Quand on m’a demandé d’intervenir sur le bien-être et la prévention pour le dirigeant d’entreprise, c’était mercredi dernier.
J’ai pensé au sport. À ses bénéfices. Mais aussi au quotidien souvent mouvementé des entrepreneurs. Aux coups durs qu’ils peuvent ressentir. Au manque de dynamisme. Ou pas. Ils se dopent alors au café pour tenir. Comme si la grande majorité d’entre-nous ne courait pas assez. D’une réunion à l’autre. D’un dossier à l’autre. Comme si on ne le faisait pas assez, au sens propre comme au sens figuré. Je dirais plutôt que le sport est bon « contre » le stress.
Une question de volonté ? Pas vraiment. En faire bien vous aurait permis d’être certainement plus efficace et de vous sentir mieux. Ça ne se refuse pas ! Soyez honnête, vous ne le faites pas car ce n’est pas votre priorité. Vous préférez vous laisser entraîner par le stress du quotidien… Il vous faut continuer si vous ne souhaitez pas améliorer votre santé. Si la famille est prioritaire, la raison est bonne. Si c’est pour allez au bistrot, il y a de quoi négocier ! Réfléchissez à ce qui est le mieux pour vous : investir dans votre bien-être sur le long terme ou sur un court plaisir. Sans mettre de priorité tout court, vous risquez de vous surcharger ou éventuellement même de vous surmener.
La réalité d’aujourd’hui : la cour des comptes de Genève, selon une étude, a récemment relevé des chiffres terrifiants (Cqe-de-presse_Surpoids-et-obesite_Final.pdf). Plus de 10% de la population suisse est considérée comme obèse et près d’un tiers en surpoids ! C’est dire qu’on s’approche des USA ! Les causes principales ? Une alimentation trop riche et un manque d’activité physique. Les répercussions sur la santé sont graves et entraînent des coûts importants. Il y a de quoi se remettre en question ! Vite, malgré que la situation ne s’est pas dégringolé du jour au lendemain. N’attendons pas l’urgence pour agir !
Tout est question d’éducation, d’accessibilité, de plaisir et de priorité, qu’on parle du sportif amateur ou d’élite d’ailleurs. Ces quatre principes étant liés, ils permettraient d’influencer la santé positivement. Il faut trouver les moyens d’agir dessus ! La prévention gagnera en efficacité. Rappelons que nous vivons à Genève où nous avons des moyens : plein de fitness à disposition, des infrastructures sportives publiques… Et la politique du sport ? C’est une grande question.
Comment agir en tant que dirigeant d’entreprise ? Ils représentent une part du gâteau et doivent prendre leur part de responsabilité. A commencer par veiller à la santé physique et mentale de leurs collaborateurs : trop de stress ou trop de charge de travail peut être néfaste. Cela passe ensuite par une culture d’entreprise à incarner : inciter à faire du sport, récompenser ceux qui en font, proposer de la souplesse dans l’aménagement des horaires, intégrer l’activité physique à votre stratégie de bien-être de vos collaborateurs et créer une dynamique de groupe. Pour retenir des talents, pensez-y, ça compte aussi ! Rappelez-vous, ce qui est bon pour vos collaborateurs est bon pour votre business ! On dit « un esprit sain dans un corps sain ». Carpe diem !
Extrait repris de mon intervention de mercredi 1er mars 2023 pour le CREG à l’hôtel Mövenpick: Prévention et bien-être pour le chef d’entreprise ; intervenants: Dr Vincent Burki (médecin du sport), Dr Pierre Conne, Dr Charler Selleger (cardiologue) et Dr David Jakubec (psychiatre)