit aujourd’hui. Chers amis, Il n’y a plus de temps à perdre. Comme le montre la férocité des incendies de forêt et des vagues de chaleur de cet été, le monde change sous nos yeux. Nous nous dirigeons vers le bord de l’abîme. Il n’est pas trop tard pour changer de cap, mais chaque jour qui passe signifie que le monde se réchauffe un peu plus et que le coût de notre inaction augmente. Chaque jour où nous échouons, est un jour où nous nous rapprochons un peu plus d’un destin dont personne ne veut, un destin qui résonnera de génération en génération dans les dommages causés à l’humanité et à la vie sur terre.   Notre destin est entre nos mains. Le monde compte sur nous tous pour relever le défi avant qu’il ne soit trop tard. Je compte sur vous tous. Je vous remercie.

Discours (un peu tronqué) du Secrétaire -Général de l’ONU, Antonio Guterres, le 10 septembre 2018, commençant par ‘je vous ai appelé ici pour donner l’alarme’ et annonçant le Sommet pour l’action climatique de septembre 2019

Vidéo en français

https://www.un.org/sg/en/content/sg/statement/2018-09-10/secretary-generals-remarks-climate-change-delivered

 

La foudre frappera mille millions de fois

La foudre est un événement assez imprévisible. Elle se produit lors d’orages, certains lieux, tels la Suisse, et le lac de Côme, y sont particulièrement propices.  Nous sommes assez bien protégés des foudres du vingtième siècle.  Pourtant, ces dernières années, des grands orages ont fait leur apparition. Ils s’étendent au-dessus de plusieurs pays.  Parfois, ils provoquent un nombre record d’éclairs. Des records de ‘coups de foudre’ ont ainsi été battus récemment dans plusieurs régions, en Europe, en Afrique et en Asie entre autres.  Ce phénomène pourrait aussi changer et véhiculer plus, ou beaucoup plus d’énergie. Il faudrait étudier si des  ‘super-foudres’ ou ‘méga-foudres’ font leur apparition.

Les scientifiques savent que l’eau s’évapore plus du sol et des océans quand il fait chaud. Cela se produit plus souvent à cause du réchauffement climatique. Il génère plus de nuages, de pluies et la possibilité d’orages accompagnés d’éclairs. L’humidité peut être précisément prévue en fonction de la température.

Une étude récente, publiée en décembre 2018, estime que le réchauffement climatique provoquera plus d’orages accompagnés d’éclairs, qu’ils augmenteront d’environ 20% par degré.

Certains spécialistes pensent que le réchauffement apportera des événements de foudre plus explosifs, plutôt qu’une augmentation continue (Reuters).

La semaine passée, en Pologne et en Slovaquie voisine, la foudre a frappé une croix en métal au sommet d’une montagne, et les chaînes permettant de gravir la montagne se sont chargées d’électricité, ce qui a empêché l’arrivée des secours. Il a eu des morts et des nombreux blessés ce jour-là. Les événements météo semblent devenir plus graves.

En cas d’orage accompagné de foudre, il faut s’éloigner des plans d’eau, des terrains de football, des arbres, des hautes montagnes, et rejoindre un bâtiment équipé d’un paratonnerre. Il ne faut pas toucher l’eau, et, dehors, s’éloigner de tout objet métallique, même ses clés, à trois mètres (tcs).

Cette année les orages ont aussi apporté d’immenses grêles dans plusieurs pays voisins, desquels il faut s’abriter sous un toit solide.  Et il serait bon d’étudier l’éventualité de méga-grêles, de méga-foudres et de méga-paratonnerres adaptés.

Trois jours après cet article, un éclair étonnamment fort frappait la Suisse, à proximité de Cossonay (Association suisse des risques naturels).

 

 

 

Végétarienne

Moins de viande pour le climat

Le GIEC a publié la semaine passée un rapport sur l’effet du réchauffement sur les terres. Le changement climatique augmente les sécheresses, l’érosion des sols, les feux de forêts, et diminue le rendement des cultures dans les tropiques. S’il continue, il créera des conditions climatiques sans précédent dans les tropiques avec des conséquences graves pour les habitants. Les émissions de l’élevage intensif du bétail aggravent le réchauffement, alors que la restauration des sols et des forêts, et une réduction de la consommation de viande, auraient des conséquences bénéfiques.

Ce rapport ne s’étend pas sur les événements météo nouveaux qui touchent l’Europe cette année. Des grêles de quinze centimètres de diamètre ont frappé à plusieurs reprises, une tornade a détruit soixante maisons au Luxembourg cette semaine. Ces événements progressent rapidement et pourraient dépasser les prévisions.  Nous ne pouvons nous permettre une aggravation du réchauffement, elle signifierait la destruction de nos villes par les catastrophes climatiques. C’est une question de vie ou de mort.

Le GIEC recommande de réduire la consommation de viande de moitié dans les pays développés.

Sans viande?

Personnellement j’ai refusé la viande lorsque j’avais environ quatre ans.  Mon parrain m’a appris qu’il s’agissait de la chair d’animaux.  J’ai regardé mon propre bras et j’ai compris que la viande provenait d’un être vivant. Le rejet a duré vingt ans. J’acceptais bien le poulet et le poisson, mais la viande me dégoûtait. Certains végétariens pensent que cette réaction est normale et serait en fait celle de la plupart d’enfants.

Techniquement, on peut forcer physiquement un enfant à manger de la viande, le menacer de punitions, lui donner des récompenses, lui servir seulement de la viande sans lui donner le choix, ou lui apprendre que c’est ce qu’il y a de meilleur. Il ne faudrait rien faire de cela.  Mes parents étaient, eux, convaincus que je dois manger de la viande pour vivre, ou au moins du poulet.  Dès l’enfance,  j’accepte facilement un régime pauvre en viande, je demandais à manger des céréales, j’aimais beaucoup les champignons qui souvent accompagnaient la viande chez nous, les noix aussi. Récemment, j’ai appris que les moines du Moyen-âge ne mangeaient pas d’animaux à quatre pattes pour ne pas tuer, ce qui suggère que la religion chrétienne condamne aussi la mise à mort d’animaux, pour des raisons morales ou diététiques. Et bien sûr, en Europe, mes ancêtres étaient essentiellement végétariens, mangeant des céréales, des légumes et des lentilles. De nombreux théoriciens de l’alimentation suggèrent que ce régime nous convient le mieux.

J’accepte facilement un régime végétarien, car toute ma vie, je  préférais des céréales,  du fromage, et des champignons quand c’était possible. Ensuite, j’ai quand même eu un peu de cholestérol, puis j’ai vraiment limité le fromage, la crème et le beurre. Le cholestérol a disparu. Depuis des années, nous mangeons du tofu, des haricots, des lentilles, des noix, des algues, des préparations végétariennes au tofu, au quorn, au seitan.  J’ai des suppléments de fer et de B12, le lait est généralement du lait de soja. J’essaie de composer un menu bio, local, accepté par les diététiciens suisses, avec assez de vitamines, de fruits et légumes, qui ne contienne qu’une portion de protéines animales par jour. Là, j’essaie d’être végane, mais je trouve vraiment difficile d’éviter  complètement le beurre, le lait et les oeufs omniprésents, en quantités excessives, dans les préparations du commerce et les apéros traditionnels.

Les avantages du régime végétarien

Les végétariens et végétaliens expérimentent une alimentation équilibrée sans viande. Le régime végétarien et surtout végétalien réduisent le risque du cholestérol et  du cancer. Heureusement qu’ils sont là, sinon il y aurait déjà de la viande dans tous les plats disponibles dans la restauration, alors que personne ne devrait en manger constamment. Les végétariens créent une demande pour des aliments  végétaux qui apparaissent, peu à peu, dans les rayons des supermarchés.

Ces dernières années, je suis frappée par la multiplication des stands de nourriture, des food festivals. Un festival de musique inclut maintenant des dizaines de stands de nourriture simple. Je remarque qu’il y a de plus en plus de plats tout préparés, et l’obésité progresse. Il serait très facile et généralement bénéfique de remplacer la viande dans les plats tout prêts, les burgers, tacos, rouleaux de printemps, par des substituts de viande ou contenant des légumes.  Je crois que ce qui s’y trouve actuellement n’est pas de très bonne qualité.

Donnez-nous les moyens d’être végétarien

Les préparations végétales devraient en fait être beaucoup moins chères que la viande. Le prix de la culture des céréales est plus bas.

Il faut les subventionner ou lancer une production efficace en grande quantité, et offrir partout un plat végétarien/durable/One Planet moins cher que le plat carné.

L’offre devrait en fait consister en plusieurs plats végétariens et un plat carné,  ce  qui serait alors représentatif d’un régime équilibré.

Nous devrions aussi subventionner les légumes au lieu du fromage et du lait, dont notre société abuse actuellement. La viande doit rester un choix conscient, que le consommateur ferait s’il en ressent le besoin, et non pas un aliment universel. Aujourd’hui, alors que l’obésité et les cancers progressent, nous avons tout intérêt à y faire attention. Et  ainsi nous nous éviterons peut-être les dangers du climat qui se multiplient d’année en année.

 

 

Réduisons rapidement l’effet de serre: d’immenses forêts et des villes en carbone

La transformation naturelle du carbone par les plantes et les animaux

Le réchauffement climatique cause des vagues de chaleur croissantes, des orages violents et des inondations. Ces événements s’aggraveront et menaceront nos constructions et nos vies.  Toute augmentation de l’effet de serre accroît le danger, et nous avons tout intérêt à le limiter au plus vite. En réalité, le plus intelligent serait d’éviter toute augmentation de l’effet de serre à partir de maintenant. Malheureusement, nous déjà perturbé la Nature, et la végétation, les sols et le permafrost émettent des gaz à effet de serre qui accélèrent le réchauffement (Climate Institute, Russian Academy of Science).

La capture du carbone doit devenir une priorité pour le monde entier. L’idéal est de l’accumuler dans les forêts et les sols, où il devrait être et où il aurait des effets bénéfiques sur les écosystèmes, le climat et la pollution. Nous devrons probablement chercher aussi d’autres solutions.

Des prototypes d’usines de capture de carbone apparaissent actuellement à plusieurs endroits, par exemple celle de Climeworks en Suisse. Ils capturent directement le carbone de l’air et le concentrent.

Paille (cellulose)

Bois (cellulose -lignine)

Les plantes et les animaux transforment depuis longtemps le carbone en tiges et feuilles de cellulose, en  bois, en récifs coralliens et en falaises de craie, composées de fossiles microscopiques de carbonate de calcium. Certains arbres sécrètent dans le sol des cristaux d’oxalate de calcium. Très lentement,  au cours de centaines de millions d’années, les plantes sont converties en pétrole, en gaz et en charbon.

La majeure partie du carbone capté par les végétaux forme les tiges et les feuilles des plantes cultivées.  Selon la FAO, ces parties inutiles pour nous servent à l’alimentation de bétail.  Il est bien sûr souhaitable qu’elles soient utilisées efficacement et non pas brûlés, mais les animaux qui les digèrent relâchent ensuite leur carbone dans l’atmosphère. Cependant, le bétail ne se contente pas de ces restes; la part des champs entièrement dévolus à la culture d’aliments pour bétail augmente vite. Il faudrait s’assurer qu’aucune feuille, qu’aucun brin de paille ne soit brûlé, qu’ils soient compostés, couvrent le sol, ou transformés en réserve de carbone. 

Il vaudrait  mieux accumuler durablement le carbone produit par les végétaux pour réduire l’effet de serre.

La matière végétale peut être stabilisée par combustion partielle, en biochar, une sorte de charbon de bois, que certains proposent d’enfouir ensuite dans les sols.

 

Produits de la biotechnologie

Actuellement, la biotechnologie utilise des plantes, des algues ou des bactéries et produit entre autres du méthane, des acides gras, des biocarburants (alcool ou substitut de pétrole), et des plastiques biodégradables.  Les composés naturels tels que la cellulose, le bois, le carbonate de calcium ou ces produits de la biotechnologie pourraient être le point de départ pour obtenir des formes de carbones stables que nous pourrions entreposer pour des longues périodes, ou utiliser à grande échelle, par exemple dans la construction. Celle -ci utilise des milliards de tonnes de béton, et émet actuellement énormément de carbone.

Construction écologique

Construction en bois

Maison à colombages, bois et paille/argile

La construction devrait utiliser autant de bois que possible, les architectes inventent actuellement des immeubles en bois. La paille peut être utilisée directement dans la construction sous forme de torchis, mélangée à l’argile, et forme un matériau facile à produire mais pas très résistant aux inondations. Des maisons écologiques en matériaux similaires peuvent être construites facilement sans matériaux industriels.

Inventer des matériaux carbonés?

On pourrait probablement produire par biotechnologie des briques de carbonate de calcium ou une variante un peu plus solide qui remplaceraient le béton actuel.  Il devrait être possible, de cloner les enzymes synthétisant le carbonate de calcium dans les algues ou les crustacés et le faire produire dans des algues dans des bioréacteurs ou d’immenses bassins.

Les animaux produisent aussi d’autres matériaux solides tels que des os, des dents, des perles grâce à des enzymes spécifiques. Mais en fait je n’ai pas très envie de voir une usine d’os poussant à l’infini.

Falaise de craie

Briques de craie naturelle

On pourrait aussi lancer des projets de recherche en chimie pour transformer les produits végétaux actuels en fibres de carbone, en  diamant ou en une autre molécule extraordinaire. Ce n’est bien sûr pas réalisable actuellement, mais une technologie nouvelle pourrait voir un développement analogue à celui des panneaux solaires et nos enfants ou petits-enfants pourraient vivre dans des villes en diamant.

 

Forme solide de carbone à inventer

A long terme, bien sûr, la construction doit avoir des limites,  la Terre ne pourra être entièrement recouverte de bâtiments, il faudra s’assurer qu’une partie suffisante de la Planète respire grâce aux forêts et au sol. A moyen terme, au 21ème siècle, nous devrons réduire l’effet de serre, gérer le carbone que nous émettons, et probablement celui relâché par des systèmes naturels perturbés.

 

 

 

Les forêts créent la fraîcheur autour d’elles – Reboisons la planète Terre maintenant!

Dans les forêts il fait plus frais

Une impression de fraîcheur nous saisit lorsque nous pénétrons dans la forêt. La chaleur s’estompe et la douceur règne à l’ombre des grands arbres.    La différence de température est tout à fait réelle:  dans les bois, il fait plus frais.   Les zones boisées abaissent aussi le température des champs environnants.  Et lorsqu’une forêt est réduite par la déforestation, il fait plus chaud la journée dans les parcelles déboisées. Toute la zone se réchauffe alors et la température s’élève aussi sous les arbres restants.

  Martine Rebetez de l’Université de Neuchâtel a montré il y a plusieurs années qu’il fait plus frais sous la canopée des forêts suisses. Une nouvelle étude le confirme à l’échelle de la Planète.  Les scientifiques ont comparé de nombreuses parcelles de forêts. Ils ont montré que dans les zones déboisées à moitié il fait un degré de plus, et dans les zones où la quantité d’arbres a doublé, un degré plus frais la journée, au soleil.

 Les forêts tempèrent aussi les températures la nuit.  A la chaleur, les arbres transpirent et rafraîchissent ainsi l’atmosphère autour d’eux.  Dans zones boréales, la neige sur les prairies reflète les rayons du soleil. Partout ailleurs, les forêts abaissent la température lors des journées ensoleillées.

Image par Jonas Zürcher de Pixabay 

Les forêts sont essentielles pour le climat et l’écosystème

Cette climatisation naturelle est particulièrement forte dans les tropiques, et elle est très importante aujourd’hui. De nombreuses parties des continents se sont déjà réchauffées de deux degrés. La déforestation augmente encore les températures locales la journée, et au sol la différence pourrait être de plusieurs degrés.  A Madagascar, le déboisement a provoqué une augmentation de température des forêts qui est responsable des disparitions rapide d’espèces de cette forêt, par exemple de certains lézards.

Les températures augmentant, tout l’écosystème des forêts pourrait s’effondrer et relâcher  son carbone dans l’atmosphère. Les parcelles déboisées pour l’agriculture pourraient voir  leur température augmenter rapidement. Le reboisement pourrait stabiliser les températures, assurer la survie des forêts existantes et des espèces qu’elles abritent, et rafraîchir l’air alentour, dans les champs et les zones habitées.  La forêt régénère des sols, les enrichit  en carbone,  provoque aussi des pluies. L’eau s’écoule facilement le long des racines vers les nappes phréatiques. En présence d’arbres, celles -ci se remplissent et les inondations sont imitées.

La reforestation limite le réchauffement de la Planète et rafraîchit les forêts existantes et les alentours

Il y a encore quelques centaines d’années, plus d’un tiers de la surface des terres était couvert de forêts.  La déforestation a été très importante et les sols ainsi conquis s’épuisent lentement et libèrent progressivement leur carbone dans l’atmosphère. Aujourd’hui, les conséquences du changement climatique s’aggravent et s’aggraveront encore très vite. Nous devons reboiser la Planète pour éviter des impacts énormes, et totalement incontrôlables.  Nous pouvons le faire.

Cet été, l’Ethiopie a prévu de planter quatre milliards d’arbres et de tripler sa couverture forestière actuelle. C’est primordial. Si ce type d’initiatives était réalisé dans la plupart des pays, et si en quelques années la Terre redevenait une planète couverte à 40% de forêts, nous pourrions sauver notre civilisation et vivre relativement en sécurité. Le projet Trillion Trees (voir Tom Crowther, EPFZ)  tente de faire planter mille milliards d’arbres sur la Planète, ce qui pourrait absorber dix ans d’émissions humaines. Nous pourrions en planter plus en y consacrant une partie des terres agricoles actuelles. Les plantations limiteraient aussi les températures locales pendant la journée (comme s’est produit dans la grande forêt artificielle plantée dans le Sinaï) et éviteraient des extinctions  d’espèces et des morts lors des grandes chaleurs.

Etude scientifique sur la déforestation et les températures locales

 

Le déni du réchauffement et ses réponses sur le site Skeptical Science

Le débat biaisé sur le réchauffement

Les premières annonces de réchauffement climatique ont été largement contestées. Les théories alternatives ont parfois été émises par des professionnels de la contestation. Celle-ci émane souvent d’instituts fondés par des entreprises pétrolières ou de personnes liées à cette industrie.

Le site de Before the flood par exemple présente une liste des personnes qui interviennent contre le réchauffement climatique aux Etats-Unis et profitent financièrement de cette activité

 https://www.beforetheflood.com/explore/the-deniers/top-10-climate-deniers/.

Aux Etats-Unis, des sommes importantes ont été investies dans le lobbying pour empêcher les mesures limitant le réchauffement climatique.
Elles ont atteint plus de 2 milliards de dollars entre 2000 et 2016. Selon les chercheurs, cet argent provient des compagnies pétrolières, de transport, et des fournisseurs d’énergies et des entreprises qui y sont liées (R.J. Brulle, Climatic Change, 2018). Les responsables espèrent peut-être que leurs entreprises vont profiter d’une législation permissive autorisant les émissions de carbone, mais c’est un calcul à très court terme. Des émissions incontrôlées de carbone mèneraient plus probablement à un effondrement économique généralisé.

De nombreuses personnes qui veulent se montrer modérées et objectives font en réalité la part trop belle à ces théories alternatives propagées dans un but pécuniaire. C’est un mauvais calcul, car si l’on diminue les prévisions des experts, déjà incertaines, en les pondérant par des arguments fallacieux, nous avons un risque de construire des murs d’un mètre de haut face à des vagues de deux ou de dix mètres. Des mesures trop modérées seront inefficaces à nous protéger. Une réduction d’émissions de carbone trop lente ne nous sauvera pas, et les bâtiments mêmes sur lesquels les panneaux solaires sont prévus pour plus tard pourraient entretemps succomber aux catastrophes climatiques.

Skeptical Science : site de réponses scientifique

Les scientifiques qui furent confrontés à une avalanche d’objections et de théories alternatives ont entre autres créé un site web de réponses aux questions et objections.
Ce site, appelé ‘Skeptical Science’, rassemble les réponses aux idées telles que: c’est le soleil, le réchauffement n’est pas grave, ou la Terre se refroidit.

Il présente les données scientifiques prouvant le fait que la température du soleil a légèrement baissé au cours de ces dernières décennies, que le réchauffement peut avoir des effets graves sur l’agriculture et sur la vie dans les océans, et que la Terre ne se refroidit pas, mais subit une période de réchauffement rapide prévisible à cause de la concentration de gaz carbonique, et des centaines de fois plus rapide que les cycles naturels de la Planète.

Chaque page comporte trois volets, basic, intermediate et advanced, qui comportent une explication simple, puis de plus en plus complète du phénomène discuté (https://skepticalscience.com/).

Certains articles datent de plusieurs années, et permettent de se rendre compte que le réchauffement est prouvé depuis longtemps.  Ainsi un post explique que la décennie 2000-2009 est la plus chaude de l’Histoire. La décennie suivante, 2010 à 2019 l’a certainement largement dépassée, la température est montée d’environ un demi-degré en dix ans.

Les changements qui ont été prouvés grâce à des statistiques compliquées sont aujourd’hui clairement visibles. Des événements tels que les pluies tropicales en France en 2018 ou les 21°C atteints en février 2019 sont visiblement nouveaux, différents du passé que nous avons connus. Personnellement, je crains qu’ils n’annoncent des changements encore plus forts et des événements plus catastrophiques, auxquels nous devons nous préparer d’urgence.

Records de chaleur au Vietnam : danger pour la population et pour la récolte de riz

Le Vietnam vit actuellement des records de chaleur, avec des températures au dessus-de 43°C. L’humidité rend cela difficile à  supporter, particulièrement pour les enfants et les personnes âgées. Pendant cette canicule, des milliers d’enfants, environ 5’500 par jour,  sont hospitalisés à Ho Chi Minh Ville pour des problèmes digestifs et respiratoires.

La chaleur et la sécheresse ont fait diminuer le niveau des rivières, et l’eau salée de la mer remonte les estuaires sur 40 km, menaçant les rizières du delta du Mékong.

Lors du dernier El Nino, en 2015-2016, les cours d’eau ont baissé ce qui a provoqué des infiltrations d’eau salée. La production de riz du Vietnam, 3ième producteur mondial, a alors chuté d’environ 16%.

Aujourd’hui, la surface des océans est de 0,2°C plus chaude qu’en 2016. Elle n’a jamais atteint ces températures, à chaque El Nino elles sont plus hautes qu’au précédent. Les conséquences pourraient être plus importantes qu’en 2016. La récolte de riz de cette année pourrait être réduite. Sur toute la Terre, cette année pourrait apporter des événements très graves.

https://mobile.twitter.com/Climatologist49/status/1107746865166966784

Le niveau de la mer monte inexorablement, et les infiltrations d’eau salée augmenteront à mesure que les glaces du Groenland et de l’Antarctique fondent. Un jour ou l’autre, la mer envahira le delta du Mékong et l’Humanité le perdra.

On peut aussi imaginer que lors du prochain El Nino, des dizaines de milliers de  personnes seront hospitalisées par jour, et la récolte de riz sera anéantie. Puis nous rayerons le Vietnam et plusieurs autres pays des cartes et des rapports… Ils mourront par notre faute et nous le savons aujourd’hui. Nous devons arrêter les émissions de carbone immédiatement.

http://www.esa.int/Our_Activities/Observing_the_Earth/Copernicus/Sentinel-1/Sentinel-1_sees_rice_paddy_drop_in_the_Mekong_Delta

 

Eliminons les émissions de CO2 avant 40 ans

Une nouvelle étude a tenté d’établir s’il est encore temps de sauver le monde en réduisant progressivement les émissions de carbone. Elle analyse plusieurs voies et obtient des résultats positifs.

Zéro émissions

Leurs simulations suggèrent que la solution zéro émissions, où les émissions de carbone sont interrompues immédiatement, limiterait le réchauffement à 0,9°C au maximum. Il pourrait cependant y avoir une courte étape de réchauffement brusque, due à la disparition d’aérosols. Si nous arrêtons les énergies fossiles maintenant, la température monterait vite d’environ un dixième de degré, puis redescendrait plus bas que le niveau actuel. Cela suffirait probablement à assurer un climat viable et stable à la planète Terre. Cependant, de nombreux problèmes se poseraient, tels que le chauffage des bâtiments dans les régions où les températures hivernales sont inférieures à zéro degrés.

Changement d’infrastructure

La solution changement d’infrastructure, qui signifie que les centrales existantes ne sont pas arrêtées, mais remplacées par des solutions renouvelables à la fin de leur existence permettrait d’éliminer les émissions les gaz à effet de serre en plus ou moins 40 ans. Les simulations suggèrent que dans ce cas, les températures de la Planète monteraient d’encore trois dixièmes de degré environ, puis redescendraient lentement, et que la température de la Planète ne dépasserait pas le seuil fatidique de 1,5°C. Il est donc encore temps, en utilisant les infrastructures existantes et en construisant des variantes écologiques à partir de maintenant, nous pouvons encore sauver la Planète.

Incertitudes et commentaires

Ce n’est cependant pas une certitude. Une autre étude similaire (Matthews and Zickfeld, Nature Climate Change 2012) estimait que dans le cas d’un changement d’infrastructure progressif en 40 ans, les températures continueraient à monter. Les auteurs considéraient que la végétation souffrirait de ces quelques dixièmes de réchauffement et absorberait moins de carbone.
Et il est vrai que la Nature donne réellement des signes inquiétants. A 1,5°C de réchauffement, et déjà maintenant, la plupart des récifs coralliens et de poissons tropicaux disparaissent, trois quarts d’ européens sont exposés aux inondations, une grande partie d’insectes a aussi disparu. Pour ne pas menacer les écosystèmes, le mieux serait peut-être de combiner la solution zéro carbone et changement d’infrastructure, de remplacer les centrales vieillissantes au fur et à mesure, et aussi d’arrêter ou de limiter certaines émissions tout de suite, par exemple celles de l’aviation. Nous ne pouvons pas nous permettre une augmentation incontrôlée d’émissions aériennes.

L’étude récente de Pfeiffer et al (Environ. Res. Lett 2018) estime aussi que les centrales actuellement en construction amèneraient le réchauffement au dessus de 1,5°C. Le travail de Smith et al. ne discute pas non plus les effets secondaires possibles, les feux de forêts, sécheresses et le dégel du permafrost, qui pourraient aggraver le diagnostic de la Planète et accélérer le réchauffement. Il est bien plus sûr de réduire ces émissions de carbone rapidement, ou nous devrons mettre les bouchées doubles par la suite.

Arrêter les énergies fossiles

Une autre solution, CO2 constant, limiterait les émissions et maintiendrait la quantité de CO2 dans l’atmosphère aux niveaux actuels, sans changer de technologie. Elle impliquerait une régulation d’émissions, sans remplacement généralisé d’installations productrices d’électricité.
Les simulations montrent que dans ce cas, les températures continueraient à monter plus longtemps et atteindraient des niveaux plus haut, et plus dangereux pour la Planète. Il vaut donc bien mieux quitter les énergies fossiles et passer aux énergies renouvelables, pour assurer une baisse de l’effet de serre à long terme.

Energies renouvelables pour le monde entier

Le passage mondial aux énergies renouvelables est possible, nécessaire, et en cours. Ces nouvelles technologies sont souvent développées pour les pays industrialisés, qui pourraient servir de modèle de développement futur. Le jour où chacun du milliard d’Indiens et ou de Chinois achètera une voiture. Il faudra que ce soit une voiture non polluante, sous peine de fin du monde. Notre passage rapide aux énergies renouvelables assure le développement de technologies qui seront ensuite utilisées à plus grande échelle. Il vaut encore mieux organiser nos sociétés de façon efficace, en privilégiant les transports publics et une consommation modéré.

Réductions d’émissions

Les émissions de carbone proviennent essentiellement du pétrole, du charbon et du gaz. Un changement d’énergies semble nécessaire pour limiter durablement le réchauffement.

Lors de la conférence COP21, en 2015, la Suisse, comme la plupart des pays du monde, s’est engagée à réduire ses émissions de carbone pour limiter le réchauffement à 2°C ou même 1,5°C. En effet, au-delà de ce seuil, le climat de la Planète pourrait se dégrader irréversiblement. Les mesures promises en 2015 permettent de limiter le réchauffement à +3°C.

Ces résolutions initiales devront par la suite être complétées par d’autres projets qui permettront d’atteindre les buts de l’accord de Paris. Et c’est vraiment une course contre la montre. J’espère me tromper, mais comme je l’ai discuté avant, le réchauffement pourrait s’accélérer, et des réductions d’émissions encore plus importantes pourraient être nécessaires par la suite. Plus nous tardons, plus nous courrons le risque d’ arrêts d’urgence d’entreprises polluantes, ou d’interruptions de leur fonctionnement par les catastrophes climatiques.

Les mesures proposées dans la loi CO2 nous permettraient de garder notre style de vie en remplaçant graduellement les énergies fossiles par des ressources renouvelables. Parallèlement, en voyant les récentes manifestations d’étudiants pour le climat, et les millions de signatures d’une pétition française, j’ai l’impression qu’une prise de conscience et un changement de société semblent être à l’oeuvre, et pourraient créer une société plus écologique et plus durable.

https://www.nature.com/articles/s41467-018-07999-w

https://www.letemps.ch/monde/laffaire-siecle-un-reveil-ecologiste-francais

https://www.letemps.ch/suisse/milliers-jeunes-mobilises-rues-climat

Immoraux ou suicidaires? Qui tuons-nous vraiment?

A la réunion COP24 au mois de décembre 2018, le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres a demandé la mise en oeuvre de l’accord de Paris.
Il l’a appelé notre dernière, meilleure chance d’éviter le déchaînement du réchauffement climatique et a déclaré que l’attitude contraire ne serait pas seulement immorale, mais suicidaire.

Pourquoi dit-il cela?

Le réchauffement provoque les émissions de carbone des écosystèmes naturels

Le gaz carbonique (CO2) s’accumule dans l’atmosphère et provoque l’effet de serre. Le rapport du GIEC prévoit que nos émissions d’énergies fossiles pourraient causer un réchauffement de 1,5°C dès 2030, qui exposerait les trois-quarts d’Européens aux inondations, et provoquerait des pluies et des vagues de chaleur vraiment (significativement) plus fortes qu’aujourd’hui. Cela poserait déjà des problèmes sérieux, les économistes tels que Schroders craignent des sérieuses pertes économiques si nous ne réduisons pas rapidement les émissions, mais il peut y avoir pire.

Aujourd’hui, les températures de la Planète augmentent, les sécheresses, vagues de chaleur et feux de forêts s’intensifient.

L’été 2018 a causé la sécheresse dans le Nord de la France, l’Allemagne, la Suisse. L’année la plus chaude jusqu’à aujourd’hui, l’année El Nino 2016, a provoqué une immense sécheresse en Afrique de l’Est, ainsi qu’en Australie et en Amazonie.

Actuellement, les plantes des forêts, des savanes et le sol contiennent plusieurs fois plus de carbone que l’atmosphère. Dès que le climat se dérègle, les sécheresses et le feux perturbent le cycle du carbone, les plantes poussent moins et n’absorbent pas le carbone de l’air, et lors des sécheresses, le sol aussi émet énormément de CO2. Dans des bonnes conditions, le sol est composé en grande partie de bactéries et de champignons vivants. En 2016, la chaleur record a provoqué le dégagement de gaz carbonique des sols dans l’atmosphère.

Les feux de forêts sont de plus en plus fréquents. Un nouveau type de catastrophe naturelle, les méga-feux de forêts, dévastant des grandes étendues,  est apparu récemment et va augmentant.

Les immenses feux touchent la Californie, la Sibérie, le Canada, l’Australie. Le carbone des arbres brûlés dans les incendies aboutit dans l’atmosphère et alourdit le bilan.

Cela pourrait s’aggraver, si les températures montent encore, des régions plus étendues, des écosystèmes plus variées pourraient être touchés par les sécheresses et les feux, et provoquer un dégagement de carbone. Ainsi, chaque vague de chaleur augmenterait le réchauffement des années suivantes.  Si la désertification de la Planète commence, elle dégagera du carbone, réchauffera encore la Terre, et pourrait se répandre comme une épidémie.

Selon le Climate Institute, cet effet pervers a déjà commencé et les dix prochaines années, nous pouvons nous attendre à un réchauffement rapide.

Les scientifiques ont d’abord espéré que les plantes du grand Nord pousseraient mieux à des températures plus élevées.

Malheureusement, le changement semble trop brusque et trop chaotique. Les vagues de chaleur et les sécheresses, nouvelles dans ces régions, provoquent des feux de forêts, des écosystèmes entiers souffrent de vagues de chaleur ou de maladies nouvelles.

La Nature semble réagir mal au réchauffement, les écosystèmes dépérissent et augmentent l’effet de serre.

Le permafrost pourrait amplifier le réchauffement

Le climat cache un danger plus grave. Les terres boréales sont gelées depuis des millénaires. On appelle ces terres le permafrost, ou pergélisol. Elles contiennent d’énormes quantités de carbone. Dès qu’elles dégèlent, elles émettent du CO2 et du méthane.

Au contact de l’air, le permafrost émet plutôt du gaz carbonique, par contre les parties situées sous l’eau, sous des lacs ou sous la mer de Sibérie, émettent plutôt du méthane, qui cause un effet de serre 80 fois plus important. Plusieurs scientifiques ont remarqué que le méthane s’échappe du fond de la mer de Sibérie, en champs de bulles de plus en plus étendus ou en geysers (Swerus-C3). La chercheuse Natalia Shakova, a effectué des forages dans le permafrost, et a établi qu’il dégèle plus vite et plus profondément que prévu.

Le fond de la mer de Sibérie est touché par le réchauffement des océans.

Lorsque la mer Arctique sera libre de glace, elle absorbera plus de chaleur, et le fond pourrait alors dégeler vite.

Des courants plus chauds venant de l’Atlantique pénètrent actuellement dans la mer Arctique, et pourraient précipiter le dégel. L’eau chaude favorise dangereusement la diffusion du méthane déjà présent dans les fonds marins et provoque sa formation.

Certains scientifiques, tels que Peter Wadhams, pensent que les émissions de méthane pourraient beaucoup augmenter, et aboutir à un réchauffement quasi immédiat, en quelques mois, d’1°C.  Les conséquences seraient apocalyptiques.

Le méthane du permafrost pourrait faire monter la température de la Terre de plusieurs degrés, même de dizaines de degrés.  Nous ne pouvons pas prévoir dans quelles régions de la Terre la Vie serait encore possible, et quand surviendraient les cataclysmes.

Il y a un mois environ, une nouvelle expédition russe a confirmé que les émissions de méthane augmentent (TASS).  Cette augmentation est aussi détectable dans l’atmosphère (NOAA).

Ainsi, le réchauffement climatique pourrait subir des sauts brusques, avec des très graves conséquences sur la météo et sur la production d’aliments sur Terre. La Planète deviendrait alors quasiment inhabitable. Les experts pensent que cela pourrait se produire après 2050, mais il y a énormément d’inconnues.

Pour éviter ce danger, il vaut mieux maintenir la température de la Terre à 1,5°C, comme prévu lors de la COP21, et certains suggèrent de la faire descendre à 0.5°C en 2100 (Climate Institute).

De plus en plus, il apparaît que nos activités économiques actuelles mènent à une émission de méthane du permafrost, peut-être par soudaines explosions. Un réchauffement brusque et fort s’ensuivrait, qui causerait probablement d’immenses tempêtes et l’impossibilité de cultiver les aliments sur Terre. C’est un énorme danger pour la Vie sur la Planète et nous devons y faire face. Il justifie pleinement des rapides et fortes réductions d’émissions et la reforestation à grande échelle.

Il y a plusieurs solutions ou parties de solution: une réduction suffisante d’émissions de carbone, qui pourrait exiger l’arrêt de la circulation et des usines, et/ou de la production de viande, la capture de carbone de façon naturelle, dans le sol ou les plantes, ou par des technologies nouvelles actuellement en développement. On devrait alors aussi développer des technologies de capture de méthane.

Certains experts proposent de regeler la mer Arctique en pompant de l’eau sur la surface de la glace en hiver, pour reformer une glace épaisse. Peut être peut-on trouver un moyen technique de capter le méthane, de l’éliminer sur place, ou même d’utiliser en tant que carburant?

Les solutions pour le méthane arctique devraient constituer une priorité absolue de la recherche aujourd’hui.  Pour que le méthane reste où il est, dans les sédiments, il faudrait que la mer Arctique soit couverte de glace en surface et que les températures de la Planète, et des eaux des océans, ne montent pas au point de dégeler le fond de cette mer. Les solutions technologiques, qui ne sont pas encore réalisées, pourraient se heurter à des imprévus et des surprises lors de leur réalisation. Il pourrait y avoir du méthane ailleurs..

Nous allons certainement trouver un moyen de nous en sortir. Il s’agit  de notre survie. Si nous posons le problème clairement, nous trouverons les solutions.  Nous voulons vivre. Nous devons maintenir les conditions climatiques nécessaires à la vie sur Terre, à l’agriculture et pour cela, un permafrost bien gelé. Tout projet pour la société et pour l’économie doit être établi à partir de cette base. Tous les autres plans économiques et projections de croissance sont totalement illusoires. Tout développement qui pose un risque sérieux pour notre existence doit être interdit.