Cet été nous avons vu des événements climatiques inouïs, la vague de chaleur du Canada, de nombreuses inondations et en Europe Centrale, de nombreux forts orages avec grosses grêles et tornades. J’ai demandé encore une fois à un climatologue si ces catastrophes indiquaient que le réchauffement climatique se produisait plus vite que prévu, et qu’il dépassait les prévisions du GIEC. Ce n’est pas certain. Comme d’autres l’ont dit avant lui, Il relève que tels événements extrêmes sont présents dans les modèles officiels, mais si j’ai bien compris, ils apparaissent parfois, leur probabilité est jugée assez faible et ils ne sont donc pas inclus dans l’évolution la plus probable du climat terrestre. Les modèles qui calculent l’évolution du climat sont des versions simplifiées de la réalité, qui incluent la compréhension et la description humaine, arbitraire, de la réalité. Ils varient un peu, les scientifiques sélectionnent les événements les plus vraisemblables. Les conclusions du rapport du GIEC portent sur l’évolution des moyennes de température et les catastrophes prédites de façon fiable par plusieurs modèles. Il présente les événements ‘likely‘, ie probables à plus de 66%, et donne des moyennes de températures.
Nous devons être conscients qu’en plus des événements présentes dans le rapport du GIEC; il y en aura d’autres. Certaines villes dans le monde seront frappées par des catastrophes exceptionnelles. Sur un million de villes dans le monde et quatre-vingt ans, il y aura de nombreux événements qui sont qualifiés de rares ou d’exceptionnels.
Nous avons besoin de connaître ces risques. Je vis en Suisse, dans une société sûre, où les maisons ne s’effondrent pas, et les bus et les trains n’ont quasiment jamais d’accidents. Tout cela a été obtenu par des règles de sécurité rigoureuses. Je ne vis pas dans une maison ‘likely to stand’, qui aurait deux chances sur trois de rester debout. Vous imaginez une ville ‘likely to stand’ où moins d’une maison sur trois, disons une maison sur quatre s’effondre? Les normes de constructions sont bien plus stringentes. La probabilité d’accident de toutes les constructions est surveillée et réduite au minimum, à des fractions infimes de pour-cent. Jusqu’à maintenant.
Je crois que les architectes et les ingénieurs doivent absolument connaître les risques d’événements extrêmes à probabilité estimée à 1% ou 0,1% et les intégrer dans leurs projets. Par exemple, nous pourrions construire seulement des bâtiments prévus pour résister à pour une période d’ouragans et d’inondations, avec des solutions pour 50°C.
Nous avons besoin d’un outil différent du rapport du GIEC pour la gestion du risque. Nous avons besoin d’un catalogue exhaustif d’événements extrêmes possibles, pas de moyennes de température, mais toutes les vagues de chaleur séparées, et toutes les pluies intenses.
Les climatologues pourraient prendre tous les modèles et faire un catalogue complet de tous les événements extrêmes, ou de cataclysmes plus graves encore, qui pourraient par exemple causer la mort d’un million de personnes. Ou alors ils pourraient choisir les modèles qui collent le mieux à notre réalité actuelle, qui ont prévu les événements récents, et établir une liste de risques à partir de ceux-là. Certains modèles ont prédit les inondations, par exemple le climatologue belge Fettweis, a prévu les événements de cet été et leur retour d’ici dix à vingt ans, en réalisant un développement détaillé des prévisions du GIEC.
Les autorités nationales et l’organisation de préventions de risque de catastrophes de l’ONU (UNDRR) devraient disposer de cette liste de risques pour préparer des plans d’évacuation, ou des aménagements qui nous permettraient d’y faire face. Nous devons connaître les risques, au moins l’éventualité d’une pluie de plus d’un mètre d’eau, ou de plusieurs mètres d’eau, d’une vague de chaleur au dessus de 45 degrés mais peut-être de 55°C, de tornades, d’événements capables de détruire une ville entière.
Les scientifiques sont inquiets car les ordinateurs dont dispose le GIEC ne semblent pas suffisants pour prédire chaque catastrophe. Comme le rapporte BBC News, ils demandent un super centre de calcul, à l’échelle du CERN, pour calculer ces événements individuels (BBC). Mais d’autre part, des cataclysmes plus graves que les événements extrêmes actuels apparaissent déjà parfois dans le modèles existants, et il faut récupérer ces informations. Enfin, ils pourraient choisir quelques bons modèles réalistes, et établir une liste de dangers possibles à partir de ceux-là.
Ensuite, il faut élaborer des plans pour une vague de chaleur de 50°C ou une grave inondation. Nous serons probablement prévenus par les météorologues deux jours avant. Des constructions adéquates pourraient être prévues et réalisées dès maintenant pour pallier aux événements graves, et des plans d’évacuation d’urgence ou des survie doivent exister pour tous ces événements extrêmes.
Une représentation géographique pourrait aussi montrer toutes les zones exposées aux catastrophes, une carte de la Terre couverte de points noirs qui indiquerait tout de même les zones les plus sûres, et servirait de base à la construction de nouvelles villes dans ces endroits sûrs.
Addendum le 20 septembre: Les modèles calculent parfois des catastrophes qui ne sont pas inclues dans les prévisions consensuelles. Une solution serait de faire la liste de tous les événements potentiels pour une l’année, p.ex 2030, en sachant bien sûr qu’ils sont peu probables mais que leurs conséquences seraient graves.
Image de couverture par Pete Linforth de Pixabay
Ancien Blog : Climat et constructions