Les Galápagos : …A une goutte de l’exceptionnel…

Bonjour à tous, comme annoncé dans mon précédent article sur la composante terrestre des Galápagos, je vous propose, aujourd’hui, de plonger dans l’univers aquatique de ces iles.

En plus d’avoir une grande diversité d’espèces terrestres, les Galápagos possèdent aussi un patrimoine marin impressionnant.

Parlons d’abords des Otaries. Avachies sur les bancs de l’embarcadère ou en train de bronzer sur la plage, elles sont très présentes sur la terre ferme. Alors qu’elles paraissent calmes, inoffensives et même franchement « pataudes » sur la terre, elles semblent se métamorphoser une fois dans l’eau.

Otaries des Galápagos qui dorment sur la plage.

Elles apparaissent alors beaucoup plus énergiques, dynamiques et terriblement agiles. Elles nagent avec aisance et rapidité, et n’hésitent pas à jouer avec les baigneurs, ce qui donne des souvenirs inoubliables et des images plutôt spectaculaires.

Otarie des galapagos

Pour la petite anecdote, avec ma famille nous étions en train de nager, quand tout à coup, deux jeunes otaries surgirent curieuses de notre camera sous-marine . Hélas, aussitôt arrivés, aussitôt reparties,…nous avons à peine eut le temps de les voir. Heureusement, elles ont ensuite entamés un balais aquatique faisant régulièrement des apparitions, mais toujours trop fugaces à notre goût. Bien évidemment, à chaque apparition des otaries, nous ne bougions plus pour ne pas les effrayer. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps que nous avons compris que les otaries voulaient seulement jouer avec nous. Pour les maintenir plus longtemps près de nous, il fallait donc abandonner notre posture « stoïque » initiale. Nous avons alors commencé à nager, plonger, faire des bulles, tentant d’imiter (certes très maladroitement !) la nage d’un mammifère. Les otaries se sont prises au jeu et ne nous ont plus quittées pendant de longues minutes, nous frôlant de tous les côtés, nageant au-dessus ou en dessous de nous. Je ne sais pas qui s’est le plus amusé entre moi et les otaries, cependant ce fut un moment magique.

Aux Galapagos il n’y a que deux espèces d’otaries :  Les otaries dites « des Galapagos » (Zalophus wollebaeki) et les otaries « des Galápagos à fourrure » (Arctocephalus galapagoensis). Ces espèces sont toutes deux endémiques. J’ai eu la chance de voir les deux espèces, même si l’’otarie des Galápagos est très difficilement différentiable de sa cousine à fourrure lorsqu’on la croise dans l’eau. Par contre, la distinction entre les 2 espèces est plus facile lorsqu’elles sont sur la terre ferme. Hélas, ces deux espèces sont en danger d’extinction d’après l’IUCN.

Jeune otarie qui joue avec notre Go Pro.

Parmi les autres animaux emblématiques des Galapagos, il y a les Iguanes marins (Amblyrhynchus cristatus). Comme ce sont des reptiles, donc des animaux à sang froid, ils passent, en effet, la majeure partie de leur temps à se réchauffer sur tout ce qui peut leur fournir de la chaleur. Iguane sur le quai de l’embarcadère

Ce sont les seuls représentants des iguanidés dans le milieu marin.

iguane marin montant sur le quais de l’embarcadère.

Contrairement à leurs cousins terrestres qui sont généralement colorés, les iguanes marins sont principalement noirs. Il suffit d’aller en bord de mer pour en apercevoir (y compris dans les ports), mais on ne les voient pas toujours du premier coup. Les Galápagos étant un archipel volcanique, il y a de la pierre noire volcanique un peu partout. De ce fait, les iguanes se confondent souvent avec leur substrat. Toutefois, un peu de patience et un bon sens de l’observation suffisent pour les voir.

Iguanes marins qui se réchauffent sur de la pierre volcanique, comme vous pouvez le voir sur cette photo il arrive d’en voir beaucoup sur une petite surface.
Iguane marin des Galápagos.

 

Notez qu’à la saison des amours les mâles troquent le noir pour des couleurs « pétardes » comme le bleu, le turquoise, le vert foncé, le fuchsia ou encore le rouge orangé. Durant cette période, la couleur des mâles diffère en fonction des iles où ils vivent.

Avant, de vous parler de la prochaine et dernière espèce que je souhaite vous présenter dans cet article, je voudrais vous faire part d’une information, à propos des tortues marines que l’on peut observer aux Galápagos.

tortue marine des Galápagos qui mange des algues

Les tortues marines des Galápagos ne sont pas du tout craintives ! Ce qui est quelque chose de très étonnant, surtout pour moi, car à Tahiti il difficile de nager avec des tortues sauvages plus de 30 secondes. La différence de comportement s’explique, sans doute, au moins en partie par la différence de relation que ces espèces entretiennent avec l’homme dans les deux cas. En Polynésie, la tortue reste un met de choix très prisé dans la culture locale. A l’inverse la protection aux Galapagos semble totale. De plus, les quelques endroits faciles d’accès sont très prisés des touristes, les tortues se sont visiblement habitués à croiser des baigneurs sans aucune crainte.  La plupart du temps elles ne prennent même pas la peine de modifier un peu leur trajectoire pour éviter les baigneurs, qui, de fait, s’écartent sur leur passage. Cette situation inhabituelle pour nous permet de prendre des photos d’une grande proximité.

Selfie que j’ai pris avec une tortue des Galápagos.

Le plus difficile parfois est de s’écarter suffisamment loin pour s’assurer que ces mastodontes pourront passer leur chemin sans encombre. Il faut savoir aussi que si vous ne vous poussez pas à temps, la tortue ne s’écartera guère, ce qui peut donner lieu à des coups de nageoires dans les baigneurs et d’après une expérience personnelle , parfois même dans les caméras. Voici quelques illustrations de la proximité que l’on peut avoir avec les tortues marines.

Enfin, pour terminer cet article je vais vous parler du manchot des Galápagos.

Manchot des Galápagos sur un morceau de roche volcannique.

Je pense que vous l’aurez deviné, cette espèce est endémique de l’archipel. Du haut de ces 53 cm (…pour les plus grands d’entre eux !), le Manchot des Galápagos est le plus petit représentant de la famille des Sphéniscidés. Il présente aussi la particularité d’être le seul manchot à vivre en dessous de l’équateur. Les individus nichent dans les aspérités des roches, près de l’eau, à un endroit où l’eau est fraiche et riche en nourriture. Sous leurs airs mignons les manchots sont des animaux qui n’hésitent pas à attaquer une GoPro de touristes ici et là si celle–ci s’approche de trop près. Très bon moyen pour nous rappeler (au cas où on l’oublie dans l’excitation de la découverte) qu’ils sont chez eux…et pas nous !

Manchot des Galápagos dans l’eau.

Voilà pour ce second article sur les Galápagos, en attendant le troisième et dernier qui portera sur quelques-uns des fameux oiseaux des Galapagos, si chers à Darwin.

Alexandre Gaertner

Alexandre Nékao Gaertner est un jeune franco-suisse installé à Tahiti depuis 2010. Né en 2002, Alexandre aime l’architecture, la plongée sous-marine ou encore la cuisine. Résider à Tahiti lui permet de découvrir des aspects originaux de la société Polynésienne et de ses écosystèmes. C’est aussi une magnifique opportunité pour s’ouvrir à d’autres cultures de la région Asie-Pacifique.