La science, ce puits d’emplois et de valeur ajoutée

La récente Conférence mondiale des journalistes scientifiques, qui s’est déroulée à Lausanne, l’a confirmé: notre région s’installe toujours davantage sur la carte internationale de la recherche.

Exposé au sous-sol du Swiss Tech Convention Center, il ressemblait de loin au croisement entre un alambic et un amplificateur à lampes: l’ordinateur quantique prototype issu des laboratoires d’IBM est pourtant un porte-drapeau de la science avancée. Dans les entrailles du grand bâtiment biseauté de l’EPFL, cette merveille de technologie a été vue par près de 1200 spécialistes venus du monde entier, réunis début juillet à l’enseigne de la 11e Conférence mondiale des journalistes scientifiques (WCSJ), qui s’est tenue à Lausanne. L’espace d’une semaine, le chef-lieu vaudois s’est donc mué en capitale mondiale de la transmission du savoir scientifique.

Un honneur qui ne doit rien au hasard. Il consacre une réalité en développement constant: notre région cherche à s’inscrire sur la carte mondiale de ces lieux où le pouls de la recherche s’accélère. La présence d’un événement tel que le WCSJ est un marqueur dans cette progression. Biotechnologies, medtech, sciences de la vie, mais aussi recherche sur le cerveau humain, connectique, technologies de l’information, blockchain, intelligence artificielle, énergie, climat, sciences de la Terre, sciences humaines, les domaines d’excellence sont multiples. Ils attirent des étudiants d’horizons vastes, qui propagent ensuite loin l’image d’une région, d’une Suisse créatrice de valeur ajoutée, ouverte sur l’avenir, riche en potentiels, terreau d’expertise et de savoir-faire.

Des résultats tangibles

Car cette science est adossée à des mécanismes de transfert de technologies et d’incubation d’entreprises qui, déjà, ont donné des résultats passionnants et tangibles. En 2018, les investissements dans les start-up vaudoises ont dépassé les 267 millions de francs. Et derrière les locomotives qu’ont été Sophia Genetics ou ADC Therapeutics, qui ont levé des sommes considérables pour financer leur croissance initiale, une foule d’autres sociétés ont émergé et émergent encore. Elles montrent à quel point il est important d’avoir une politique favorisant, d’une part, la recherche et l’excellence académique et, d’autre part, le venture capital et l’esprit d’entreprise. L’un et l’autre sont comme le yin et le yang d’un cercle vertueux, susceptible de créer des vocations et des emplois qui, eux-mêmes, généreront d’autres richesses et d’autres emplois, pour le plus grand bénéfice de l’ensemble de la société.

Mais comme toute chose vivante, cet essor est fragile si l’on ne s’en occupe pas avec la plus forte intensité. Il faut que tout l’écosystème fasse l’objet de la plus grande attention, pour que les efforts consentis hier continuent de porter les fruits de demain. A cet égard, le soin apporté aux conditions-cadres, qui permettent à des grandes entreprises multinationales, leaders dans leur domaine, de prospérer depuis nos terres est l’une de ces conditions. Leur effet d’entraînement est important, pour les PME qui innovent ici comme pour les start-up. C’est dans ce maillage fin entre science de pointe et économie que réside l’avenir de notre prospérité.

Photo: AdobeStock

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.

Une réponse à “La science, ce puits d’emplois et de valeur ajoutée

  1. Recherche, découvertes, applications grâce à des start-up et leurs financements, l’esprit d’entreprise indispensable dans un contexte libéral et la valeur ajoutée qui en résulte: tout cela est excellent. Cette génération est je crois aussi animée par l’ethique et va parvenir, en plus, à mieux protéger et respecter l’air, l’eau et la terre qui sont des biens communs à ne plus polluer. Dans cette optique, incontournable, la croissance a de beaux jours devant elle.

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